L'aube

Il fait encore sombre, mais le soleil ne tardera pas à se lever. Le long des rues, des marchands, habitués ou nouveau, installent leurs stands. Malice, pour avoir vécu quelques mois ici, sait que les spectateurs ne tarderont pas à venir. Elle s'installe à sa place habituelle, prépare ses quelques tours de passe-passe, puis s'assied en tailleur sur un tissu coloré, hérité de sa famille. La gitane se met à mélanger ses cartes sans s'empresser, consciente que ce geste attirait l'attention. Puis elle étale les cartes devant elle, face cachée, place à sa gauche une cage où dorment deux oiseaux. A sa droite, un tambourin qu'elle n'utilise pratiquement jamais et plusieurs foulards. Quand elle s'estime prête à recevoir des visiteurs, elle se détend.

*Tout ce que je voudrais, c'est une journée banale, sans accroc, et SURTOUT sans êtres venus de mon passé...*

Un instant elle se remémore la rencontre avec le bandit qui avait participé au massacre de sa famille et grimace. Durant les mois qui suivirent, elle apprit à fuir et se défendre, mais jamais à se battre. Néanmoins, la réputation qui l'entouraient et ses illusions font d'elle quelqu'un de mystérieux et dangereux, une sorcière qu'il ne faut mieux pas énerver... bref, des rumeurs qui la protégent sans la contenter; elle n'a jamais voulu paraître froide et inaccessible; c'est même le contraire du peu qu'elle sait d'elle-même.

D'un geste fragile elle s'étire, observe les premiers badauds sortant de chez eux et écoute les cris des ivrognes rentrant à la maison. Un instant, elle envie leur vie, pour qui tout ici doit être familier.

*Ici pour moi rien ne ressemble à une maison. Ni la baraque où je vis, ni les rues que j'arpente chaque jour. Je veux revoir le feu de camp, les chants, la forêt... tout ce que je peux faire, c'est amener un peu de ma culture ici. Et même...*

Elle pousse un long soupir, se ravise. Elle rajuste son foulard et observe les acheteurs, déambulant au hasard. Et Malice espère qu'ils s'intéresseront à elle et l'art de sa famille, une fois de plus...

*Rien ne pourra troubler cette journée. Du moins je l'espère.*

Aymas c'était levé alors que le soleil, lui, ne l'était pas, comme d'habitude... Mais aujourd'hui l'assassin avait des courses à faire. En effet, il avait du laisser deux poignards lors de sa dernière mission... Il avait donc décidé la veille de se rendre chez son fournisseur, un marchand associé au Val d'Alsar qui lui remettait des armes de bonnes factures et provenant toujours de lieux différents pour brouiller les pistes des assassinats.

Alors qu'il venait de récupérer ses nouveaux outils, l'assassin marchait donc dans les rues marchandes, il profitait de ces moments pour satisfaire sa curiosité du monde qu'on lui avait empêché de découvrir toute sa jeunesse. Il ne jouait les gardes du corps pour la reine qu'une partit de la journée... Le reste du temps il s'entrainait, réglait ses contrats et laissait aller sa curiosité. Au détour de l'une des rues, il vit une jeune fille assise sur un tissus. Elle avait des cartes dont Aymas se demanda se qu'elle pouvait faire avec. Il y avait également deux oiseaux qui piaillait dans leur cage prêt d'elle, ainsi qu'un tambourin. Il avait toujours voulu savoir a quoi tout cela servait... Aujourd'hui il n'avait pas de contrats de prévu pour les jours a venir et avait largement le temps avant de jouer les gardes du corps et puis autant profiter qu'il n'y ai pas grand monde a cet heure de la journée.

L'elfe au cheveux noirs enleva sa capuche qu'il avait mise bien qu'il s'avérait qu'il allait faire beau. Il délaissait son air mélancolique pour un air plutôt intéressé et se dirigea vers la gitane, au vu de ses vêtement, elle avait de yeux ambrés et des cheveux bruns. Elle ne paraissait pas pouvoir manger a sa faim. Mais cela ne le concernait pas. Il arriva à sa hauteur et s'adressa à elle :

"- Bonjour jeune fille. Votre étalage m'intrigue, je me demande ce que vous faites avec tout vos objets... Et je me demande également pourquoi ces pauvres oiseaux sont en cages... Pourriez-vous donc satisfaire ma curiosité ?"

Il attendit sa réponse et se demanda *Va-t-elle remarquer que pour qu'un elfe de mon âge, c'est étrange que je ne connaisse pas cela ? Car elle doit venir de la forêt elle aussi. Peut importe, qu'elle pense ce qu'elle veut.* Et il s'accroupit devant elle.

Malice leva les yeux sur l'inconnu, et devina tout de suite qu'il n'était pas humain. Aussitôt la voix de celle qu'ils appelaient dans la tribu "Grand-Mère" lui vint en tête.

"Ce peuple ressemble au nôtre, Malice. Eux aussi vivent en marge de la société, et s'y mêlent parfois. Eux aussi ont leurs secrets et leurs légendes, et surtout... c'est un peuple qui, comme le nôtre, respecte la puissance de la Nature. Quoique... ils le font bien plus que nous le seront jamais. Le jour où tu te tiendras devant un de leur représentant, sois respectueuse. Cela pourrait te sauver la vie... ou la changer du tout au tout."

Ce jour-là, Malice n'avait pas compris. Mais à présent, ces paroles prenaient tout leur sens. Quand Malice répondit, elle s'efforça d'être courtoise et de passer outre sa méfiance naturelle.

-Je suis ravie que vous vous intéressiez à mon étalage, sire. Ces outils servent mon art. En effet, je propose aux visiteurs plusieurs tours de magie, en échange de quelques pièces, bien entendu... cela vous intéresse-t-il?

Elle mentait en partie; le tambourin était un cadeau, elle ne se souvenait plus de son ancien propriétaire. Il lui servait d'instrument si jamais elle devait danser... ce qu'elle n'aimait pas particulièrement. Elle observa le visage de son interlocuteur.

*Les questions qu'ils me posent sont curieuses de sa part. Il a les traits d'un être qui devrait savoir la réponse aux questions qu'il me pose. Peu importe. N'empêche que... c'est la première fois qu'un elfe vient me voir. Etrange... j'en ai vu dans la cité, mais ils ne semblent pas s'intéresser à mes tours. Peut-être qu'eux les connaissent...*

La jeune fille lui répondit très respectueusement. Ce n'était pas de la crainte ou de l'admiration mais un respect sincère. Elle essayait de le cacher mais elle paraissait être méfiante par habitude. Il l'observa et fit semblant de réfléchir. Puis il s'assit en tailleur comme elle, il prenait tout son temps... Et il répondit enfin :

"- Des tours de magie dites-vous, bien sur que cela m'intéresse. Bien que la magie ai disparue depuis longtemps et que ces secrets réside dans la nature. Du moins pour ma race. - il sourit légèrement à la gitane en se demandant s'il ne se faisait pas paraitre un peu trop naïf - Quand au paiement de ces tours ne vous inquiété pas pour cela. Si vos tours m'intéressent, il se peut que quelque pièce de plus disparaitront de ma bourse."

Il n'y avait aucun sous-entendu dans ce qu'il disait, il était véritablement intéressé par les tour qu'elle exécuterait. D'ailleurs il parla de façon à éviter qu'elle ne prenne cela pour des sous-entendus. Il se rendit compte qu'il jouait désormais machinalement avec les mots et les gens sans forcément le vouloir. Mais il était comme sa. C'était lui. Il rajouta :

"- Par quoi allez-vous donc commencer ?"

Il la regardait dans les yeux. Il avait hâte de voir sa, de la regarder faire sa magie et de tenter de découvrir comment cela fonctionnait. Si ces tours étaient intéressants, Peut-être pourrait-elle lui les apprendre. Il la laissa donc faire.

Malice eut un sourire. Il avait accepté qu'elle lui montre ses tours, et lui avait fait comprendre qu'elle serait rénumerée... si le spectacle se montrait à la hauteur de ses attentes. Il n'allait pas être déçu. Et elle en riait déjà.

Toujours assise en tailleur, elle lança;

-Bien. Je vais tout d'abord ranger les cartes, nous n'en aurons pas besoin.

De sa main gauche, elle ramassa le cercle de cartes. Elle le rangea, mais garda une carte. Elle l'examina, semblant passionnée par son dessin. Puis elle la posa à l'écart. Elle joignit ses mains puis se figea.

-La carte que j'ai mise de coté se nomme l'Ange. J'aime particulièrement sa signification.

Toujours assise, elle sépara ses mains et de ses paumes semblèrent jaillir deux tissus colorés. L'un rouge sang et l'autre d'une blancheur immaculé. Elle les saisit, les joignit et les tourna, jusqu'à ce qu'ils forment un entrelacs de deux couleurs, sang sur neige. Alors elle les sépara brutalement et un troisième tissu, orangé, comme issu du mélange, tomba sur le tapis. Elle le ramassa, délaissant les deux autres, puis se tourna vers la cage où les deux oiseaux blancs piaillaient. Sereine mais concentrée, elle parla d'une voix plus rauque qu'à l'accoutumée:

-Les anges existent, il y en a quatre qui nous observent tels des gardiens, dit une légende de ma famille. Je parie qu'ils sont là en ce moment-même.

Puis elle déplia le tissu orange, le posa sur la cage, veillant à ce qu'elle soit recouverte.

-Quatre anges, et un cercle de feu imperceptible.

Elle leva le voile... pour laisser voir deux oiseaux non plus blancs mais oranges. Laissant tomber le tissu orangé d'une main, elle ramassa le tissu blanc, le plaça brièvement devant la cage. Quand elle laissa à nouveau voir les deux animaux ils avaient repris leur couleur d'origine. Alors elle prit le voile rouge et l'agita devant elle.

-Le feu... il détruit mais peut aussi protéger. Il est comme la plupart des gens.

Elle abattit l'écharpe écarlate sur la cage, la couvrant une fois de plus. Elle laissa très peu de temps avant de l'enlever, dévoilant la cage vide. Les piaillements avaient cessés. Elle se débarrassa du tissu rouge et ferma les poings.

-Le feu dans notre famille a toujours eu un rôle protecteur, tel que les anges. Même si parfois le doute subsiste...

Elle tendit son poing serré devant elle, et l'ouvrit. Un des deux oiseaux blancs s'y tenait, en pleine forme. Puis elle tendit le deuxième poing, l'ouvrit... sur une carte représentant un cercle de flammes. Elle posa la carte à terre et remit l'oiseau dans sa cage.

-Quatre anges. Un devant vous, un derrière vous, un à votre gauche, et un autre à votre droite. Mais il manque encore quelque chose... et ce quelque chose se trouve au-dessus de nous.

Elle leva la main vers le ciel, et le deuxième oiseau vint se poser sur son poignet avec délicatesse. Elle laissa passer un silence, puis adressa un sourire à l'elfe.

-C'est du cercle de feu et des anges que ma magie est issue. Vous venez d'en avoir une démonstration.

L'assassin regardait la jeune fille exécuter nombre de geste avec célérité et dextérité. Il la regardait avec intérêt et un calme absolu, son histoire d'ange et de cercle de feu était intriguant, cela lui donna en effet envie d'en savoir plus. La démonstration de la gitane l'avait réellement intéressé. Il lui dit alors beaucoup de chose, légèrement emportée par sa curiosité bien que très calme d'apparence :

"- Que sont ces anges dont vous parlez ? Que représentent-ils ? Que représentes le cercles de feu ? - mais il changea aussi de sujet car il voulait tout savoir - Je me suis mépris sur les oiseaux et le fait qu'il soit en cage et je vois que vous en prenez bien soin... et ils sont également bien apprivoisé."

Alors qu'elle exécutait tous ses gestes, parmi les nombreux atours qu'elle arborait, bien que de facture modeste dû à son rang social, Aymas avait aperçu un médaillon représentant un loup. Ce qui le fit encore changer de sujet sans la laisser prendre la parole :

"- Votre médaillon représente un loup, vous aimez les loups ? Leur société n'a rien a nous envier... - et il changea encore de sujet - Vous êtes Alsarienne ? Vous venez de la forêt ?"

Il se demandait si elle remarquerait toutes ses observations et comment elle prendrait toutes ses remarques... Mais une autre question lui vint à l'esprit avant qu'elle n'ai encore eu le temps de répondre. Les foulards apparaissant, les oiseaux changeant, disparaissant et apparaissant ainsi que les cartes... Il ajouta donc :

"- Pourriez-vous répondre à mes questions et si vous avez autre chose a montrer, me le montrer ensuite. j'avoue être troublé et bluffés par vos... dons ou plutôt... votre magie."

Il lui sourit encore une fois tout en se faisant remarquer a lui même que c'était sûrement la première fois qu'il parlait autant.

Malice abordait un sourire serein. Les questions de l'elfe l'avait amusée, elle ne l'avait pas imaginé si bavard. Elle prit le temps de rassembler ses affaires avant de lui parler.

-Je répondrai à la plupart de vos questions. Tout d'abord, les anges sont une légende de mon peuple. Cette légende les représente comme des gardiens aux pouvoirs puissants et à l'âme si pure qu'elle nous est difficilement compréhensible. Le cercle de feu est un cercle protecteur que la plupart des membres de ma famille utilisaient pour danser. Il est un autre élément protecteur, en quelque sorte la manière d'invoquer les anges et de les inviter à la proximité, dans le cercle.

Malice laissa passer un silence, puis posa sa main sur la cage avec une certaine tendresse.

-Les oiseaux ne sont pas un symbole, mais les apprivoiser fait partie de l'héritage de mon peuple. Vous m'avez aussi posé des questions sur mon origine, et oui, je suis Alsarienne. Je ne viens pas d'un endroit précis mais la Nature m'est familière, ainsi que la forêt.

Elle évita soigneusement la question du médaillon, puis prit en main les cartes du feu et de l'Ange.

-J'estime que ce que je vous ai montré suffira à vous contenter. Vous pouvez vous interroger sur la nature de mon art, mais ne me demandez pas d'en révéler les secrets. Ce qui est fait pour être caché doit le rester. Sachez néanmoins que la magie fonctionne comme la plupart des gens... elle ne montre qu'une face sur laquelle on porte attention, alors qu'en cachette d'autres choses se déroulent... comme le visage de certaines personnes qui s'imaginent savoir cacher leur âme.

Aymas avait écouté avec attention et but les paroles de la gitane. Il aurait voulu en apprendre et en savoir plus mais elle n'avait pas l'air disposée a lui dire quoi que ce soit de plus... Pour prouver sa bonne fois il sortit déjà plusieurs piécettes pour elle.

"- Voilà déjà pour ce que vous m'avez montré. Je ne vous cache pas que cela me ferais plaisir d'en savoir plus si c'était possible."

Il émit un soupir, exprès, évidement. La dernière phrase de la jeune fille se répéta dans sa tête mais pour lui elle bluffait, jamais personne n'avait remarqué que ses changement d'humeur et les signes qu'il laissait apercevoir su son visage étaient une ruse de sa part. Et puis le calme dont il faisait preuve était devenu totalement naturelle.
L'assassin avait également remarqué qu'elle avait omis de parler du médaillon, il se demandait si celui-ci était un médaillon de sa confrérie... Le Val d'Alsar... Il eut alors une idée et s'approcha doucement de la jeune fille en se penchant. De sorte que lorsqu'il prit la parole une fois de plus, le médaillon glissa de ses vêtements pour pendre à son cou dans un lent balancement hypnotique.

"- Êtes-vous sur que vous ne voulez rien me montrer de plus aujourd'hui ? Peut être pourrais-je revenir demain matin ? - il laissa un silence avant de continuer - J'aurais bien voulu connaitre vos secrets mais je me dois de respecter les choix des autres."

Il sourit gentiment, il espérait encore voir de cette magie et même si possible apprendre. Mais il n'embêtait guère les alsariens contre leur gré. *Seul Alsaria compte.*

Puis il se décida tout de même a prendre une certaine initiative afin de pouvoir revenir la retrouver plus tard :

"- Mais tout d'abord, puis-je prendre connaissance de votre nom dans le cas ou nous nous reverrions ? Et même avant de penser a vous quitter, notre discussion n'en serait que plus aisée. Bien sur je vous confierais le mien en retour."

Malice eut un mouvement de recul lorsque son interlocuteur se pencha vers elle. Elle tenta brièvement de maîtriser sa méfiance quand le médaillon que portait l'elfe à son cou vint se balancer devant elle. Il lui semblait familier... frappé du même symbole que le sien, à peu de choses près. Plusieurs pensées se bousculèrent dans la tête de la jeune gitane.

*Lui aussi porte ce symbole... mais il n'est pas gitan. Comment ce fait-il qu'il aborde ce que je connais comme l'emblème de ma tribu? Pourrait-il signifier autre chose? Hm...*

Sa curiosité naturelle prit le dessus sur sa méfiance. Elle lança, d'un ton légèrement peu assuré:

-Restez donc, et écoutez-moi. Je m'appelle Malice Daiishi. Et je m'interroge au sujet du symbole que vous abordez. Il ressemble au mien, sans pour autant être pareil... éloignez-vous, je vous prie.

Sans attendre de voir si l'elfe lui obéissait, elle saisit une carte à proximité d'elle. Une carte représentant un loup sur une colline. La gitane ne savait pas si elle pouvait se permettre de marchander mais elle sentait qu'il y avait là un mystère à éclaircir. Et pour le moment, la réelle signification de ce symbole était la chose qu'elle voulait découvrir.

-... Si vous désirez me voir exécuter d'autres tours, j'aimerais que vous me parliez de votre médaillon. Il m'intrigue.

L'assassin remarqua qu'il avait obtenu une réaction de sa petite mise en scène.Il se rassit en tailleur comme avant qu'il ne s'avance. Il voyait bien que la jeune fille entamait un chantage... *Malice Daiishi, un nom que je ne connaissais pas.* Elle lui proposait de nouveau tour contre la signification de son médaillon. Évidement il pouvait dire certaine choses dessus mais d'autres non.

"- Enchanté Malice, mon nom est Aymas Ha'Sinss. Je serais ravis que vous me montriez de nouveau tour mais je ne sais pas si la réponse sur mon médaillon va vous satisfaire."

Il n'avait pas besoin de cacher son nom ici, cela causait moins de problème si les gens de Dénaros le connaissaient tous sous le même nom. Et puis il n'était pas non plus en mission. Il resta calme et continua gentiment avec assurance :

"- Ce médaillon est l'héritage... - seul moment d'hésitation - d'un ami... En effet, il n'a pas survécu à la longévité du a ma race. Je ne puis vous dire ce qu'il représente exactement mais je peux vous dire que j'y tiens énormément. J'avouerais que c'est peut être même le seul objet important de ma vie. Cette réponse vous satisfait-elle ? Je l'espère car j'aimerais voir encore de vos tours..."

Aymas pensait avoir répondu comme il le fallait en y rajoutant un peu plus mais sans dire ce qu'il n'y avait pas à dire. *- Deuxième règle... Le Val d'Alsar n'existe pas.*
Elle avait saisit une carte avant qu'il ne parle avec également un loup dessus... Il avait hâte de tout savoir. mais autre chose le frappa : *Étrange, je suis de plus en plus bavard. Ais-je tant que cela envie de savoir ?*

Lentement, Malice hocha la tête. La réponse de l'elfe concernant le médaillon ne la satisfaisait pas, mais elle s'en contenterai. Elle posa la carte du Loup devant elle.

*On ne parle pas d'un proche décédé d'un ton si peu affecté. De plus, il a hésité sur ses mots. Si imperceptible que soit cette hésitation, chez lui, elle tranche avec le reste... on verra ça après.*

Elle mit de coté ses réflexions et lança d'une voix calme tout en plaçant ses mains devant ses yeux, les cachant;

-Tout à l'heure, je vous ai parlé des anges et du cercle de feu. Ils sont invisibles et très peu perceptibles. Les gens qui prétendent croire que ce qu'ils ne peuvent voir ne profiteront jamais de leur aide. Et pourtant, ils sont doublement aveugles. En plus de ne pas croire à ce qui existe réellement, ils sont aveugles à ce qui se déroule sous leurs yeux...

Quand elle retira ses mains, ses deux yeux avaient pris une lueur rouge légèrement inquiétante, qui contrastait avec son sourire. Elle saisit la carte du loup et la tourna un instant entre ses doigts.

-L'art que je pratique aveugle les gens. Ils croient voir quelque chose alors que dans leur dos se déroule une toute autre chose. Comme je l'ai déjà dit, cela résume également le comportement de certaines personnes.

Elle se tût, tendit sa main devant elle, replia légèrement la carte du Loup et referma le poing. Elle attendit quelques secondes, le rouvrit; la carte qui s'y trouvait alors représentait à peu de chose son médaillon. Elle plaça la carte entre ses deux mains jointes.

-Parfois on pense contrôler les gens autour de nous ainsi que les événements mais, inconscient de ce qui se passe en secret, c'est en fait tout le contraire.

Elle sépara ses mains et à la place de la carte tomba le médaillon, qui n'était plus à son cou. Puis elle ferma les yeux quelques secondes. Quand elle les rouvrit, ils avaient reprit leur teinte dorée.

-Voilà ma vision des choses.

La jeune fille recommença un nouveau tour. Elle changea la couleur de ses yeux et la carte... puis fit apparaitre son médaillon, entre ses mains, qu'elle laissa tomber devant elle. Tout en exécutant ses gestes, elle donna sa vision sur l'illusion qu'il est laissé aux gens de voir, tout ce qui est caché et tout ce que l'on fait croire.

L'assassin connaissait bien cela, il ne se révélait jamais et jouait toujours sur les apparences avec les gens. Même s'il avait l'impression que malice parlait de lui, il ne le laissa pas voir, il doutait que qui que ce soit pouvait repérer son petit manège. Et de toute façon il n'avait pas vraiment eu à mentir avec elle jusque la.

Il se prit alors au jeu et se décida alors à débattre avec elle. Il la regarda dans les yeux pendant qu'il lui parlait :

"- En effet, il y a beaucoup de choses a voir et beaucoup de chose qu'il ne faudrait pas voir. Certain ne voient plus que d'autres car il s'y intéressent. D'autres voient plus de choses pour certaine raisons qui les rends dangereux."

Sur ce point Aymas savait de quoi il parlait. En tant qu'assassin il avait l'habitude d'observer et de remarquer des choses qui pouvaient paraitre anodines aux autres. De voir des aspects invisibles des gens et de cacher lui même beaucoup de choses afin de laisser une illusion de ce pourquoi il voulait se faire passer.

"- Mais j'avoue que je crois que je ne vois pas tout ce qu'il y a à voir dans tes gestes Malice. - il se permit de la tutoyer pour tenter d'améliorer leur discussion - Pourrais-tu m'expliquer tout ce que tu a à faire voir ou préfères-tu continuer tes énigmes ?"

Il lui sourit en espérant qu'elle lui expliquerait certaines de ces choses afin qu'il puisse comprendre sa prétendue magie. Il oublia tout ce qui l'entourait pour se concentrer sur chaque gestes, chaque mouvements et chaque paroles qui sortiraient à nouveau de la bouche de la gitane qu'il avait en face de lui.

Malice observa le visage d'Aymas avec attention. Il semblait vraiment vouloir en savoir plus sur les tours qu'elle faisait. Elle décida après une courte reflexion d'abandonner son numéro et de jouer franc jeu.

-Tu insistes pour que je te révèle ce qui te décevrais si tu l'apprenais... mais voilà un moment que tu parles avec moi... pour ta patience, tu seras récompensé.

Elle resta un moment songeuse, cherchant ses mots.

-L'art que je pratique constitue en grande partie à distraire le spectateur pour qu'il ne remarque pas les gestes faits en douce. En l'occurence, m'écoutant parler, tu n'as pas vu les objets cachés dans mes manches. Tu as prêté attention à mes dires, et non tous mes actes. En un sens, je suis semblable à ces espions qui s'infiltrent chez leurs ennemis pour les trahir en suite, leur faisant croire qu'ils sont de leur coté. De plus, lorsque j'exécute ces tours, je deviens un personnage autre que celle que je suis en réalité; un personnage plus mystérieux et intriguant... mais tu me sembles connaître ça, non?

Elle se tût, se demandant si elle avait eu raison de sous-entendre qu'elle doutait de son comportement. Pour avoir vécu dans des lieux où la vérité réignait et pour savoir elle-même feindre, elle pensait reconnaître la tromperie, si légère soit-elle. Mais...

*J'ai des doutes. Peut-être est-ce son comportement naturel... alors dans ce cas je serais allée trop loin, aussi bien dans mon raisonnement que mes paroles.*

Elle grimaça. L'idée d'offenser son interlocuteur la mettait très mal à l'aise.

Elle avait parlé franchement, ces tours ne devaient pas être trop durs à apprendre. Ce genre de manigances n'étaient en effet pas méconnu de lui. Mais qu'elle décèle cela en lui le mit mal à l'aise bien qu'il le cachait encore par son attitude et son air calme.

Elle fit une grimace... *Elle n'est pas sure de ce qu'elle avance, il va falloir faire attention à ce que je dis. Ne pas s'enfuir, trop évident. Ne pas changer de sujet...* Aymas sut soudain quoi faire. puisqu'elle voulait jouer à ce jeu, alors allons-y gaiement :[/b]

"- Je ne sait pas vraiment si nous prenons cette phrase dans le même sens... - il savait très bien que c'était n'importe quoi - Si vous me dites cela, c'est que j'ai l'air de... changer... D'une certaine façon c'est effectivement vrai. Mais pas dans le même sens que vous. Je suis émerveillé par vos tours et c'est, je l'avoue la première fois que je parle autant. Je sais que je ne parait pas timide comme cela mais j'ai également apprit à dissimuler mon... anxiété."

Aymas prit un air légèrement abattu face à la jeune femme. Elle devait maintenant être convaincu que ce n'est qu'un malheureux elfe errant, devant vivre parmi les humains... Il voulait voir s'il arrivait à l'avoir elle, qui paraissait en savoir tant. Mais le problème était qu'elle s'intéressait plus a sa façon d'être alors que lui voulait connaitre les tours. mais rien n'est acquis si facilement. C'est pourquoi il restait la, face à elle, à débattre.

Mais c'est ce que Malice dira, qui définira ce qu'elle pense de lui...

Au fur et à mesure que l'elfe s'exprimait, révélant sa nature timide, Malice se défaisait de son sourire. Elle attendit qu'il termine pour se plonger dans une profonde réflexion. Elle ferma les yeux et revit en pensée les moindres gestes et paroles d'Aymas, les décryptant du mieux qu'elle pouvait. Malgré le fait qu'elle se servit de son instinct et ses talents d'illusionniste, elle n'arrivait à être au clair sur la véritable nature de son interlocuteur. Néanmoins, son brusque changement de comportement pouvait tout expliquer... c'était la solution la plus probable. De plus, elle n'avait pas assez mangé la veille pour réfléchir plus intensément. Elle allait parler lorsqu'une voix rauque résonna dans son esprit, telle une objection.

"Il ment."

Paupières toujours closes, Malice sursauta. Cette voix...

*Oh, Seigneur...*

Un long frisson parcourût son échine. Cette voix était la voix d'un souvenir qui n'aurait jamais dû remonter à la surface. D'une personne disparue à qui Malice aurait malgré tout peut-être dû penser depuis le début...

*Je... croyais t'avoir oubliée...*

Les images défilaient dans l'esprit de la jeune gitane. Le visage d'une enfant aux yeux dorés, rieurs, reflétant les couleurs du feu de camp. Cette enfant... ce souvenir...

*Je n'ai plus aucun doute. Ça y est.*

Malice ouvrit les yeux, et fixa Aymas avec assurance, mais également avec une certaine émotion.

-J'avais une soeur, il y a... longtemps. C'était quelqu'un adorable, mais elle était méfiante... et très timide. Je me souviens qu'il lui fallait faire un effort considérable pour s'adresser à des inconnus, ou encore pour prendre la parole en public. Elle finissait toujours par y arriver, après beaucoup de temps. Venir vers les autres quand on craint d'être mal reçu est un acte presque impossible à exécuter, et je doute très fortement que quelqu'un de "timide" ou "mal à l'aise" puisse aussi aisément se construire un masque et l'enlever. Révéler sa fragilité à quelqu'un est un acte de grande confiance, et tu ne me sembles pas du genre l'accorder facilement.

Elle laissa passer un silence. A présent, le souvenir d'Alicia était remonté à la surface, et avec, cet étrange lien qui n'était accordé qu'à...

*Il ne faut pas que j'y pense. Il ne FAUT PAS.*

-Tu me diras peut-être que je ne peux être sûre de ça, mais cette personne n'était pas que ma soeur, elle était aussi ma jumelle. Nous étions liées par ce lien si spécial qui n'est accordé qu'aux jumeaux. Elle ne pouvait rien me cacher, et réciproquement.

Elle se tût, incapable de continuer, de se calmer. Les souvenirs lui faisaient mal, la mettaient au supplice. Les images... le cadavre au bord du chemin... le visage de sa soeur... Il fallait qu'elle chasse les souvenirs, elle devait se montrer forte. Comme Alicia l'aurait été, comme sa famille l'avait été également. Alors elle prit sur elle, inspira profondément et lança, d'un ton posé mais froid;

-Au final... qui es-tu, Aymas Ha'Sinss?

"- Au final... qui es-tu, Aymas Ha'Sinss ?"

L'assassin s'en voulait maintenant... Elle le savait, il ne savait pas comment mais elle le savait... Elle ne savait pas ce qu'il était en réalité mais elle savait qu'il cachait quelque chose. Pour lui c'était un échec. Encore une fois il ne voulait pas s'en aller... C'était un défi de plus, un défi de plus en plus dur. Cette jeune femme était si jeune, c'était une humaine. Lui était un elfe avec plus de cent ans d'expérience. Ce n'était pas normal...

*Arrête de penser à ça. Les gens sont tous différents. Fait plutôt attention à ce qu'elle te dis, elle vient de se confier, de se confier sur quelque chose de très important pour elle... Elle est plus fragile qu'elle ne le fait penser...*

"- Les gens ne sont pas tous aussi timide. Et j'arrive à surpasser cela grâce à ma curiosité... J'ai tout de même plus de cent cinquante ans d'expériences, Humains et elfes sont différents. Vous êtes beaucoup trop jeune pour osez me parler comme cela. - Il essayait de lui faire croire qu'elle l'avait blessé. - Et quand à la crainte d'être mal reçu, cela n'a pas lieu d'être face à quelqu'un censé se montrer sympathique pour ses.. clients. Et pour répondre à votre question, je ne suis qu'un garde du corps de la reine... Je sais donc en effet prendre les attitudes qu'il faut."

Il espérait atténuer les soupçons de Malice. Mais pour aller encore plus loin il essaya de se rapprocher, disons sentimentalement, d'elle. Elle parlait de sa jumelle au passé, elle devrait être morte. Reprenant son calme, bien qu'il ne l'ai pas perdu mais l'ai fait croire, comme d'habitude aurait-il envie de dire. Il continua son discours en changeant de sujet, pour que la discussion pointe sur elle plutôt que sur lui-même. Mais il pensait bien que, comme lui, la gitane savait faire la part entre les différentes part de la discussions.

"- Veuillez m'excuser mais je n'ai pu m'empêcher de remarquer que vous parliez de votre sœur au passé. Donc j'imagine que je puis vous offrir mes sincères condoléances. Mais je pense que vous ne voulez peut être pas en parler, surtout à un inconnus. Si nous nous contentions de parlez de votre... art ?"

Il la remerciait quand même car grâce à elle il arrivait à parler plus facilement mais s'en voulait qu'elle le découvre si facilement. Reste à savoir comment la jeune fille continuerait dans la conversation.

Malice fixa Aymas droit dans les yeux, adoptant un air de défi. Quand elle parla, son ton était glacial.

-Je n'ai jamais dit que le fait d'être aimable faisait partie de mes services et, parlant de mon âge, j'estime que si j'ai été assez âgée pour voir ma famille mourir, je le suis assez pour vous contredire et savoir détecter vos mensonges. Et... oui. Oui, j'avais une soeur. Actuellement, je ne sais pas si elle vit ou est morte. Dans le meilleur des cas, je ne la reverrai jamais.

A l'évocation d'Alicia, le ventre de Malice se tordit. L'impression que le courant s'était rétabli entre sa soeur jumelle et elle-même se fit plus présente encore, et la gitane secoua la tête comme pour se défaire de ce souvenir. Aymas lui avait révélé une vérité, elle lui avait révélé sa fragilité. En quelques sortes, ils étaient quittes. Malice prit quelques instants pour ignorer la sensation étrange qui s'était emparée d'elle, et ainsi se reprendre. Après ces quelques secondes, son sourire se repeignit sur son visage et elle redevint la magicienne pour laquelle elle se faisait passer.

-Excusez-moi. Le cercle s'est brisé.

Elle saisit son sac posé dans un coin, le fouilla et en sortit une pincée de sel qu'elle éparpilla autour du tissu.

-Désirez-vous à nouveau voir de mes tours?

Aymas avait remarqué le malaise de son interlocutrice. Il se décida, pour la bonne continuation de leur conversation d'arrêter totalement de parler de leur vie personnelle respective. Mais il ne put s'empêcher de lui souffler quelques mots dans un murmure a peine audible :

"Veuillez m'excuser pour les pensée que j'ai pu faire remonter."

Puis il se reconcentrat sur la chose pour laquelle il était venu à l'origine, attirée par l'étalage de la jeune fille. Il garda son air calme, se détendit. Il n'y avait plus de raisons de rester méfiant vis-à-vis de Malice. Il pensait que comme lui, elle pensait ne plus parler de choses fâcheuses pour le moment. Il lui répondit donc avec un nouvel entrain, réel cette fois-ci, puisqu'elle pouvait déceler en lui ses petits manèges.

"Bien sur, m'est avis que tout vos tour m'éblouiront et que je ne m'en lasserais pas. Alors je vous invite a continuer comme si rien ne s'était passer, bien que nous savons tout deux que nous nous sommes bien trop révélé. Allons-y je suis prêt !"

Il rendit le sourire qui était revenu sur le visage de Malice. puis s'attendit encore à voir quelque chose d'extraordinaire. Il se rendit compte qu'il était tout de même content de laisser tout leurs problèmes de coté pour s'entretenir une nouvelle fois avec l'illusion.

Alors qu'elle préparait un nouveau tour, Malice se surprit à être soulagée. Aymas avait raison: Il avait été douloureux pour elle de chercher les secrets de son interlocuteur. Néanmoins elle fût heureuse de voir qu'il s'intéressait ouvertement à son art, et elle apprécia qu'il s'excuse...

-Bien. Qu'il en soit ainsi.

Elle fit un geste rapide de la main et les endroit où le sel avait été dispersé s'enflammèrent, formant la figure d'un demi-cercle, autour d'elle. Il y eu des exclamations venant de ceux qui l'avaient remarqué, mais pas de la part des marchands voisins, habitués à ce genre de tour. La gitane tendit la main, ouvrit la cage des deux oiseaux, en laissa un s'accrocher à son poignet. Elle l'approcha délicatement de son visage et lui murmura, assez pour que le murmure soit perceptible;

-Va me chercher ma carte favorite.

L'oiseau s'envola comme en réponse. Malice sembla le regarder un moment puis laissa l'autre volatile se poser sur son poignet. Son sourire serein disparût alors qu'elle lança:

-Toute chose est vouée à disparaître. Rien n'est éternel.

Et se fût comme si l'animal sur le poignet de la gitane s'enflammait sans un bruit. Les flammes semblèrent le dévorer quelques secondes puis il disparût. Malice secoua son poignet et, avisant le demi-cercle de feu, l'éteignit en soufflant. Alors l'autre oiseau revint voler au-dessus, déposant une carte devant Malice. La carte représentait un simple miroir, et portait le nom: "L'illusion". Elle la saisit, l'enveloppa dans un tissu, attendit quelques secondes alors que l'autre oiseau se posait sur sa cage. Quand la gitane défit le tissu, le deuxième oiseau avait remplacé la carte. Le sourire de Malice revint alors qu'elle poussait ses deux protégés dans la cage.

Bien, la gitane était d'accord avec lui. Elle venait de le confirmer. Elle avait ensuite commencé un nouveau tour plus extraordinaire ou plutôt plus voyant et plus... explosif disons. Ce qui attira quelque regard venu de passant mais pas des marchands. Apparemment Malice devait souvent être là. Les flammes apparuent en demi-cercle entre eux faisaient sentir leurs chaleurs. Elles n'était pas fausses. La gitane parlait moins et avait abandonnée ses longues énigmes.

Un de ces oiseaux se posa sur son bras pour repartir après qu'elle lui ai donné un ordre bien qu'elle ne l'ai pas forcément donné sur un ton autoritaire. Puis vint le deuxième qui disparut au milieu de ses flammes tel un phénix de légendes mais la il ne restait rien.

"- Toute chose est vouée à disparaître, avait-elle dis. Rien n'est éternel."

Hé bien elle l'avait fait disparaitre. Mais l'autre volatile arrivait déjà pour déposer dans les mains de malice la carte qu'elle lui avait demandé. Cette carte "l'illusion", ne représentait qu'un simple miroir, c'était apparemment la préférée de la jeune fille. Elle enferma la carte dans un tissus avant de le rouvrir. Et la c'était comme le reflet de l'oiseau ayant amené la carte qui ce serais reflété dans le miroir. Mais a carte n'était plus la et l'assassin reconnu l'autre oiseau. Pendant qu'elle les remit dans leurs cages, l'elfe lui répondit :

"- En effet, quelque soit le temps que l'on dure, on fini par disparaitre... c'est la vie... Mais encore un fois votre tour m'a éblouis, je n'y ai vu que du feu si j'ose dire."

Aymas sourit de plus belle en se demandant s'il Malice avait encore d'autres tours.

-Merci, répliqua la gitane en souriant.

Malice allait exécuter un autre tour, quand elle fût prise d'un malaise. Des tâches dansèrent quelques instants devant ses yeux. Elle suspendit son geste, le temps de réfléchir. Voilà déjà plusieurs jours qu'elle n'avait pas mangé à sa faim, et la fatigue résultant s'en ressentait. Elle hésita: Arrêter sa démonstration ou continuer? Elle opta pour une solution alternative.

-Le tour que je vais exécuter à présent sera le dernier.

La gitane se garda d'en ajouter la raison, ne voulant déclencher ni pitié ni dédain chez son client. Elle inspira longuement. Puis ses mains saisirent chacun un ruban de couleur. Elle se mit à les agiter, formant une danse hypnotique. Les mouvements cessèrent au bout de trois secondes, laissant apparaître un oisillon noir. Délaissant les tissus, Malice le saisit entre ses mains. Puis elle referma brutalement ses paumes, ne laissant plus voir le volatile. Elle fit glisser sa main droite sur son bras, y laissant une trace rouge sombre pour le moins inquiétante. Sans plus s'en soucier, Malice saisit un tissu et le jeta en l'air en un geste très rapide. Ce ne fût pas le ruban qui retomba mais une pluie de plumes noires. De nouvelles exclamations fusèrent autour d'elle mais elle n'y prêtait guère attention, occupée à exécuter son dernier tour. Elle saisit quelques plumes au passage, les rassembla et ferma ses deux mains. Elle les éleva au-dessus de sa tête, attendit que les dernières plumes soient tombées et ouvrit ses deux mains sur l'oiseau noir. Elle abaissa ses paumes, fit gentiment aller l'animal sur sa main gauche et le caressa de sa main droite.

-Voilà. C'est tout ce que je peux vous montrer pour le moment. J'espère que le spectacle vous a plu.

"- Le tour que je vais exécuter à présent sera le dernier."

Elle venait de le remercier de ses éloges. avait parut hésité et finalement avait annoncé son dernier tour. C'était décevant pour Aymas mais elle faisait ce qu'elle voulait après tout et puis elle ne paraissait pas non plus en pleine forme.

Elle accomplit plusieurs gestes moins compliqué que précédemment mais toujours aussi étranges. Cette fois-ci apparut une pluie de plumes noir ainsi qu'un oisillon noir. Tout aussi noir que les cheveux de l'assassin. Cela avait encore une fois attiré le regard des passant. Tout cela avait encore été très impressionnant et l'elfe n'avait toujours pas remarqué comment se faisaient les tour de passe passe.

"- Voilà. C'est tout ce que je peux vous montrer pour le moment. J'espère que le spectacle vous a plu."

Elle avait fini. *Dommage.* Mais il pouvait encore faire quelque chose. La jeune fille avait l'air fatiguée et elle était assez maigre. Il était encore un peut tôt pour manger mais de toute façon Aymas devait ensuite retourner au château. Il lui parla donc en ces termes :

"- Cela m'a plu encore une fois. Dommage que ce soit le dernier que vous me présentez. Vous avez l'air fatiguée, puis-je vous offrir le repas pendant que vous me parlerez de tout cela, si vous voulez bien, bien sur..."

Il lui sourit gentiment en attendant la réponse à son invitation.

Malice fût étonnée qu'Aymas s'intéresse autant à ses tours, mais ce qui étonna le plus la jeune gitane fût son invitation. C'était la première fois qu'un de ses clients lui offrait autre chose que de l'argent... sa méfiance naturelle prit tout d'abord le dessus: Même si l'elfe avait accepté d'être plus ou moins sincère avec elle, rien en lui disait qu'il était digne de confiance. Son premier réflexe fût de refuser, mais elle se remémora les moments depuis l'aube.

*D'un coté je pourrais enfin manger correctement, et ça me suffira pour quelques temps... de plus, il n'est pas de si mauvaise compagnie. C'est inhabituel que quelqu'un m'invite, mais ce n'est pas forcément une mauvaise chose. Mais n'empêche... c'est une situation nouvelle. Je risque de me montrer mal à l'aise, mais est-ce vraiment important? Je lui ai déjà dévoilé ma faiblesse... il serait peut-être tant que j'abandonne ma méfiance...*

Elle poussa un soupir, ferma les yeux. Pourquoi est-ce que faire jaillir le feu était pour elle plus facile que les relations humaines? Elle chercha une dernière raison de ne pas venir, mais n'en trouva pas. Quand elle rouvrit les yeux, elle afficha le même sourire calme que lorsqu'elle exécutait ses tours. Elle lança d'un ton serein tout en ramassant son paquet de cartes:

-Laissez-moi le temps de rassembler mes affaires et je vous suivrai volontiers.

Aymas se releva content qu'elle accepte son invitation bien que cela ne lui aurait point déplut qu'elle refuse. Il attendit qu'elle ramasse ses affaires comme elle venait de le lui dire. Il pensait bien faire et trouvait cela normal pour le spectacle qu'elle lui avait offert car en effet rare était les représentations ou il ne trouvait pas le... truc ! Il attendit donc en l'observant, peut-être avait-il omis un détail, un objets spécial quoi qu'il fut mais ne repéra rien de différent.

"Bien sur je vous paierais ensuite... Ou souhaitez vous manger ? Je n'ai personnellement pas de préférence. Alors je dirais, honneur aux dames."

Il souriait gentiment mais elle était occupé à ranger ses affaires bien soigneusement. L'assassin décida qu'il l'aimait bien. Elle prenait soin de ses affaires et était capable de l'impressionner. Il aimerait beaucoup qu'elle puisse lui en apprendre sur cette magie. Il se remettait en question souvent et cette fois-ci se rendit encore compte qu'il profitait encore de quelqu'un. Il soupçonnait son inconscience de l'inviter à manger car elle paraissait en avoir besoin pour... comment dire... l'amadouer. Il s'en savait capable.

Il rejeta ces pensés et se concentra sur l'instant présent. Un peu de compagnie pour une fois lui ferais peut être du bien. Malgré ses malaises persistant auprès des femmes il avait pris l'habitude de se contrôler et de ne pas partir... loin. Et ce ne serais disons qu'un entrainement de plus.

Il la vit se relever avec ces affaires et lui demanda donc tout a fait amicalement :

"Êtes-vous prête ?"

Sujet: Re: L'aube Lun 1 Mar 2010 - 21:47

Malice rassembla ses affaires dans sa besace, puis poussa ses deux oiseaux blancs à sortir de la cage. Une fois cette dernière vidée, elle s'en saisit et s'en alla parler au marchand voisin, un vieil habitué qui lui adressa un sourire accueillant.

-Bonjour. Tu peux me garder ça?

-Tu t'absentes, Malice? C'est bien la première fois que je vois ça... enfin bref, lança l'homme en avisant le regard inquiétant de la gitane. Donne-moi ça... et ne la fais pas disparaître, cette fois!

Elle s'éloigna en souriant, puis s'approcha d'Aymas.

-Je suis prête. Allons-y.

Elle partit devant, prenant en compte la remarque de l'elfe, qui lui proposa de choisir un lieu où manger. Elle connaissait suffisamment pour savoir où aller. Elle ne parcourut que quelques mètres avant d'arriver devant la seule taverne de la rue, un lieu où il lui arrivait d'exécuter des tours, le soir. Elle ouvrit la porte et entra, imaginant qu'Aymas la suivait. Le lieu n'était qu'à moitié plein, elle salua la tenancière et leur trouva une table. Elle s'y installa, attendit qu'Aymas fasse de même et dit:

-Donc. Vous vouliez en savoir plus sur ma magie?