Alys Dylamir

Nom : Dylamir

Prénom : Alys

Âge : 21 ans

Origine : Un petit village près de la chaîne de Yarkol puis Criméa, du royaume Dinak.

Métier/rang social : Dominante au sein des Mercenaires

Talents/aptitudes/défauts : Entrainée par une Mercenaire assez spéciale, Alys est une excellente combattante qui compte bien plus sur la rapidité de ses mouvements, la souplesse de son corps que sur sa force. L’enseignement qu’elle a reçut lui a aussi permit d’avoir un grand sens de l’observation et de l’orientation.
Elle est aussi une randonneuse confirmée et aucun type de terrain ne lui vient à bout.
Alys à un « don » que peu de gens ont : elle est ambidextre, ce qui lui sert beaucoup en tant que Mercenaire (surtout avec les armes qu’elle utilise).
Elle a un gros défaut: la phobie de l'orage.


Equipement et armement :
- Une tunique brodée sans manche
- Des protections en métal léger, aux symboles travaillés, aux deux avant-bras, enfilés par-dessus ses mitaines. Elles ne les enlèvent que lorsqu’elle se sent en sécurité. Dans le repaire des mercenaires, on ne la voit jamais avec, ce qui est peu dire.
- Des bottes de randonnée plates. Elles lui montent jusqu’aux cuisses et passent par-dessus un pantalon blanc au tissu souple et léger.
- Un sabre à lame fine
- Deux dagues maintenues contre elle grâce à des lanières en cuir qu’elle porte aux cuisses
- Trois poignards à lancer qu’elle à attaché à une ceinture autour de la taille et sous sa tunique
- Un poignard qu’elle utilise pour attacher ses cheveux et pour le combat en cas d’urgence (il appartenait à une personne qui lui est chère : voir histoire)
- Une bague en métal noir, originaire du repaire des mercenaires, passée à son index sur sa main gauche.
- La bague de la femme qui lui a enseigné tout ce qu’elle savait et qui a fait d’elle une Mercenaire. Elle sert de pendentif à une chaîne d’argent qui ne quitte jamais le cou de la jeune femme.


Description physique :
A son apparence, Alys fait plus que son âge (dans les 24-27 ans). Pourtant elle n’a que 21 ans.
Svelte et aux formes harmonieuses, on peut dire qu’elle a ce qu’il faut là où il faut. Ses tenues, faites principalement pour faciliter ses mouvements et ses déplacements lors d’un combat, mettent par la même occasion sa silhouette en avantage. Ses membres sont fins, mais prouvent toutes fois de rudes entrainements. Ces dernier lui ont par ailleurs permit de gagner une étonnante souplesse, ce qui lui rend possible quelques prodiges et une grande facilité à se mouvoir.
D’une peau de pêche, les pommettes saillantes, les lèvres délicates et légèrement pulpeuses, le nez droit et des yeux ambrés en amandes, le visage d’Alys a tout du visage angélique.
Sa longue chevelure, fine et effilée, d’un noir de jais, est toujours attachée à l’aide du poignard de la femme qui l’a donné la chance de se joindre aux mercenaires. Ses cheveux, habitués à ses changements de coiffures fréquents, ont désormais une souplesse qui permet à Alys de faire n’importe quelle coiffure complexe. Il arrive toute fois que certaine mèches échappent à cette règle et lui tombent alors devant les yeux.
Sur son cou, repose une bague de métal sombre, rattachée à une fine chaîne en argent. Alys ne s’en sépare jamais, tout comme sa propre bague, en tout point identique.


Caractère : (minimum 6 lignes)
A cause de son jeune âge, la première impression des gens est qu’elle est une proie facile. Mais les apparences sont souvent trompeuses.
Malgré son comportement et son allure, Alys a souvent prouvé qu’elle ne se laisser faire pour rien au monde.

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’Alys est une des Dominantes les plus jeunes de l’histoire (d’ordinaire, on les choisi plus âgé et plus sage qu’elle).
Au départ, elle n’était qu’une adolescente à moitié perdue entre la notion de survie et son honneur. Ce n’est que quand une Mercenaire la prit sous son aile qu’elle a changé de caractère. Devenu plus enjouée, elle est relativement devenue incontrôlable. Impulsive et casse cou, elle est aussi espiègle qu’infatigable. Audacieuse, elle a le goût du risque et ne connait pas de limite, surtout que son apprentissage ne lui en a jamais imposé. Elle a, en quelque sorte, profité de cette situation pour en faire voir de toutes les couleurs à sa protectrice. Elle ne cesse de jouer avec le feu, tant qui lui arrive de s’en bruler les doigts.
A la fois jeune et jolie, aussi attirante que joueuse, on peut dire que cette charmante jeune femme sait utiliser tous ses atouts pour délier n’importe quelles langues.
Alys est de nature égoïste en plus d’être très orgueilleuse. Elle sait qu’elle est capable de faire certaine choses et déteste être ramenée à la seconde place ou écartée de la mission à cause de son manque de prudence. Elle n’a toute fois jamais été hautaine ou prétentieuse et ne se prend pas la tête avec sa position dans le cercle des Mercenaires.
Elle est franche et directe dans ses propos. Elle n’aime pas tourner autour du pot et préfère agir en vitesse. Son apprentissage lui a toute fois apprit la prudence et la discrétion, car à force de foncer tête baissé elle en oublie parfois cette règle essentiel.
Grognon à ses heures, elle peut se révéler très colérique lorsque quelque chose l’agasse. La patience n’est pas un de ses points forts non plus. Rancunière, elle n’accepte pas que l’on s’en prenne à des êtres qui lui sont chers. Elle a du mal a pardonner les gens et elle a un mal fou à demander pardon quand c’est elle la fautive.

Alys est toute fois une fille sensible, qui comprend bien les sentiments des gens. Elle arrive depuis peu à s’imposer une limite dans son attitude et parvient à adopter une allure relativement plus calme et digne d’une Dominante. Elle est généreuse avec les gens qui l’entoure et n’est pas aussi mauvaise fille que le dise les mauvaises langues. Au contraire, elle se révèle assez douce lorsque sa « folie joyeuse » ne prend pas le dessus.

Déterminé à venger l’être qui lui était le plus cher, elle est pourtant plus renfermé sur elle-même, et ce depuis sa nomination en tant que Dominante.

Bref, vous l’aurez comprit, Alys a du caractère.

Histoire:

Alys est née dans une famille ordinaire à l’Est du royaume d’Alsaria. Elle et son petit frère, plus jeune de trois années, eurent une éducation acceptable en apprenant à lire et à écrire.
Lorsqu’elle atteint ses 11 ans, une rumeur parvient à leur village, qui se situait non loin des chaînes Yarkol : leur roi avait choisi sa fille ainée pour le succéder au trône et son fils cadet l’avait rabaissé avant de prendre la fuite. Tous parlaient de Dan Azyrith comme étant la pire des personnes que le monde n’ait put endosser et les enfants suivaient l’avis des adultes.
Pendant de nombreux mois, le prince fut recherché mais se révéla introuvable. Deux ans après la mort du roi, il refit son apparition et le village d’Alys fut sa première proie. Son père fut obligé de s’unir à lui pour protéger sa famille. Beaucoup d’hommes firent la même chose, tandis que d’autres préféraient fuir la nouvelle menace.
La famille suivait les déplacements des troupes et Alys et son frère assistèrent, de loin, à l’assaut d’innombrable village. Criméa fut la cité que les bandits et les villageois eurent le plus de difficulté à prendre.
Après cette attaque, le prince fut acclamé et proclamé Roi du royaume que l’on renomma Dinak. Tout cela dégouttait profondément Alys. Elle voyait d’un mauvais œil la façon de faire de son « nouveau roi ».
Sa famille décida de vivre à Criméa. Son père continua toute fois à suivre son roi mais revenait de temps à autre retrouver les siens.

Laissés, elle, sa mère et son frère, dans une ville qui leur était inconnue, ils réussirent toute fois à survivre à leur manière. La jeune femme se révéla être une bonne baratineuse et réussissait à vendre honnêtement quelques objets qu’elle fabriquait. Par contre, elle lâchait sa fille et son fils dans la ville pour ramener un peu d’argent. En fait, ils volaient quelques bourses et, lorsque la situation était difficile pour la famille, de la nourriture. C’est de cette manière qu’Alys rencontra Selana.

C’était un matin banal pour la jeune fille. Elle venait d’avoir 13 ans depuis quelques mois déjà et avait prit l’habitude de voler les gens et les marchants. Sa discrétion était remarquable pour son âge et sa rapidité de réaction dépassée parfois celle de ses victimes. Elle venait tout juste de voler deux pommes à l’étalage d’un commerçant et était en fuite depuis que ce dernier avait remarqué la jeune fille filer entre les passants, les fruits glissés habilement dans une petite sacoche en lin.
Elle courait à travers les dédales de la cité, ne sachant si on la poursuivait. Quoi qu’il en soit, elle fonçait, ne s’arrêtant pas pour jeter un œil derrière elle. Elle tenait à semer les éventuels poursuivants. Mais alors qu’elle courait, passant juste à coté d’une passante parmi tant d’autre, elle se retrouva tirée en arrière par le bras. A sa vitesse et par la brutalité de la personne qui la maintenait, elle n’avait pas eu le temps de maintenir son équilibre et s’était retrouvée à terre, assise sur des fesses douloureuses.
Elle leva les yeux vers la main qui lui tenait son poignet puis monta jusqu’à l’épaule, le cou et enfin le visage. Elle ne connaissait pas cette personne, son visage lui étant inconnu, mais elle comprit que c’était la femme qu’elle venait de croiser.
Alys se releva et tira sur son bras, prête à faire lâcher prise à cette inconnue. Rien à faire, plus elle se débâtait et plus son étreinte se resserrait. Cette femme, d’où tirait-elle cette force ? Le visage grimaçant de la jeune fille, témoignant sa souffrance, implora la femme de la relâcher. Sans un mot, cette dernière tira sa proie avec elle. Forcée de la suivre, Alys ne réussi même pas à la ralentir. L’angoisse monta de manière crescendo lorsque la jeune fille remarqua que l’inconnue remontait les rues qu’Alys venait de parcourir pour s’enfuir avec ses biens. Plus d’une fois elle tenta à nouveau de tirer sur son bras pour s’enfuir mais cela ne fessait qu’augmenter sa souffrance d’un cran.
Arrivée devant le commerçant qu’elle venait de voler, la rougeur de la colère, qui colorait son visage, fit place à la pâleur de la peur. La femme, toujours aussi silencieuse, tandis une main vers la jeune fille. A contrecœur, Alys lui posa les deux pommes au creux de la main. L’inconnue se retourna vers le marchant et lui lança :
- Combien valent-elles ?
Ebahit, le commerçant lâcha un prix et l’inconnue lui paya le triple. Tenant toujours Alys par le poignet, elle la tira plus loin avec elle. Arrivées dans une ruelle plus tranquille, elle demanda :
- Quel est ton nom ?
La jeune fille ne répondit pas, trop déboussolée pour comprendre ce qui lui arrivait :
- Ton nom ? Quand je pose une question, j’exige que l’on me réponde !
L’enfant sursauta. Sa voix s’était faite si tranchante, si autoritaire :
- A… Alys, bafouilla-t-elle
-Très bien Alys…, elle riva ses yeux dans ceux de la fille, que je ne te revois plus en train de voler. C’est bien clair ?
- Mais…
- Alys !
- Ou… oui Madame !
- Mademoiselle je te pris.
- Oui Mademoiselle !
La jeune femme sourit et lâcha le poignet d’Alys. Elle aurait voulut s’enfuit, prendre les jambes à son cou et tout oublier... elle n’eu pas la force de bouger.
- Ecoute-moi Alys. Je pense que tu es dans situation qui t’oblige à voler ta nourriture si tu veux survire, l’enfant acquiesça doucement, mais tu risque gros en fessant cela. T’en rend-tu compte ?
- Oui Mademoiselle. Mais Maman compte sur mon aide, ainsi que celle de mon frère.
- Ah ! Parce que ton frère vole lui aussi ?
Alys baissa les yeux. Qu’est-ce qui lui prenait de dire tout ça à une inconnue ?
-Alys, regarde-moi, l’enfant releva la tête et la jeune femme continua, Je t’ai aidé une fois. Je te laisse une seconde chance alors ne me déçois pas. C’est clair ?
La voix de l’inconnue s’était faite plus douce. Presque comme celle d’une mère :
-Ou… oui.
Elle oublia le « mademoiselle » mais cela tira un sourire à l’inconnue. D’un mouvement, elle tira de nouveau Alys vers elle :
- Voici un cadeau en guise d’encouragement.
Elle posa six pommes dans les bras de la petite fille, lui adressa un dernier sourire et tourna les talons. Avant qu’Alys ait le temps de réagir, la femme était déjà loin.


Plusieurs semaines étaient passées depuis cet évènement. Il avait fallut longtemps à Alys pour comprendre le véritable sens des phrases de l’inconnue. « Que je ne te revois plus en train de voler » : ce n’était pas de ne plus voler, c’était de ne plus se faire voir ! La jeune fille s’était alors rudement entrainée, plus discrète et efficace qu’avant. Elle n’avait plus était interpellée depuis.
Mais alors que tout allait bien de son coté, son frère, lui, venait d’être attrapé par plusieurs hommes qu’il avait réussi à détrousser. Par chance, des habitants avait fait cesser le carnage et l’un d’eux ramena le corps de l’enfant à sa mère. Il fut accueillit par les cris et les larmes de la femme, incapable de contrôler son chagrin. Malgré les bonnes paroles de l’homme, qui lui expliquait qu’on fils allait s’en sortir, il ne parvient pas à consoler la jeune mère.
Ses blessures étaient graves et son état stationnaire. Alys et sa mère souhaitaient avoir recours à un médecin mais elles n’en avaient pas les moyens et même en volant elles avaient peu de chance de trouver les fonds suffisant.
C’est les yeux en larmes qu’Alys quitta sa demeure le lendemain matin, cherchant des proies aux bourses mieux remplies que d’habitude. Alors qu’elle venait de repérer un honnête homme qui allait prendre une rue secondaire, elle entendit des cris de joie tout autour d’elle. Sa cible se retourna, comme bien d’autre, et eu un triste sourire. Alys détourna les yeux pour voir ce qui provoquait cette agitation pour les uns et la quasi indifférence pour les autres.
C’est en se retournant qu’elle vit quelques soldats des troupes du Roi de Dinak. Elle comprenait mieux. Certains les acclamaient comme des héros, d’autres les ignoraient pacifiquement. Elle se mit sur le coté en attendant que toute la troupe passe, mais l’un des hommes du Roi la retient par l’épaule. Avant qu’elle jette un coup d’œil à l’identité de cette personne, elle se senti soulevée et atterrie sur les épaules de l’homme. Un sourire de bonheur remplaça la surprise qui l’avait submergé. C’était son père ! Ils rentrèrent ensemble jusqu’à chez eux, Alys oubliant sa mission principale.
Une horrible cicatrice barrait le visage du père de famille, mais il était en bonne santé et surtout il était vivant. C’était l’essentiel. Lorsqu’il apprit la situation de son fils, il détacha une bourse imposante et la posa sur la table de nuit. Il demanda si c’était suffisant. Sa femme était émerveillée. Depuis quand avait-il cet argent ? Est-ce que c’était ce que l’on gagnait en temps que soldat pour le Roi de Dinak ? Pour elle, c’était largement suffisant.

Il ne fallut pas longtemps au médecin pour ce rendre au chevet du fils. Après quelques examens il déclara qu’il aurait put s’en sortir mais que l’une de ses blessures s’était infectées, diminuant ses chances de survie. Le traitement était long et très cher. L’argent du père se retrouverait vite dépensé. Alys tenta les grands moyens et partit à la chasse de nuit. Si tous les soldats de la ville avaient obtenu autant d’argent, alors une ou deux bourses supplémentaires devraient suffire. Et il n’était pas bien difficile de savoir où trouver les disciples du Roi.

Alys se rendit dans les allées où les tavernes étaient les plus nombreuses. A cette heure de la nuit, beaucoup se bourraient à en être à moitié ivre mort. Certains étaient déjà sur le chemin du retour ou déambulaient dans les rues, incapables de ce souvenir où ils habitaient. Alys prit pour cible un homme qui venait de sortir d’un bar, totalement ivre. Elle parti dans sa direction et à l’instant où elle se trouvait derrière lui, à l’aide de trois doigts seulement et avec une discrétion irréprochable, elle lui retira sa bourse encore bien remplie. Le poids de l’objet l’a surprit tout de même et elle tenta de rester le plus naturelle possible tout en cachant son butin dans la sacoche qui ne la quittait plus. Or, elle pensait que sa cible était seule, et n’avait pas prévu d’éventuels compagnons, compagnons qui firent leur apparition au moment où elle déboursait le nez-rouge. Elle n’avait pas non plus imaginé que, si camarades il y avait, ils seraient sain d’esprit. Ces hommes était armés, et Dieu savait ce dont ils étaient capables de lui faire.
L’unes des deux personnes, qui rejoignait le détroussé, tenta de courir après Alys, qui venait de prendre la fuite, mais le troisième homme l’en empêcha. Il retira un arc de son épaule et y encocha une flèche.

Alys courait à une folle allure. Cette allée, quand est-ce qu’elle tournait, lui donnant une chance de s’enfuir ? Pourquoi était-elle si droite ? Où étaient les petites ruelles où on peut semer si facilement les gens. Un sifflement se fit entendre derrière elle. Qu’est-ce que c’était ? Elle n’avait jamais entendu pareil son. Soudain, un cri déchira la nuit. Son propre cri. A genoux sur le sol, une main sur son épaule gauche, elle ne pouvait s’empêcher de pousser de pitoyables gémissements. Un liquide chaud coula entre ses doigts. Du sang. Elle tâtonna sa plaie. Un bout de métal dépassait de sa chair.
Alys entendait des cris d’enthousiasme derrière elle. Une voix interpellait une autre, lui demandant de lâcher une seconde flèche pour voir si « elle » résisterait le coup. C’était ça alors une flèche ? Alys en avait déjà entendu parler mais n’en avait jamais vu. Les mâchoires serrées, elle se remit debout et se remit à courir. Un second sifflement se fit entendre. Une flèche, ça avait surement une trajectoire, et elle ne pouvait pas changer en vol, non ? D’un coup de rein, Alys se balança à sa droite et évita la flèche de peu.
Ces hommes étaient des militaires et travaillaient pour le Roi de Dinak. Ils ne l’épargneraient pas ! Sa seule chance était de fuir et d’esquiver. Elle s’attendait à ce que le sifflement reprenne mais ce fut des bruits de courses qui résonnèrent derrière elle. A leurs sons, elle comprit que seuls deux des trois hommes la poursuivaient, ceux qui étaient les plus conscient. L’homme ivre devait certainement attendre devant le bar le retour de ses camardes.
Une interception entra enfin dans le champ de vue de la jeune fille. Alys accéléra. La flèche la faisait atrocement souffrir mais elle n’avait pas d’autres alternatives. Il fallait absolument qu’elle les sème. Et elle connaissait cette ruelle et celles qui la suivait comme ça poche. Elle s’enfonça dans les dédalles, prenant des virages serrés pour monter ses intentions au tout dernier moment.
Au bout d’un bon quart d’heure, elle n’entendit plus rien, mit à par ses propres pas de courses et son souffle. Mais elle ne se convainquait pas qu’ils l’avaient lâché et continuait à courir. Sa vue s’était brouillée depuis le début et ses jambes tremblaient comme jamais. Elles pouvaient la lâcher d’un instant à l’autre.
Alors qu’elle prenait une nouvelle rue, son corps partit en avant. La sacoche glissa sur son épaule droite et se mit à glisser sur les pavés, avant de s’arrêter à quelques mètres de la blessée. Non elle n’était pas assez fatiguée pour que ça soit ses jambes, pas encore. Elle avait dût trébucher sur quelque chose. Ca ne pouvait être que ça ! Allongée sur le sol, le souffle court, l’épaule en feu, elle tenta de se relever. Sans succès. C’est alors qu’une voix jaillit derrière elle :
- Vu !
Ses yeux s’écarquillèrent et, dans un énorme effort de volonté, elle tourna la tête vers la voix. Assise à même le sol, une jambe tendue (certainement celle qui avait fait trébucher Alys), la femme qui l’avait attrapée il y a plusieurs semaines de ça la regardait, les bras croisés sous sa poitrine. Avant qu’Alys n’ai eu le temps de dire quelque chose, l’inconnue se leva et attrapa la sacoche. Elle en sorti la bourse pleine d’or et, s’accroupissant en face d’Alys, elle lâcha :
- Qu’est-ce que c’est ?
- C’est… c’est ce dont j’ai besoin pour…
- Qu’est-ce que c’est ? répéta-t-elle d’une voix tranchante
- U… une bourse pleine de pièces d’or…
- A qui appartient-elle ?
- A un homme de l’armée de Dinak.
La femme fit sauter la bourse dans le creux de sa main :
- Elle est plutôt bien remplie. Et je crois que tu n’as pas besoin d’autant d’argent pour manger.
Elle se releva et attacha la bourse à sa ceinture, puis tourna les talons :
- Non ! Attendez ! Ce… ce n’est pas pour moi !
- Pour qui alors ? fit-elle en se retournant élégamment, un sourire énigmatique sur les lèvres
- Pour mon frère. Il est gravement malade. Je… je devais l’aider.
La jeune femme s’accroupi de nouveau devant Alys :
- Aide-toi d’abord avant de penser aux autres. Ca vaudra mieux pour toi.
- Mais c’est mon frère !
- Et alors ? déclara-t-elle sur un ton détaché
Comment pouvait-elle être aussi froide ?
- Dans la vie, il y a les faibles et les forts. Ton frère fait parti des faibles et toi tu te permets de te rabaisser à son niveau.
- Je… je ne comprends pas.
- C’est simple pourtant. Tu as d’énormes capacités, et tu les gâche pour des choses particulièrement ridicules.
- Essayer de survivre n’a rien de ridicule !
- C’est ça que tu appelle survivre ? Tu te moque de moi ! Chasser sa nourriture en pleine nature, se défendre contre les prédateurs naturels et résister aux intempéries, ça c’est ce que j’appelle survivre ! Ce n’est pas en se tuant à la tâche pour obtenir quelques pièces qui te permettent à peine de manger deux pommes.
Alys serra les poings. Elle n’avait toujours pas la force de se relever, et la douleur lui était vraiment difficile à supporter :
- Je me fiche de ce dont vous pensez. Mon frère va mourir si je ne fais rien, alors je suis prête à tout pour le sauver !
L’inconnue passa ses doigts sur la blessure causée par la flèche et Alys essaya, tant bien que mal, de faire ressentir sa souffrance :
- Te rends-tu compte de ce que tu fais. Au départ, tu ne fessais que faire couler un peu de sueur, mais aujourd’hui c’est du sang. Continu comme ça et bientôt, c’est ta vie que tu perdras.
- Puisque je vous dis que je m’en fiche ! cria-t-elle
Un sourire accueillit cette unique phrase :
- Pense-tu que tu serais capable de donner autant pour d’autres personnes, parfois aussi faibles que ton frère ?
- Si je peux aider d’autres personnes, dans la limite de mes moyens, alors je le ferais !
La femme posa les genoux à terre, se pencha vers l’oreille d’Alys et, tout en resserrant ses doigts sur la partie métallique de la flèche, murmura d’une voix plein de douceur :
- Engagée.
Un horrible cri déchira de nouveau la nuit.


Un bruit de bourse pleine de pièces réveilla Alys. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle se trouvait chez elle, allongée dans son lit. Un réflexe lui fit porter sa main à sa blessure mais ce fut un bandage qu’elle sentit sous ses doigts. En entendant la voix de ses parents et celle de la femme qui venait de lui arracher la flèche, elle voulut se relever, mais ses jambes refusèrent de bouger. Elle fut obligée de rester au milieu de ses couvertures à écouter la discussion de la pièce d’à coté :
- … non mais pour qui vous croyez-vous ? cria sa mère
- Pour ce que je suis, naturellement.
- Et qui êtes vous au juste ? Vous vous permettez de nous vendre notre fille alors que nous ne connaissons rien de vous !
Un silence suivit cette déclaration. Le souffle d’Alys s’accéléra. La bourse qu’elle avait entendu, c’était pour l’acheter. Et si c’était celle qu’Alys venait juste de voler ? Des larmes humidifièrent ses yeux. Elle aurait tant voulut tout leur dire, dire que cette bourse leur appartenait, mais elle en était incapable. Elle était terrorisée par cette femme, par ce qu’elle lui avait fait et parce qu’elle avait dit :
- Je me nomme Selana. Selana Eleir. Et je suis… une Mercenaire.
La respira d’Alys s’arrêta brutalement. Une Mercenaire ? C’était impossible ! Ils n’existaient pas ! Ce n’était qu’une histoire pour enfants, une histoire à laquelle plus personne ne croyait. Cette femme se moquait d’eux, ça ne pouvait être que ça !
Un bruit de chaise se fit entendre, suivit de quelque bruit de pas. Le son d’une épée que l’on retire de son fourreau résonna dans toute la maison tout de suite accompagné par les cris de la mère. Un frisson parcourra l’échine de la jeune fille.
- Sortez de chez nous immédiatement ! hurla le père
La « Mercenaire » ne répondit pas. La respiration d’Alys reprit peu à peu. A son rythme, elle tenta de bouger ses jambes.
- Je ne partirais pas d’ici sans avoir eu ce que je souhaite.
- Vous voulez nous enlever notre enfant. Vous êtes un monstre !
- Une Mercenaire. Et je suis prête à vous aider pour remplacer son absence.
- Nous aider ? Comme si de l’argent aller nous appâter !
- Il me semble que votre fils est très malade et a besoin de soins dont vous n’avez pas les moyens de lui offrir. Autrement dit, il mourra si vous n’acceptez pas ma proposition.
Alys tourna la tête vers sa gauche. Derrière le mur, son frère était déjà en train de mourir à petit feu. Et elle ne voyait qu’une solution. S’en remettre à cette Selana.

Dans la pièce voisine, le père fit un pas vers Selana et pointa son épée vers elle, qui restait impassible :
- Je refuse de vous vendre ma fille. Et nous trouverons les moyens pour guérir notre fils, seuls !
- Vous ne m’avez pas bien comprise. Je ne souhaite pas acheter votre fille mais lui offrir un enseignement qui lui permettra de devenir quelqu’un de très important. En échange de cette faveur pour elle, je vous offre tout l’or dont je dispose.
L’homme jeta un coup d’œil à sa femme, qui semblait au bord des larmes. Sur un ton sec il demanda :
- Que compter vous lui enseigner ?
- Tout ce dont elle a besoin pour être une parfaite Mercenaire. Et je peux vous assurer qu’elle a déjà de grande capacité. Elle terminera certainement avec succès l’entrainement que je lui prévois et viendra à bout de n’importe quelle mission.
- Quel genre de mission ?
- Il en existe de toute sorte. Je ne peux vous en dire d’avantage.
- Comment vous croire ? Et qui nous prouve que vous êtes une vraie Mercenaire ?
Selana ferma les yeux un instant, pour réfléchir, avant de les rouvrir en déclarant :
- C’est une question de confiance. Quant à vous prouver que je suis une vraie Mercenaire…
L’homme eu tout juste le temps de voir un mouvement furtif avant d’avoir le réflexe de relever son épée pour parer l’attaque de la jeune femme. Un crissement strident se fit entendre. Épée contre simple poignard. Et pourtant, Selana parvenait à faire reculer le père de famille, juste lame contre lame. Comment avait-elle bien put obtenir cette force ? Alors que le père d’Alys serrait les mâchoires, rétractant ses muscles et sa force pour reprendre du terrain, un sourire provocateur se dessinait sur les lèvres de la Mercenaire. Car s’en était bel et bien une, sinon comment une simple femme pourrait-elle rivaliser avec un soldat de Dinak ?
Après un échange de regard méprisant, les deux adversaires s’écartèrent et rengainèrent leurs armes respectives. Selana envoya trois bourses, bien gonflées d’or, glisser sur la table et déclara :
- Alys est désormais mon élève. Elle part avec moi dès ce soir. Je lui laisse deux heures pour se remettre de cette nuit et une heure supplémentaire pour préparer ses affaires et vous faire ses adieux.
- Adieux ? murmura la mère, Cela veut dire que nous ne la reverront plus jamais ?
- En principe, oui !
Avant toute remarque, elle se retourna vers la porte du fond et lança :
- Alys, nous avons terminé, ce n’est plus la peine de nous écouter maintenant.
La jeune fille tressaillit :
- Repose-toi bien et évite de bouger tes jambes pour le moment.
Sans un mot, Selana se détourna et sortit de la pièce en fermant derrière elle. Sa sortie fut accompagnée par les pleurs de la jeune mère.

Les deux heures qui avaient étaient donné à Alys lui sembla être les plus courtes de sa vie. Lorsque Selana vient la réveiller, la jeune fille n’avait pas vraiment reprit et ses jambes ainsi que sa blessure à l’épaule la faisait toujours autant souffrir. La Mercenaire la força pourtant à se lever, l’aidant par moment à marcher. Peu à peu, ses forces lui revinrent et elle put se débrouiller seule. Les affaires furent bien vite faite. A vrai dire, elle ne possédait pratiquement rien.
Les adieux furent bien plus long, surtout ceux avec son frère. En réalité, il ne s’était toujours pas réveillé et restait plongé dans son sommeil de condamné. Se moquant de savoir s’il l’entendait ou non, Alys lui racontait quand même la situation, lui expliquant qu’elle devait partir et que lui devait rester pour pouvoir guérir. Selana ne la priva pas de ce moment qu’elle considérait comme important pour son élève.
Lorsque l’heure fut écoulé, Alys embrassa une dernière fois ses parents en leur jurant qu’elle reviendrait les voir et parti vers Ellandy au coté de la Mercenaire. Arrivée en dehors de Criméa, Selana retrouva le sourire, elle qui pourtant restait la plupart du temps d’une impassibilité effrayante. La jeune fille comprit qu’elle ne devait pas apprécier les villes et devait ce sentir plus à l’aise en pleine nature.

Les capacités de la jeune fille se révélaient vite n’être que les bases d’un entraînement extrêmement difficile et dirigé d’une main de fer. Selana ne pardonnait aucune erreur ou alors très rarement. Elle menait Alys au-delà de ses limites et plusieurs fois Alys pensait qu’il valait mieux abandonner. Chaque fois qu’elle y faisait allusion, Selana la prenait entre quatre yeux et lui expliquait qu’elle n’avait pas gaspillé autant de temps et de volonté pour que son élève cède à la première petite difficulté. Peu à peu, Alys vient à bout des épreuves que lui imposait Selana et devient vite une autre personne. A force de lui faire dépasser ses limites, Selana remarqua qu’Alys ne s’en imposait plus une seule. Mais ce n’était pas vraiment une bonne chose. Totalement inconsciente du danger, se croyant libre de faire ce que bon lui semblait, Alys se retrouva être une adolescente infatigable et aussi casse-cou qu’elle était douée. Il fallut beaucoup de patience à Selana pour réussir à calmer les plus grandes folies de son élève et lui ré-enseigner la prudence, ce qui lui prit beaucoup de temps.
Quatre ans après son début d’apprentissage, Selana décida qu’il était temps pour elles de rejoindre l’organisation. Malgré ses 17 ans, Alys était excitée comme une puce et incapable à gérer. Il leur fallut alors plusieurs jours pour atteindre le Lac de Balassy. Arrivées à ses berges, la Mercenaire jugea qu’il serait mieux qu’elles dorment au bord de l’eau.

La nuit fut fraiche et le clapotement de l’eau contre les galets de la berge gênaient le sommeil d’Alys. A moins que ça ne soit son enthousiasme qui l’empêchait de s’endormir. Quoi qu’il en soit, elle ne parvenait pas à tomber dans l’inconscience. Selana aussi semblait agitée. Cela faisait 4 ans qu’elle l’avait prit pour apprenti, et elle n’avait pas rejoint le repaire une seule fois depuis tout ce temps. Alys se demandait si cela posait un problème aux autres Mercenaires qu’elle ait put être absente tout ce temps. Est-ce qu’ils la pensaient morte ? Alys changea de coté, espérant avoir plus de chance de s’endormir dans cette nouvelle position. Peu à peu, à force de se poser des questions, elle sombra dans le monde des rêves.
Des sons de pas la réveillèrent. Elle sorti de sa torpeur mais ne se décida pas à ouvrir les yeux. Elle se contentait d’écouter. Le bruit était très faible et pourtant tout proche. Les personnes qui encerclaient leur camp étaient cinq. Cinq personnes qui connaissaient le milieu qui les entourait et qui savaient ce faire discret. Petit à petit, Alys ouvrit les yeux. Selana était couchée sur le ventre, au milieu de ses couvertures, le regard tourné vers son élève. Un regard endormi. Comment ce faisait-il qu’Alys ait entendu leurs agresseurs et que Selana soit entièrement insouciante ?
*Je l’ai peut-être trop épuisé ces dernier jours ?* songea-t-elle soudainement inquiète
Les bruits de pas se rapprochèrent. Sous ses couvertures, Alys fit glisser sa main vers le poignard attaché à sa hanche. A peine l’eu-t-elle atteint, que les cinq personnes chargèrent vers les deux femmes. Alys voulut se redresser, mais un mouvement furtif retient son attention. Selana, faussement endormie depuis le début, bondit sur ses pieds, ses couvertures tombant au sol. Alors qu’Alys voulut se joindre à elle, la Mercenaire lui envoya un sourire maternel, signifiant que ce combat était pour elle et non pour son apprentie.
Selena avait déjà retiré deux poignards lorsque les cinq hommes arrivèrent sur elle. Elle les lança sur les deux plus proches et tira deux dagues aux lames effilées. Elle virevoltée, parant tous les coups de ses assaillants, bloquants toutes leurs feintes et répliquer en attaquant des endroits stratégiques. Les trois hommes ne lui avaient pas appliqué une éraflure qu’ils étaient déjà recouvert de sang. L’assaut venait pourtant tout juste de commencer. Alys jeta un coup d’œil aux deux hommes qu’elle avait éliminé avec ses poignards. Éliminer était un grand mot. Ils étaient juste blessés. Elle revient au combat actuel et remarqua que Selana utilisait des techniques pour mettre ses adversaire hors-combat et non pour les tuer. Un homme supplémentaire se retrouva au sol, incapable d’atteindre sa cible. Les deux autres, reculèrent soudainement, au moment exact où un sixième arriva, sautant d’une branche d’arbre et terminant son saut dans le dos de Selana. D’où venait-il? Alys ne l'avait même pas vu, ni entendu arriver. Sa maîtresse se retourna avec une vivacité exceptionnelle et évita de justesse une attaque déloyale. Alys fut surprise de trouver le même regard et le même sourire sur les deux visages. Un regard de braise, plein de détermination, et un sourire de pure provocation. Les cinq hommes s’étaient reculés, semblant apprécier le duel en vu de leur sourire satisfait. Curieuse, Alys observa toutes les personnes présentent. Toutes, sans exception, portait une bague en métal noir. Une couleur qu’elle n’avait jamais vu ailleurs que sur le bijou de Selana. Du moins, jusqu’à présent.
L’épée de l’homme et les dagues de la mercenaire provoquaient une toute autre mélodie que l’horrible son qui avait retenti lorsque du combat entre le père d’Alys et Selena. Mais comme il y a quatre ans, les deux adversaires reculèrent et rengainèrent leurs armes. Juste après ça, Selana se jeta dans les bras de son adversaire, les larmes plein les yeux. Elle murmurait des paroles qu’Alys avait du mal à ne pas entendre.
Selana expliqua rapidement à Alys que les six hommes étaient des Mercenaires, et qu’ils la testaient pour voir, soi-disant, si elle était en forme. Pour la jeune fille, c’était un accueil qu’elle espérait ne jamais recevoir.
Sur l’ordre de Selana, Alys remballa toutes leurs affaires, tandis que sa maitresse discuter avec l’homme du duel : Callan. A peine eu-t-elle finit, que Selana et les six autres hommes s’engagèrent dans la chaîne de Yarkol. Alors c’était dans les chaînes que se situait le repaire ? Alys se contenta de suivre le groupe, tentant d’être assez loin pour ne pas entendre ce qu’ils se racontaient entre eux et rester assez proche pour ne pas se perdre.
La marche fut longue et assez forcée. Lorsque le groupe s’arrêta, les rayons de l’aube fusaient entre les sommets irréguliers des montagnes. Un mélange de rose et d’or. Alors qu’elle jetait un vague regard vers ce spectacle, Selana se tourna vers elle et lui murmura :
- Profite bien de cet instant, car tu n’auras plus l’occasion de revoir une merveille pareille avant bien longtemps.
A moitié convaincu, Alys admira le lever du soleil comme si c’était la dernière fois qu’elle le voyait. Quelques minutes plus tard, le groupe reprit sa route.
Un grondement perturba l’ennuie d’Alys. Sa curiosité reprenant le dessus, elle demandait de quoi il s’agissait. Seule Selana lui répondit, déclarant qu’intelligente comme elle était, elle était très bien capable de trouver toute seule. Alys chercha l’ironie dans sa phrase, mais, apparemment, il n’en avait aucune. Plusieurs suppositions s’offrirent à elle. Le torrent d’une rivière, voire même d’un fleuve, un orage (bien qu’il fasse un peu trop clair pour ça, et, qu’au fond d’elle, elle espérait que ça ne soit pas le cas) ou alors une cascade. L’adolescente pencha plutôt sur cette dernière hypothèse.
Il ne lui fallut pas attendre longtemps avant de connaître la vérité. Dans le versant d’une des multitudes montagnes de la chaîne Yarkol, une cascade se jetait dans ce qui semblait être une partie du fleuve qui traversait Dinak.
Callan contourna la cascade en escaladant la paroi et se jetant derrière à un moment et endroit très précis. Puis un bruit mécanique se fit entendre :
- C’est bon ! Vous pouvez y aller !
Bien qu’il ait crié fort, le grondement de l’eau couvrait presque entièrement ses paroles. Sans attendre plus longtemps, les cinq autres hommes firent le même parcourt que leur prédécesseur. Selana jeta un regard à Alys et lui dit qu’elle passerait après elle.
Une partie de l’apprentissage d’Alys correspondait à l’escalade. C’est pour cette raison que l’ascension de la paroi lui sembla simple. Du moins jusqu’à qu’elle pose les mains dessus. Humidifiée par l’eau, de la mousse avait poussée sur la roche, lui donnant d’innombrable inconvénients. Selana encouragea son élève, lui désignant les points d’appuis les plus sécurisés, les prises qu’elle devait éviter tout comme l’endroit exact où elle devait se positionner pour passer de l’autre coté de l’eau. Grâce à ses conseils, Alys réussi à passer de l’autre coté sans trop de difficultés. Sans Selana, il aurait été impossible de savoir comment s’y rendre.
Lorsque l’adolescente mit pieds à terre, la lueur de plusieurs flammes attira tout de suite son attention. Chaque homme portait une torche dans la main, éclairant les lieux. Alys étouffa une exclamation de surprise. Son regard se tourna partout autour d’elle. La roche avait était taillée avec une extrême simplicité et de façon presque naturelle. Devant elle, une porte rocheuse avait été ouverte :
- Co… comment… ?
Selana ne lui laissa pas le temps de finir :
- Grâce à ça.
Elle lui mit sa bague aux couleurs sombres sous le nez. Comment une bague pouvait-elle ouvrir une porte aussi lourde. Alys se souvient du bruit mécanique. Toutes ces bagues, elles devaient servir de clés. Elle ne voyait que ça :
- Et ce n’est pas tout. Tiens goute !
- Selena ? commença Callan, tu ne penses pas qu’il est un peu tôt pour elle ?
La jeune femme se tourna vers lui avec une vivacité impressionnante :
- Non je ne le pense pas. Au contraire ! Depuis le temps, il serait peut-être temps que je lui parle de l’Istal, non ?
Sans attendre de réponse, elle se retourna vers Alys :
- Goûte !
A contrecœur l’adolescente lécha le métal. Il était glacial. Mais il n’y avait pas que ça. Une étrange amertume légèrement salée, se propagea sur la langue de la jeune fille qui ne put s’empêcher de grimacer.
- Mais c’est horrible !
- Exact ! Et c’est grâce à ça que l’on peut être en sécurité là où d’autre se font dévorer !
- Hein ? Mais… Comment ?
- Tu connais Taymehout je suppose ? Alys acquiesça soucieusement en pensant au monstre qui vivait dans la lac, Et bien lui aussi ne supporte pas ce goût !
Comme si ça paraissait évident, Selana repassa la bague autour de son doigt et rajouta :
- Et c’est pour cette raison que nous sommes les seul que Taymehout ne peut, ou plutôt ne veux, pas approcher.
- Et ce métal, il n’existe…
- Que dans les galeries de l’organisation. Nos galeries ! Personnes d’autres que les Mercenaires ne connaissent l’existence de l’Istal.
Istal, ça devait être le nom du métal.

Le groupe reprit sa marche, mais cette fois-ci sous les montagnes. La marche sembla aussi longue qu’à la surface, mais c’était peut-être à cause du manque de paysage. Après un long moment, qui semblait avoir duré des heures pour l’apprentie, les Mercenaires arrivèrent dans une galerie beaucoup plus grande et haute. La paroi fut tout de suite parsemée de symboles qu’Alys ne réussi pas à identifier. La galerie se remplit peu à peu de monde. Petit à petit, les regards se tournèrent vers le groupes, plusieurs personnes s’inclinèrent sur son passage, d’autres se contentèrent d’un simple hochement de tête respectable. Qui saluaient-ils au juste ? L’homme qui arrivait tout juste à rivaliser avec Selana ? Le chemin continua sans aucunes interruptions.

Arrivés devant un escalier taillé à même la roche, les cinq guerriers laissèrent leur « chef », Selana et Alys seuls. Callan expliqua qu’il devait voir Selana d’urgence lorsqu’elle se serait installée, et que les Dominants devraient s’occuper du cas d’Alys après avoir choisi ce qu’il ferait de la jeune femme.
Selana acquiesça doucement puis monta dans ses quartiers avec son élève. Plusieurs paliers s’offraient à elles, mais la maîtresse ne s’arrêta qu’au dernier :
- Ca veut dire que vous faite parti des plus faibles, maîtresse Selana ?
- Pourquoi dis-tu cela ? l’interrogea-t-elle intriguée
- Plus l’on est près du plafond, plus on est pauvre. Chez vous, ça veut dire que vous êtes… faible, n’est-ce pas ?
Selana passa sa main dans les cheveux d’Alys et lui frotta vigoureusement la tête :
- C’est tout le contraire figure-toi !
Sans plus attendre, elle fit tourner la porte sur elle-même. Une immense pièce entra dans le champ de vue d’Alys, qui ne put s’empêcher de pousser une exclamation de surprise. La salle était aménagée sobrement mais avec tout de même pas mal de goût. Rien n’était en trop dans ce décor fait principalement de pierre et de bois. Alys s’avança vers ce qui semblait être un balcon. Une vue directe sur l’ensemble de la grande galerie était à sa portée. Selana ne put dissimuler un sourire d’aise en la rejoignant. Elle était heureuse d’être enfin chez elle :
- Il y a une chambre, juste à coté. Le lit et pour toi.
- Mais… et vous ?
- Je me contenterais du canapé.
- Mais…
- Ne discute pas Je tiens à ce que tu sois en forme dans les heures à venir. D’ailleurs, va immédiatement te reposer.
Selana, se détourna, puis s’arrêta vers le centre de la pièce. La tête légèrement inclinée vers le sol, les paroles qu’elle lâcha n’étaient plus que murmure :
- Je vais certainement être absente un bon moment. Lorsque l’on en aura finit avec moi, ton tour viendras. Il y a de forte chance que je ne revienne pas. Dans ce cas, quelqu’un viendras te chercher. Suis-le sans discuter. Il te mènera aux Dominants et tu ferras tout ce qu’ils te demanderont. Je compte sur toi, alors ne me déçois pas Alys.
L’adolescente se retourna, une main posée sur la balustrade. Selana avait déjà disparut.

Pendant quelques minutes, Alys songea aux paroles de sa maîtresse. Qu’est-ce que les Dominants comptaient lui faire. Elle tenta de ne pas se poser trop de questions et entra dans la pièce d’à coté. Le lit était en chêne et Alys resta un bon moment fascinée par la manière dont il avait été sculpté. Après ce moment d’admiration, elle se laissa tomber sur les couvertures et sombra dans un sommeil quasi immédiat.

Lorsqu’on la réveilla, Alys fut incapable de deviner le nombre d’heures qu’elle avait dormit. Une voix de femme lui demanda de se changer, de choisir les vêtements qu’elle voulait, ainsi que ne pas se gêner pour se nourrir. La jeune fille, leva les yeux vers la voix et poussa un soupire en voyant qu’il ne s’agissait pas de Selana. Se levant avec une lenteur qui ne lui était pas naturelle, elle questionna la femme sur sa maîtresse. Elle ne voulut rien lui révéler et se contenta de lui dire qu’elle devait être en forme pour pouvoir prouver que Selana était encore apte à garder sa place.
A peine eu-t-elle finit de se changer et de se nourrir, que la femme lui demanda de la suivre. Obéissant surtout à ce que Selana lui avait dit, Alys quitta les quartiers de sa maîtresse et suivit la Mercenaire. Cette dernière la conduisit jusqu’à une grande porte en métal noir. Alys effleura sa surface glaciale du doigt, avant de le porter à ses lèvres. Une familière amertume gagna sa bouche. C’était de l’Istal.
La Mercenaire la regarda faire sans intervenir. Les appentis étaient tous intrigués par ce métal au début. Après, ça deviendrait une habitude.
La porte coulissa et la femme pria à Alys de pénétrer dans la pièce. L’adolescente fut surprise de ne pas la voir la suivre et de constater que les portes se refermèrent derrière elle. Elle s’avança donc seule dans la salle spacieuse. Trois personnes l’attendaient. Les trois Dominants. Assit derrière une table, surélevée par une estrade, Alys ne put voir leur visages tout de suite. Elle dut s’avancer davantage avant de se forcer à étouffer une exclamation de surprise. Les Dominants était deux hommes et une femme. Elle ne connaissait pas le premier homme, mais le deuxième était Callan. Mais il n’y avait pas que ça. Selana ! Assise entre les deux hommes, Alys se demanda comment elle n’avait pas put la remarquer dès son entrée. Pire encore. Comment n’avait-elle pas put se rendre compte qu’elle était une Dominante ? Son enseignement, sa démarche, sa fierté, sa manière de récolter les informations, son ton autoritaire. Elle aurait put s’en rendre compte... si elle avait vu d’autre Mercenaires à l’œuvre. Jusqu’à présent, elle n’avait jamais vu Selana se battre. Maintenant elle comprenait que c’était l’une des meilleures. Peut-être même la meilleure parmi les meilleurs.
Les trois Dominants se levèrent et se présentèrent. Callan, Selana et Hanna. Un sourire se dessina sur les lèvres d’Alys. Elle allait prouver que Selana méritait sa place. Et mieux que ça encore. Elle prouverait qu’elle-même mérite une place dans le cercle.


Trois ans et demi c’étaient écoulés depuis cet instant. Alys avait dévoilé ses ambitions, prouvé que l’enseignement de Selana avait porté ses fruits et réussi tous les tests qui mettaient à l’épreuve ses performances. Elle fut accueillit dans l’organisation sans trop de problème. La seule difficulté pour elle, c’était ce que lui avait caché sa maîtresse. Elle avait eu du mal à s’y faire mais avait réussi à accepter. De toute manière, elle était bien obligée…
Pendant ces trois années et ces six mois, elle avait parcouru Tosya de long en large, avait accomplit toutes les missions qu’on lui donnait. A cause de son jeune âge, elle n’avait pas souhaité avoir d’apprentis. Celui lui permit d’avoir plus de temps à elle.
Quelques semaines plus tard, Callan fut découvert mort à Dinak alors qu'il était en mission là-bas. Selana s’était tout de suite renfermée sur elle-même et ne semblait pas vouloir partir du repaire. Une Dominante fut nominée pour le remplacer : une certaine Ciara, arrivée depuis un an et demi seulement.
Juste après la nomination, Selana déclara qu’elle partait pour une mission personnelle : elle voulait parler au Roi de Dinak, Dan Azyrith. Alys était inquiète pour elle, mais se contenta de s’incliner devant elle lors de son départ.
Pendant quatre mois, l’organisation fut sans nouvelle. Ce fut un groupe de mercenaires partit en éclaireur qui la retrouva. La nouvelle qu’on l’avait enfin retrouvé se rependit rapidement dans les galeries. Pourtant, Alys fut convoquée par Hanna et apprit la vérité. On avait bel et bien retrouvé Selana, mais elle était morte !
Incontrôlable, Alys ne put s’empêchait d’agir dans l’excès. Elle en oublia les règles et ordonna au Dominant de lui monter le corps. Lorsqu’elle obtient enfin ce qu’elle souhaitait, elle retira la bague de sa maîtresse et lui prit son poignard préféré (celui que Selana avait eu par son père). Puis, la gorge nouée, elle ne put retenir ses larmes et s’effondra sur le cadavre de celle qu’elle considérait comme ça mère adoptive.
Lorsqu’elle se réveilla, elle était dans ses quartiers. En ouvrant la main, elle y trouva la bague et le poignard de l’ancienne Dominante. Elle se jura alors de restée à jamais fidèle à l’autorité d’Hanna.

Étant donné que Selana était morte, l’avis des deux Dominants permettait de nommer son successeur. En cas de désaccord, ils choisissaient tout deux une ou plusieurs personnes et les départageaient dans un ou plusieurs combats. La succession fut toute fois vite vue. Ce fut Alys qui fut nommée. Hanna s’était souvenu de ce dont elle était capable. Et puis, deux Dominants étaient morts à Dinak. Rien ne prouvait que ça soit le roi mais les circonstances étaient très pesante pour l’organisation. Alys était Dinakienne avant d’être Mercenaire, elle connaissait donc les lieux, les coutumes et certains habitants. C’était un atout comme un autre.
Pendant plusieurs semaines, Alys resta dans le repaire, trop chamboulée par les derniers évènements. Un mois durant, elle avait effectué quelques missions passagères, pour se remettre en main. Il avait fallut deux mois à Alys pour faire le vide et décider de ce rendre à Dinak. Oui, il lui avait fallut deux mois pour se rendre à l’évidence. Il n'existait que peu de personnes capablent de tuer un Dominant et une seule rester dans sa tête : Dan Azyrith.

Pour une fiche, ça c'est une fiche ! (Et je l'ai lue d'une traite )
Même si tu ne liras pas ces mots avant bien deux semaines, merci d'avoir posté tout ça J'ai passé un bon moment en la lisant


ps : mention spécial pour le monstre Taymehout

Wahou effectivement tu n'as pas chômé Alys !

J'adore ta fiche, tu m'étonne que tu as mit du temps pour la poster !!

J'ai mit un peu plus de temps pour la lire (je l'ai lu en plusieurs fois) mais c'est vraiment bien ^^

A la revoyure héhé

OH MY GOD !!!!!!

T'as pas plus long?! Peut être que tu me diras que c'est plus court que la fiche de Lydie mais... wow! Bon, je fais ces commentaires sans avoir lu plus loin que nom, prénom, âge et origine (tu me connais, plus il y a à lire, plus je me décourage ^^') Cependant, je suis d'accord avec Dan, au vu de la mise en forme et tu as oublié de préciser la séparation histoire/caractère (rousse comme je suis de nouveau j'ai cru que tu racontais en détails le pourquoi du caractère -.-')

Enfin bon... Je lirais sûrement ça dans la semaine, par petits morceaux vu que j'ai (enfin) de la compagnie pendant toute la semaine Bref, tout ça pour dire que j'hallucine de tout ce que tu as écrit... je ne doute pas que ce soit super, parfait (enfin si l'on peut dire parce que d'après moi rien n'est parfaitement parfait)... comme dirait l'autre, tu as mis du temps à poster mais ce temps a bien été utilisé! héhé!

Bon, c'est quand même la moindre des choses de te valider, hein ^^ (de toute façon, refuser la validation à la fondatrice me vaudrait un bon millier de coups de batte ~~)

Fiche Validée !

(mouahaha, la première fiche que je valide, que d'émotion :') )

Ha ha !! Tu es donc le nouvel administrateur ... je savais que ça allait être toi !

Ôôôôh maître Uriel, je suis votre plus fervant admirateur (hum hum hum ... ^^)

Bienvenu à toi en tant qu'administrateur, tu vas comprendre ta douleur mouhahaha ... nan je rigole ! Je ne suis pas si terrible que ça au fin fond ...

Y'a erreur : j'suis pas admin, je suis modo... tu sais, le sale type qui fait que de vous rappeler à l'ordre

(trêve de conneries, on va éviter flooder sur les présentations -bien que les fiches d'Alys semblent attirer le flood x)-)

Merci de m'avoir validé chez modérateur
C'est vrai que mes fiches sont (bizarrement) des "attrape-flood" ^^'

Sinon, désolée pour la longueur (Ciara, juste un détail, celle de Lydie était plus courte [mais j'avoue que j'ai mit bien moins longtemps pour celle d'Alys x3]). Je sais pas comment je fais pour qu'elle soit si longue, surtout que j'ai encore de bon gros morceau pour le journal de bord ^^
En tout cas, si ça a plut, ça me fait plaisir

Pour la séparation, disons que j'étais un peu... pressée (j'ai posté juste au moment du départ ^^') donc je n'ai pas eu le temps de mettre le texte comme je le souhaitais (j'ai même oublié le "à part ça")

Maintenant que je suis de retour et que ma fiche et validée, vous allez souffrir! x3



P.S: Pour Taymehout, c'est d'un délire entre Ciara et moi qu'on a importé dans l'histoire du forum.

Wahou !

A yé, j'viens de finir de lire l'histoire... et j'ai rien à dire x) C'est parfait !