Rencontre en altitude [libre]

Ce matin le soleil commençait tout juste à ce montré, révélant une partie de son incroyable beauté : Le ciel tout entier raffolait déjà de sa chaleur, le rouge orangé des nuages en était la preuve. Offrant par la même occasion un magnifique spectacle au monde. Rien n’était plus beau que ses moments là, et Gala ne pouvait pas s’en passer. Et puis déjà c’était surprenant alors qu’il traversait le dernier lieu, si proche du royaume de Dinak. Voir une si belle merveille du monde, il aurait du être heureux. Au lieu de ça, on pouvait le voir emmitouflé dans sa cape de voyage, le visage impassible. Oui le temps était toujours frais avant que le soleil se lève. Il avait quitté la demeure de ses parents depuis pas mal de temps. Remontant de son pas léger et lent, le sentier qui menait vers un éventuel village. Manquant de nourriture pour tenir tout le chemin, il aurait était bien mal. Très vite sa destination avait était toute connue. Alors qu’il marchait toujours, une légère brise s’éleva, fraîche. Frissonnant il dû resserrer sa cape, essayant tant bien que mal dans garder le plus de chaleur. Il pouvait la sentir le long de son visage, faisant voleter ses longs cheveux. La brise était suffisamment forte pour soulever sa cape en arrière, le forçant à presser un peu l’allure. Révélant par la même occasion son long Katana, ainsi que le bas de son carquois de flèches. Car le poids de la cape pouvait le ralentir, même s’il avait le temps, ça ne le tentait pas trop. En dehors de ça on n’entendait que le bruissement des feuilles, car autour de lui les arbres l’encerclaient, entourant le sentier comme de vieux sage protecteur. Avec le grincement de ses pieds contre les cailloux, tout ça donnait une ambiance assez inquiétante pour notre jeune homme. Mais malgré ça, c’était un chasseur aguerri maintenant et il était entraîné pour avoir des nerfs d’acier et surtout pour faire face à n’importe quel temps. Donc on pouvait le voir continuer sa route imperturbable.

Au bout d’un certain temps, le vent cessa, laissant place à la chaleur qu’amenait le soleil. Un indice aussi qui voulait dire qu’il approchait d’une forêt. A partir de la il devait accentuer sa vigilance car dans la forêt les embuscades de brigand était très fréquent. Et puis il avait toujours détesté traverser une forêt à cette heure là, surtout, tout seul. Mais s’il voulait faire honneur à son rang de chasseur, ça commençait par vaincre ses inquiétudes et montrer son assurance au reste du monde. Pour ça aucun passe droit n’était possible, il devait obligatoirement passer par là. Alors qu’une ombre s’étendait au dessus de lui, il leva les yeux, devant lui s’étendait la lisière de la forêt. C’était ici ou débutait les grandes montagnes qui séparait les deux royaumes. Sans ralentir il pénétra dedans, coupé de la lumière du soleil, la fraicheur vient immédiatement l’assaillir. Bien sûr comme le vent ne pouvait pas pénétrer dedans, les rayons qui parvenaient à filtrer à travers les feuilles des arbres, lui donnait assez de chaleur pour ne pas mourir froid. Il en profita justement pour faire une pause contre un arbre. Il retira sa cape de voyage, laissant apparaitre des vêtements souples spécifique à sa profession, un arc long accroché dans son dos et le carquois avec les flèches. Il retira l’arc, qu’il posa contre le tronc. Maintenant il devait être très prudent.

L’arc en main, la cape remit sur son dos, il reparti vers la sorti. Car d’après se qu’on lui avait dit un village se trouvait un peu dans les hauteurs. Il devait donc l’atteindre au plus vite. Marchant doucement, les pas léger pour ne pas faire de bruit, il scrutait les alentours, les yeux plissés. Ses oreilles tendu au moindre bruit, il doutait de se faire surprendre. Le main crispé sur son arc, l’autre pendait, tendu, prête à saisir une flèche dans son dos.

Le temps passa assez vite, car il atteignit la fin de la forêt en début d’après midi. Il pourrait surement atteindre la ville pour le midi. Mais en chemin des bruits attirèrent son attention. Il fit donc un détour pour voir de quoi il s’agissait, encochant une flèche sur son arc, il avançait doucement. Au détour d’un rocher, il aperçut un jeune homme, selon son apparence, qui s’exerçait au lancé de couteau. Ni voyant aucun danger il abaissa son arc et commença à s’approcher. Mais au même moment un couteau fusa juste à côté de lui. Surpris il bondi en arrière, l’arc bandé et dans la direction du jeune homme.

« Ça va pas ! Fait attention bon dieu !

Les yeux sévères, il le regardait, les muscles tendu, sur ses gardes, attendant une quelconque réaction de son interlocuteur.

Aussi étrange et improbable qu'un accouplement entre un mouton coruscant et une veuve tenant une herboristerie botanique, ou de lourdes tombées de neiges en un été luisant, Celieno ne put empêcher un inhabituel petit sourire se dessiner face à la réaction de l'homme au visage juvénile qu'il commençait doucement à scruter de long en large. Outre son faciès, que Celieno mesurait dans la même tranche d'âge que lui, l'homme détenait une haute stature et surtout un arc dont la flèche avait déjà potentiellement choisi son itinéraire. Malgré l'arme agencée vers lui et les deux perles oculaires fermes et jugées menaçantes, le garçon au visage livide se permettait un petit soupire laconique et une légère attente s'apparentant à un atermoiement, présomptueusement certain que son opposant attendait une réaction de sa part avant de se permettre quoi que ce soit.
Sa main qui avait précédemment lancé le poignard et attisait la surprise de l'individu avait machinalement retrouvé la saisie d'un autre poignard qui nimbait sa ceinture de façon à lui permettre immédiatement une prochaine attaque suivant l'occurrence. Dans l'immédiat, Celieno tenait fermement son arme dissimulée par le biais de sa cape et s'assurait automatiquement d'un moyen certain de défense.
Bien que ses pensées ne furent fomentées suite à ce qu'il jaugeait comme étant une intrusion ou une entrave à son périple, le jeune garçon fut néanmoins surpris de s'apercevoir d'une autre présence en sa compagnie, ce qui justifiait commodément son accueil hostile. Lorsque tu choisis ta résidence au coeur même de Dinak, ces véhémences ne doivent pas être anormales dans la mesure où l'ambiance oppressante qui gouverne ce royaume met continuellement au risque des écueils et des périples. Pour Celieno, ce n'était qu'un moyen de défense, aussi excessif que cela puisse paraître.

Néanmoins, Celieno décida de ne pas limiter son attaque et de la stopper aussi hâtivement. Malgré ses traits faciaux fins de jouvenceau, presque efféminés, il avait déjà dû annihiler certaines vies antérieurement, dans le seul dessein de s'accaparer quelques richesses non négligeables. Ce contraste entre son apparence et ses habitudes belliqueuses était saisissant et avait même déjà offert quelques surprises aux spectateurs ou à la faible masse qui connaissait un minimum Celieno. En outre, le terrain montagneux qui ne garantissait pas forcément une solide stabilité à quiconque l'avantageait, et personne n'était susceptible de le troubler ou de l'entraver.

Dans la continuité de l'improbable sourire, si on se référait à ses habitudes, Celieno engagea la parole avec celui qu'il avait d'ors et déjà qualifié comme étant son opposant. D'un ton las, sans se permettre d'effectuer le semblant d'un mouvement qui pourrait être évalué comme une hostilité, Celieno conservait une tonalité mélodieuse et toujours intelligible, principalement dû à l'éducation qu'il eut le privilège de bénéficier avant qu'il n'altère son lieu de résidence. Furtivement, le léger sourire inhospitalier se modifia et devint davantage affablet, plus proche d'un sentiment d'alacrité ou d'un enjouement qui le rendait beaucoup plus accueillant, à l'opposé des quelques secondes précédentes qui englobaient son attaque, juste avant de débuter.
"Eh bien, commença-t-il comme pour rassurer son interlocuteur, je ne pensais pas trouver une autre présence que la mienne dans ces contrées en altitudes. Il faut dire qu'elles ne sont pas très fréquentées; mais qu'elles présentent nombre caractéristiques pour réaliser des desseins solitaires comme pour s'isoler, se fortifier, tuer, ou alors peut-être s'échapper..." finit-il rapidement, bien conscient de ce qu'il venait de dire et de ce qui pouvait promptement être engagé. Toutefois, très prévoyant, Celieno ne laissa aucun temps de répit, et lança de la façon la plus leste et rapide un poignard sur son interlocuteur avant même de lui laisser la moindre réaction suite à ses paroles. Par son bras tendu qui se dévoilait inopinément, ses doigts s'ouvraient gracieusement et l'arme prenait automatiquement une trajectoire fulgurante et rectiligne, en direction de l'arc et de la flèche pointée sur lui pour mieux entraver l'arme et la vision de son opposant, lui délaissant subséquemment un certain temps de mobilité.

Sans pour autant se soucier de la conséquence qui pouvait résulter de son poignard, Celieno se mut d'une manière aussi ingambe que souple, grâce à trois mouvements lestes, et se réfugia derrière une sorte de roc montagnard qui recouvrait sa corpulence jusqu'à la totalité de sa masse capillaire. De cette position, il saisit deux poignards grâce à ses deux mains et effectua un bond horizontal et surtout silencieux qui lui permit une nouvelle fois d'attaquer; toujours aussi élégamment, comme pour justifier son habitude avec les poignards, Celieno lança deux nouvelles armes toujours vers le même objectif en espérant bien évidemment mettre fin à ses jours.