Afin de mieux cerner mon personnage, j'ai décidé de poursuivre la rédaction des lettres que j'avais utilisées auparavant dans ma présentation. Celles que j'ai écrites pour l'histoire d'Alina retraçaient le parcours de la reine depuis la trahison de son frère. Je pense m'orienter ici sur sa vie de tous les jours, et peut-être résumer les événements qui la touchent dans le rp... Donc, attendez-vous à un système de lettres, comme dans la présentation.
Je ne suivrai peut-être pas l'ordre chronologique, mais j'essaierai de m'y tenir.
Cette lettre a été écrite juste après la mort du roi d'Alsaria. (Pour les pointilleux elle se place avant la deuxième partie de la présentation...)
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Ce matin, Ligaad a bien failli perdre la tête. Si j'avais été une reine partisane des exécutions publiques, ce vieux fou aurait certainement fini sous la hache d'un bourreau. Père a toujours pris des décisions qui me semblaient justes, du moins jusqu'à un certain choix qui fut fatal à notre famille. Mais comment faisait-il, avec de si piètres conseillers? Ligaad et Hektor étaient-ils sains d'esprit quand ils étaient plus jeunes?
J'espérais que les gens qui entourent un souverain seraient plus un soutien qu'un fardeau. Mais comment pourrais-je supporter que Ligaad m'ordonne d'envoyer des soldats fournir les garnisons frontalières?
J'étais assise sur le trône de mon défunt père, épuisée d'avance face à la journée qui s'annonçait. Avant d'accueillir le fils d'un noble particulièrement insupportable, j'avais décidé de profiter de quelques minutes de calme. Malheureusement, les deux hommes étaient entrés pour se placer à mes côtés avec une lueur dans le regard qui indiquait clairement qu'ils ne me laisseraient pas deux minutes de répit. Je portais une robe couleur safran, qui contrastait joliment avec ma peau pigmentée. Mais cette robe mettait également en valeur le rouge qui commençait à colorer mon visage. Avec toute la colère que je pouvais assembler en un seul regard, je leur lançai d'un ton abrupte;
"Ne vous-ai je pas demandé de me laisser seule jusqu'à l'arrivée de mes hôtes?"
Ligaad n'avait même pas daigné courber la tête. Hektor, au moins, s'était tortillé les mains. Celui-ci prit la parole d'un ton prudent.
"C'est que, Votre Altesse, nous n'avons pas encore eu le temps de traiter certains sujets plutôt urgents. Les frontières du royaume..."
"Ont besoin d'être renforcées, je sais!" le coupai-je sèchement.
Le vieux conseiller eut l'obligeance de ne plus ouvrir la bouche. S'il savait le temps que j'avais consacré à étudier les défenses de mes cités, il me prendrait moins pour une jeune inconsciente. C'était lui qui ne s'apercevait pas de tous les efforts que je faisais pour être à la hauteur du rôle qui m'avait été confié. Il osait me parler d'un ton pédant parce que j'avais des cernes sous les yeux à force d'avoir trop pleuré. Mais cela allait changer. Oh oui! Il allait apprendre que je n'étais pas qu'une gamine éplorée.
Je respirai un bon coup avant de reposer mon regard sur Ligaad. Lui-aussi était un incompétent, et lui-aussi doutait de mes capacités.
"J'ai étudié les déplacements effectués par les familles déloyales au royaume. Vous me prenez pour une idiote? Je sais pertinemment qu'elles ont choisi de rejoindre mon frère. Vous vous persuadez qu'il n'est rien d'autre qu'un traître à la tête de renégats. N'avez-vous pas compris qu'envoyer des troupes à sa recherche ne sert à rien? Ca n'a jamais servi. Vous avez réussi à me faire perdre mon temps. Même une gamine incapable l'a compris!"
Hektor était devenu blême, sans doute inquiet de voir pour la première fois sa souveraine devenir si rouge. Ligaad ne broncha pas. Un silence retentissant emplit la grande salle. Ce fut l'homme impassible qui le rompit.
"Votre Altesse. Je vous supplie d'accéder à notre requête! Il faut renforcer la frontière et protéger les villes des bandits d'Azyrith Dan."
L'exaspération qui me gagna alors fit retomber la colère qui grondait en moi.
"Tu me supplies? Dis plutôt que tu m'obliges! Je suis d'accord pour envoyer des troupes renforcer les villes frontalières. Mais nous cesserons dès aujourd'hui d'envoyer des guerriers mourir dans les montagnes! Dan est plus que le point de ralliement des bandits. Il veut bâtir son propre royaume."
Je n'ajoutai pas que j'imaginais très aisément la suite. Quand mon frère aurait enfin un pouvoir égal au mien, il s'attaquerait à Alsaria. Il s'attaquerait à sa propre soeur. Les chefs de l'armée avaient au moins plus d'estime à mes yeux que les deux minables vieillards que m'avait laissé mon père pour me conseiller. Seuls ces deux hommes étaient assez fous pour se borner à considérer Dan comme un simple exilé. Alors que Ligaad faisait mine d'ouvrir la bouche, je l'en empêchai en parlant moi-même.
"Votre aveuglement est un danger pour le royaume. Vous voilà prévenus."
Je détournai mon regard de ceux qui n'avaient fait que nuire aux intérêts d'Alsaria. Cette fois, ce fut presque un soulagement quand les portes s'ouvrirent sur Icarius, le noble que j'attendais. Cette interruption mit fin à la conversation.
Dès l'instant où Père m'a choisie, j'ai su qu'il m'avait abandonnée. Pourquoi m'a-t-il fait ça? Dans d'autres circonstances, j'aurais peut-être aimé être reine. Mais il vient de mourir, et tout ce dont j'ai hérité consiste en un ramassis de conseillers minables, une réputation de reine incompétente et une ribambelle de courtisans.
Cela ne durera pas.
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Plus tard, sous la pression, elle accepta que l'on essaie de capturer son frère. Evidemment, cela ne mena rien.