Tout va très bien, Mme la comtesse...

Invité

C'était un beau jour d'été, quand le soleil était si haut dans le ciel qu'on aurait dit qu'il le faisait exprès, rien que pour provoquer tout les pauvres travailleurs obligés d'aller s'enfermer dans des bureaux sombres et cloîtrés, regardant avec envie les rayons caresser les fleurs par la fenêtre, les oiseaux gazouiller joyeusement dans les arbres et le vent pousser avec douceur les petits nuages cotonneux (sisi, on a tous connu un jour comme ça)...

Dans le salon de la luxueuse maison des Beaufort, Julia s'ennuyait. Nous l'appellerons "Julia" car c'est plus simple que de devoir répéter sans cesse "l'abruti de bonne poire qui est resté à la maison pour apprendre la couture pendant que sa sœur s'éclatait dans l'armée", et puis c'est moins insultant. bref, Julia s'ennuyait ferme, allongé(e) paresseusement sur un large canapé de cuir, un livre dans une main tandis que l'autre étouffait un bâillement.

* Pfff... Il faut que je sorte... *

Elle avait tout essayé, tout ! La couture, la broderie, l'art de l'arrangement floral, le piano, le dessin... Tout ce qu'une jeune femme de bonne famille avait le droit de pratiquer sans choquer les voisins (ce qui, en fait, se limitait à peu de choses), elle l'avait déjà pratiquée au moins une fois cet après-midi ! Mais, hélas, l'ennui finissait toujours par la terrasser et, sans qu'elle ne sache pourquoi, elle terminait invariablement sa course ici, sur le canapé, à bâiller et à se lamenter sur sa futile et ennuyeuse existence...

- Bon, cette fois, j'y vais !

Julia se leva résolument, pleine d'énergie et d'entrain, et saisit d'un geste décidé ses affaires. son petit sac à main sous le bras, elle ouvrit grand la porte, respira le bon air pur du dehors et franchit résolument le seuil.

- Tant pis pour les vieux, ils comprendront !

Normalement, elle aurait dû rester enfermée chez elle, à ne rien faire, comme une bonne fille à ses parents. Julien l'aurait peut-être fait, mais pas Julia, et ladite "demoiselle" se rendait compte avec une surprise mêlée de ravissement qu'à présent, ce qu'on lui disait de faire et ce qu'elle faisait, c'était deux choses souvent très différentes...

Arrêtant un fiacre d'un geste impérieux, la jeune fille *hum* se fit déposer en haut de la plus importante avenue commerçante de la cité. Elle paya le conducteur, déploya son ombrelle et, d'un pas assuré, se lança dans la foule fourmillante.

Tandis qu'elle flânait, s'arrêtant souvent en face des vitrines pour s'extasier devant tel ou tel article (il/elle veillait bien à ce qu'on la voie devant des boutiques de mode), elle se sentit soudain heurter l'épaule de quelqu'un. Immédiatement, elle s'arrêta et fit demi-tour pour s'excuser auprès de l'individu ainsi molesté...

Sujet: Re: Tout va très bien, Mme la comtesse... Jeu 11 Sep 2008 - 7:42

Schneizel leva la tête, son regard passant au dessus des toits de la cité pour s'égarer dans le ciel azur. Pas un seul nuage orageux à l'horizon, une température agréable... Voilà qui changeait bien le mercenaire du climat de Dinak. La journée aurait été parfaite s'il n'y avait pas eu une telle foule dans cette maudite rue. Schneizel s'arrêta sous un porche étroit et laissa passer le flot humain qui déferlait dans l'avenue commerçante. Cet endroit était décidemment bien trop populaire aux yeux du jeune homme. Il était loin d'être misanthrope mais se faire ballotter, piétiner ou écraser au sein d'une foule compacte était loin de lui plaire.

Le jeune homme souffla quelques instants. Il aurait mieux fait de venir en cours de matinée. A ce rythme il ne trouverait jamais l'échoppe qu'il recherchait depuis une bonne heure déjà. Cela faisait si longtemps qu'il n'était pas passé dans cette ville. Cela datait de son périple avec Callan. A cette époque la rue était bien moins fréquentée qu'à l'heure actuelle. Schneizel eu une légère poussée de nostalgie qu'il refoula presque immédiatement. Il n'était pas l'heure de ressasser les vieux souvenirs. Il devait se remettre en marche.

C'est alors que le jeune homme remarqua une jeune femme, appartenant visiblement à la noblesse au vu de sa tenue, bousculer un homme à la mine patibulaire. Elle se retourna immédiatement pour s'excuser poliment, seulement l'homme ne semblait pas voir les choses de cet oeil. Visiblement de très mauvaise humeur il commença à invectiver la demoiselle dans un patois à peine compréhensible, se fichant apparemment éperdumment de l'évidente noblesse de la cible de son énervement. A son teint rougeaud, Schneizel comprit que l'individu devait déjà avoir un taux d'alcool non négligeable dans le sang malgré le fait que le soleil soit encore haut dans le ciel. Le grossier personnage commença à brandir le poing vers la jeune femme. Les choses commençaient à tourner au vinaigre. L'alcoolique se fichait visiblement des plus élémentaires règles de la galanterie et semblait fortement déterminé à frapper sa malheureuse interlocutrice.

La marée humaine continuait tranquillement à s'écouler comme si de rien était. Personne ne semblait visiblement se préoccuper du sort de la noble et tous passaient devant la scène sans esquisser le moindre geste, se contentant d'un rapide coup d'oeil désapprobateur. Schneizel fendit la foule et traversa la rue pour venir s'interposer entre l'ivrogne et la demoiselle en tendant un bras devant elle de façon à indiquer sa ferme intention de la protéger.

"Elle s'est excusée. Il n'y a aucune raison de s'énerver ainsi."

lança calmement Schneizel à l'individu aviné, tentant de le raisonner de manière diplomatique. Celui ci baragouina une insulte pour seule réponse et envoya son poing droit vers le visage du jeune homme. Schneizel évita sans mal l'attaque et, pivotant légèrement sur lui même, écrasa violemment son coude contre la gorge de son adversaire. Celui ci s'effondra sur ses genoux en s'étouffant. L'ivrogne resta quelques secondes prostré à reprendre son souffle puis prit le large non sans avoir lancé un dernier regard furibond à la demoiselle et à son protecteur. Lorsqu'il fut parti Schneizel se tourna vers la jeune femme.

"Vous allez bien, mademoiselle? Ce cuistre ne vous a pas blessée au moins?"

s'enquit il auprès de la jeune noble. Schneizel eu une drole d'impression en regardant la jeune femme, comme si quelque chose clochait chez elle, bien qu'il eu été incapable de dire quoi dans l'instant. Cette sensation étrange ne le quitta pas mais le jeune homme décida de ne pas chercher plus longtemps ce qui la provoquait, ne voulant pas brusquer la demoiselle que l'ivrogne avait déjà bien assez importunée.

Invité

Julia, un instant surprise, lança un regard perplexe en direction du type qui venait de lui porter secours. C'était encore un jeune homme, quoique probablement plus âge qu'elle, et qui se déplaçait avec l'aisance et la dangerosité de celui qui sait se battre. D'ailleurs, la rixe venait de s'achever avec la retraite du grossier alcoolique qui, ayant visiblement compris qu'il ne ferait pas le poids, semblait avoir sagement décidé de prendre le largue... Quoique encore un peu secouée par la réaction de l'inconnu (le cuistre, par son sauveur), Julia reprit vite ses esprits et renvoya à celui qui s'était si gentiment dévoué pour la secourir un sourire des plus charmants.

- Je vous remercie, dit-elle avec franchise en le saluant d'une petite révérence. Je m'appelle Julia de Beaufort. Il est rare de croiser quelqu'un, de nos jours, qui serait prêt à prendre ainsi la défense d'une parfaite inconnue...

Elle arrangea sa coiffure d'une main gantée de blanc, épousseta sur sa robe quelques poussières invisibles et tira de son petit sac à main un miroir pour faire mine de vérifier son maquillage. S'il n'était pas doué pour les armes, Julien se débrouillait plutôt bien pour ce qui était de jouer la comédie, et cela l'amusait follement que de parodier les mines coquettes des petites demoiselles de la haute noblesse qu'il avait depuis toujours été forcé de fréquenter. Cela aurait pu paraître pour quelque chose de parfaitement incompréhensible pour quiconque d'autre que lui, mais cette formidable possibilité de pouvoir se faire passer pour quelqu'un d'autre que soi-même, et cette liberté extraordinaire qu'il avait acquise depuis peu, le jeune homme ne les aurait échangé pour rien au monde. Il pensait souvent à sa sœur, quelque part dans un régiment inconnu, et il se demandait si le fait de se travestir ainsi l'amusait autant que lui...

Après tout, ils ne faisaient rien de mal ! Julien, pour sa part, voyait plutôt cela comme une farce, une bonne blague qu'il faisait au monde entier et dans laquelle il ne mettait aucune méchanceté, si ce n'est un peu de malice...

La "demoiselle Julia" rajusta donc sa tenue et, cessant soudain ses minauderies, tira une longue épingle de son imposante masse de cheveux bouclés.

- N'ayez crainte, sourit-elle avec espièglerie, ce genre de mésaventure ne m'est pas totalement inconnue. C'est triste à dire, mais une jeune fille doit apprendre à se défendre, par les temps qui courent, car ce genre d'incident n'est pas aussi rare qu'on le croit...

La longue aiguille d'argent luisait d'une lueur assez inquiétante, et on imaginait plutôt bien de quelle genre de défense pouvait parler la demoiselle. Une telle arme, si elle ne valait pas une dague ou une épée, pouvait faire de sérieux dégâts quand on l'employait correctement, et Julia avait au moins la satisfaction de dire que son adresse à la broderie n'était pas usurpée...
Avisant un salon de thé en face de la vitrine devant laquelle ils se trouvaient, la fière demoiselle prit le bras de son sauveur pour l'y entraîner presque de force, lançant avec bonne humeur :

- Allons, il n'est pas convenable de ma part que je ne vous laisses vous enfuir sans vous avoir remercié... Accepteriez-vous de boire un verre, mystérieux inconnu qui sauve les demoiselles en détresse, en attendant que vous me disiez votre nom ?

Sujet: Re: Tout va très bien, Mme la comtesse... Jeu 11 Sep 2008 - 19:40

Le charmant sourire de la jeune femme rassura Schneizel. Le mercenaire renvoya à la jeune noble un sourire bienveillant. L'une des grandes qualités du jeune homme était l'altruisme. Il n'aurait pas supporté de voir ainsi quelqu'un se faire agresser et de rester les bras croisés en attendant que cela soit terminé. C'était cette même qualité qui avait changé sa vie des années auparavant. Cela lui avait permis d'être l'élève de Callan et de rentrer parmi les mercenaires. Il n'avait jamais regretté son geste, bien que cela lui ait valut une cicatrice qui marquait encore son homoplate droite.

"Il n'y a pas de quoi, mademoiselle."

fit humblement le jeune homme en s'inclinant légèrement en réponse à la révérence de son interlocutrice.

"Disons que j'estime que tout homme doive faire preuve d'un minimum de galanterie et que ce grossier personnage avait besoin que l'on le lui rappelle..."

ajouta Schneizel en passant distraitement une main derrière sa tête. Il n'aimait pas se mettre en valeur et se montrait parfois même excessivement modeste. Le jeune homme regarda son interlocutrice se refaire rapidement une beauté. L'apparance et l'élégance avaient l'air d'être deux grandes préoccupations pour la jeune femme. Sa minutieuse coquetterie l'occupa durant quelques instants, puis, l'air satisfaite, Julia recentra de nouveau son attention sur Schneizel et lui présenta une longue épingle plutôt effilée qui lui tenait lieux de broche à cheveux, ainsi probablement que d'arme de self-défense. Schneizel eu un sourire amusé en imaginant la surprise qu'aurait pu avoir l'ivrogne en découvrant que la jeune femme qu'il agressait avait plus de répondant qu'il n'aurait pu le croire.

"Je vois que mon aide était relativement superflue... Cela me rassure de voir que même les jeunes femmes éduquées savent se défendre par ces temps de trouble. Enfin, mon intervention vous aura tout de même évité de devoir vous salir les mains. Il est préférable qu'une personne aussi raffinée que vous n'ait pas à arriver à ce genre d'extrémités..."

déclara Schneizel sur un ton qui exprimait sagesse ainsi qu'un étonnement respectueux devant les propos de la jeune femme. Elle avait un certain cran et devait connaître quelques gestes d'auto-défense. Cela dit Schneizel ne savait que trop bien que brandir une arme et s'en servir étaient deux choses bien différentes et que nombreuses étaient les personnes qui ne pouvaient se résoudre à faire usage de la violence en situation réelle. Il souhaitait à la jeune femme ne jamais avoir à se confronter à ce choix difficile.

C'est alors que la jeune femme fit quelque chose à laquelle Schneizel ne s'attendait pas. L'agrippant fermement par le bras elle le tira gentiment vers un salon de thé non loin de là où ils se trouvaient. Schneizel la suivit tant bien que mal, légèrement déséquilibré par la surprise ainsi que la façon qu'avait Julia de le traîner derrière elle.

"Hé bien...C'est demandé si gentiment qu'il ne serait pas convenable de refuser."

fit le mercenaire avec une légère pointe d'ironie. Julia ne lui laissait pas vraiment le choix. Au moment de passer la porte du salon de thé Schneizel abandonna l'idée de trouver cette échoppe qu'il avait si longtemps cherchée. Il se promit de se remettre en quête dès le lendemain aux aurores. Julia entraîna Schneizel jusqu'à une petite table. Les deux jeunes gens s'installèrent face à face.

"Je me présente, Schneizel Denka, pour vous servir. Enchanté de faire votre connaissance, dame Julia."

lança alors le jeune homme en réponse à la remarque que lui avait faîte Julia en l'entraînant vers le salon de thé. Une serveuse vint alors jusqu'à leur table leur proposer la carte et prendre leur commande. Schneizel jeta un rapide coup d'oeil au menu, mais, ne sachant trop ce qu'il serait convenable de prendre, la reposa bien vite sans avoir choisi quoi que ce soit.

"Je laisse à mademoiselle le soin de choisir pour moi."

glissa Schneizel à la serveuse qui se tourna alors vers Julia.

Invité

Voilà quelques jours que Jade avait traversé la frontière Alsarianienne, passant dans le royaume d’Ellandy, traversant le fleuve qui séparait les deux royaumes. Elle n’était jamais venue en ces terres et s’était fait une joie de découvrir des campagnes regorgeant de cultures diverses et appétissantes pour certaines. Jade monnaya quelques fruits de saisons qui s’avérèrent être des meilleurs. L’agriculture ellandyenne n’était pas réputée pour rien. Elle s’était régalée de cette nourriture.

Son but était simple, elle voulait aller à Shyamal, capitale du royaume, afin d’y passer peut être quelques temps. En chemin, elle s’était arrêtée dans deux ou trois villages où elle avait goûté des plats nouveaux et excellents. Bonne vivante, Jade avait profité un maximum et appréciait vraiment le peuple de ce royaume.

La voilà maintenant arrivée à la capitale, après un long voyage. Jade avait laissé son cheval et ses affaires dans une petite auberge sympathique qui ne demandait pas cher de la nuit. Le seul problème pour Jade c’était que ses réserves d’argents diminuaient et qu’elle devait trouver un travail pour gagner quelques pièces. La jeune femme se baladait dans les rues de cette ville inconnue, en quête de petits travaux ou même d’un emploi pour quelques temps. Mais rien. Enfin elle ne faisait que regarder, elle ne demandait pas.

La voilà qui passait devant un salon de thé qui semblait sympathique à Jade. Il lui restait de quoi se payer une boisson, et elle en avait vraiment envie. Elle s’assit alors, sur la terrasse, de manière à ce qu’elle puisse voir les gens passer, ce qui la distrayait. Elle dirigea alors toute son attention vers un jeune couple totalement dépareillé. En fait, ils ne semblaient pas être en couple, mais paraissaient plutôt s’être rencontrés il y a peu. La jeune femme était assez jolie, richement vêtue et toute coquette, ses boucles blondes valsant sur ses épaules. L’homme qui l’accompagnait était moins élégant, pourtant pas débraillé, tout habillé de noir. Il semblait ne pas être du coin, un voyageur. Tout en sirotant son thé, Jade dévisageait les deux jeunes gens qui discutaient sans se soucier qu’elle les observait.

Invité

[Excusez-moi pour le retard...]

Julia commanda donc du thé, quelques gâteaux pour l'accompagner et laissa la serveuse se dépatouiller avec tout ça. Il/elle était contente de rencontrer quelqu'un, un type qui avait l'air plutôt intelligent, d'ailleurs, et qui ne ressemblait pas à ces nobles capricieux et vantards qu'elle avait pris l'habitude de côtoyer (plus par obligation que par plaisir, hélas, mais une jeune fille de bonne famille devait savoir tenir son rang dans la société)...

- Cela serait-il indiscret si je vous demande quelle profession vous exercer, monsieur Schneizel ? Vu la manière dont vous avez renvoyé ce malotru, je pencherai assez bien pour l'armée, mais... Vous n'avez pas l'air de quelqu'un qui prendrait plaisir à obéir aux ordres des autres !

La demoiselle émit un petit rire distingué et repoussa une longue boucle blonde pour croiser les mains sur la table à la manière d'une petite fille. Elle semblait beaucoup s'amuser, malgré la situation délicate et gênante dans laquelle elle s'était involontairement placée plus tôt. Elle avait une figure gracieuse, souriante, et un air perpétuellement joyeux sur le visage. De charmantes fossettes se creusaient sous ses joues à chaque fois qu'elle riait, et elle ne se départissait pas de son petit air amusé et malicieux, comme quelqu'un qui rit d'une bonne blague mais qui est le seul à la connaître...

Son regard se détacha de son charmant sauveur pour glisser vers une table derrière eux, où une jeune femme d'une grande beauté semblait prendre son thé seule, sans personne pour l'accompagner. Elle avait des habits très moulants, un peu du genre femme fatale mais en plus pratiques, et qui lui allaient comme un gant. Julia, pensive, croisa ses yeux bruns qui les observait avec une évidente curiosité et se demanda si ce n'était pas l'une de ces aventurières de passage qui fascinaient tant sa sœur quand elle les croisait dans les auberges où elle se rendait en cachette pour écouter les récits des soldats.

Si ça se trouve, cette femme connaissait des gens dans l'armée, et peut-être pourrait-elle renseigner Julia sur ce qui était arrivé à sa sœur jumelle...

- Excusez-moi, mademoiselle, commença Julia avec un sourire aimable et plein de bonnes intentions, vous plairait-il de vous asseoir à notre table ? Vous devez vous ennuyez, si seule, et nous avons bien assez de place pour accueillir une personne en plus...

Se penchant en avant, elle chuchota à son accompagnateur :

- Cela ne vous dérange pas, j'espère ?

Sujet: Re: Tout va très bien, Mme la comtesse... Lun 6 Oct 2008 - 22:31

Tandis que Julia commandait du thé et quelques gâteaux à la serveuse, Schneizel remarqua l'entrée d'une atypique jeune femme dans le salon de thé. Elle portait des vêtements plutôt serrés, voire même moulants, ce qui était plutôt rare chez la gent féminine excepté pour les paysannes. Hors la jeune femme en question était loin d'avoir l'air d'une paysanne. Le tissu de sa tenue était trop fin, son visage trop soigné, ses mains trop douces pour cela. Peut être s'agissait il d'une aventurière qui prisait les vêtements qui ne gênaient pas ses déplacements...

Schneizel coupa court à sa réflexion et recentra son attention sur Julia quand elle reprit la parole. Elle avait l'air de s'intéresser à ses activités professionnelles et émettait même ses propres hypothèses sur la question. Schneizel eut un petit sourire. Il était très peu probable qu'elle se rende compte de son véritable "métier".

"Cela ne l'est pas, ne vous en faîtes pas. Je n'ai que rarement l'habitude de me draper de trop de mystères. Disons que je suis un homme à tout faire. Je voyage et offre mes services à qui les veut bien tout au long de mon périple. Je sais faire un certain nombre de choses, me défendre et protéger d'autres personnes en fait partie..."

fit le jeune homme avec un sourire. L'enthousiasme et la gaieté de la jeune femme étaient communicatifs. Il aurait été dur de garder son sérieux ou d'être morose devant le spectacle qu'offrait la pétillante jeune femme. Il était rare de rencontrer des gens aussi expressifs. Surtout en de telles circonstances. Schneizel eut une pensée pour le malotru qui avait faillit agresser Julia quelques minutes plus tôt. Comment pouvait on être assez grossier pour s'en prendre à quelqu'un comme elle? Il était des choses comme celle là dans le comportement de certains humains que Schneizel avait bien du mal à comprendre.

Julia sembla alors remarquer quelque chose, ou plutôt quelqu'un derrière Schneizel. Le mercenaire se retourna légèrement et aperçut l'étrange jeune femme qu'il avait remarqué un peu plus tôt. Elle était allée s'asseoir seul à une table un peu plus loin. Julia l'interpella poliment pour l'inviter à se joindre à eux. Schneizel ne voyait pas particulièrement d'inconvénients à cela. Après tout c'était Julia qui l'invitait, elle avait bien le droit de convier d'autre personne à leur table si cela lui chantait.

"Pas le moins du monde."

répondit Schneizel, lui aussi assez bas pour que seule son interlocutrice l'entende.

Invité

Jade les regardait toujours, tous les deux, ce couple étrange qui discutait sans faire attention à elle, bien qu’ils aient remarqué sa présence. Son regard vagabondait dans toutes les directions, et elle sirotait sa boisson, qui lui faisait un bien fou. Et puis elle était sacrément bien installée dans son fauteuil. Si elle avait pu, elle serait restée là des heures entières.

De nouveau, son regard divagua du côté des deux jeunes, mais cette fois, Jade renversa un peu de sa boisson sur elle, surprise que la jeune femme lui adresse la parole. Elle parlait très bien et poliment, d’une manière très distinguée que Jade appréciait. La jeune noble lui proposa de s’installer à table avec elle et son ami, prenant tout de même soin de savoir si il ne refusait pas qu’elle se joigne à eux. Jade sourit à la jeune femme tout en réfléchissant à sa proposition.

- C’est proposé si gentiment, je ne peux pas vous le refuser, mademoiselle. Merci beaucoup.

Elle se leva, son verre en main, et s’assit sur la chaise restée libre autour de leur table. Il fallait dire que Jade se sentait un peu miteuse, dans ses vêtements de voyage, des vêtements pratiques, alors que la jeune femme était si coquette et élégante, et que l’homme était enveloppé dans ses habits sombres.

- Encore une fois, je vous remercie de m’avoir conviée avec vous. Je m’appelle Jade D’Isanto, je suis d’Alsaria.

[désolée pour ce rp si court, mais en ce moment je suis un peu à court d’idées ^^’]

Invité

[pardon pour le retard, j'ai eu plein de travail ces temps-ci...]

- Ooooh ? Vous êtes une voyageuse, alors... Une sorte d'aventurière, c'est ça ? Jade... Quel joli nom !

Visiblement, la blonde demoiselle éprouvait une curiosité et une excitation toute particulière à la vue d'une femme-soldat qui affichait visiblement son indépendance et sa féminité sans se soucier de l'avis de personne. C'est vrai, quoi, tout ces nobles étaient si renfermés et si prisonniers dans leurs conventions... Julia devinait bien combien la vie devait être parfois pénible pour une femme qui osait s'afficher ainsi, malgré les commérages et les mauvaises langues. Dans les plus hautes sphères de la société, les aventurières (on prononçait généralement le mot avec dégoût, comme si c'était une espèce particulière de vermine qui risquait de se reproduire si on n'y prêtait pas garde) n'étaient pas très bien vu. On les tenait pour des femmes de basse extraction, de mauvaise vie, souvent vulgaires et impies. Les chaperons mettaient en garde les demoiselles de la noblesse contre ce genre d'engeance, et les pères interdisaient formellement à leurs fils de les fréquenter. "Donnez une épée à une femme, répétait souvent le Comte de Beaufort, et elle vous réclamera le fourreau !" Une façon élégante et ô combien charmante d'exprimer son opposition totale à toute tentative de féminisme qui ne se limitait pas à laisser brûler le rôti du dimanche...

Et, par conséquent, la première chose que faisait toute demoiselle digne de ce nom qui rencontrerait une aventurière sans être accompagnée de ses parents ou de son chaperon était d'inviter à sa table ladite féministe afin de l'abreuver de questions sur sa vie, sa morale et sa vision de la femme.

- Cela fait longtemps que vous parcourez le royaume, mademoiselle Jade ? Vous vous êtes déjà battue pour de vrai ? Vous avez tué quelqu'un, dites-moi ?

La comtesse, penchée en avant, les mains plaquées contre la table, inondait la malheureuse voyageuse de ses question avant de s'arrêter soudain, rougissante, en voyant arriver leurs consommations.

- Hum... Excusez-moi, je suis terriblement impolie... Je vous en prie, prenez le temps de boire votre thé et pardonnez-moi de mon indiscrétion. Vous comprenez, c'est si rare de voir des femmes libres de faire ce qu'elles veulent dans la région !

Frémissante d'impatience, elle mourrait d'envie de poursuivre plus en avant son interrogatoire. C'était dingue comme était la vie ! Elle qui pensait être condamnée à une journée morne et sans intérêt, voilà qu'elle se retrouvait à la terrasse d'un café encadrée d'un beau et mystérieux mercenaire et d'une vraie aventurière, comme dans les romans ! Hum... Si sa vieille gouvernante avait pu voir ça...

[M'est avis que tu n'as pas à rougir de tes retards face à l'éternité que j'ai mis avant d'enfin rédiger ce message. C'est donc moi qui m'excuserai platement pour le désagrément cette fois ci...]

L'étrange demoiselle que Julia venait d'inviter à leur table se leva et vint les rejoindre acceptant de bonne grâce la proposition de la noble. Elle se présenta brièvement à eux avant de tirer une chaise à elle et de s'y installer. Ainsi donc venait elle d'Alsaria. Cette information vint confirmer les hypothèses qu'avait Schneizel à son sujet. Pour avoir fait un si long voyage le jeune femme devait immanquablement être une sorte d'aventurière. Cela avait un petit côté romanesque qui semblait plutôt bien coller avec le personnage. Toutefois les opinions "bien pensantes" auraient jugé cette demoiselle comme faisant preuve d'une vulgarité et d'un sans-gène inommable. Cela dit Julia ne paraissait pas s'en outrer et ce fait avait au contraire vraiment l'air de la captiver. Au moins n'était elle pas une de ces pintades à l'éducation rigide que l'on pouvait croiser dans les "hautes strates" de la société.

"Ravi de faire votre connaissance Jade. Je m'appelle Schneizel et voici dame Julia."

répondit le jeune homme avec un autre de ses sourires enjoleurs quand il remarqua que la jeune noble avait omit de se présenter à son tour avant de se lancer dans une miriade de questions qui aurait pu étouffer en moins de temps qu'il faut pour le dire quelqu'un dont la timidité soit un tant soit peu exacerbée. Heureusement, Jade ne semblait pas être ce genre de personne.

Le regard de Schneizel fut soudain attiré par un individu vêtu d'une longue cape d'un vert profond quoique délavé par le temps et les intempéries qui passait à côté de leur table. Le mystérieux individu, ayant pris soin de n'être aperçu que de Schneizel, laissa apparaître une fraction de seconde un anneau de métal sombre puis se dirigea vers un coin reculé du salon de thé. Le jeune homme, plus qu'intrigué par ce comportement suivit son camarade mercenaire des yeux puis se leva.

"Veuillez m'excuser un instant, mesdemoiselles. Il y a une chose dont je dois m'assurer."

Le mercenaire se dirigea vers l'étrange individu qui n'avait depuis eu de cesse de le dévisager accentuant encore son invitation déjà bien trop indiscrète aux yeux de Schneizel. Le jeune homme s'installa sans formalité aucune en face de l'homme à la cape. Ce dernier semblait vouloir aller droit au but et Schneizel n'avait pas dans l'intention de le décevoir.

"Vous agissez bien imprudemment, mercenaire. Il n'est pas sage d'exposer ainsi la marque de votre allégence."

le réprimanda t il, parlant assez bas pour n'être entendu que de son interlocuteur.

"Vous êtes Schneizel Denka, l'élève du regretté Callan, n'est ce pas? Je vous ai reconnu dès que je suis entré. Veuillez excuser ma brusquerie mais je suis là pour vous informer de nouvelles de la plus haute importance. Le dominant Hanna vient d'abandonner son poste, et à ce que l'on raconte, le roi de Dinak aurait convié les dominantes Ciara et Alys à le rencontrer... J'ai pensé que vous auriez apprécié en être informé. Vous savez, j'ai connu votre maître. Je l'estimais énormément. Sa perte fut terrible pour toute l'organisation... C'est pourquoi j'ai pensé..."

"Je comprend... Mais quoi qu'il en soit, n'abordez plus jamais quelqu'un de l'organisation de cette manière, aussi terrible fussent les informations que vous ayez à délivrer. Oh, et...merci..."

fit Schneizel sur le ton de la confidence. Il avait été profondément choqué par les nouvelles que venait de lui porter le mercenaire mais il n'en montra rien, son visage restant fermé et son regard plus glacial que les pointes enneigées de la chaîne de Yarkol. Le jeune homme quitta la table et se dirigea à nouveau vers celle de Julia et Jade, tentant de décontracter ses traits tendus par les révélations de l'homme à la cape.

"Je suis profondément désolé mais une grave affaire m'appelle loin d'ici. Pensez bien que prendre congé de vos charmante compagnies ne m'enchante pas le moins du monde, mais je n'ai malheureusement guère le choix. Au revoir, j'espère que nous aurons à l'avenir l'occasion de nous rencontrer à nouveau."

Cela dit Schneizel quitta les deux demoiselles et sortit prestement du salon de thé pour se diriger vers la base des mercenaires.

[Fin du topic en ce qui me concerne, suite dans la grande gallerie du repère des mercenaires: topic "recherches"]

» Muin Urbien (il vous le rendra bien xD )