Un rat ? Rien qu'une simple souris grise... [Aymas]

Depuis son méfait, l'assassin rôdait dans les couloirs. Il avait retrouvé le couloir du passage dérobé mais deux gardes étaient posté devant une porte... Peu arrangeant mais contrairement à la façon d'entrer dans un château, si elle se veut discrète, pour la sortie les options sont plus nombreuses... Il ne préférait pas passer parla porte d'entré, ou plutôt, ici, de sortie. Le passage était gardé, disons. Il lui restait plusieurs options à son avis mais il en préférait une en particulier.

Pour sortir il commença donc par chercher une corde, il se mit alors en quête d'un poste de garde ou d'une remise de matériel. Les couloirs se ressemblaient tous dans ce château, sauf celui ou il venait d'arriver. Aymas prit le temps d'observer les différentes alcôves décoratives qui se succédaient de chaque côté de ce couloir ces alcôves étaient tapissée de tentures tombant du plafond et couvrant les murs. A l'autre bout se trouvait un escalier étroit partant sur l'un des cotés et un petit couloir de l'autre. Un couloir aux murs nus continuait en face.

"- RETROUVEZ-MOI CE SALE RAT ! JE VEUX QUE VOUS ME LE RAMENIEZ PAR LA PEAU DU C*L, COMPRIS TAS DE LARVES ??!!"

Cette voix avait retentit soudainement dans le silence, non pas de mort de part l'activité interne du bâtiment, mais le silence naturelle régnant dans un tel lieu. L'assassin ne pouvait pas croire que le corps de sa victime ai déjà été retrouvé... Mais le temps n'était pas à la réflexion, il entendait déjà un groupe de gardes arrivant dans le bruit envahissant des armures.

L'un des gardes avait du monter les escaliers tandis qu'un autre prenait le couloir d'en face. Le capitaine qui continuait de hurler à tout va arpentait le couloir des alcôves pour disparaitre au bout. Au bout de quelques minutes, les deux gardes qui inspectaient chacun leur coin repassèrent l'un après l'autre pour retrouver leur capitaine. Il n'avait pas l'air de penser que tout cela se finirait bien, pour eux ou pas.

L'assassin apparut de l'arrière d'un tenture. *Pas malin ces gardes, ils cherchent mais sont aveugles...* Il s'estima tout de même avoir eu beaucoup de chance mais la direction dont les gardes étaient apparus prouvaient que l'objet du mécontentement n'était point son crime. Il continua alors en se décidant de sortir au plus vite du château. Il se décida pour l'escalier, logiquement il devait mener à un poste de garde. Bonne pioche ! Il entreprit d'entrer mais stoppa net juste dans l'encadrement de la porte. Apparemment il n'y avait personne. Apparemment... Un garde aurait parlé, un serviteur aurait été plus bruyant...

"- Qui est là ?"

"- Pas un mot."

La présence venait de l'agripper et de le mener dans l'ombre. A la voix et à l'odeur, il reconnut la jolie elfe au cheveux blanc immaculé. Celle qui l'intriguait tant. Lui qui croyait ne jamais la revoir. Elle lui appuyait un poignard sur la jugulaire mais ne semblait pas avoir remarqué, grâce à l'ombre, que l'un des poignards de l'assassin était glissé à la base de la lame de l'elfe et au niveau de sa clavicule. Ce qui l'empêcherais, par mesure de sécurité car il doutait qu'elle veuille rameuter plus de monde ici elle non plus, d'en finir avec lui.

"- Tss tss... me voilà bien embêtée avec ta magouille. J’espère pour toi que tu as prévu une sortie de secours."

Contrairement à leur rencontre précédente, elle parlait franchement et sans retenue. Sûrement l'adrénaline, et quelque chose en plus... Aymas avait rencontré beaucoup de gens mais jamais une telle personne. Il pouvait sentir la chaleur de sa respiration sur sa nuque. S'il pouvait la voir, il dirait qu'elle souriait... Mais elle avait raison, la tout de suite, il fallait sortir. Elle parlait de sa magouille, c'était donc apparemment que l'on avait découvert De Denkör. Mais si elle se cachait c'est que elle aussi ne faisait pas de respectables actions au seins de ce château.

"- J'imagine que je fais comme vous, Eléonore... Mais cela ne doit pas être votre véritable nom. Je ne vous le demanderais pas... du moins pour l'instant. Mais tant que vous me tiendrez, je ne pourrais nous sortir de là donc je vous conseille de me lâcher avant de continuer notre entretient. Alors réfléchissez, mais décidez-vous vite."

Il avait parlé avec calme et assurance. Il se savait physiquement plus fort et pouvait se protéger de sa lame. Il se pensait mieux entrainé mais savait également qu'on risquait de tomber plus fort que soit. Bien que jusque maintenant ce n'est jamais été le cas. Puis, sentant qu'il s'était raidit par réflexe, il se détendit en attendant la réaction de sa compagne de race.

Bien que la situation ne se prêtait pas à cela, des pensées hantaient son esprit... *Quel est ce sentiment, pourquoi faut-il que je rencontre une elfe comme cela à cet instant... Que lui arrivait-il ?*

L'elfe le relâcha et monta silencieusement les marche jusqu'au poste de garde, il la suivit en silence également et de la même démarche féline. Elle était très douée elle aussi. Elle s'arrêta au pas de la porte, accroupie. Un garde ! Aymas se tint à côté d'elle et observa la pièce, il savait ce qu'il cherchait, contrairement à sa compagne de race apparemment. En cette fin d'après midi, tout était calme à l'extérieur outre ceux de l'armure du garde mais des bruits se faisaient entendre parfois dans leurs dos, au fin fond du château.

D'après son sens de l'orientation, l'assassin déduisit qu'ils se trouvaient à la muraille nord, comme le passage... Donc d'après ce qu'il avait vu plus tôt dans la journée, peu d'observateur au bas des murailles. Il pouvaient donc descendre de ce coté. Il aperçut se qu'il cherchait, enroulé sur elle même et accroché à un mur, utile quand on est prêt d'une muraille pour monter du matériel lourd ou autres travaux. Une corde est toujours pratique !

Le garde faisait des allers-retours d'un bout à l'autre du poste... Cela lui prenait environs quinze seconde... tout les trois allers-retours il s'arrêtait une minute à regarder au loin par-dessus la muraille. Au bout de cinq minutes environs, Aymas se décida à agir, tendit que la jeune elfe à la chevelure blanche ne paraissait pas avoir d'idée... Elle avait simplement mis un genoux à terre pour plus de commodité sans doute. Il murmura à l'oreille de sa compatriote :

"- Suis-moi dès que je m'en suis débarrassé !"

Il s'était permis de la tutoyer en raison de l'urgence de la situation, cela faisait trop longtemps qu'il observaient le garde et d'autres risquaient de se ramener d'un minute à l'autre...

Dès que le garde se dirigea encore une fois vers la muraille, Aymas roula silencieusement sur lui-même vers le mur à droite. Il se releva dans son ombre, en restant collé au mur. Il prit la corde fit un pas sur la gauche pour se cacher derrière la table qui se tenait pratiquement au centre de la pièce. *Cinq secondes !* L'assassin s'accrocha un bout autour de la taille au dessus des hanches, mais il n'y avait rien pour accrocher l'autre sauf à un créneau... *Quinze secondes !* Mais il avait une tout autre idée en tête. Dans le poste de garde, l'ouverture vers le contrebas était assez haut. Le muret arrivait donc au niveau du sternum du garde.

Place à l'action. Aymas était content d'avoir toujours ses gants. Il prit l'autre bout de la corde, celui qui n'était pas à sa taille. *Vingts secondes !* Il s'avança silencieusement dans le dos du garde, jetant un regard furtif sur les ouvertures latérales de la pièce donnant sur les murailles pour vérifier l'absence d'autres fauteurs de troubles. *Vingts-cinq secondes ! Largement le temps. plus besoin de compter.* Il restait deux mètres, un mètre, cinquante centimètres...

Trop tard pour le garde ! L'assassin tenait la corde autour de son cou, tirant vers le bas et l'empêchant de donner l'alerte car ses cordes vocales étaient écrasées. Aymas fit faire rapidement trois tours de plus à la corde autour de la gorge du garde qui commençait à se retourner, avant qu'il ne reprenne son souffle, tout en lui assénant un coup de pied derrière le genoux de celui-ci. Ce qui le fit tomber sur ces mêmes genoux, resserrant cette fois-ci la corde vers le haut. Le garde avait saisit la corde autour de son cou mais savait qu'il devait agir et dirigea l'une de ses mains à sa ceinture, à laquelle ceignait une épée. L'assassin bondit tout à coup par-dessus le muret tout en tenant le seul bout de la corde qui rejoignait sa taille.

Aymas eut juste le temps de voir le regard de sa partenaire à la chevelure immaculée qui avait prit une teinte métallique briller dans l'ombre. Il n'eut en outre pas le temps de voir l'expression de son visage. Puis il se laissa glisser en se retenant à la force des bras... comme il le pensait, en mettant le garde à genoux, son cou s'était retrouvé juste au-dessous du haut de la muraille, permettant d'avoir un bon ancrage de fortune pour la corde. Les quatre tours se chevauchant autour du coup devaient forcément tenir malgré l'absence de nœuds. Le garde devait vraiment souffrir, mais quel importance pour l'assassin... Il observa ensuite le haut de la muraille tout en descendant, espérant apercevoir la jeune elfe censée le suivre.

Elle l'avait dépassé avec une aisance et une facilité déconcertante. Sa descente avait été rapide, apparemment elle ne voulait pas prendre le temps qu'il continue de descendre avec la corde. Elle était douée, pratiquement autant que lui. Mais malgré le risque qu'un dinakiens sorte dans la rue à cet instant, il préférait être sur de ce qu'il faisait. Une chute et le reste de son escapade risquait de s'en trouver compromise. Et puis, un dinakiens qui sortirait à ce moment précis devrait lever la tête pour voir un elfe pendu par la taille depuis le haut de la muraille, or le soleil en cet bel journée dissuaderait quiconque de regarder vers le ciel.

L'assassin réfléchit vite, il voyait que sa partenaire avait déjà abandonné la corde malgré la hauteur qu'il restait. L'utilisation des poignards était intéressante mais il fallait creusé un peu et cela mettait du temps. S'il libérait la corde qui le tenait à la taille, il ne gagnerait qu'un mètre, au mieux deux. Mais cela ne serait toujours pas assez. L'habitation en bois aux poutres apparentes de l'autre coté de la ruelle au bas de la muraille attira son regard. L'elfe à la chevelure immaculé avait lâché la corde, ce qui lui laissait une plus grande marge d'utilisation de cette corde.

Aymas se colla contre le mur. il eut le temps de voir que sa compagne de race s'apprêtait à sauter. il détacha le nœud à sa taille d'une main tout en se tenant de l'autre. lorsqu'il eut fini, il remarqua qu'il n'avait gagné qu'un mètre de corde. En effet, ce n'était peut-être pas toujours un avantage d'être mince. Il descendit au plus bas possible en se retenant à la corde et se positionna à l'horizontale, de sorte que lorsqu'il s'accroupit, il paraissait être accroupit comme si la gravité l'attirait vers la muraille. C'est alors que l'assassin se projeta en poussant au maximum sur ces pieds. La longueur de la corde lui fit décrire un léger arc de cercle de façon à ce qu'il se retrouve légèrement au dessus du toit de la maison vu précédemment. Aymas lâcha la corde et se retourna en se contorsionnant à a manière d'un chat se retournant dans les airs. Il atterrit lourdement sur le tuile du toit. Après une petite vérification il n'avait rien d'autre qu'un genou écorché sur le bord d'une tuile. Ses braies était à peine abimé mais il aurait un bleu au genou.

Il escalada le reste de la hauteur sur le côté de la maison, ce qui était plus commode que les murs d'un château. il se réceptionna en douceur. Après deux ou trois pas vers et dans la ruelle, il estima qu'il ne boitait pas. bon signe. Il avait juste eut le temps de remarquer avant sa petite acrobatie, le lieu ou l'elfe aux cheveux immaculé s'était éloigné avant de l'observer lui. Il se prit à espérer l'impressionner. Troublante personne qu'elle était... Il arriva à sa hauteur, voyant qu'elle était resté la alors qu'elle aurait pu s'enfuir sans un mot. Bien qu'elle l'intriguait, Aymas pensa qu'il devait abréger cette rencontre. Il avait peur que cela le change, il ne comprenait pas ce qui lui arrivait bien qu'il fasse toujours paraitre sur lui un calme profond et naturel. L'assassin lui sourit de façon complice et lui adressa encore un fois la parole :

"- Eh bien je pense que l'on va devoir chacun partir de notre côté encore une fois..."

L'elfe dont quelques mèches de ses cheveux immaculés recouvrait légèrement son visage releva la tête et le regarda. Il se perdit dans les pupilles sans fond de son regard inexpressif. Une personne dont il ne parvenait à rien, pour ce qui était de savoir quoique ce soit sur elle, sentiment ou provenance... de son physique angélique ou de ses mouvement félins. Elle était très bien entrainée quoique totalement inintéressée, elle faisait à peine attention à ce qui l'entourait, c'est tout ce qu'il avait pu remarqué mais cela ne lui disait rien...

Elle hocha la tête en signe d'approbation aux paroles de l'assassin. Le vent soufflait écartant légèrement leur mèche, étrange situation que celle-ci, un ange étrange face à un assassin secret, se dévisageant... Des instants de silence paraissant durer une éternité aux yeux d'Aymas. Elle semblait tout de même garder ses distance. Puis elle s'en alla tel l'un des coups de vent disparaissant calmement avant de partir d'un bond dans une autre ruelle.

L'assassin quand à lui repartit comme il était venu. Zigzaguant dans le labyrinthe de la ville brouillant les pistes pour un éventuel poursuivant. Il était souvent beaucoup trop prudent mais cela occupait son temps et ses pensées bien qu'elle fussent actuellement occupé par une elfe à la chevelure blanche, étrange image qui ne voulait le quitter. Une pensé qui pour une fois n'était pas anodine car c'était sa première vision attirant sa curiosité et qu'il ne parvenait pas à satisfaire. Il n'avait même pas osé poser quelque question que ce soit alors qu'elle était un mystère des plus étranges jusque maintenant.

Sortit de Criméa, Aymas se dirigea directement vers l'ouest pour faire le chemin de retour. Il repartait donc comme il était venu. Il savait qu'encore une fois il éviterait routes et hameaux. Il se sentait déçu. Les missions étaient routine pour lui, un assassinat de plus ou de moins peu importe tant que cela servait Alsaria. Mais cette frustration de non satisfaction de sa curiosité pour l'inconnue ne la quitterait pas. Une hantise qu'il se décida d'apprendre à contrôler.

*La reverrais-je un jour ?*