L'Auberge « Les Feux du Nord »

Invité

[==> Les plaines de Dinak / A la pêche aux informations]

L'orage faisait rage sur Dinak, l'un de ces gros orages de fin d'été qui vous annonce un automne catastrophique et un hiver particulièrement froid. Le vent s'engouffrait en hurlant dans les ruelles de la capitale, secouant les taudis des bas quartiers à la manière d'un tremblement de terre, pour aller finallement s'écraser sur les murailles du sinistre chateau de Dan Azyrith comme un coup de tonerre. Des éclairs d'une beauté fulgurante illuminaient par intermitence la ville calfeutrée où chacun restait terré chez lui, priant pour qu'aucun toit ne s'envole, et surtout pas le siens...
Et au milieu de tout cela...
Au milieu de tout cela Rossène luttait comme un diable contre les élèments, crachant et jurant, sa barbe de trois jours dégoulinante d'eau, tout comme ses cheveux qui lui tombaient à présent sur les yeux, l'empêchant de voir à plus de trois mètres devant lui. Il les écarta d'un geste rageur, mais presque aussitôt, le vent les lui rabatit en pleine figure, et il poussa un soupir : A quoi bon ? Il ne voyait pas bien plus loin que cinq mètres devant lui avec cette pluie, alors deux de plus, deux de moins...

Il tourna au jugé dans une rue, se retrouvant brusquement à l'abris du vent, les oreilles bourdonnante de son silence. Il redressa lentement la tête, cherchant à s'orienter sous les trombes d'eau qui tombaient toujours, et vérifia une énième fois que son luth était bien au sec. Rassuré, à peu près certain d'être dans la bonne direction, il reprit sa route, gromellant contre la pluie qui l'accompagnait depuis son départ d'Egwen, une ville un peu plus au sud de Criméa. Au début, ça n'avait été qu'une fine bruine rafraîchissante et il avait espéré que pour une fois sa poisse l'avait oublié, mais à mesure qu'il avançait vers le coeur politique de Dinak, la bruine s'était transformée en pluie, puis en orage, trois jours plus tôt alors qu'il arrivait en vue de la ville, comme si la capitale s'était entourée d'ombre maléfiques...
Et il en avait conclut que sa poisse était toujours là.

C'était donc au bout de huit jours de voyage dans la boue et trempé comme une soupe qu'il poussa la porte de l'Auberge des Feux du Nord, là où il avait l'habitude d'échouer lorsqu'il venait faire un tour à Criméa, stoppant net la conversation des quelques tables occupées.
Objectivement, l'on pouvait dire que c'était un endroit gloque, et le visiteur impromptut aurait été en droit de se demander d'où venait ce nom ronflant de "Feux du Nord" pour un taudis pareil. La pièce principale, sombre, aux plafonds couverts de suie par les torches qui éclairaient chichement la salle, accueillait ce que la ville semblait avoir de plus déguenillé. Pas le publique le plus idéal, mais le meilleur endroit pour attraper au vol les dernières rumeurs et nouvelles intéressantes.
Le barde prit une grande inspiration de la puanteur humaine et entra, claquant la porte derrière lui pour laisser l'orage dehors, s'ébrouant avant de retirer sa cape gorgée de pluie et la suspendre a une patèrre devant le feu au fond de la salle. Les conversations avaient reprit, plus bas cependant, les habitués lui lançant des regards méfiants.
Décidément...
C'était toujours joyeux de revenir dans la capital du Royaume !
D'années en années, l'ambiance était de plus en plus tendue.

L'homme poussa un soupir, s'accrocha légèrement les pieds dans une dalle saillante, renoua ses cheveux détrempés en arrière et désemballa doucement son Luth, s'installant devant le feu afin de mieux voir les éventuelles dégradations causées par le voyage et par la pluie. Heureusement, a part un sérieux besoin d'être accordé, l'instrument n'avait rien, et il se permit enfin de se détendre. L'accueil chaleureux que lui fit l'aubergiste acheva de dissiper les soupsons des hommes attablés, et Rossène eut un sourire pour lui-même : Sous peu les trois quarts de la ville serait au courant qu'il était ici, et l'Auberge des Feux du Nord n'allait pas désemplir.
L'art et la manière d'avoir une bonne semaine de nourriture et d'abrit gratuite : l'augmentation du chiffre d'affaire du patron suffirait amplement à compenser ce "cadeau". Il bailla, monta ses affaires dans la mensarde qui lui était allouée, et redescendit s'attabler au comptoire devant un solide repas composé de ragoût aux pommes de terre et d'une bière bien fraîche brassée de l'automne dernier. Si la deventure de l'auberge ne cessait de se dégrader, la nouriture, elle, était toujours aussi bonne !
Attendant que son tour vienne de chanter, un peu plus tard dans la soirée, il laissa trainer ses oreilles, sur les conversations, prenant des nouvelles du "Conflit" entre Dinak et Alsaria, mais aussi la température de l'humeur du peuple.
Et il fallait avouer... c'était loin d'être au beau fixe pour l'instant.

Secouant sa lourde tête, il attaqua lentement sa bière, son regard traînant doucement sur la salle, en l'attente d'un évènement qui pourrait éventuellement animer un peu sa soirée. Malheureusement pour lui, le mauvais temps semblait avoir sérieusement déteind sur les humeurs, et quelque chose lui disait qu'il faudrait sa voix pour les détendre.
Dommage... il aurait bien aimé ne pas avoir à faire tout le boulot pour une fois.
Avec un nouveau soupir, il finit son repas et sauta lestement sur l'estrade réservée au peu de musiciens qui venaient se produire ici. Alors, tranquillement, il se mit à accorder son instrument, attendant patiement que la rumeur de la salle s'appaise un peu pour commencer....

Sujet: Re: L'Auberge « Les Feux du Nord » Mer 3 Sep 2008 - 17:17

Une puissante bourrasque s'engouffra dans les rues étroites des bas quartiers, amenant avec elle son comptant d'épaisses gouttes de pluie. Ilyana leva un bras devant son visage pour se protéger du vent et de l'ondée cinglante. Les longs pans de son élégante robe voletaient mollement derrière elle. Ses vêtements détrempés étaient devenus bien trop lourd pour être soulevés bien haut par le vent, aussi violent fut il. Ses cheveux, eux étaient depuis bien longtemps trop imbibés d'eau pour faire autre chose que coller à sa peau et à sa tenue. La jeune femme bravait les éléments déchainés depuis assez longtemps pour être trempée jusqu'aux os. Si elle s'éternisait elle allait finir par attraper un mauvais rhume, voire une pneumonie... Il lui fallait trouver un abris, quel qu'il pu être.

Un éclair zébra le ciel, illuminant la rue durant un court instant. Instant qui suffit néanmoins à Ilyana pour apercevoir l'enseigne d'une auberge au travers des trombes d'eau. La jeune femme se hâta dans rejoindre le porche afin de se mettre à l'abris de la déferlente. L'endroit semblait certes loin d'être à sa convenance mais elle ne pouvait se permettre de jouer les difficiles dans ce genre de circonstances. Elle entreprit alors de pousser la porte de l'auberge, mais faillit la refermer aussitôt en sentant les relents de sueur et de saleté humaine qui émanait de l'endroit. Cependant, malgré une forte réticence elle se força à entrer. Au moins allait elle pouvoir trouver un peu de chaleur pour sécher ses vêtements et un peu d'alcool pour se réchauffer elle même...Du moins si l'alcool servi par l'aubergiste était assez fort pour désinfecter le verre dans lequel il le proposait...

Lorsqu'Ilyana passa la porte, le brouhaha ambiant se tut soudain et la jeune femme sentit de nombreux regards se poser sur elle. Ce n'était guère étonnant, elle était pratiquement la seule femme en présence à ne pas faire partie des serveuses (quant aux autres, elles n'étaient pas à proprement parler très agréables à regarder); de plus ses habits la classaient incontestablement dans une classe sociale élevée. Il devait être plus que rare que quelqu'un de son statut passe le seuil de ce taudis. Ilyana promena un regard froid, presque hostile, sur l'assemblée. Peu furent ceux qui toisèrent son regard. Les visages se détournèrent, les conversations reprirent et le brouhaha commença de nouveau à gronder. Il ne faisait nul doute qu'un nouveau sujet de discussion occupait désormais la majorité des clients...

Ilyana se dirigea vers le comptoir et commanda un repas ainsi qu'une bouteille d'alcool local. Elle eu droit à un ragoût de pommes de terre consistant. C'était bien loin d'être une nourriture de la qualité dont elle avait l'habitude; cela dit cette nourriture tenait bien au corps et était grandement réconfortante après son séjour sous la pluie battante. L'alcool quand à lui passait pour de la piquette à côté des vins raffinés dont elle était accoutumée mais il s'accordait plutôt bien avec le ragoût. Cela faisait longtemps qu'Ilyana n'avait pas gouté à un repas simple. Peut être lui faudrait il retenter l'expérience un peu plus souvent, ne serait ce que pour varier les goûts.

La jeune femme leva la tête de son assiette et jeta un nouveau coup d'oeil aux personnes présentes, cette fois avec un regard plus neutre. Elle surprit quelques coups d'oeil fuyants des occupants des tables voisines mais les ignora. Ses yeux finirent pas s'égarer sur un homme qui se tenait un peu en retrait du reste de l'assemblée et qui était occupé à accorder amoureusement un vieux luth d'une qualité rare. Ilyana le regarda faire pensivement, s'attachant uniquement aux gestes de ses mains. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas touché à un instrument ou qu'elle n'avait pas exercé sa voix au chant. C'était regrettable car elle appréciait ces deux arts qu'étaient la musique et le chant et qu'elle avait été plutôt douée pour l'un comme pour l'autre. Elle craignait un peu que ses talents ne se furent émoussés avec le temps. Elle ne s'en rendit pas compte tant elle était absorbée par ses pensées mais l'homme avait fini d'accorder son instrument et avait du surprendre son regard.

Invité

Les premiers gestes de Rossène avaient été fait sur l'instrument avec la force de l'habitude. D'abord ôter délicatement les cordes, les graisser un peu pour les assouplirs, polir le bois avec ses restes de cire, et laisser pendant ce temps son regard vert érer sur les personnes présentes. Rien de rien.
A croire que la soirée allait être particulièrement calme...
Il poussait un soupir dégoûté lorsque la porte de l'auberge s'était ouverte pour livrer passage à l'orage qui semblait avoir redoublé de violence... et a une jeune femme passablement moulée dans ses habits trempés.
Il avait retenu un sifflement appréciateur, mais pas un sourire.
Qu'est ce qu'un aussi beau morceau venait faire dans le coin ? Soit elle était complétement inconsciente, soit aussi bonne guerrière que richement vêtut (ce qui semblait improbable, mais n'était pas impossible).
Bref... elle se comportait tout de même de façon bien téméraire (ou stupide ?) en se pointant dans l'un des taudis les plus croûlants de Criméa...
Cherchait-elle les ennuits ?

- He Rossène ! Joue un peu pour voir, il fait un ennuit a mourir ici !

Il avait adressé un sourire étincelant à l'homme qui venait de l'apostropher.

- Dommage que ce ne soit pas vrai, au moins ça t'aurais fait taire !

Quelques rires légers, une attente silencieuse, et un barde qui pousse un soupir.

- Quelques secondes. Juste le temps de finir de l'accorder.

Il avait alors détourné son regard des personnes présentes et ses mains calleuses avaient prit leur temps pour passer doucement sur les cordes détendues de l'instrument, les sèchants presque amoureusement avec un chiffon doux avant d'entreprendre de les accorder, une à une, l'esprit du musicien s'étant pour ce faire totallement déconnecté du bruit environnant. Seul comptait pour lui les sons sortant de l'instrument, la justesse de leur raisonnance, la douceur de leur vibration, jusqu'à trouver le parfait équilibre, là où l'âme avait l'impression de marcher sur un fil entre les deux façades du monde...
Lorsque Rossène réintégra son corps, il fut tout d'abord prit à la gorge par le silence brusque qui reignait autour de lui, puis par le poids des regards sur sa personne.
Ah... tout le monde attendait.
La rançon de la gloire peut-être...
Il fit doucement craquer ses cervicales, observant son publique, et s'arrêta un long moment sur la jeune femme qui le fixait depuis un moment déjà.
Son visage s'éclaira d'un sourire et il se leva.

- Mes Seigneurs, j'avais escompté commencer par une bonne chanson paillarde comme nous savons si bien en faire ! (Des rires et des huées saluèrent son introduction) Mais ! Car il y a un mais, nous avons ici une dame de qualité, aussi vais-je éviter de ruiner si vite ma réputation (nouveaux rires). J'attaquerais donc avec des chansons que vous connaissez tous... continuerait peut-être par la saga de l'épée d'emeraude si vous êtes sages, et acheverai par le vulgaire une fois que la dame sera couchée !

Une salve d'applaudissement le salua lorsqu'il se rassit, prenant son instrument sur ses genoux, et il se pencha tout doucement en avant pour demander à l'une des serveuses de l'accompagner à la flûte sur "Les Histoires Légendaires", attaquant presque immédiatement, certain d'être rapidement accompagné par quelques gouailleurs qui ne manqueraient pas de pousser la chansonnette avec lui. Et il commença, ses yeux verts se posant sur la "Dame" pour ne plus la quitter... comme une invite ?

Découvrez Rhapsody!

" Et l'obscurité recouvre la terre
La rivière silencieuse s'écoule
Les bouffons dansent autour du feu
En jouant une antique chanson

Une chanson de braves chevaliers
De combats épiques et sanglants
La lune éclaire les remparts du château
Et je dois fermer mes yeux

Un autre conte de guerres infinies
Pour les défenseurs de la lumière divine
Le feu pénètre mon esprit
Le sang des innocents devant mes yeux
Les ailes du rêve s'étendent?
Je veux gagner, entre le feu et l'épée,
Pour tous

Quelques chevaliers sommeillent près du feu
En cuvant leur vin rouge
L'elfe regarde les grandes flammes
Il sait que le combat reprendra

Le gazouillement magique des oiseaux
S'unit à la lumière de l'aube
La vielle chanson faiblit désormais
Mais mes rêves continuent

Un autre conte de guerres infinies
Pour les défenseurs de la lumière divine
Le feu pénètre mon esprit
Le sang des innocents devant mes yeux
Les ailes du rêve s'étendent?
Je veux gagner, entre le feu et l'épée,
Pour tous... "

Sujet: Re: L'Auberge « Les Feux du Nord » Mer 3 Sep 2008 - 21:10

Ilyana resta un long moment plongée dans ses pensées sans plus s'occuper de ce qu'il se passait autour d'elle. Elle songeait à son enfance et aux cours auxquels l'avait astreinte son père durant des années. Au départ elle avait prit cela comme une corvée et ses professeurs n'avaient pas réussi à tirer grand chose d'elle. Cependant, peu à peu, elle avait finit par apprécier leur enseignement et était devenue une élève assidue. Après mains efforts elle avait obtenu un niveau tout à fait correct avec plusieurs instruments incluant le violon, le luth et la flûte. En outre son talent pour le chant était proprement exceptionnel.

Lorsque la jeune femme reprit ses esprits le barde avait terminé d'accorder son instrument et se faisait interpeller par un client de l'auberge qui lui demandait de jouer un morceau. Celui ci lui répondit par une petite phrase bourrée d'ironie. Les clients s'esclaffèrent mais Ilyana resta de marbre. Si elle n'était pas imperméable à l'humour, la faire sourire grâce à une blague était tout de même un exercice des plus ardus. Le barde prit quelques instants supplémentaires pour terminer d'accorder parfaitement son luth avant de se lever, un grand sourire aux lèvres. Il se donna alors un peu en spectacle en guise d'introduction à ses chansons afin de s'accaparer l'attention de son auditoire. Ilyana écouta distraitement son allocution, ne relevant même pas les allusions la concernant. D'autres rires fusèrent, la jeune femme resta encore de marbre. Alors que les clients applaudissaient le barde elle se servit une nouvelle rasade de sa bouteille.

Le barde se mit alors à jouer en calant son regard sur Ilyana. Celle ci tourna légèrement la tête vers lui en entendant les première notes et rencontra son regard. Il ne sembla pas vouloir le détourner aussi resta t elle à fixer ses yeux couleur émeraude sans laisser apparaître la moindre émotion. La musique en revanche parvint finalement à la faire sourire, et, finalement, au bout du troisième couplet, les lèvres de la jeune femme se mirent à remuer alors qu'elle commençait à fredonner tout bas les paroles de la chanson.

Quand le barde eu terminé son morceau Ilyana se joignit aux applaudissements du reste des occupants de la salle, sans pour autant montrer trop d'enthousiasme. Ce n'était tout bonnement pas son genre de se montrer trop expressive lors de ce type de félicitations. Ce fut le moment que choisit l'un des autres clients, passablement éméché, pour se rapprocher ostensiblement d'elle et pour poser sa main sur son épaule.

"Hé, ma jolie, une p'tite danse?"

déblatéra t il, ne parvenant qu'à arracher une moue de dégoût à la jeune femme à cause de son haleine empestant l'alcool.

"Ôte ta sale patte de là immédiatement, sale ivrogne!"

répliqua froidement la noble.

"Tu me parlerais pas comme ça si tu savais qui j'étais... Sois gentille et j'ordonnerai à mes hommes de te laisser tranquille..."

renchérit l'alcoolique qui devait être un minable petit chef de bande tout juste bon à terroriser quelques paysans. La réponse d'Ilyana ne se fit pas attendre. Elle pivota rapidement sur elle même et envoya son coude droit frapper la gorge de l'homme qui recula en s'étouffant. Elle lui découcha alors un coup de pied dans le bassin sans quitter son siège et finit par abattre la bouteille sur la tête de l'ivrogne qui s'étala de tout son long sur le parquet. Un silence de mort s'installa durant un instant puis plusieurs hommes de l'assistance se levèrent en empoignant des goulots de bouteille ou en sortant des poignards. Ilyana se leva en soulevant un pan de sa robe. Un éclair métallique balaya l'air devant elle alors qu'elle dégainait l'une de ses lames et la pointait vers ceux qui osaient la menacer.

"Je vous préviens, vous faîtes face à un chevalier de l'Ordre de la Lune d'Argent! Opposez vous à moi et vous mourrez, ici et maintenant!"

clama t elle d'une voix forte. Les hommes s'arrêtèrent, échangèrent quelques regards inquiets, puis, lâchant leurs armes de fortune, sortirent de l'auberge sans oublier d'emmener leur chef assommé. Ilyana se tourna alors vers le barde en rengainant sa lame.

"Désolée d'avoir fait fuir une partie de vôtre auditoire... Mais, continuez, je vous pris, je m'en voudrais d'avoir gâché votre représentation."

Invité

Tira avait passé toute sa journée a attendre une personne, qui l'avait contacté en lui disant qu'elle avait des information sur les personnes qu'elle cherchait depuis tant d'années. La personne en question n'est jamais venue au rendez-vous. Et la tempête n'arrangeait point son humeur massacrante. La jeune femme passa rapidement sa cape sur ses épaules et couvrit sa tète avec la capuche, puis en plaçant la housse en cuire de son arme dans son dos elle commença a serpenter entre les rues a la recherche d'une auberge. Finalement elle tombât devant une des celles dont la réputation n'était plus a faire dans cette basse ville. Une douce musique en sortait, mais ce n'était pas suffisant a remonter son moral.

Elle entra a l'intérieur en enlevant sa capuche. Un groupe d'homme faillit la bousculer en fuyant une femme assise non loin du barde, richement habillé et armé. Le sourire de Tira revint a ses lèvres pendant un cours instant. Elle alla s'installer prés de la cheminé pour ce réchauffer et sécher sa cape. Elle se dégagea une chaise, en jetant l'ivrogne qui l'occupait d'un coup de sa botte. La jeune femme enleva finalement sa cape pour la poser sur la table dévoilant ses formes, Tira tourna sa chaise dos a la flamme de la cheminé, et face au barde, et fit claquer ses doigt pour appeler la serveuse. Passant rapidement sa commande: une bouteille d'alcool, le plus fort qu'avait a lui proposer l'aubergiste. En attendant que la serveuse revient la jeune femme commença a faire tourner sa bague de mercenaire autour de son doigt.

L'ivrogne, venait de reprendre ses esprits, en voyant sa place occupé vint a la charge pour la récupérer. Tira sentit une main froide et puante se poser sur son épaule.

"C'est ma place.."

Dit il tout en forçant sur l'épaule de la jeune femme. Tira n'était pas véritablement d'humeur de discuter avec lui et lui envoya simplement son pied dans la figure de celui ci, sans pour autant bouger de sa chaise. Elle cola simplement le genoux de sa jambe contre sa poitrine, de sorte que la pointe de sa botte s'écrase sur le nez du mec. Une fois l'ivrogne immobilisé au sol elle croisa gracieusement ses jambes. La serveuse venait lui apporter sa commande. Tira se servit un verre et s'installa plus confortablement en attendant une nouvelle chanson de la part du bard.

Invité

Son chant avait eu l'effet escompté. C'était une chanson connue, populaire, tout comme la Complainte du Prince Perdu (qui avait de loin sa préférence mais qui était beaucoup trop triste pour une soirée pluvieuse comme celle-ci), que les gens connaissaient et reprenaient facillement. Juste de quoi chauffer son auditoire et s'attirer son attention. Ce qu'il avait réussit à merveille, a en juger par les voix qui l'avaient accompagnées.
Et comme à chaque fois qu'il attaquait une prestation, son esprit s'était coupé du monde, se fixant sur un seul sujet d'observation.
La "Dame".
Alors que sa voix basse et douce s'élevait doucement dans l'air enfumé de l'auberge, son regard vert n'avait pas quitté la noble, la détaillant et la jaugeant, laissant même l'idée qu'elle ferait un beau sujet de chanson effleurer son esprit avant de se transformer en minuscule sourire amusé qui vint étirer le coin de ses lèvres.
Ou pas...

Il avait ensuite laissé la musique s'éteindre d'elle-même dans la salle, attentif aux derniers échos qu'elle laissait derrière les commentaires joyeux et les quelques applaudissements venus saluer sa performance, ombre chancelante qu'il était bien souvent le seul à percevoir. Un peu distrait, il avait plié et déplié ses doigts, réflechissant au prochain chant qu'il leur offrirait lorsque le fracas d'une bagarre l'avait fait redescendre sur terre, attirant de nouveau son attention sur la jeune noble qu'il avait brièvement perdut de vue le temps de sa reflexion.
Elle semblait en assez mauvaise posture, entourée d'hommes crasseux à la mine patibulaire bardés de tessons et d'armes diverses, et le barde coula avec lassitude un regard vers l'épée batârde qui l'attendait sagement de l'autre côté de la pièce.

*Ah... trop loin...*

C'est cet instant là que choisit la jeune femme pour sortir une lame de sous son manteau détrempé par la pluie et de clamer haut et fort qu'elle faisait partit de l'Ordre de la Lune d'Argent, ce qui le fit légèrement tiquer.
Cet ordre n'était pas censé être dissout depuis longtemps ? Et pour faute contre les Mercenaires d'ailleurs ?
Inconsciement, il passa furtivement la main sur le haut de son pantalon dans la doublure duquel se trouvait l'anneau de sa charge pour vérifier qu'il y était toujours dissimulé, puis se tendit légèrement, posant sa main qui ne tenait pas l'instrument sur l'une de ses dagues tandis que les hommes, désorientés par la boisson et tant d'agressivité de la part d'une "faible femme", sortaient en bon ordre dans la tempête, ne lui laissant plus qu'une petite poignée de client pour tout auditoire.
Autrement dit, même pas l'espoire de pouvoir s'acheter une bouteille pour ce soir.
Il laissa échapper un soupir.
Les femmes...

"Désolée d'avoir fait fuir une partie de votre auditoire... Mais, continuez, je vous prie, je m'en voudrais d'avoir gâché votre représentation."

Il eut un sourire forcé, une partie de l'irritation qu'il ressentait face à cette intéruption causée par les ivrognes se lisant clairement sur son visage. Ce fut pourtant d'une voix calme qu'il reprit la parole, vrillant son regard dans celui de son interlocutrice pour lui faire sentir qu'une part de cette irritation lui était aussi dûe.
Bon, d'accord, elle n'y était pour rien dans la bagarre, mais la simple mention de la Lune d'Argent avait le don de lui taper sur les nerfs.
Enfin... s'il parvenait à garder son calme et que sa poisse ne le rattrapait pas au tournant, il aurait peut-être l'oportunité de tirer quelques renseignements de cette fille. Il était toujours bon d'en savoir le plus possible sur ce qui vous agace...

- Las ma Dame, il semblerait que ce soit déjà fait. Ou du moins en partie. (il désigna d'un geste ample la salle quasiment vide) Mais peut-être pourriez-vous vous faire pardonner plus tard en m'offrant un verre et en me racontant des récits sur votre Ordre ? Voila bien longtemps que je n'ai eu l'occasion de renouveller le contenu de mes sagas.

Ayant ainsi placé sa proposition, il se rassit sans attendre de réponse et recommença à jouer, légèrement distrait, se produisant bien en dessous de ses performances habituelles, mais largement assez bien pour ne pas décevoir les personnes présentes.
A quoi bon se donner à fond lorsque la fatigue du voyage pèse lourdement sur vos épaules et qu'en plus votre auditoire n'écoute pas ? D'autant plus qu'une autre femme du même acabit que la jeune Dame - bien que visiblement moins bien née - venait de faire son entrée, continuant de semer la zizanie et le mécontentement dans son publique tout en achevant de lui pourrire sa soirée.
Dame de la Chance quand tu nous abandonnes...

Au bout d'une petite heure, la majeure partie des clients étaient sortis, ne lui laissant en tout et pour tout que l'équivalent d'une pièce d'argent en pièce de cuivres.
Une bien mince récolte...
Bah. Ca irait mieux demain.
C'est avec une certaine lassitude qu'il entreprit de détendre les cordes de son luth et de le remballer dans la toile qui le protégeait, remarquant seulement alors que la femme était restée - probablement à cause du mauvais temps qui continuait de gronder dehors. Lentement, il rangea son instrument en lieux sûr, renoua sa longue crinière sur sa nuque et déplia sa grande carcasse avec un grognement rauque, se retenant d'aller masser ses articulations engourdies.
Décidément, l'âge ne lui réussissait pas.

Il jeta un coup d'oeil en direction de la jeune femme qui gardait l'ivrogne (endormit ? Probablement, il ronflait fort) sous l'emprise de sa botte, puis se détourna pour se concentrer sur la jeune noble, laissant un sourire mi-amusé, mi gentiment moqueur passer sur son visage.

- Votre présence signifie-t-elle que vous acceptez ma proposition de dédomagement ?

Sujet: Re: L'Auberge « Les Feux du Nord » Jeu 4 Sep 2008 - 0:34

Ilyana remarqua la contrariété du barde. Il avait de quoi faire grise mine, en effet, ne venait elle pas après tout de faire fuir la moitié de son auditoire et donc de son revenu potentiel? Cela dit il sembla à la jeune noble que l'homme la considérait désormais avec une pointe de méfiance. Cela dit elle n'en n'était pas tout à fait sûre et, d'ailleurs ce n'eut pas été curieux étant donné la façon dont elle avait fait fuir ses agresseurs. Le musicien finit par lui répondre en insistant sur le caractère "à moitié vide" de la pièce. L'heure ne semblait pas être à l'optimiste pour le barde. Il lui proposa de le dédommager en lui payant un verre et en lui contant l'histoire de son ordre.

Ce fut au tour d'Ilyana de considérer l'homme avec une légère méfiance. Elle n'aimait pas trop que l'on s'intéresse de trop près à ses affaires. Il pouvait très bien être un espion à la solde du roi ou même un mercenaire...quoique cela paru très improbable à la jeune noble. Elle devait sans doute se faire des illusions. Ce malheureux barde ne devait chercher qu'une bonne histoire pour renouveler son répertoire en composant une nouvelle chanson, ou un poème. Cela n'enchantait pas la jeune femme mais elle ne refusa pas pour autant. Elle resterait dans cette auberge le temps que l'orage se calme et, si d'aventure, l'orage ne se terminait pas avant le répertoire du barde, il ne lui coûterait probablement rien d'accepter son offre.

L'homme ne sembla attendre aucune réponse immédiate de la jeune femme puisqu'il se remit à jouer. Ilyana, elle même musicienne, perçu la baisse de qualité de la performance du barde. L'incident dont elle avait été partie prenante avait du l'affecter plus qu'il ne l'avait tout d'abord paru.

C'est alors qu'une jeune femme entra dans le bar et alla s'installer de façon cavalière. Un autre ivrogne en fit les frais et certains clients préférèrent quitter l'auberge ou monter dans leurs chambres sans demander leur reste. Sûrement craignaient ils de subir le même sort que les deux alcooliques. Voilà qui risquait de diminuer encore la maigre pitence de l'artiste. Ilyana arrêta quelques instants son regard sur la jeune femme qui venait d'arriver. C'était clairement une roturière, de plus elle était assez peu vêtue. Elle rappela à Ilyana les danseuses qu'elle avait pu voir à l'oeuvre lors des banquets qu'organisait son père dans sa jeunesse. Peut être s'agissait il là de sa profession. Le regard de la noble s'égara ensuite sur l'énorme objet circulaire que la jeune femme avait apporté avec elle. Il était recouvert d'une housse aussi Ilyana ne parvint pas à savoir ce dont il s'agissait. Certainement un outil indispensable à l'une des danses de la jeune femme...

Une heure s'écoula. Dehors l'orage redoublait de violence et semblait ne jamais vouloir s'arrêter. Ilyana commençait à se résigner à contrecoeur à passer la nuit dans l'auberge. Le regard de la jeune noble retomba sur le barde qui rangeait son instrument et qui comptait ses maigres recettes de la soirée. Le musicien jeta alors un oeil à la danseuse, qui avait, semble t il, trouvé un repose-pied idéal en la personne de l'ivrogne qu'elle avait forcé à faire un petit somme plus tôt dans la soirée. Il détourna rapidement le regard avec un demi sourire pour reporter son attention sur Ilyana. Il demanda alors à la noble si le fait qu'elle n'ait pas quitté les lieux signifiait qu'elle acceptait de le dédommager selon les termes de sa proposition. La jeune femme porta sa main à sa bourse et en sortit deux pièces d'argent qu'elle fit rouler sur la table.

"Cela devrait suffire pour le verre que je vous devais, non?"

fit elle d'une voix neutre. Il y avait là bien plus d'argent qu'il n'en fallait pour un seul verre mais cela semblait lui être égal.

"Prenez donc un siège à votre convenance et installez vous à ma table. Vous pourrez ensuite m'indiquer ce qu'il vous intéresserait d'entendre pour avoir matière à composer une de vos sagas..."

ajouta t elle, égale à elle même.

Invité

Tira regarda la salle ce vider assez rapidement, sans doute a cause de son intervention mais aussi a cause de la jeune noble qui avait fait fuir pas mal de types avant qu'elle n'arrive. La table a coté d'elle commençait a être de plus en plus remplis de bouteilles vides, l'alcool ici n'était pas vraiment terrible et son effet commençait tout juste a lui faire de l'effet. Son humeur quand a elle remontait petit a petit.

Elle fit signe a une des serveuse d'approcher et lui donna un peu de monnaie pour que celle ci le donne au barde, il jouer très bien et mérité au moins cela. Tira était en train de culpabiliser pour lui, a cause d'elle il venait de perdre pas mal de client potentiels.

Un rapide coup d'œil par la fenêtre lui confirma que l'orage n'était toujours pas fini et qu'il avait même redoublait d'effort, elle se retrouve désormais obliger de passer la nuit dans cette auberge. Tira décida de prendre encore une bouteille, histoires de laisser couler le temps jusqu'à la fermeture. Elle se demanda un petit moment de sa journée de demain: retrouver le mec qui lui avait posé un lapin, ou avec un peu de chance décrocher un contrat, ou comme a son habitude elle ira danser dans une auberge pour remplir un peu plus sa bourse. Une petite pensait pour Wann, son mentor, lui traversa l'esprit, plongeant en si la jeune femme dans un état de mélancolie. Elle resta donc assise a sa place en fixant la flamme avec un regard vide.

Invité

Rossène rattrapa adroitement les pièces roulant sur la table, en faisant glisser une sur le dos de sa main tandis qu'il renvoyait l'autre d'une chiquenode dans le verre de la noble, un sourire mi-figue, mi-raisin s'affichant alors sur son visage.

- Merci pour votre générosité, mais j'ai demandé un verre... et non pas la charité.

Il tira une chaise à lui et la retourna avant de s'assoir, se retrouvant dans une position assez cavalière mais au combien pratique pour lui, les deux bras croisés sur le dossier du meuble, son regard vert dévisageant calmement la demoiselle en face de lui. C'était sans conteste une belle femme, très sûre d'elle, mais qui devait probablement tirer beaucoup d'orgueil aussi bien de sa beauté que de son statut... il faudrait qu'il pense à y aller doucement.
Alors qu'il allait répondre à la question lancée par son interlocutrice, il fut intérompu par l'une des serveuses qui lui tendit timidement une poignée de monaie en lui murmurant à l'oreille que cela venait de la part de la jeune femme toujours installée à l'autre bout de la pièce. Le barde jeta brièvement un regard en direction de cette dernière, retint une moue désaprobatrice devant le tas de bouteille qui s'accumulait près d'elle (il n'appréciait pas les gens portés sur la boisson, encore moins lorsque c'étaient des femmes) et dis quelques mots tout bas à la serveuse qui s'éclipsa rapidement dans l'arrière salle avec un petit sourire amusé.

Chassant le trouble que provoquait en lui la danseuse alcoolique (il était certain de l'avoir déjà vu quelque part, mais où ? Dans un bar ? Ailleurs ? Il ne parvenait pas à s'en souvenir, et cela le dérangeait... comme si... comme s'il aurait impérativement dû s'en souvenir), il retint un soupir et effleura de nouveau de la main la doublure de son pantalon pour s'assurer de la présence de sa bague avant de s'orienter vers la commande tranquille d'une bière, boisson au combien plus consomable que le vin, et un verre d'hypocrasse pour la Demoiselle face à lui. Il pouvait bien lui offrir quelque chose de plus savoureux que la piquette locale pour "compenser" la pièce d'argent donnée avec autant de... nonchalence ?
Il prit brièvement un air pensif, réfléchissant intensivement à la question et aux mots qu'il allait prononcer... il s'agissait de ne pas vexer la damoiselle tout de suite.

- Ce qui m'intéresserai ?... Tout à vrai dire. La création de votre Ordre, ses hauts faits, des récits sur certains chevaliers, des anecdotes... tout ce qui pourrait aider à constituer une bonne histoire pas trop éloignée des faits réels... (il s'arrêta un instant, quittant sa bière des yeux pour darder son regard sur elle) et je dois avouer que la curiosité populaire rejoindra ma propre curiosité sur un fait capital de votre histoire... j'aimerais avoir votre version des faits sur ce qui à fait dissoudre votre Ordre. Sans vouloir vous offenser... il y a réellement eut une chasse aux Mercenaires ?

Derrière lui, la serveuse revenait dans la salle avec deux roses à la main, l'une blanche et l'autre rouge. Peu rancunier, Rossène avait demandé à ce qu'elle aille en chercher une pour chacune des Dames présentes, la rouge allant à Tira alors que la blanche était délicatement posée dans un vase métalique au centre de leur table, sa tête aux pétales veloutés s'inclinant grâcieusement vers la jeune femme au teind de neige qui avait inspiré son achat.
Sans faire de commentaires sur les fleurs, le barde porta sa chope à ses lèvres, avalant une longue gorgée du délicieux brevage mousseux, et reposa un coude sur la table, regardant intensément la femme en face de lui par dessus le rebord de son verre.

- Pourquoi... se réclamer de cet Ordre onit de tous ? Ne le prenez pas mal, mais n'est ce pas passablement dangereux ? Même en Dinak ?

Dehors l'Orage jouait une musique de plus en plus violente, ses éclairs réguliers éclarant par intermitence la salle commune d'une lumière lugubre...

Sujet: Re: L'Auberge « Les Feux du Nord » Ven 5 Sep 2008 - 0:20

Ilyana leva légèrement un sourcil intrigué lorsque le barde renvoya l'une des deux pièces dans son verre. Un artiste d'itinérant qui refusait un généreux pourboire, voilà qui était assez étrange. La jeune femme fit un signe à l'une des serveuses et lui indiqua ostensiblement son verre, lui signifiant de le remplacer sans pour autant lui adresser la parole. Après tout sa fierté lui interdisait de récupérer la pièce et tout autant de boire dans un verre dans lequel était tombé une de ces rondelles de métal précieux qui n'étaient pas pour elle d'une importance flagrante.

"Qui a parlé de charité? Ces deux pièces sont les premières qui me sont tombées sous la main. Eussent elles été de cuivre ou d'or que cela n'aurait rien changé..."

répliqua t elle avec une indifférence certaine. Elle le regarda s'installer d'une façon qui laissait clairement paraître que l'élégance comptait bien moins pour lui que le caractère pratique de sa position. Une serveuse vint alors les déranger pour remettre quelques pièces de monnaie au musicien en lui indiquant que cela venait de l'étrange jeune femme assise près du feu. Ilyana gratifia la danseuse d'un rapide coup d'oeil, dénombrant un nombre relativement impressionnant de bouteilles vides éparpillées sur sa table. Elle non plus n'avait pas l'air de faire grand cas de l'élégance...

Avant que la serveuse ne s'en aille le barde prit soin de lui commander une bière, ainsi qu'un verre d'hypocrasse à l'attention d'Ilyana. Cela ne devait après tout pas être pire que le vin local; du moins si le musicien connaissait vraiment son affaire en matière de choix de boissons. Cela dit il n'était pas très dur de trouver breuvage plus raffiné que celui qu'avait bu la noble pour accompagner son repas. Une fois que la serveuse eu ramené la commande à leur table le barde se mit à expliquer ce qu'il voulait entendre de la part d'Ilyana. La jeune femme prit une longue inspiration avant de commencer son récit avec un mélange d'ennui et de nostalgie. Il ne faisait nul doute que raconter cette histoire n'enchantait pas la noble mais qu'elle lui rappelait tout de même de bons souvenirs.

"L'Ordre de la Lune d'Argent fut fondé il y a de cela vingt ans par le comte d'Hallanéliria. Il avait pour but de rassembler en son sein de puissants chevaliers afin de défendre les intérêts du royaume d'Alsaria ainsi que du comté d'origine de son fondateur. Il était organisé en trois divisions, chacune menée par un capitaine qui ne s'inclinaient que devant le comte ou son second. Plusieurs membres hauts gradés des actuelles gardes royales d'Alsaria et de Dinak en ont un jour fait partie.
L'Ordre s'illustra à de nombreuses reprises comme lors de la tentative avortée d'assassinat contre le roi d'Alsaria il y a de cela quinze ans. Un neveu du roi, jaloux de sa position et ambitionnant de lui ravir le trône, avait engagé des assassins afin de le faire disparaître ainsi que ses enfants. Cependant son plan fut mis à jour par l'ordre et les conspirateurs furent tous interpellés ou tués. Cette histoire ne s'est naturellement pas beaucoup ébruitée à l'époque... Il y a aussi eu l'émeute d'Iséniandis, près de la forêt d'Alquiel. Un sois disant prophète avait rallié un certain nombre de fidèles et s'était emparé de la ville d'Iséniandis. Il réclamait que sa prétendue église soit reconnue par la couronne comme religion officielle du royaume et avait prit les habitants de la ville en otage pour forcer la main à la reine qui venait à peine de prendre ses fonctions après la mort de son père et la fuite de son frère. Une fois encore une intervention de l'ordre permit l'arrestation du prophète tout en évitant un bain de sang qui aurait ruiné la crédibilité de sa jeune Majesté.
L'entraînement qu'il fallait accomplir afin de recevoir le titre de chevalier était ardu et parfois même malheureusement mortel pour les candidats. Les épreuves demandaient non seulement force et habileté au combat mais aussi agilité, intelligence et esprit d'équipe. Bref il n'était guère facile de rentrer officiellement dans l'ordre. J'y suis pourtant parvenue à l'âge de quinze ans, grâce à l'enseignement d'Isalen Yorin, second chevalier de l'ordre après son fondateur.
Pour en venir à la disgrâce des chevaliers de la Lune d'Argent, je sais que la rumeur à circulé à la cour de la reine que nous avions commencé une chasse aux mercenaires. Cela dit je peux affirmer que le comte n'a jamais donné cet ordre et que je n'ai jamais participé à ce genre d'activités contraires au code! J'avoue ignorer ce que faisant les autres divisions mais je doute que la loyauté de mes camarades puissent être remise en question!"

Ses dernières phrases avaient été prononcées avec force et conviction. Cela n'avait l'air de ne faire aucun doute pour la jeune femme. A ses yeux l'ordre était innocent et accusé à tort. Une fois son récit terminé Ilyana se plongea dans un silence pensif. Ses pensées quittèrent son passé chevaleresque pour s'attacher de nouveau à la situation présente et à l'environnement de la taverne. Elle posa son regard sur la délicate rose blanche qu'une serveuse venait de déposer dans un vase au centre de la table, très certainement à la demande du barde. Elle ne s'en détacha qu'à la question du musicien.

"Cet ordre est mon héritage et je le réclame de plein droit, au nom de mon père le comte Gularen d'Hallanéliria."

répondit elle avec une pointe d'orgueil dans la voix.

"J'espère que cela suffira à votre saga..."

fit elle sur un ton légèrement agacé. Visiblement la dernière question du barde lui avait fort déplu.

Invité

Tira étira ses jambes en finissant une unième bouteille, et décida d'en rester la pour la soirée. Le breuvage alchimique que lui avait fait boire Wann faisait toujours son effet, malgré le nombre de bouteille impressionnant qu'elle avait ingurgité son état était toujours le même. Intérieurement elle détestait son mentor. Une serveuse la tira de sa rêverie, elle lui donna une rose rouge en disant que c'était de la part du barde. Tira huma la rose, puis sourit rapidement, la vie ne lui avait pas franchement fait de cadeaux, alors elle avait apprit a apprécier chaque chose qu'on lui donnait.

Elle reporta son intention sur le barde et la jeune noble avec la quelle il discutait. Serait ce possible qu'elle avait déjà croisé la route de se barde, dans une foire ou dans une autre auberge.. elle ne s'en souvenait plus. Un doute traversa son esprit mais elle le refoula aussi tôt. Et s'il était un mercenaire? Mais il ne portait pas de bague.... Tira décida donc de ne pas trop creuser dans cette voix et préféra juste d'écouter leur conversation, en même temps c'est pas comme s'ils cherchaient a être discret.

La version de l'histoire de la noble sur l'ordre de chevalier de la Lune D'Argent vint compléter la version que lui avait racontait son maitre. Lui qui les avait combattu et gardé avec lui quelques trophées des chevaliers tombés sous ses coups. Il lui avait d'ailleurs refilé les deux dagues finement ouvragées qu'elle portait toujours dans ses bottes. Tira voulait tester si la jeune femme mentait ou si sa version de l'histoire était véritable, dans ce but elle sortie une des dagues et commença a s'amuser avec en la laissant bien en évidence, pour que la jeune chevalière puisse la voir. Tout en gardant son cerceau a portait de main en cas ou ça aller déborder. Mais elle s'en doutait un peu du fait que la jeune noble ne sache pas qui elle est, Tira n'a jamais pris le temps de cacher sa bague a qui que se soit, c'était meme sa fierté.

Invité

"Qui a parlé de charité ? Ces deux pièces sont les premières qui me sont tombées sous la main. Eussent elles été de cuivre ou d'or que cela n'aurait rien changé..."

Une grimmace était venue déformer son visage buriné par le soleil et le vent.

- Dans ce cas c'était certainement de la générosité - ou de l'indiférence totale - mal interprétée de ma part. (il eut un sourire en coin) Cela vous passe probablement au-dessus de la tête, mais c'est tout de même passablement vexant. Je suis sans le sous, certes, mais pas au point d'accepter d'être payé plus que je ne le devrait...

Il avait finallement haussé les épaules, montra par là que cela avait somme toute peu d'importance et qu'il s'embalait probablement sur un sujet sans intérêt, comme souvent, avant de revenir au sujet principal de leur entretient : l'histoire de l'Ordre de la Lune d'Argent, et surtout, surtout, la "vérité", ou du moins une partie de la vérité, sur la question de la chasse aux Mercenaires qui avait eut lieux peut de temps avant la dissolution de l'Ordre par la Reine légitime d'Alsaria. La jeune noble s'était alors mise à parler, visiblement quelque peu affectée par les souvenirs qu'il lui demandait de raconter, mais aussi indifférente... attitude qui semblait d'ailleurs être la ligne principale de son code de conduite !
Le sujet quand à lui, somme toute rapidement évoqué, sembla perdre brusquement de son intérêt lorsque le Chevalier laissa exploser une charge d'arquebuse en fin de récit : "au nom de mon père le comte Gularen d'Hallanéliria."

Il n'avait pas retenu le sifflement appréciateur qui avait fusé entre ses lèvres étirées en un sourire à l'entente de cette révélation. Alors comme ça, il parlait depuis une bonne dizaine de minutes avec la fille du Comte déchut le plus célèbre des trois Royaumes ? Fuaaa... pas étonnant qu'elle se réclama aussi ouvertement d'un ordre dissout depuis un moment ! A ce stade, ça tenait plus d'une affaire d'honneur personnel que de goût pour le prestige...
Intéressant.
Tout comme le récit qu'elle venait de lui faire sur l'Ordre d'ailleurs. Même si cela ne tenait que du grossier résumé, il corroborait assez bien les informations qu'il avait déjà, le confortant dans son impression de ne pas avoir affaire à un imposteur : peut de gens en dehors de l'Ordre et des Mercenaires étaient au courrant pour la tentative d'assassinat du père du Roi et de la Reine actuels...
Mais quelque chose clochait au niveau de la chasse aux Mercenaires...
Certes, cette femme lui assurait que sa section n'avait prit par à aucune exaction envers le Code, (et il était tenté de la croire quand on voyait la conviction et la sincérité qu'elle mettait dans ses affirmations, ainsi que la nostalgie que ces récits faisaient naître dans ses yeux) mais quelque chose lui disait que s'il posait la question au vieil homme (le Dominant Hanna) la réponse serait complétement différente.

Il resta un moment pensif, comme s'il méditait sur le récit qu'on venait de lui faire, le regard distraitement posé sur sa bière s'oxydant lentement au fond de sa chope, réfléchissant en fait sur le chemin le plus sûr pour continuer son... eh bien son investigation dirons-nous : la "Comtesse" semblait passablement agacée par sa dernière question, et lui avait beaucoup de mal à se retenir de sourire de cet énervement.
Les nobles...
Il lui jeta un regard amusé, posant nonchallement sa joue sur son poing fermé.
Ils avaient tous tendance à en faire toujours un peu trop, comme si le fait d'être né avec une cuillière en argent dans le c*l les plaçait au dessus de l'intellect humain... bon, d'accord, il était vrai que la plupart des bouseux du coin n'avaient même pas l'équivalent d'un pois dans la cervelle, mais c'était probablement parce qu'on ne leur avait jamais donné l'occasion d'apprendre...
Enfin passons, ce n'était pas le sujet.

- Mmh. Pas vraiment... j'avoue que votre récit, bien que fort instructif, manque trop de détails pour être adaptable en saga. (il prit un air un peu incrédule mais vivement intéressé) Il y a réellement eut une tentative d'attentat contre l'ancien Roi d'Alsaria ?

C'est à ce moment là que l'éclat argenté d'une lame attira son regard et qu'il sentit son sang se glacer dans ses veines. A la table à l'autre bout de la pièce, la danseuse qu'il pouvait voir du coin de l'oeil venait de sortir une dague et jouait distraitement avec, l'air de ne pas y toucher. Mais pour quelqu'un ayant déjà cotoyé quelques jours des Chevaliers de l'Ordre de la Lune d'Argent, ou ayant été assez malin pour se renseigner sur leur équipement habituel, il était clair que la dague avait appartenut à l'un des membres de la confrérie.
Le barde face à Ilyana sembla ne rien remarquer, continuant de fixer la Noble avec une avidité visiblement dictée par la curiosité et la possibilité d'avoir de nouvelles histoires à raconter, mais le Mercenaire en lui s'était tendu, brusquement nerveux : si la danseuse faisait partit de l'Ordre elle aussi, que faisaient deux Chevaliers au même endroit, au même moment ? Dans son auberge ?... La légère angoisse d'avoir été découvert lui fit porter son verre à ses lèvres pour cacher son trouble derrière le large diamètre de la chope, tandis que le regret s'insinuait en lui : si ces deux femmes étaient là pour lui, il lui faudrait les tuer...
Et ça, c'était domage.
Il reposa sa chope, impassible.
Mais bon... il était aussi parfaitement possible que la danseuse derrière lui soit une simple "chanseuse" qui aurait "trouvé" l'une de ces armes par "hazard". Allez savoir...
Dans ce cas il serait certainement intéressant d'observer l'altercation qui ne manquerait pas de suivre entre la Comtesse trop fière de son ascendance et la petite danseuse de taverne.
Sa soirée ne serait pas si morne que ça en définitive.

Sujet: Re: L'Auberge « Les Feux du Nord » Sam 6 Sep 2008 - 0:27

"Prenez cela comme vous le souhaitez, mais je n'avais nullement l'intention de vous rabaisser. Cependant vous devriez éviter de juger vous même du montant que votre performance devrait vous rapporter. C'est au public d'apprécier la qualité du spectacle et de le récompenser en conséquence. Que vous receviez de l'or ou des tomates trop mûres dépend de l'auditoire et celui ci prend rarement en compte les idées de l'artiste à ce sujet."

répliqua la jeune femme en haussant les épaules, un sourire furtif ayant très légèrement étiré ses lèvres. Le barde avait ensuite écouté attentivement son récit. Il y portait apparemment un certain intérêt, ce qui n'était pas vraiment étonnant s'il voulait vraiment pouvoir composer une ballade s'en inspirant. Cela fit un drôle d'effet à Ilyana. Elle n'avait pas l'habitude de s'apesentir sur son passé de cette façon, et encore moins d'avoir un auditoire pendu à ses lèvres. Certes l'auditoire était il plutôt restreint mais il était assez amusant de remarquer que les rôles avaient été échangés entre l'artiste et sa spectatrice. L'homme laissa même échapper un sifflement traduisant son étonnement ainsi que l'impression qu'elle venait de lui faire avec cette révélation pour le moins inattendue.

Il n'avait pas du s'attendre à côtoyer la comtesse déchue d'une des provinces les plus renommées de l'ex-royaume uni d'Alsaria. Bien que les vêtements de la jeune femme l'identifiaient clairement comme une noble il était loin d'être évident qu'il s'agissait d'une personne d'une telle importance. Ilyana espérait seulement qu'il ne comptait pas le clamer sur tous les toits de la ville. Du moins pas avant qu'elle ait pris le large...

Si elle était on ne peut plus fière de ses origines, elle ne tenait pas non plus à ce que tout le monde soit au courant de sa présence en ces lieux. Dernièrement les noms d'Hallanéliria et de l'Ordre de la Lune d'Argent n'avaient pas souvent été accueillis chaleureusement. Depuis qu'elle avait abandonné le parti du roi de Dinak les choses étaient devenues bien plus compliquées. Elle n'avait aucun besoin de nouveaux problèmes avec la couronne. Elle n'avait cure du roi ou de ses sous fifres et ne recherchait en aucun cas à les affronter. Elle ne souhaitait qu'une chose: qu'ils lui renvoient l'indifférence qu'elle leur portait. Cependant les intéressés ne devaient pas le voir de cet oeil, surtout après sa trahison à leur cause...

Le barde récupéra alors l'attention d'Ilyana en déplorant ne pas connaître assez de détails pour pouvoir composer une ode. Il était vrai qu'elle ne s'était pas montrée très expansive et qu'elle avait eu tendance à lui fournir un résumé plutôt qu'un récit détaillé. Ilyana soupira, elle n'était vraiment pas destinée à faire de passionnants récits de glorieux faits. Elle préférait laisser le soin aux bardes de s'en occuper à sa place. Enfin, encore fallait il qu'ils aient assez d'éléments pour pouvoir le faire...

"C'est la stricte vérité. Mais je ne suis pas véritablement en bonne position pour vous le narrer... Je n'avais que dix ans à l'époque. Mon père m'a raconté en détail ce qu'il s'était passé ce jour là mais je serais bien incapable de vous retranscrire ses paroles, je le crains. En revanche j'ai participé à l'arrestation du "prophète" d'Iséniandis. Je serais plus à même de vous narrer cet évènement... Du moins s'il retient votre intérêt..."

répondit elle à la question du barde se prenant involontairement au jeu. Son intérêt pour les récits d'Ilyana avait réussi à flatter quelque peu l'ego d'Ilyana, bien que celle ci eu refusé de le reconnaître si l'on le lui avait demandé. Attendant la réponse du barde la jeune femme laissa errer son regard autour d'elle. Un éclat argenté attira son attention. L'étrange danseuse était en train de jouer nonchalamment avec une dague. Et quelle dague... Ilyana reconnu le blason de son ordre sur la lame. Une autre dague identique était posée sur la lame de la jeune femme. Comment cette roturière avait elle pu rentrer en possession de telles armes? La comtesse déchue se leva brusquement de sa chaise et se dirigea droit vers la table de la danseuse.

"D'où tenez vous ces dagues?"

sa phrase avait jaillit sur un ton plus froid encore que le plus rude des hivers qu'ait jamais connu le royaume de Dinak. Elle exigeait une réponse et sur le champ. sa main gauche alla se poser sur son fourreau, juste en dessous de la poignée d'une de ses épées. Ce n'était pas une menace mais cela avait de grandes chances de le devenir si la réponse ne lui plaisait pas.

Invité

La réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre. En quelques secondes celle ci c'était retrouvé devant elle en lui demandant la provenance de la dague. Tira la rangea adroitement dans sa botte sans faire trop attention a la jeune noble posté au garde a vous devant sa chaise, la main posé sur le pommeau de son arme. Mais Tira l'ignora volontairement pendant un petit instant avec un sourire moqueur au lèvres. Elle croisa les jambes et recommença a jouer avec sa bague la laissant bien en évidence pour faire comprendre a la jeune chevalière qui elle était, c'est a dire une mercenaire.

"Bonsoir chère dame, si vous tenez tant a le savoir. Ces dagues ont été récupéré par mon maitre sur des chevalier de la Lune d'Argent qui tentaient, futilement, de mettre fin a sa vie. "

Dit elle sans perdre un millimètre de son sourire, elle fit exprès une petite pose pour laisser la jeune noble digérer l'information. Elle resta tout de même très attentive au moindre geste de la femme, le cerceau était a portait de main en cas ou ça explose.

"Mon maitre m'avait racontait qu'un jour plusieurs membres de votre ordre l'ont pourchassé, ils se sont fait passer pour des commanditaires et lui ont tendus une embuscade. Malheureusement pour eux leurs entrainement n'était pas aussi bien que vous le prétendait. D'après ce qu'il ma dit il n'avait jamais autant rit de sa vie."

Tira provoquait délibérément la chevalière pour voir le bout de ses conviction et croyance dans l'histoire qu'elle racontait. Le fait de la voire tendus comme une perche la faisait plus tôt rire devant la situation quasiment ridicule. Elle se demanda ce que ce passait dans la tète de la jeune femme, elle avait déboulé devant Tira et essayer de paraitre menaçante. Tira détourna rapidement son regard de la jeune noble, sa folie était entrain de reprendre le contrôle d'elle et elle ne le souhaité en aucun cas, pas ce soir. Elle devrait en parler a un dominant de son problème, cela pourrait peu être l'aider. Une foi que le contrôle lui revint totalement, tira ajouta avec la même nonchalance.

"L'ordre a été donné a tous les chevalier de l'ordre par un noble chevalier haut placé. Comment s'appelait il déjà?dit elle pour elle même, un certain Salem Yor-quelque-chose.

Dit elle en jetant un rapide coup d'œil au barde.

Invité

Il avait eut un léger mouvement d'épaule et un geste fataliste de la main en l'entendant parler.

- Ah ! Idée de novice idéaliste... si au bout de 20 ans de musique l'on est incapable de juger soi-même de son niveau, alors autant arrêter et se mettre à cultiver la terre. (Il poussa un soupir) Enfin... je suppose que personne ne resterait barde aussi longtemps s'il ne connaissait pas ses capacités, ou s'il était réellement médiocre. Ce serait tenter le sort plus qu'il n'est nécessaire à un homme de misère.

Quoi que...
Il avait connu des bardes passablement mauvais qui jouaient depuis des années déjà... mais ça, c'était dans les fin-fonds des patelins paumés où musique égalait souvent "Taper très fort sur une barique ou pincer maladroitement trois cordes pour produire un son". Mais quand bien même... il était Rossène, s'il y avait une chose qu'il pouvait tenir pour complétement aquise, c'était de savoir quel était le niveau de sa musique.
Mais passons, là encore il s'éloignait de plus en plus du sujet de la conversation.
Les choses s'étaient cependant ré-orientées d'elles-même dans la bonne direction, appaisant une part de ses soupçons et soulevant de nouvelles interrogations alors qu'il découvrait l'identitée réelle de son interlocutrice et ne pouvait empêcher un sifflement d'appréciation étonnée de franchir ses lèvres. Que venait faire la fille de Gularen ici ? Certes, il avait un temps courrut la rumeur selon laquelle elle se serait raliée au prince de Dinak, mais une contre rumeur avait aussi rapidement circulé : elle se serait désengagée.
Si c'était le cas, pour quelle raison prendre le risque de rester à Criméa ?
Et si ce n'était pas le cas... espionnait-elle pour le compte du Prince ?

Cachant ses doutes, il avait dirigé la conversation sur autre chose, cherchant en sous-main le meilleur moyen de découvrir les intentions réelles de la jeune noble. Cette dernière, apparement prise au jeux de ses questions, lui proposait d'ailleurs de lui raconter comment l'Ordre de la Lune d'Argent avait défait le faux prophète, puisqu'elle n'était pas en mesure de lui conter l'attentat. Le barde en lui eut une moue contrariée qui se traduisit par un léger plissement déçu de ses lèvres.

- Eh bien... ce n'est certes pas le plus intéressants des exploits de votre Ordre, mais il y a cependant de fortes chances pour que ça fasse une bonne balade (son regard devint pensif) d'autant plus que cela pourrait... disons ré-habiliter une partie de l'honneur des Chevaliers de la Lune d'Argent auprès du grand publique : ils verraient que leur opinion selon laquelle vous êtes tous pourris jusqu'à la moelle est totallement fausse.

Avec ça au moins, il était quasi-sûr de ferrer correctement son poisson. Impossible pour une jeune femme aussi attachée à son Ordre de laisser passer une oportinité pareille. Oh ! Nul doutes que son égo avait dû être un peu froissé par le rappel du fait que la plupart des Alsariens considéraient ceux de la Lune d'Argent comme des traîtres, mais ça lui passerait vite...
Cependant, avant que la comtesse ne puisse lui répondre, l'incident des "dagues" était survenu, avec toute sa batterie d'inquiétudes et de nouvelles questions pour Rossène, jusqu'au moment où son interlocutrice s'était levée, apparement furibonde et tendue, pour aller admonster la danseuse qui lui répondit avec nonchallence, jouant distraitement avec...
Une bague en Istal ?
Le Barde faillit se taper la tête contre le bar de consternation.
C'était pas vrai....
Mais que foutait cette idiote de gamine Mercenaire ? Elle voulait déclancher la guerre ou quoi ?
A défaut de pouvoir se taper le crâne contre les murs, il se le tapa sur la main avec un gros soupir en écoutant distraitement la provocation de Tira. Ah mince ! Voila pourquoi elle lui disait quelque chose... si jamais elle mettait 10 ans de couverture en l'air par un éclaire soudain de souvenir à son propos, il la transformait en chair à saucisse.
Discret comme un percheron au milieu de pursangs, le musicien se leva pour aller déplacer son précieux luth, craignant un affrontement qui risquait de dégénérer, et fit mine de prendre un air intéressé en entendant la dernière phrase de la danseuse : après tout, un barde digne de ce nom, s'intéressant aux Chevaliers de la Lune d'Argent pour en faire une saga ne pouvait qu'être intéressé par le nom du commenditaire de la chasse aux Mercenaires non ?
Non.
Bon... où était son épée batâââârde ?...
Trop loin. Ah oui.
Mh.
Bon....

*Je suppose que ma fronde devrait faire l'affaire si elles ne décident pas de s'étriper sans sommation....*

Ou pas.
Bah... il verrait bien.
Un sourire affleura ses lèvres.
Dame Malchance avait vraiment décidé de mettre du piment dans sa soirée...

[Mh. Désolé de la médiocre qualité de ceci...]

Sujet: Re: L'Auberge « Les Feux du Nord » Lun 8 Sep 2008 - 0:58

Le regard d'Ilyana se figea sur la bague de métal sombre. Une mercenaire! Cette petite dévergondée était une mercenaire! La noble comprenait à présent ce qui lui avait donné une impression si étrange lorsque la danseuse était entrée dans la taverne. Son instinct avait tout simplement essayé de la prévenir. Ilyana était folle de rage, cette petite peste la provoquait ouvertement dans le but de réduire sa crédibilité à néant. Si un membre de l'Ordre de la Lune d'Argent comme elle levait la main sur une mercenaire devant témoins cela tendrait à confirmer les rumeurs qui avaient circulé à son propos.

Cependant elle ne pouvait tout de même pas laisser cette vulgaire roturière piétiner son honneur. Que devait elle faire? Ses doigts se serrèrent autour du fourreau de son épée jusqu'à ce que ses articulations blanchissent sous l'effort. Il lui fallait se contrôler; c'était la seule solution envisageable. Ilyana était bien trop proche du château pour pouvoir se permettre de se faire remarquer. Sa raison reprit doucement le pas sur sa colère et elle desserra sa prise sur son fourreau jusqu'à le relâcher et en éloigner sa main. Elle avait finalement retrouvé un calme olympien et calculateur. Son visage n'avait rien montré de son combat intérieur contre ses émotions. Elle était restée froide, impassible, comme si les provocations de la mercenaire n'avaient eu aucun effet sur elle.

"Les mercenaires n'ont donc que cela à faire? Harceler les citoyens des trois royaumes? Si un quelconque conflit entre mon ordre et votre confrérie avait jamais du éclater il ne fait nul doute que vous auriez frappé les premiers... Vous n'avez aucun honneur et ne respectez même pas votre propre code! Mon coeur me pousse à reprendre ces dagues qui appartiennent de plein droit aux familles des hommes que vous avez lâchement assassinés; mais vous n'attendez que cela, n'est ce pas? Cela vous ferait trop plaisir que je vous agresse devant témoins. Mais je ne vous laisserai pas entacher plus encore l'honneur de mon ordre. Vous êtes pitoyable..."

lâcha froidement Ilyana avec un dédain parfaitement audible. Son visage affichait un mépris à la hauteur de ses paroles. La noble se détourna de la mercenaire et se dirigea tranquillement vers sa table. Elle venait de sauver son honneur. A présent, si un conflit venait à éclater, la seule responsable serait la mercenaire et Ilyana n'aurait aucun scrupule à se défendre.

C'est alors que retentit un nom que la jeune femme ne connaissait que trop bien. La danseuse l'avait affreusement écorché mais il n'y avait aucun doute: elle parlait d'Isalen Yorin. Ilyana s'immobilisa avant de faire volte face, rencontrant à nouveau le regard de la mercenaire.

"Vous mentez..."

siffla Ilyana entre ses dents.

"Il s'appelle Isalen Yorin, c'est mon maître et il n'aurait jamais fait une telle chose! Il n'aimait guère les mercenaires et leur arrogance, ce que j'arrive pleinement à comprendre aujourd'hui mais jamais il n'aurait dépassé les bornes. Il savait très bien ce que cela aurait signifié. Ce n'était pas un traître!"

ajouta la jeune femme avant de se retourner une nouvelle fois et de regagner sa place. Elle s'assit de nouveau en face de Rossène, la mine lugubre, empoigna le verre qu'il lui avait fait servir et l'avala d'une traite. Elle n'était plus du tout d'humeur à conter quelque histoire que ce soit. Il fallait qu'elle en finisse. Elle avait plus qu'assez de ces diffamations. Il fallait qu'elle parle aux dominants mercenaires, qu'elle prouve son innocence et celle de son ordre. C'était l'unique moyen d'avoir une chance de récupérer ses terres, ses titres et l'honneur de sa famille.

"De quoi parlions nous avant que cette traînée ne nous interrompe?"

lança t elle d'un ton monocorde au barde qui lui faisait face, ne se doutant pas une seconde qu'elle s'adressait à un autre mercenaire. Ses paroles, dirigées à l'encontre de la danseuse pouvaient très bien avoir blessé l'orgueil de ce dernier sans qu'elle s'en aperçoive...

Invité

Tira écouta paisiblement la jeune noble lui balancer les parjures a tout bout de champs, chose de la quelle elle s'en foutait complètement. L'expérience lui avait apprit que les paroles de ceux qui étaient nés avec une cuillère d'argent dans le c** ne valait pas grand chose. La situation l'amusa d'autant plus que la noble croyait toujours dans son histoire a deux balles. La source de Wann était sure. L'impacte de la vérité risque d'être d'autant plus dure. Tira décida d'agir, pour montrer la véritable nature de celui en qui cette fille avait encore la foi. Elle sortie son énorme cerceau de sa housse pour le planter a coté de la chevalière, son arme glissa dans la salle sans faire le moindre bruit. Elle se pencha en suite vers la jeune femme.

"Vous prétendez que votre ordre est innocent, alors vous devrez avoir les réponses a certaines des questions qui me tracassent, histoire d'éclaircir une pauvre roturière que je suis."

Dit elle en haussant la voix pour que toutes la salle puisse l'entendre, avait un ton autoritaire, sans pour autant être menaçant. Elle tourna rapidement sa tète vers le barde et lui fit un clin d'œil quasiment imperceptible, Tira venait de se souvenir de l'endroit ou elle l'avait vue la dernière fois. Et si Wann lui bien apprit une chose c'est de ne pas relever en publique les autres membres de leur organisation.

"Donc, pour commencer, une petite histoire qui va vous fort déplaire. L'arme que vous voyez devant vous était forgé a partir de deux armures de votre ordre. Mon maitre, avait suivie notre code a la lettre, étant donné que se sont les vôtres qui l'ont attaqué."

Tira laissa une petite pose pour que l'information passe bien, mais surtout pour captiver les quelques trainard de la salle.

""Deuxièmement, est ce que au moins un soldat de votre ordre a un témoin qui prouverait qu'un mercenaire l'avait attaqué directement. Alors que je connais quelques personnes prêtes a jurer devant n'importe le quel des dieu, d'avoir vu un ou plusieurs des vôtres charger un mercenaire isoler. Et pour finir, comment expliqué vous le fait que vous soyez en exile alors que votre prétendu maitre siège au cotés du Roi de Dinak.

Tira avait ponctué la dernière phrase, et maintenant elle s'éloigna légèrement de la jeune noble.

"Vous vous prétendez supérieur au roturiers et pourtant vous ne serez rien sans nous, alors vous pouvez dire tout ce que vous voulez, cella ne me touchera guère. Et si vous ne me croyez pas, vous avait qu'a vous rendre au château du Roi et vérifier par vous même."

Dit elle avec une intonation moqueuse, contemplant son triomphe personnelle.

Invité

[Et un jeté d'pucelle ! Un !]

Rossène suivait l'échange avec un intéret non feind, la tête appuyée contre son poing massif, sa main libre jouant machinallement avec la lanière de cuir qui pendait à sa ceinture. Le dialogue entre les deux femmes tenait à ses yeux du combat de coq, ou encore de discour aveugle où l'une n'écoutait guère l'autre tant chacune était certaine de son bon droit.
Bref, rien de bien passionnant au final, si ce n'était les informations échangées et la vision consternante des derniers clients en train de fuir l'Auberge.
Il soupira.
Si ça continuait comme ça... il n'aurait d'autre choix que d'aller ailleurs pour espérer se faire de la clientelle. Avec ces deux Dragons en train de se chercher des crosses comme des chiens de basse-cour, il lui serait complétement impossible de gagner la moindre petite pièce de cuivre. Tandis que le duel continuait, le barde fit mentallement le compte de ce qu'il venait d'apprendre, ne répondant au clin d'oeil de Tira que par un regard éteind et absolument inexpressif digne du plus débile des bovins.
Ainsi donc...
Il avait en face de lui la fille de l'un des Comtes les plus célèbres des trois Royaumes ainsi qu'une jeune mercenaire débile qui semblait avoir envie de se faire les griffes sur tout ce qui ressemblait peu ou proue à un énemi, il avait une moitié d'histoire d'un Ordre défait depuis un petit moment et deux versions différentes pour ce qui était de l'affaire de la chasse aux Mercenaires, et un nom (Isalen Yorin) qu'il connaissait vaguement, et des accusations hargneuses sans réelles explications.
Bref, pas grand chose. Mais ce compte l'occupa le temps que les deux femmes finissent de se bouffer le nez, la danseuse ayant visiblement décidé de ne pas lâcher l'affaire aussi facilement.
Misère misère... ça devenait long.
Peut-être qu'un banc bien placé, jeté sur leur dos avec propreté et délicatesse, arriverait à les calmer ?...

Heureusement pour lui Ilyana revint s'assoir à sa table, passablement énervée et plus du tout intéressé par leur ancien sujet de conversation, ce qui le déçu un peu : il avait réellement espéré avoir une bonne histoire à mettre en vers et à raconter.

- Nous parlions du proph...

Et voila que la gamine recommençait son manège, exibant son arme comme ayant été forgée dans l'armure de chevalier de l'Ordre de la Lune d'Argent, le coupant promptement dans son élant.
Il tapotta des doigts sur la table, agacé.
Etrangement, ce qui avait été dit sur les Mercenaires ne l'avait pas réellement atteind - après tout, chacun était libre de penser ce qu'il voulait, même si c'était du mal, de l'ordre dans lequel il s'était engagé - mais les provocations arogantes de la fille, elles, si.
Le barde poussa un profond soupir.

- Permettez ?....

Il déplia sa grande carcasse et couvrit la distance qui le séparait de la danseuse avec une rapidité un peu surprenante pour quelqu'un de sa corpulence. Sans sommation et sans aucunes manières, il attrapa la jeune fille par le col de son vêtement, la souleva comme un chaton et la jeta en travers de son épaule comme on l'aurait fait d'un sac, lui assenant une claque bruyante sur les fesses.

- A cette heure-ci les enfants dorment ! T'es née dix ans trop tard pour me pourrir ma soirée avec des insanités pareilles. Si tu veux vraiment te battre, fait-le dehors, et sobre, par les Dieux !!

Et avec un tact et un style dépassant l'imagination, il ouvrit la porte de service et jeta la danseuse dans les bras du tavernier qui rapliquait, allerté par les cris.

- Met-la au lit, et assures-toi qu'elle y reste jusqu'à demain. Donne lui un coup d'pelle derrière les oreilles si y faut, j'en prend la responsabilité.

Il claqua ensuite la porte, bloquant son loquet avec une chaise, et revint s'assoir à la table de la Comtesse, un sourire d'ange étiré jusqu'aux oreilles.

- Bien ! Nous parlions donc du faux prophète d'Iséniandis. Il parait que nombre de ses adèptes se sont volontairements jetés sur vos lames, est-ce vrai ?

Absolument comme si de rien n'était...

Sujet: Re: L'Auberge « Les Feux du Nord » Sam 13 Sep 2008 - 0:22

Ilyana entendit plus qu'elle n'écouta les nouvelles provocations de la jeune mercenaire. Décidément cette dernière n'avait pas l'air de savoir tenir sa langue quand il le fallait. En ce qui concernait la noble la conversation était d'ors et déjà finie. Ilyana soupira longuement. Ce n'était vraiment pas sa journée. Trempée par un orage, obligée de passer la nuit dans un taudis miteux rempli d'ivrognes et harcelée par une mercenaire arrogante... Cette fille n'avait dont rien de mieux à faire que de se pavaner en se prenant pour un juge apte à dispenser sa loi dans les trois royaumes? Quoiqu'il en soit Ilyana n'avait de compte à rendre à personne dans cet endroit et se fichait bien de l'avis que pouvaient avoir les quelques personnes encore présentes. Un nouveau soupir lui échappa. Si sa fierté personnelle ne lui sommait pas de rester digne en toute circonstances, elle aurait déjà descendu assez de bouteilles pour finir ivre morte.

Ilyana jeta un oeil vers le barde qui lui aussi semblait excédé par la tournure que prenaient les évènements. Visiblement lui aussi aurait pu avoir une bien meilleure soirée. La façon dont il tapotait de ses doigts sur le bois de la table montrait bien son agacement. Ilyana tourna la tête vers la mercenaire avec la ferme intention de l'envoyer se faire voir une bonne fois pour toute. Peut être que la danseuse finirait par comprendre que son cinéma n'intéressait personne d'autre qu'elle même et aurait l'extrême obligeance de bien vouloir garder sa langue de vipère entre ses dents.

"Je n'ai aucunement à me justifier devant vous; d'ailleurs..."

Ilyana s'interrompit en voyant se lever de table en repoussant sa chaise qui crissa sur le parquet de bois. C'est bouche bée qu'elle assista à la scène qui suivit. La façon dont l'homme traita la mercenaire la laissa sans voix. Comment un simple barde pouvait il oser un tel affront? Vu le caractère de la jeune femme il avait à craindre pour sa vie après un tel acte...à moins qu'il ne soit pas qu'un simple barde... Un nouveau doute s'insinua dans l'esprit d'Ilyana quand à la véritable identité de son compagnon de table. Une brève compassion pour la mercenaire la traversa. Elle se sentait presque désolée pour elle car elle même n'aurait pas supporté de subir une telle humiliation devant témoins, si peu nombreux et si insignifiants soient ils. Lorsque le barde revint à sa table, tout sourire, Ilyana resta encore silencieuse quelques instants.

"Hein? Euh...le prophète? Hé bien...oui, certains des fanatiques qui le suivaient ont préféré mourir plutôt que se rendre tandis que nous tentions de les appréhender. C'est regrettable mais on ne peut pas toujours sauver tout le monde, même si on le souhaite..."

bafouilla Ilyana encore sous le choc de l'évènement surréaliste auquel elle venait tout juste d'assister. La jeune femme reprit rapidement ses esprits et se concentra sur ses souvenir tout en se demandant si la mercenaire ne risquait pas de revenir en fracassant la porte à grands coups de son étrange arme pour réclamer vengeance.

"Mais ne devrions nous pas commencer plutôt par le commencement? Je peux toujours vous donner les détails en désordre mais si je ne puis même pas m'appuyer sur la chronologie des faits je risque de me révéler une bien piètre conteuse..."

déclara la comtesse devant l'enthousiasme du barde. Elle avait apparemment retrouvé la motivation suffisante pour revenir sur ses anciens souvenirs. Elle se remémora rapidement l'opération afin de pouvoir répondre le plus fidèlement possible aux attentes du musiciens le temps qu'il lui donne sa réponse.

Invité

Tira se laissa faire, surtout de surprise plus que par manque de réflexes. Elle se retrouva tout d'un coup dans la réserve dans les bras du tavernier, qui s'apprêter clairement a exécuter les ordres du barde, avec une poêle. Puis son esprit plongea dans le noire, cauchemar pour être plus précis. Un cauchemar qu'elle connaissait que trop bien. Celui qu'elle revivait a chaque fois que la tension montait un peu trop. La mort de ses parents. Ce rêve la tira justement du noire dans le quel se trouvait sa conscience. Si elle voyer cette scène ça voulait dire qu'elle n'était pas inconsciente.

Elle se vit assise sur le ventre du tavernier, en train de lui refaire entièrement son visage avec ses points pour seul outils. L'homme était surement déjà inconscient, vue la quantité de sang qui recouvrait tous son visage. La conscience de Tira voulait que tout s'arrête mais elle n'avait aucun contrôle sur son corps, elle était juste en train de ricaner en continuant de massacrer le pauvre aubergiste qui a sans doute n'avait rien fait.

Une femme regarda rapidement par la porte qui donnait vers la cours intérieur de l'auberge et parti dans la seconde même, complètement affolé. Elle rentra avec deux jeunes garçons armés de bâtons. La bagarre fut très brève. Elle attrapa gracieusement la tète d'un des deux garçons avant de l'aplatir sur la plaque de la cuisinière. Puis l'envoya, le visage le premier sur la masse de vaisselle sale posé sur une table. Le second subit un sort un petit peu plus atroce, Tira l'attrapa par le colle et plongea sa tète dans le four, ou brillait encore quelques braises des vestiges des flammes qui l'alimentaient. Pendant les quelques secondes qu'il passa la bas elle éclata dans un rire hystérique a geler le sang.

Pour finir ce agréable passage Tira attrapa de nouveau le premier des deux fils pour, avec son aide, enfoncer la porte du salon ou ce trouvait le barde et la noble. Un sourire de psychopathe au lèvres. Elle déboula en suite dans le salon dans le grand silence que venait de provoquer l'irruption du corps mutilé d'un garçon.

"Ce n'est pas parce que tu est mercenaire que tu a le droit de me faire ça!!"

Dit elle a l'intention du barde, voix changé par la colère.

Invité

Rossène avait agit sans se soucier des soupsons qu'il pourrait éventuellement éveiller, partant du simple principe qu'à son age, il avait le droit de coriger n'importe quel gamin qui oubliait trop facillement qu'il y a encore très peu de temps, ils faisaient dans leurs langes et braillaient dans les bras de leur mère. Il n'avait pas usé de violence contre Tira (mis à part la claque sur les fesses, et encore, en temps que danseuse, elle devrait être habituée) et autant qu'il le sache, envoyer pétre un Mercenaire, que ce soit au sens propre ou au sens figuré, n'était pas interdit par le Code.
C'était pas des bon sang de nobles Noms des Dieux !

Après avoir recommandé à l'Aubergiste de garder un oeil sur la fille, il était donc revenu s'assoir, assez fier de lui-même et surtout du silence qui reignait ENFIN sur la salle.
Biiiien !
Il allait pouvoir avoir son réçit.
Toujours assit à califourchon sur sa chaise a l'envers, il avait entreprit de questionner la Comtesse, lâchant un sifflement incrédule lorsqu'elle confirma la rumeur selon laquelle plusieurs fidèles s'étaient suicidés sur leurs lames.
Incroyable... il n'arrivait pas à comprendre qu'un homme pourtant saint d'esprit à la base puisse vouloir mourir pour une religion stupide.... Le barde secoua sa lourde tête, inconscient du trouble d'Ilyana, et eut une petite moue contrite quand cette dernière lui fit justement remarquer que s'il posait des questions à tors et à travers, ils n'arriveraient pas à faire une histoire complète.

- Mh oui. Pardonnez-moi. Commencez donc du début : Ce Prophète, d'où venait-il ? Qui était-i....

Ce fut ce moment là que choisit la porte pour voler en éclat, le corps gravement mutilé du plus jeune fils de l'aubergiste traversant la salle commune pour venir s'écraser lourdement contre le mur soutenant l'arme du musicien.

- GAËL !!!

D'un bond, ce dernier fut debout et près du garçon, alors même qu'une Tira en furie sortait de la cuisine, couverte de sang, lui hurlant que même s'il était Mercenaire, il n'avait pas le droit de lui faire ça.

- NE ME CONFOND PAS AVEC MON ANCIEN MAITRE D'ARME SALE GARCE PUTREFIEE !!!

Les yeux de Rossène étincelaient de colère, ses mains bien visibles dépourvues de bague en Istal confirmant ses dires : il n'était pas Mercenaire. Derrière la femme, il pouvait voir le corps de Ian, aubergiste et ami de longue date, qui gisait dans son sang, son second fils au visage brûlé agenouillé à ses côtés.
Depuis quand autorisait-on de tels monstres dans les rangs des Mercenaires ??? Depuis quand les autorisait-on à massacrer des CIVILES ????!!!!!! Sa rage lui faisait perdre toute mesure dans ses actes, et déjà la lame de son épée brillait dans sa paume comme un prolongement de sa colère.

- Comtesse... (sa voix était sourde) Le petit respire encore... occupez-vous de lui pendant que je règle son compte à cette putain. Les Dieux m'en soient témoins ! Cette salope à fait couler le sang et fait frappé la mort alors même qu'ils ne la menaçaient pas ! Tout ça pour un égo meurtrit ! (il cracha sur le sol) Si tel est devenu l'Ordre des Mercenaires, alors je comprend pourquoi certains ont jugé bon de le détruire !

Au-dela de la rage de voir son ordre ainsi souillé, il y avait la profonde meurtrissure de voir les siens se faire attaquer : il avait fait sauter Gaël et Goes sur ses genoux alors qu'ils n'étaient que des mômes, et voila qu'à présent Ian était mort et les deux gosses sérieusement blessés.
Par sa faute.
Sa lame râcla le sol lorsqu'il se redressa, sa voix grondant encore plus fort que l'orage lorsqu'il murmura d'un ton chargé de fureur :

- J'ai tous les droits sur les merdeuses dans ton genre, et quitte à me faire abattre par ta guilde, je préfère encore débarasser le monde d'une pourriture telle que toi !

Tout en parlant il s'était approché assez près de la Mercenaire, et son dernier mot fut ponctué d'un violent coup de poing en plein visage, suivit d'un violent coup de genoux en direction du ventre. Lorsqu'il en aurait finit avec elle, il irait voir le Vieil Homme et demanderait des explications. QUI avait osé accepter un tel monstre dans leurs rangs ? Son Ordre était-il décadent à ce point pour autoriser les meurtriers sanguinaires à rejoindre ses rangs ????

Sujet: Re: L'Auberge « Les Feux du Nord » Sam 13 Sep 2008 - 17:13

Ilyana se repassait la boucle des évènements dans sa tête. L'apparition du prophète et de ses sbires, son autoproclamation, la ville d'Iséniandis prise en otage, l'infiltration dans la cité après l'escalade des murs d'enceinte, la libération des otages et la confrontation finale avec le fanatique. Tout cela était encore clair dans sa tête bien que cela ait été une de ses premières missions. Elle cherchait déjà des tournures de phrase appropriées lorsque le barde commença à la questionner, ayant accepté l'idée de l'ordre chronologique.

Avant même qu'Ilyana n'ait pu répondre la porte vola en éclat et le corps mutilé d'un jeune homme s'effondra lourdement sur le sol après avoir frappé le mur avec violence. La comtesse entendit le barde hurler le nom du gamin et le vit se précipiter à son chevet. La mercenaire apparut alors dans l'encadrement de la porte, ses vêtements maculés de sang et s'écria que même un mercenaire n'avait pas le droit de l'avoir traitée ainsi. Le regard d'Ilyana s'assombrit et elle lança un regard noir en direction du musicien. Cela dit, il n'était guère l'heure des reproches. La mercenaire avait dépassé les bornes et elle allait devoir payer...

La noble se leva à son tour et l'une de ses lames glissa hors de son fourreau. Le barde exprima sa rage tout en niant être lui même mercenaire. Il tenait également une arme à la main, ses yeux brûlant de la flamme de la colère. Il était apparemment impatient d'en découdre afin de venger l'aubergiste et ses fils. Ne quittant pas la furie des yeux il pria Ilyana de s'occuper du garçon prénommé Gaël, sa voix tremblante mêlant rage et tristesse. Ravalant sa fierté face aux circonstances la noble se dirigea vers le garçon et s'enquit de son état. Le gamin était salement amoché mais il vivait encore bien que sa respiration fut faible. Ilyana l'allongea le plus doucement possible et imbiba un linge d'eau avant de l'appliquer sur ses brûlures. Il n'avait aucune plaie externe mais il était possible que le petit soit victime d'une hémorragie interne. Malheureusement Ilyana n'était en aucun cas médecin et ne pourrait rien faire si cela arrivait. Ne pouvant plus rien pour lui la noble se retourna vers le barde qui après avoir maudit la mercenaire lui avait asséné un violent coup dans la figure. Ilyana se releva et plaça sa lame devant son visage.

"Au nom de la justice, de la souveraineté d'Alsaria et du serment de l'Ordre, que cette lame protège les faibles, frappe les impurs et me guide vers la victoire."

murmura Ilyana récitant la devise de l'Ordre de la Lune d'Argent. Elle rabaissa sa lame et se dirigea vers le barde et son adversaire.

"Le petit survivra..."

lança t elle rapidement au musicien avec le plus d'assurance possible.

"Je sais que vous souhaiteriez assouvir votre vengeance seul mais je ne supporterais pas de rester sans rien faire après une telle atrocité! Je ne peux pardonner un tel acte..."

ajouta t elle d'une voix ferme et déterminée. Contrairement au barde elle n'était pas guidée par la colère ou la vengeance. Elle abordait la situation avec recul et détachement, ne laissant pas ses émotions guider sa main et entraver son jugement. Ainsi elle restait parfaitement maître d'elle même et devenait plus dangereuse que jamais. Son regard, bien que fixé sur la mercenaire, enregistrait toutes les informations provenant de sa périphérie. Sans quitter des yeux l'adversaire qu'elle partageait avec le barde, elle aperçu l'aubergiste entrouvrir les paupières tandis que son deuxième fils était penché sur lui à pleurer. Ainsi l'homme n'était il pas encore mort... Il fallait agir vite. Si Ilyana voulait réussir à les sauver lui et ses fils, son allié et elle allaient devoir se débarrasser rapidement de la mercenaire folle furieuse. Ilyana se mit en garde. Au moins ils avaient l'avantage du nombre. En plus de cela l'arme massive de la jeune femme risquait d'être difficile à manier dans un espace clos et encombré de meubles...

"Allons y..."

fit elle avec un signe de tête à l'attention du barde.

Invité

Tira encaissa le coup au visage, elle avait l'habitude d'en prendre, mais par pure réflexe para le coup de genoux avec ses avant bras. La douleur la fit revenir a elle même pendant un court instant, juste pour la laisser contempler le massacre qu'elle venait de commettre. Elle se demanda dans quel pétrin elle s'était encore foutue, avant de retomber dans la folie a la vision de son propre sang. Cette fois elle ne contrôlait vraiment plus rien, et ne put s'empêcher de ricaner bêtement, avant d'exploser complètement de rire, aigu et persan. La conscience de Tira détestait se rire. Elle essuya rapidement le sang qui coulait de sa bouche avant de se mettre en position de garde, chose qui donnait l'impression que son arme était plus un fardeaux pour elle qu'autre chose. Une pose trope l'œil lui avait dit son maitre.

"Maintenant vous m'obliger vraiment a appliquer l'article X de notre code. J'ai plus a rependre des innocent qui vont perdre la vie ici ce soir."

Dit elle avec un grand sourire déformant ses traits. Elle pesa les possibilités de s'en sortir de la situation, a ma nue peu être, toujours plus jouissif, avec le cerceaux ça va beaucoup trop vite a chaque fois. Tira, poussé au combat par sa folie, commença a se déplacer lentement sur le coté par rapport a ses adversaires. Utiliser les décorations pourrait être assez drôle aussi...

C'est a se moment de la réflexion que sa folie décida de disparaitre, remplacer par un mal de cran aussi féroce que rougissement d'un ourse, Tira fit rapidement tour de la salle aire complètement abasourdie, comme si elle venait de découvrir la scène, et les trois corps mutilés, a peine il y a quelques seconde. La jeune mercenaire laissa tomber lourdement son arme par terre puis s'effondra a genou a son tour. Elle venait a nouveau de commettre un massacre sans même y pouvoir quoi que se soit. Son retour sur l'ile devenait sa priorité numéro un. Elle commença a sangloter, son visage enfuis dans ses mains. Des sanglots de désespoir remplirent rapidement la salle vidé de ses clients de l'auberge.

"Pourquoi j'arrive pas a être ivre comme tout le monde.... mener une vie normale....."

Le reste de la phrase se transforma dans un baragouinement incompréhensible a cause des pleurs hystériques de la jeune mercenaire, qui commençait a manquer rapidement d'aire. Chose qui provoqua des petit couinement. Elle resta en si complètement inoffensive.

Invité

Lorsque la Comtesse l'avait rejoint, prenant la direction des opérations, il avait dû se mordre viollement la lèvre inférieur pour ne pas lui enjoindre séchement de s'occuper de ses affaires : ceci était un problème interne à l'Ordre qu'il réglerait lui-même. C'était son devoir...
Mais bien sûr, il ne pouvait dire cela...
Il s'était donc contenté de grogner quelque chose entre ses dents tandis qu'il se mettait en garde en observant attentivement la fille qui invoquait maintenant le dizième article du Code pour justifier ses actes à venir. Tsss... franchement... comment une telle erreur de la nature avait-elle pû recevoir la bague des Mercenaires ?...
Il ne voyait qu'une raison... : La guilde était en train de sérieusement perdre pied.

La danseuse commença à se décaler sur la droite, son arme étrange tenue de manière bizarre, presque encombrante, devant elle, et le barde fut obligé de tourné lentement sur lui-même pour la suivre et ne pas l'avoir dans son angle mort. Son esprit, bien que toujours agité par la colère et la rancoeur, calculait posèment les possibilités qu'offrait la salle : l'arme de la Mercenaire était probablement pratique en extérieur, dans les endroits dégagés, mais le plafond bas de l'Auberge empêcherait certainement son utilisation maximale. De même que les meubles présents. Les bancs quand à eux feraient d'exélents points d'appuis, ou de très bons projectils, au choix.
Dans tous les cas, ils avaient certainement l'avatage sur cette gamine transformée en Furie.

Ses mains glissèrent doucement le long de la poignée de son épée, assurant une meilleur prise pour la feinte en taille qu'il préparait - et qui laisserait normallement une large ouverture à Ilyana pour qu'elle attaque et désarme la femme, mettant ainsi rapidement fin au combat (même s'il aurait préféré que, pour une fois, il s'achève par une mort) - et il avança légèrement la jambe gauche en avant pour changer ses appuits.
C'est cet instant là que choisit la danseuse pour...
Se mettre à pleurer.
Comme ça.
Deux minutes plus tôt elle riait comme une démente et voila que maintenant elle chialait comme une môme, recroquevillée sur le sol, a gémir et baraguoiner des trucs incompréhensibles sur le fait d'avoir une vie normale.
Et il s'en retrouva comme deux ronds de flan.

- Aaaaah....

Il soupira en portant sa main à son front, baissant légèrement sa garde. Soit elle était excélente comédienne, soit la crise était réellement passée.
Enfin...
Ca ne changeait pas grand chose au fait qu'elle avait agressé trois personnes inocentes (par sa faute), manqué (ou réussit ?) de griller sa couverture si durement aquise, éveillé sa colère, celle d'Ilyana, et transgressé à peut près toutes les règles du Code des Mercenaires.
Bref.
La solution la plus simple et la plus expéditive aurait été de l'abatre.
Mais il ne pouvait pas.
Pas de sang froid. Pas comme ça...

Il jeta un coup d'oeil à Ilyana, presque un regard d'excuse, et envoya le bout de sa botte heurter le menton de Tira, la sonnant assez longtemps pour pouvoir lui attacher les mains dans le dos avec sa ceinture, l'empêchant ainsi de nuire. Un genou posé à côté de la gamine, il poussa de nouveau un énorme soupir.

- Je suis désolé Comtesse... mais de sang froid, je ne peux pas l'achever... (il secoua la tête) ... Il faut je crois parvenir à rencontrer un Dominant ou un Mercenaire de haut rang pour leur parler de ceci (son regard s'assombrit) ... et s'ils le cautionnent, alors... alors je serais d'avis de prévenir le roi de Dinak pour lui demander d'agir.

Et il le pensait vraiment...
Par les Dieux, que c'était-il passé dans l'île en cinq ans pour qu'ils en arrivent là ?...

Sujet: Re: L'Auberge « Les Feux du Nord » Lun 15 Sep 2008 - 0:48

Ilyana observa la jeune femme se déplacer doucement, portant son arme de façon assez peu pratique. Un combattant peu expérimenté y aurait vu une excellente opportunité d'attaque mais la comtesse était d'une autre trempe. La gêne de la mercenaire était très certainement feinte et son déplacement lui offrait plus de champ pour manier son arme imposante. Attaquer à cet instant revenait à s'exposer à une contre-offensive des plus violentes. Ilyana se déplaça légèrement à son tour tandis que son allié de circonstance se préparait également. Au vu de la manière dont il changea sa prise sur son arme ainsi que ses appuis prouva en un instant à la noble qu'il était lui aussi rompu aux combats. Il ne serait pas une gêne durant l'affrontement, au contraire, Ilyana ne doutait pas de pouvoir se coordonner efficacement avec lui sans même avoir à lui parler.

La jeune femme se prépara à frapper quand...la mercenaire s'effondra en sanglotant. Ce brusque changement d'attitude déstabilisa Ilyana. L'instant d'avant elle avait semblé déterminée à combattre et à semer encore plus mort et destruction et voilà que la lueur malsaine de son regard s'était changé d'une seconde à l'autre en un puit de tristesse, de remors et de désespoir. Ce n'était pas feint. Personne ne pouvait aussi bien imiter ce genre d'émotion. Cela ne pouvait que se ressentir, pas s'inventer. Ou était passée la furie? Quand avait elle laissé place à cette jeune femme larmoyante qui avait l'air aussi inoffensive qu'une enfant?

Ilyana ne savait plus quoi faire. La mercenaire devait payer pour les victimes qu'elle avait faite mais...mais Ilyana ne pouvait tout de même pas exécuter de sang froid une fille sans défense qui donnait tous les signes d'une reddition sans conditions! Le barde s'avança vers la jeune femme. Ilyana lança un regard inquiet dans sa direction. La fureur qu'elle avait lu un peu plus tôt dans son regard allait elle le pousser à commettre un meurtre de sang froid? Allait il abattre sa lame sur la jeune femme par pure vengeance? Ilyana avança d'un pas légèrement hésitant, se demandant si elle parviendrait à s'interposer s'il tentait quoi que ce soit ou bien si elle le laisserait faire pour que cette mercenaire soit mise hors d'état de nuire sans qu'elle ait à se salir les mains.

L'homme lui lança un coup d'oeil. Ce regard éphémère rassura Ilyana. Il ne la tuerait pas, elle en était certaine à présent. La noble abaissa sa lame lorsque le barde donna un coup de sa botte à la mercenaire pour l'assommer et finit par la rengainer quand il entreprit de la ligoter. Tandis que le barde parachevait son oeuvre, Ilyana récupéra l'arme de la jeune femme ainsi que ses deux dagues et les éloigna raisonnablement d'elle. Son regard s'arrêta un instant sur les deux dagues qui avaient un jour appartenu à des membres de son ordre. Elle brûlait d'envie de les confisquer pour les confier aux familles des deux chevaliers mais y renonça. Cela risquait plus de leur apporter des ennuis que de les réconforter et Ilyana n'avait de toute façon aucune idée de l'identité des deux chevaliers ou de leurs familles. Elle laissa finalement les dagues à côté du cerceau de métal. La voix du barde la fit se retourner vers lui.

"Ne vous excusez pas d'avoir des principes... C'est bien trop rare de nos jours. De toute manière je n'en serais pas plus capable que vous alors vous le reprocher serait hypocrite de ma part..."

répondit doucement Ilyana en haussant légèrement les épaules.

"Le plus important pour l'heure est de s'occuper de l'aubergiste et de ses fils. Ils sont tous en vie mais ont besoin de soins. Je vais quérir un médecin, vous occupez vous d'eux comme vous pouvez et surveillez la fille."

lança t elle avant de sortir se fichant éperdument de l'orage qui grondait toujours. Elle revint moins d'une demie heure plus tard, suivie d'un médecin. Elle avait du user de quelques pièces d'or ainsi que d'une bonne dose de menaces pour qu'il accepte de la suivre mais elle n'était pas vraiment à cela près. Alors que le docteur examinait et sauvait ses patients Ilyana alla se réchauffer près du feu. Elle posa un regard sur la mercenaire toujours assoupie. Elle avait un air si paisible dans son sommeil... A la regarder comme cela on aurait jamais pu se douter de ce dont elle était capable. Une fois séchée, la comtesse prit le barde à part.

"Que vous soyez mercenaire m'importe peu. J'ose croire que vos paroles concernant cette fille étaient sincères. Je pense qu'il serait préférable que vous restiez aux côtés de votre ami l'aubergiste le temps que lui et ses fils récupèrent. Pour ma part je partirai dès demain. Je ne peux pas référer de ce qui s'est produit ici au roi mais je peux en faire courir la rumeur. Si ce que l'on dit sur les mercenaires est vrai alors cela leur parviendra forcément aux oreilles et l'un d'eux finira bien par venir pour constater ce qu'il s'est passé. Vous pourrez alors en référer à qui de droit et selon les réponses que vous obtiendrez décider de changer ou pas votre train de vie... Qu'en dîtes vous?"