Une petite ville entre ici et là

La troupe d’Elestine avait voyagé toute la journée, sous la pluie, ne s’arrêtant que 15 minutes pour un repas frugal. Ils étaient parti à l’aube de la ferme qui les avait hébergés la veille afin d’être sur d’arriver en ville avant la nuit. En effet les paysans leur avaient annoncé une longue journée de cheval avant le prochain village, et le groupe ne voulait pas voyager de nuit, ni faire un bivouaque sur le trajet, car ils savaient d’expérience quel genre de mauvaise rencontre on peut y faire. Ils avaient donc poussé leurs chevaux, demandant beaucoup d’efforts aux pauvres bêtes qui tiraient leurs chariots. Résultat, ils avaient atteint la ville alors que le soleil revenait, en milieu d’après midi, soit, bien plus tôt que ce qu’ils n’avaient envisagé. Ils déposèrent leurs chevaux à l’écurie et se rendirent à l’auberge, la seule de la ville. Les finances de la troupe n’étaient pas au plus haut, et ils parvinrent à négocier une représentation contre un repas et des chambres. Les lits moelleux étaient accueillant et propres, leur promettant une bonne nuit de repos après la fatigue de la journée. En attend de se retrouver le soir, chacun avait quartier libre, et Elestine commença par se délasser dans un bon bain, une fois lavée elle jugea utile de faire subir le même sort a ses vêtements. Elle emprunta une bassine à l’aubergiste et se rendit au lavoir, elle y trouva d'autres femmes attelée a la tache. Les potins allés bon train dans ce petit milieu de femme, Elestine apris qu'un certain Roland allait demander une dénomée Adeline en mariage alors que celle-ci n'avait d'yeux que pour Albert... Se genre de ragot diverti beaucoup Elestine et lui rapela son enfance, elle ne resta némoins pas trés longtemps et après avoir bien frotté elle se dirigea vers l’auberge. En chemin elle regarda les devantures des marchands, elle fut tellement intéressée par les créations d’une couturière qu’elle ne regardait plus devant elle et percuta un passant, faisant au passage voler son linge propre qui atterrit dans la boue.

Cela faisait plusieurs heures que SaYoLe chevauchait à la poursuite de « sa » dominante qui était partit sans l’avertir du repère pour une mission. Après avoir glané quelques informations par ci et par là, il avait commencé sa chasse. Néanmoins, il venait d’être forcé à faire une halte bien malgré lui. En effet, lors de sa chevauchée sur l’un des petits sentiers, un caillou mal placé avait endommagé l’un des fers de sa monture. Soucieux de la bonne santé de la bête, il avait alors effectué un détour vers le village le plus proche afin de trouver un forgeron. Il lui avait alors confié le cheval afin de remplacer le fer endommagé et s’assurer qu’il n’en avait pas souffert…

Contraint à un repos forcé pour la bonne santé de sa monture indispensable à la suite de son aventure, il avait décidé d’aller se balader et se dégourdir quelques peux les jambes. Enveloppé dans sa cape de voyage, son épée et son bouclier dans le dos, sa dague à sa ceinture et son sac sur l’épaule, il avançait dans les ruelles du petit village. Rien de tel pour se changer quelques peux les idées et éviter de continuer d’insulter copieusement Ciara dans son esprit.

Perdu dans ses pensées, il ne faisait pas vraiment attention à se qui l’entourait avant qu’un choc plutôt violent ne lui remette les idées en place, ou plutôt à l’envers. Il manqua même d’être renvoyer sur son postérieur. Le premier mot qui lui sortit de la bouche fut un bref mais honnête : Putin c’est quoi ça encore ?!

Il mit plusieurs secondes à analysé la situation pour en deviner et comprendre les tenants et les aboutissants de tout ce joyeux bordel. Ses yeux gris remontèrent des vêtements maintenant immaculés de boue vers le visage de la jeune femme qu’il venait de percuter. C’est alors qu’il reprit tout aussi honnêtement avec sa voix amicale :

Bien que je n’ai pas l’habitude que des jeunes femmes me rentre dedans, c’est bien la première fois que je m’en excuse.
Je suis vraiment désoler, je ne vous avais pas vu, il n’y a pas de mal j’espère

Enfin, pas de mal, il voyait très bien dans quel état les vêtements venaient de se retrouver. Machinalement, afin de chercher a rattraper son erreur, il se baissa pour ramasser les tissus afin de sauver se qu’il en restait de propre avec un regard d’excuse comme un enfant qui venait de faire une bêtise.

Elestine n’avait quasiment rien senti du choc, seul son panier à linge et le contenu de celui-ci avaient soufferts. Elle regardait avec désespoir le résultat de la collision quand elle entendit des paroles peu appréciables.

*Ce qu’il peut être grossier ce type* pensa t’elle immédiatement en entendant ces mots *il croit peut être que je l’ai fait exprès !*
Elestine s’apprêtait à rétorquer une réparti cinglante, mais l’inconnu ne lui en laissa pas le temps, et s’excusa auprès d’elle. Elle se détendit instantanément et répondit en souriant.

Ce n’est pas à vous de vous excusez c’est moi qui ne regardais pas ou j’allais, veuillez me pardonnez. Elle inclina la tête, début d’une révérence comme le fond les nobles pour insister sur la sincérité de ses paroles.

L’homme commença alors à ramasser ses affaires, le premier tissu qu’il attrapa était un de ses sous vêtements, méconnaissable à cause de la boue qui le maculait. Elestine s’en aperçut instantanément et, très gênée, s’accroupi précipitamment pour le récupérer, lui arrachant presque des mains.

Merci de m’aider, mais ça ira, je vais m’en charger, je crois vous avoir assez dérangé comme cela. Dit elle sans laisser paraître sa gêne.

D’un geste rapide elle ramassa le reste du linge pour le fourrer dans son panier sans prêter la moindre attention à leur état, elle mélangea les affaires propres aux sales pour former un monticule marron qui nécessitait un retour au lavoir. Elle se rendit alors compte du contraste flagrant entre sa précipitation et la délicatesse dont le jeune homme avait fait preuve. Sa brusquerie pouvait surprendre, elle regarda son interlocuteur dans les yeux afin d’y lire ses émotions, mais elle ne perçut rien de concluant, ne pouvant déterminer ce qu’il pensait elle lança une plaisanterie pour détendre l’atmosphère.

Vous savez, s’il n’est pas dans vos habitudes de rentrer dans les jeunes femmes que vous croisez, c’est une pratique que j’emploie souvent. Mais je dois bien l’avouer je préfère nettement bousculer les hommes de belle musculature tel que vous. C’est une technique imparable pour dérober les bourses des honnêtes gens.

Le sourire charmeur qu’elle lui offrit était plein de malice mais elle ne put s’empêchée de songer à la réaction du jeune homme.
* Ma blague est un peu osée, pourvu qu’il ait de l’humour sans quoi je suis bonne pour une heure d’explications et d’excuses…*

La jeune femme se baissa rapidement avec lui pour récupérer ses affaires, dont l’une qu’elle lui retira presque des mains. Le jeune homme pensa quelques instant que c’était une forme d’énervement. En même temps, cela pouvait paraître logique au vu de l’état de ses affaires maculées de boue. Mais il n’en était rien, et elle prit la parole doucement. Sa repartie tira un énorme sourire au Mercenaire qui porta la main à sa bourse en éclatant de rire.

Elle est encore là, il semblerait que je puisse m’estimer chanceux dans ce cas !

Et son rire continua, ses yeux gris trahissant son amusant détaillaient son interlocutrice. Il était étonné de ses longs cheveux qui lui arrivaient jusqu’aux creux des reins. Ses formes étaient des plus élégantes, et il ne doutait pas de sa capacité à attirer les regards et les convoitises de la gente masculine. Pendant un instant, il se demanda même se qu’elle pouvait bien faire pour gagner sa vie alors que son rire prenait fin alors que son sourire lui restait intacte. Il se sentait moins coupable de se qu’il coïnciderait encore comme sa bourde. Du moins, cela dédramatisait le tout.

Je m’excuse encore de cette fâcheuse situation. Je flânais et je ne vous aie pas vue. Visiblement, par ma faute, vos affaires ne sont plus en bonne état…
Accepteriez vous de vous laissez offrir un verre en guise de dédommagement ? C’est un moyen de voire ma bourse diminué sans avoir à la voler non ?

Il espérait du moins qu’elle ne pensait pas qu’il cherchait à la séduire. Il voulait vraiment se faire pardonner, et vu du temps dont il disposait, lui payer un verre semblait être la meilleurs solution. En même temps, devant lui, tout était prétexte à se finir autour d’un verre.

La première réponse du jeune homme fut de mettre la main à sa bourse pour s’assurer de sa présence
* M'aurait il vraiment cru? * s'étonna Elestine, puis elle remarqua le large sourire qui barrait son visage. Non, il n'avait pas songé un seul instant qu'elle puisse être sérieuse.

* ouf il a bon caractère * pensa Elestine en entend sa réponse

Elle se joignit à lui et éclata de rire. *Je n'aurais pas cru qu'une telle maladresse puisse finir si bien, mais bon, il faut que je fasse demi-tour et relave tout ça*
Elestine avait tord, c'était loin d'être fini, en effet au lieu de lui souhaiter une bonne continuation, comme elle s'y était attendu, l'inconnu lui proposa de lui offrir à boire. Une jeune fille de ferme aurait probablement refusée, on ne sait jamais ce qu'un homme de passage peut avoir derrière la tête, mais Elestine n'avait jamais vécu à la ferme. Elle savait bien que faire confiance à n'importe qui était une erreur, mais sa vie lui avait appris qu'on passe rarement de bons moments quand on est seule, et pour Elestine passer de bons moments et s'amuser était un principe de vie. Prendre un verre avec ce gentilhomme n'allait certainement pas la tuer et, elle ne savait pourquoi, mais il lui inspirait confiance. En moyenne Elestine savait juger les gens, alors elle n'hésita pas et accepta bien volontiers l'invitation.

Faire diminuer le contenu d'une bourse sans la voler.... où est le danger? l'excitation? l'intérêt? c'est beaucoup moins drôle vous savez. Mais bon, je crois que je vais dire oui quand même, c'est mieux que rien.... Son ton était triste et résigné, mais le clin d'œil qu'elle lui lança démentait ses paroles

J'accepte donc avec joie votre invitation, néanmoins j'espère que vous puissiez souffrir que je pose deux petites conditions.
La première concerne la raison de votre proposition, j'estime que les tords de notre collision ne doivent pas vous être entièrement imputés, je suis tout aussi fautive que vous, c'est pourquoi je ne puis accepter de dédommagement. Mais un verre le l'amitié ou de l'encouragement pour le lavage qui m'attend, comme il vous plaira, serait le bienvenu. lui répondit elle avec le sourire
La seconde condition, mais en réalité il s'agit plutôt d'un souhait, est que vous assistiez à la représentation que mes camarades et moi donnons à l'auberge ce soir, j'aurais beaucoup de plaisir à chanter et danser pour vous, en remerciement du verre que vous vous apprêtez à m'offrir. Mais bien sur si d'autres occupations requièrent votre présence ailleurs, je ne veux pas vous retenir... Une pointe d'hésitation se faisait sentir dans sa voix, elle ne voulait pas imposer quoi que ce soit au jeune homme, mais en même temps elle appréciait qu'il lui accorde du temps

Cela vous convient il ?

De nouveau cette étrange opposition entre son regard et ses dires. Elle pouvait jouer la comédie à volonté, et c’était assez impressionnant. Même SaYoLe, qui était connue chez les Mercenaires pour toujours mimer ses histoires autour d’un verre ne lui arrivait pas à la cheville. Ce n’était même pas comparable !

Son interlocutrice accepta son invitation, à la grande joie du Mercenaire, mais il déchanta vite en voyant l’apparition de deux conditions. Mais le sourire apparut très vite de nouveau sur son visage, lorsque la toute première condition tomba. Le Mercenaire fit mine de réfléchir intensément avant de faire son choix :

Et bien puisque c’est comme ça, nous boirons un verre à l’amitié, et un autre verre pour l’encouragement à effectuer un nouveau lavage. Cela me paraît plus juste…

Et encore une excuse bidon pour pouvoir boire un 2e verre. Il se dit qu’il avait vraiment des prétextes de plus en plus insolites pour boire un verre et que cela en devenait comique.
Ce fut alors que la 2e condition se découvrit à ses oreilles. Et elle eut un double impacte. Tout d’abord, il venait d’apprendre la profession de son interlocutrice, Danseuse et chanteuse. Voila qui expliquait en partie les courbures de son corps et son allure plus que plaisante au regard. Mais elle lui pausait aussi une condition qu’il n’était pas forcement en mesure de respecter… Son cheval serait bientôt prêt, et il ne pouvait se permettre trop de temps.
Il se perdit dans sa réflexion plusieurs secondes avant que ses yeux gris ne reprennent de leur éclat et que la réponse tombe :

Très bien, j’accepte avec grand plaisir. Je continuerai ma route à la fin de la représentation de votre troupe. Mais dans ce cas, je vous propose donc d’aller boire se verre directement dans l’auberge ou vous comptez vous produire, nous ferons ainsi d’une pierre deux coups.

D’un coup il s’arrêta quelques secondes, réalisant qu’il ne savait toujours pas qui était cette jeune femme, et que cela était réciproque.

Mais où avais-je encore la tête ? Je me présente, SaYoLe de Thanit, enchanté demoiselle ?...

Il effectua une petite révérence en même temps qu’il se présentait avant de l’encourager à faire de même. Une fois les noms échangés, il afficha un large sourire sympathique, et lui proposa de sa main droite de porter la corbeille de vêtements et lui présenta son bras gauche à la manière des nobles afin qu’elle vienne se tenir à coté de lui.

Auriez-vous l’obligeance de guider un pauvre tête en l’aire vers le lieu où il ira dépenser son argent ?

Elestine observa son interlocuteur, il semblait réfléchir à sa proposition, néanmoins il n’y avait pas de raison de passer trois heures à tergiverser la dessus, et Elestine le soupçonna de la faire languir de manière volontaire, elle prit son mal en patience, s’amusant qu’il la tourne en bourrique autant qu’elle le faisait avec lui. Quand son verdict tomba Elestine ne put s’empêchée de rire, elle trouvait très attachante cette manière plutôt étrange de justifier les verres qu’ils allaient boire.
Deux verres ! Si j’étais suspicieuse je pourrais croire que vous essayez de me saouler pour abuser de moi Renchérit t’elle d’un ton faussement offusqué.
Mais vous avez de la chance, je suis d’humeur à me plier à votre justice, va pour une boisson de plus.

Le second souhait d’Elestine semblait poser plus de problème au jeune homme, le temps de réflexion qu’il s’imposa parut plus sincère que le précèdent.
*C’est bien ce que j’avais cru, il doit être très occupé *
Quand il répondit, Elestine eut la confirmation de ce qu’elle pensait, le jeune homme n’était pas d’ici, mais juste de passage. Il faut dire que ce n’était pas bien dur à deviner, sa musculature et son physique en général ne ressemblaient en rien a ceux qu’un paysan, mais bien plus à un guerrier aguerrit. Hors, qu’aurait bien put faire un guerrier dans un village pareil ?

* Il doit être en mission, mais pourquoi donc s’arrêter dans une telle bourgade, s’il est pressé il peut très bien dormir sur les routes, il serait étonnant qu’avec une carrure comme la sienne, il est quoi, ou qui, que ce soit a craindre…*

Mon cher, vous lisez dans mes pensées, j’avais justement projeté de vous conduire à l’auberge ou mes compagnons et moi avons provisoirement élu domicile. Ce n’est pas que les autres établissements manquent de charmes, mais je ne tiens pas à garder cette bassine toute la soirée.

Elestine commenca donc à se diriger vers la dite auberge, le jeune avancait à ses cotés quand tout à coup il stoppa sa marche, il s’empressa de se présenter et Elestine finit la phrase qu’il venait de commencer.
… Elestine Malens, enchantée de faire votre connaissance.

Comme Sayole l’avait fait avant elle, Elestine s’apprêta à présenter une révérence à son compagnon de collision, mais ce type de politesse nécessitait l’utilisation de ses deux mains, dont l’une était encombrée par le bac a linge. Qu’a cela ne tienne, Elestine déposa la bassine sur sa tête et avança son pied droit vers Sayole, de ses mains désormais libres elle saisit les cotés de sa robe et plia sa jambe gauche. Cet exercice était assez dangereux, garder le dos bien droit n’était pas aisé, mais elle s’était tellement entraînée avec des livres sur la tête lorsqu’elle était à la cours qu’elle maîtrisait bien ce geste. Evidement, la bassine sur sa tête dénotait fortement, lui donnant un air plutôt comique, mais la révérence était si élégante qu’elle n’avait rien de ridicule.

Quand elle se redressa, elle rendit l’aimable sourire que lui adressait le jeune homme et remarqua la main qu’il lui tendait. Qu’un homme tel que lui, porte une corbeille de linge sale était pour le moins surprenant, cet accessoire ne s’accordait absolument pas avec le bouclier et l’épée qu’il avait dans le dos et Elestine ne manqua pas de le lui faire remarquer.

Monseigneur de Thanit, je ne suis pas certaine que mon linge sale soit très en harmonie avec le reste de votre image, mais je suppose que vous ne serez pas plus ridicule que moi lorsque je le portais sur la tête.
Le sourire n’avait pas quitté ses lèvres, et elle prit le bras gauche que Sayole lui présentait en y déposant délicatement sa main.

Bien volontier
Répondit elle quand il lui demanda de le conduire a l'auberge où elle et ses compagnons elle s’étaient arrêtés, elle l'y emmena donc et, aussitot arrivée, alla déposer ses affaires dans sa chambre puis redescendit rejoindre Sayole.

La remarque de la jeune femme le fit largement sourire. SI seulement cela pouvait être vrai. Pouvoir lire dans les penses des jeunes demoiselles lui faciliterai la vie, et bien d’avantage s’il pouvait utiliser ce pouvoir sur Ciara. Il aurait surement moins à lui courir après. Il continua de l’observer, vraiment intrigué par la jeune femme.

Celle-ci se présenta alors. Elestine Malens… Il faudra qu’il s’en souvienne… Mais se qui le surpris le plus, fut la petite scène qui s’exécuta sous ses yeux. Quel équilibre ! Cette jeune femme était vraiment remarquable ! Il l’applaudit même, comme un enfant applaudissant un spectacle improvisé.

Puis elle lui présenta sa panière, en faisant remarquer sur cela décalait beaucoup avec ses habits. Le sourire franc du Mercenaire apparut de nouveau avec une réponse des plus fidèles à lui-même :

Si le ridicule tuait jeune Elestine, je serai mort depuis des années, ne vous en faite pas pour moi.

Il lui sourit, prit son bras dans le siens, et se laissa guider tout au long de la route. Durant ce petit trajet, ils ne parlèrent que très peut, quelques mots échanger sur un passant, une boutique, rien de bien significatif pour ce couple qui avait l’aire bien singulier aux diverses personnes qui pausaient le regard sur eux. Une fois arrivée à destination, SaYoLe alla s’installer à une table alors qu’Elestine partait ranger sa panière.
Le Mercenaire porta ses yeux gris sur la Taverne qui était déjà correctement remplit pour une telle heure. Sans doute que la plus part des personnes qu’il voyait était des gens de la fameuse troupe dont elle lui avait parlé. En attendant Elestine, il pivota sur sa chaise pour faire face au comptoir, et interpela le Tavernier.

Aubergiste ! Je voudrai 2 verres de vos meilleurs vins s’il vous plait !

Commander sans connaitre les goûts de la jeune femme était un pari risqué, mais il voulait tenter. Théoriquement, un bon vin représentait l’alcool parfait pour une femme, pas trop fort, avec un gout fin et raffiné. Un verre parfait pour entamer cette soirée, et il espérait que son choix était le bon.
Lorsqu’Elestine descendit de nouveau les yeux gris de SaYoLe suivirent sa démarche alors qu’elle revenait dans la pièce.
Par reflexe, il se leva de nouveau, et tira la chaise destiné à la jeune femme afin de l’aider à prendre place avant de rejoindre de nouveau sa chaise.

Et bien demoiselle Elestine, il nous faut maintenant choisir, à quoi destinons nous ce premier verre ?

Lorsqu'Elestine revint de sa chambre elle parcourut la salle du regard et n'eu aucun mal a apercevoir Sayole prés du comptoir. Elle descendit les quelques marches qui la séparait du rez-de-chaussée et s'avança vers lui, dés qu'elle approcha il se leva et lui présenta sa chaise. Elestine s'assit en le remerciant d'un signe de tête.

*Décidemment ce Sayole de Thanit est bien poli, déjà tout à l'heure dans la rue il avait l'attitude d'un gentilhomme, je me demande où il a bien pu apprendre les bonnes manières, serait-ce un noble? Si c'est le cas il n'en a pas l'allure...
J'en saurais peut être plus ce soir, j'aimerai vraiment en savoir plus sur lui.*

Sayole s'assit à son tour, c'est alors qu'Elestine remarqua qu'un verre était présent devant elle, elle n'eut pas de temps de s'interroger sur son contenu que déjà son compagnon lui proposait de porter un toast.

Si vous le permettez je lève mon verre à notre rencontre, puisse t'elle être le début d'une longue amitié.

Sayole l'imita, et ils trinquèrent. Dés qu'elle but la première gorgée Elestine reconnu le vin qu'on lui avait servit, cette boisson n'était pas sa spécialité néanmoins elle le trouva bon. Il n'avait rien d'extraordinaire, ses souvenirs de la cours lui rappelant qu'il en existait de bien meilleurs, mais elle se douta qu'on lui avait servit ce qu'on trouvait de mieux dans ce genre bourgade.

Quel bon vin! Je m'attendais à de la bière...
Enfin, disons plutôt que j'y suis plus habituée, en tout cas ce nectar me convient tout à fait. Mais dites moi, auriez vous des gouts de luxes mon cher Sayole ?

Elle n'en laissa rien paraitre, mais si elle avait pu reprendre ses mots, Elestine n'aurait pas appelé son interlocuteur de manière si familière. En même temps, Sayole avait utilisé son prénom pour l'interpeller et ils avaient échangé le verre de l'amitié, alors il n'était peut être pas si étrange de l'appeler ainsi. Elestine mit rapidement ses interrogations de coté, qu'elle est fait une boulette ou pas, Sayole n'était pas du genre à s'offusquer pour si peu. Elle se demanda d'ailleurs jusqu'où allait sa tolérance, aurait elle l'audace de le pousser dans ses retranchements? Non certainement pas, ou en tout cas, pas volontairement, ce n'était pas la meilleur manière de débuter une amitié.

Le Mercenaire leva son verre avec un sourire et trinqua à son tour :

Dans ce cas, à notre rencontre, qu’elle ne puisse que s’améliorer !

Il lui sourit doucement et absorba le précieux liquide doucement pour me savourer. Le goût était de plus agréable pour un vin servit dans ce genre d’auberge. Il avait quelques fois partagé des vins de bien meilleur qualité, mais celui-ci était assez fruiter et plus que suffisant pour permettre de savourer un verre avec bonheur. Puis, Elestine lui fit remarquer qu’elle savourait tout aussi bien son verre de vin, au grand soulagement du SaYoLe. Et la remarque qui suivit le tira un petit rire franc et net.

Dans ce cas, je suis ravi d’avoir pu vous surprendre. J’ai pensé qu’un petit vin aurait été bien plus agréable qu’une simple bière.
Et pour vous répondre, non je n’ai pas vraiment des goûts de luxe, néanmoins, cela ne m’empêche pas d’apprécier les bonnes choses.

Il lui décrocha un doux sourire et termina son verre d’une simple traite. Il n’avait pas relevé la remarque familière de la jeune femme. Pour la simple et bonne raison qu’il en avait l’habitude au repère des Mercenaire.

Mais dites-moi, demoiselle Eslestine.
Comment en arrivons nous à votre métier ? C’est une vocation ? Un choix ?

Ainsi donc Sayole n’avait aucun goût pour le luxe mais aimait les bonnes choses, voila un trait de caractère qu’Elestine se jura de ne pas oublier. En le voyant finir son verre d’une seule traite, elle ne put s’empêcher de penser qu’il gâchait sa boisson. A quoi bon prendre du vin si c’est pour le boire comme de la bière ? Voila encore un contraste à mettre a son crédit, décidemment ce jeune homme l’intriguait. En même temps, Elestine était plutôt mal placée pour critiquer, en effet "simple" n’était pas l’adjectif le plus adapté pour décrire sa personnalité, et Elestine ne put s’empêcher de penser que Sayole et elle se ressemblaient.

*Oui* se dit elle * on dirait bien qu’il est aussi imprévisible que moi, je me demande si nous avons beaucoup d’autres points communs, je le connais si peu…*

Elle s’apprêter à interroger Sayole, mais celui-ci la devança, la prenant totalement au dépourvu, comme souvent dans ces cas là Elestine répondit par la première absurdité qui lui passa par la tête, d’un ton enjoué et légérement aigu, elle déclara :

Oui, une vocation, c’est tout à fait ça ! Des étoiles semblaient briller dans ses yeux quand elle parlait, comme lorsqu’une petite fille raconte ses rêves de princes charmants.
Je pense qu’être chanteuse est le meilleur destin que l’on puisse avoir, honnêtement, se faire reluquer par des ivrognes tous les soirs est un vrai bonheur, surtout quand ils sont assez audacieux pour me mettre la main au fesse quand je danse trop prés d’eux, de plus aller sur les chemins, dormir à la belle étoile, être complètement geler l’hivers, rencontrer des brigands, se faire détrousser, risquer la mort à chaque voyage… n’est ce pas merveilleusement existant ?
Le sourire qui accompagna ses dires était tout a fait radieux, mais il ne fallait pas être devin pour s’apercevoir que ce n’était absolument pas sincère. Elestine avait parlé très vite et n’avait pas repris une seule fois sa respiration pendant sa tirade si bien qu’elle fit une pause. Elle s’apprêtait à repartir dans ses divagations quand elle changea d’avis et secoua négativement la tête pour elle-même. Il fallait qu’elle arrête ces chimères, sans quoi elle ne pourrait cesser de débiter des inepties du genre. Duand elle était partie, il était parfois difficile de l’arrêter.

Elle but une gorgée de vin et reprit, le ton de sa voix était plus posé et plus naturel cette fois, on pouvait y déceler une pointe de nostalgie. Nul besoin de préciser que cette fois elle ne mentait pas.
Personnellement c’est le hasard qui m’a poussé à faire ce métier, j’aurais pu devenir serveuse dans une auberge, mais j’avais besoin de liberté, j’avais envi de découvrir le monde. Je suis quelqu’un de curieux par nature et je me voyais mal dans une petite vie bien rangée. Alors, bien sur, il y a d’autres moyens de partir à l’aventure, mais on fait avec ce qu’on a, je n’ai pas le profil d’une combattante et il faut bien gagner sa vie, alors comme j’avais une jolie voix, la chanson c’est imposée. Et puis la danse est venue après, je voulais élargir mes compétences, j’ai même essayé d'être funanbule, mais ce fut un échec, je perds tous mes moyens dés que mes pieds cessent de toucher le sol.

Elestine prit son verre et le porta à ses lèvres pour en vider le contenu. Elle était habituellement extravertie, mais n’avait jamais vraiment aimé parler d’elle-même, aussi changea t’elle de sujet de conversation.
Et vous seigneur de Thanit quelle profession exercez vous ?
Je vous imagine guerrier, peut être êtes vous un noble chevalier…… ?

Elestine posa sur lui ses beaux yeux gris et lui sourit, l’encourageant ainsi à assouvir sa curiosité.

Et la discussion commença. Tout pour plaire au jeune mercenaire : Une bonne discussion autour d’un verre dans un endroit au sec, et en plus en bonne compagnie, que pouvait-il bien demander de plus ?
Mais se qui le surpris le plus, fut la manière de parler de son interlocutrice, son timbre de voix et son expression. Il l’écouta tout d’abord avec attention, et il lui devint très vite évident à ses yeux que chaque mot était ponctuer d’ironie. Le jeune homme prit un aire concentré, la tête pauser dans sa main, la regardant droit dans les yeux. Quand elle eut finit, il prit l’aire de quelqu’un entrain de tout analyser, comme le ferai un enquêteur.

C’est ça…

Il résista encore 2 ou 3 secondes avant d’éclater de rire, amusé au plus au point par tout cela. Il se jura que s’il recroisait la jeune femme une prochaine fois, il cherchera à mieux la connaitre. Cela faisait à peine quelques minutes qu’il la connaissait, si on pouvait dire qu’il la connaissait, et il l’appréciait d’avantage à chaque instant.
Il eut alors la véritable explication, qui lui parut bien plus logique et concevable, bien qu’imaginer la jeune femme s’essayer au funambulisme et s’écrouler par terre ne manqua pas de lui voler un sourire amusé…

Puis il se retrouva prit au dépourvut. Bien qu’il devait forcement s’y attendre, il n’avait pas eut l’intelligence de préparer une réponse. C’était la première fois qu’il sortait du Repère depuis qu’il avait été vraiment intronisé dans les rangs de la guilde. Un petit moment de silence se mit en place, le temps pour son cerveau à blague de redevenir sérieux et de trouver une réponse plausible. Bien que rapidement, plusieurs idées plus ou moins loufoques lui virent en tête, il ne souhaitait pas lui mentir…

Pendant qu’il réfléchissait, il sortit sa gourde de son sac, et machinalement activa le petit mécanisme et remplit son gobelet vide de sa fameuse liqueur. D’une voix douce il se tourna à nouveau vers elle avec un sourire :

Mon histoire ne se raconte qu’autour d’un verre de Sacra lui souffla-t-il en agitant la gourde sous les yeux de la jeune chanteuse.

C’est une liqueur de ma fabrication, vous en voulez un peu ?

Une fois la réponse obtenue et la gourde rangée de nouveau, il leva de quelques centimètres son verre, et commença d’une voix douce.

Tout d’abord, bien que cela flatte mon égo démesurer de mâle, je ne suis pas sang noble, et je ne m’en porte que mieux. Et je suis encore moins un noble chevalier.
Pour vous faire une version courte de toute cette histoire, depuis que je suis tout petit, j’ai incorporé un regroupement de mercenaire, les Thanits. Je n’étais qu’un orphelin, et c’est pour cela que le nom de se regroupement me sert aujourd’hui de nom de famille, car c’est exactement se qu’ils représentaient pour moi. Au fil du temps, je suis passé du statut de mascotte à celui de membre à proprement parler puis de Chef.
Un jour, un de nos contrats c’est très mal finit, et le peut qu’il restait de notre petite affaire décida de se disperser.
Aujourd’hui je parcours ces terres seule. Enfin, pas vraiment seul. Je suis le garde du corps d’une jeune femme pas très facile. La preuve en est que je suis actuellement à sa poursuite, elle a quitté son domaine sans me prévenir.

Il afficha un sourire qui pouvait même sembler être un sourire d’excuse avant de lever son verre et de boire une fine gorgée de son sacra.

Elestine attendait la réponse de Sayole, mais celle-ci tardait à venir. Un silence étrange s’installa et Elestine cru qu’il ne le romprait jamais, peut être n’aimait il pas parler de sa vie, ou bien avait il des secrets inavouables. Un meurtrier sanguinaire se cachait il derrière son sourire ?
Le jeune homme farfouilla alors dans sa besace et en sorti une gourde qui, de toute évidence, ne contenait pas l’eau pure d’une source des montagnes. Il se servit à boire et proposa la même chose à la chanteuse. Il lui parut évident que Sayole cherchait à gagner du temps avant de répondre, cherchait il un mensonge crédible ? La jeune femme fut un peu déçue qu’il ne lui fasse pas confiance, mais après tout c’était bien normal, ce n’était pas comme s’ils étaient amis depuis de longues années. A partir de ce moment là, Elestine observa très attentivement son interlocuteur, allant même jusqu'à l’étudier pour savoir jusqu’à quel point il allait lui mentir, si tant est qu’il mente assez mal pour qu’elle soit certaine de la fausseté de ses propos.

Pour le moment il lui proposait du Sacra, un rapide coup d’œil à son verre lui rappela qu’il était vide, aussi accepta t’elle volontiers.
Une boisson de votre propre cru, je suis curieuse de goûter ça. Répondit elle en souriant et en approchant de lui son verre.
Dés qu’il fut remplit elle le porta à ses lèvres pour apprécier la saveur de la liqueur, Sayole avait rangé sa gourde et reprit la parole, Elestine ne put retenir son sourire lorsqu’il évoqua les gens de haute lignée, en même temps elle eut la confirmation de ce qu’elle pensait.
*Comme je m’y attendais, il n’est pas noble, au moins je sais que cette partie la est vraie, peut être ne me mentira t’il pas finalement…*

Sayole commença alors à raconter son histoire, Elestine ne sourirait plus, affichant un visage neutre, elle le regardait attentivement, cherchant une hésitation dans ses paroles, un regard fuyant ou encore une marque de gène pouvant être le signe d’un mensonge. Elle ne remarqua rien, et s’il l’avait trompée, il l’avait fait de manière remarquable car elle décida de le croire. Quand il eut fini ses explications, la chanteuse parti d’un petit rire gaie provoqué à la fois par le sourire d’excuse de Sayole et par la scène qu’elle s’imaginait de son nouvel ami poursuivant sa protégée. Quand elle redevint sérieuse elle déclarât sur un ton joyeux, compatissant et légèrement coquin :

Mon pauvre ami, vous semblez être bien mal tombé, comment diantre une femme peut elle résister à votre charme et vous fuir ! Elestine ponctua sa phrase d’un clin d’œil complice.
J’imagine qu’il doit s’agir d’une fille de haute lignée que vous devez protéger. Je ne doute pas de vos compétences de garde du corps, si je me fis à votre carrure vous devez être un bien redoutable adversaire, j’en déduis que vos services remplissent plus que convenablement votre bourse, et que seul des nobles peuvent se les offrir. Oserais-je également supposer que c’est auprès de ces derniers, en travaillant pour eux, que vous avez appris les bonnes manières dont vous m’avez fait démonstration jusqu'à maintenant ?
Cette question taraudait Elestine depuis un moment, peut être allait elle enfin savoir… Une fois le sujet clos elle reprit.

Et la belle ? Pour qu’elle raison s’est elle enfuit ? Je ne suis pas trop indiscrète j’espère… Elle interrogea Sayole du regard. Son père voudrait il l’obliger à se marier avec un vieux bossu alors que son cœur ne bat que pour un jouvenceau sans fortune ? Elle fugue pour le rejoindre, n’est ce pas merveilleusement romantique ?
Des suppositions et des divagations, chassez le naturel d’Elestine et il revient au galop, fidèle à elle-même la jeune femme était une fois de plus partie dans des histoires abracadabrantes.

* En tout cas si vous voulez changer de protégée, faites moi signe, ma troupe et moi serions ravi de vous avoir a nos cotés*
Elestine pensa trés fort cette phrase mais a moins qu'il soit télépathe Sayole ne pouvait l'entendre sauf peut être si ses yeux parlaient pour elle...

La remarque de la jeune femme le fit éclater de rire, l’empêchant même de boire la gorgée de son sacra qu’il avait dors et déjà amener à ses lèvres. Reposant le verre, il répondit avec un sourire.

Elle résiste à mon charme et elle me duit justement parce qu’elle me connait bien !

Se qui en soit était l’exacte vérité. La dominante ne lui avait pas parlé de sa mission car elle savait pertinemment que Sayole l’aurait tanné afin de venir avec elle pour remplir son rôle. Néanmoins, il fut vite coupé dans ses pensées par une deuxième rire, qui était nez de l’imagination qu’il venait de se faire de Ciara en noble petite dame soumise. Cela lui donna quelques idées d’ailleurs.

Tout d’abord, nous vous ne fiez pas aux apparences, la force ne fait pas tout, et il doit se trouve nombre d’autre personnes capables de m’écraser en combat.
Et oui, tout comme le mercenariat, ce type de métier remplissent très correctement les bourses, pour peut que l’on soit reconnu sur ce secteur d’activité. Mais vous vous en doutez, l’espérance de vie reste des plus limité.

Un léger sourire pour dédramatiser la remarque morbide, et il enchaina.

D’ailleurs, votre supposition est presque vraie ! Ce n’est pas au contacte des nobles mais pour les nobles que l’on m’a enseigné les bonnes manières et autres coutumes de nos chères têtes couronnées bourrée d’or. En effet, en tant que mercenaires, pour signer les contrats avec ce genre d’homme, il vaut mieux éviter des les froisser et effectuer de meilleur courbette que son voisin !

De nouveau un large sourire qu’il ponctua par une nouvelle gorgée de son fameux sacra et un regard satisfait sur son brevage. Il reporta alors ses yeux gris sur la jeune femme et répondit d’une voix amusé.

Et bien jeune demoiselle, on s’éprend à rêver de prince charmant ?
Non la raison est bien plus terre à terre. Disons simplement qu’elle n’apprécie pas forcement la présence d’un Garde du Corps et qu’elle use de la moindre opportunité pour essayer de m’échapper.
Se qui fait que mon travail ressemble plus à celui d’une mère courant après son enfant qu’a un soldat reconvertit.

Il s’imagina la tête et les sanctions sur Ciara pourrait lui infliger si un jour elle avant vent de ses paroles… Nul doute qu’il risquera tout autant que cette épée en plein thorax.

Mais vous, apprenez en moi plus !
Comment se passe votre vie depuis que vous avez rejoins cette troupe ?
Comptez vous continuer ou avez-vous un tout autre objectif en vue ?

Sujet: Re: Une petite ville entre ici et là Mar 2 Mar 2010 - 0:15

Elestine écoutait attentivement, elle en apprenait un peu plus sur Sayole, elle sourit à l’évocation du prince charmant, et son sourire s’élargit encore lorsqu’il mentionna son rôle de mère poule. Imaginer le jeune homme en nourrisse était particulièrement drôle. Puis le sujet revint encore à elle, d’une manière plus personnelle, plus intime. Elle aurait pu détourner la conversation, évoquer le danger d’être sur les routes toutes l’année et enchaîner sur le nombre croissant d’agressions, sur les conflits entre pays et sur les rumeurs inquiétantes, mais elle n’en fit rien. Contrairement à ses habitudes, elle parla d’elle-même se confiant au jeune homme qui, il y a quelques heures encore, était un parfait inconnu.

Ma vie depuis que j’ai rejoint l’Arc en Ciel… Elestine répéta cette phrase pour mieux s’en imprégner, comme une formule magique qui lui permettait de plonger dans ses souvenirs. Lui revint en mémoire sa rencontre avec Norbert, les bons moments et les moins bons. Après quelques instants d’égarement elle plongea son regard dans celui de Sayole et repris.
Pour résumer, ma vie depuis que j’ai rejoint la troupe est mouvementée, nous ne restons jamais plus d’une semaine au même endroit, en général c’est plutôt 2 jours. Cela fait plus de 10 ans que je vis ainsi, mais je n’ai pas fait mes débuts avec l’Arc en Ciel, c’est une autre troupe qui m’a formée. Je ne regrette pas mes choix, j’ai pu parcourir tous les pays, visiter toutes les capitales, même si, je dois bien l’avouer, je connais très peu Dinak, nous nous y rendons rarement.

Elle se tut un instant, la seconde question de Sayole était toujours présente dans son esprit, mais y répondre avec sincérité n’était pas si simple, néanmoins elle se décida.
Quand à mes objectifs, disons qu’ils sont difficiles à réaliser, ou plutôt contradictoires. J’aime chanter et danser, mais je ne suis plus de première jeunesse, un jour viendra ou ma voix ne sera plus assez belle et mon corps plus assez ferme pour récolter de quoi subvenir à mes besoins. A ce moment là je devrais dire adieu aux voyages et trouver un endroit pour m’installer, mais où, et avec qui ? Vous savez, à mon âge, rares sont femmes qui n’ont pas 1 où 2 enfants et attendent le 3éme. J’ai toujours pensé que pour sa stabilité et son équilibre, un enfant devait avoir un foyer, une maison, des amis, toutes ces choses que la vie de bohême ne peut offrir. C’est pourquoi je n’ai pas encore d’enfant, j’estime ma vie actuelle incompatible, mais du coup j’ai l’impression de passer à coté de quelque chose d’important. Quand je vois une mère et sa fille j’éprouve toujours une certaine forme de jalousie…
Une grande tristesse, mélangée à des regrets se lisaient dans sa voix, Elestine n’était pourtant pas du genre à se plaindre, ni à s’apitoyer sur elle-même, aussi enchaîna t’elle sur une note beaucoup plus gaie.

Et puis, vous ne me contredirez pas sur ce point, pour avoir un bébé, il faut un père. Lorsque j’en ai le désir, je peux très bien m’offrir quelques tendres moment avec un homme, pourvu qu’il soit beau et bien battit, mais je suis nettement plus exigeante pour ce qui est du père de mon enfant. Si je ne me permettrais pas de rêver d’un prince charmant, au moins puis-je espérer un tendre paysan sur lequel je pourrais compter, ou encore un mercenaire fiable, honnête, qui supporterait mon humour et qui saurait protéger notre famille.
Elestine accompagna ses mots d’un sourire coquin plein de sous entendu, et ses yeux disaient clairement que le mercenaire qu’elle venait de mentionner n’était autre que Sayole. Elle venait ni plus ni moins de demander au jeune homme d’être le père de son enfant, avec son regard innocent et son sourire moqueur, c’était l’une des nombreuses boutades dont Elestine avait le secret.

Sujet: Re: Une petite ville entre ici et là Mer 3 Mar 2010 - 21:00

Alors qu’Elestine se livrai doucement à lui, expliquant son passé, ses projets, le Mercenaire restait là, silencieux à l’écouter doucement en hochant la tête de temps à autre en signe d’approbation. Lorsqu’elle eut finit et fit allusion à la possibilité qu’il soit le père de ses enfants, SaYoLe tira un large sourire et prit un aire faussement pressé, comme un puceau devant l’annonce de sa première fois. Il se tourna vivement vers un Tavernier imaginaire :

Vite, une chambre s’il vous plaît !

Et se retourna vers Elestine, arrivant à tenir son faut aire quelques secondes avant d’éclater de rire, ne pouvant plus se retenir d’avantage. Il avait encore du boulot pour jouer convenablement la comédie. Il leva son verre pour trinquer une nouvelle fois :

A cet homme mystérieux qui sera le futur père de vos enfants et qui ne le sait pas encore !

Ils trinquèrent ensemble une nouvelle fois, se qui donna une nouvelle excuse pour Sayole d’absorber une nouvelle gorgée de son sacra, puis il reprit la parole.

Je vous trouve dur envers vous-même. Je ne connais pas votre âge, mais au vu de votre corps, sans vouloir paraître grossier, et en prenant en compte votre capacité à voyager, à danser et à chanter, je suppose que vous avez encore beaucoup de temps devant vous.

Il lui afficha un sourire sincère, montrant ainsi que ce n’était nullement dans le but de lui faire un compliment, mais qu’il le pensait réellement.

Pour le reste, je vous approuve totalement dans vos visions des choses. Il faut un environnement saint et calme pour un enfant. Ce sont des choses que je ne peux pas lui offrir, tout comme vous.
Par contre, je plains totalement ma possible future progéniture ! Si c’est un garçon, je ferai tout pour éviter qu’il suive ma voie. Et s’il s’avère que ce soit une fille, je ferai beaucoup trop protecteur, après avoir vu toutes les horreurs dont l’humanité est capable...

Il afficha un énième sourire avant de finir d’une traite le reste de son verre, reposant le récipient vide sur le bois dans un petit bruit sourd.

Votre vie fut bien remplit, et peux de femme peuvent se venter d’avoir vu autant de chose que vous. C’est une chance, bien que les désagréments soient nombreux et varier. J’espère que votre avenir sera encore plus radieux, et je vous souhaite de découvrir la joie de porter un enfant avec à vos cotés un compagnon amant et doux.

Mais dites moi, que je ne vous mette pas en mauvaise posture, dans combien de temps à lieux votre représentation ?

» Bidon-Ville