Rien n'arrête la bise qui s'engouffre dans le ventre de la cité [PV Artahérion]

Un jour sans soleil, une épaisse brume qui ne se détache pas de la plaine, lent et poisseux manteau emplit de gouttelettes se propageant comme une âme en peine sur Dénaros.

La reine était invitée à un goûter, l'envie de sortir se faisant présente, l'atmosphère étouffante du château trop oppressante, celle de la guerre omniprésente. Un souffle, encore une minute à profiter pleinement de la vie qui déjà ne lui offrait pas de cadeaux outre mesure, une couronne trop lourde de responsabilités à porter.

Une charmante demeure, une amie sans l'être l'accueillant comme l'éthique le voulait, une haie d’honneur, les domestiques et les autres invités s'inclinant. Toujours la même chose, jamais, elle n'avait le loisir de se mouvoir dans l'ombre tout comme les autres, être inconnue sans simagrées et cérémonies. Des gâteaux, du vin délicieux, des mets exquis, encore une après-midi sous le luxe, chance ou malédiction, Alina se perdait dans cette opulence enivrante et infinie.

Elle s'avance et laisse errer son regard de droite à gauche et inversement, écoute les notes de musique qui se perdent en un mélange doux et sonore, un accompagnement prêtant suggestion à une danse. Elle fait quelque pas, on l'accapare déjà, des nouvelles du front, des médisances, des soumissions de projets, l'intégration du petit dernier dans l'armée royale.

La reine étouffe et se sauve vers un des balcons, met le nez dehors et inspire l'air glacial, ses cheveux soulevés par la bise incessante qui givre Alsaria dans le temps. Des petits nuages se forment à son souffle, le piaillement des oiseaux est inexistant,les arbres nus trônent fièrement dans le jardin arrière de la bâtisse somptueuse.

Les yeux dans le vague, elle ne dit rien, observe le calme avant la tempête, l'absence de son frère dans sa vie, le trou béant qui reste à cette place, vide. Les gens tournicotent autour d'elle, simplement, comme si on ne leur avait rien apprit d'autre que l'insouciance.
La tristesse envahissant son esprit comme une vieille douleur qui se réveille depuis une éternité semble t-il, elle attend quelque chose, quelqu'un?

Une journée aux reflets sombres ce montrais, des nuages menaçant planaient, laissant la lumière du soleil loin derrière eux. Un temps aussi morose, gisant au dessus de tous le royaume, venait chagriner le cœur des gens du peuple. La vie tant présente en général n'est plus, la bise glacée rôde dans les rues, engouffrant toute source de chaleurs ne laissant qu'une désagréable sensation de brûlure venant vous ronger la peau.
Seul le bruit violent des arbres, fracassant l'air de leur branches, faisait vivre la scène. Plus aucun enfant ne couraient, criant et jouant. Les oiseaux se sont tuent.

Le temps qu'il fait dans les pensées de notre reine n'en est pas moins similaire. Ses responsabilité, occupant son esprit, ne lui laisse plus un temps pour elle. Des responsabilité des plus grandes ... dure à gérer seul.

C'est en ce jour même qu'elle fût inviter à de petites festivités dont on ne sait en quel honneur. Une invitation dans les règles royales. Une haie d'honneur, les musiciens .... Mais aussi les sourire peut être hypocrites, certes chaleureux, mais non pas moins dangereux. En temps de guerre bon nombre de choses sont à se méfiers !

Une ambiance douce et accueillante arborais la grande salle, venant décorer de sa touche musical le magnifique buffet. Une belle poignée de gens de la cour trainait leur postérieur, on les nommais en général les nobles, ce qui n'est pas forcément en rapport avec leurs actes ...
A peine la reine Alina passa le pas de porte qu'elle fût assaillit par les salutations, les grands blablas et les mises au rapports du royaume. Tous ce qu'il faut pour détendre un esprit occupé.

C'est alors qu'elle s'échappa de la cohue en direction du balcon, remplaçant l'air maussade de ses poumons pour un un autre glacial. Ses cheveux frottaient au vent et ce dernier venait piquer le bout de son nez rougissant.

Artaherion non loin là, apportant lui aussi animation, vît le mal être de sa reine, triste dans son plus profond. C'est alors qu'il décida de lui apporter un peu de chaleureuse paroles.

_Et bien ma reine !? Que nous vaut cet air si triste ? Quelque chose vous tracasse !? Lui décrochant un sourire. Puis je vous aider à remonter ce moral ? Comme je l'ai fait tant de fois, vous racontant mes chansons et mes mythes !

Il accompagna son attente au sourire par quelques notes à la harpe ...

Alina se tourna à cette voix si familière, reconnaissant sans le voir le brave Artaherion, elle lui sourit à ses chaleureuses paroles.

"Et bien, mon ami, cet air est hélas celui que je porte jour après jour et je crains que vos mythes et autres histoires ne le fassent évoluer en ce jour maussade"

Elle soupira et retourna à sa contemplation.

"Je me tracasse de l'avenir d'Alsaria, la guerre est imminente et pourtant je reste neutre, je ne lève pas le petit doigt, comme si cette affaire ne m'atteignait pas, alors que je sais qu'en Ellandy les troupes du roi Ibadric sont déjà sur le pied de guerre"

Quelques picotements aux coins des yeux, la jeune souveraine se reteint de libérer quelques larmes, sans doute plus de fatigue. Passant ses doigts délicats sur ses joues, l'une après l'autre, elle inspira profondément pour se redonner contenance et se tourna entièrement vers la silhouette calme que représentait son petit musicien.

"Comment faites vous pour être toujours si rieur et beau parleur?" lui souriant avec difficulté mais démontrant bien son souhait de passer à une conversation plus légère.

Elle s'avança un peu, puis le dépassa pour entrer au chaud, l'ambiance cosy reprenant le dessus pour faire disparaître ses dernières émotions.

"Comment trouvez vous la petite fête? Est-elle à votre convenance?"

Une phrase pour rien dire sans doute, un domestique vient lui proposer un amuse bouche, elle saisit du bout de son index et de son pouce une mignardise sucrée. La regardant longuement, elle décida de la savourer, pourquoi? Tout simplement parce qu'Alina se disait que chaque jour pouvait être le dernier, quelle triste pensée et pourtant c'était la seule qui rythmait son quotidien.

La reine observait silencieusement les gens faire, parler de tout et de rien, analysant leur comportement, appréhendant sans doute leur ressenti profond à son sujet. Quelques peu nerveuse, voila qu'elle jouait à tordre sa serviette en tous sens, sans même s'en rendre compte.

"Est-ce que tu as des nouvelles du front? L'avancement des troupes de mon frère?"

Le sourire tant attendu parvînt à ses yeux. Le ménestrel n'en fît qu'un plus grand, montrant son contentement.
Mais ce si joli sourire cache une grise mine ...

"Et bien, mon ami, cet air est hélas celui que je porte jour après jour et je crains que vos mythes et autres histoires ne le fassent évoluer en ce jour maussade"

Puis elle reprît:

"Je me tracasse de l'avenir d'Alsaria, la guerre est imminente et pourtant je reste neutre, je ne lève pas le petit doigt, comme si cette affaire ne m'atteignait pas, alors que je sais qu'en Ellandy les troupes du roi Ibadric sont déjà sur le pied de guerre"

_Le sort d'Alsaria vous concerne grandement, certes ma reine ... La guerre est à nos portes en effet ... Mais je ne doute pas de votre capacité à rétorquer. L'avenir de nos alliés et le notre est entre de bonnes mains ! Je vous fais confiance, nous vous faisons tous confiance.

Artaherion vît les yeux d'Alina s'humidifier, intensifiant la couleur bleue de ses yeux. Une grande pression s'accumulait sur elle. Puis sous une grande inspiration la belle demoiselle se retourna vers son sujet.

"Comment faites vous pour être toujours si rieur et beau parleur? Lui fît elle avec un sourire, difficile, au coin de la lèvre.

_J'essaye de voir le côté positif ma reine ... Et quand je vous vois vous ! Tous va !!

La reine fît quelques pas et entra dans la salle, là ou l'ambiance et la chaleur était beaucoup plus agréable qu'a l'extérieur. Les notes de musique envahissait toujours la pièce, elles se mélangeais aux odeurs frugales du buffet royal.

"Comment trouvez vous la petite fête? Est-elle à votre convenance?"

Le barde décrocha un léger rictus après cette phrase, sachant fort bien qu'Alina ne lui avait dit cette phrase que pour relancer la conversation.

_ Très animée ma chère ... Mais un peu fausse à mon goût.

Les nobles caquèrent de tous les coins, ne faisant que parler des rapports de guerres, d'économie et de politique. Le semi-elfe trouva ceci navrant. Aucuns ne changeait leurs habitudes pour des conversations plus détendues, un bourrage de crâne incessant, imprimant les tracas comme des sabots après un troupeau.

Puis tordant le bout de tissu qu'elle portait entre ses mains, Alina baissa le ton.

"Est-ce que tu as des nouvelles du front? L'avancement des troupes de mon frère?"

_Les nouvelles sont un peu vagues ma reine ! Mais je sais que nous pouvons déjà rayer le mot "paix" de notre liste. Comme vous le savez déjà les troupes du roi Ibadric sont au combat. L'ennemi aura dans très peu de temps traversés ses contrées, si ce roi ne tient pas, votre frère sera à nos portes ... Il nous faut à tous pris canaliser son avancée.
_Que penser vous faire !? Doit je faire quelque chose !?

Il là regarda, scrutant son tracas se défoulant sur la serviette, d'un regardant compatissant, pour la soutenir dans ses choix ...

Artahérion était bien de bons conseils et ses répliques réchauffèrent un instant le cœur de la souveraine, lui redonnant un semblant de confiance en elle.

Alina lui sourit, elle avait bien fait de le garder à son service, à ses cotés alors qu'ils se connaissaient voila depuis plusieurs années maintenant. Même s'il ne faisait pas partie de ses conseillers officiels, ceux là ne faisant leur travail que le couteau sous la gorge, le restant du temps baillant aux corneilles.

Pourtant la seconde partie de cette conversation qui semblait au premier abord légère tourna bien vite en une confidence militaire et la reine fut toute ouïe, pendue aux lèvres du semi elfe.

_Les nouvelles sont un peu vagues ma reine ! Mais je sais que nous pouvons déjà rayer le mot "paix" de notre liste. Comme vous le savez déjà les troupes du roi Ibadric sont au combat. L'ennemi aura dans très peu de temps traversés ses contrées, si ce roi ne tient pas, votre frère sera à nos portes ... Il nous faut à tous pris canaliser son avancée.
_Que penser vous faire !? Doit je faire quelque chose !?

Elle cessa immédiatement de tordre sa serviette à présent froissée et inutilisable.

-Seul? Vous ne pouvez rien faire, vous êtes mon espion et non le général de l'armée d'Alsaria et je ne me sens pas le courage de lui dire d'entrer en guerre... pas encore. Et pourtant si je me décide trop tard, le peuple risque de se trouver entre deux feux.

Elle baissa les yeux, soupirant encore de ne pas savoir quoi faire, comment agir pour le mieux, que ferait Dan? Peut être que son frère avait raison, peut être qu'elle n'était pas assez forte pour porter sur ses épaules le poids d'un royaume.

- Que me conseillez-vous?

Mais l'endroit n'était pas à proprement parler, le mieux choisit pour discuter de ces choses là, la guerre ne devait pas interférer dans une fête et Alina devait être à la hauteur de son image, disponible, joviale et épanouie.
Une dame de rang assez élevé vient la saluer d'une révérence remarquable, dans une robe complexe en tissus serré et richement ouvragé. Encore un faux sourire, quelques paroles, elle en avait assez et préféra trouver un petit endroit pour se reposer.

Sortant de la pièce principale où l'effervescence faisait rage, elle s'isola dans un salon déserté, s'affalant sur un divan moelleux au velours rouge criard.

La jeune femme n'avait qu'une hâte, rentrer en son palais, trouver un peu de paix et de quiétude pour réfléchir posément, prendre conseil auprès de ses seigneurs, comtes et autres nobles. Il était peut être temps également de se trouver un bon parti pour l'aider au quotidien dans sa charge royale.

Elle avait laissé le ménestrel amuser la galerie dans la pièce d'à coté, il avait de très bonnes idées, sans doute en lieux plus surs, elle lui demanderait d'exposer ouvertement celles-ci. Se laissant gagner par le calme, elle se détendit au point de somnoler ne se rendant nullement compte du temps défilant au dehors et encore moins de sa disparition sans en avoir prévenu aucun de ses hommes, sa garde personnelle se mettant déjà à sa recherche.

Merendhill n'était effectivement que son espion, il n'avais aucun pouvoir militaire ni homme sous sa cape, mais il avais la confiance de sa reine et avec cette dernière toutes suggestions pour la survie du royaume comptais. Aucunes ne tomberais dans une oreille absente !

Et sous une note de soupir Alina lui fît:

- Que me conseillez-vous?

-L'endroit n'est pas propice à cette discussion, très chère ... Je vous suggère d'en reparler dans un endroit plus calme. Comme dans votre palais éventuellement, là où les murs n'ont pas d'oreilles diront nous. Il lui fît une petit sourire du coin de la lèvre et lui dit: Retrouvons nous plus tard ma reine ! Essayez de profiter de cette petite fête en votre honneur, sans vous éclipser comme à votre habitude. Lui fît il en riant.

La reine repartit la tête gorgeant de tracas, le barde la vît faire quelques pas mais à l'opposé des festivités, comme à son habitude elle rechercha un peu de calme pour lui libérer l'esprit.

Artaherion se redirigea près du festin, et après cette petite pause il reprit ses fonctions de barde amusant la galerie !
Il fît connaitre de part sa harpe de nombreuse mélodie ancienne que lui sa mère lui avait enseignés, des chants elfique, puis certaines chanson paillarde de la tribu des hommes en passant par ceux des contrées lointaines et étrangères. Il faisait résonner sa harpe dans toute la pièce, jonglant avec habilité entre les cordes.

Les troubadours remplissait l'endroit d'animation, pendant le que le vents glacial extérieur venait frapper les vitres. Les dresseurs d'ours, les jongleurs, les cracheurs de feu et ménestrel, embellissaient cet endroit glauque et froid en réalité.

La soirée passait gentiment, les heures défilant petit à petit. Si bien que la présence de la reine commença à se faire remarquer ...
Artaherion au fond de la salle vît la garde, personnel de la reine Alina, chercher et regarder de part et d'autre de cette grande salle ! Plusieurs prirent le chemin des balcons pendant que les autres guignait l'intérieur.
Voyant cela il décida de prendre part aux recherches, sachant bien qu'ils ne jouaient pas à cache cache avec un marmot mais qu'ils cherchaient la reine.

-Veuillez m'excusez mesdames messieurs, je vous quitte quelques instants ... Une petite pause s'impose !

Il descendit de la petite estrade et il trotta en direction des hommes en plaques.

-Et bien messieurs ! Vous avez perdu la trace de la reine !?

-Euh et bien j'avoue qu'elle nous a un peu échappée, ne serais ce que quelques instants ...

-Ne craignez rien, j'ai une idée de où elle pourrait se trouvé, suivez moi! Annonça t'il, le sourire habituel au coin de la bouche.

Il mena les gardes dans une autres salle proche, et ils virent tous la reine assoupit sur un divan respirant calment savourant le calme présent !

-Voilà messieurs ! Vous pouvez retourner à vos postes, je vais la réveillé moi, le bruit des armures et des armes n'étant surement pas le plus appropriés.

Il pris place sur le siège aux côtés de la reine et sorti sa harpe. Quelques douces notes qu'Alina connaissait vinrent caresser les tympans de la demoiselle ! Elle était belle, endormie l'air innocente comme une petite fille, le souffle léger !
Il lui chuchota ensuite quelques douces paroles au creux de l'oreille ne voulant la réveiller brusquement.

-Ma reine, il est l'heure ... la soirée se termine. Il va être temps pour nous de rentrer !

Et il vît les magnifiques yeux océans de la reine s'ouvrirent délicatement. Des yeux avec un regards profond où n'importe qui pourraient s'y noyez.

Et assis à ses côtés il prit patiente d'attendre une parole ...

» Artaherion Merendhill
» Rien n'est jamais facile...
» Un rat ? Rien qu'une simple souris grise... [Aymas]