Routine encore et encore.
La nuit allait presque tomber et Satine se trouvait toujours à travailler dans l'auberge familiale.
L'ambiance y était, encore aussi chaleureuse, bien que les clients peu à peu disparaissaient pour rentrer chez eux. La jeune femme avait énormément de travail aujourd'hui, elle devait s'occuper des tables : de prendre les commandes, de servir le plus rapidemment possible. Mais c'était une auberge, pas un bar. Elle devait donc également s'occuper des personnes qui souhaitaient dormir à l'auberge cette nuit-là : s'occuper des chambres, des destriers des clients, emmener chaque personne à leur couche et surtout veiller à leur expliquer les régles intérieures de l'auberge. Et il y en avait du monde ! Ce soir là, la jeune Satine n'avait pas pu danser ni chanter pour amuser la galerie. Elle n'avait guère le temps et était dépassée par les événements. En effet, une des personnes travaillant ici était malade, et ils n'avaient pas pu la remplacer, faute de temps.
Satine travaillait donc pour deux, et savait très bien qu'à la fin de la soirée, elle tomberait raide telle une morte.
Lorsqu'elle eut quelques instants de répit, elle vint près de l'ouverture pour fermer les volets lorsqu'elle apperçut au dehors plusieurs hommes arriver. *Encore du monde; ça n'en finit vraiment plus....* Elle laissa échapper un soupir de fatigue, et termina de faire ce qu'elle avait commencé c'est à dire fermer les volets. Elle se rendit près du comptoir là où se trouvait son père qui était entrain d'essuyer des verres.
Il y a un bon groupe d'hommes qui arrivent père.
Elle entendit qu'on l'appelait. Elle lança un regard à une femme qui l'avait demandé pour payer la note. Elle s'y rendit très rapidement en regardant son père avec un air sérieux pendant une fraction de seconde.
Au passage, elle s'essuya très légèrement avec le revers de sa main son front quelque peu mouillé.Oui Madame. Elle lui mit doucement la note sur la table en liège, et lança un coup d'oeil aux hommes qui venaient de pénétrer dans l'auberge. Elle avait bien raison, il y avait vraiment un bon nombre de soldats à l'entrée de l'auberge.
Pendant quelques secondes, elle espérai juste que ses parents n'avaient pas fautés quelque part, et qu'ils n'auraient pas à payer quelque chose ! Elle reposa son regard sur la femme qui venait de lui donner l'argent nécessaire, la remerciant gracieusement. Elle s'approchait vers le comptoir tout doucement, complètement dans ses pensées.
Satine ! SATINE
Elle leva doucement la tête et apperçut tous les regards rivés sur elle. Que se passait-il tout d'un coup ? Qu'avait-elle fait de mal ? Rien du tout ! Mais son père et sa mère la regardaient d'un air agacé et lui firent signe qu'elle vienne près d'eux. Elle se dépêcha.
Satine, accompagnes le Roi et ses hommes dans nos meilleures chambres, ils souhaitent passer la nuit ici.
C'est un grand honneur pour nous !
La jeune femme comprit alors tout cet affolement. Le Roi d'Ellandy parmis nous ? Dans cette auberge ? La nôtre ? Impossible ! Satine détourna ses yeux vers la personne qui était la célébrité de la soirée. Il s'agissait bien du Roi, elle en restait bouche-bée. Elle s'inclina avec grace juste après, et essaya tant bien que mal d'apparaître en forme face à son seigneur.
Très bien. Veuillez me suivre.
Elle s'inclina une fois de plus par politesse. Un des employés s'occuperait des chevaux des hommes un peu plus tard.
Pour l'instant Satine était très occupée en tout cas, elle se mit de dos et en route vers les escaliers de bois qui les attendaient. Avoir le Roi dans leur auberge était quelque chose de formidable, l'auberge serait encore mieux appréciée si le souverain s'en allait, heureux de son séjour ici. Elle espérait que tout se passait bien, mais pour le moment le silence pesait surtout entre les hommes et elle.