Rien n'est jamais facile...

Assise au milieu des couvertures, Alys pensait encore une fois à sa maîtresse : Selana. Pensivement, elle laissa la bague de l’ancienne Dominante tourner entre ses doigts. En moins d’un an, deux Dominants avaient trouvé la mort et tout deux avaient été envoyé à Dinak. Elle avait beau y réfléchir un nombre incalculable de fois, de tourner le problème dans tout les sens, elle ne voyait pas qui d’autre que Dan Azyrith, le Roi de Dinak, aurait put les tuer.
Pour quelles raison ? Elle l’ignorait et c’était certainement pour cela qu’elle n’avait pas agit. Jusqu’à maintenant !
Elle voulait savoir pourquoi et comment Selana était morte et surtout par qui. Et ses réponses se trouvaient sur ses terres natales.
La bague en Istal se mit à tinter lorsqu’elle retomba au bout de sa chaîne d’argent. Alys se leva avec lenteur. D’un pas léger, elle se dirigea vers une glace. Elle qui d’ordinaire était si joyeuse… elle avait l’air méconnaissable.
*Si Selana me voyait…*
A cette pensé, Alys esquiva un sourire. Vivante, l’ancienne Dominante serait certainement en train de demander à son élève de se ressaisir, de lui dire que la vie est unique et qu’on ne doit pas en gaspiller le moindre instant. Et elle aurait raison.
Dans le miroir, un sourire répondit en écho à un autre.

A peine habillée et préparée, la jeune femme descendit les multiples marches de l’escalier en pierre. Elle avait beau connaître le principe de « plus l’on est puissant et respecté, plus on vit proche de la surface », Alys détestait à avoir à monter et descendre ces centaines de marches à chaque fois qu’elles se décider à bouger un peu.
Elle portait sa tunique habituelle, qu’elle utilisait principalement lorsqu’elle partait en mission. Elle passa ses mitaines et rectifia la position de son sac en lin, où se trouvait quelques provisions, vêtements de rechange et les protections qu’elle passerait aux avant-bras lorsqu’elle quitterait le repère.
Quelques Mercenaires s’inclinaient sur son passage, d’autre se contentaient d’un hochement de tête plus ou moins respectueux et même certains firent mime de l’ignorer. Alys y était habituée. Pour quelques personnes, elle était bien trop jeune pour le rôle de Dominante. Elle avait beau essayer de prouver le contraire, certains avaient les idées bien arrêtés.

Alys marcha droit vers l’une de ces personnes :
- Où se trouve Ciara ? demanda-t-elle simplement
- La Dominante Ciara est parti avec pour but de rejoindre Dinak, Dominante Alys.
Cette dernière eu un sourire en l’entendant prononcer amèrement son prénom précédé de son statut :
- Vous voyez, ce n’est pas bien compliqué ! lança-t-elle d’un ton joyeux, en lui laissant comprendre de quoi elle parlait
Le Mercenaire tenta de répondre tout en essayant de dissimuler une grimace, mais Alys ne lui en laissa pas l’occasion :
- Je pars aussi pour Dinak. Vous en avertirez Hanna.
- Hanna n’est pas ici, répliqua-t-il en lui lançant un regard de défit
Cette fois-ci, ce fut à Alys d’être prise de court. Son collègue était parti depuis quelques temps déjà et n’était pas encore revenu.
Or la règle était claire. Il fallait toujours au moins un Dominant à l’organisation, sauf en cas d’urgence. Or Alys n’avait rien " d’officiellement urgent ".
Sans se laisser abattre, elle lui rendit son regard :
- Et bien je m’occuperais donc de l’organisation en leur absence.
Un rictus déforma le visage du Mercenaire. Décidément, il ne la croyait pas capable de ça non plus.

Agacée, elle se détourna en direction d’un tunnel qui menait à la surface :
- Où… où allez-vous ?
- Est-il interdit de prendre l’air ?
Sa voix avait beau avoir un ton amical, l’insolence demeurait.
Elle se mit à marcher vers la surface, ignorant les marques ou manques de respects sur son chemin. Finalement, elle se demandait si elle pourrait un jour avoir le sang-froid d’Hanna ou même de Ciara.
Si Selana avait était là…

Enfin, le long tunnel remontait en une pente douce, le repaire n’était plus si loin. Durant toute la traversé dans cette galerie humide, ni Ciara ni Galaad n’avait dit mot. Finalement, le tunnel débouchait sur une sorte de mini hall desservi par plusieurs passages qui prenaient des directions opposées. Seulement, pile face au tunnel d’où venaient Ciara et Galaad, était installée une grande arche surélevée. C’était par là qu’on entrait dans la grande galerie. Il y avait peu de monde ici, les mercenaires étant déjà pour beaucoup partis à l’extérieur pour leurs missions. Quelques lanternes au verre humide et où une mousse duveteuse s’installait, procuraient à l’endroit circulaire une lumière tamisée, qui permettait à Ciara de distinguer un peu plus que la grande silhouette de son apprenti. Détendue mais tout de même inquiète de la réaction que pourraient avoir Alys et Hanna vis-à-vis de Galaad, Ciara s’adressa à son élève d’un ton amical :

- Vous allez entrer dans le domaine privé des Mercenaires, Galaad, et de ce fait, jusqu’à nouvel ordre, je vous demanderai de me laisser parler et de ne dire mot que lorsqu’il vous le sera demandé. Non pas que je doute de votre éloquence, il ne s’agirait pas pour vous que vous soyez mal vu dès votre entrée dans l’ordre. Si jamais il vous arrivait de dire une chose mauvaise au mauvais moment… Je n’ose même pas imaginer la réputation que vous pourriez vous faire. Vous avez compris ?

Après avoir entendu la réponse de Galaad, Ciara hocha la tête et fit volte face, prenant allègrement la direction de l’arcade close. Quelques mètres plus loin, après qu'ils aient passé le porche, Ciara se trouva nez à nez avec une jeune femme plus jeune qu’elle, élancée, assez jolie, aux longs cheveux bruns, bien plus soignés que ceux de Ciara, et aux yeux couleur d’ambre, plus que jolis. Si Ciara ne la connaissait pas, alors elle aurait bien pu se demander ce qu’une jeune fille comme elle pouvait faire là, au milieu de combattants pour beaucoup masculins.

- Alys !

Ciara remarqua la mine triste de sa consoeur. Il était rare de la voir ainsi, elle qui d’ordinaire était toujours souriante et agréable à vivre. Malgré son caractère solitaire, Ciara s’entendait bien avec sa collègue de quelques mois et appréciait sa compagnie, même si elle la trouvait parfois un peu jeune pour être Dominante, et attendait qu’elle fasse ses preuves. Mais cela n’empêchait pas Alys d’être une excellente Mercenaire, et si Selana, la prédécesseur d’Alys, l’avait désignée comme successeur, alors Ciara respectait ce choix.

- Si tu avais dans l’intention de sortir, je te le déconseille, un orage du tonnerre a éclaté dehors. Le temps en Dinak s’est gâté en un rien de temps, conseilla la Dominante, connaissant l'aversion d'Alys pour les orages.

Elle reprit sa respiration, laissant à Alys le temps de lui répondre, et poursuivit.

- Je te présente Galaad Zorynder, mon nouvel apprenti. Dis moi, Hanna est là ? J’ai quelques informations à vous faire part, et Galaad aussi, ajouta t elle en baissant le ton de sa voix, devenant comme à son habitude, mystérieuse.

Il ne parla pas durant leur trajet, trop émerveillé et crispé pour faire part de ses impressions. Ciara non plus ne dit mot.

Ils arrivèrent devant une grande arche, ils s'arrêtèrent un instant, Ciara avertit Galaad :
- Vous allez entrer dans le domaine privé des Mercenaires, Galaad, et de ce fait, jusqu’à nouvel ordre, je vous demanderai de me laisser parler et de ne dire mot que lorsqu’il vous le sera demandé. Non pas que je doute de votre éloquence, il ne s’agirait pas pour vous que vous soyez mal vu dès votre entrée dans l’ordre. Si jamais il vous arrivait de dire une chose mauvaise au mauvais moment… Je n’ose même pas imaginer la réputation que vous pourriez vous faire. Vous avez compris ?
- Pas de problème, dit-il distrait par le décor de l'antichambre.

Lorsqu’ils franchirent le porche qui se tenait devant eux, ils se trouvèrent dans une grande galerie où tout en haut on percevait la lumière du soleil grâce à une sorte de verrière.
De grands balcons fleuries étaient taillés dans les façades, Galaad pouvait y voir les Mercenaires qui s’y promenaient. Les rayons de lumières qui s’infiltrait dans les lieux emplissait la galerie d’une couleur de feu, donnant un air embrasé à la cité.
Celle-ci était animé comme jamais Galaad ne l’aurait imaginé.
Des Mercenaires vagabondaient ça et là, certains revenaient, d’autres partaient. Il y avait des ateliers sur les côtés, il vit non loin de là une forge, et en face une maison de couture. Plus loin il y avait un lieux d’apprentissage : « les fers croisés ». Sûrement qu’ils s’entraînaient à se battre dans cette endroit.
Les façades étaient finement gravées, représentant divers spectacles de l’histoire. Des plantes descendaient le long des murs.
Une fontaine était au centre. Elle représentait une muse drapé d’un tissu blanc tenant une colombe dans sa main, symbole de paix et de liberté. Cette statut semblait faite de marbre donnait pourtant une impression de légèreté. De plus est, chaque détail apparaissait, on l’aurait pu croire vrai.
Des ponts reliés les deux faces permettant d’aller d’un endroit à un autre peu importait à l’étage où les Mercenaires étaient. C’étaient plus des passerelles que des ponts, elles pouvaient se rabattre sur les murs, laissant une figurine apparaître.

La galerie était vraiment magnifique, on aurait pu se croire dans un autre monde … c’était un autre monde ! Féerique …
Galaad n’en revenait pas, il restait émerveillé devant ce spectacle de lumière et de décor. Il restait ainsi, tête en l’air, observant les moindre détails.

Ils continuèrent d’avancer, jusqu’à ce que Ciara tombe nez à nez avec une jeune femme, sûrement plus jeune qu’elle, et à l’élégance bohémienne.
Elle avait les cheveux long, brun, un visage pâle et une peau de pêche. Elle était fine et ses gestes semblaient fluides, tout comme Ciara. Ces habits différés de ceux de son nouveau « maître » : c’était des vêtements permettant de bien se mouvoir mais qui accentuait ses formes.
Cependant, la jeune femme affichait une triste mine. Ciara aussi avait dû le remarquer vu son changement d’attitude. Apparemment la nouvelle venante s’appelait Alys. Sûrement une amie de Ciara.

La Dominante conseilla à Alys de ne pas sortir en raison du mauvais temps. Suite à la réponse de la jeune femme brune, Ciara reprit :
- Je te présente Galaad Zorynder, mon nouvel apprenti. Dis moi, Hanna est là ? J’ai quelques informations à vous faire part, et Galaad aussi.
Galaad savait que Ciara voulait le présenter aux deux autres Mercenaires. Il savait qu’il y avait deux femmes jeunes pour leur rang et un homme. La première femme était Ciara, et la deuxième était Alys ?
Effectivement, elles étaient toutes deux jeunes pour être à la tête des Mercenaires. Cela n’était sûrement pas du au hasard ...
Lorsque son « maître » le présenta à Alys, Galaad fit un signe de tête en guise de salut. Il attendit la suite pour pouvoir agir.

Alys marchait d’un pas déterminé vers la sortie. Elle détestait quand certains Mercenaires ne la prenaient pas au sérieux. Elle avait mérité sa place en tant que Dominante et elle allait le leur prouver.
Au coude de la galerie qu’elle avait empruntée, Alys faillit percuter les personnes qui revenaient de la surface.
La première chose qu’elle remarqua fut la silhouette d’une femme, fine et élancée, puis une chevelure châtain foncé, légèrement en désordre, des yeux vert émeraude, d'une grande intensité et un grain de beauté au coin des lèvres. Ses yeux se dirigèrent d’eux-même vers le cou de la jeune femme. Un collier suspendu à un ras du cou en cuir guida aussitôt la conscience d’Alys. La jeune femme devant elle ne pouvait être que Ciara. La deuxième Dominante. Par réflexe, Alys faillit s’incliner devant elle, mais elle réussi à faire passer ça pour un honnête hochement de tête, plus que respectueux. Dominante depuis à peine deux mois, Alys avait gardé encore quelques habitudes, qu’il faudrait bien qu’elle perde un jour.

- Ciara ! J’avais justement à te parler. Je voulais aller…
La jeune femme se tut lorsque Ciara lui parla d’un orage qui venait d’éclater à Dinak. Ses yeux se baissèrent à cette déclaration. Un orage ? Il ne manquait plus que ça ! Ce satané coup du destin lui mettait les battons dans les roues alors qu’elle venait juste de décider d’agir.
Alys pensa un instant qu’elle pourrait être capable de résister, juste cette fois, de quitter le repère et de partir pour Dinak. Elle fut prise d’un léger frisson. Comment pouvait-elle pensait à ça ? Vu la manière dont les choses tournaient ces derniers temps, si elle sortait, elle serait certainement foudroyait sur place.
Est-ce que c’est le fait qu’être restait quelque jours sous terre, loin de la surface, qui lui faisait penser à une chose pareil ? Non, elle avait toujours eu une peur affreuse pour ce temps. Pour cette lumière aveuglante, ce bruit monstrueux et cette chose qui déchirait tout sur son passage, même le ciel.
Elle tenta de reprendre de l’assurance. Tant qu’elle restait dans le repaire, elle ne risquait rien. Absolument rien :
- Oui, je comprends. Je reporterais mon départ à plus tard dans ce cas. Merci de m'avoir avertit.

Ses yeux se posèrent sur l’homme qui l’accompagnait. Son physique ne lui disait rien. Peut-être un mercenaire qui, comme Selana, s’était absenté un long moment. En jetant un coup d’œil à ses mains, elle devina que ce n’était pas le cas. Il n’y avait aucune trace de bague en Istal. Etait-il possible que…
Alors qu’elle s’interrogeait, Ciara lui expliqua que c’était son nouvel élève. Galaad, Galaad Zorynder. Sans prendre le temps de réfléchir, Alys commença à détailler le jeune homme, comme on jauge un adversaire. Plutôt grand et à la musculature visiblement bien développée, il ne semblait pas être de ceux qui aime utiliser la force à l’excès. Sa chevelure à la pigmentation totalement opposée à celle d’Alys et ses yeux d’un gris d’acier aurait put faire penser que le jeune homme pouvait être albinos. Mais sa couleur de peau détrompait toutes pensées de ce genre. Lorsqu’il la salua d’un signe de tête, un sourire se dessina lentement sur les lèvres d’Alys.
Certainement de plusieurs années son ainé, il n’aurait, dans la vie quotidienne, jamais dut avoir ce comportement avec elle. En repensant au mal que certains se donnait pour l’ignorer et de voir un nouvel arrivant la saluer, certes assez modestement mais sincèrement, Alys se retient de ne pas rire. Apparemment, Ciara ne lui avait pas dit qu’elle faisait parti des Dominants.

Alys se fit toute fois plus sérieuse lorsque sa collègue lui demanda si Hanna était au repaire et lui expliqua qu’elle avait des choses importantes à leur dire. Et son apprenti aussi. Elle essaya de ne pas paraitre surprise par cette dernière remarque et répondit sur le même ton que sa collègue :
- Non, Hanna n’est pas encore rentré. Mais je pense, et j’espère, qu’il ne tardera pas. Pour les informations que vous souhaitez nous communiquer, demanda-t-elle en jetant un coup d’œil à Galaad, faut-il attendre que les trois Dominants soient rassemblés ?

Elle remarqua soudain une déchirure sur le vêtement noir de l’apprenti. Sous le tissu entaillé, Alys vit une plaie longue de quelques centimètres.
Alys se tourna vers Ciara. Leur vêtement, à tout les deux, était parsemés de gouttelettes de sang :
- Où vous êtes-vous fait attaquer ? Quand et par qui ? demanda-t-elle soudain angoissée
Dans sa tête, tout se répétait. Callan était tombé, Selana l’avait suivit, Hanna n’était toujours pas rentré et Ciara avait été attaqué.

Ciara avait remarqué l’amusement d’Alys, en voyant Galaad la saluer. Elle ne doutait pas de l’intelligence de son nouvel apprenti et pensait qu’il avait deviné qu’Alys était Dominante. Ainsi Hanna n’était pas rentré… Cela n’inquiétait pas Ciara autant qu’Alys, à ce qu’elle voyait, étant donné l’attitude vagabonde de son collègue.

- Non, peut être pouvons nous discuter sans Hanna, bien que j’eusse préféré ne pas répéter plusieurs fois la même chose. Mais si nous n’avons pas le choix, alors nous discuterons toutes les deux.

Ciara n’aimait pas parler plus qu’il ne lui était nécessaire, et surtout dépréciait de répéter plusieurs fois les mêmes choses. Lorsque c’était un apprenti, elle y consentait, mais lorsqu’il s’agissait de choses plus importantes, elle préférait s’en tenir à une seule version. Mais bon, Hanna étant souvent absent, elle était prête à faire une entorse a ses principes. Et puis elle ne voulait pas faire croire à Galaad qu’elle était si dure et sèche. Elle voulait lui montrer qu’elle pouvait être aussi douce qu’hargneuse, même si souvent elle restait campée sur ses positions.

Là, Alys parut plus angoissée… Elle avait visiblement remarqué la blessure de Galaad. Ciara tourna légèrement la tête vers le jeune homme. C’était vrai que sa blessure saignait de nouveau. Après tout, ils s’étaient battus, avaient couru et parcouru des kilomètres sans presque s’arrêter. Et puis elle avait oublié sa mauvaise chute, dans le ruisseau. Devant le questionnement agité de sa consoeur, Ciara, toujours aussi calme, la rassura :

- Ne t’inquiète pas, Alys, j’ai rencontré Galaad alors qu’il était blessé, blessure justement en rapport avec ce que j’ai à vous dire, à toi et à Hanna. Je ne veux pas parler de ça ici, si ç ne t’ennuie pas… Et il faut que Galaad aille se faire soigner. Mes soins sont des plus élémentaires.

Elle sourit à Alys et commença à avancer, jusqu'à ce que...

- Eh, toi là !

Elle avait rattrapé un mercenaire apparemment plus âgé qu’elle, et qui était passé devant Alys et elle sans même saluer la jeune femme. Elle le tenait fermement par le derrière du col et affichait un regard dur.

- Tu oses passer devant un supérieur sans le saluer ? Exécute toi, immédiatement ! Siffla t elle d’une voix dure, forte.

Elle avait conduit l’homme devant Alys et attendait maintenant qu’il la salue ce qu’il fit avec réticence. Ciara lui lança un regard dur, si jamais il recommençait, alors elle le punirait en conséquence. Lorsqu’il fut parti, elle s’adressa à Alys :

- Alys, tu es jeune et ça doit être difficile pour toi, je le sais, mais ose au moins reprendre ceux qui te méprisent ouvertement. Tu es capable de leur tenir tête à tous autant qu’ils sont. Tu es Dominante, car on t’a jugée capable de l’être, tout comme Selana a cru en toi.

Elle avait parlé d’une voix plus aimable, comme une grande sœur parle à sa petite sœur. Elle était consciente que ce n’était pas facile tous les jours pour la nouvelle Dominante, mais elle devait se faire sa place, montrer aux autres qui elle était et qu’elle était au dessus d’eux. Ciara se souvenait aussi de ses premiers mois, mais maintenant, tous l’avaient acceptée. Elle ne comprenait pas pourquoi elle l’a été plus facilement qu’Alys, même avec trois ans de plus.

Alys parut amusée lorsqu’il la salua. Galaad continuait de regarder la suite des événements, plus silencieux que jamais.
Il s’aperçut que les deux Dominantes, si Alys était bien une Dominante, possédaient la même bague sombre. Était-ce un signe de reconnaissance entre les Mercenaires ? Ou une distinction dû à leur statut ? Il n’en savait rien mais comptait bien questionner Ciara sur ce point là.

Les deux jeunes femmes continuèrent leur discussion comme s’il n’existait pas. Normal, il ne connaissait encore rien de l’organisation, dans tout les cas, il ne pouvait prendre par à l’échange oral.
Il écoutait néanmoins attentivement … il pourrait ainsi en apprendre davantage !
Ainsi le troisième Dominant du nom de Hanna n’était pas là.
Apparemment, cela arrivait souvent vu le ton neutre que prit Ciara en réponse à Alys.

Soudain, la plus jeune des Dominantes remarqua l’entaille de Galaad. Il l’avait complètement oublié celle-là ! Trop absorbé par la beauté des lieux puis par la conversations des Dominantes.
Elle demanda inquiétée :
- Où vous êtes-vous fait attaquer ? Quand et par qui ?
Le jeune homme fut sur le point de répondre lorsqu’il se souvint de ce que Ciara lui avait dit. Ne parler en aucun cas, sauf si elle « l’autorise ». De plus, ce n’était pas à lui qu’Alys s’adressait, mais bien à Ciara. Cette dernière rassura la jeune Dominante puis lui pria de discuter de cette mésaventure ailleurs. Elle ajouta aussi qu’il avait besoin de soin. Et elle alors ? Elle n’était pas tombée sur le coccyx par hasard ?

Peu importait, Galaad se concentra sur autre chose : il vit un Mercenaire passait, jetant un regard noir à Alys. La réaction de Ciara le surprit. Non pas qu’il soit étonné qu’elle réagisse ainsi, mais il ne s’attendait pas du tout à ce qu’elle lui saute dessus pour qu’il salut son supérieur, Alys.
Cela prouvait qu’elle était bien une Dominante.
L’homme finit par faire une révérence à Alys avec tout le dédain qu’il put mettre.

Ciara parla plus calmement à Alys mais resta assez ferme pour lui faire comprendre ce qu’elle voulait lui dire. Comme lorsque Stephen expliquait certaines choses à faire ou ne pas faire à Galaad …
- Alys, tu es jeune et ça doit être difficile pour toi, je le sais, mais ose au moins reprendre ceux qui te méprisent ouvertement. Tu es capable de leur tenir tête à tous autant qu’ils sont. Tu es Dominante, car on t’a jugée capable de l’être, tout comme Selana a cru en toi.
Ceci confirmait une nouvelle fois qu’il avait raison. Alys était belle et bien une Dominante !
Apparemment elle n’était pas très appréciée des autres Mercenaires … à cause de son jeune âge ? Galaad ne voyait pas le soucis que cela créait tant qu’elle prenait au sérieux son statut. Au contraire, les Mercenaires devaient tous rester soudés, sinon l’association ne servait plus à rien.
Comme le disait Ciara, il fallait qu’elle se fasse respecter, autrement les autres n’adhéreront jamais à ses idées et pourront même lui rendre la vie difficile. Quant à lui, Galaad la respectait car atteindre un tel rang pour son âge n’était pas rien, elle avait dû en souffrir pour arriver à ce point haut. Tout comme Ciara d’ailleurs, les deux femmes étaient tellement jeunes …

La fin du discours de Ciara l’intrigua. Qui était Selana ?
Décidément, il en aura des questions à poser !

Alys hocha la tête lorsque Ciara lui expliqua que Galaad avait été blessé avant leur rencontre. Cela ne lui expliquait toujours pas pourquoi Ciara était couverte de sang elle aussi. Elle se doutait que ce n’était pas le sien, mais bien celui de ses… agresseurs ? Est-ce que c’était bien ce genre de personnes ? Comment savoir ? Ciara ne voulait pas en parler tant qu’ils n’étaient pas dans un endroit plus… tranquille.
Pour l’heure, il fallait donner des soins plus efficaces à l’apprenti :
- Très bien. Je te suis, répondit-elle en lui rendant son sourire
Alors qu’ils s’apprêtaient à partir, Ciara se rua pratiquement sur un Mercenaire. Alys reconnut celui avec lequel elle avait « discuté » il y avait à peine quelques minutes. Ce dernier ne l’ayant pas salué et, Ciara l’ayant prit sur le fait, cette dernière décida de le « reprendre en main ». Alors qu’Alys allait intervenir, pour calmer sa collègue, Ciara revenait avec l’homme et, arrivée à la hauteur de la jeune Dominante, lui ordonna de s’incliner devant elle.
Alys resta stupéfaite par sa manière de faire. Elle, elle n’aurait jamais osé. C’était peut-être une des raisons pour laquelle elle avait autant de mal à se faire respecter.
L’homme finit par s’incliner, malgré toute sa méprisante envers Alys, ce qui tira un sourire à la jeune femme. Non pas qu’elle aimait avoir les gens à ses pieds (Oh que non !) mais parce qu’elle admirer l’autorité de Ciara.
Lorsque cette dernière finit sa morale et se retourna vers la jeune Dominante, Alys l’écouta avec une attention qui lui était propre. Son sourire s’élargit au nom de Selana :
- J’apprécie vraiment ton aide et je suivrais tes conseils comme je le pourrais. Je ferais en sorte que l’organisation soit fière de moi, tout comme Selana, finit-elle en baissant légèrement les yeux et la voix.

Sur ces derniers mots, elle se détourna et prit le chemin de l’hospice :
- Il voudrait mieux y aller maintenant, avant que votre blessure s’infecte Galaad.
Elle tourna la tête vers Ciara et ajouta :
- Et il faudrait voir ce que l’on peut faire pour ton coccyx.
Elle lui adressa un clin d’œil avant de reprendre sa route.

Sur le chemin, bien qu’il le fasse de manière discrète, Alys remarqua que Galaad regardait souvent le décor. Elle se souvient le jour où elle-même avait découvert le repaire. Bien qu’elle ne fût qu’une adolescente à cette époque, elle s’était toujours demander quel effet ça faisait aux adultes :
- Cela vous plait-il, Galaad ? Vous pensiez que le repaire serait ainsi ou vous l’imaginiez autrement ?
Elle avait beau être Dominante, elle était curieuse de nature. Savoir ce que Galaad pensait l'intéressait et entamer la conversation pourrait peut-être l'aider à le connaitre d'avantage.

Alys partit dans une direction inconnue de Galaad. Il suivit les deux Dominantes, toujours silencieux. Il n’avait que cela à faire de toute manière, ici, il était perdu. Ils allaient sûrement à l’infirmerie ou dans un lieu de soin, Alys conseilla de soigner son entaille avant que celle-ci ne s’infecte. Et elle avait raison, Galaad s’aperçut que la douleur revenait de plus belle lorsqu’il prêter attention à sa blessure. Il suffisait de ne pas y penser … Il repéra bien les lieux, comme ce qu’il avait apprit à faire dans l’armée Dinakienne.
Il continuait d’admirer les lieux lorsque la jeune femme brune lui parla :
- Cela vous plait-il, Galaad ? Vous pensiez que le repaire serait ainsi ou vous l’imaginiez autrement ?

Il regarda Ciara avant de répondre, histoire de s’assurer de son accord.
- Je dois vous avouer que je n’imaginais pas du tout les lieux ainsi. Premièrement je ne pensais pas que ce serait sous terre mais plutôt dans un endroit reclus, une vieille forêt ou dans les montagnes. Et je pensais plutôt que le décor en resterai à la végétation ou la nature qui entoure votre repère. Des roches en montagnes et arbres en forêts, avec bien sûr, de nombreux aménagements qui vous aurez permit de rester discrets !

Il marqua une pause, avant de reprendre sur le même ton réfléchi. Il regarda les deux Dominantes pour se garantir qu’il n’ai pas dit de choses troublantes ou vexante … en même temps, c’était ce qu’il avait imaginé avant et son opinion. Il fallait bien qu’il est ses propres avis.
- Ici, tout a été pensé. Le jeu de lumière artificiel comme réel donne une impression de rêve … je ne sais pas trop comment exprimer ce que je ressens lorsque je vois ce magnifique paysage. Je suis comme un petit garçon à qui on montre quelque chose d’irréel, quelques choses de fantastique … vous comprenez ? Je sais que je m’exprime mal mais voyez-vous, c’est tellement magique … Voir cet endroit me fait penser à un tableau peint par Joseph Desbourg, il y a un siècle. Je l’avais vu lors de mes études, il était magnifique. Je ne sais pas si vous connaissez …

Galaad avait beaucoup parlé en peu de temps. Il se tut et laissa Alys lui répondre.
Après quelques minutes, il s’adressa de nouveau à elle. Il choisit ces mots avec soin, Ciara lui avait conseillé de ne pas discuter sans son autorisation, mais la question qui trottait dans sa tête était plus forte que tout :
- Excusez moi de vous déranger Alys. Il l’avait appelé par son prénom, il ne savait pas comment s’adresser à une Dominante, peut-être était-ce sa première erreur. Il ne regarda pas Ciara, ne voulant pas voir sa réaction pour le moment. Il le saura le moment venu … J’ai une question à vous poser … c’est à propos de cette bague noire que vous portez toutes deux avec Ciara. Je voudrais savoir si c’est un signe de reconnaissance entre les Mercenaires ou si c’est un signe de distinction, signifiant que vous êtes une Dominante ? Ou autre chose peut-être … Veuillez pardonner mon ignorance et surtout ma curiosité, mais c’est plus fort que moi, je veux toujours en savoir plus qu’il ne m’est nécessaire …

Il l’observa, attendant avec impatience sa réponse. En espérant qu’elle ne l’envoie pas dans les ronces, ou pire encore, en espérant que Ciara ne le remette pas à sa place comme elle l’avait fait avec le Mercenaire qui avait manqué de respect à Alys.

ici, le tableau de Joseph Desbourg

Sujet: Re: Rien n'est jamais facile... Mar 2 Sep 2008 - 22:53

Voilà qui était bien, enfin en théorie. Alys tenterait de faire des efforts, mais elle lui avait déjà dit ces mots auparavant, enfin un semblant de ces mots. Alys était une bonne, même excellente, mercenaire, mais son autorité restait largement à prouver. Ciara n’eut pas à tenter de changer de sujet de conversation, Alys le fit avant elle. Le ton de sa voix changea, et elle prit la direction de l’infirmerie. Ciara apprécia le fait qu’elle veille à la santé de Galaad, mais fut étonnée d’entendre que la jeune femme avait remarqué pour son coccyx… Lorsqu’elle lui lança un clin d’œil furtif et mutin, Ciara esquissa un sourire, s’abstenant de demander innocemment d’où elle l’avait vu. Bien sûr, Alys avait le sens de l’observation, mais à ce point là…

Ils reprirent leur chemin, et Alys, qui remarquait tout, demanda à Galaad comment il trouvait l’endroit. Lorsqu’il se tourna vers elle dans l’attente de son accord pour parler, elle hocha la tête avec un sourire faible, aimable. On lui parlait à lui, pourquoi ne devrait il pas répondre ? Et puis c’était toujours intéressant de connaître les opinions des nouveaux. Présentement, Galaad appréciait l’endroit, le trouvait féerique, et Ciara se remémora le détail du tableau que cita son apprenti. C’était vrai que le repaire ressemblait à la galerie peinte. Décidément, Galaad était très intelligent.

Lorsqu’il eut cependant terminé, il attendit qu’Alys lui réponde. Ciara resta silencieuse, comme elle l’aimait, et écoutait, jusqu’à ce que Galaad reprenne en s’adressant directement à Alys, comme à une égale, sans mépris, mais plutôt avec un certain respect. Ciara remarqua qu’il ne voulait pas croiser son regard, mais le laissa poursuivre. Il avait une foule de questions, et il allait en poser certaines. Seulement, il se laissa emporté, gêné peut être de parler ainsi, mais ce n’était rien, il avait le droit de poser des questions.

- Mais quelle ignorance, Galaad ? Vous n’êtes pas mercenaire depuis le berceau. Et ceci, dit elle en montrant sa bague, est quelque chose de nécessaire à connaître.

Elle se tut, laissant à Alys le soin de lui répondre, étant donné que c’est à elle que Galaad avait posé la question.

Sujet: Re: Rien n'est jamais facile... Mer 3 Sep 2008 - 22:00

La jeune femme remarqua quelque chose d’assez curieux. Avant de parler, Galaad s’était tourné vers Ciara. Ce ne fut qu’après que cette dernière répondit à son regard par un hochement de tête que l’apprenti s’adressa à Alys.
C’est avec une grande attention qu’elle écouta sa réponse. Elle retrouva, dans certaine de ses paroles, les impressions qu’elle avait elle-même ressentit à son arrivé, il y a de ça quatre ans.
- Oui, je vous comprends parfaitement. Avant mon arrivé ici, je pensais que le repaire se cachait dans la chaîne Yarkol. Si Dan avait réussi à s’y cacher, pourquoi pas les Mercenaires ? Mais je ne m’étais pas attendu à ce qu’ils soient sous terre, et encore moins sous le lac. Quant à l’organisation de l’espace et la manière dont les galeries ont été créé, on peut dire que je n’aurais certainement pas crut ce genre de chose possible si je ne l’avais pas vu de mes propre yeux.

Lorsqu’il fit allusion à un tableau, la Dominante tenta de se souvenir de qui était le peintre et à quoi pouvait ressembler son œuvre. Mais sans résultat. Elle n’avait pas eu une importante éducation, juste ce qui était indispensable : savoir lire, écrire et compter. Pour ce qui était de la culture ou les arts, il fallait avouer qu’elle ne savait pas grand-chose. Même lorsque Selana avait prit le relais de ses parents, son apprentissage n’était limité qu’à ce qu’un Mercenaire devait savoir faire, pas à la culture qu’une personne normale devait avoir :
- Je ne connais pas ce tableau, avoua-t-elle avec un triste sourire, mais je suis sûre que si vous le comparez au repaire, il doit être magnifique et a certainement une part de fantastique. L’homme qui l’a peint devait être très doué.
Après qu’elle ait répondu, ils continuèrent à marcher en silence. Ce fut Galaad qui le perturba, par une nouvelle question.

Elle voulut rectifier le début de sa phrase mais se tut :
* Il vient tout juste d’arriver après tout. *
Elle finit par le laissait continuer sans l’interrompre. La réponse qu’il attendait ne devait normalement être donnée que par le maître.
Alys se surprit elle-même lorsque, comme Galaad un peu plus tôt, elle jeta un regard à Ciara. Cette dernière répondit brièvement et laissa à Alys dire le nécessaire. Cette dernière l’en remercia d’un sourire :
- Commençons par le plus simple. La bague est un moyen de reconnaissance pour tous les Mercenaires. Ici, tout le monde en a une, sauf les apprentis. Ils ne l’obtiennent qu’à la fin de leur formation et lorsqu’ils réussissent le test des Dominants. Elles sont utilisées en tant que clés dans l’entrée principale du repaire, et dans d’autres lieus importants. Mais ce n’est pas tout. Ces bagues sont en Istal.

Alys se tut un instant, le temps à Galaad d’assimiler ces nouvelles connaissances :
- L’Istal est un métal que l’on ne trouve qu’ici, dans les galeries de l’organisation. Il est reconnaissable à sa couleur mais aussi à son goût. Un goût spécial qui nous permet d’être en sécurité dans le Lac de Balassy. En fait, Taymehout déteste cette particularité de l’Istal.

La jeune femme retira sa bague du doigt et la tendit à Galaad :
- Si vous voulez tester, c’est tout à votre honneur. Mais préparez-vous à ne pas apprécier, finit-elle avec un sourire amusé

Elle resserra ses doigts autour du bijou avant que Galaad ne puisse la lui prendre :
- Une dernière chose ! elle regarda le disciple, une lueur espiègle aux fond des yeux, En général, lorsqu’on s’adresse à un Dominant on rappelle son statut avant de le nommer. Vous devez donc m’appeler Dominante Alys, et pour Hanna ce sera Dominant Hanna. Souvenez-vous-en !

Elle jeta un coup d’œil à Ciara avant de reprendre :
- Pour Ciara c’est différent, car c’est elle votre maîtresse. Pendant un apprentissage, le statut de maître est relativement égal à celui des Dominants au yeux de l’apprenti. Lorsqu’un maître finit d’initier son élève, il redevient un Mercenaire normal. Ciara reste une Dominante quoi qu’il arrive mais pour vous, elle est deux fois plus importante. Pour vous adresser à elle, d’ordinaire, il faudrait que vous l’appeliez « Maîtresse Ciara ».
« Bien sûr, ils y a des maîtres et des Dominants qui ne souhaitent être nommé comme ça, mais c’est surtout pour vous. De cette façon, vous ne froisserez personne. Et puis je vous conseil de respecter ce que je viens de vous dire en présence d’Hanna.

Elle relâcha enfin la pression sur sa bague en adressant un sourire à Galaad.

Sujet: Re: Rien n'est jamais facile... Jeu 4 Sep 2008 - 19:53

Ce fut Ciara qui s’exprima en première suite aux question de Galaad. Elle le rassura sur ce qu’il disait être son ignorance et laissa le soin à Alys de répondre à sa question.

Cette dernière répondit après avoir lancé un sourire à Ciara :
- Commençons par le plus simple. La bague est un moyen de reconnaissance pour tous les Mercenaires. Ici, tout le monde en a une, sauf les apprentis. Ils ne l’obtiennent qu’à la fin de leur formation et lorsqu’ils réussissent le test des Dominants. Elles sont utilisées en tant que clés dans l’entrée principale du repaire, et dans d’autres lieus importants. Mais ce n’est pas tout. Ces bagues sont en Istal.

Qu’est-ce qu’était l’Istal ? Galaad n’en avait pas la moindre idée. Il continua de regarder Alys dans l’attente d’une suite qui ne tarda pas à arriver :
- L’Istal est un métal que l’on ne trouve qu’ici, dans les galeries de l’organisation. Il est reconnaissable à sa couleur mais aussi à son goût. Un goût spécial qui nous permet d’être en sécurité dans le Lac de Balassy. En fait, Taymehout déteste cette particularité de l’Istal.

Taymehout ? Ne serait-ce pas ce monstre qui terrifie les gens et les pêcheurs, nageant dans les profondeurs du Lac de Balassy ? Des rumeurs disaient que certains pêcheurs qui avaient tenté de traverser le Lac n’étaient jamais revenus, dévorés pas Taymehout. Galaad ne croyait pas trop en cette histoire, comme il ne croyait pas trop à l’organisation des Mercenaires, pourtant celle-ci se trouvait en face de lui en ce moment même … alors pourquoi ce Taymehout n’existerait-il pas ?

La Dominante retira sa bague et la tendit à Galaad afin que celui-ci la goûte. Il allait la prendre lorsque Alys referma sa main dessus. Elle avait oublié de lui dire quelque chose apparemment … Son regard malicieux ne lui disait rien qui vaille. Elle lui fit remarqué la manière dont il s’était adressée à elle. Alys. Il aurait dû dire Dominante Alys. Ainsi, s’il rencontrait le Dominant, il devrait dire Dominant Hanna. Et pour Ciara qui était à la fois Dominante et son « maître » il devait dire maîtresse Ciara … que des appellations qu’il détestait.
Non pas qu’il voulait manquer de respect à ces personnes, ou qu’il se sentait inférieur à elle, au contraire, elles étaient là pour l’aider et le former … c’est juste que ces qualifications étaient trop formelles et cela lui rappelait l’armée, bien que là bas ce soit des grades.
Il essaierait de faire un effort, quand à Ciara, il continuerait de l’appeler par son prénom, si elle n’apprécie pas, elle lui fera la remarque.

Alys rouvrit sa main, un sourire aux lèvres. Galaad prit la bague et l’observa.
* Bon, goûtons ce bijoux … *

Il lécha du bout de la langue le métal : celui-ci était atrocement amer, froid aussi même glacial. Galaad serra les dents pour éviter de faire la grimace bien que l’envie ne l’en manquait pas.
- Je comprends que Taymehout n’apprécie pas ce goût assez … comment dire … abominable. C’est âpre et gelée … on sent aussi un espèce de goût salé. C’est assez étrange et j’avoue que c’est un bon moyen de torture pour délier les langues. Finit-il par dire un sourire allant d’une oreille à l’autre.

Soudain, le jeune homme entendit un « attentiooon ». Un vase venait de tomber d’un étage supérieur avant de venir se brisait contre le sol dans un bruit sourd. Galaad eut tout juste le temps de pousser l’homme qui se trouvait en dessous, le vase frola la tête du jeune aprenti avant de s'écrasait par terre.
L'autre homme qu'il venait d'aider le regarda perplexe, se demandant ce qu’il venait de lui arriver. Ils restèrent ainsi à s’observer.
Sentant la gêne monter, Galaad repartit prêt des deux Dominantes, comme si de rien était, regardant droit devant lui.
- Sommes nous bientôt arrivés ? Demanda-t-il innocemment. La douleur de son flanc se fit plus vivace avec cette prouesse.
Il rajouta aussitôt :
- Mesdemoiselles les Dominantes …
Il ne fallait pas qu’il oublit de dire leur statut, alors il le fit à sa manière, un sourire en coin.

Sujet: Re: Rien n'est jamais facile... Jeu 4 Sep 2008 - 20:50

Ciara laissa Alys faire, répondre à Galaad, lui expliquer ce qu’était l’Istal. Elle esquissa un doux sourire de nostalgie lorsqu’elle suivit le geste qu’eut Alys pour retirer sa bague et la tendre à Galaad. Tôt ou tard, chaque apprenti devait goûter l’amertume de ce métal gelé quelle que soit la température. Visiblement la jeune femme fut heureuse de pouvoir faire ça, apprendre ceci à Galaad.

Cependant, le sourire de Ciara retomba lorsqu’Alys lui jeta un regard en coin, rapide, et qu’elle reprit Galaad sur la façon dont il s’était adressé à elles deux. Non pas qu’elle doute de ses bonnes intentions, Ciara eut du mal à accepter qu’elle lui fasse la leçon. C’était à elle de dire cela à son apprenti, pas à Alys. De plus, cela ne la gênait pas que Galaad l’appelle par son prénom, du moment qu’il continuait de la vouvoyer. Elle avait horreur de toutes ces courbettes et ces appellations destinées aux hauts placés…

- Alys…

Elle ne put finir que Galaad portait sa langue à la bague d’Alys et constata avec horreur le goût infect du métal. Ensuite, il détailla ce goût étrange, si difficile à décrire… Le seul point commun à toutes les descriptions : l’amertume et la froidure du bijou.

* Attention, Galaad, vous parlez trop !*

Oui, il venait d’émettre une idée non pas sotte, mais plutôt saugrenue, presque totalement en opposition avec les habitudes des mercenaires. Sans vouloir le réprimander devant sa collègue, Ciara se contenta de donner un coup de coude bref dans le bras de Galaad, pour au moins lui faire remarquer. Elle ne fut pas totalement sûre que son message soit très bien passé car Galaad continuait de sourire.

Mais là, tout sembla se passer au ralenti pour Ciara. Elle n’eut pas le temps de réagir que Galaad s’était déjà élancé vers l’homme qui failli se prendre un vase assez conséquent sur la tête. Devant cette fougue, Ciara afficha un sourire radieux, fière d’avoir pris Galaad comme apprenti. Si il ne disparaissait pas avant elle, alors elle le désignerait comme successeur, pour sûr ! Elle fut d’autant plus impressionnée par son humilité, car Galaad reprit la discussion d’un air innocent, rajoutant la formule de politesse réservée aux Dominants.

- Non, Galaad, nous ne sommes plus loin.

Il méritait sa place de mercenaire, et Ciara doutait avoir grand-chose à lui apprendre. Elle lui enseignerait out ce qu’il fallait savoir sur l’organisation, et quelques autres secrets que seuls les mercenaires détiennent. Peut être même qu’elle irait jusqu’à lui apprendre quelques unes de ses bottes secrètes, qui sait… Ni l’un ni l’autre de ses deux premiers apprentis n’y avaient eu droit, mais elle sentait que Galaad était particulier.

Bref, tous trois reprirent leur route de l’hospice, qui se trouvait justement au détour de l’allée où ils se trouvaient.

- Voilà Galaad, vous pourrez bénéficier de soins appropriés, maintenant. Je vais prévenir le médecin.

Sujet: Re: Rien n'est jamais facile... Sam 6 Sep 2008 - 19:27

Galaad finit par prendre l’anneau et le porter à sa bouche. Sa réaction ne se fit pas attendre, lorsque le goût s’y rependit. Bien qu’il se força pour ne pas grimacer, ses mains se crispèrent aussitôt.
Il ne manqua pas de commenter ce qu’il avait désagréablement ressentit, tandis qu’Alys récupérait sa bague. Avant de la remettre à son doigt, elle tenta discrètement de gouter l’Istal à son tour, mais frissonna à son contact sur sa langue. Elle n’y arrivait toujours pas… Déçu elle la passa au doigt.
C’est à cet instant que Galaad parla de l’Istal comme étant un moyen de torture très efficace :
- A vrai dire, nous n’avons jamais pensé à une telle chose.
Elle lança un regard malicieux à l’apprenti et, le sourire au bout des lèvres, lui lança :
- Les Mercenaires vous seront peut-être reconnaissants si vous tester vous-même cette particularité.

Son sourire, disparu presque aussitôt, elle posa une main sur l’épaule de l’initié :
- Sérieusement Galaad, vous pensiez vraiment que les mercenaires torture les gens? Car si c’est le cas, vous baissez vraiment dans mon estime.

Alys lâcha l’épaule au même moment où un cri d’alerte retenti. La Dominante tourna la tête vers le son et vit un vase basculer dans le vide. Quelques étages plus bas, un Mercenaire imprudent ne tiens pas compte de l’appel et continua son chemin, sans se douter que l'objet aller lui tomber dessus.
Sans hésiter, Galaad se jeta sur lui et lui évita de peu l’accident, le vase se brisant non loin d’eux. Lorsqu’il se releva, l’homme ne remercia même pas l’apprenti, certainement trop déboussolé pour comprendre que celui en face de lui était son sauveur.
Devant cela, Galaad revient vers les deux Dominante, sans rien de plus de la part du Mercenaire que son regard égaré.
Alys adressa un sourire enjoué à l’élève :
-Je retire ce que je viens de dire ! Et puis, elle jeta un coup d’œil au Mercenaire qui venait d’être sauvé avant de reporter son attention vers le jeune homme, félicitation Galaad.
Elle comprenait un peu mieux que Ciara l’ait prit sous son aile et ne se doutait pas qu’il puisse avoir un certain talent, qu’elle était pressée de découvrir.

Galaad demanda alors s’ils arriveraient bientôt, en ajoutant la formule de politesse habituelle. Malgré cela, le sourire de l’apprenti en disait long sur ce qu’il pouvait penser de l’étiquette.
Ils reprirent leur route lorsque Ciara répondit de manière affirmative à son élève.
Il fallut peu de temps pour rejoindre l’hospice. A peine arrivés, Ciara se détacha du groupe expliquant qu’elle allait discuter avec le médecin tandis qu’Alys accompagna Galaad à l’intérieur.
Avant que Ciara ne revienne, elle prit l’apprenti en aparté :
- Je vous attendrais dehors, vous et Ciara.
Sans plus attendre, elle sorti de l’hospice et s’adossa au mur de la galerie, non loin de l’endroit où se trouvait Ciara et Galaad. De tout le repaire, l’hospice était certainement l’endroit qu’elle aimait le moins. Et elle espérait ne jamais se retrouver forcée à y rester pour une raison ou pour une autre.

(Découverte)

» Un rat ? Rien qu'une simple souris grise... [Aymas]