Jade D'Isanto ~> fini ^^

Nom : D’Isanto

Prénom : Jade

Age : 18 ans

Origine : un village de la vallée de Samaël, Phaël, à l’ouest du royaume d’Alsaria, entre deux hautes collines

Métier/rang social : voyageuse, fille d’un chevalier d’Alsaria

Talents/aptitudes/défauts :
Jade ne compte plus ses capacités, touchant les domaines les plus variés, allant de quelques connaissances de base sur la chasse et la pêche aux connaissances précises sur les plantes et leurs vertus ou bien encore en astrologie, histoire… Jade est agile, douée de ses mains et a une très grande capacité à retenir et mettre en œuvre ce qu’on lui raconte ou lui demande de faire. Parmi ses qualités on remarque également sa jovialité, son optimisme et son ouverture d’esprit. Quant à ses défauts, ils n'ont rien de particulier, le plus important étant peut être sa gourmandise à toute épreuve.

Equipement et armement :
- des gants en cuir bordeaux
- une ceinture en cuir épais foncé
- des bottes de voyage de type cuissarde du même cuir que les gants
- une ou deux longes
- un petit couteau « pliant » au manche de corne nacrée et un plus grand au manche en bois et à la lame d’acier poli
- un arc tout simple et quelques flèches que Jade n'utilise que rarement
- une épée fine et légère, destinée à la défense, offerte par le chevalier D’Isanto à Jade
- tout un nécessaire du « parfait campeur »

Description physique :
Si elle ne s’habillait pas de manière si masculine et pratique, Jade pourrait être une parfaite demoiselle de compagnie, ce qui aurait pu être son avenir si elle n’avait pas décidé de partir à l’aventure plutôt que de suivre les conseils de sa famille adoptive. Fine, plutôt grande, élancée, et aux formes agréables, Jade dispose néanmoins d’une force physique peu ordinaire pour une jeune femme de son âge. Son visage toujours un peu enfantin est encadré par de longs et soyeux cheveux couleur de châtaigne, tombant en cascade brillante dans son dos. De grands yeux pétillants, joyeux, d’un vert de jade, d’où son nom, s’ouvrent en plein milieu de ce visage hâlé, perchés au dessus d’un petit nez retroussé et mutin, et il n’est pas rare de voir s’étirer sur ce visage un sourire frais et enjoué.
Voilà donc cette charmante jeune femme affublée de pratiques habits de route. Jade quitte rarement son corsage bordeaux, bien lacé par-dessus un chemisier toujours du même blanc immaculé, aux manches amples, et son pantalon serré, en lin, couleur crème, rentré dans ses bottes montantes en cuir bordeaux. Aussi, pour ne pas abîmer ses mains, surtout lors de travaux un peu rudes, Jade enfile ses gants faits sur mesure, cousus dans le même cuir que ses bottes, et ne part jamais en voyage sans sangler a la taille son épaisse ceinture de cuir noir, où elle attache couteaux, longe, bourse(s) et autres accessoires indispensables. Il n’est pas non plus rare de la voir une brindille de blé à la bouche.

Caractère :
« Poigne de fer dans un gant de velours » C’est ce qu’elle a appris à être à force de côtoyer tous les hommes de sa famille. Elle sait se faire entendre, se faire respecter, sans pour autant être une brute épaisse. Malgré son apparence de garçon manqué, Jade reste une fille respectueuse des personnes plus âgées qu’elle et désireuse de toujours en apprendre plus sur l’histoire des différents royaumes et sur divers sujets. Jade est ce qu’on peut qualifier de bonne vivante, aimant se retrouver en bonne compagnie, débordante de vie, et affichant presque toujours un sourire qui rend heureux quiconque le croise du regard. Jade est aussi serviable, aimable autant que faire se peut, et plutôt sociable, ce qui lui vaut d’être appréciée par les anciens du village qui reprochent souvent aux jeunes de n’être pas assez attentifs à ce qui les entoure.
C’est son envie de toujours en connaître davantage et d’apprendre toujours plus, venant d’autres personnes, qui donnera à Jade le goût du voyage, sûrement aussi un héritage familial, et de la nouveauté. De ce fait, elle s’investit également beaucoup dans ce qu’elle fait, et elle ne fait pas les choses à moitié. Autant exigeante avec elle qu’avec les autres, Jade aime quand les choses sont bien faites. Elle préfèrera prendre une après-midi complète pour se préparer à un voyage, et être parfaitement préparée, plutôt que partir après une moindre préparation et perdre du temps par la suite. En clair, elle aime que ce qu’elle fait soit au carré, peut être est-ce une influence de son militaire de père…

L’histoire de Jade est des plus ordinaires, enfin elle n’a rien d’extraordinaire. Jade naît donc au sein du royaume uni d’Alsaria, 8 ans avant le conflit entre les deux enfants du roi. A peine née, Jade fut déposée à la porte d’une maison, dans le petit village de Phaël, niché entre deux collines, dans la plaine de Samaël, non loin du fleuve. Le choix de cette vieille bâtisse couverte de lierre fut fait totalement par hasard, et il se trouva que l’enfant fut déposé à la porte d’un vieux couple dont les enfants avaient déjà fait leur vie. Cependant, cela ne gêna guère, et les deux vieux élevèrent Jade comme leur fille, plutôt comme leur petite-fille.
Elle grandit avec l’amour que pouvaient lui porter de vrais parents ou grands-parents, étant une petite fille exemplaire mais non moins turbulente, ou plutôt, heureuse de vivre, gambadant dans les prés en compagnie des jeunes garçons et filles de fermes aussi souvent qu’elle le pouvait. Mais ses grands-parents, comme Jade les appelait, tenaient à ce qu’elle reçoive une bonne éducation, dans l’espoir, peut être, de la faire entrer à la cour d’Alsaria en tant que demoiselle de compagnie de la princesse. C’est ainsi que Jade apprit à lire, écrire, coudre, et même pousser la chansonnette, chose d’ailleurs qu’elle a toujours détesté faire. Bien qu’elle eut aimé apprendre, Jade cultivait toujours le rêve de partir à l’aventure, de voyager à travers Tosya, de voir de ses propres yeux ce qu’on lui apprenait. Homme cultivé, son grand-père adoptif lui conta dans un récit riche en détails l’histoire de Tosya, qu’elle ne tarda pas à connaître sur le bout des doigts, et qu’elle voulait un jour enseigner à ses enfants, qu’elle commença à enseigner aux enfants du village alors qu’elle atteignait ses dix ans.
Ha ! Cette année bouleversa la vie de la jeune fille, le conflit entre la nouvelle reine et le prince, son frère, marquant le début d’une crise d’identité chez la jeune orpheline. Un soir, une troupe de la reine établit son campement à la sortie du village, et, comme il se devait, les habitants leur fournirent quelques vivres. Jade se proposa pour aider à apporter fruits et céréales à la garnison, ce qu’elle fit avec enthousiasme. Mais elle était aussi impatiente de découvrir la vie militaire, son organisation, elle à qui on faisait toujours remarquer qu’elle possédait une rigueur d’officier. Suivant les autres, Jade partit déposer son panier sous la tente où s’était installé le cuisinier de la garnison. Plus tard, on proposa aux enfants de visiter le camp, et comme d’autres, Jade écoutait avec attentions les paroles de l’officier commandant.
Rapidement Jade devint experte en art militaire, elle connaissait chaque grade, le fonctionnement de l’armée, etc. et n’oubliait pas de visiter le campement lorsqu’elle avait du temps, histoire de faire connaissance avec les jeunes soldats, et même de faire des échanges avec les plus âgés, qu’elle appréciait particulièrement lorsqu’ils racontaient des anecdotes jalonnant leur carrière. Jade s’était particulièrement rapprochée d’un jeune officier, la vingtaine, charismatique, le cheveu sombre, mi-long, les yeux verts, comme ceux de Jade…
Elle avait treize ans, à présent, et connaissait le jeune officier comme s’il était son frère. Un frère, ça oui, et quel frère ! Il était le frère du nonchalant et non moins célèbre chevalier D’Isanto, de noir et argent vêtu. Sa notoriété l’avait presque placé à un statut légendaire, et il était connu pour être un chevalier solitaire, laissant à la maison femme et enfants, quittant régulièrement son domaine pour parcourir Tosya du haut de son cheval au crin gris sombre.
Un jour, ce fameux chevalier D’Isanto vint se présenter à la garnison de Samaël, portant une missive, dans le but également de surveiller l’état de la région, proche de Dinak. Le soir, il se présenta à la taverne, arborant fièrement ses armoiries, avançant d’un pas fier, une main posée sur le pommeau de son épée, l’autre se balançant allègrement. Ce soir là, Jade remplaçait une serveuse malade, contre quelques pièces d’or.
Il y avait bien du monde, ce soir, à la taverne, et une énième bagarre éclata entre deux ivrognes, se disputant une chope au bar. Rapidement, cette querelle se propagea et devint générale. On ne faisait plus un pas sans risquer de perdre un œil, d’être écorché ou même de perdre la tête au passage éclair d’une bouteille ou d’une chope d’étain dans le vide. C’est ce qui faillit arriver à Jade, qui rentrait dans la grande salle, depuis les cuisines où régnait une chaleur à crever. L’adolescente sentit ses jambes se décoller du sol et réalisa presque aussitôt qu’une main forte, l’avait attrapée par le col de son chemisier. Son regard longea le bras musclé, jusqu’à arriver au visage de l’homme, un hirsute au nez rouge, poussant des grognements d’ivrogne, et à l’haleine immonde. Son premier réflexe face à l’arrivée rapide du poing du vieux fut de porter ses mains à son visage enfantin, pour se protéger, attendant la sentence, mais tout ce qu’elle entendit, ce fut un bruit sourd, de ferraille, puis se sentit retomber lourdement sur le sol froid. Elle ne rouvrit pas immédiatement les yeux, mais se sentit de nouveau soulevée du sol, de manière plus douce, cette fois. Alaric D’Isanto la portait et s’éloignait, Jade dans les bras, du centre névralgique de la baston. Aussi doucement qu’il l’avait soulevée, il la reposa à terre, et elle s’épousseta.

- Merci, monseigneur, gratifia Jade en s’inclinant bas, comme son grand-père le lui avait appris.

- Ce n’est rien, jouvencelle.

Il affichait un sourire bienveillant, un sourire que Jade connaissait, qu’elle ne voyait que devant son miroir. Là elle remarqua aussi que les yeux de l’homme avaient le même éclat que les siens, ses yeux verts dont tout le monde lui faisait le compliment, et ces cheveux… longs, de la même teinte que ceux de Jade… Il ressemblait à son frère, ça oui, mais pas seulement à son frère… à elle, Jade, petite orpheline élevée par un couple de personnes âgées. Jade qui réalisait seulement maintenant qu’elle avait des ressemblances avec ce chevalier, cet officier avec qui elle avait longuement parlé, qu’elle ne s’était jamais réellement préoccupée de savoir qui étaient ses véritables parents.

- Monseigneur… Avez-vous… Etes vous déjà venu en ces terres pour quelque raison personnelle ou professionnelle ? demanda alors l’adolescente, la parole précédent la pensée, murmurant presque.

Elle s’était dressée sur la pointe des pieds pour lui poser cette question et avait porté ses mains de part et d’autre de sa bouche, comme pour protéger ses paroles, empêcher qu’elles n’atteignent d’autres oreilles que celles du légendaire chevalier. Celui-ci, d’ailleurs, regarda Jade avec stupeur d’abord, puis bienveillance.

- Il est vrai qu’il y a de cela des années je vins en ces terres pour quelque raison d’ordre professionnel, mais cela je vous en parlerai dès lors que vous aurez passé la nuit. Venez donc demain matin m’apporter quelque pain frais à mon bivouac.

- Oui, monseigneur. Dès mon lever je viendrais vous rendre visite et n’oublierais le pain.

Alaric acquiesca puis laissa Jade finir son travail.
Le lendemain, Jade se réveilla presque aux aurores, mais, impatiente d’attendre une heure plus décente, et la tête pleine de rêves fantasques, elle se leva, enfila rapidement son chemisier et son jupon, puis descendit en catimini dans l’entrée. Toujours avec autant de précautions, elle enfila ses bottines, les laça soigneusement et emporta quelques pièces de cuivre pour payer la miche de pain au seigneur D’Isanto. Le boulanger venait justement de sortir une fournée. Le pain était chaud, si chaud, même, que Jade l’enveloppa dans son tablier.
Postée sur le chemin de terre qui conduisait au camp du chevalier solitaire, Jade n’osa pas faire un pas de plus, de peur, peut être, que le seigneur ne soit pas encore debout. Mais cette crainte fut vite envolée quand une voix grave lui somma de la rejoindre. Elle s’avança, et elle le vit, déjà tout vêtu de son habit de chevalier, assis sur un tabouret de fortune, en fait, un vieux rondin qu’il avait du récupérer dans le bois. Avant toute chose, Jade s’inclina profondément, puis déposa la miche encore chaude sur une petite table de bois gravée aux armoiries royales, de l’armée. On lui avait prêté du mobilier, car il avait installé sa paillasse sur un modeste lit picot, et sa tente était une similaire à celles que l’on trouvait dans la garnison.
En bon seigneur, Alaric D’Isanto fit signe à Jade de s’asseoir sur un second tabouret et rompit la miche en deux parts plus ou moins égales. Il tendit une moitié à Jade, qui le remercia et se servit, par la même occasion, un peu de vin dans une coupe d’argent.

- Eh bien, jeune demoiselle, me voici en état de répondre à vos questions, déclara t il avec le sourire, avant de boire une gorgée de vin.

- Merci, monseigneur. Je… Vous m’avez avoué hier soir avoir foulé ces terres il y a des années et m’aviez promis de m’en dire plus ce matin, dit elle, intimidée.

- Oui, c’est vrai, j’ai foulé il y a de cela bien longtemps les terres de la plaine de Samaël, alors que j’étais encore un jeune chevalier sans expérience. Je parcourais le royaume de Tosya en compagnie de mon père, chevalier D’Isanto, mon maître. Nous vînmes camper au village de Phaël et presque chaque soir de notre séjour nous nous rendîmes à l’auberge où hier je t’ai protégée d’un coup monstrueux. Hier je t’ai dit que nous étions venus pour raisons professionnelles, alors que ce ne fut qu’une étape dans notre voyage. Toujours est il qu’il y avait toujours à la taverne cette jolie serveuse, élancée, bien faite, toujours souriante, même lorsque les pires ivrognes l’insultaient. Elle avait ton sourire, celui que j’ai pu voir ce tantôt, et comme toi, un soir qu’elle était seule à assurer le service, je la sauvai des coups de quelques voyageurs sans scrupules qui eurent tenté de la prendre. Ils étaient les derniers clients et avaient pris soin de retourner la pancarte devant la taverne. Elle s’était refusée à eux et se débattait. J’allais à la brune alors que j’entendis ses cris et que je me précipita sauver la demoiselle en détresse. De rage voyant ces hommes contre cette pauvre femme, je fus prêt à les estriller et les bouta hors de l’établissement. Ces marouflent avaient fait du mal à cette femme, qui pour me remercier décida de s’offrir à moi. Ainsi naquit un amour nouveau, tout frais pour moi. Notre séjour toucha à sa fin et le sieur D’Isanto et moi reprenions la route. Je dus laisser derrière moi la belle Eidya, que pour mon malheur je n’eu la joie de revoir. Pendant un temps, elle m’écrivit, où elle me disait qu’elle fut grosse mais qu’elle ne pourrait garder l’enfant, se trouvant trop jeune et redoutant la réaction de son père. Je n’avais que quinze ans et ce fut il y a treize ans…

Il y a treize ans… Jade avait écouté le récit avec attention et elle sentit son cœur battre avec frénésie… Et si...

- Tu dis des bêtises ! Comment pourrait il être ton père ! Jade, arrête de rêver.

- Mais si je te le dis ! Se buta l’adolescente, vexée de la réaction négative de son amie. Il est venu il y a treize ans ici, a rencontré une femme à qui il a donné un enfant, puis est reparti… Elle était jeune, c’est pour cela qu’elle ne m’a pas gardée !

- Tu crois qu’en disant qu’elle ne garderait pas l’enfant elle signifiait qu’elle le confierait ? Non, l’enfant a été tué a la naissance, ou alors elle fut tuée sous la rage de son père.

- Il a affirmé que j’avais le même sourire qu’elle, et puis tu as dit toi-même qu’il avait les mêmes yeux que moi.

- C’est probable, mais il existe plus de deux personnes qui ont des yeux semblables, continua la gamine, cherchant à se raccrocher quelque part. Jade… Comment aurait elle pu garder son enfant ?

- Je ne sais pas… répondit sincèrement Jade, un peu déçue.

Pour la première fois elle ne s’était plus sentie orpheline, et son amie lui ouvrait les yeux. Peut être n’était elle pas la fille du seigneur D’Isanto, peut être que son récit n’était qu’une coïncidence. Mais elle voulait être certaine qu’il soit ou non son père et décidait de vérifier si la dite Eidya était toujours en vie. La première chose à faire était d’en parler aux personnes qui l’avaient élevée comme leur enfant. Agés, ils devaient sûrement connaître cette Eidya et peut être même son histoire.

- Eidya… Oui, la fille du tavernier ! Elle venait apprendre à lire et écrire ici, assura le vieil homme. Elle est partie lorsqu’elle tomba enceinte, par peur des représailles de son père. Difficile à dire ce qu’elle est devenue plus tard, personne ne le sait.

- Merci grand-père, dit Jade en déposant un bisou sur sa joue.

Dans le jardin, elle trouva sa grand-mère, à qui elle posa la même question :

- Eidya venait souvent voir ton grand-père. Elle voulait apprendre à lire et à écrire. C’était parce qu’elle était amoureuse, oui, amoureuse de ce chevalier D’Isanto. Elle attendait un enfant de lui… Et elle a fui, sûrement les foudres de son père, un homme bourru et violent. Oh ! La p’tite a eu bien raison ! Ce que peu de personnes savaient, je le sais. Elle a trouvé refuge dans un couvent où les bonnes sœurs l’aidèrent à mettre au monde son enfant. La pauvre, on m’a dit qu’elle a succombé quelques heures plus tard.

* Donc elle était bel et bien vivante…*

Le cœur de Jade se serrait… Si Eidya était sa mère et Alaric D’Isanto son père ? Elle nourrissait cette possibilité bien qu’elle n’eut presque que des certitudes.

- Va donc voir sa mère, Rosine, je crois savoir qu’elle a eut des nouvelles de sa fille, durant sa grossesse.

Jade acquiesca et s’empressa de filer, voyant que la vieille dame allait lui poser une question. Jade trouva Rosine chez elle, veuve du tavernier, vivant dans une petite maison au centre du village. Elle était plus jeune que la grand-mère de Jade mais avait l’air affaiblie. Cependant, elle accueillit Jade avec un grand sourire, lui proposant de la boisson et des gâteaux.

- Bonjour madame, je… Je voulais savoir…

- Si ta mère est bien Eidya, ma fille ?

Jade fut prise de court, surprise par tant de vivacité. Elle allait répondre mais la vieille Rosine la devança :

- Tu es orpheline, tout le monde le sait, et je sais aussi qui sont tes parents : Eidya et le sieur Alaric D’Isanto. Le voyant arriver sur son fier destrier et te voyant si proche de son frère, j’ai su que tu ne tarderais pas à chercher qui tu étais en réalité, qu’en toute fille intelligente tu remarquerais ta ressemblance avec ce fier et beau chevalier. Tu lui ressembles, mais tu as l’apparence physique de ta véritable mère, et son sourire.

- Ce n’est que cela qui vous a fait savoir que j’étais sa fille ?

- Non, bien sûr… Ma fille m’écrivait, de temps à autres. La dernière lettre que je reçus fut écrite peu avant sa mort. Elle n’avait plus que la force de parler et savait qu’elle allait trépasser. Elle disait qu’elle avait une petite fille aux yeux de Jade, comme ceux de son papa, et qu’elle était triste de l’abandonner. Elle m’expliqua aussi qu’elle voulait qu’elle revienne auprès de moi, sans pour autant que je l’élève. Elle refusait que tu sois opprimée par ton grand-père, qui aurait tout fait pour te mener la vie dure. C’est ainsi qu’elle choisit Mélaine et Tibert pour t’éduquer. Ils étaient le couple idéal pour toi, ils le sont car ils t’ont enseigné tout ce que beaucoup n’ont pas.

- Et lui ? Sait il que je, enfin que son enfant est toujours en vie ?

- Malheureusement je ne le crois pas. Je lui ai écrit, à ce pauvre seigneur, qu’Eidya nous avait quittés et lui donna l’endroit où elle était enterrée. Je crois qu’il y vint, je le vis aussi errer dans le village, passant et repassant devant la taverne, sans oser rentrer, à cause de mon mari. Depuis il a pris en épousailles une jeune noble et lui a donné deux ou trois enfants.

Elle savait la vérité, toute la vérité et ses soupçons étaient fondés. Le seigneur Alaric resta plus longtemps que prévu, pour des raisons inconnues, et Jade, dès qu’elle le voyait, se sentait heureuse, heureuse de n’être plus simplement l’orpheline, la petite Jade ou encore la gamine, du moins en elle. Elle avait avoué ses découvertes à Mélaine et Tibert, qui méritaient d’en être informés. Restait maintenant à savoir si elle trouverait le courage d’avouer tout cela au chevalier. Plus le temps passait, plus son départ risquait d’arriver, et Jade éprouvait l’irrépressible envie d’être aux yeux de tous plus que l’orpheline élevée par les charitables Mélaine et Tibert.

* Que faire ? *

Jade ne savait plus où elle en était et atteignait lentement ses quatorze ans, se demandant si elle pourrait un jour devenir Jade D’Isanto. Son cerveau bouillonnait de questions sans réponses, d’interrogations diverses, et autres tortures de l’esprit, et elle était dans le bois de Samaël, à ramasser des champignons pour la soupe de grand-mère Mélaine. Elle ramassait allègrement, s’amusant à courir, sauter par-dessus les racines, jusqu’à ce que son pied se coince dans l’une d’elle bien cachée par quelques feuilles mortes, la fourbe, et la fit tomber en avant. Elle s’étala de tout son long, lâchant son panier, qui lui se vida tout en roulant sur le sol. Son pied était fichtrement bien coincé, et même retournée, tordue dans des positions extravagantes, elle ne parvint pas facilement à se défaire de cette racine.
Elle pleurait, maintenant qu’elle se débattait depuis trop longtemps à son goût. Le temps s’était rafraîchi et surtout assombri. Jade ne se sentait pas à l’aise, les mains écorchées, angoissée à l’idée qu’il faisait peut être déjà nuit. Elle entendait que le bruissement inquiétant des fourrés et des feuillages d’arbres et sentait un petit vent frais sur elle. Combien de temps était elle restée là à guetter quelque chose d’inconnu, d’invisible, de silencieux… silencieux ? Non, on venait, à pas feutrés. Ce n’était pas d’ailleurs ce mouvement qui éveilla une crainte sans nom chez Jade. C’était plutôt les grognements canins que la chose émettait, chose qu’elle ne voyait pas mais savait proche.
Nouveau grognement, Jade regardait tout autour d’elle sans rien voir, elle pleurait en silence. Alors c’était comme ça qu’elle allait finir sa vie ? A quatorze ans, dévorée par les loups ? Pauvre d’elle ! Elle se releva, la cheville légèrement douloureuse, les mains serrées contre elle. Angoissée mais tentant de garder la tête froide, elle avança de quelques pas saccadés, laissant derrière elle le panier vide. Elle avançait, croyant s’éloigner du rôdeur, accélérant toujours plus l’allure et retrouva à courir dans le bois sombre, la peur au ventre, peur de se faire happer par une de ces bêtes féroces, d’être là seule, sans aide... sans aide, pas tout à fait. Couvrant soudainement les pas étouffés des loups, le bruit du galop d’un cheval retentit aux oreilles de Jade, qui n’osait pas se retourner.
Un glapissement, un craquement d’os, un bruit sourd et un cliquetis… Ce fut tout ce que Jade entendit avant de se sentir décoller du sol avec légèreté. Deux mains mortes et gantées avaient empoigné sa taille et la soulevaient vers la monture au souffle chaud. Jade s’agrippa fermement à la taille du chevalier qui galopait toujours, évitant les arbres.
Bientôt ils furent arrivés à la grand’place du village. Il faisait effectivement nuit et quelques maisons étaient encore illuminées. Jade n’avait aucune idée de l’heure qu’il était mais se doutait qu’il était tard et que si les lumières brillaient c’était pour elle. Le chevalier D’Isanto descendit lourdement puis aida Jade à descendre de son cheval.
Un attroupement se forma rapidement autour du chevalier et de la jeune fille, qui continuait de fixer avec émerveillement son sauveur. Elle remarqua à peine que la vieille Mélaine l’avait entourée d’une couverture de laine et la réchauffait avec vigueur en la frictionnant.
Le lendemain, une grande fête fut organisée en l’honneur du sieur D’Isanto et le jour fut chômé. Il y avait de la musique, des jongleurs, des acrobates, un banquet faramineux. La fête se déroulant sous un des derniers jours de soleil d’automne. Le paysage était devenu terne, avait pris des tons orange et marron, les feuilles tombaient des arbres, les fleurs fanaient, mais c’était une belle journée ensoleillée, d’une chaleur acceptable. Même malgré sa mésaventure de la veille, Jade affichait un large sourire, dansait, chantait à cœur joie.
La fête dura jusqu’au soir, et on ripailla à plein ventre, rôtissant cochons, faisans, poules ou autre gibier à la viande délectable, vidant tonneaux de vin et de bières, festoyant avec joie. On parlait fort, riait, chantait, s’amusait du spectacle des saltimbanques. Mais lorsque le chevalier D’Isanto se leva, magnifié par le feu crépitant devant lui.

- Mes amis, c’est grand joie de partager ce festin avec vous, je vous en remercie grandement. Hélas ! Je me vois vous annoncer que je m’en vais demain à l’anjorner. J’ai quelque affaire qui m’appelle en d’autres terres.

A ce moment là, Jade se sentit vidée. Il partait, et ses espoirs de lui avouer qui elle était pour lui partaient avec. Elle continua cependant à faire la fête, essayant en vain de se changer les idées, et, bien plus tard, il vint à sa rencontre…

- Ma fillotte, demain je pars, mais s’il t’en prend l’envie, prépare tes affaires sans respit et chevauche à mes côtés.

- Monseigneur… commença t elle, le ton interrogatif.

- La dame du vieux tavernier est venue me trouver et m’a tout dit sur sa fille et ce qu’il en est advenu. Je n’ai point été un père durant quatorze ans mais j’ose espérer l’être pendant le restant de ta vie, ma fille.

Jade resta bouche bée devant ce grand seigneur qui lui avouait vouloir l’emmener avec lui. Elle voulait aller vers lui mais c’était lui qui était venu vers elle, et elle en fut soulagée et envahie par le bonheur. Bien sûr qu’elle voulait partir avec lui, mais pour aller où ? Et qu’adviendrait il de Tibert et Mélaine ?
Le cœur serré, Jade enfourcha son étalon à la robe soyeuse, couleur crème, et rejoignit le chevalier, qui l’attendait non loin de la vieille maison où elle avait grandit. Elle avait quatorze ans. Elle avait quatorze ans et elle allait partir de ce village où elle avait grandi, voir des choses nouvelles. Non pas que cela lui déplaisait, elle ne serait pas partie, mais elle éprouvait une certaine peur, la peur de l’inconnu.
Côte à côte, ils parcoururent près d’une lieue, avant de s’arrêter afin de faire boire et paître leurs chevaux et de se reposer un peu. Un peu gênée mais décidée, Jade posa au chevalier les questions qui lui trottaient dans la tête depuis leur départ :

- Monseigneur… Est-ce de savoir que vous étiez mon père que vous m’avez sauvé la vie par deux fois ? Et pourquoi m’avoir prise avec vous ?

Agenouillé au bord du ruisseau, le chevalier tourna légèrement la tête vers Jade, un sourire fiché sur son visage charismatique au regard scintillant. Il prit son temps pour lui répondre, et Jade attendait avec appréhension.

- Si la première fois je t’ai sauvé la vie ce fut pour ne point laisser passer une injustice. On ne frappe pas un enfant. J’ignorais tout de ton identité, même si j’avais remarqué ton sourire et tes yeux.

Il marqua une pause, détournant son regard vers l’eau qui le reflétait.

- Il y a quelques temps cependant que je sais qui tu es. Déjà par les questions que tu m’as posées l’an passé, puis parce que la bonne vieille mère de cette chère Eidya est venue me trouver et m’avouer que tu étais en vie… Sûrement la même chose qu’elle t’a racontée. Même si j’avais des doutes, te voir presque tous les jours m’assura que tu étais bien notre enfant… Lorsque tu as disparu, j’avais besoin de te sauver… Quand à ce qui m’a poussé à te prendre avec moi, ce sont ta vivacité, ton caractère, ta force qui m’ont donné l’envie de t’apprendre mon savoir… Il parait que tu es très intelligente.

Il se tourna de nouveau vers Jade, qui baissa la tête, flattée. Il lui souriait.

- Alors que désirez vous m’apprendre… père ?

Même si elle s’était entraînée pendant des mois et des mois à dire ce mot, elle éprouvait de la difficulté à le faire sortir de sa bouche. Mais ce qui la troubla, ce fut la réaction de l’homme : il riait. Sa question était elle si stupide ? Il avait pourtant affirmé qu’elle était intelligente.
Et l’apprentissage commença ! Tous deux ils repartirent à travers le royaume d’Alsaria. Il s’évertuait surtout à lui enseigner quelques rudiments de chasse, de pêche et d’autodéfense, même Jade n’était pas extrêmement douée. En bon chevalier errant, il lui apprit aussi l’art de monter un campement de la meilleure manière qui soit. Etait ce tout le savoir d’un chevalier ? Camper, chasser, pêcher ? Plus Jade se posait cette question, plus elle repensait à ce qu’il avait dit, plus tôt : « Je n’ai point été un père durant quatorze ans mais j’ose espérer l’être pendant le restant de ta vie, ma fille. » En réalité, c’était pour profiter d’elle qu’il l’avait emmenée avec lui. Il voulait être un père maintenant, lui enseignant ce qu’il savait. Jade était heureuse d’être enfin avec lui, à découvrir le royaume en si plaisante compagnie.
La seule chose qu’Alaric s’abstint de lui apprendre fut le combat à l’épée. Jade ne s’en formata pas, du moins, jusqu’à ce que le chevalier revienne du village, un paquet oblong dans les mains. Tous sourires, l’homme le tendit à la jeune fille, impatiente de découvrir ce que c’était, bien que ce ne fût pas difficile à deviner. Alaric avait fait faire une épée légère, souple et solide à la fois pour sa fille.

- Père… murmura Jade, émerveillée par le présent.

L’épée était magnifique, la lame étincelait et dessus y était gravé le prénom de Jade, mais pas seulement… Jade D’Isanto. Le nom connu était gravé aussi finement que le prénom pour le moins banal, partant en superbes fioritures de tous côtés. La poignée pouvait être prise à deux mains autant qu’à une main, et était toute plaquée d’or. Enfin, sur le pommeau, scintillait un grenat d’un rouge éclatant.
Lorsqu’elle tira fougueusement l’épée du fourreau, Alaric en fit de même, plus rapidement qu’elle, faisant se choquer les deux lames. Commença alors pour Jade le véritable apprentissage : celui de l’art noble du combat à l’épée. Jade apprit vite et gagna en force physique. Maintenant, elle était capable de se défendre convenablement.

Elle avait maintenant seize ans et disposait d’assez de force mentale et physique pour partir à la découverte du monde seule. Elle et Alaric étaient justement autour d’un feu allumé par la jeune femme.

- Voilà deux ans que je ne t’ai quitté, pas même une semaine pour aller en mes terres. Même si j’ai trouvé le temps de leur envoyer des lettres, je me dois de m’en retourner en mon castel, auprès de ma femme et de mes enfants.

Femme et enfants… Oui, cela faisait plus de deux ans qu’il n’avait quitté ni le village ni Jade.

- Vous, vous avez des enfants ?

Jade vouvoyait toujours son père, car elle le respectait profondément et même si elle l’appelait père, il était toujours ce chevalier errant qui hantait les légendes. Sa question, elle ne regretta pas de l’avoir posée, car elle n’avait pas nourri l’idée qu’il ait fondé une nouvelle famille.

- Ha pour sûr ! Deux gaillards de quinze et quatorze ans. De futurs chevaliers, si Dieu le veut bien. Ils ont en bonne voie, en tout cas.

- Quinze et quatorze ans, s’étonna Jade d’entendre que les fils D’Isanto étaient si rapprochés d’elle en âge.

- Oui, à peine suis-je revenu au château de mon père que l’on m’a marié à cette douce Aliénor, ajouta Alaric en toute lucidité. Je partirais demain, seul. Je ne tiens pas à rendre mes fils jaloux que tu aies passé tant de temps avec moi. Et je t’ai appris tout ce que j’avais à t’apprendre. Tu peux désormais vivre pleinement ta vie, sans traîner un vieillard comme moi. Je te laisse là, assez proche de ton village pour y retourner, libre aussi de partir à la découverte de Tosya comme tu le rêves… Un rêve que nous avons en commun, que j’ai satisfait et qu’il te reste à satisfaire.

Jade sourit lorsqu’Alaric parla de lui comme un vieillard et n’empêcha pas une larme de déception couler sur sa joue. Sa famille devait lui manquer même si il était réputé pour être un grand solitaire. Jade était cependant heureuse d’avoir partagé ces deux années en sa compagnie.
Le lendemain, Jade se réveilla au cliquetis des armes de son père. Elle l’aida à préparer ses affaires, puis fut l’heure des adieux.

- Je suis fort aise de t’avoir retrouvée, Jade. Peut être nos chemins se recroiseront ils.

- Au revoir, père.



- Jade ! Réveille toi !

- Hein ?! Quoi ?! Quessquispasse ?!

Jade avait veillé très tard et ses yeux eurent du mal à s’ouvrir pour voir ce qui se passait. Elle entendait une agitation particulière, dehors, mais ne voyait pas clair dans sa tente. Quelqu’un se tenait devant la lumière, une grande silhouette aux courbes voluptueuses, féminines.

- Debout ! Le soleil est presque au zénith !

- C’est pour ça que tu me réveilles ?! Demanda Jade, la voix ensommeillée, les yeux à moitié clos.

- Oui, et la représentation est dans moins d’une heure ! Tu festoies trop, Jade, gronda la jeune femme. On compte sur toi pour la dernière représentation.

Celle ci s’en alla, laissant Jade allongée sur son lit. Ca faisait trois ans et demie qu’elle s’était séparée du chevalier D’Isanto, et elle en avait fait du chemin, depuis. Elle avait parcouru les rues de la capitale, Dénaros, avec une bande de saltimbanques pendant près d’un an, avait appris toutes sortes de métiers allant de la fileuse de laine au vannier, en passant par le travail de berger ou de fermier. Ses amis avaient pris l’habitude de l’appeler Jade aux doigts d’or, car la jeune femme était plus que douée de ses mains. Elle savait jongler, faire de la pâtisserie (bien qu’elle ne puisse le faire souvent), écrire à la perfection, jardiner, former des poteries, bref, elle pouvait facilement trouver du travail. Enfin elle pourrait, si elle ne partait pas à l’aventure tous les quatre matins.
En ce moment même, elle accompagnait une troupe de trouvères assez réputés avec qui elle avait mis au point un ballet équestre. Excellente cavalière, elle se chargeait de faire une démonstration de ses talents au public joyeux. D’avoir fréquenté quelques acrobates et jongleurs lui avaient permis d’exercer ces activités en restant sur sa monture, aussi entraînée qu’elle.
Elle se rappela qu’aujourd’hui la troupe présentait son spectacle dans ce village pour la dernière fois. Ils n’étaient pas loin de Phaël, leur prochaine destination, ce qui avait réjoui Jade dès le moment où on lui avait annoncé. Tant bien que mal, la jeune femme se leva et enfila son "costume de scène" : un corsage bien lacé, un corsaire et ses hautes bottes. Ensuite, à la va-vite, Jade rangea quelques unes de ses affaires, prenant soin cependant de bien les ranger, afin d’être plus tôt prête à partir d’ici et de ne pas retarder les autres.
Lorsqu’elle sorti de sa tente, le chaud soleil de midi l’aveugla presque et elle mit quelques minutes à s’adapter à la forte lumière. Autour d’elle, plusieurs personnes s’agitaient, préparant la représentation à venir, préparant les affaires inutiles pour le dernier spectacle.
La voilà qui déjà s’élançait au son des tambours, tambourins, luths, flûtes, cornemuses, etc. Aussi gracieuse qu’un cygne, aussi légère qu’une plume, aussi agile qu’un chat, elle virevoltait, jonglait, debout, assise, accroupie, sur son fidèle cheval à la robe soyeuse. Et le public de s’esclaffer et d’applaudir. Depuis qu’elle accompagnait les troubadours, Jade avait fait accroître leur notoriété et leurs revenus. Mais la jeune fille ne voulait pas terminer comme cavalière acrobate. C’est pour cela qu’elle décida de quitter la troupe à son départ de Phaël. Elle passerait un peu de temps avec Mélaine et Tibert, de qui elle recevait des nouvelles de temps en temps.

- Ha ! Jade, ma belle Jade ! s’exclama une voix forte.

- Grand père !

La voilà de retour chez elle, là où elle avait grandi. Ses retrouvailles avec le vieux couple qui l’avait éduquée ne se passa pas sans émotions. Jade passa là bas une journée entière pour conter à ses grands-parents ses trois années passées à arpenter Alsaria. Récit dont elle conta également certaines parties aux enfants du village, émerveillés de tant d’histoires sur le chevalier D’Isanto. Jade, elle, était fière de porter enfin le nom D’Isanto, et se vit rapidement entourée d’une foule d’aspirant, qu’elle repoussa tous, se jugeant trop occupée et jeune pour ce genre de choses.
Et le temps passa, et les semaines s’écoulèrent, jusqu’à ce qu’un soir, le capitaine D’Isanto, jeune frère du chevalier, présenta à Jade une lettre aux mots bien graves. Jade était installée à une table en compagnie de quelques uns de ses anciens amis.
Elle se sentit faiblir en parcourant le parchemin froissé, estampillé du sceau royal… Ne parvenant à exprimer ses sentiments, elle lut et relu la lettre, pour s’assurer que ce qui y était écrit était bien vrai, que la lettre n’était as une mauvaise plaisanterie.

- Une vodka !

- Jade !

- Une vodka je dis !

Elle avait parlé brusquement, étrangement. Sa gorge était sèche, elle avait besoin de faire passer sa colère, sa peine. On lui servit un verre, qu’elle vida aussi tôt, laissant cul sec. Comment cela avait il pu arriver ? Pourquoi ? Un nouveau verre. Pourquoi ? Encore un. Que lui avait il pris d’accepter cela ? Et de quatre. C’était impossible ! Et un cinquième ! Non !

BOUM !

- Jade… Tu vas bien ?

Elle voyait flou, n’était plus à la taverne. Tout autour d’elle était calme, sentait bon le gâteau tout chaud, le lit était moelleux. Elle s’était écroulée après cinq verres de vodka et on l’avait ramenée chez Tibert et Mélaine. Voilà que tout lui revenait, l’entrée de son oncle, la lecture de la lettre, l’effondrement. Elle n’était plus Jade l’orpheline, mais Jade D’Isanto, il lui avait donné une histoire, une origine, noble de surcroît. Et il avait trépassé, occis par elle ne savait quel soldat du roi de Dinak, un excellent soldat, un fidèle du roi. D’après « la Reine », car il était évident qu’elle n’avait pas elle-même rédigé la lettre malgré la présence de sa signature et de son sceau, il était en mission en les terres de Dinak, et son corps avait été rapporté au village d’Alsaria le plus proche.
Plus tard, Jade décida de partir à nouveau à l’aventure, dans le but de venger son père, d’une part, pour combattre désormais et la reine d’Alsaria et le roi de Dinak, car ils étaient bien de la même famille, envoyant soldats à la mort, faisant tuer les soldats de l’autre. Aucun ne méritait son allégeance, malgré les positions connues du chevalier D’Isanto. La seule personne envers qui elle serait fidèle serait son père dont elle venait d’apprendre la mort, un père de deux années pleines de souvenirs. D’autre part, elle voulait se changer les idées, découvrir d’autres terres, comme Ellandy, où elle n’avait visité que quelques landes, et même Dinak où on disait qu’il y avait de belles choses.

Merci de l'accueil ^.^ Je suis heureuse aussi d'avoir terminé ma fiche (j'ai réécrit plusieurs fois l'histoire et surtout eu du mal pour la fin >.<), bien que la fin ne me fasse pas entière satisfaction... Mais si vous avez lu ce roman avec plaisir, j'en suis heureuse, au moins je sais que je n'ai pas à changer a façon d'écrire.

Par contre, pour ce qui est de la ponctuation... Je ne vois pas tout à fait de problème, bien que j'avoue aimer les phrases longues, je trouve ça plus entraînant que des phrases minuscules où on reprend notre souffle à chaque point. Enfin moi j'dis ça, ce n'est que mon avis ^^

Bon, je ne vais ni m'éterniser ni ouvrir un débat, alors re-merci ^.^

\o/

Bienvenue !

Bon, ben rien à dire, excellente fiche, tu ferais presque de la concurrence à Alys, tant pour la longueur que pour le temps que tu y as mis...



Bon, okay je sors !