Tosya
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 Le sang de l'argent [BY AZYRITH DAN]

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Azyrith Dan

Azyrith Dan


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MessageSujet: Le sang de l'argent [BY AZYRITH DAN]   Le sang de l'argent [BY AZYRITH DAN] Icon_minitimeMer 27 Oct 2010 - 13:34

Une nouvelle journée commença dans la ville de Tallahassee qui se situait en Floride. Une vive lumière parvint à s'exposer aux yeux de tous sur un fond contrasté d'un matin orageux dont les vents se firent violents et glaciaux. Un vacarme assourdissant s'ajoutait au brouhaha qui s'était déjà installé dans la ville éveillée. Un éclair pourfendit le ciel de Tallahassee. Terrence JOHNSON, un père de famille comme les autres ouvrit les yeux. Il lâcha un soupir qu'il ne prit pas la peine de retenir tout en arborant des yeux vides et fatigués. Terrence se leva de son lit, il déposa un doux baiser sur la nuque de sa femme et s'affaira à quitter leur nid conjugal sans la réveiller. Toutefois il échoua dans sa tâche et Lina ouvrit à son tour ses petits yeux. Elle gémit doucement de mécontentement et Terrence s'excusa en lui caressant la joue. Sa femme se leva complètement se tourna afin de lui faire face.

- Ne t'en fais pas mon cœur, de toute manière je devais me lever dans dix minutes comme toujours.
- Je le sais bien mais tu as eu une dure journée hier et tout repos est bon à prendre.

Lina arbora un sourire radieux qui donna l'impression à Terrence que la matinée s'était tout à coup égayée et que le soleil était venu chasser les orages qui siégeaient dans les cieux infinis. Cette image de sa femme lui souriant lui donna toute l'énergie dont il avait besoin pour endurer sa journée de travail. Le couple se leva et quittèrent leur chambre.

- Terry, tu peux aller à la douche, je m'occupe de réveiller Alison & Clarence.
- D'accord, je fais vite.
- Tu auras ton petit-déjeuner à ta sortie de la salle de bain !

Terrence fixa sa femme d'un air enjoué avec une pointe d'amusement.
C'était presque devenu leur quotidien de se battre pour savoir qui était le plus rapide, l'homme allait-il réussir à prendre sa douche et en sortir avant que sa femme aie fini de préparer le petit-déjeuner pour les résidents de la maison ?


- On verra qui gagne ! Dit-il comme une déclaration de guerre à sa ravissante femme.

Une vingtaine de minutes s'écoula et déjà dans la maison, on pouvait entendre toute la joie que les enfants pouvaient y apporter. Leur énergie illimitée leur permettait avec aise d'être en pleine possession de leurs moyens en un temps record après leur réveil qu'ils appréhendent pourtant avec un niveau de difficulté variable et qui pouvait s'avérer être le premier accroc de leurs journées. La famille qui était désormais réunie autour de la table de repas savourait leur petit-déjeuner composé de lait pour les enfants et de café pour les parents, le tout servi avec des pancakes et des omelettes blanches garnies de jambon ainsi que du bacon. Comme à son habitude Terrence lisait le journal avec son café, Clarence embêtait sa grande sœur qui semblait toujours sur le point d'imploser de rage et Lina qui regardait ses deux enfants se chamailler, ce qui semblait beaucoup la dérider. La famille Johnson, une famille comme une autre. Heureuse et unie. Un revenu moyen stable leur permettant de survivre sans pour autant se permettre trop de plaisirs personnels. Le père de famille possédait un charisme envoûtant, des yeux gris perçants, un bouc soigné et de courts cheveux châtains, la mère parvenait sans le vouloir à faire naître toutes sortes de fantasmes dans la tête des hommes dont elle croisait le chemin. Un sourire éblouissant, de longs cheveux noirs ainsi que des yeux verts et le tout accompagné de formes généreuses. Toutefois, l'heure était venue de partir au travail. Terrence arrangeait son costume de son mieux afin de fournir la meilleure impression possible, ayant une importante réunion professionnelle.


- Alison ! Dépêche-toi ! S'écria la figure forte de la famille.
- J'arrive ! Répliqua-t-elle en criant.

Comme à leur habitude, Terrence emmenait sa fille à son lycée. A peine eurent-ils le temps d'actionner la poignée et d'ouvrir la porte d'entrée que Lina interpella son mari dans le but d'arranger sa cravate en effectuant un nœud windsor. Le père et la fille quittèrent le domaine familial et une nouvelle journée commença sous une pluie torrentielle. Un quart d'heure s'écoula ils arrivèrent dans les temps au lycée d'Alison qui embrassa son père avant de se hâter pour se présenter à son premier cours à l'heure. Terrence continua sa route et se rendit à son travail de manager en marketing international dans une boîte modeste. Il s'arrêta à un feu rouge qui se situait à deux rues seulement de sa destination. Une fois passé au vert, il avança et soudainement un camion de livraison de marchandises surgelées surgit sur sa droite et le percuta de plein fouet. En dépit des nombreuses tentatives du conducteur du camion pour arriver à stabiliser son véhicule et éviter l'impact, ce fut malheureusement en vain. Les secours vinrent une demie heure plus tard, retardés par les bouchons quotidiens du matin de Tallahassee. Terrence fut transporté en urgence au Tallahassee Memorial HealthCare, l'hôpital se situant le plus à proximité du lieu de l'accident. Lina, prévenue immédiatement après que son mari eut atteint l'hôpital, prit sa voiture et se hâta prudemment pour rejoindre Terrence. Elle parvint à s'adresser à l'office d'accueil et demander le service des urgences, à présent consciente de la direction à prendre, elle courut à travers l'hôpital sous l'effet sinistre que produisait cet endroit où tant de personnes ont perdu leur vie, leur âme et où des familles furent scindées et fracturées. Un médecin se trouvait devant la salle d'opération et reconnut Lina grâce à la photo qu'il y avait d'elle dans le portefeuille de son mari qui avait été pris pour identifier Terrence et ainsi prévenir sa famille, il lui expliqua ensuite comment s'était déroulée l'opération d'urgence ainsi que les conséquences et conclusions qui allaient s'en suivre. Le visage de Lina afficha d'abord un sourire qui se transforma par la suite en une expression de douleur à la limite de l'agonie. De petites perles d'eau salées trouvèrent la fin de leur voyage sur le glacial sol marbré du Tallahassee Memorial Healthcare. Terrence était … voué à passer le reste de sa vie dans un fauteuil roulant, rendu paraplégique par le choc brutal de la collision, le conducteur du camion s'en était sorti avec seulement quelques égratignures. Non seulement cette terrible nouvelle donna l'impression à Lina d'un coup de marteau sur sa tête mais une autre nouvelle l'attrista presque autant. Le médecin qui lui annonça le montant de l'argent nécessaire afin de payer les frais d'hospitalisation de son mari qui par ailleurs se trouvait désormais dans un coma profond lui donna le coup de grâce. L'argent demandé par l'hôpital était trop élevé, Lina prit sa tête entre ses deux mains et tomba sur un banc qui servait de places assises juste devant la salle d'opération mais qui servait aussi surtout de soutien pour les personnes qui n'auraient plus la force de rester debout en apprenant les funestes nouvelles apportées par les médecins de l'hôpital. « Il faut que je trouve une solution d'urgence », se répétait-t-elle en boucle sans parvenir à en trouver une qui semblait rationnelle. Finalement vint le seul bon moment de cette dramatique journée encore pluvieuse, bien qu'on ne puisse l'appeler si bon que ça … Elle pouvait enfin voir son mari qui avait été transporté dans une chambre qui lui était à présent assignée. A cette vue macabre, elle fut prise d'épouvante et une soudaine bouffée d'angoisse coupa sa respiration. Le médecin qui l'avait emmenée dans la chambre la rattrapa avant qu'elle ne s'effondre de tout son être par terre. Une fois qu'elle se fut ressaisie et après quelques examens basiques de précaution passés, le docteur la laissa rentrer chez elle. Comme si tous ces malheurs ne suffisaient pas, elle dut en plus de cela annoncer la nouvelle dramatique à ses deux enfants. Préférant ne pas le dire à Clarence afin de ne pas déstabiliser cet adorable enfant à peine âgé de huit ans, elle ne le révéla qu'à Alison qu'elle jugea assez grande pour encaisser la nouvelle. Les évènements s'enchaînèrent, la bourse promise à Alison pour sa future université fut compromise n'assurant plus le futur de cette dernière, les économies des Johnson partirent en éclats, vidant les comptes en banques de Terrence et de Lina. L'épargne qui se trouvait sur le compte des deux enfants fut aussi utilisé pour subvenir aux besoins primordiaux de la famille comme la nourriture, les factures d'eau, de gaz et d'électricité.

Quelques semaines passèrent, la famille arrivait à peine à survivre et cela devint une évidence qu'elle ne réussirait pas à se redresser. Lina se rendit chez une amie commune à elle et à son mari afin d'y trouver un quelconque réconfort après avoir déposé ses enfants à leurs établissements scolaires respectifs. Son amie ressentait sa grande douleur et compatissait au drame qui était survenu, toutefois Lina refusa catégoriquement l'aide financière que son amie lui proposa abruptement. Une fois sa visite terminée, elle quitta la maison de son amie et se rendit à sa banque qui ne lui concéda toujours pas les fonds nécessaires pour couvrir les frais d'hospitalisation cependant le banquier lui proposa une alternative qui pourrait l'amener à résoudre son problème. Lina aperçut une pointe de malice et de sournoiserie machiavélique dans les yeux et la voix de son interlocuteur. Il lui avait proposé de contacter un de ses collègues. Elle appela le numéro qui était inscrit sur un bout de papier donné par ce même banquier et deux choix s'offrirent à elle : Faire appel aux services des usuriers ou laisser son mari mourir à l'hôpital qui ne pouvait pas laisser branché les appareils qui permettaient à son mari de rester en vie. Sous la contrainte apposée par cette restriction de possibilités, elle fut forcée à appeler les usuriers. Ces derniers donnaient de l'argent et en contrepartie, les personnes qui recevaient leur argent souillé étaient sous l'obligation de rendre ce même argent multiplié par un chiffre qui varie selon les usuriers afin d'atteindre un montant exorbitant après un délai imparti, réputés pour êtres des personnes sans scrupules, il était vivement conseillé de ne pas faire appel à leurs malicieux services d'autant plus que ce genre de pratiques était illégal. Quatre hommes, grands et bien bâtis dans des costumes noirs accompagnés d'une longue veste de la même couleur donnaient l'impression qu'ils allaient se rendre à des funérailles, se présentèrent au lieu de rendez-vous fixé par Lina devant un restaurant gastronomique spécialisé dans la cuisine française en plein coeur de Tallahassee. La transaction s'effectua en un éclair, la mallette argentée que tenait un des hommes changea de main pour atterrir dans celles de Lina.

- Le dernier délai pour nous rembourser cet argent que nous vous donnons sous bonne grâce vous est indiqué sur un bout de papier à l'intérieur de la mallette. Bonne continuation. Déclara un des hommes sur un ton neutre, se présentant comme un individu synallagmatique.

Lina se rendit ensuite directement à l'hôpital et se gara sur le parking de celui-ci avant de quitter son véhicule, elle ouvrit la mallette et jeta un coup d'œil à l'intérieur et découvrit une importante somme d'argent rangée minutieusement. Heureuse de pouvoir enfin voir la lumière au fond de cet interminable tunnel de souffrance et d'injustice, elle quitta sa voiture et la verrouilla pour se précipiter à l'accueil de l'hôpital. Elle demanda la bonne personne qui finit par se présenter quelques instants plus tard et les frais d'hospitalisation furent assurés. Le docteur amena la jeune femme dans la chambre de son mari et la laissa profiter pleinement de cet instant de pur bonheur. Néanmoins, ce moment de répit ne fut que de courte durée. Lina retourna à sa voiture et ouvrit de nouveau la mallette à présent vidée de ses liasses de billets. Elle découvrit avec une grande stupeur mêlée à de l'effroi que la date limite était fixée à une semaine de là. Elle lâcha un grand soupir et démarra son véhicule.

Quelques mois passèrent, Terrence était revenu à la demeure familiale et le quotidien de la famille semblait reprendre son cours bien que toujours écrasée sous le poids des dettes. Le cabinet d'orthodontie et également celui de l'orthophoniste qui s'occupaient de Clarence avaient envoyé leurs créanciers pour quérir leur argent qui leur était dû pour toutes les séances passées et qui n'avaient toujours pas été réglées. Terrence ne pouvait pas aller travailler et en plus de cela, il avait été rétrogradé de façon arbitraire et donc sans un quelconque préavis. Son salaire avait été divisé par trois et il se retrouvait à faire toutes les basses besognes que l'on pouvait donner aux bleus qui arrivaient fraîchement dans un régiment de vétérans de l'armée. Lina, sous les assauts réguliers de son mari dans le seul but de connaître la vérité quant à la façon qui l'a permise de payer les frais d'hospitalisation, avait abdiqué à l'idée de lui révéler la vérité et lui a dit qu'elle avait accepté l'aide financière de leur amie commune que sa femme était allée voir pendant qu'il était hospitalisé.


- Je m'en veux d'avoir accepté son argent, mais je le lui rembourserais ne t'en fais pas. Ne te tracasse pas avec ça, Brenda me connaît et sait que je lui suis redevable et que tôt ou tard elle reverra la couleur de son prêt. Ne va pas lui parler de ça, elle n'aimerait pas qu'on se sente redevables.
- Tu as raison. Je t'aiderai à réunir l'argent nécessaire.


Douteux, son mari ne la crut aucunement. Il était marié à Lina depuis maintenant sept bonnes années et c'était largement suffisant pour savoir que jamais elle n'aurait accepté un prêt d'une somme pareille. Elle aurait refusé et se serait débattue pour trouver un moyen autonome afin de parvenir à trouver une solution, c'était une battante et elle était dotée d'une hargne sans pareil quel qu'en soit la situation aussi dramatique qu'elle puisse être. Une fois que Lina fut partie travailler, Terrence prit le bus pour aller rendre visite à Brenda, sa voiture étant toujours en réparation et même sous l'hypothèse qu'elle soit de nouveau opérationnelle, jamais au grand jamais il n'aurait pris le volant du fait qu'il était toujours traumatisé de ce qu'il a vécu. Il sonna à la porte et son amie lui ouvrit, surprise de le voir mais également heureuse de constater qu'il était de nouveau parmi eux. Elle lui fit signe d'entrer et ils s'installèrent au salon.

- Brenda, je suis heureux de te revoir.
- Moi aussi, Terrence. Je suis si soulagée de voir que tu vas bien mieux. J'espère que ta rééducation dont m'a parlé Lina te permettra de retrouver l'usage de tes jambes.
- Oui … Je l'espère aussi, heureusement que les enfants et ma femme ne sont pas gênés par ce maudit fauteuil. Pardonne ma brutalité mais je vais devoir couper court à ces retrouvailles car j'ai une seule question à te poser : Lina t'a t-elle emprunté de l'argent ?


Brenda balaya du regard la salle dans laquelle ils se trouvaient et cherchait à comprendre pourquoi il voulait savoir la réponse à cette question. Ayant jugé qu'elle ne risquait rien en lui disant la vérité, elle parla.

- Non, tu connais ta femme. Si orgueilleuse et solitaire. Je lui ai proposé mais elle a refusé. Je me demande encore comment elle a fait pour réussir à payer tes frais d'hospitalisation, Terrence.

L'homme resta impassible. Dénué de sentiments et de réactions.
- Moi aussi … Répliqua-t-il sur un ton songeur.

L'absence de réaction de Terrence et sa réponse fit comprendre à Brenda qu'elle avait fait une erreur qui pourrait par la suite s'avérer majeure. Elle s'en mordit les lèvres. Brenda raccompagna son invité surprise à sa porte et ils se quittèrent dans une ambiance morne. Durant le trajet de retour en bus, une pléthore d'idées fusa dans son esprit et sa tête. Comment avait-elle pu lui mentir, lui cacher la vérité ? Il arriva devant sa maison et mit sa main sur la poignée, entendant un cri dont il pouvait distinctement reconnaître la voix même dans la plus animée des agoras au monde, il s'apprêta à voler au secours de sa femme qui semblait être en danger. Serrant son poing, il agrippa les deux roues de son fauteuil à l'aide de ses mains et avança afin de ne pas se laisser surprendre par un éventuel « visiteur ».

Quelques mois plus tôt, Lina venait de payer les frais d'hospitalisation. Se trouvant dans sa voiture, heureuse d'avoir réglé l'hôpital mais terrifiée par ce qu'elle venait de lire … Le délai était fixé à une semaine de là. Comprenant ce que cela signifiait, elle laissa tomber sa tête contre le volant de sa voiture dont elle avait directement allumé le contact en entrant dans son véhicule. Par mégarde, un passant se trouvait justement devant sa voiture et continuait sa route comme tout autre piéton digne de ce nom, le passant sursauta et fixa Lina, interloqué. Cette dernière sursauta également et s'excusa en faisant signe de la main tout en exprimant que ce n'était pas son intention. Ne sachant plus où donner de la tête, elle rentra chez elle puis s'effondra de fatigue sur son lit. Elle clôtura le journée en allant chercher ses enfants puis confia la tâche à Alison de faire à manger pour elle-même et son frère. Les émotions l'avaient creusée et Lina n'avait désormais plus aucun appétit. Le lendemain matin, elle effectua la routine de son mari et la sienne en amenant à la fois son fils et sa fille à leurs établissements scolaires puis partit au travail, elle rendit visite à son mari en fin de journée et chaque jour se passa ainsi jusqu'à qu'une semaine se soit entièrement écoulée. Pour pouvoir rembourser l'emprunt fait auprès des usuriers, elle travailla nuit et jour jusqu'à même faire des heures supplémentaires, aller chercher ses enfants et leur faire à manger rapidement était son seul moment de répit de la journée mis à part le sommeil de nuit tardif bien mérité. Un matin, une semaine après qu'elle ait payé les frais d'hospitalisation de son mari, quelqu'un sonna à sa porte et bien qu'elle attendait ce moment et s'y était même préparée , elle sursauta de frayeur. Lina alla ouvrir la porte et découvrit deux grandes silhouettes qui occultaient les premières lueurs de l'aube. Elle parvint à reconnaître deux des quatre hommes qui étaient présents lors de la transaction effectuée avec les usuriers. Lina cria le nom de sa fille à travers la maison et celle-ci descendit immédiatement, elle lui confia les clés de sa voiture ayant parfaitement conscience que sa fille était apte à conduire.


- Ma chérie, emmène ton frère à son école et rends-toi par la suite à la tienne. Je viendrais te chercher en bus quand tu auras fini tes cours et je reprendrai la voiture, d'accord ?[b] Dit-elle sur un ton péremptoire à sa fille.

Abasourdie par le fait que pour une fois sa mère lui confie sa voiture alors que dans le passé elle refusait radicalement de lui prêter son véhicule sous prétexte que c'était son père qui voulait qu'elle apprenne à conduire et non elle-même, elle n'avait jamais cédé et ce n'était pas faute de demandes intempestives de la part d'Alison, elle accepta, toujours estomaquée par ce que sa mère venait de lui dire. Alison jeta un vif coup d'oeil aux deux hommes qui se tenaient debouts devant la porte puis monta à l'étage chercher son frère puis ils partirent tous deux dans la voiture de Lina. Cette dernière avait fait rentrer les deux «invités» et ils s'étaient installés au salon une fois que les enfants Johnson avaient pris leur départ. Lina prit un siège en face des usuriers. Une personne parmi ces derniers prit la parole avec une voix caverneuse, instillant en Lina un fort sentiment d'insécurité accompagné d'un frisson dans toute sa colonne vertébrale.

[b]- Vous êtes parfaitement au courant que la date du délai de remboursement expire aujourd'hui suite à notre commun accord. Présentez-nous la somme que nous vous demandons et nous partirons.
- Messieurs,
déglutit-elle, vous m'en voyez navrée mais je n'ai actuellement pas la somme que vous exigez. Je n'ai pas eu le temps d'amasser assez d'argent pour vous rembourser mais si vous pouviez repousser le délai je pourr...

Lina n'eut pas le temps de terminer sa phrase que l'autre homme, celui n'ayant pas parlé depuis le début de cette rencontre, coupa net la jeune femme et prononça avec une voix grave et menaçante :

- Le contrat ne peut être changé, vous devez payer aujourd'hui auquel cas contraire nous serons forcés de saisir vos biens, tous vos biens quel qu'ils soient. Répondez nous par oui ou par non : Êtes-vous en mesure de nous rembourser immédiatement l'argent que nous vous avons prêté ? Soyez brève.
- Hélas non ! Comme je vous l'ai …


La jeune femme se fit interrompre une nouvelle fois par l'homme qui avait pris la parole le premier à son encontre. Il exerça une poigne sur son avant-bras et la tira vers lui pour la balancer avec violence sur le sol. Lina gémit de douleur et se redressa à moitié, toujours par terre.

- Si vous ne pouvez respecter notre accord, je vous laisse cinq secondes pour trouver une alternative à votre ou plutôt devrais-je dire … Notre problème !

Celui qui venait de parler cria le chiffre cinq, lançant un compte à rebours où il était question de vie ou de mort. Le cœur de Lina se serra si violemment qu'elle crut qu'elle allait s'évanouir, ni une ni deux, elle se redressa de toute sa hauteur et leur fit face.

Très bien, je vous paierai en nature, avec mon corps …

Le compte à rebours s'arrêta subitement, soulageant la jeune femme qui était sous le poids de ces chiffres à présent maudits. Les deux hommes affichèrent un sourire en coin qui glaça le sang de Lina. Elle en était à présent convaincue … Ces usuriers étaient le diable réincarné en deux entités. Elle savait également que son tourment ne faisait que commencer et qu'elle ne pourrait plus jamais se remettre du calvaire que les deux hommes allaient lui faire subir. Une demie-heure passa, les usuriers déchaînaient leurs pulsions sexuelles sur la jeune femme qui se débattit encore malgré tout. Une heure et demie passa encore, Lina finit par ne plus offrir aucune résistance, même maigre.Dix minutes plus tard, la porte claqua. Le bruit d'un moteur fit irruption dans le calme angoissant du quartier où logeait les Johnson. Lina était sur le canapé, couverte de la semence diabolique des usuriers. Impuissante, elle ne put faire quoique ce soit. Vidée de ses forces, elle parvint à se retrousser sur elle-même et pleura toutes les larmes de son corps. Elle se précipita à la douche et se nettoya avec une frénésie sanglante, frottant sa peau avec une fleur de douche rose comme si elle essayait d'enlever toute l'écorce d'un arbre avec un compas. Ses ongles interagissant parfois sans même le vouloir et qui fusionnaient avec la fleur de douche parvinrent à faire saigner la poitrine de la jeune femme. Elle finit par arrêter lorsque la douleur devint trop forte sous le contact de l'eau quasi-brûlante, se tenant immobile sous la douche. Elle repensa sans cesse aux dernières paroles que les deux hommes lui avaient dites avant de partir :

- Nous reviendrons tous les deux jours afin de recevoir la même compensation jusqu'à qu'il vous soit possible de nous rembourser.

Les rires de ces derniers en claquant la porte retentissaient dans la tête de Lina.
La jeune femme avait compris qu'elle serait à jamais souillée …

Terrence avança lentement, confortablement assis sur son fauteuil roulant, actionna la poignée et pénétra à l'intérieur de son foyer. Les cris s'accentuaient, sa femme semblait souffrir mais cela semblait encore bien plus profond que cela. Sentant une colère qui devenait de plus en plus irrépressible, il s'efforça de se calmer dans le but de garder son sang-froid et une maîtrise totale de soi-même. Il déboucha dans le salon et vit Lina en pleine action fulgurante avec deux hommes qu'il ne connaissait pas et qu'il n'avait même jamais aperçu dans le passé. Sa femme était en train de pleurer et Terrence pensa directement à un viol. Il se leva de ce qui servait à présent de substitut à ses jambes et mit un pied à terre afin de secourir sa femme. Lina, qui vit son mari mettre tant d'efforts pour arrêter cette horrible scène, pleura davantage. Terrence s'écroula au sol, en proie à l'inextinguible douleur que lui procura sa jambe. Les deux hommes cessèrent de violer Lina afin de s'attarder sur l'handicapé. Ils ricanèrent et le passèrent à tabac en lui administrant un traitement à base de rigoureux coups de pieds dans l'abdomen et ses jambes. Terrence pleura de rage, impuissant devant sa femme qui se faisait violenter sous ses yeux et dans sa propre maison ! Les usuriers partirent dix minutes plus tard et firent un clin d'œil à Lina avant de claquer la porte de la demeure. La jeune femme se précipita, à moitié nue, pour aider son mari à se relever mais celui-ci repoussa violemment sa tentative d'aide.


Lâche-moi ! Cria-t-il sur une voix bien plus grave qu'il ne le souhaitait.

Sa femme s'exécuta et prit du recul, impassible. Ses larmes coulant toujours le long de ses joues. Une ambiance de mort s'était installée dans la maison et Lina alla prendre sa douche. Le soir-même, ils dormirent dans leur lit conjugal mais aucun mot ne sortit de leur bouche. Le lendemain, Lina amena Alison et Clarence à leur destination comme d'habitude. Terrence n'était pas parti travailler, ne pouvant plus endurer ce que sa boîte lui faisait subir par les tâches qu'ils lui confiaient. Lina revint trois quarts d'heure plus tard et retrouva son mari au salon, regardant la télévision. Elle prit une place à ses côtés et quelques minutes passèrent sans qu'ils ne cèdent une quelconque parole jusqu'à que Lina ne brise le silence en tentant d'établir le contact avec Terrence.


- Mon chéri, parle-moi je t'en supplie. Les hommes que tu as vus hier, ce n'est pas ce que tu crois … commença-t-elle, les larmes commençant à couler à flots.
- Et donc, qu'en est-il ? Maintenant je ne dois plus croire ce que je vois ? C'est ce que tu essaies de me dire ? Répliqua-t-il sur un ton glacial.
- C'était des usuriers, je ne pas emprunter l'argent de Brenda comme je te l'ai dit. Oui, je t'ai menti et je m'en veux mais je ne pouvais absolument pas me permettre d'accepter l'aide de Brenda ! Ils m'ont donné l'argent qui m'a permis de payer tes frais d'hospitalisation mais la date de remboursement était fixée à une semaine plus tard. Je n'ai pas pu payer alors ils m'ont forcée à payer en nature et depuis ils reviennent tous les deux jours.
- Donc tu es en train de me dire que tu préfères leur offrir ton corps que d'emprunter à Brenda !
- N-Non … Ce n'est pas ce que je voulais dire mais …
- Mais quoi ?


Lina ne trouvant aucune réponse qui conviendrait à sa question se tut. Son cœur battant la chamade devant le regard perçant de son mari. Ce dernier reprit la discussion de plus belle.

- D'après ce que tu me dis là, c'est que ça fait plusieurs mois que tu couches avec eux tous les deux jours et même quand je suis revenue tu as continué de le faire dans mon dos pendant que j'étais au travail ! Tu y prends plaisir, tu étais peut-être détruite par ces évènements au début mais tu n'arriveras pas à me faire croire que tu y as pris goût et que tu attends avec impatience qu'ils viennent demain.
- NON !
Hurla-t-elle, indignée.
- BIEN SÛR QUE SI ! TU ES DEVENUE UNE TRAÎNÉE ! TU ES PERVERTIE ! TU N'ES PLUS EN AUCUNE FACON LA FEMME QUE J'AI ÉPOUSÉE ! Fulmina-t-il en rugissant.

Sa femme cria, pleura, livrée à elle-même. Elle avait perdu la confiance de son mari jusqu'à même perdre son amour. Sept années de mariage et il ne la voyait désormais plus que comme une prostituée. Terrence se remit sur son fauteuil qui était placé à côté du canapé et partit en trombe en faisant avancer les roues avec une hâte hystérique. La journée s'écoula et les enfants étaient revenus. Le lendemain matin, Terrence essaya de nouveau de se servir de ses jambes et par miracle, comme s'il y eût une quelconque intervention divine. Il parvint à se lever mais tituba un court moment jusqu'à réussir à marcher normalement bien qu'il ressentait toujours une vive douleur qui toutefois était à présent devenue surmontable. Terrence partit au travail, laissant seule sa femme avec leurs enfants qu'elle emmena aussitôt que possible. La jeune femme revint comme à son habitude trois quarts d'heure plus tard au domicile et vint le moment où les usuriers sonnèrent. Elle leur ouvrit la porte et se déshabilla une fois dans le salon. Les deux hommes commencèrent à la caresser afin de la mettre en condition le plus rapidement possible, processus qui faisait partie des préliminaires. Alors qu'ils allaient passer à l'acte, une chose improbable survint soudainement. L'un des deux hommes ne bougea plus, du sang coula de sa bouche et il s'écroula par terre tel un rocher qui tombait du ciel sur une plaine. Le deuxième homme vit Terrence qui s'était tenu derrière son collègue, un couteau de cuisine à la main. L'usurier restant, paniqué, se précipita tête baissée vers Terrence dans le but de le maîtriser mais il fut transpercé par un coup d'estoc de la part de son adversaire. Lina, horrifiée par la scène qui se passait sous ses yeux, lâcha un cri de détresse puis fixa son mari … Ou plutôt ce qui était autrefois son mari. Terrence s'avança lentement vers Lina qui recula à petits pas, cette dernière ne parvenant pas à réguler sa respiration qui était devenue très intense. La jeune femme termina son parcours à reculons lorsqu'elle se heurta à un mur. Elle se laissa glisser dos au mur tout le long et finit par se retrouver assise, retroussée sur elle-même et se cachant le visage à l'aide de ses mains, essayant tant bien que mal d'étouffer ses sanglotements. Terrence leva son bras qui tenait le couteau de cuisine et du sang gicla sur le mur sur lequel s'était adossée Lina. Le soir-même, Alison et son frère rentrèrent chez eux. Furieux que ni leur père, ni leur mère ne soient venus les chercher et ils avaient donc dut prendre le bus pour regagner leur domicile. Ils poussèrent un cri strident en même temps, étant synchronisés dans la découverte de leur mère gisant dans une mare de sang avec les murs de la maison repeints de rouge. Entendant un bruit de pas, ils se retournèrent et firent face à leur père qui était couvert de sang. Ce dernier s'avança lentement vers eux et murmura des paroles inaudibles, des larmes se frayant un chemin jusqu'au sol. Tout ce qu'Alison et son frère purent entendre de leur père suffisait à les figer sur place.


- Désolé … Je vous aime.

Puis une ombre projetée sur un mur à proximité représentait un bras levé en l'air dont la main tenait un couteau de cuisine. L'ombre amorça une descente rapide.

Le lendemain matin, un voisin des Johnson remarqua qu'il y avait anguille sous roche. Habitué à voir ses précieux voisins partir très tôt le matin, il se rendit chez les Johnson et sonna à leur porte. Constatant que le verrou n'était pas activé, il pénétra à l'intérieur et découvrit les cadavres. La police arriva sur les lieux du drame une quinzaine de minutes plus tard suite à l'appel du voisin traumatisé. En un éclair, le périmètre entourant la résidence des Johnson fut quadrillé et interdit d'accès au public. De nombreux voisins s'étaient regroupés derrière la ligne jaune délimitant l'espace interdit.


- Que s'est-il passé ? Demanda un des voisins qui connaissait bien la famille.

Très vite, des murmures se firent entendre. De légers cris, des pleurs jusqu'à que l'homme qui avait découvert les cadavres prit la parole pour expliquer ce qu'un agent fédéral lui avait raconté.


- Une section anti-criminelle a été dispatchée ici car c'est un cas particulier. Ils ont retrouvé quatre cadavres, deux hommes inconnus qui se sont avérés être des usuriers poursuivis par la justice. Les deux autres cadavres restants sont ceux de Lina et Terry.

Un silence pesant venait de s'installer, l'attroupement retint son souffle.

- Ils ont conclu à un drame survenu à cause de problèmes financiers, manifestement Terry a tué sa femme et les deux usuriers avant de s'en prendre à ses enfants qui venaient de rentrer. Alison a réussi à communiquer malgré ce qu'elle vient de vivre et a déclaré que son père les aimait et qu'il ne voulait pas qu'ils vivent dans la tristesse et le chagrin. Il les aimait tellement qu'il est allé jusqu'à vouloir mettre fin à la vie de ses deux enfants pour leur éviter toute la souffrance qui allait s'en suivre. Alison a réussi dans un moment de bravoure à stopper son père alors qu'il allait les tuer et par accident la lame s'est retournée contre Terry.
- Mon Dieu …
Balbutia une voisine.

Cette histoire marqua à jamais profondément le coeur des habitants du quartier des Johnson. Une famille qui vivait dans le bonheur, ne se souciant de rien et profitant de chaque instant. Une tragédie survenue à cause de l'argent. Une dernière voix s'éleva parmi la petite foule qui s'était rassemblée, une voix féminine.


- Et les enfants ? Comment Alison et Clarence vont-ils s'en sortir ? Pourront-ils surmonter ce traumatisme ? Ils n'ont plus de parents, les pauvres chous … Terry est un assassin ! Un meurtrier …
- Il faut penser aux enfants … Ce qui est fait est fait. Répliqua sèchement une voix masculine.
Alison pourrait réussir à s'en sortir … Mais Clarence ? Que va-t-il advenir de ces adorables enfants ?


De nombreuses femmes pleuraient toutes les larmes de leur corps, certaines personnes étaient très proches avec les Johnson et ne comprenaient pas comment cela avait pu arriver. Les hommes tentèrent de consoler leurs femmes en les enlaçant à l'aide de leurs longs bras. Une goutte d'eau tomba, puis deux … Puis une pluie torrentielle fit son apparition. De gigantesques nuages noirs survolaient le ciel de la ville.
Un éclair gronda au loin.


FIN
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Le sang de l'argent [BY AZYRITH DAN]
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