Tosya
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 Un jour particulier

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MessageSujet: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeMar 30 Déc 2008 - 1:58

Evan s’étira longuement avant d’attraper le pendentif de sa mère. Il ne supportait pas de l’enlever, de peur qu’il soit dérobé certainement. Il ferma les yeux, se remémorant quelques souvenirs. Parmi toutes ses pensées, il se rappela de la dernière image de sa sœur. Il la tenait dans ses bras, elle était inconsciente. Déjà morte. C’était ironique mais il ne l’avait jamais trouvé aussi belle qu’en cet instant. Ses longs cheveux bruns tombaient en cascade sur le corps du jeune homme alors que ses pupilles marron étaient recouvertes par ses paupières. Evan sentit sa vision s’embuer et secoua la tête. Il déposa avec précaution le bijou autour de son cou, attrapa les deux épées rangées près de lui et sortit du taudis qui lui servait de logement.

Il s’aventura dans une première ruelle. En le voyant, un habitant fit demi-tour, un second porta hâtivement la main à sa bourse. Evan soupira et poursuivit sa route. Il croisa quelques gamins des rues, tout comme lui. Une bande de jeunes voleurs qu’Evan détestaient depuis toujours. Ils n’avaient aucuns scrupules à agresser pour s’emparer des biens. Certes Evan détroussait jour après jour les habitants des bas quartiers de Criméa, certes il les haïssait tous, cependant jamais il n’avait fait preuve de violence envers eux, à moins d'y être contraint… Le jeune homme s’avança d’un air indifférent, ignorant les railleries. Il s’arrêta lorsqu’un garçon un peu plus âgé que lui s’interposa entre lui et la rue qu’il s’apprêtait à rejoindre.


- Ce cher Evan ! T’aurais pas quelques piécettes pour dépanner tes amis ? déclara-t-il d'une voix arrogante.

Evan resta de marbre. Il se contenta de souffler, le regard dans le vague.

- Et si tu t’écartais ?

L’adolescent l’attrapa et le jeta au sol. Evan se releva douloureusement et essuya sa tunique. Tous attendaient une réaction, ils n’espéraient qu’une chose: qu’il se rebelle. Mais il ne fit rien. Il reprit son chemin, ignorant les insultes lancées dans son dos. Il n’était pas d’humeur à se battre. Pas aujourd’hui. C’était un jour particulier.

C’était le jour du marché. Le marché était l’opportunité pour le jeune homme d’acquérir aisément des vivres. Il fit quelques pas, suivant le flux des passants et s'immisça dans la foule. Il passa la main dans une giberne et en tira subtilement une pomme qu’il glissa dans sa poche. Alors qu’il déambulait au travers des acheteurs, tous se méfiaient de lui. Plus les mois passaient, plus voler devenaient dur. Evan croisa un garde. Celui-ci lui attrapa son bras d’une poigne de fer et grogna :


- Le moindre geste suspect, la moindre main qui traîne et tu auras affaire à moi !

Evan se dégagea brusquement et se dirigea vers son lieu favori, l’endroit où il passait presque tout son temps. Il escalada en quelques sauts le mur d’une ancienne église aujourd’hui délabrée et s’assit sur son toit, les jambes dans le vide. Il prit sa pomme et qu'il mordit à pleine dent et fit le tour des quartiers du regard. Tous le fixaient. Discrètement certes, mais ils l’épiaient. Evan pouvait reconnaître ce regard dédaigneux qu’il affrontait jour après jour. La colère montait en lui. Habituellement, il serait descendu, et serait aller dérober quelques bourses pour se venger. Mais aujourd’hui il ne ferait rien. Aujourd’hui était un jour particulier mais il était seul. Aujourd’hui c’était son dix-septième anniversaire.
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Thalys Answald
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeMar 30 Déc 2008 - 23:21

Un si long voyage...

Thalys était épuisée. On lui avait conseillé la ville de Criméa, il était évident qu'elle y trouverait plus d'informations à glaner au sujet des politiques actuelles du royaume de Dinak que nulle part ailleurs.
Puis ce serait également l'occasion de se fournir en herbes, certes chères, mais rares à Tosya, ainsi qu'en nourriture.
Elle avait beau ne pas aimer les cohues des rues emplies de vie, elle n'avait pas le choix. Les discussions volées en se fondant discrètement dans la foule étaient les meilleures sources que l'on puisse trouver.

Elle avait cependant plus envie de s'arrêter à une auberge et de se reposer pour le moment.

La jeune femme marchait lentement, son capuchon recouvrant son visage, cherchant ici et là une auberge correcte. Elle avait tellement envie de dormir dans un lit après tant de semaines à marcher et à coucher à la belle étoile sur de l'herbe froide, humide, et une terre dure.

Cependant elle était soucieuse. La mercenaire avait beau avoir certaines capacités hors normes pour le commun des mortels, elle n'en était pas moins une femme, et face à quelqu'un de trop entraîné et au physique plus imposant... Elle s'inquiétait donc de son cheminement solitaire... Elle espérait ne pas avoir à tomber sur quelque seigneur malveillant ou même pire, sur le roi de Dinak... Il fallait donc à tout prix qu'elle cache ce qu'elle cherchait. Pas un mot, à personne. Ne faire confiance à quiconque. N'accorder crédit à rien, se faire passer pour un simple voyageur, comme elle l'avait toujours fait.
La donne était cependant différente. La paix avait beau être officielle, elle savait que dans l'ombre certaines choses se tramaient, ici, à Dinak.
Elle n'était pas dupe. Comment un seigneur qui a pris un royaume de force pouvait-il bien vouloir rester en paix avec les autres? Quand bien même sa sœur était la reine d'Alsaria, il n'en était pas moins un être qui allait sûrement devenir des plus abjects...
Il devait y avoir bien des choses qui se susurraient et se chuchotaient, choses malveillantes et malsaines, manigances et trahisons. La seule chose qu'elle voulait c'était mettre à jour ce qu'elle trouverait, ce qui se complotait, pour pouvoir déclencher une guerre officielle et laisser libre cour aux mercenaires qui n'attendaient que de défaire le mal régnant ici.

Elle décida de s'arrêter quelques minutes sur un banc poussiéreux au bois abimé accolé à une façade. Elle réfléchissait... Pour le moment, elle voulait juste entendre un (ou pourquoi pas plusieurs) "à l'aide j'ai besoin d'un médecin" pour pouvoir ne pas dépenser son argent de côté juste pour l'auberge, sa nourriture et ses plantes.

Enfin peut importe... Si quelqu'un avait besoin d'un médecin ou d'un apothicaire d'urgence, il crierait et elle courrait aussi vite qu'elle pourrait pour être la première arrivée. On défend toujours sa part du gâteau après tout.

Elle se releva, puis reparti déambuler à la recherche d'une auberge, d'informations, de ci, de ça. Emmitouflée dans son énorme cape-capuchon, elle ne pouvait être plus à l'aise. Si elle voulait rester discrète, elle avait surtout horreur qu'on la regarde. Allez savoir pourquoi...
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeMer 31 Déc 2008 - 1:49

Du haut de son perchoir, Evan épiait les moindres faits et gestes des habitants des bas quartiers. A la moindre opportunité, il s’élancerait. Anniversaire ou pas, il avait plus que besoin de nourriture. Malgré la pomme qu’il venait d’engloutir, son ventre criait toujours famine. D’un œil expert et habitué, il explora les rues les plus proches du regard. La monotonie du quotidien se reflétait au travers de n’importe lequel des habitants. Après leurs piètres achats, ils se contenteraient de rentrer chez eux. C’est à ce moment là qu’il devait agir ! Il repéra quelques cibles potentielles et sauta du toit où il se trouvait. Il crocheta d’un geste bref et précis une paroi avant de se laisser glisser jusqu’au sol. Après s’être réceptionné, il réajusta sa tunique et se remit en route.

Il s’apprêtait à pénétrer de nouveau dans le marché. Le tout était de réussir son entrée. Ne pas se faire remarquer, tout était une question de discrétion. Il disparut au milieu des passants, visitant les gibernes les plus exposées. Il parvint ainsi à dérober une bourse, moyennement remplie ainsi que quelques fruits, plus ou moins mûrs. Sa main se déplaçait, invisible. Du moins, il le pensait. Alors qu’il envisageait de dépouiller une nouvelle victime, son bras fut intercepté. Il reconnut le garde précédemment rencontré et maudit son manque de vigilance. Il sentit un bras fouillé ses vêtements et quelques secondes plus tard, les précieux fruits qu’il avait tant peiné à rassembler s’éparpillèrent sur le sol. La bourse rejoignit finalement les ripailles dans un bruit sourd et le garde s’empressa de la ramasser, sans relâcher sa pression sur le poignet du jeune homme.


- Je pensais pourtant avoir été clair, s’exclama le soldat d’un ton ferme.

Evan le toisa d’un regard détestable, toute sa haine se lisait au travers de ses pupilles. Il cracha au visage du garde en espérant que cela suffise à le faire lâcher prise. Malheureusement, son geste ne fit que raffermir l’emprise de l’homme sur lui. Le jeune homme ferma les yeux, conscient de ce qui l’attendait. Il ne vit pas la gifle du garde s’abattre sur sa joue mais en sentit la douleur. Il s’écroula sur le sol alors que l’homme en armure s’éloignait, ignorant l’adolescent qui gisait au sol. Ce dernier se releva lentement. Aucun habitant ne s’était avancé afin de l’aider mais il n’en attendait pas moins. Il se savait détester de tous. Cela lui tira un triste sourire.
Il guetta les passants autour de lui. Tous ceux qui croisaient son regard baissaient piteusement la tête.


- Qu’avez-vous tous ? hurla-t-il de vive voix, tournant sur lui-même.

Il se jeta sur le passant le plus proche et l’attrapa par le col. Il se rapprocha de lui et murmura d’une voix antipathique :


- Regarde-moi ! Pourquoi m’ignorez-vous tous ?

Silencieux, l’homme évitait soigneusement son regard et détournait la tête, autant que l’emprise d’Evan le lui permettait.

- Réponds-moi
! rugit-il avant de lâcher l’homme et de s’éloigner de vive allure, ignorant la foule qu’il avait rassemblé.

Evan traversa quelques ruelles prestement, sentant son sang bouillir et la colère monter en lui. Chacun de ses pas était lourd. De son allure dépitée il réalisa que la matinée n’avait point été fructueuse. Ses seules prises de la journée s’étaient vues disparaitre après l’intervention d’un maudit garde. Evan soupira lorsqu’il aperçut un vieillard face à lui. L’homme était emmitouflé dans une cape. Le jeune homme sourit, c’était une cible facile. Finalement, peut-être aurait-il de quoi se nourrir ce soir… Il rattrapa le vieil homme aisément, se faufilant au milieu des passants. Lorsqu’il fut assez proche, il tendit son bras. Un geste millimétré, l'homme n’aurait pas le temps de réagir. Un fin sourire étira son visage alors qu’il touchait au but.
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeMer 31 Déc 2008 - 2:28

Thalys se faufilait, non sans mal dans la foule. Ah ces gens, nom d'un chien ! Il grouillaient comme des insectes, allant et venant, vaquant aux petites occupations de leur vie simple...

Une vie simple?
Elle ne saurait jamais ce que c'est. Mais que vaut-il mieux? Vivre tranquillement sans but si ce n'est survivre? Ou vivre l'aventure de toute une vie?
Elle ne cherchait pas à réfléchir à tout ça, elle avait choisi sa voie il y a quelques années, lorsqu'elle parti avec Calim.

Elle se faisait bousculer par certains trop pressés, ou trop distraits, et rageait, bouillonnait d'envie de les faire tomber en tendant une jambe discrète devant leur pieds... Mais s'abstint...
Elle regardait autour d'elle, toujours à la recherche d'une enseigne... pas trop crasseuse...

Elle eu d'un coup la malsaine impression d'être observée, ou même suivie. Un instinct peut être paranoïaque mais surtout très propre à la gent féminine...

Cela ne manqua pas. Elle senti d'un coup une légère brise souffler sur sa cape au niveau de ses hanches.
Elle lança le bras comme d'un réflexe, et attrapa d'un geste vif ce qui semblait être un poignet.
Elle grinça des dents et pensa en une fraction de seconde:

"Oh le sale...!!!"

Accompagnant son geste elle se retourna et lança sa jambe vers le haut pour frapper en ne lâchant prise.
Thalys lui fit un croche-patte (elle avait tellement eu envie d'en mettre à certains passants) le faisant lourdement tomber à terre. La chute provoqua un bruit sourd et étouffé puis, avec célérité elle posa son genou sur le plexus du malheureux pour l'empêcher de se débattre en gênant sa respiration, tout en collant la pointe de sa dague sur sa gorge.

Elle entendit autour d'elle s'écarter la foule, puis un attroupement et des rires mesquins.

Un homme cria de loin :

"Tu l'as pas volée celle là, depuis le temps bâtard !!"

Une grosse bonne femme ricana :
"Ouais, faites lui la peau !!! C'est qu'un sale voleur !!!"

Thalys tourna la tête vers ces derniers, relativement près l'un de l'autre et dit bien fort de sa voix légèrement grave:


"FERMEZ-LA BANDE D'ABRUTIS, JE NE VOUS AI RIEN DEMANDÉ ! SI VOUS NE DÉGAGEZ PAS D'ICI DEUX SECONDES JE VOUS TRANCHE EN RONDELLES ÉGALEMENT, CE N'EST PAS UN SPECTACLE POUR DE VULGAIRES PAYSANS."

Elle senti les regards médusés de certains, choqués du fait que la personne qui ai mis à mal un voleur de bas étage soit une femme... Et sûrement gênés de sa façon de parler à leur égard.
Après tout, Thalys aimait autant les mouvements de masse que le roi de Dinak...

D'un coup elle se dit, en écrasant encore plus fort et en menaçant la larve sous son genou:

"Nom d'un chien... Et dire que je voulais rester discrète..."

Elle releva légèrement son capuchon de sorte à ce que la foule ne voit pas son visage et regarda le jeune homme aux cheveux blancs dans les yeux :

"Sale vermine, je vais te dépecer, misérable! Nous sommes en spectacle par ta faute! Qu'essayais-tu de faire?"


Dernière édition par Thalys Answald le Ven 2 Jan 2009 - 18:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeMer 31 Déc 2008 - 3:44

Evan s’apprêtait à dépouiller une nouvelle victime. Tout se passait pour le mieux lorsque son geste fut interrompu.

*C’est impossible !* songea-t-il. *Personne ne peut réagir aussi vite…*

Il essaya de se dégager mais la prise du vieillard était trop robuste pour qu’il puisse la briser. Il se demanda comment une personne âgée pouvait réagir avec de tels reflexes mais elle ne lui laissa pas le temps de réfléchir. Evan eut juste le temps de voir le coup de pied que s’apprêtait à lui donner l’inconnu pour l’éviter de justesse. Malheureusement pour lui, l’homme tenait toujours fermement son poignet et celui-ci se tordit sauvagement lorsque le jeune homme esquiva. Son esquive lui fit perdre son équilibre et lorsque son adversaire lui fit un croche-patte il ne put absolument rien faire et s’effondra lourdement au sol. La chute avait été lourde, il en eut le souffle coupé.

Evan ne pouvait que constater. Son corps ne parvenait pas à suivre les gestes de l’inconnu. Alors qu’il envisageait de se lever, un genou se dressa sur son torse, l’immobilisant au sol et l’empêchant par la même occasion de respirer. Alors qu’il suffoquait, peinant pour respirer, il entendit les railleries et les moqueries des habitants. Ce n’était plus de la colère ou de la haine qu’il ressentit alors mais un profond sentiment de honte, sa fierté était meurtrie.


- Fermez-là, souffla-t-il alors qu’il peinait à reprendre son souffle.

Lorsque la personne qui le maintenait au sol s’adressa aux spectateurs, il remarqua enfin. L’inconnu qu’il avait pris pour un vieillard était en réalité une jeune femme.

*Je me suis fait maîtrisé par une femme*, pensa-t-il, ignorant si il devait en avoir honte.

Finalement, il eut une pensée admirative pour la jeune femme, se souvenant avec quelle dextérité elle avait stoppé son bras. Apparemment, elle détestait la foule au moins autant que lui et après avoir menacé deux paysans elle appuya un peu plus son genoux sur le poitrail du jeune homme, le privant presque totalement d’air. Evan voulut lever son bras droit pour se dégager mais le moindre geste lui tirait une douleur aigue de son poignet. Il appuya son autre main sur la jambe de l’inconnue et tentant désespérément de lui faire détendre son étreinte. Toutefois, il ne doutait pas qu’elle avait parfaitement dosé son appui et qu’elle ne le laisserait pas la repousser. Elle semblait être une combattante émérite bien que le jeune voleur n’avait eu qu’une courte démonstration de ses talents. Alors qu’elle réajustait sa capuche et le regardait dans les yeux, l'expression d'Evan se figea. Il pouvait entrevoir son visage. Elle lui ressemblait tant, c’était impossible.


- Amia… murmura-t-il, se rappelant du visage de sa grande sœur.

Il fronça les sourcils. Amia était morte. Ca ne pouvait pas être-t-elle. Pourtant la ressemblance était flagrante.

- J’essayais de te dérober ta bourse…
répondit-il à la question de l'inconnue sans détourner son regard, ignorant ses insultes.

Elle semblait être agacée au plus haut point de cet incident, voire vraiment énervée mais Evan ajouta dans sa plus grande sincérité :


- J’ai besoin d’argent…
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeMer 31 Déc 2008 - 16:31

La réponse du jeune homme énerva au plus Thalys...

"J'ai besoin d'argent"


Et la seule réaction qu'elle pu avoir fut:

"Si tu as besoin d'argent, tu ne connais pas quelque chose qui s'appelle "travailler"?"

Elle relâcha prise et se releva. Après tout, il n'avait pas eu le temps de lui dérober quoi que ce soit.
Irritée tant par les réactions et le mouvement de foule que par le fait qu'on ait essayé de la voler, elle poussa un petit grognement de mécontentement.
Elle attrapa le jeune au col, comme elle l'aurait fait pour un vilain garnement et l'entraîna un peu plus loin, là où la foule ne pourrait pas la voir discuter avec le voleur.
Elle le poussait violemment de sa main pour le faire avancer et lui demanda:

"Pourquoi t'as besoin d'argent petit?"

Bien que plus grand qu'elle, elle marquait la différence d'âge par ce mot qu'elle savait vexant. Elle renchérit:

"Tu te rends compte qu'à cause de toi je ne vais plus pouvoir rester tranquille sous mon vêtement? Je n'ai pas envie de faire parler de moi, je veux juste voyager tranquillement. Je vais devoir rester à visage découvert et je n'aime pas que l'on me toise."

La mercenaire était tout sauf contente. Irritée, ennuyée par les circonstances, exaspérée par les gens de la foule, elle tapotait frénétiquement la dague vite rangée dans son fourreau, à sa ceinture.
Elle enleva sa cape et l'entoura autour de la sangle de sa gibecière. Vu que son déguisement de vieux voyageur était compromis, elle devait désormais évoluer à découvert dans Criméa...


"Paradoxal, je vais passer inaperçue sans déguisement maintenant"... pensa-t-elle.

Thalys était d'autant plus soucieuse, heureusement qu'ils n'avaient attiré l'attention d'aucun garde aux alentours, le pire était évité. Ç'aurait été d'autant plus fâcheux qu'ils auraient pu vouloir l'ennuyer vu qu'elle portait des armes...
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeMer 31 Déc 2008 - 18:10

La femme finit tout de même par relâcher la pression sur son poitrail. Evan prit une grande inspiration et sa massa la gorge de sa main valide. Néanmoins elle semblait ne pas en avoir terminé avec lui et l’emmena à l’écart de la foule. D’un certain point de vue, le jeune homme était soulagé de s’éloigner des habitants qu’il haïssant tant mais redoutait de se retrouver seul face à cette cinglée en colère qui n’avait pas hésité à l’insulter et à le piétiner.

"Si tu as besoin d'argent, tu ne connais pas quelque chose qui s'appelle "travailler"?"

La réplique de l’inconnue lui tira un fin sourire, aussi discret qu’éphémère.

- Personne ne veut de moi ici, je pensais pourtant que tu l’avais remarqué, répondit-t-il d’une voix arrogante.

Le tutoiement était venu naturellement. Evan était incapable de montrer du respect envers une autre personne, peu importe son statut ou son rang social. C’était un moyen insolent pour ne pas paraître inférieur, du moins c’est ainsi qu’il le voyait. En entendant la seconde question de la femme, il la toisa d’un regard effronté, l’appellation « petit » l’irritait au plus haut point:

- A ton avis ! grogna-t-il. J’ai faim ! Et la nourriture n’est pas gratuite ici

Sous la colère, elle portait souvent sa main sur la garde de sa dague, trop souvent selon Evan qui n’avait pas oublié de quelle manière elle l’avait menacé avec cette arme, la pointant à quelques centimètres de sa gorge. A cette pensée, il déglutit avec difficulté. Elle retirait sa cape. Il la vit enfin. Il la dévisageait bouche bée, d’un air certainement niais, à la fois stupéfait et choqué.

- Elle lui ressemble tant… murmura-t-il faiblement, pensant tout haut.

Elle semblait un peu plus âgée que sa sœur l’était ce jour là… Amia avait alors dix-neuf ans. Evan se frotta les cheveux, repoussant par la même occasion quelques mèches rebelles. Son visage se raffermit, affichant un sentiment d’arrogance derechef. Il ne voulait pas laisser paraître son trouble à cette inconnue. Vivre dans la rue lui avait appris une chose : ne jamais montrer la moindre faille, la moindre faiblesse aux autres.

Alors que la jeune femme récitait un véritable monologue, expliquant que par sa faute elle allait devoir se montrer sans cape, chose qu’elle déteste, Evan soupira, signe que cela l’indifférait totalement et que ce n’était pas son problème. Il se demandait ce qu’elle allait faire de lui à présent. Allait-elle le laisser partir ? Allait-elle lui demander des comptes pour avoir tenter de la voler ? Il n’en savait rien mais cela l’importait peu.


- Si tu ne veux pas te faire remarquer, je te déconseille de rester en ma compagnie, déclara Evan. J’ai une très mauvaise réputation, ajouta-t-il avec un sourire forcé.

Il pensait qu’ainsi elle l’abandonnerait puisqu’elle n'aimait pas attirer l’attention sur elle. Peut être reprendrait-elle son cheminement, l’oubliant définitivement. Toutefois, au fond de lui et malgré son attitude impudente, il espérait qu’elle ne disparaisse pas ainsi. C’était la première fois qu’il rencontrait une personne intéressante ici, à Criméa.
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeMer 31 Déc 2008 - 20:20

Thalys attendait les réponses qu'elle voulait. Elle avait beau ne pas aimer parler à des inconnus, elle était bien trop curieuse pour laisser ses questionnements en suspend.
Le garçon dit enfin d'un ton arrogant :


"Personne ne veut de moi ici, je pensais pourtant que tu l’avais remarqué."

Puis à la seconde concernant le pourquoi, il répondit avec ce qui sembla à Thalys un ton dépité et ronchon. Chose qu'elle n'apprécia guère:

"A ton avis ! J’ai faim ! Et la nourriture n’est pas gratuite ici"

Elle était silencieuse, comme souvent.

"Et c'est ainsi que se passent les choses à Dinak pour certains?" pensa-t-elle, ne sachant que répondre au jeune homme.

Elle l'aurait presque pris en pitié s'il n'avait pas essayé de la voler, elle...
Thalys avait beau être quelqu'un de foncièrement bon, elle était malgrè tout suffisamment orgueilleuse pour ne pas pardonner que l'on s'attaque à sa personne, ne serait-ce que dans des intentions louables ou bien désespérées.

La jeune mercenaire était à présent un peu plus calme. Elle croisa les bras et s'adossa à la façade d'une des maisonnettes.


"Et si tu changeais d'endroit?... Les gens ne t'aiment pas ici, c'est un fait, mais ailleurs personne ne te connait. Tu pourrais aller tenter ta chance autre part et trouver un vrai travail, tu pourrais savoir au moins tous les jours que tu vas manger à ta faim..."

Elle fit une pause, tournant la tête. Elle n'aimait pas croiser le regard des gens. Elle avait trop cette capacité à y lire les émotions.
La joie, la tristesse, l'arrogance, la haine, l'embarras...
C'était une des capacités que lui avait enseigné Calim. Savoir comment les gens réagissent et leur regard, intense ou évasif, nerveux ou calme, tous ces signes pouvaient donner des informations cruciales sur beaucoup de choses. Et elle préférer remarquer ces détails pour des situations plus importantes, comme épier, scruter l'implication d'une personne dans certaines affaires, percer tout simplement beaucoup de secrets que la parole se refuse à révéler...

Elle mit la main dans sa sacoche et en sorti une pièce... D'une valeur assez conséquente. Tant pis pour ses plantes...


"Sâche que si je te donne ceci, ce n'est pas parce que je te prends en pitié..."


Elle lui dit ceci pour ne pas l'offusquer, ayant vu son arrogance à l'œuvre. Mais elle avait du mal à voir des gens obligés de se rabaisser pour pouvoir survivre.
Elle continua sa phrase:


"... mais plutôt parce que tu as eu du cran, et que je t'embauche temporairement pour me trouver une auberge potable. La nuit commence à tomber, et je ne connais absolument pas le coin..."


En vérité tout ceci n'était qu'un prétexte, mais elle, qui n'avait jamais eu "faim" compatissait à ce que vivre à Dinak pouvait être... surtout lorsque l'on était pauvre. Elle répondit à la phrase qu'il dit en dernier en lui envoyant également son capuchon à la figure.

"... Moi je ne peux plus le porter ici. Mets-le et conduis-moi à une auberge, on ne te reconnaîtra pas et je pourrais enfin me reposer, j'ai fait long voyage. Je n'ai pas envie de demander mon chemin à l'un des abrutis qui constitue le peuple vivant à Criméa."
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeJeu 1 Jan 2009 - 3:12

Evan écoutait attentivement les paroles de la jeune femme. Il en déduisit qu'elle était une étrangère. Elle ne savait pas ce qu’était le quotidien de gens comme lui dans ces quartiers de Criméa. Il sourit tristement, il n’avait eut ni l’enfance, ni l’adolescence qu’il aurait souhaité mais c’était ainsi. Pour seule réponse, il hausa les épaules. Certaines choses ne pouvaient être changées.

L’inconnue semblait s’apaiser quelque peu et s’installa contre un mur bordant la ruelle. Cela conforta le jeune homme : apparemment elle n’envisageait pas de disparaître comme il le craignait. C’était la première personne qui ne le regardait pas avec dédain et surtout, c’était l’unique personne à lui avoir adressé la parole autrement que pour l’insulter. Il se promit de se montrer moins arrogant durant cette conversation, ou du moins d’essayer…


"Et si tu changeais d'endroit?... Les gens ne t'aiment pas ici, c'est un fait, mais ailleurs personne ne te connait. Tu pourrais aller tenter ta chance autre part et trouver un vrai travail, tu pourrais savoir au moins tous les jours que tu vas manger à ta faim..."


Evan leva les yeux vers le ciel. Chaque nuit, lorsqu’il ne faisait pas d’horribles cauchemars lui rappelant le décès de ses parents, il rêvait d’évasion. Combien de fois avait-il envisagé de s’enfuir, de quitter Criméa pour fonder une vie nouvelle, ailleurs.

- Je… je n’en ai jamais eut le courage
, se confia-t-il. Ici rien ne me fait peur, continua-t-il, reprenant son air hautain. Les marchands sont des escrocs sans cervelle, les gardes ne sont que des imbéciles, quant aux habitants…

Il tut la fin de sa phrase, se contentant de serrer fortement le poing, s’enfonçant profondément les ongles dans la peau, jusqu’au sang.
Il détourna le regard. Il ne supportait pas de se plaindre ou d'étaler sa vie. Il ne supportait pas non plus d’être plaint. Mais cela faisait trop d’années qu’il vivait renfermé sur lui-même. Il avait besoin de s’exprimer, au moins une fois. Après ces quelques paroles échangées, il se sentait soulagé, comme débarrassé d’un poids. Cependant lorsqu’il reporta son attention sur elle, il affichait un regard dur, bien que le cœur n’y fût pas. Il ne voulait pas passer pour un faible, ça non !

Lorsque la femme sortit une pièce, il la refusa, reculant d’un pas. Sa fierté avait déjà été meurtrie aujourd’hui. Elle l’avait humilié face à une foule d’idiots surexcités mais après tout, il l’avait mérité. Néanmoins il refusait de se rabaisser de nouveau et s’apprêtait à l’interrompre lorsqu’elle déclara :


"... mais plutôt parce que tu as eu du cran, et que je t'embauche temporairement pour me trouver une auberge potable. La nuit commence à tomber, et je ne connais absolument pas le coin..."

Le visage d’Evan s’éclaira. Il prit la pièce malgré lui et s’exclama :

- Je ne suis pas sûr qu’un lieu dans ces quartiers puisse te convenir, mais il y aurait bien une auberge… J’espère toutefois que tu n’es pas trop difficile, ajouta-t-il en reprenant son attitude habituelle, arrogante et moqueuse.

Alors qu’il faisait un pas, il reçut la cape de la jeune femme en plein visage. Il grogna quelques paroles incompréhensibles avant de l’enfiler. Tapi sous la capuche, il devenait invisible pour les autres passants. Cette idée le réjouit particulièrement, il allait enfin parcourir les rues de Criméa sans avoir à affronter les regards méprisants des passants. Il fit signe à la jeune femme de le suivre et lui fit traverser quelques rues de la ville avant de pénétrer dans une des auberges. L’endroit était certainement l’un des moins miteux de la cité et certainement l’un des plus discrets. La clientèle, bien qu’assez réputée demeurait tout de même louche en grande partie mais le jeune homme ne connaissait aucun établissement de ce genre bien fréquenté, du moins pas à Criméa… Il se tourna vers l’inconnue, espérant que cela lui convienne.
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeJeu 1 Jan 2009 - 15:47

L'auberge n'était pas un palais, mais restait correcte. Elle avait eu peur de tomber sur pire endroit... Tables et bancs en bois étaient un peu usés par le temps, charpentes et escaliers abimés... Cependant tout était propre, et ce malgré les personnes louches qui se trouvaient là. Cela lui convenait.
Les regards se faisaient insistants. C'était une femme accompagnée d'un homme encapuchonné, ils avaient d'autant plus l'air louches eux aussi.

...

Lorsqu'elle se tourna pour fixer de ses yeux sombres et méfiants l'un des clients qui les toisait trop, quelle ne fut pas sa surprise de voir:

Quatre, cinq...

Sa main gauche à découvert, on aurait pu dire qu'elle était la sixième...

Elle comprenait désormais les regards... Le jeune, sûrement sans s'en rendre compte ni le savoir, l'avait mené à un endroit on ne peut plus propice pour elle... Il y avait là des mercenaires... ayant mis en avant leur anneau en Istal comme en signe de reconnaissance, et hochant de façon presque imperceptible la tête lorsque Thalys les regardait.
Les mercenaires ne cherchaient pas forcément le contact avec d'autres de ce que l'on appellera cette "fraternité", mais certains, pour des affaires délicates, en venaient à se rencontrer. Nous étions à Criméa, le roi de Dinak était l'ennemi de tous, il semblait tellement logique qu'il y ait eu une foule de mercenaires qui cherchaient eux aussi à défaire cette corruption... elle pensa :

"Soit c'est le plus beau des hasards, soit ce gosse est un génie..."

Elle pensait qu'en effet, il aurait très bien pu remarquer sa bague, et, l'ayant vue sur d'autres personnes, avait décidé de l'amener là... Enfin, quand bien même il aurait vu le bijou, jamais il n'aurait su ce qu'il était... Elle était au moins rassurée sur ce point.

Quoi qu'il en était, elle avait plus envie de se reposer que de leur parler à l'instant. Mais ils seraient sûrement encore ici demain, et à ce moment elle pourrait récupérer quelques informations.

Elle alla voir l'aubergiste:


"Ola brave aubergiste, je te prends deux plats, et aussi une chambre pour moi."

L'homme tourna la tête en direction d'une porte ouverte et hurla à ce qui semblait être son cuisinier:

"ENVOIE DEUX ASSIETTES DE RAGOÛT!"

Thalys s'acquitta du prix de sa chambre et du repas, et fit signe de la main au jeune garçon en l'invitant à se mettre à l'une des tables contre le mur.
Elle s'assit et posa sa tête sur sa main, regardant le vide... enfin, la table sous son bras... et sourit discrètement de cette drôle de coïncidence.
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeJeu 1 Jan 2009 - 18:56

Evan fit un premier pas dans l’établissement avant de détailler chaque personne présente. L’endroit était occupé par quelques étrangers, du moins c’est ce qu’il présumait, il ne les avait jamais aperçu dans la ville. Mis à part ces inconnus, les seuls habitués occupant la salle avaient une réputation aussi salie que la sienne, il n’aurait pas à craindre des insultes de leur part. Il retira la capuche de sa tête. Ainsi il serait plus présentable et attirerait moins l’attention. Il resta dans l’entrée, se demandant ce que la jeune femme qu’il avait conduit ici allait faire à présent et sourit lorsqu’elle l’invita à la rejoindre. Il s’assit face à elle et s’adossa au mur.

- Merci… marmonna-t-il d'un ton qui ne laissait place qu'à une certitude: c'était un mot qu'il n'avait pas pour habitude de dire.

Obtenir de la nourriture ainsi le déconcertait, cela semblait trop facile. Il allait manger un plat chaud, sans avoir eut la nécessité de s’emparer de quelques bourses. L’idée lui plaisait.
Alors qu’il attendait que l’on serve les plats, une désagréable impression le troublait. Il se sentait épier. Habitué à distinguer les regards des gens, il n’avait pas raté les quelques coups d’œil échangés entre la jeune femme et les étrangers mais s’était tu. Néanmoins, ces regards persistaient et cela l’agaçaient grandement. S’il aurait été seul, il se serait sans aucun doute lever pour aller s’expliquer avec ces hommes mais il n’était pas seul et était trop redevant à l’inconnue pour lui attirer des ennuis. Il se risqua tout de même à jeter un coup d’œil dans la salle, faisant mime de chercher l’aubergiste. Il s’arrêta sur l’un des étrangers. Il fixait curieusement leur table, comme s’il attendait quelque chose, une réaction peut être. Accoudé sur la table, il tenait ses mains l’une contre l’autre, devant son menton. Evan ne put s’empêcher de remarquer un anneau sur l’un de ses doigts, c’était l’une des choses qu’il remarquait aisément, habitude de voleur. Il se surprit à se demander la valeur que la bague pouvait bien avoir, après tout si le prix était conséquent, il pourrait envisager de la dérober…


*Quel idiot d’exhiber ainsi un bijou dans un tel lieu.* songea-t-il.

Evan se demanda la raison de ses regards discrets qui l’indisposaient tant. Sa réputation de vaurien serait-elle connue même des étrangers ? Ou bien était ce cette femme qui attirait ainsi tous les regards ? D’un certain point de vue, c’était peu étonnant, les brigands et autres vermines s’étaient réjouis d’avoir vu une si belle femme entrer. Leur réaction amusa Evan qui les trouvait particulièrement ridicules.
Il soupira et reporta son attention sur elle. La tête appuyée sur sa main, elle fixait la table. Et sur sa main, il vit exactement le même anneau que l’étranger. Il se retourna une nouvelle fois, toujours aussi discret pour s’en assurer.


*Est-ce une coïncidence ou font-ils des soldes chez les bijoutiers ?* se demanda-t-il.

Il resta muet. Il ne souhaitait pas demander des explications à la jeune femme… Premièrement il était certain qu’elle ne lui en fournirait aucune, et puis il préférait attendre et observer plutôt qu’obtenir des réponses aussi aisément.
Le service se faisait vraiment long. Il s’apprêtait à héler l’aubergiste lorsque les deux assiettes apparurent sur la table. Il adressa un grand sourire hypocrite à la serveuse et fixait la jeune femme, attendant qu’elle entame son repas. Il ne s’encombrait jamais de formules de politesse mais elle lui avait tout de même offert un repas. A contrecœur, il fixait tour à tour celle qui lui faisait face et son plat, il était affamé.
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeJeu 1 Jan 2009 - 20:35

Thalys voyait le jeune fixer tour à tour l'assiette devant lui, puis elle, puis encore le plat...

"Vas-y je t'en prie." dit-elle, comprenant ce qu'il voulait.

Elle prit les couverts amenés par la jeune femme qui, vu cet air de famille, était très certainement la fille de l'aubergiste. Thalys tira l'assiette devant elle plus près et commença à manger, vu que le garçon avait l'air d'hésiter, lui.
Le ragoût était plutôt délicieux. C'était étonnant de trouver de bons cuisiniers de nos jours, surtout dans quelque auberge ou taverne un peu mal fréquentée...

Elle regardait les cheveux du jeune homme. Ils avaient une belle couleur blanche, parsemée de gris clair, c'était rare pour les humains. Elle essayait aussi de déterminer son âge exact...
Le jeune avait selon elle environs dix-sept ou dix-huit ans. La mercenaire savait qu'elle n'était pas loin.
Soudainement elle réalisa qu'elle ne s'était pas présentée. Le garçon avait certes essayé de la voler, il n'avait pas l'air méchant et il l'avait conduite ici donc...


"Mon nom est Thalys, je voyage à la recherche de plantes rares. Je suis apothicaire et médecin."
dit-elle, notifiant la mission secondaire qui faisait son voyage. Au moins il ne lui poserait pas trop de questions dérangeantes à ce sujet pensait-elle.

Il se faisait tard. Autour d'eux les clients jouaient aux cartes, buvaient, riaient, parlaient. Elle regardait la salle, le regard un peu perdu dans le vide. L'épaule contre le mur, et la tête nonchalamment basculée contre la façade, elle ne réfléchissait plus à rien.

La mercenaire était fatiguée. Ayant terminé son plat, elle s'étira. Elle fit part au jeune homme de son intention d'aller se reposer. Ses muscles la faisaient souffrir. Elle voulait s'allonger et laisser son esprit s'apaiser, son corps se détendre.
Elle se leva et lui dit:


"Au revoir, et merci. Peut être nous reverrons nous un jour."

L'aubergiste lui avait donné la clé et lui avait indiqué quelle porte elle ouvrait. Puis elle se leva et parti en direction des escaliers qui menaient aux chambres de l'établissement.
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeVen 2 Jan 2009 - 1:44

Lorsque la jeune femme lui dit qu’il pouvait manger, Evan ne se fit pas prier. Il attrapa ses couverts et se jeta sur son ragout, l’engloutissant, comme s’il eut peur de le voir disparaître. Il n’avait rien mangé d’aussi bon depuis bien longtemps. Il serait venu bien plus souvent si l’aubergiste n’avait pas refusé son argent volé! Complètement absorbé par la nourriture, il en oublia presque qu’il n’était pas seul, pour une fois.

"Mon nom est Thalys, je voyage à la recherche de plantes rares. Je suis apothicaire et médecin."

Evan la fixa avec de grands yeux.


*Elle frappe fort pour une apothicaire.* pensa-t-il en se massant le torse.

Il écarta quelques mèches de cheveux avant de répondre :


- Je me nomme Evan. Et je suis… pas vraiment besoin de le dire, je pense que tu le sais déjà.

En effet, le jeune homme avait pris Thalys pour cible afin de lui dérober sa bourse… mauvais choix. Au lieu des biens tant espérés, Evan se retrouva avec une sale entorse au poignet.

- Je ne suis pas fier de mes larcins. Je n’ai pas le choix, ajouta-t-il bien qu’il connaisse l’opinion de la jeune femme sur le sujet.

Il finit rapidement son repas. La panse bien remplie, il en oublia complètement les étrangers. Il se contenta de regarder quelques hommes jouant aux cartes et sourit en voyant l’un des brigands subtilement glisser une carte dans sa manche pour en sortir une autre. Le jeune voleur fut tenté de dénoncer l’homme. Ainsi il y aurait certainement du grabuge et il pourrait dérober quelques objets de valeur, comme cette fameuse bague qu’il avait vue. Mais il se retint.

"Au revoir, et merci. Peut être nous reverrons nous un jour."

Evan ne cacha pas son air déçu et salua Thalys :

- Au revoir, merci encore pour l’argent et le repas. Je te suis redevable.

Il sortit de la taverne sans se retourner, c’était plus simple ainsi. Il s’engouffra dans une des avenues de Criméa, de nouveau seul. La nuit approchait rapidement. Le ciel s’obscurcissait, les rues étaient pour la plupart désertes. Evan marchait tête baissée. Il habitait loin de l’auberge, il le réalisait maintenant. Il soupira et traversa une première rue. Il portait toujours la cape de Thalys sur le dos, il venait de s’en rendre compte. Il remit la capuche, il se sentait serein dissimulé sous le vêtement, à l’abri des regards. Soudain, une idée lui traversa l’esprit. Personne ne pouvait le reconnaître. Personne ne se méfierait donc de lui. Il s’approcha d’un des rares passants et tendit la main.

- Hé toi là ! Arrête-toi, tout de suite !

En entendant les cris du garde, Evan se crispa. Le passant se retourna vivement avant se s’enfuir, laissant place au garde afin qu’il fasse son boulot. Le jeune homme se précipita dans une ruelle et sauta contre un mur. Il prit appui avec ses pieds avant de se jeter à la verticale. Il crocheta habilement une prise, ignorant la douleur de son poignet et se hissa sur les toits. Sans se retourner, il courut sur les toits, sautant de maisons et maisons. Il ne savait où aller. Paniqué, et entendant des bruits derrière lui, il se dirigea vers l’auberge. Pourquoi l’auberge ? Il ne le savait pas, mais il ne réfléchissait plus. Il ne pensait qu’à semer les gardes. Alors qu’il revenait face à l’auberge qu’il venait de quitter, il y a quelques dizaines de minutes, il envisagea de sauter jusqu’au balcon donnant sur la chambre de Thalys. Il l'avait repéré en sortant de l'auberge, c'était la seule chambre qui venait juste d'être éclairée. Il ne savait pas ce qu’elle lui dirait mais il n’avait personne d’autre à qui s’adresser. Il accéléra afin de prendre son élan. Lorsqu’il atteignit le bord du toit, il s’élança, les bras en avant. Il se rattrapa comme il put aux barreaux et força sur ses avant-bras afin de monter derrière la balustrade. Alors qu’il se sentait enfin en sécurité, il se retourna pour vérifier que personne ne l’avait suivit. Il ne vit rien d’autre qu’une flèche. Tirée de quelques dizaines de mètres, elle s’enfonça dans son torse, à la hauteur de l’une de ses côtes.

- Merde… souffla le jeune homme avant de s’effondrer sur le balcon.


Le sang coulait abondement, ruisselant sur ses vêtements. Il pencha la tête sur le côté. Le tireur s’éloignait, il pensait l’avoir achevé. Il demeura immobile pendant quelques secondes, feignant d’être mort. Les gardes attachaient peu d’importance au cadavre, à vrai dire, l’idée qu’un habitant se réveille avec un cadavre près de sa fenêtre les amusait… Après quelques instants, sentant son esprit vacillé, il frappa deux fois du poing dans le carreau, espérant qu’elle lui ouvrirait. Il ferma les yeux et posa sa main sur la flèche, profondément enfoncée dans sa chair et soupira. Il l’avait mérité…


Dernière édition par Evan Mirandir le Ven 2 Jan 2009 - 11:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeVen 2 Jan 2009 - 2:19

Thalys était entré dans sa chambre et avait verrouillé la porte avec la grosse clé rouillée. Elle la posa sur ce qui semblait être une petite commode puis alluma les bougies pour éclairer la pièce.

Il y avait une grande cruche et une vasque, elle se rafraichit et se lava. Être sous un toit, cette idée lui faisait chaud au cœur: dormir dans un vrai lit était la meilleure des choses après ce long cheminement.
Elle s'assit sur le lit, puis se laissa tomber en s'affalant et elle s'étira en laissant échapper un soupir de soulagement.

Elle regardait la lumière des bougies vaciller légèrement. Elle était dans la chambre depuis une quinzaine de minutes et commençait déjà à s'endormir, tant sa fatigue était intense.


*BLAM*

*BLAM*

Elle entendit soudainement quelque chose tambouriner à la fenêtre, sursauta et se redressa aussitôt. Il n'y a pas besoin d'être devin pour savoir son humeur vu qu'elle était enfin en train de s'assoupir et que son repos était aussi violemment coupé.
Elle se leva et alla voir. Telle ne fut pas sa surprise quand, derrière les plaques de verre elle vit Evan. Le jeune voleur était effondré sur le balcon...
Il portait encore son capuchon, elle l'avait complètement oublié...

De nerfs, elle ouvrit d'un coup sec la fenêtre en la faisant claquer et lui dit:


"J'espère que t'as une bonne raison, je commençais à m'end..."

Et elle vit la flèche plantée dans ses côtes...

"Ah non d'un chien, ça ne t'as pas servi de leçon tout à l'heure? Il fallait encore que tu te trouves des ennuis?"

"..."

"En plus de ça c'est moi que tu viens déranger!"


Avec un peu de recul, elle se rappela lui avoir dit qu'elle était médecin... Elle se calma et aida le jeune à se relever en le soutenant, puis elle le lâcha sur le lit.
Elle lui enleva le capuchon qui était gênant, puis réfléchit quelques instants.
Il n'y avait rien d'autre à faire, il fallait retirer la flèche au plus vite, en espérant qu'elle n'aie pas déjà transpercé les poumons.
Elle prépara au plus vite ses onguents, désinfecta aiguille et fils qu'elle posa sur la table de chevet, déroula les bandages qu'elle allait utiliser puis elle mit la main sur l'épaule d'Evan et lui dit:

"Ça risque de faire... très mal, mais tu es en danger à cette instant. Alors je t'en prie, laisse-toi faire je sais ce que je fais."

Elle enleva la main du jeune homme qui se tenait à l'endroit où la flèche était plantée et lui dit:

"Je vais compter jusqu'à trois et la retirer d'un coup sec, serre les dents."

Elle mis le plat de sa main gauche les côtes d'Evan, puis de sa main gantée tint la flèche au plus près de la pointe.


"Un, deux..."

Elle tira d'un coup sec faisant gicler une gerbe de sang.
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeVen 2 Jan 2009 - 13:17

Evan poussa un soupir de soulagement lorsqu’il entendit la fenêtre claquer. Il rouvrit les yeux et fixait la jeune femme d’un air fautif.

- Je… commença-t-il faiblement, voulant s’expliquer.

La moindre parole l’assommait, il se tut et écouta les reproches de Thalys. Il s’était douté qu’elle réagisse ainsi, après tout, il lui avait déjà causé assez de soucis dans la journée… Il fut apaisé lorsqu’elle l’aida à se relever.
Evan tituba, pris de violents vertiges, ses jambes vacillaient dangereusement. Jamais il ne s’était senti aussi faible. Il s’appuya sur la médecin pour ne pas s’effondrer et s’allongea sur le lit. Bouger avait intensifié la douleur. Il se mordit la langue pour oublier sa douleur au torse et observa Thalys se préparer. A la vue de l’aiguille, il manqua de s’étouffer mais ne fit aucun commentaire. Il lui faisait confiance.
Les paroles de Thalys ne le rassurèrent pas mais lui firent prendre conscience de son état. Aussi, lorsqu’elle évoqua la flèche a retiré, il ne broncha pas. Il l’écouta compter.


- Un...

Il ferma les yeux, serra les dents et prit entre ses doigts le pendentif qui se trouvait jusqu'à présent sous sa tunique. Il sentait la main de la jeune femme sur ses côtes et se préparait déjà au choc.

- Deux…

Elle retira la flèche d’un geste brusque. Le sang giclait. La douleur fusait, intense. Elle l’avait surpris en ne comptant que jusqu’à deux mais c’était mieux ainsi. Il ne voulait pas crier, ne pas montrer un autre signe de faiblesse mais malgré toute sa volonté, il ne put s’empêcher de pousser un faible rugissement. Il ne parvenait pas à lever la tête mais tapota son torse, à quelques centimètres de la plaie. Il sentit un liquide chaud.

Evan savait ce qu’elle s’apprêtait à faire maintenant que la flèche était retirée et cela ne lui plaisait pas mais il n’avait pas le choix. Il respira lentement, essayant de se calmer.

*C’est qu’une aiguille…* songea-t-il. * Ce n’est quand même pas une petite aiguille qui va me faire peur !*

Savoir que l'apothicaire allait panser sa blessure le tranquillisait. Il pivota légèrement la tête.

- J’ai… oublié de te rendre ta cape, murmura-t-il avec un sourire.
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeVen 2 Jan 2009 - 13:59

La mercenaire sourit:

"Ce n'est pas grave, garde-la."

Elle demanda à Evan d'enlever son vêtement, il fallait avant tout nettoyer la plaie et le sang, désinfecter...

Elle prit une des serviettes de la chambre, la cruche d'eau et la vasque. Le sang avait toujours une aussi belle couleur, un rouge sombre, sa couleur préférée.
Elle épongea la plaie, rinçait le linge, puis recommençait, mais le jeune homme perdait beaucoup de sang. Elle vérifia l'état du voleur en touchant les côtes et en regardant l'emplacement de la blessure, il avait eu de la chance, il n'y avait aucun dommage si ce n'est en les chairs et les muscles. Elle décida de maintenir une compresse pour pouvoir nettoyer le pourtour de la plaie sans que l'hémorragie continue.
Une fois qu'elle eu terminé sa tâche, elle prit un premier onguent, qui permettrait d'éviter les maladies dues à la pénétration de la flèche, mais qui arrêterait aussi un temps le saignement. Elle savait que cette crème brulait énormément, mais c'était un mal pour un bien après tout.
Un peu plus tard, lorsque la blessure ne saignait plus trop, elle recousu la plaie.


"Je vois que tu as beaucoup de cicatrices... Ne t'en fais pas, mes sutures ne laisseront pas de marque si tu fais attention."

Une fois la blessure fermée, elle épongea encore un peu puis appliqua une seconde préparation:

"Cicatrisant." Dit-elle simplement.

Elle mit enfin une compresse et demanda au jeune homme de se relever pour pouvoir lui mettre un bandage. Elle se dit qu'elle allait sûrement devoir prendre une autre chambre. Vu l'état d'Evan, il ne pourrait peut être pas repartir chez lui...

"Ah... quel boulet..." pensa-t-elle

Elle lui dit qu'elle s'absentait quelques minutes puis descendit voir l'aubergiste.


"Ola mon bon monsieur, je vous serais gré de me donner une autre chambre, je garde également la première, j'ai reçu visite d'une connaissance."

Cette succincte explication suffisait à ne pas trop éveiller de curiosités mal placées.
Elle prit la clé que lui tendit l'aubergiste puis régla sa dette. Elle regarda sa bourse... Ça allait, elle avait suffisamment économisé pour se permettre ce petit écart. Mais par contre le voleur serait en dette avec elle, elle comptait bien lui faire rembourser d'une manière ou d'une autre, ne serait-ce qu'en l'aidant à connaître Criméa, lui chercher quelques fournitures et un nouveau capuchon pendant qu'elle chercherait quelque information intéressante...
Il ne l'avait pas volée celle là. Il allait devenir son sous-fifre quelques temps juste pour lui rembourser ses soins et le prix de la chambre. Non mais!

Thalys remontait dans la chambre et fut interpellée par l'un des mercenaires.
Elle alla voir le petit groupe et s'assit. Ils parlèrent à voix basse quelques temps, elle put savoir quelques choses concernant Dinak, ses seigneurs et le Roi. Apparemment, il s'était absenté on ne sait trop pour faire quoi. Elle espérait juste que la Reine d'Alsaria, sœur de ce traître, n'était pas en danger. Après tout, il était l'Ennemi. Elle de son côté les tint au courant de ce qu'elle savait, il n'y avait rien de mieux qu'un mercenaire pour apprendre à un autre mercenaire ce qu'il voulait connaître.
Après cette petite conversation fort instructive elle remonta. Elle s'assit à côté du jeune et lui dit qu'il pouvait rester là cette nuit, elle avait prit une autre chambre.


"Par contre mon grand, tu devras me rembourser les soins et la chambre. Je ne parle pas d'argent mais lorsque tu iras mieux tu devras m'obéir et faire ce que je te demanderais. Rien de très dangereux, je t'expliquerai demain."
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeVen 2 Jan 2009 - 19:36

Evan sourit lorsque Thalys lui dit qu’il pouvait la cape. Il aimait se retrouver dans l’ombre de la capuche, invisible aux yeux des autres.

- Merci…


Il retira le haut de sa tunique comme elle le lui avait demandé et observa en silence la médecin éponger le sang. Lorsqu’elle passa l’onguent sur la plaie, il fronça les sourcils et serra les dents. La préparation brûlait sauvagement la peau mais il resta silencieux, le pire restait à venir. Quelques instants après, alors qu’elle attrapait son aiguille et son fil, le jeune homme détourna la tête et serra les dents derechef. Il ne supportait pas l’idée de se faire recoudre.

- Oui, quelques mauvaises rencontres, répondit-il à la remarque de la jeune femme.

Il n’avoua pas qu’elles avaient été infligées pour la plupart par les gardes ou des brigands, suite à des erreurs de sa part, mais elle s’en doutait forcément.

Alors qu’elle appliquait un second onguent, il ferma les yeux, épuisé. Il n’entendit même pas lorsqu’elle le prévint qu’elle descendait. La douleur s’atténuait au fil des minutes, il se détendit, sentant le sommeil s’emparer de lui. Il n’avait pas dormi dans un lit aussi douillet depuis bien longtemps! Il ne savait pas où Thalys était passée mais n’avait pas la force de chercher des réponses, pas ce soir… Malgré la fatigue, il tardait à s’endormir, ce qui l’exaspérait. De nombreuses fois, il fut tenté de se retourner mais la douleur l’en empêcha. Lorsque Thalys revint et s’assit à son chevet, il tourna la tête vers elle et sourit, elle lui expliquait qu’il n’aurait pas à bouger cette nuit.


"Par contre mon grand, tu devras me rembourser les soins et la chambre. Je ne parle pas d'argent mais lorsque tu iras mieux tu devras m'obéir et faire ce que je te demanderais. Rien de très dangereux, je t'expliquerai demain."

Evan ne comprenait pas ce qu’elle attendait de lui. Il avait certes une dette envers elle mais l’idée d’obéir et d’être commander ne lui plaisait pas du tout. Mais il n’avait pas le choix, il supposait...

- Dis… Qu’est ce que t’attends de moi ? demanda-t-il en baillant.

Alors qu’il terminait sa phrase, il fermait les yeux lentement.


*Pas maintenant…* se maudit-il. *Je veux des réponses.*

Malgré sa détermination, il sentit son corps lourd, il était vraiment exténué.


- Bonne nuit… murmura-t-il.

Quelques secondes plus tard, il berçait déjà dans les bras de Morphée.
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeVen 2 Jan 2009 - 19:58

Elle allait répondre au jeune homme, visiblement inquiet de son petit projet, quand elle vit qu'il s'était endormi.

Elle ferma la fenêtre, souffla les bougies, prit ses affaires et parti dans l'autre chambre.


"Ah, enfin je vais pouvoir dormir un peu!"

Elle était exténuée. Elle pénétra dans la pièce, la ferma à clé, se dévêtit, enfila une sorte de chemise ample, puis s'allongea.
Elle ferma les yeux, et s'endormit presque aussitôt.


Elle s'éveilla le lendemain assez tôt. Elle n'avait pas besoin de dormir beaucoup pour récupérer suffisamment. Le lit confortable y était aussi peut être pour quelque chose.
Le temps de s'éveiller complètement, elle paressa un peu, restant couchée à regarder le plafond et la charpente, refermant les yeux pour profiter de cet instant de détente. De longues minutes après, elle décida de se lever.

Les oiseaux chantaient déjà. Eux n'étaient pas malheureux comme beaucoup d'habitants de Dinak.
Le soleil était en train de se lever, les couleurs de l'aube chatoyantes égayaient la mercenaire. Elle était quelqu'un de simple et se réjouissait des instants comme celui là.

Elle s'étira, faisant au passage craquer quelques articulations, puis se débarbouilla. Elle fit rapidement dans son esprit la liste des choses qu'elle allait demander au garçon de lui prendre, puis s'habilla.
La jeune mercenaire descendit à la salle commune où elle voyait quelques personnes, dont l'aubergiste et sa fille, prendre leur petit déjeuner. Eux aussi étaient matinaux...
Une odeur de tarte aux pommes juste sortie du four vint chatouiller ses narines. Elle alla voir l'aubergiste attablé non loin de là et lui demanda deux bonnes parts.
Elle englouti l'une d'elle, puis monta avec l'assiette et tapa à la chambre d'Evan, il ne répondait pas, il devait sûrement dormir encore.
Elle tourna la poignée, la porte était ouverte. Cela semblait logique après tout, il s'était endormi avant qu'elle parte aussitôt la veille.
Elle entra, posa la part de tarte sur le chevet. Elle se demandait depuis quand elle était aussi gentille avec quelqu'un qu'elle ne connaissait pas... Peut être son mauvais caractère changeait-il quelques peu...
La jeune femme souleva doucement le bandage et la compresse pour voir si la cicatrisation avait commencé. La plaie était belle, bien suturée, pas de pu ni d'autre signe inquiétant.
Elle était satisfaite de son travail.
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeVen 2 Jan 2009 - 22:40

Evan dormait profondément. Bien que sa nuit fut agitée, jamais il n’avait tant apprécié un peu de sommeil. Dans ses songes, il avait vu ses parents, une fois de plus. Il avait vu le tendre visage de sa mère, les traits sévères de son père avant d’entendre le glas ténébreux de la ville. Une fois encore il avait vu le visage de sa sœur. Sans le savoir, il parlait dans son sommeil, appelant inconsciemment sa sœur :

- Amia, Amia, ne me laisse pas tout seul…

Son cauchemar empirait, il revit la scène avec les gardes, lorsque sa sœur se fit battre sauvagement. Il se réveilla en sursaut, avec une mimique de douleur. Son geste brusque avait ravivé la douleur mais il n’en fit aucun commentaire. Thalys se trouvait près de lui. La ressemblance de la jeune femme avec sa défunte sœur ne cessait de le troubler mais il ne dit rien. Il regarda sa plaie, elle semblait bien propre mais il n’y connaissait rien en médecine.

- Alors docteur, je vais m’en sortir ? demanda-t-il faiblement, à moitié endormi.

Il envisagea de s’étirer mais se résigna, il devra trouver un autre moyen pour s’éveiller cette fois. Il regarda par la fenêtre, le soleil était haut dans le ciel. Il entendait de son lit l’agitation de la cité, la journée semblait déjà bien avancée.


- Combien de temps ai-je dormi ? s’exclama-t-il.

Il se frotta l’arrière du crâne avant de bailler grossièrement. Il avait faim. Une délicieuse odeur s’élevait dans la pièce.
Il repensa à la discussion de la veille. Cela faisait des heures qu’il demeurait sans réponses et il souhaitait savoir ce que Thalys attendait de lui.


- Hier soir tu as parlé de quelque chose… commença-t-il, sans savoir comme aborder ce sujet.

Se rappelant des termes qu’elle avait employé, entre autre « obéir »… Il frissonna. Il ne supportait pas cette idée d’être commander. Malheureusement pour lui, la jeune femme ne lui laisserait certainement pas le choix et puis… il n’aimait pas avoir des dettes. Elle lui avait donné de l’argent, offert un repas et une chambre pour la nuit et lui avait même sauvé la vie ! Sans son intervention, Evan n’aurait certainement pas survécu à l’hémorragie provoquée par la flèche et personne ne lui serait venu en aide, ça non ! Les habitants auraient été enchantés de le savoir mort. Ainsi, bien qu’il redoute ce qu’elle lui demanderait, il continua :


- Je te dois beaucoup… Je t’écoute, qu’attends-tu de moi ?
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeVen 2 Jan 2009 - 23:55

Tant de questions d'un coup... Thalys l'arrêta:

"Ola ola, doucement, une question à la fois! Oui tu vas t'en sortir, une nuit, et je vais te demander de faire quelques courses pour moi. C'est bon j'ai répondu à tout?"

Elle s'arrêta puis reprit:

"Tu tombes même plutôt bien, vu que tu dois bien connaître les environs et les commerces. Voilà ce qu'il me faudrait, enfin, si tu arrives à bouger. Par contre défense d'essayer de voler quoi que ce soit, si j'entends parler d'un chapardeur je te retrouverais et je te ferais la peau. Je vais te donner l'argent, tu vas faire le coursier... Avec une capuche tu n'auras pas de problèmes normalement"

Elle lui fit un clin d'œil.

Elle se rendit aussi compte qu'ils se tutoyaient naturellement. Après tout, il était plus jeune qu'elle, puis elle non plus n'était pas bien vieille. Pas besoin de formalités.

Elle lui énuméra donc ce dont elle avait besoin. Un nouveau capuchon épais et chaud, et NOIR, elle y tenait; des biscuits bien nourrissants qui pouvaient se conserver longtemps et de la viande séchée en bonne quantité, du moins suffisamment pour tenir une semaine; des plantes aux noms farfelus; quatre bandages; du fil; un alcool presque pur qui se trouvait facilement chez les apothicaires. Voilà qui suffisait. Elle espérait qu'il se souviendrait de tout, et était ravie de pouvoir gagner au moins une ou deux journées grâce au jeune homme. Enfin, lui mettrait sans peine quelques heures à faire ces quelques courses, mais elle, ne connaissant pas Criméa, aurait mis bien plus de temps.


"Je vais te donner de l'argent, il y aura peut être plus, tu n'auras pas besoin de me les chaparder je t'ai donné de quoi vivre au moins deux semaines hier. Et ta dette sera remboursée avec ce petit travail de coursier que je te donne à faire pour moi."

Elle en avait assez de parler, d'habitude elle avait atteint son quota de mots pour la journée avec tout ce qu'elle venait de dire en l'espace de ces quelques minutes. Elle soupira.

"Ah y'en a marre de cette ville... mange ta tarte aux pommes, c'est cadeau. Lave-toi, et prépare toi à partir, enfin, si tu arrives à tenir debout."

Elle ne voulu pas faire part de ce qu'elle allait faire dans la journée. C'était secret, surtout en son statut de mercenaire, et lui dit simplement:

"Retrouvons nous ici au coucher du soleil, dans l'une des chambres. Tu m'y montreras ce que tu auras trouvé dans la journée. Moi j'ai des choses à faire."

Sur ce, le jeune femme sorti sa bourse et lui lança deux pièces du même genre que celle qu'elle lui avait donné hier. Elle se leva et partit, refermant la porte derrière elle.

"Allez, quand faut y aller, faut y aller. Je vais partir en ville et aller espionner les conversations des gardes et des seigneurs qui passeront par là. Je n'ai pas ma capuche, je feindrais juste d'être une fille de commerçant."
pensa-t-elle.

Thalys cacha ses dagues dans sa gibecière. Ensuite elle retira l'anneau à sa main gauche, retira le gant de sa main droite d'un geste sec et mis la bague, puis remit son gant. Elle ne voulait pas attirer l'attention ni la curiosité, bien que l'anneau ait eu une signification inconnue pour tous ceux qui n'étaient pas mercenaire.
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeSam 3 Jan 2009 - 1:30

Evan écarquilla de grands yeux. La jeune femme venait de lui expliquer le programme de sa journée en quelques minutes et le voleur avait du mal à tout assimiler. Il voulut la faire répéter mais ne dit rien : il ferait travailler sa mémoire, espérant ne rien oublier au passage… Il attrapa le morceau de tarte tel un affamé et la dévora en quelques bouchées. Il se leva lentement, sa douleur se ravivait lorsqu’il se courbait mais une fois debout, cela allait. Il fit un signe à Thalys pour lui faire comprendre qu’il pourrait marcher et tituba jusqu’à la cruche d'eau et la vasque, manquant de d’effondrer plusieurs fois.

- Aucun problème, déclara-t-il en pivotant vers la jeune apothicaire. Je t’assure que tout va bien.

Il se lava rapidement, prenant soin de ne faire aucun geste brusque puis se prépara, passant la cape qu’elle lui avait offert sur ses épaules.
Il prit ensuite l’argent et quitta la chambre, mettant la capuche sur sa tête. Lorsque l’aubergiste le salua, il se contenta d’un geste de la main et sortit de l’établissement en silence.


*Alors, par où commencer ?* se demanda-t-il, essayant de se remémorer la liste de Thalys. *Un capuchon…*

Il s’arrêta quelques instants pour réfléchir avant de soupirer.

- Le tailleur est à l’autre bout des quartiers… tout comme l’apothicaire… Cette journée commence bien, râla-t-il.

Il se mit en route. En chemin, il croisa quelques gardes. Ce n’était pas le moment de se faire remarquer, il était convalescent et la moindre imprudence rouvrirait certainement la plaie. Il ne put s’empêcher de baisser les yeux lorsqu'un garde passa à proximité, il ne voulait pas qu’on le reconnaisse. Sur sa route, il aperçut de nombreuses personnes qu’il connaissait plus ou moins, enfin disons avec qu’il il eut plus ou moins de problèmes… Il avançait prudemment, sa blessure le faisait toujours souffrir et marcher n’arrangeait pas son état. Il pénétra lentement dans la boutique, l’ouverture de la porte déclenchant l’habituelle clochette qui indiquait la venue d’un client. Le vendeur vint à sa rencontre et demanda d’une voix aigue :


- Que puis-je faire pour vous, monsieur ?

Le marchand tentait de dévisager Evan qui réajusta la cape sur ses épaules afin de se dissimuler totalement. Découragé, son interlocuteur se contenta d’attendre une réponse.


- Je cherche une cape. Sombre et épaisse.
- Quelle taille souhaitez-vous ?
- La même que celle que je porte.


Le vendeur tendit une main hésitante vers le vêtement en demandant :

- Puis je ?...
- Non,
répondit simplement Evan.

L’homme jeta quelques coups d’œil à la cape d’Evan avant de disparaître à l’arrière de sa boutique. Evan eut l’impression qu’il avait attendu durant une éternité et manqua de nombreuses fois d’héler le marchand afin qu’il accélère mais il se rappelait qu’il devait se montrer discret. Lorsque le vendeur revint enfin, un capuchon dans les bras, Evan sourit, c’était parfait. Il paya et sortit de boutique, son bien sous le bras.

Il envisagea maintenant de se rendre chez l’apothicaire, il n’en était pas très loin. A quelques mètre de l’entrée, il aperçut une gamine habillée avec des vêtements délabrés, assise sur le sol. Il sentit une boule lui nouer l’estomac, elle le fixait intensément. Il l’ignora et pénétra dans le magasin.


- Bien le bonjour, lui dit la vieille femme qui tenait la boutique en le voyant entrer.

Il ne répondit pas et avança jusqu’au comptoir.


- Je suis à la recherche de… attendez…

Il dut réfléchir durant quelques minutes afin de se souvenir de tout ce que Thalys lui avait demandé. Il essaya de citer toutes les plantes que la jeune femme souhaitait. Il écorchait souvent le nom des herbes et la vendeuse le reprenait en riant mais lui resta de marbre. Il évoqua ensuite les ustensiles tels que les fils, les bandages et l’alcool. Lorsqu’il eut terminé la liste, il attendit qu’elle lui annonce le prix, lui donna l’argent et se dirigea vers la sortie. Il passa près d’un homme penché en avant afin de sentir l’arôme d’une lotion. Sa bourse pendait à ceinture, elle était exposée au jeune voleur. Celui-ci serra les dents, essayant de refouler ses instincts. Néanmoins lorsqu’il quitta la boutique, la bourse bien remplie de l’homme était serrée au creux de sa main. Evan se maudit en silence. Si Thalys l’apprenait… Enfin, c’était trop tard maintenant… Il s’avança piteusement dans la rue. La gamine était toujours là, le regardant d’un air triste. Evan reconnut ce regard, il avait le même lorsqu’il errait dans les rues de Criméa. Il soupira et jeta la bourse vers la fillette avant de disparaître.

Il envisagea à présent de trouver la nourriture. Il se frotta les cheveux, cherchant où il pourrait bien trouver cela.


*Peut être à la boutique de Will…* pensa-t-il.

C’était le genre de commerce où l’on trouvait de tout et de rien. Mais elle était loin de l’endroit où il se trouvait, et loin de l’auberge. Dépité, il se mit en route. Il devait s’aventurer dans les quartiers les plus mal fréquenté de Criméa. En temps normal, cela ne lui poserait aucun problème, seulement aujourd’hui… Il posa sa paume sur sa plaie et pressa le pas. Plus vite il y serait, plus vite il partirait. Il croisa quelques brigands qu’il connaissait de réputation, d’autres qu’il connaissait personnellement. Il prit une allure décontractée et entra en trombe dans la boutique. Il s’avança jusqu’au vendeur et s’exclama :


- Salut Will, j’ai besoin de viande séchée, assez pour plusieurs jours et des biscuits, mets moi ce que t’as de mieux, nourrissants et qui se conservent longtemps.
- Evan ? c’est toi là-dessous ?
demanda le propriétaire.

Evan se tapa le front, il connaissait le vendeur depuis sa plus tendre enfance et avait oublié qu’il trainait incognito.


- Euh… Ouais c’est moi, mais je ne préfère pas me faire remarquer si tu vois ce que je veux dire…
- Quelques ennuis avec Garl ?
- Exactement…
mentit Evan.
- Je peux t’aider si tu veux, j’ai quelques connaissances qui…
- Ca ira, Will,
l’interrompit le jeune voleur. Est-ce que tu as ce dont j’ai besoin ?
- Ca doit pouvoir se trouver…

Le dénommé Will alla dans une arrière-salle, Evan cria :

- N’essaie pas de m’arnaquer, tu me la fais pas à moi. Apporte moi ce que t’as de mieux.

Evan entendit quelques ronchonnements et sourit. Will n’était pas méchant, simplement escroc, comme tout le monde ici. Il jaugea la qualité de ce que lui proposait l’homme et cela lui convint, il ne s’était pas moqué de lui pour une fois. Il paya et sortit de la boutique, il était temps de retourner à l’auberge.

Après une marche exténuante, il entra dans l’établissement. L’aubergiste l’ignora cette fois. Evan monta les marches et ouvrit la porte.


*J’espère qu’elle n’est pas en retard…*
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeSam 3 Jan 2009 - 2:14

Thalys était assise sur une chaise, penchée en arrière, le dossier contre le mur et les deux pieds du siège décollés du sol.
Les jambes et les bras croisés, elle regardait ailleurs, la tête posée également contre le mur. Elle entendit la porte s'ouvrir, elle ne décrochait pas son regard de la fenêtre à l'opposé de l'entrée.


"C'est parfait, tu as tout ce qu'il faut."

Elle marqua une pause, comme elle avait l'habitude de le faire à chaque fois qu'elle devait parler.
Elle préférait ça à débiter ses paroles d'une traite, comme pour bien se faire comprendre, mais surtout parce qu'elle n'aimait pas ceux qui parlaient vite et sans articuler.

"Par contre je t'avais dit de ne pas voler."

La femme se retourna et regarda Evan de ses yeux menaçants et sombres. Cernés de noir ils avaient encore plus d'expressivité. Elle se balança en avant pour faire tomber la chaise sur ses quatre pieds, provocant un bruit sec.
Elle se leva et s'approcha d'Evan, puis prit délicatement les affaires et fit un sourire en coin.


"Comment veux-tu que je te blâme vu ce que tu en as fait?"

Elle se doutait qu'il aurait pu être un peu choqué de voir qu'elle savait tout ça. Mais elle en jouait justement. Thalys était de ce genre à pouvoir obtenir ce qu'elle voulait par simple pression psychologique, elle pouvait savoir absolument ce qu'elle voulait, ne serait-ce qu'en épiant, en se faufilant plus discrète qu'une ombre n'importe où. Silencieuse, agile, elle pouvait aller et venir sans un bruit, courir sans faire bruisser une feuille. Ecouter et analyser tellement d'informations qu'elle pouvait en un instant savoir presque tout d'une journée.

C'était en ça que Calim avait choisi de la prendre comme apprentie. Ces dons innés qu'il lui fit travailler et développer encore et encore n'étaient peut être pas des tours de force, mais elle était suffisamment intelligente et agile pour pouvoir se dépêtrer de situations compliquées et espionner à sa guise.
Chaque mercenaire avait sa spécialité, et c'était en cela qu'ils étaient si puissants et si redoutés lorsque l'on croyait encore, il y a de cela des décennies et des décennies, en leur existence.

Les élites des élites, si craints que même les plus grands Rois avaient tremblé de les savoir quelque part, en leurs terres ou ailleurs...

C'est aussi pour cela qu'elle avait été officiellement acceptée en tant que mercenaire... Elle se languissait de rencontrer les trois dominants. Il devaient être si puissants, si charismatiques ! Elle voulait apprendre, encore et encore, en les observant, les voyant à l'œuvre. Elle se languissait de ce jour comme la plupart des jeunes filles normales pouvaient se languir de trouver un prince charmant.

Quoi qu'il en soit, elle ne voulait ni ne pouvait dire au jeune homme ce qu'elle était, mais elle avait tout de même, par fierté, envie de lui montrer qu'elle n'était pas ordinaire. Qu'elle pouvait être aussi nuisible que le pire des démons si elle le voulait. Bref elle voulait être crainte.

Ajoutez-y une part de complexe dû à sa taille et à sa finesse, et vous comprendrez certainement cette facette de son caractère assez sanguin.

Thalys voulait montrer à tout un chacun que ce n'était pas parce qu'elle était une femme qu'elle ne pouvait pas être capable de choses pour le moins peu ordinaires. Et par allusions, elle se soulageait de ce secret d'un groupe de personnes à part, comme si elle pouvait parler à quelqu'un. La solitude la pesait quelques peu depuis, qu'après de longues années avec son maître, elle avait dû partir sur ses ordres formels. N'avoir pu parler ouvertement à personne l'avait plus que tout fatiguée. Elle se libérait de cette façon, toujours avec un ton si glacial qu'il aurait pu geler le cœur de n'importe quel volcan.
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeSam 3 Jan 2009 - 2:56

Evan pénétra dans la chambre silencieusement. Thalys était assise sur une chaise, fixant la fenêtre. Il s’apprêtait à la prévenir de son arrivée mais elle le devança. Surpris, il manqua de renverser les affaires qu’il portait dans ses bras et n’évita la catastrophe seulement grâce à un habile réflexe qui lui tira une grimace de douleur.

- C’est malin…
murmura-t-il.

Il s'avança de quelques pas et tendit les achats qu'il avait fait.

"Par contre je t'avais dit de ne pas voler."

Evan ne chercha pas à s’expliquer. Il ne lui mentirait pas. Pas à elle.

*Mais comment sait-elle ça ?* se demanda-t-il.

Il ne chercha pas la réponse plus longtemps. Elle le fixait de ses yeux cernés de noir et il devait faire un effort titanesque pour ne pas baisser la tête. Il n’avait aucune excuse. Il avait volé délibérément, ayant simplement succombé à la tentation que représentait cette bourse trop exposée. Elle contenait certainement assez d’argent pour lui permettre de vivre durant deux semaines... Et il l’avait donné à une gamine... Il sourit. Il ne regrettait pas son geste, se souvenant de ce regard échangé… Il allait répondre lorsqu’elle s’avança vers lui, afin de récupérer les achats qu’il avait faits pour elle.

La remarque de la jeune femme lui tira un soupire de soulagement. Il appréhendait sa réaction mais fut rassuré, et amusé par la même occasion. C’était étrange, il réalisait qu’il craignait plus cette jeune femme que les gardes de Criméa ainsi que les brigands des bas-quartiers. Ils étaient certes plus nombreux et plus costauds que Thalys mais elle était différente, il l’avait compris dès les premiers instants. Les gardes n’étaient que des incapables, il avait appris à les semer aisément, même si cela ne lui avait pas réussi, hier soir… Quant aux brigands, la moindre ruse suffisait à s’en défaire. Evan se savait incapable de semer Thalys ou de se jouer d’elle avec une ruse, aussi élaborée soit-elle. Il n’avait pas besoin de la voir à l’œuvre, il le savait, voilà tout.

Mais c’était terminé, elle avait eut ce qu’elle voulait. Il avait payé sa dette en faisant les courses. Elle avait reçu ses biens. Peut-être reprendrait-elle sa route à présent. Leurs chemins allaient se séparer.

- J’ai fait ce que tu attendais de moi… je suppose que c’est terminé maintenant… déclara-t-il en baissant tristement la tête.

Il n’aimait pas les « au-revoir », il avait déjà fait quelques pas en arrière sans pour autant se retourner. Plus c’était court, plus c’était simple, c’est ainsi qu’il le voyait.
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeSam 3 Jan 2009 - 4:34

La mercenaire vit le garçon dire en baissant la tête:

"J’ai fait ce que tu attendais de moi… je suppose que c’est terminé maintenant…"

Thalys souleva un sourcil. Pourquoi cet air dépité? Elle n'avait pas spécialement été gentille avec lui, et maintenant il semblait penaud... Elle en déduit qu'il ne voulait pas rester seul, ou alors peut être lui rappelait-elle quelqu'un qu'il avait bien connu ou qui avait été cher à ses yeux. Ce furent les deux plus probables hypothèses qu'elle pouvait émettre. Elle ne chercha pas à lui demander, cela ne la regardait pas.

"Alalalalalalaaaaaaaaaaaaaa..."

Dit-elle en se frottant les tempes d'une main et en ballotant sa tête de droite à gauche.


"Qu'est ce qu'il y a enco..."


Elle fut coupée par un gros claquement. Le lourd volet en bois aux armatures de métal avait cogné contre la grande fenêtre.
Une énorme bourrasque de vent en avait été la cause.
La jeune femme s'était retournée brusquement en entendant le bruit, il y avait dehors un énorme orage. Du moins, elle s'en était rendu compte lorsque qu'elle entendit le tonnerre gronder.


"Il est vrai que les nuages étaient devenus noirs en début d'après midi, cependant un orage n'aurait pas dû arriver si vite...?"

Elle entendit l'aubergiste grogner en bas, puis crier de fermer les volets pour ne pas que ses carreaux explosent et de ne pas sortir...

"C'est bien ma veine..." pensa-t-elle.

Elle réalisa que le jeune homme ne pourrait sûrement pas partir chez lui et lui dit:

"Tu devrais aller voir l'aubergiste et lui régler la chambre pour cette nuit encore, elle ne sont vraiment pas très chères. Avec la pièce que je t'ai donné hier tu aurais de quoi y séjourner un bon moment donc... Je t'avoue aussi que je n'ai pas envie de t'entretenir éternellement même si tu es un brave garçon."

La franchise était sa spécialité. Elle pouvait souvent paraître vexante mais elle n'aimait pas tourner autour du pot, chercher une façon plus noble de s'exprimer, de prendre des gants.
Non, elle était entière. C'était oui, ou non. On l'acceptait ou on la détestait, cela lui importait peu. Après tout, le contact n'était pas sa spécialité. "Une manière de plus de souffrir" pensait-elle avant de rencontrer son maître. Elle se contentait de l'essentiel, "elle n'avait pas envie de", et c'était comme ça. Elle n'était pas sa mère, ni son amie, puis après tout il l'avait déjà suffisamment embarrassée auparavant.

Elle se dirigea vers la fenêtre, l'ouvrit avec beaucoup de mal en tentant de contrer la force du vent qui poussait vers l'intérieur de la pièce, puis tira avec peine le... lourd, TRÈS lourd volet. Se recevant de bons litres d'eau dessus au passage... Elle réussi tant bien que mal à claquer la porte extérieure en bois épais, ferma la fenêtre et se retourna. Ses cheveux et ses vêtements étaient trempés, son maquillage avait dégouliné et noirci ses joues. On peut aisément deviner la tête qu'elle pouvait tirer à ce moment là...


"Et en plus y'a même pas de cheminée dans les chambres bordel!" grogna-t-elle.

Les seuls moments où Thalys pouvait faire rire, ce n'était pas en racontant quelque blague, mais surtout quand il lui arrivait ces instants de poisse et de ridicule légendaire et son expression à la fois dépitée, énervée et exaspérée qu'elle pouvait prendre en bougonnant comme un vieux.
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MessageSujet: Re: Un jour particulier   Un jour particulier Icon_minitimeSam 3 Jan 2009 - 14:23

Thalys fut interrompue par un claquement du volet. Evan soupira, soulagé. Il n’aurait pas à s’expliquer, pas tout de suite. Il se contenta de l’écouter parler.
Elle avait raison, il lui faudrait rester une nuit de plus dans cette auberge. Cela ne lui déplaisait pas, le lit était douillet, la nourriture délicieuse… A la remarque de Thalys il sourit. Il n’envisageait pas de vivre nourri et logé par la jeune femme. Elle lui avait déjà offert beaucoup et il lui en était reconnaissant mais il ne souhaitait plus de cadeaux de la sorte.


- Ca me va parfaitement, déclara-t-il.

Thalys ouvrit alors la fenêtre afin de fermer le volet et fut trempée par l’orage. Evan pouffa de rire en voyant l’expression de la jeune femme.
Il avait fait un pas pour aller fermer le volet lui-même, oubliant une fois encore qu’il était convalescent, mais elle l’avait devancé. Le résultat était plutôt amusant… Il attrapa un linge plié sur le lit, certainement apporté par l’aubergiste et le lança à Thalys. Il se retint de rire plus longtemps et ne fit aucun commentaire. Après avoir remis sa capuche, il descendit les escaliers menant à la salle commune de l’auberge. Ignorant les railleries d’un homme saoul, il s’avança jusqu’au comptoir.

- Je souhaiterais garder la chambre une nuit de plus.
- Très bien…
répondit le vieil homme en annonçant le prix.

Il n’aimait pas particulièrement cet inconnu encapuchonné mais tant que la chambre était payée, et qu’il ne provoquait pas de scandale cela l’importait peu. Evan donna la pièce de Thalys et récupéra sa monnaie. Il fit demi-tour mais s’arrêta :


- Est-ce possible d’avoir un peu d’eau chaude ? demanda-t-il en repensant à la jeune femme trempée.

Il voyait mal Thalys descendre entièrement mouillée dans la salle commune de l’auberge pour se réchauffer près de la cheminée… enfin c’était son problème.

- Ma fille va apporter ça à votre chambre.
- Pas à la mienne, celle d’en face
, répondit Evan avant de remonter les marches menant de l’établissement.

Evan frappa et entra en même temps dans la chambre qu’il venait de quitter. Il s’adossa au mur et dit à Thalys :


- J’ai demandé à ce qu’on t’apporte de l’eau chaude.

Il ferma les yeux et croisa les bras, repensant aux événements de la veille. Beaucoup de questions le taraudaient bien qu’il se soit tu. Il avait fait exactement ce qu’il s’était dit. Il s’était contenté d’observer, en silence. Mais à présent il voulait des réponses.

- Thalys… depuis hier je ne te demande rien mais j’ai vu certaines choses que je ne peux pas ignorer… Tu te bats vraiment bien pour une médecin, bien mieux que n’importe quel malfrat de la cité et tu sais tout ce que j’ai fait aujourd’hui, je dois t’avouer que c’est déroutant… Puis quand nous sommes arrivés dans l’auberge, j’ai vu les regards échangés avec les étrangers. Quelques uns ont épié notre table durant tout le repas, l’un d’eux portait un anneau étrange, j’ai jamais vu un tel bijou alors que ça fait dix ans que je suis dans le métier.

Par « le métier », Evan sous-entendait l’escroquerie, dix longues années qu’il volait pour se nourrir.


- Et toi, tu portais la même bague à ta main… Je n’ai pas vérifié sur les autres étrangers mais je ne crois pas aux coïncidences. Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas mais je trouve tout ça un peu étrange…

En réalité, il mourrait d’envie d’en savoir plus. Le jeune homme était curieux. Malgré sa journée d’observation, il n’avait rien appris sinon que les bijoutiers faisaient des prix au rabais sur les anneaux… Il rouvrit les yeux et fixa Thalys. Son regard n’avait certes pas la même intensité que celui de la médecin mais l’on pouvait y lire détermination et entêtement, il continuerait son enquête jusqu’à obtenir des réponses.
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