Harassantes responsabilités [libre]

Sujet: Harassantes responsabilités [libre] Mar 1 Sep 2009 - 22:14

Valerian jeta un coup d'oeil désabusé sur la montagne de papiers amoncelée sur son bureau. Rapports militaires, factures en provenance d'Ellandy, bilans de rendement, inventaire de ressources, listes de recrutement, demandes d'équipement ou de renforts... Il y en avait pour tout les goûts. Entre cela et toutes les entrevues programmées dans la matinée, Valerian sentit qu'il n'aurait pas un seul instant à lui. Décidément, diriger un pays était un travail colossal. Travail qui aurait normalement du revenir à Dan Azyrith, mais ce dernier avait quitté le château pour une autre de ses escapades avec cette elfe qu'il avait prise sous son aile, Maëlanne... Ce rôle avait donc momentanément échu à Valerian en temps que Fils de Dinak basé à Criméa, il se devait d'assurer la relève en cas d'absence du seigneur Azyrith. Valerian acceptait donc ce rôle sans rechigner, pas plus qu'il ne se demandait pourquoi le roi s'absentait si souvent en ce moment. Son devoir n'était pas de se poser des questions ou de porter un jugement sur les agissements du souverain de Dinak, mais de prendre sa relève. Valerian suivait donc son devoir sans se préoccuper d'autre chose.

Afin de rendre son travail plus productif, Valerian avait réuni autour de lui les conseillers de la couronne et leur avait à chacun délégué une part des documents à ratifier, selon leur domaine de compétence. Il ne lui en restait pas moins une lourde tâche... Alors qu'il se penchait sur un nouveau document, Valerian sentit quelqu'un s'approcher derrière lui. Un léger coup d'oeil vers l'une des vitres de la salle lui appris, sans qu'il eu besoin de bouger, que l'homme qui approchait était Tristein Organ, l'un des conseillers militaires du roi. Une forte tête qui passait souvent très près du crime de lèse-majesté. Valerian n'appréciait pas cet homme. Il était trop arrogant, avait trop d'ambitions pour faire correctement son travail. Bien sûr son sens de la stratégie était très aiguisé et ses tactiques souvent avisées mais son caractère l'empêchait de remplir son devoir au maximum de ses capacités.

"Qu'avez vous à me dire Tristein?"

lança Valerian sans même se retourner vers son interlocuteur ou bien lever les yeux du rapport qu'il était en train de décortiquer. Le conseiller militaire sursauta légèrement en entendant son nom. Il avait horreur de cet espèce de don qu'avait le Fils de Dinak à le reconnaître sans même lui accorder un regard. Cet homme ne lui plaisait guère de toute manière. Il ne savait jamais prendre de distance par rapport à ses ordres et manquait, à son sens, cruellement d'imagination. Tristein savait que sa requête devrait être formulée subtilement s'il voulait réussir à avoir l'aval du régent provisoire de Criméa.

"J'ai là plusieurs rapports que je dois vous soumettre..."

commença le conseiller d'une voix claire et assurée.

"Faîtes, mon cher, faîtes..."

lui répondit distraitement Valerian sans lever les yeux de son rapport. Tristein serra légèrement les poings. Il abhorrait la façon qu'avait ce blanc bec de l'ignorer. Cela dit cela pouvait en l'occurrence lui servir. Un minimum d'inattention de la part du Fils de Dinak et sa proposition serait acceptée.

"Et bien tout d'abord je dois vous informer que le sieur Korly qui avait en charge la surveillance de la frontière Alsarienne aux abords du lac Balassy est malheureusement décédé..."

"Circonstances de la mort?"

trancha net Valerian qui semblait pourtant toujours aussi absorbé par sa feuille de parchemin.

"Inconnues pour le moment mais il est probable qu'Alsaria y soit pour quelque chose..."

"Avez vous la moindre preuve ou s'agit il de suppositions, Tristein?"

"Hé bien..."

"Je vois... Envoyez le sieur Linus le remplacer. Qu'il mène son enquête de manière approfondie, de simples suppositions ne suffisent pas, il me faut des faits! Me suis je bien fait comprendre, Tristein?"

le coupa une nouvelle fois Valerian sèchement. Tristein du se retenir de lui renvoyer une remarque acerbe. Ce n'était surtout pas le moment de le tirer de ses précieux documents.

"Bien, il en sera fait ainsi. Puis je vous suggérer de faire accompagner le sieur Linus du commandant Cisel et de ses troupes? Leur présence accélérerait l'enquête et permettrait de renforcer notre contrôle sur la région..."

A cette question, Valerian posa enfin le rapport qu'il lisait et se tourna pour la première fois les yeux vers Tristein. Son regard semblait plus froid que l'acier d'une lame.

"Requête rejetée..."

rétorqua t il d'une voix sans appel.

"Mais ce serait de la folie de..."

"Dois je vous rappeler que les instructions du seigneur Azyrith sont de n'envoyer aucun renfort supplémentaire pour le moment dans cette région? Seriez vous en train de discuter les ordres de notre souverain, Tristein?"

le coupa une nouvelle fois Valerian, glacial. Tristein se raidit. Ce maudit enquiquineur n'avait apparemment pas été assez occupé par sa lecture pour laisser passer sa proposition.

"Bien sûr que non...Mais notre roi ignore les récents développements et, sauf votre respect, je ne pense pas que vous soyez à même de juger de l'ampleur de la situation."

hasarda le conseiller militaire. Après tout peut être arriverait il tout de même à imposer sa conception de la stratégie face à ce maudit gêneur.

"Mesurez vos paroles Tristein! N'oubliez pas que je suis les yeux, les oreilles et la main exécutrice du seigneur Azyrith en son absence. Cette main qui commence d'ailleurs à me démanger devant pareille insolence!"

siffla Valerian, menaçant. Tristein se mit à blêmir face à la colère du Fils de Dinak. Il avait lors d'un instant oublié combien les plus proches serviteurs du roi pouvaient être dangereux. Le conseiller stratégique hocha la tête frénétiquement avant de tourner les talons et de disparaître sans demander son reste. Valerian le regarda s'éloigner avant de se replonger dans la masse de paperasse qui lui faisait face. Il lui fallu quelques instants pour calmer l'irritation qu'avait produite chez lui l'intervention de Tristein. Envoyer des renforts sur la frontière n'aurait fait qu'augmenter la tension avec Alsaria, réveiller l'attention des Mercenaires et découvert les lignes de ravitaillement le long des berges de Balassy. Comment cet imbécile de conseiller avait il pu oublier l'aspect global pour se concentrer uniquement sur la frontière?

Valerian continua à décortiquer des rapports et à recevoir les requêtes et résumés des conseillers tout le reste de la mâtiné. Il ne s'arrêta que pour prendre un repas frugal puis congédia les conseillers, les renvoyant à leurs affaires courantes afin de prendre lui aussi un peu de temps libre. Cela faisait déjà plusieurs jours qu'il assurait l'intendance et une petite pause ne pourrait que lui faire du bien. S'il continuait à ce rythme son efficacité risquait de pâtir de sa fatigue. Il était préférable de s'offrir un après midi de "congés" plutôt que de souffrir d'une baisse générale de rythme.

_______________

Valerian avait quitté l'enceinte du château pour se mêler à la foule de la ville. Hors de la cour du suzerain, rare était ceux qui connaissaient son identité de Fils de Dinak. Il pouvait ainsi passer inaperçu sans même avoir à se déguiser. En effet, Valerian, en temps que serviteur privilégié de Dan Azyrith, ne portait ses couleurs qu'en temps de guerre. Le monarque de Dinak préférait en effet que ses plus proches agents se fassent les plus discrets possibles autant vis à vis de ses ennemis que de ses alliés. Les Fils de Dinak étaient ses yeux et ses oreilles que ce soit en Dinak ou au sein des roayumes d'Alsaria et d'Ellendy. La discrétion était primordiale pour leur action.

Le Fils de Dinak erra donc sans but véritable parmi les rues de la capitale, gardant toutefois les oreilles grandes ouvertes. Plus d'un complot avait été déjoué grâce à une phrase surprise à la volée dans les coins les plus reculés qui soient grâce à la seul présence d'un Fils de Dinak sur les lieux. Au bout d'une heure de marche, Valerian entra dans une auberge des bas quartiers. Il s'assit dans un coin de l'établissement, se laissant engloutir par les ombres de la pièce peu éclairée et commenda un verre d'hypocrace. Il sirotait toujours son breuvage quand la porte grinça une nouvelle fois sur ses gonds, laissant apparaître une personne qui attira son regard...

Sujet: Re: Harassantes responsabilités [libre] Mer 2 Sep 2009 - 14:18

Son cheval s’était arrêté en milieu de journée. N’ayant pas spécialement l’intention de le forcer à quoi que ce soit, la jeune femme qui le montait en était descendue et l’avait laissé partir. Etrange comportement, non ? Pour quelqu’un de supposé normal, en tout cas. M’enfin, ce jour-là, il ne pleuvait pas, au moins. Mais au vu du soleil qui brillait radieusement dans le ciel couleur azur, la jeune femme aurait largement préféré un déluge. Le soleil, c’était pas son truc.
Enfin, elle était arrivée à destination. Rabattant sur ses cheveux blancs et ses oreilles pointues le capuchon de soie sombre de sa cape de voyage, la jeune femme descendit la colline où elle avait laissé son cheval d’un pas rapide. Rapide, parce que dans une pente, on peut difficilement se permettre d’aller lentement sans se casser la figure. Lorsque la voyageuse arriva en bas de ladite colline, elle fut rapidement rejointe par un loup au pelage argenté strié de noir, blanc et gris clair. Le loup se léchait les babines, sortant apparemment d’un bon festin. Sans doute un pauvre lapin bien dodu qui aurait mieux fait de rester couché ce matin-là. Secouant doucement la tête en signe de lassitude, Shizuka quitta son compagnon des yeux pour les poser sur la ville qui, mine de rien, était plantée en face d’elle depuis maintenant une bonne dizaine de minutes. Non pas qu’elle soit arrivée là récemment. Ca, c’était ce que Shizuka venait de faire.
Mais passons.

La jeune femme était donc à une vingtaine de mètres de l’entrée principale, à moitié dissimulée par les fourrés bordant le taillis dont Akela venait tout juste d’émerger. Elle se laissa tomber dans l’herbe en observant les allées et venues sur la route qui entrait dans Dinak. Et il y en avait, des allées et venues. Pendant de longues minutes, elle se borna à les observer, avant de se poser enfin une question ma foi assez intéressante.
Au fait, qu’est-ce que je faisais là ?
C’était une des caractéristiques principales de Shizuka que de passer son temps à oublier la plupart des choses qu’elle apprenait, ayant trait à son entourage comme à elle-même. En l’occurrence, la jeune Mercenaire venait tout juste de se rappeler que si elle était venue à Dinak, il devait bien avoir une raison et que cette raison, eh bien, elle l’avait oubliée. Pensive, la jeune fille répéta sa question au loup qui était demeuré assis à coté d’elle, lequel secoua doucement la tête avec un gémissement plaintif.
Cherchant – pour une fois ! – à faire un effort pour se souvenir de la mission qui l’avait envoyée ici, Shizuka se mit à triturer l’anneau de métal qu’elle portait attaché à une chaîne autour de son cou – au lieu de le porter au doigt, comme tout le monde !
Rien à faire : impossible de se remémorer quoi que ce soit quant à la raison de sa présence ici.
Au bout d’une petite demi-heure de réflexion, la jeune fille finit par hausser les épaules et se relever. De toute façon, maintenant qu’elle y était, le mieux était tout de même d’entrer en ville et de voir après. Peut-être qu’elle se remémorerait son but en chemin. Ayant attendu patiemment, Akela suivit l’exemple de sa maîtresse et se releva, mais cette dernière lui fit « non » de la tête. Son expérience – hum – lui avait appris – avec renfort de hurlement de la part d’autrui – qu’un loup dans une ville n’était pas propre à rassurer les habitants. En fait, le mieux qui pouvait arriver à ce moment-là, c’était de se faire virer à coup de fourche dans les villages et d’épées par les gardes dans les grandes villes. Et vous aviez beau prétendre que ce n’était qu’un gros chien, bizarrement, ça ne marchait jamais.
Enfin.

Donc, Shizuka se mit en route seule tandis que son ami à quatre pattes partait de son coté – sans doute faire la peau à une pauvre petite bête sans défense. La jeune fille pénétra sans encombre dans la ville après avoir rangé sa chaîne dans son col pour la dissimuler. Une fois à l’intérieur même de Dinak, l’elfe se fraya un chemin dans les rues bondées. C’était jour de marché, visiblement. Ou pas. Quoiqu’il en soit, Shizuka préférait de loin les ruelles sombres et silencieuses. Et tant pis si elles étaient mal famées. De toute manière, même si elle n’en avait pas l’air, la jeune femme était parfaitement capable de se défendre ; invisible sous sa cape de voyage, un long fourreau pendait à sa ceinture, et le truc qui était dedans était du genre à faire très mal quand il était bien utilisé.
Gagnant lesdites ruelles donnant sur les bas quartiers de Dinak, Shizuka se déplaça de manière assez habile pour gagner un lieu plus fréquenté sans se faire détrousser au coin d’une rue. Casser la figure à un pickpocket était un moyen assez peu efficace de passer inaperçu. En arrivant près d’une taverne, Shizuka se fit la réflexion – ce qui méritait un bonus – que son habileté à se repérer dans ce dédale de ruelles suggérait que la jeune Mercenaire était déjà passée par là, et plus d’une fois. Aux prises avec cette nouvelle pensée, la jeune femme s’arrêta pendant dix minutes en face de la taverne, avant de se rappeler qu’en effet, il y avait eu une période où elle passait souvent à Dinak. Etrange, non ? Non, pas tant que ça. Après un haussement d’épaules, Shizuka s’avança de quelques pas, semblant ne pas remarquer la présence dans son dos d’un groupe de trois hommes qui la fixaient bizarrement, et poussa la porte de la taverne.

L’intérieur était comme celui de toutes les tavernes, en un peu plus mal famé, sans doute. Dans un subit moment de réflexion, Shizuka s’était souvenue d’une des tactiques de repérages des lieux et de récupérations de rumeurs colportées par des gens venus boire et manger dans une taverne, justement. Un ivrogne bien informé était toujours plus bavard une chope à la main. Enfin, vu que la jeune fille ne se rappelait toujours pas ce qui l’amenait ici, il était peu probable qu’elle cherchât à soutirer des informations à qui que ce soit mais sait-on jamais... Et puis, un verre d’hydromel après un voyage n’était pas forcément contre-indiqué, n’est-ce pas ?
Ceci bien en tête pendant une demi-seconde, la Mercenaire fit rapidement et dés son entrée dans la salle un tour des lieux d’un regard argenté bien entrainé. Il y avait là pas mal d’ouvriers venus prendre leur pause de midi, quelques ivrognes qui passaient leurs journées dans cette salle et deux ou trois personnes un peu plus louches... Dans le genre silencieux et associables. C’était de celles-ci qu’il fallait le plus se méfier. La porte de la taverne se referma derrière Shizuka avec un claquement sinistre, et la jeune fille se fraya un passage entre les tables occupées pour en gagner une au fond de la salle, dans un endroit peu éclairé. Comme à son habitude, sans même ôter son capuchon, l’elfe se cala confortablement sur une chaise, dos au mur de façon à avoir toute la salle dans son champ de vision, et commanda un verre d’un alcool pas trop fort, juste de quoi se mettre un peu de goût dans la bouche.
Deux minutes après son arrivée, deux des trois types qui lui avaient louché dessus à l’entrée de la taverne entrèrent à leur tour et jetèrent un coup d’œil à l’intérieur. Rapides, l’air bien entrainés, ils la repérèrent et se mirent à discuter vivement, toujours plantés devant la porte, en lui jetant de fréquents coups d’œil en coin. Imperturbable, la jeune fille les laissa faire tout en sirotant son verre d’alcool, renversant sa chaise contre le mur afin de caler ses pieds contre le bord de la table d’un air nonchalant. Pendant ce temps, la discussion s’envenimait entre les deux types baraqués et l’un fit un grand geste en direction du coin de la salle où Shizuka se trouvait... Avant d’être brusquement interrompus par le tavernier, un homme de deux mètres trente avec un cou de taureau et des barres d’acier à la place des muscles. Agacé de les voir se disputer sans rien commander et en laissant de surcroît la porte ouverte, le barman les jeta dehors sans autre sommation.
Regardant vaguement par la fenêtre, Shizuka vit les deux empaffés rejoindre leur camarade et se dissimuler dans l’ombre d’une ruelle pour attendre sans bouger.
Attendre quoi ? Bonne question. Reposant son verre sur la table, la jeune fille tritura une de ses longues mèches blanches, la sortant de son capuchon. Elle se demandait combien de temps ils comptaient attendre, comme ça, dehors... Et combien de temps elle-même était disposée à les faire poireauter ainsi.

Sujet: Re: Harassantes responsabilités [libre] Jeu 3 Sep 2009 - 3:02

Il s'agissait d'une jeune femme drapée d'une longue cape à capuchon. Cette dernière jeta un coup d'oeil à la salle avant de s'avancer. A cette occasion Valerian pu saisir l'image de traits fins et délicats, d'une mèche argentée, de deux grands yeux étrangement vides, comme dénués de toute émotion. On aurait dit qu'un voile séparait la jeune femme du monde qui l'entourait comme si elle ne faisait que rêver de ce lieu. Valerian captura un bref instant la vision de ces yeux qui, tels des abysses infinis et mystérieux, semblaient recéler d'étranges secrets. Peut être fut-ce ce simple regard qui éveilla l'intérêt de Valerian à son égard. Cette mystérieuse inconnue était différente de tous les individus qu'avait croisés Valerian ce jour là. Elle avait quelque chose d'indéfinissable, comme une sorte d'aura qui aurait émané d'elle. Le Fils de Dinak eut une impression étrange la concernant, si déconcertante qu'il ne parvint pas à déterminer pourquoi.

La jeune femme se faufila entre les tables venant s'installer elle aussi dans l'ombre, près du mur, à quelques mètres seulement de Valerian. Ne prenant pas même la peine de retirer son capuchon, la jeune femme fit un signe à l'armoire à glace qui tenait lieu de tenancier qui vint prendre sa commande. Ce dernier ne tarda pas à lui ramener une chopine remplie d'un liquide que Valerian ne reconnu pas dans la pénombre. La jeune femme se mit à boire nonchalamment tandis que de son côté, Valerian levait également son verre pour avaler une nouvelle gorgée d'hypocrace. La porte grinça une nouvelle fois en pivotant sur ses gonds alors que deux hommes aux mines patibulaires entraient à leur tour. A la façon dont ils balayèrent les visages des consommateurs du regard, Valerian comprit qu'ils cherchaient quelqu'un. Et ce quelqu'un en question semblait être la jeune femme car, dès qu'ils l'eurent remarquée, les deux individu se mirent à discuter vivement en ne cessant de lui jeter d'insistants regards. La conversation sembla tourner au vinaigre et les voix enflèrent jusqu'à ce que l'ogre qui servait de tavernier ne perde patience et ne les invite expressément à continuer leur petit débat ailleurs que dans son établissement.

Durant tout le temps qu'avait duré ce petit manège, la jeune femme était restée confortablement assise, sans même accorder un regard aux intrus. Elle devait pourtant bien avoir remarqué qu'elle était au centre de leur préoccupations, non? Malgré tout elle agissait comme si de rien était. Les deux hommes auraient pu ne jamais entrer qu'elle n'aurait pas agit différemment. Décidément cette mystérieuse inconnue était bien étrange. Aurait elle seulement réagi si les deux individus, au lieu de discuter, étaient venus jusqu'à sa table, la prendre à parti? Valerian n'en était même pas sûr.

"Des amis à vous?"

demanda t il en s'adressant à elle, espérant une réaction. Il avait désigné ce faisant la porte de la taverne, maintenant refermée pour indiquer qu'il parlait bien des deux individus mis à la porte. Allait il avoir ne serait ce qu'un regard de sa part? Une réponse articulée serait formidable, quand à une phrase construite cela tiendrait plus du miracle... Du moins d'après ce que Valerian pouvait imaginer. Peut être se trompait il après tout...ou peut être pas...

"En tout cas, si vous voulez mon avis, ils vont vous attendre à la sortie. Si ce ne sont pas de vos connaissances, vous feriez mieux de faire attention."

ajouta il après un instant avant de reprendre une gorgée de sa boisson. Il avait conscience que la jeune femme avait attiré les regards par procuration grâce à ses deux "amis" et que lui parler risquait de les attirer sur lui également, mais il n'en avait cure. Après tout dans cette partie de la ville il n'était personne, jamais qu'un visage qui serait bien vite oublié. Les clients de la taverne ne pouvaient évidemment pas avoir la moindre idée de sa véritable identité. S'ils l'avaient su, ils auraient sans nul doute déserté l'établissement de crainte des ennuis qu'un Fils de Dinak pouvait attirer rien qu'en le désirant.

Ignorant donc les autres consommateurs, Valerian centra son attention sur la jeune femme et sur toute trace d'expression qui pourrait passer sur son placide mais néanmoins joli visage. Il se devait d'en découvrir plus sur elle. Elle pouvait n'être qu'une simple jeune femme dégageant un je-ne-sais-quoi de différent des autres, mais elle pouvait aussi être bien plus. Et si c'était le cas, Valerian devait s'assurer qu'elle ne représentait aucun danger pour Criméa, Dinak ou le seigneur Azyrith. Qui sait, peut être avait elle des informations capitales à révéler? Toutefois Valerian ne s'égara guère en suppositions. Il préférait mille fois le concret. Tracer des plans et des hypothèses sur la comète ne servait qu'à faire des erreurs superflues. Seule la pratique donnait les réponses que la théorique posait. Pourquoi donc s'encombrer de la théorique dans ce genre de cas alors?

Sujet: Re: Harassantes responsabilités [libre] Jeu 3 Sep 2009 - 12:53

- Des amis à vous ?

- En tout cas,

si vous voulez mon avis, ils vont vous attendre à la sortie. Si ce ne sont pas de vos connaissances, vous feriez mieux de faire attention.

- Il fait assez chaud ici, non ?

- Ils feraient mieux d’aller voir ailleurs, non ? Ca pourrait devenir dangereux pour eux de rester plantés là à attendre...

- Shizuka Haiiro. Je ne crois pas avoir saisi votre nom... ?

Sujet: Re: Harassantes responsabilités [libre] Ven 4 Sep 2009 - 13:38

La jeune femme tourna vers Valerian les deux abysse insondables qui lui servaient d'yeux et se mit à le dévisager intensément. Valerian n'était pas du genre à détourner les yeux devant le regard d'autrui. Les yeux recélaient souvent des secrets que la langue tentait de cacher. Pourtant dans ceux de cette jeune femme il n'y avait qu'une brume éthérée qui masquait toute émotion et rendait nulle et non avenue toute tentative d'analyse. Il était assez surprenant, voir même oppressant d'être dévisager de la sorte par ces yeux. On aurait dit qu'ils étaient tournés dans sa direction sans même le voir et pourtant Valerian sentait le poids de ce regard. Son visage neutre et impassible rendait l'expérience relativement déstabilisante car il était absolument impossible de déceler où l'analyse de la jeune femme la menait, ce qu'elle pouvait bien penser de lui en le dévisageant de la sorte. A ce niveau là cela ne relevait pas de la performance d'acteur, elle devait être naturellement ainsi. Voilà qui pouvait donner le vertige... Valerian se prit à penser que dans certains villages reculés aux habitants superstitieux cette demoiselle aurait sûrement été accusée de sorcellerie rien qu'à cause de sa façon de regarder les gens.

Ayant vite comprit qu'essayer de percer ce regard était parfaitement vain, Valerian mit à profit ces quelques instants pour chercher dans sa mémoire le moindre rapport qui aurait pu évoquer cette mystérieuse jeune femme. Elle ne passait clairement pas inaperçu, par conséquence peut être avait elle déjà été signalée durant son voyage jusqu'à Criméa. On arrivait pas à la capitale du royaume sans croiser de patrouilles de soldats. L'un d'entre eux avait peut être jugé bon d'en référer aux autorités supérieures... Ce genre d'initiatives basées sur l'instinct étaient souvent probantes bien que rares soient ceux qui osaient prendre le risque de déranger leur hiérarchie pour une simple impression. Malheureusement la recherche de Valerian fut vaine. Rien à propos de cette étrange personne n'était encore remonté jusqu'à lui, pas la moindre information.

C'est alors que la jeune femme choisit enfin de lui répondre. Quoique répondre ne fut certainement pas le terme approprié tant ses paroles s'éloignèrent de la question de Valerian. Voilà qu'elle discutait de la température ambiante! C'était si impromptu que c'en était désarmant. Que vouliez vous répondre à pareille réaction? C'était si inattendu, si cocasse qu'il y avait de quoi en être paralysé. Quelqu'un de normal se serait contenté d'ouvrir grand les yeux et la bouche et de regarder la jeune femme sans comprendre. Valerian, lui, ne pu s'empêcher de laisser échapper un léger éclat de rire. La façon insouciante qu'avait cette jeune femme de traiter son environnement proche avait de quoi faire sourire, il faut bien l'avouer.

"Chaud n'est pas le terme que j'emploierais, mais j'ai l'habitude de vivre par ici alors je me suis sans doute familiarisé avec cette température depuis le temps."

répondit finalement Valerian. Pourquoi? Il ne le savait pas lui même. La remarque de la jeune femme n'attendait sûrement pas de réponse, et pourtant... Après tout c'était une façon comme une autre de nouer le dialogue. Tandis qu'il répondais la jeune femme retira sa capuche d'où s'écoula sa chevelure à la manière de l'eau d'une cascade. Ses oreilles pointues apparurent alors. Une elfe! Valerian s'en était douté mais il tenait là la preuve irréfutable de l'appartenance de la mystérieuse jeune femme à cette ancienne race. Peut être était ce précisément cela qui la rendait si particulière... Elle se mit à distraitement regarder au travers de vitres usées et salies par les intempéries. Elle répondit alors réellement à l'intervention de Valerian. Ce dernier, qui n'attendait déjà plus cette réponse, fut agréablement surpris et assez amusé par ses paroles.

"Sans nul doute. Attendre quelqu'un à l'extérieur d'une taverne n'est pas très sage. Il peut se passer bien des choses dans ces rues et même pire, la personne que l'on attend peut finalement sortir..."

fit Valerian à la jeune femme dont la désinvolture laissait clairement entendre qu'elle ne craignait absolument pas les individus qui avaient fait irruption plus tôt dans la taverne. Valerian commençait à trouver une logique sous-jacente dans le comportement rêveur de l'elfe. Cela prouvait que même si elle ne s'attachait guère au monde qui l'entourait, elle était tout de même capable de raisonner tout à fait rationnellement...bien que ce ne soit clairement pas l'une de ses priorités cela dit...
La jeune femme se présenta tout en invitant Valerian à faire de même. Décidément elle était vraiment surprenante, voilà encore une phrase à laquelle Valerian ne s'était pas attendue.

"Enchanté Shizuka, mon nom est Valerian Arzen."

répondit le Fils de Dinak. Après tout son nom ne représentait rien ici. Personne dans les environs n'était capable de relier son nom à sa fonction au sein de forces de Dan Azyrith. Pourquoi alors prendre la peine de mentir? C'était prendre le risque de faire une erreur pour bien peu de choses.

"Cela vous ennuierait il que je vienne m'installer à votre table? Ce serait plus agréable que de discuter à distance."

ajouta Valerian avec un léger sourire.

Sujet: Re: Harassantes responsabilités [libre] Jeu 10 Sep 2009 - 21:54

- Cela vous ennuierait il que je vienne m'installer à votre table ?

Ce serait plus agréable que de discuter à distance.

- Hmmmmmm... ?

- Non, bien sûr...

- Vous vivez dans cette ville ?

Sujet: Re: Harassantes responsabilités [libre] Mar 22 Sep 2009 - 21:40

On aurait dit que les questions de Valerian mettaient un certain temps avant d'atteindre Shizuka. Au vu du temps de latence entre les questions du Fils de Dinak et les réponses de la jeune elfe, on aurait presque pu penser à une sorte de distorsion temporelle (cela dit fort peu nombreux étaient les esprits qui auraient pu appréhender un concept aussi abstrait et éthéré). Aussi, après un instant de silence et une autre réaction évasive, Shizuka abonda finalement dans le sens du Dinakien. Valerian se leva donc de table, emportant avec lui son verre, et vint s'installer à la table de l'elfe. Cette dernière n'avait cessé de l'observer tandis qu'il venait s'asseoir, comme s'il s'agissait là d'une prouesse peu commune. Sans doute était il rare qu'elle autorisa qui que ce soit à se rapprocher autant d'elle.

"Oui, la plupart du temps, bien qu'il m'arrive régulièrement de voyager."

répondit Valerian à la question de Shizuka. Elle semblait s'intéresser à son interlocuteur finalement, tout comme lui s'intéressait à elle. Toutefois il ne s'agissait là que d'une discussion relativement banale pour le moment. Cela ne dérangeait pas outre mesure Valerian qui se fatiguait parfois des joutes verbales dont les enjeux allaient de l'interrogatoire aux manoeuvres politiques en passant par de purs rapports de force. Cette conversation était par conséquent tout à fait reposante pour le jeune homme qui ne perdait néanmoins pas ses objectifs de vue. Cela dit ses objectifs se résumaient à en apprendre plus sur la jeune femme, ce qu'il était précisément en train de faire avec cette discussion tout à fait innocente.

"Vous n'avez en revanche pas l'air d'être de la région. D'où venez vous?"

lui retourna t il simplement. Ce n'était pas à proprement parler une information cruciale bien qu'elle fut toujours utile. Cela dit, la plupart des gens avaient un large panel d'idées préconçues afin de juger autrui en le réduisant simplement à sa province d'origine. Une attitude profondément stupide hélas fort répandue en ces temps troublés. Valerian n'était pas de ces gens là (il est d'ailleurs évident qu'il n'aurait jamais atteint le rang de Fils de Dinak s'il l'avait été). Aussi privilégiait il le caractère et les objectifs d'autrui pour ses analyses. Cela dit les origines de la jeune femme l'intéressaient tout de même. Si elles n'étaient pas la clef d'une évaluations, elle étaient toujours utiles dans une certaine mesure, ne serait ce que par curiosité personnelle.

"Mais dîtes moi, que fait une charmante demoiselle comme vous à Criméa? Et que pouvaient bien vous vouloir ces rustres?"

rajouta finalement Valerian, ignorant qu'il venait de toucher du doigt le problème de Shizuka, à savoir: se remémorer ses objectifs du moment. La jeune femme était certes étrange mais jamais le Fils de Dinak n'aurait pu imaginer qu'elle ait oublié ce qu'elle était venue faire dans la capitale du royaume de Dan Azyrith. D'ailleurs qui aurait pu imaginer pareille chose? Il n'en restait pas moins que sa question risquait d'embarrasser Shizuka sans même qu'il s'en rende compte.

Inconscient de la portée même de ses questions, Valerian attendait les réponses de Shizuka en espérant qu'elle ne se contenterait pas d'onomatopées ou de réponses sans aucun rapport avec le sujet abordé. Malgré tout il s'attendait à n'importe quoi ou presque de la part de cette excentrique voyageuse. L'absence totale de réponse était même un cas de figure qu'il envisagea un instant en souhaitant qu'elle ne choisisse pas cette option plutôt radicale.

*C'est bien la première fois que je rencontre quelqu'un qui soit une telle énigme pour moi...*

se dit le jeune homme en se rendant compte qu'il ne savait au final pas du tout à quoi s'attendre avec cette elfe aux cheveux d'argent. Etait ce le même genre d'intérêt qui animait le souverain de Dinak quand il devisait avec Maëlanne? Toutes les elfes étaient elles de pareilles énigmes? Voilà qui avait de quoi faire réfléchir.

Sujet: Re: Harassantes responsabilités [libre] Sam 26 Sep 2009 - 13:37

- Vous n'avez en revanche pas l'air d'être de la région.

D'où venez vous ?

- De quelque part, aux environs d’Ellandy...

- La même chose que tous les « rustres » comme vous dites, lorsqu’ils voient une jeune fille leur passer sous le nez dans des quartiers peu et souvent mal fréquentés, je suppose. Mais vous devez mieux connaître la population de Dinak que moi, je pense.

- J’avais un objectif, mais voyez-vous, je l’ai oublié.

Sujet: Re: Harassantes responsabilités [libre] Sam 3 Oct 2009 - 0:52

La jeune femme sembla réfléchir quelques instants avant de donner à Valerian une réponse on ne peut plus évasive. Le Fils de Dinak flaira instantanément le mensonge. La question qu'il avait posée attendait une réponse quasi immédiate, instinctive et automatique, en aucun cas réfléchie. Les gens qui songeaient à ce qu'ils allaient répondre à une question aussi personnelle étaient neuf fois sur dix des menteurs qui mettaient rapidement au point leur version faussée de la réalité. Toutefois Shizuka était une femme si étrange et excentrique que Valerian décida de lui laisser le bénéfice du doute et de ne pas trancher directement en faveur du mensonge. Il était en effet également envisageable que la jeune femme, déconnectée de la réalité comme elle semblait l'être, ait mis un certain temps à interpréter correctement sa question. Cela lui laissait les options suivantes: Soit la jeune femme venait d'un bourg proche de la frontière Ellandyenne (restait il encore à savoir de quel côté) dont le nom soit si peu évocateur qu'il ne servit à rien de le prononcer (à moins que ce ne soit simplement la jeune femme qui l'ait oublié...), soit elle venait de lui mentir pour une obscure raison qu'il lui faudrait éclaircir. Bref, dans les deux cas il n'en avait pas découvert beaucoup plus. Quoi qu'il en soit, son intérêt pour la jeune femme venait d'augmenter d'un cran.

Shizuka répondit alors à sa troisième question en occultant la seconde. Voilà qui devenait de plus en plus intrigant. Pourquoi avait elle donc esquivé cette question en particulier? C'était là une coïncidence trop belle pour être vraie. Les soupçons de Valerian commencèrent à se préciser alors qu'elle parlait des individus qui l'attendaient dehors. Le fait que Shizuka tente de lui cacher quelque chose venait ainsi de passer de "possible" à "probable". Valerian n'en était pas encore certain mais ses doutes étaient de plus en plus ancrés en lui. Toutefois il n'en montra bien évidemment rien du tout. Il se contenta donc d'esquisser un léger sourire qui se voulait amer.

"Je vois de ce dont vous voulez parler... Toutefois, je peux vous assurer que, même si la plupart des rumeurs soutiennent le contraire, il n'y a pas plus de ce genre de tristes individus ici que dans les contrées voisines. Malheureusement beaucoup d'étrangers croient à ces racontars et nous considèrent tous comme des malfrats ou des hors-la-loi..."

répondit le jeune homme en soupirant. Sa réponse n'aurait pu être plus sincère, en effet, lui même déplorait la réputation que son peuple avait au delà des frontières.

"Mais si ce n'est que cela je serais ravi de vous aider à vous débarrasser de ces "rustres" qui vous ennuient."

reprit il avec un peu plus d'entrain, comme s'il tentait de prouver qu'il y avait encore des hommes galants dans la capitale de Dinak. Alors qu'il répondait l'elfe sortit de sous ses vêtements une chaîne au bout de laquelle se trouvait un pendentif avec lequel elle se mit à jouer avant que Valerian n'ait eu le temps de l'identifier. Le Fils de Dinak se sentit frustré de ne pas avoir eu le temps d'examiner ce pendentif. Peut être ce dernier aurait il pu le renseigner sur l'identité de la jeune femme ou sur ses intentions. Shizuka choisit alors finalement de répondre avec un certain retard à sa deuxième question. Si Valerian s'était attendu à beaucoup de choses il n'avait pas envisagé une telle réponse et ne pu retenir un léger rire. La jeune femme aurait oublié ce qu'elle était venue faire dans cette ville? C'était ridicule! Qui aurait pu croire cela? Quoique... Vu le tempérament de la jeune femme il n'était pas impossible que cela puisse être vrai. Valerian décida donc encore une fois de lui accorder le bénéfice du doute.

"Hé bien! Voilà qui est peu commun. Cela doit être frustrant de se trouver à destination en ayant oublié le but du voyage, non? Si vous m'y autorisez, je pourrais peut être vous aider à vous remémorer ce pourquoi vous êtes venue, ou tout du moins essayer. Qu'en dîtes vous?"

répondit il finalement, l'air affable. Si ce qu'elle avait dit était vrai, il pourrait en apprendre plus sur elle et ses intentions en l'aidant. Si elle avait menti alors il aurait tout le loisir de le découvrir. Enfin, si elle refusait son aide, ses soupçons deviendraient une certitude. Quelle que soit la réponse de Shizuka, Valerian en apprendrait plus. Quel était l'intérêt de prendre le risque de parier, à moins que chacune des issues possibles vous soit favorable?

Sujet: Re: Harassantes responsabilités [libre] Mer 7 Oct 2009 - 19:59

- Je vois de ce dont vous voulez parler... Toutefois, je peux vous assurer que, même si la plupart des rumeurs soutiennent le contraire, il n'y a pas plus de ce genre de tristes individus ici que dans les contrées voisines. Malheureusement beaucoup d'étrangers croient à ces racontars et nous considèrent tous comme des malfrats ou des hors-la-loi...

- Loin de moi cette idée.

Vous savez, personnellement, je juge tous les humains de la même manière.

- Hé bien! Voilà qui est peu commun. Cela doit être frustrant de se trouver à destination en ayant oublié le but du voyage, non ? Si vous m'y autorisez, je pourrais peut être vous aider à vous remémorer ce pourquoi vous êtes venue, ou tout du moins essayer. Qu'en dîtes-vous ?

- Vous devez être bien trop occupé pour perdre votre temps à m’aider, non ? Au fait, quelle est votre profession ?

Sujet: Re: Harassantes responsabilités [libre] Dim 11 Oct 2009 - 22:07

La réponse de la jeune elfe fût passablement brusque et dénuée de toute considération pour son pauvre interlocuteur. Valerian ne s'était pas attendu à une telle généralité quasi méprisante dans la bouche de Shizuka. Il en fut assez surpris mais n'en prit pas outrage pour autant. Il fallait bien reconnaître que la plupart des humains ne donnaient pas souvent une très bonne image de leur race. Certains se seraient insurgés face à une telle réplique mais Valerian n'était pas du genre à se vexer facilement. Il espérait juste que les apprioris de la jeune femme n'handicaperait pas trop le reste de leur conversation.

"Oh, vous êtes bien cruelle de me placer au même niveau que ces rustres qui vous attendent dehors..."

déplora t il avec un léger sourire. Il préférait en effet jouer la carte de l'ironie et de l'auto-dérision plutôt que celle de l'indignation ou de l'apitoiement.

La jeune femme cessa soudain de jouer avec son anneau pour le plaquer contre la table de sa main si vite que Valerian n'eu pas la moindre chance de pouvoir enfin apercevoir le bijou métallique. Elle attrapa ensuite son verre et avala une rasade d'hydromel avant de regarder à nouveau Valerian alors qu'un sourire dérangeant naissait sur son doux visage. L'expression de l'elfe était à présent totalement différente de ce qu'elle avait été depuis le début de leur discussion. Elle avait plus que jamais l'air présente, comme si cette étrange détachement qu'elle avait eu depuis le départ venait de s'envoler. Comme ci elle venait de s'éveiller d'un rêve... Son expression devint incroyablement lucide et son sourire indiqua instantanément à Valerian qu'elle avait sûrement saisi ses intentions et qu'elle n'entendait pas se laisser faire. Cela avait presque quelque chose d'effrayant. On aurait presque pu croire qu'avec ses questions le Fils de Dinak avait réveillé une entité nichée au plus profond de l'esprit de l'elfe. Une entité inquiétante et possiblement dangereuse. Quelqu'un de normal aurait très probablement frissonné devant un tel revirement mais Valerian resta de marbre. Ainsi il avait enfin toute l'attention de Shizuka...parfait, il ne lui restait plus qu'à en profiter.

"Allons, je ne vous aurais pas proposé mon aide si je n'avais pas le temps pour cela. Donner une parole que je serais incapable de tenir n'est pas dans mes habitudes. J'ai tout mon temps pour le moment, rassurez vous."

répondit le jeune homme avec un sourire presque carnassier. Shizuka lui lançait un défi, par la présente il le relevait. Il ne se laisserait pas déstabiliser, même par cette elfe au tempérament incernable.

"Je suis faciliteur, ou intermédiaire si vous préférez. Mon travail consiste à négocier des accords à la place de clients qui ne souhaitent pas se déplacer par manque de temps ou par crainte pour leur santé. Cela va des marchands aux nobles sans distinction particulière. Mais en ce moment il semble que personne en ville n'ait besoin de mes services, sauf peut être une ravissante jeune femme à la chevelure d'argent appartenant à la vénérable race des elfes et qui voudrait se souvenir de la raison qui l'amène à Criméa."

ajouta le Fils de Dinak d'une voix douce et sibylline. Il avait endossé tellement de fois cette fausse identité pour voyager incognito dans tout le royaume et même au delà que rien dans le ton qu'il avait employé, dans sa posture ou son expression ne trahissait son mensonge. Il en avait également profité pour ramener sa question à l'ordre du jour. Il n'allait tout de même pas laisser la jeune femme élucider le sujet si facilement. Au fond, peut être commençait il vraiment à s'amuser. La suite promettait d'être savoureuse si Shizuka avait réellement l'intention de se lancer dans une joute verbale.

Sujet: Re: Harassantes responsabilités [libre] Mer 4 Nov 2009 - 1:06

S

A

- Je suis l’apprentie d’une femme qu’on pourrait qualifier... d’informatrice.

Elle connaît la plupart des informations « top secrètes » de Tosya, dans toutes les villes des tous les pays. Des informations parfois dangereuses... c’est pour cela qu’elle a besoin de jeunes gens pour la protéger et aller glaner des infos pour elle. En général, elle nous envoie lorsque des rumeurs commencent à circuler à tel ou tel endroit... nous sommes chargés de les « récupérer » et de les lui ramener. Ensuite, elle les vend à des clients fortunés.

L

[Là, au niveau de l'attente, j'ai fait fort quand même -_-'. La prochaine fois, n'hésite pas à m'"upper" si je tarde trop ^^"]

Sujet: Re: Harassantes responsabilités [libre] Jeu 5 Nov 2009 - 22:35

Voilà que brusquement Shizuka semblait se souvenir de ce qui l'avait amenée à Criméa. Valerian avait il réussi à la pousser dans ses derniers retranchements? Le Fils de Dinak en doutait. Elle disait appartenir à un réseau d'informateurs assez étendu et puissant pour se révéler actif dans les trois royaumes à la fois, le tout dirigé par une seule personne, apparemment une femme. Cette description rendit Valerian perplexe. Comment une organisation d'une telle importance aurait pu lui échapper? Il était hautement improbable, voire même impossible que cette information n'ait pas été découverte plus tôt par les espions de Dinak, surtout si la maîtresse de cette prétendue organisation était du genre à vendre son savoir au plus offrant. La couronne de Dinak aurait sans nul doute fait partie de ses clients si elle avait vraiment existé. Nouveau mensonge donc...
Mais le plus troublant n'était pas là, non. Ce qui dérangeait le plus Valerian c'est que cette description lui rappelait furieusement les manières d'une autre organisation secrète dont l'existence était avérée mais qui ne se contentait pas seulement de collecter des informations. Un mot commença à résonner de façon répétée dans sa tête: Mercenaire.

Si les soupçons de Valerian s'avéraient être vrais alors l'heure était grave. Si les Mercenaires commençaient à infester la capitale c'est que leurs dirigeants, les fameux Dominants, commençaient à déplacer leurs pièces. Avec les tensions actuelles aux frontières, on ne pouvait pas dire que cela soit une excellente nouvelle. Bien sûr, le roi Dan avait prévu quelques surprises au cas où les Mercenaires ne se contenteraient plus de leur place de spectateurs, mais cela n'augurait tout de même rien de bon. Si des troubles venaient à éclater à cause d'eux, les troupes des royaumes voisins risquaient de passer à l'action, et, même avec le placement stratégique des différents Fils de Dinak, le mouvement combiné de ces différentes forces pourrait signifier la fin de la nation encore jeune qu'était Dinak.

"Oh, je vois. Mais dîtes moi, est ce un travail bien rémunéré? Ce genre d'activité pourrait m'intéresser. J'aimerais beaucoup pouvoir obtenir une entrevue avec votre maîtresse. Pourriez vous m'arranger cela, par le plus grand des hasards? Après tout, j'ai peut être des informations qu'elle serait prête à monnayer, ou bien trouverait elle peut être un quelconque bénéfice dans notre association... Dire que je cherchais un moyen d'élargir mes horizons, vous êtes peut être la personnification même de la providence en ce qui me concerne!"

répondit il avec un certain enthousiasme, mais en surveillant néanmoins le niveau de sa voix afin de n'être entendu que de Shizuka. Il continuait ainsi à s'intégrer dans son personnage tout en essayant de confirmer ses doutes. Si l'organisation décrite par Shizuka existait bel et bien, alors celle ci accepterait peut être de l'accompagner jusqu'à cette mystérieuse informatrice, ce qui ne pouvait que se montrer bénéfique pour lui et la couronne. Sinon, il serait fixé et ses soupçons n'en seraient plus forts que jamais. Bien sûr, Valerian aurait aimé avoir une preuve matérielle qui puisse venir confirmer ses doutes mais Shizuka ne semblait pas particulièrement disposée à lui en fournir.

[Pas grave, je sais prendre mon mal en patience. Mais c'est noté, je n'hésiterai pas à t'envoyer un petit mp à l'avenir ^^]

Sujet: Re: Harassantes responsabilités [libre] Sam 7 Nov 2009 - 17:15

- Oh, je vois. Mais dîtes moi, est-ce un travail bien rémunéré ? Ce genre d'activité pourrait m'intéresser. J'aimerais beaucoup pouvoir obtenir une entrevue avec votre maîtresse. Pourriez-vous m'arranger cela, par le plus grand des hasards ? Après tout, j'ai peut être des informations qu'elle serait prête à monnayer, ou bien trouverait elle peut être un quelconque bénéfice dans notre association... Dire que je cherchais un moyen d'élargir mes horizons, vous êtes peut être la personnification même de la providence en ce qui me concerne !

Les paroles du Dinakien déclenchèrent une sirène d’alarme dans la tête de la jeune fille. On appelle ça l’instinct. Pourquoi le jeune homme, soi-disant simple intermédiaire, aurait-il désiré une entrevue avec quelqu’un jouant au niveau international ? Le fait qu’il travaille pour des clients haut placés ne suffisait pas à justifier un tel intérêt. Décidément, Valerian semblait lui cacher quelque chose... l’elfe revînt rapidement sur son impression et reconsidéra la question selon laquelle le Dinakien pourrait être plus haut placé qu’elle ne l’avait cru tout d’abord. Dans ce cas, dissimuler son identité aurait pu lui permettre de glaner des informations sans éveiller – totalement en tout cas – la méfiance de son interlocutrice. Avait-il cru à son mensonge ? Shizuka n’en était pas certaine. Cependant, il était hautement improbable que le jeune homme ait eu des soupçons sur l’existence des Mercenaires tant bien même il serait très proche du roi. Et si c’était cependant le cas ? Quelque chose soufflait à la jeune fille que Valerian était malin, très malin. Elle allait devoir se méfier de ce qu’elle dirait.
Cependant, s’il était – ce serait le meilleur des cas – un des proches de Dan Azyrith, Shizuka avait des chances d’obtenir des informations de grande valeur... le tout était de savoir à quel point Valerian Arzen était haut placé dans la hiérarchie de Dinak.
Pour le moment, il semblait – faisait-il semblant ? – d’être intéressé par les révélations de l’elfe. Celle-ci décida de jouer le jeu. Elle sourit d’un air malicieux.

- Ca paye bien. Ma maîtresse est très prudente par rapport à ses clients, je suis certaine que vous êtes capable de savoir pourquoi. Ses révélations ont une grande valeur, et d’ailleurs, le prix qu’elle demande pour celles-ci est bien supérieur aux moyens des gens normaux... même si cela dépend également de l’utilité de l’information. Pour certaines d’entre elle, même certains nobles ne peuvent pas se permettre de telles dépenses. Quant à ses associés, elle ne les choisit que dans la durée ; en général, elle préfère n’accepter que les offres dont elle peut tirer un bénéfice : par exemple, les demande d’association des hautes sphères du pouvoir. Mais dites-moi, en quoi cela vous intéresse-t-il ?

Shizuka se doutait que ce qui avait mis le jeune homme sur la piste était la soi-disante envergure de l’organisation dont elle parlait. En effet, ce genre de réseau d’informateurs restait rarement secret très longtemps pour les hautes sphères, d’autant plus que leurs dirigeants avaient tendance à appâter ces derniers et à tenter de travailler avec eux... certains y parvenaient, d’autres disparaissaient tout simplement. Ces personnes étaient tout simplement trop dangereuses. L’elfe n’avait pas donné trop d’informations, ce qui pouvait laisser croire qu’elle cachait autre chose – enfin, si le Dinakien croyait à son histoire ; ensuite, tout dépendait de la proximité de ce dernier avec les hautes sphères : se pouvait-il qu’il soit assez proche d’Azyrith pour que ce dernier ait confiance en lui ? La coïncidence semblait trop belle. L’elfe effleura de ses doigts non gantés – l’autre main était toujours refermée sur le pendentif – le bord de son verre maintenant vide. Puis, elle sourit à nouveau, l’air angélique.

- En attendant, peut-être pourriez-vous m’aider à retrouver ce que j’étais venue chercher à Criméa... Je suis certaine que vous devez connaître quelques rumeurs ou informations que le peuple colporte ou même d’autres qu’il ne connaît pas... Qui sait, si vos informations ont de la valeur et m’aident de plus à retrouver mon but initial, peut-être ma maîtresse acceptera-t-elle de vous recevoir... je pourrais vous faire sauter les étapes ennuyeuses de la procédure, qui se traduisent par une attente longue et ennuyeuse ; ma maîtresse m’aime bien, je suis à son service depuis longtemps.

La jeune Mercenaire jeta un coup d’œil par la fenêtre. Le temps s’était couvert, et une fine bruine frappait doucement au carreau. Shizuka ne connaissait pas bien le climat de Dinak, ayant surtout voyagé à Ellandy et un peu à Alsaria. Cependant, il lui semblait bien qu’un orage se préparait. Peut-être la pluie ferait-elle déguerpir les trois malotrus planqués dehors, qui sait... la plupart des humains n’étaient pas des êtres patients.

Sujet: Re: Harassantes responsabilités [libre] Sam 14 Nov 2009 - 0:46

Shizuka ne s'était pas démontée, bien au contraire. Elle s'accrochait à sa description de ce qui n'était très certainement qu'une organisation fantôme, fournissant de plus en plus de détail concernant son fonctionnement afin de rendre le tout crédible. Valerian n'était pas dupe, mais le fait qu'elle aille si loin laissait à penser qu'elle serait au moins capable de lui présenter une façade de cette prétendue organisation. Façade assez bien conçue pour duper quelqu'un de moins bien informé. Sans cela rajouter une couche à son discours n'aurait eu aucun sens. Le Fils de Dinak nageait en eaux troubles: à quel point le mensonge de l'elfe était il étoffé? L'avait elle percé à jour? Ou du moins avait elle réalisé qu'il ne la croyait pas vraiment? Et si oui, n'était elle pas en train de l'attirer dans un piège? La jeune femme s'était montrée bien plus retorse qu'elle n'en avait l'air et il était fort possible qu'elle cherchât elle même à découvrir l'identité et le but de Valerian. Une manoeuvre réussie et le dinakien pourrait en apprendre plus sur cette mystérieuse jeune femme et son but, un pas de travers et c'est elle qui le démasquait. La partie était plus tendue qu'il n'y paraissait et Valerian sentit qu'il n'avait pas le droit à l'erreur. Cette Shizuka aurait fait un malheur dans une cour royale. Elle n'aurait pas dépareillé dans au milieu de la noblesse, des intrigues et des faux semblants.

"En quoi cela m'intéresse t il? Allons, ne me dîtes pas que vous ne l'avez pas compris vous même! Mon métier de faciliteur est plutôt rentable, mais j'ai plus d'ambition que cela. Je ne saurais m'en contenter quand l'opportunité de traiter avec une organisation si influente se présente. Je suis sûr que votre maîtresse saura également tirer profit de cette situation. Après tout en tant qu'intermédiaire on développe des contacts dans la noblesse, et l'on apprend certaines choses..."

expliqua Valerian pour se donner de la contenance. Il fallait se montrer méfiant. Shizuka venait subtilement d'essayer de le pousser à révéler sa connexion avec les hautes sphères du pouvoir. Valerian s'était contenté de rester vague afin de ne confirmer, ni d'infirmer les soupçons de la jeune femme. Il devait conserver son intérêt mais tout de même pas dévoiler sa véritable influence. Par chance Shizuka revint d'elle même sur le sujet de sa propre occupation à Criméa. Par chance? Non, rien n'était moins sûr! Elle devait vouloir en venir quelque part, mais où? Valerian considéra ce revirement avec une légère inquiétude. Après avoir à plusieurs reprise éludé la question, voilà qu'elle y revenait d'elle même. Bien sûr c'était une occasion d'en apprendre plus, mais cela dissimulait très certainement autre chose. Le pire dans tout cela c'est que Valerian n'avait pas d'autre choix que d'accepter sa proposition, à la fois pour protéger sa couverture et pour atteindre son véritable objectif. Cette situation ne lui était certes pas défavorable, mais il n'appréciait pas vraiment le sentiment d'avoir été contraint à une réponse. Il ne devait pas la laisser le manipuler!

"N'est ce pas merveilleux que ne intérêts concordent ainsi? Je serais ravi de pouvoir vous aider. Surtout si vous me promettez d'intercéder en ma faveur. Je l'aurais fait de bon coeur, mais une telle offre ne se refuse assurément pas."

répondit il cordialement, le sourire au lèvres. Intérieurement il ne souriait plus. Il n'était pas non plus irrité. Il ne faisait que se concentrer. Il ne devait plus prendre Shizuka à la légère, elle venait de le lui prouver amèrement et il n'avait aucune envie que cela recommence. Il ne voulait pas non plus devoir user de la force pour la constituer prisonnière et l'interroger. Il y avait bien plus à gagner à tenter de remonter la filière, si filière il y avait. La subtilité permettait souvent d'obtenir ce que la violence ne faisait qu'enfouir. Valerian n'aimait pas les interrogatoires et abhorrait plus encore la torture. Il n'y avait aucun honneur à cela! Cela allait profondément à l'encontre des valeurs qu'il défendait. Son devoir était de protéger Dinak, de consolider son influence et ses frontières, mais il était hors de question que cela soit sur des fondations de souffrances et de terreur!

Sujet: Re: Harassantes responsabilités [libre] Dim 22 Nov 2009 - 19:57

- En quoi cela m'intéresse t il ? Allons, ne me dites pas que vous ne l'avez pas compris vous-même ! Mon métier de faciliteur est plutôt rentable, mais j'ai plus d'ambition que cela. Je ne saurais m'en contenter quand l'opportunité de traiter avec une organisation si influente se présente. Je suis sûr que votre maîtresse saura également tirer profit de cette situation. Après tout en tant qu'intermédiaire on développe des contacts dans la noblesse, et l'on apprend certaines choses...

L

- N'est ce pas merveilleux que ne intérêts concordent ainsi ? Je serais ravi de pouvoir vous aider. Surtout si vous me promettez d'intercéder en ma faveur. Je l'aurais fait de bon cœur, mais une telle offre ne se refuse assurément pas.

A

- Oui, en effet... merveilleux...

Cependant, il faudra que votre révélation soit intéressante... n’avez-vous pas des informations venant de vos « contacts » sur, par exemple... des évènements inhabituels ? Ou bien des organisations relativement secrètes, que nous pourrions ne pas connaître ?

S

Shizuka appuya son poing gauche contre sa tempe, geste qui trahissait son impatience manifeste. Elle devait être contrariée que Valerian ait marché dans son jeu sans trahir la moindre émotion. Tout comme lui elle semblait rechercher un dénouement rapide et clair aussi vite que possible. La joute devait l'avoir lassée. Valerian lui même commençait à en avoir assez de traiter par faux semblants. Bien sûr aucun d'entre eux ne pouvait exprimer directement ses soupçons, mais leur conversation risquait fort de ne mener nulle part si tous deux restaient retranchés sur leurs positions. La jeune femme reprit la parole, exécutant un nouveau mouvement dans ce qui finissait par furieusement ressembler à une partie d'échec verbale.

"Je dispose bien évidemment d'informations de ce genre sans quoi je n'aurais pas eut le toupet de vous demander de me mettre en contact avec votre maîtresse. Pour autant il s'agit d'informations...sensibles et je préférerais éviter d'aborder ce genre de sujets dans une taverne fusse t elle remplie de poivrots impotents. On n'est jamais trop prudent. Il arrive que les murs aient des oreilles dans cette cité."

répliqua le Fils de Dinak, tout d'abord pour ne pas avoir à donner d'information importante pour appuyer son propos mais aussi pour tenter un coup de bluff. Bien sûr, vu sa position, il connaissait nombre d'informations confidentielles se rapportant au royaume. Cela dit sa position même voulait qu'il les garde secrètes. Il ne pouvait donc pas révéler grand chose à l'elfette, enfin...pas sans devoir la tuer par la suite, extrémité que Valerian aurait voulu éviter. Toutefois rien n'était encore perdu. Il suffisait qu'elle croit qu'il détenait d'intéressants secrets, ce qui en soit était vrai, mais qu'il ne comptait les partager qu'en tête à tête avec elle ou sa prétendue maîtresse. Il serait bien plus simple d'agir sans témoins. Les masques pourraient enfin tomber si seulement il arrivait à discuter réellement seul à seul avec elle.

"Cela dit, je connais quelques coins tranquilles où nous pourrions deviser plus librement, sans craindre de fuites d'information... Qu'en dîtes vous?"

demanda t il espérant l'attirer à l'extérieur de la taverne. Il se souvint alors des gorilles qui étaient entrés à la suite de la jeune femme. S'ils étaient encore là quand tous deux sortiraient, bien grand mal leur en prendrait... De toute façon, Valerian devrait les retrouver pour leur poser quelques questions à propos de leur charmante cible. Bien sûr cela viendrait dans un deuxième temps, si jamais il lui restait encore des points à éclaircir après leur entrevue.

"Cela m'étonnerait que vos poursuivants tentent de s'en prendre à vous si vous êtes accompagnée. Et s'ils tentent le coup tout de même, je pense que nous serons parfaitement à même de les recevoir. Il n'y a donc pas d'inquiétude à avoir de ce côté, n'est ce pas?"

renchérit il pour achever de la convaincre. Bien entendu, il savait pertinemment que ces hommes ne représentaient pas la moindre menace pour lui, même seul. Il se doutait de plus que Shizuka n'aurait pas eu besoin d'aide non plus face à eux, mais il fallait bien sauver les apparences une fois de plus. Tant qu'ils ne seraient pas seuls, il allait falloir continuer leur petit jeu.

S

Cela m'étonnerait que vos poursuivants tentent de s'en prendre à vous si vous êtes accompagnée. Et s'ils tentent le coup tout de même, je pense que nous serons parfaitement à même de les recevoir. Il n'y a donc pas d'inquiétude à avoir de ce côté, n'est ce pas ?

Non, bien sûr. Venez donc, dans ce cas.

[Désolée pour la longueur, mais j'ai vraiment plus d'idées sur la conversation TT]

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