"Aux bras d'acier" : description

___________Par Kaera Wjida

Légende: rouge= narration
"......"= réflections intérieurs de Kaera
jaune= paroles de Kaera
Orange= paroles de Crassus

Le soleil venait de se lever et son éclatant rayon se faufila à travers le planché du plafond pour venir se plaquer sur le visage de Kaera. Elle travaillait depuis une heure déjà et rien à part cette aveuglante lumière n’avait réussi à la déconcentrer. Un, deux, trois, quatre coups de marteaux s’abattant lourdement comme un homme qui tombe à terre après avoir reçu une lame en plein cœur. Quatre coups qui décollèrent les tympans fragiles de notre apprentie forgeronne. Quatre coups qui firent grincer les dents de Crassus, le maître forgeron.

"On n’a pas idée de me faire lever aussi tôt, juste pour enlever les peaux mortes de cette crapule de Crassus à coup de marteaux et de burin."

"Vous vous attendiez à quoi ? Peut être avez-vous cru que je m’appliquais à un véritable travail de forgeronne ? Peut-être étiez-vous certain de me trouver dans l’atelier en train de confectionner une arme d’exception ? Malheureusement pour moi, non. Contrairement à l’idée habituelle que l’on peut se faire de l’apprentissage d’un apprenti, celui-ci est classé par d’étranges priorités. La première étant à mon plus grand regret, le devoir de prendre soin de son maître et ce, de toutes les façons possibles."

Kaera pris du bout des doigts et avec dégout le morceau de peau morte qu’elle venait d’arracher à la plante du pied de son maître. Elle le jeta derrière elle, après l’avoir inspecté curieusement et d’un air nauséeux. Crassus la poussa à terre d’un coup de pied violent et ajouta sur un ton de tyran :

Sa suffit pour aujourd’hui ! J’en ai assez de te voir m’arracher la peau comme une sauvage. Pour ta peine tu astiqueras les armes jusqu’à midi.

Evidemment ce que le forgeron venait de dire sur un ton sec, n’était pas la vérité. Il savait très bien que Kaera avait fait de son mieux et qu’elle s’était appliquée comme jamais. Mais pas question pour lui de la remercier ou de lui montrer la moindre gratitude. Il valait mieux qu’elle s’endurcisse pour pouvoir affronter les nombreux périples que lui apporterait se dur métier. Cinque heures plus tard, le ventre vide de Kaera se fit entendre. Elle n’avait pas encore eu l’occasion de manger quoi que se soit depuis sa confrontation avec les peaux mortes de son maître. Elle attrapa sa bourse et se jeta de l’autre coté du comptoir, ce qui releva légèrement sa jupe rouge un court instant et fit frémir la clochette. Mais au moment ou elle s’apprêtait à sortir, elle bouscula un client qui venait d’entrer. Quelques secondes lui furent nécessaires avant de réagir. Elle était plantée là, comme une gourde qui ne s’attendait pas à voir un client dans un commerce.

"Mais réagit !!! Halo ? C’est ton cerveau qui te parle ! Dit quelque chose !"

Bon…bonjour !

"Je rêve ou je bégaye ?"

Kaera qui n’avait jamais eu le droit de s’adresser à un client se trouva déstabilisée un moment, mais elle reprit confiance.

Bonjour messire. Puis-je vous aider ?

Elle s’élança derrière le comptoir comme elle l’avait fait si souvent et regarda le vieille homme en attendant une réponse ou un geste de sa par.