La voie des révélations [Mélora, Violette, Olörin]

[Après Un invité opportun]

Lorsque le coc chanta, Uriel était déjà prêt, debout, dans le froid de la court. Il revêtait la tenue des guerriers d'Apremont : un gambison, une cotte de maille, un tabard, et portait son écu. À son côté était ceinte son épée, qu'autrefois les Garants de la Lumière lui avaient remise, et qui depuis ne lui avait jamais fait défaut.

Un écuyer de la maisonnée d'Apremont avait sellé le cheval, un pur sang Apremontais, et Uriel l'enfourcha, avant de sortir de la court intérieur, au petit trot. Il se dirigea vers l'auberge principale de la ville, là où il avait, la nuit dernière, envoyé la suite de Violette loger. Ironiquement, c'était également lui, qui, ce matin, avait envoyé quelqu'un pour les réveiller de bonne heure.
L'ancien moine trouva la délégation, à l'entrée de l'auberge, prête à partir, comme il l'avait souhaité. Il ne restait plus qu'à attendre Violette, et ils pourraient partir pour Clairbois. Pas de signe d'Olörin.

"Bonjour messieurs ! J'espère que l'air frais d'Apremont vous sied bien, en ce matin, car aujourd'hui nous nous rendons jusque dans le bois de Moniek, afin d'obtenir la réponse à votre requête.
Nous devons juste attendre que Dame Ephelias nous rejoigne. J'ai envoyé un homme la réveiller, il a quelques temps."

Il ne faudrait tout de même pas qu'elle traine trop, au vu des conditions climatiques... Même s'ils allaient remonter vers le Nord, et donc le chaud, il faudrait être prudent, car la neige apportait souvent les loups. Toutefois, avec un pareil groupe, c'était plutôt les hommes qu'ils avaient à craindre.

"Nous allons voyager jusqu'au Monastère de Clairbois, pilier central de la Confrérie de la Lumière. Vous ne devez que peu connaître cet ordre, car il est absent en Ellandy. Vous pourrez apprécier l'hospitalité des moines, quand vous serez en leur hostellerie, et que j'irais dans leurs cloitres."

Toujours pas de signe d'Olörin... Était il possible, qu'avant de partir, il ait voulu faire des adieux à des proches ? Cette femme, dont il lui avait parlé, le soir précédent, sans doute... Comment s'appelait elle, déjà ? Uriel songea à le lui redemander, quand il reverrait son compagnon. Mais pour l'instant, il devait se presser. La route était longue, et le temps pressait.

[Olö nous rejoindra plus tard, car il est absent irl]

Violette s'était faite réveiller à l'aurore par un tambourinement à sa porte, encore à moitié endormie, elle alla ouvrit. Le domestique lui indiqua que messire Uriel quitterait le comté dans la matinée pour se rendre au bois de Moniek chez ses anciens maîtres y trouver une réponse à la requête de la dame.

Quelque peu secouée de bon matin, elle se hâta pourtant, s'habillant chaudement, ne sachant nullement la distance à parcourir, elle pouvait juste constater au travers de la fenêtre, par les nuages bas et la brume grisâtre qu'il faisait froid dehors. Se peignant d'aiguilles pour maintenir sa longue chevelure indisciplinée, elle les rejoints une petite demi heure plus tard. Heureusement qu'elle avait apprit avec Ilan à être prête rapidement pour lever le camp et aller à de nouveaux clients quand ceux ci se manifestaient trop tardivement.

Ainsi montée sur sa jument d'un blanc de neige, tel un homme les jambes de part et autres des flancs de la bête, recouverte de sa cape en grosse laine, elle vient à leur rencontre assez étonnée de voir déjà toute sa délégation en selle. Se rapprochant du frère du comte, elle retira sa capuche
"Je pensais les laisser rentrer chez eux, la route est longue et vous nous emmenez je ne sais où pour une réponse qui ne consiste qu'en un oui ou un non" expliqua t-elle n'y allant pas par quatre chemins. Parfois sa franchise pouvait en offusquer plus d'un et son ton un peu rustre lui causer soucis.

Elle observa les nobles qui l'accompagnaient frigorifiés par la chute de température et l'humidité qui collait à la peau et rendait l'endroit encore plus glacial.
"Je serai bien capable de rentrer en Ellandy avec quelques hommes seulement"
Sa jument racla le sol de son sabot, impatiente de cavaler un peu et voir de nouveaux horizons, grignoter des touffes d'herbes de si de la. Puis la poussant pour qu'elle se mette face à l'étalon du jeune moine guerrier, le transperçant de ses yeux émeraudes.

"Pourquoi n'avoir rien dit hier de votre entreprise ce matin? Je ne suis pas sotte, vous aviez l'air plutôt enclin à accorder votre aide la veille et aujourd'hui voila que vous voulez parcourir les champs pour vous rassurer...Ne devons-nous pas attendre le retour de votre frère?"

L'avoir fait réveiller à une heure si peu avancée de la matinée n'avait visiblement pas plu à Violette. Ni le fait qu'on ait dépêché l'ensemble de sa délégation, non plus. Qu'importe, Uriel s'en fichait comme d'une guigne. Il avait maintenant son objectif, et était certain que l'action qu'il entreprenait maintenant lui montrerait la bonne décision à prendre.

La femme ne semblait pas comprendre l'importance de la demande de Merkus : il s'agissait certes de combattre le même ennemi, mais du fait de la géographie de ce monde, cela impliquait délaisser les frontières d'Apremont, et donc d'Alsaria. Ce n'était pas une simple histoire "de oui ou de non"

L'ancien moine fut quelque peu blessé dans sa fierté, lorsque Violette lui asséna qu'il ne cherchait qu'à se rassurer, en entreprenant ce voyage. Elle voulut également s'en référer à Ethan, montrant très clairement qu'elle n'approuvait pas la décision d'Uriel, et cherchait à l'annuler, par l'intermédiaire de son frère.

Inébranlable, l'homme se tourna vers son invitée, et s'exprima en ces mots :

"La décision de participer à une guerre qui ne me concerne pas ne se résume pas en un oui ou un non, Dame Ephelias. Quant à mon frère, il approuverait ma décision, croyez moi."

Il avait parlé d'un ton glacial, celui que ses hommes redoutaient d'entendre, car il signifiait très clairement qu'il avait fait son choix, et qu'il n'en démordrait pas.
Talonnant légèrement sa monture, Uriel partit au petit trot. Une dizaine de mètre plus loin, il tira sur la bride. Soupirant, il se tourna à nouveau vers le groupe, et parla à haute voix.

"Le chemin que je prends vous rapproche d'Ellandy. Dame Ephelias, si vous préférez rester au chaud, et attendre gentiment votre réponse, soit, restez, mais soyez patiente. Ou alors suivez moi, et dans quelques jours vous saurez si Apremont se range à vos côtés.

Maintenant, en avant !"

L'homme talonna sa monture, qui quitta la ville au trot rapide.

L'hospitalité du moine guerrier fut vite refroidie, elle ne s'en étonna pas, peut être l'avait-elle même cherchée inconsciemment, une façon de tester celui qui l'accueillait, savoir à qui elle avait à faire.

Uriel d'Apremont n'était visiblement pas très content de sa réticence à aller dans les montagnes et encore moins de la réflexion qu'elle lui avait faite sur le fait de ne pas vouloir répondre pas l'affirmative ou la négative à porter de l'aide au duc de la Violette. Ainsi donc voila leur premier accrochage, elle manquait de tact et elle en avait la preuve sous ses yeux. Son ton fut aussi glacial que l'air du temps et elle ne frissonna pas seulement à la brise qui se levait mais aussi à la détermination de son interlocuteur.

Il la devança et pensant bien qu'elle n'avait plus aucun mot à dire, elle s'apprêta à le suivre, quand sa monture fit un volt face un peu plus loin. Ainsi donc, ils se rapprocheraient d'Ellandy...voila une bonne chose, elle pourrait libérer de ses obligations une partie de sa délégation et ceux qui le souhaitent resteraient avec elle pour poursuivre le chemin jusqu'au monastère.

Elle le rattrapa aussitôt sa dernière annonce faite, laissant les autres à leur suite, elle chevaucha à ses cotés
"Je ne suis pas femme à rester au chaud, je pensais simplement à mes gens qui par ce froid parcourt l'Alsaria depuis plusieurs jours déjà sans vraiment de repos consistant" répliqua t-elle toutefois plus respectueuse
"Et je tenais à m'excuser si je vous ai froissé, loin de moi l'idée d'aller contre vous, puisque je viens chercher votre l'aide"

Sur ce, elle n'ajouta plus rien un long moment, observant le paysage de mort, les feuilles des arbres ayant totalement disparu, la brume stagnant aux abords de la forêt, les grands épineux trônant fièrement dans un silence de tombeau où seul les hurlements de quelques prédateurs quadrupèdes régnaient en bruit de fond.

Mal à l'aise d'avoir jeter un froid entre son hôte et elle, elle se dandina sur sa selle comme pour trouver de l'inspiration et renouer le dialogue, sans quoi le voyage serait ennuyant à mourir.
"Alors vous êtes moine...." entreprit-elle "Vous avez choisi vous même par vocation ou était-ce votre enseignement de fils de noble?...vous avez fait vos voeux?"
Puis rougissant, elle ajouta
"Enfin, je ne veux pas paraitre indiscrète, votre ami ne vous accompagne pas?"

Bref plus elle essayait de dissiper le mal entendu ou sa curiosité, plus elle perdait pieds et s'envenimait dans des questions embarrassantes et s'empourprait davantage encore.

Uriel passa la porte Nord de la ville, tandis que d'autres bruits de sabots se faisaient entendre. Bien, au moins ses invités d'Ellandy s'étaient laissés entendre raisons, et l'avaient suivit. Après quelques minutes, Violette vint aux côtés du chevalier, s'excusant pour ses paroles précédentes.
L'ancien moine lui accorda son pardon, mais ne pipa mot. Il restait en selle, droit sur son séant, yeux tout ouverts pour admirer son pays : les collines à pertes de vue, l'herbe d'un blanc pale, avec le givre du matin. Le brouillard qu'il appréciait tant, qui émanait des forêts, comme une entité vivante. Bref, Uriel aimait son pays, et il aurait pu passer le voyage en silence.

Ce n'était pas le cas de Violette, qui, au bout d'un moment, se décida à rompre la glace, et à engager la conversation. Elle questionna rapidement le chevalier sur son passé, et sur l'absence d'Olörin. Conscient que ce serait plus agréable pour elle d'ainsi tenir une conversation, Uriel consentit à répondre :

"Olörin n'est pas là, en effet. Après que vous aillez regagné vos appartements, hier soir, nous avons discuté un peu. Il m'a fait mention d'une femme, aussi je suppose qu'il a du la retrouver, soit pour rester avec elle, soit pour lui faire ses adieux. Quoiqu'il en soit, s'il décide de nous rejoindre, il devra redoubler de vigilance, la neige que voila. Les premiers flocons commencèrent à tomber. Ce n'est pas un vrai blizzard, mais il aura du mal à suivre nos traces, si vous voulez mon avis. Considérons cela comme son épreuve de passage, puisqu'il n'a rejoint Apremont que depuis une semaine."

La parenthèse "Olörin" étant fermée, Uriel put répondre aux questions que Viollette avait formulé, à propos de son ancien état de moine.

"Comme il n'est pas rare d'envoyer une bâtarde au couvent, mon père, Dieu ait son âme, avait jugé bon de me faire intégrer la Confrérie de la Lumière, un ordre monastique qui n'est pas présent en Ellandy. Outre leurs cloîtres, les moines de la Confrérie aident les plus démunis, et les protègent. C'est une cause juste à servir, quand votre frère aîné est lui destiné à prendre en charge le domaine familial.
Bref, toujours est il qu'au sein de la Confrérie, il se trouve un ordre, que l'on nomme les Garants de la Lumière. Rien qu'à ce nom, Uriel dut réfréner l'envie de passer sa main sous sa chemise de toile, pour toucher la croix de malte, apposée sur son cœur. Cet ordre, que vous pouvez considérer comme guerrier, a pour but de garantir la sûreté aux opprimés, et aux pauvres. Un peu comme les Mercenaires, des comptes et légendes... Sauf que les Garants agissent vraiment, et ouvertement.
J'appartiens à cet ordre ; on m'a apposé la très sainte croix sur mon cœur, et à jamais elle perdure. Même si aujourd'hui, je sers mon frère et mon pays, c'est avant tout pour en protéger son peuple.

Les vœux que nous faisons ne sont pas les mêmes que nos frères moines, qui eux jurent pauvreté, chasteté, et obéissance. Nous faisons serment de sacrifier nos vies pour garder celles des innocents du mal. Bref, le martyr, s'il sert la juste cause."

Après coup, Uriel douta de lui, et se demanda s'il avait bien fait de révéler à Violette le vœux qu'il avait fait. Mais c'était trop tard, on ne pouvait pas inverser le temps.

Ainsi donc, le moine guerrier venait d'excuser l'absence de son compagnon par une belle révélation, celle de l'adieu, il devait beaucoup l'aimer cette dame. Elle en soupira d'envie, pourquoi son Merkus n'en faisait pas autant?

Uriel continua à parler, répondant à sa seconde question de manière complète et intéressante, elle apprit donc les causes de son éloignement familial et de sa vocation. Chose honorable, elle découvrit le serment des Garants de la Lumière qu'elle ne connaissait que de nom, quelle chance d'en avoir un sous la main pour l'étudier.
Le cadet avait des motivations nobles et bien plus encore il n'avait pas soif de pouvoir, la jalousie ne rongeant pas ses chairs au rang qui était donné, je dis bien, pas forcément mérité, qu'avait acquis son ainé à la seule suite de sa naissance de premier.

A l'écouter expliquer avec foi le pourquoi du comment, elle était ravie de découvrit un allié de taille qui ne ferait sans doute pas défaut à Merkus, pour peu qu'il se range à leurs cotés et ne reste pas inutilement neutre.
La suite fut assez surprenante mais le fait qu'il ne fasse pas voeux de chasteté lui convenait parfaitement, quel gâchis eusse été. Et puis, qui sais, personne ne lisait l'avenir, le duc de la Violette profitait peut être de son absence à fleureter...non il faisait la guerre, triste sort qui s'acharnait sur leur souvenir d'un amour idyllique trop parfait pour perdurer dans le temps.

La route fut plus agréable qu'elle ne l'aurait cru, la conversation même ponctuée par de nombreux blancs n'était pas des moins enrichissante, elle en connaissait plus sur son hôte et se prévalait de n'avoir encore rien dit si ce n'est son appartenance au duché de Yarkollie.

Bien loin de s'imaginer la rage des combats sur le front, elle cherchait plutôt à se construire, à vivre sa liberté comme elle l'entendait et se délecter de ces personnes qu'elle découvrait, chacune ayant des principes, des croyances bien différentes des autres, tous uniques et diversifiés. Elle continua à faire causette encore pour oublier le froid, se tournant de temps à autres, veillant au bien être de ses gens la suivant, laissant Uriel d'Apremont pour seul guide.

Il avait écouté attentivement, en effet l’avis d’un érudit n’était pas un luxe dont Uriel pouvait se passer, car la question était comme il l’avait si bien dit, « épineuse » et pas des moindres. Ainsi il partageait l’opinion du chevalier au même titre que de lui donner un appartement près de la salle des armes. Il n’avait pas à dire, son homologue avait un sens très développé pour ce qui toucher des convenances et des gestes à effectuer lorsqu’un invité ou une personne en plus arrivait à son château. Et ça, Olörin l’avait déjà remarqué bien qu’il n’en douta pas auparavant.

« Bien, merci de votre hospitalité, dormez bien. »

Uriel était donc parti car le sommeil l’avait gagné, cependant pour ce qui était de l’Ellandyen, il n’était malheureusement pas encore disposé à se reposer encore moins à s’allonger dans un lit, aussi doux fusse-t-il. Pensif, il ne pouvait s’endormir ainsi, une multitude d’idée occupait ses pensées, il décida donc d’emporter un morceau de porc séché avant d’aller marcher au clair de lune seul lumière dans cette nuit noir.

Ses pas étaient énergique et son esprit encore vif peut être un peu embrumé par la quantité de bière absorber durant le dîné. A vrai dire il se doutait bien qu’en ce jour, une possibilité s’adonnait à lui, suivre cet homme, ce moine, offrait sans aucun doute de nouveaux horizon. Mais cela se traduisait par suivre une armée, une idée, et même un pays qui n’était peut être pas le sien. Il fallait donc qu’Olörin réfléchisse attentivement à ce sujet.

Il était enfin arrivée dehors, la nuit était fraiche mais bougrement calme. Toutes les conditions étaient donc réunies. Les rues étaient désertes, et le sol gelé, il marchait donc lentement en croquant de temps en temps à pleine dent dans le porc salé qu’il avait emporté en quittant la salle. Pourquoi suivrai-t-il donc cet homme, cet Uriel qu’il avait rencontré par hasard dans la ville pour une quête dans laquelle il y a si peu temps, il n’avait absolument rien à faire. Néanmoins, c’était une noble cause, venir en aide à un homme, un résistant qui avait osé s’élevé contre Dinak. Quoi de mieux pour lui que d’épauler Merkus, luttant de front contre le Mal.

Cependant, il était commun de dire que les belles morts faisaient les beaux héros. Hors, Olörin n’avait que faire d’une mort héroïque, ce qu’il désirait état plus profond que cela, s’acharner ainsi contre le malin n’avait pas pour but de se faire un nom, une renommé, de glorifié à jamais les Gwaihir, c’était bien plus que cela. Il était née sur un champ de batail et il voulait offrir à ses descendant une vie ou la guerre n’était qu’un jeu auquel il jouerait petit armé d’épée en bois. Certes cela était idyllique mais il aimait croire à ces choses, et nombreux sont les guerriers présent dans nos chansons qui furent traité de fou.

Un jour un sage avait dit : « Tous ce que vous avez à décider c’est quoi faire du temps qui vous ait imparti. » Et c’est en ce point qu’Olörin devait se fier, car la vie était courte et peu d’occasion autre que celle-ci se présenterait. Après tout il n’aurait pas de moyen et d’œuvre plus directe afin d’affronter le Malin. Bon, l’homme c’était enfin décidé, il suivrait Uriel d’Apremont jusque dans les tourments du mal car cela était sa destiné.

L’aube allait bientôt se lever, jugeant qu’il n’aurait pas le temps de dormir dans un lit de peur de ne pas se réveiller il regagna les écuries ou son étalon demeurait là très calme. Après quelques caresses et un dernier morceau de porc salé, il s’appuya contre le mur de torchis et se posa sur la paye. Les paupières se faisaient enfin lourdes, le sommeil se montrait enfin et sous son plus belle œil. Néanmoins, conscient mais impuissant il sombrait alors que le coq chantait…

« BOUM ! BOUM ! »

Devant se bruit très proche de lui, Olörin se réveilla en sursaut, et se releva immédiatement en sortant sa dague. Un réflexe très stupide en ce moment car à vrai dire ce n’était que le martèlement des sabots de khymal contre la porte en bois. L’Ellandyen reprenant ses esprits, découvrit très vite que le jour s’était levé et qu’il était en très en retard au rendez-vous. Il sella donc son cheval et parti rapidement en dégageant violemment la porte à son départ. Excité et pressé de partir de nouveau à l’aventure, il galopait à vive allure, laissant derrière lui un nuage de neige à chaque foulé.

« Uriel d’Apremont, me voila ! » Se parla-t-il à lui-même, éprit d’un courage à tout épreuve.

Quand soudain alors qu’il contait les rejoindre par le chemin, un visage... une silhouette lui donna une impression de déjà vu… *Mélora ?* Il stoppa donc net son étalon à quelques mètres de son ancienne disciple.

« Mélora ? Mais… mais » Confus, il ne savait que dire. Les mots lui manquaient, timide il ne s’attendait pas à de tel retrouvailles.

« Et bien regarde je porte notre collier ? Toi aussi ? Tu vas bien j’espère ? » Arriva-t-il à dire en reprenant très vite ses esprit devant ce minois toujours aussi attendrissant.

Tout en chantonnant doucement Mélora s’éloignait définitivement de Dinak. Il lui fallait maintenant couper à travers la lande pour rejoindre le chemin routier qui lui permettrait peut-être enfin de rejoindre une ville dont les derniers souvenirs remontaient à quelque mois de cela.
Quand soudain elle entendit le galop d’un cheval. Se figeant un bref instant, la peur s’empara d’elle. Était-ce les Dinakiens ? Ne réfléchissant plus clairement, elle regarda autours d’elle et, se hâtant, gagna le plus de distance possible, que pouvait ses jambes après une longue et fatigante marche.
Des jours et des jours qu’elle marchait sans relâche, de peur que les Dinakiens aient poussé le vice de la suivre jusqu’ici à cause qu’elle ait eu le malheur d’apercevoir ce qu’elle ne devait pas.
L’inquiétude s’était emparé d’elle, sa crainte d’oiseau captif la poussait plus en avant. Ses foulées s’allongeant de plus en plus pour finir. Sa course la menant vers un refuge. Mais une voix, un écho « du passé » la fit s’arrêter net. Incrédule, ….

« Mélora ? Mais… mais »

Presque à l’emplacement où elle aurait dû se trouver si elle avait continué à suivre le sentier, une silhouette venait de surgir, faisant échos au galop de cheval qu’elle avait entendu. Mélora était maintenant trop éloignée pour distinguer correctement les traits de l’apparition mais ce qu’elle voyait et avait entendu la rendait expectative.
Elle crut qu’elle avait cessé de vivre ou, tout au moins, que son esprit l’avait quitté d’un bond pour se transporter dans ce pays où se matérialisent les imaginations imprécises, où le rêve devient papable alors que la vie sensible s’estompe.
Il doit être ainsi quand on devient fou.

Pour avoir si souvent évoqué la boutade de Mhiete :" Je souhaite qu’il vienne te chercher là où tu t’y attendras le moins ", voici qu’elle le voyait ! Elle était vivante au sein de l’image créée de toutes pièces par ses fantasmagories.
Elle crut qu’elle venait de perdre la raison. Elle eut peur. Minois qui se secoue fermement pour que sa raison chancelante revienne à elle.
Alors le souffle humide de la bise hivernale s’installa. Les couleurs du paysage devinrent pastelles, s’atténuant, s’estompant. Comme un de ces vieux tableaux qui avec le temps perdent en couleur et en netteté.
Il n’y avait que la forêt qui se démarquait encore dans le lointain, blanche dentelée comme une couronne d’argent pur.

« Et bien regarde je porte notre collier ? Toi aussi ? Tu vas bien j’espère ? »

C’est paroles, sortaient d’un songe, créant écho avec son esprit. C’était sa voix, ses mots, leurs souvenirs… A cette évocation la jeune femme portera instinctivement sa main sur le fameux collier. Pendentif d’argent, épée entourée d’une rose. Symboles assemblés et assez représentatifs des deux êtres. Deux colliers identiques et pourtant dissemblables à la fois, chacun ayant la particularité de son propriétaire.
Les yeux perdu démesurément ouvert, sortaient de leur errance. Battement de paupières rapide, Mélora revenait parmi les vivants

« Je ne rêve pas…»

Avidement, Mélora cherchait des yeux a retrouver les traits de son ami. Elle le voyait et en même temps elle n’y croyait pas.
C’était lui !...Non ce n’était pas lui et pourtant…Sa haute stature dressée sur son cheval, la fixait comme sortit d’un songe. Trois mois qu’ils s’étaient quitté, le hasard ne pouvait pas faire si bien les choses …

Elle retrouva enfin la faculté de se mouvoir, volant sans avoir la sensation d’effleurer le sol, elle abattait la distance qui la séparait d’Olörin, soulagée et plus que ravie de le revoir elle bondit et s’agrippa à lui de toutes ses forces.

« C’est toi, c’est bien toi… »

En tête de cortège, Uriel se mura dans un silence profond. Les yeux dans le vide, il sondait les tréfonds de son être, cherchant des réponses à ses grandes questions. Quel était son but, sa destinée ? Il connaissait ses devoir, mais venait à penser, quelquefois, qu'il accomplirait de grandes choses... Ou que de grands événements l'attendaient.

L'ancien moine se surpris même à rêver de futurs, dans lesquels, ambitieux, il était le héraut d'Alsaria, se battant pour la veuve et l'orphelin, tel l'idéal du chevalier, et étant aimé du peuple. À cette idée, il vint pour la première fois dans la tête de l'homme un autre songe, celui qu'il n'avait jamais aimé une femme.
La fine fissure qui venait de s'ouvrir dans son cœur de pierre l'étonna, et, reprenant le dessus de ses rêveries, Uriel reboucha aussitôt cette brèche. Son visage redevint de marbre.

"Foutaises."

Le voyage se poursuivit ainsi, jusqu'à la tombée de la nuit, et Uriel ne pipa mot. Au crépuscule, ils arrivèrent en vue du village d'Ashford. Celui-ci, limitrophe du comté d'Apremont, et l'étape avant d'atteindre Clairbois. Il y passeraient la nuit.

Sans donner d'informations aux Ellandiens qui le suivaient, ni à Dame Ephelias, Uriel continua, jusqu'à atteindre la ville. Là, il s'orienta, et trouva un auberge qu'il connaissait bien, la Chope de Mélasse. Devant son porche se trouvait Gergonde, la femme du tenancier. L'ancien moine la connaissait bien, car il était souvent passé par cet itinéraire, lorsqu'il se rendait au monastère, plus jeune.
La bonne femme reconnu le seigneur, et eut un grand sourire.

"Eh bien, ça fait longtemps qu'on t'avais plus vu à Ashford, Uriel ! Comme quand tu te rendais chez les moines ! Allez, pose ta monture, et rentre te mettre au chaud !"

Pour une raison qu'il ignorait, la femme avait pris en affection le jeune noble, malgré que celui-ci ne lui en ait que très peu témoigné. Il respectait tout au plus sa générosité et son hospitalité, et la remerciait pour cela.

"C'est Sire Uriel, Gergonde. Je ne suis plus un jouvenceau, ni un moinillon. Je te suis toutefois gré de ton hospitalité, comme autrefois. répondit l'homme, en descendant de sa monture.
Je suis ici avec une délégation d'Ellandiens, et je voudrais qu'ils soient bien reçus. Obtiens nous des chambres, ainsi que des places en écurie."

La bonne femme, quelque peu refroidie, s'exécuta. Uriel, quant à lui, se tourna vers ses compagnons de voyage, et vers Dame Ephelias.

"Nous passerons la nuit ici. Demain, nous repartirons à l'aube. Je vais prendre du repos, et vous souhaite d'en faire autant."

Après un repas frugal, loin de la délégation d'Ellandy, l'ancien moine se coucha, songeant à son ami Olörin, qu'il espérait en route également. Et pensa également à Dame Ephelias, se demandant quelle genre de femme elle était, pour traverser un pays en entier, afin de soutenir son mari. Une femme aimante, ou soumise ?
Sur cette question, Uriel s'endormit.

[J'ai accéléré volontairement, afin que le voyage ne dure pas trop longtemps. Olo, je te suggère de te rendre dans le même auberge ^^]

Ce silence pesa lourdement sur l'ambiance qui à l'échange de quelques mots plus tôt était devenue moins insupportable mais la, plus rien... Uriel d'Apremont s'était visiblement terré dans un moment de réflexion qui lui appartenait à lui seul. Violette l'observa quelque temps, discrète, calme, il était vrai qu'elle ne restait pas indifférente à sa stature, sa prestance, il faut dire aussi qu'à part Merkus qu'elle avait sincèrement aimé puis Ilan, elle ne connaissait pas vraiment d'homme...peut-être un autre si, en effet...elle se souvenait bien de lui mais les choses étaient autrement différentes aujourd'hui.

En peine de cœur, la femme recherchait l'amour, une vie stable, pas ce qu'elle avait à ce jour, le Duc ne voulait plus d'elle, du moins c'est ce qu'elle se mis en tête...il était allé à la guerre, lui avait rendu le fief de son père, n'était- ce pas une stratégie pour l'éloigner de lui, qu'importe ses motivations?

La nuit tomba et avec elle la patience de sa délégation, la chevauchée de la journée était bien suffisante, la vue de l'auberge fut accueillie par de nombreux soupirs de contentement et de soulagement. Ainsi donc, la tenancière et le chevalier se connaissaient remarqua la jeune femme intriguée, l'explication arrivant bien vite à l'échange qui se déroulait sous ses yeux. Uriel tenait à son titre, il était un homme à présent et souhaitait qu'on l'entende de ce nom, il imposait le respect et il était bien beau. Violette rougit à ses pensées, était-elle entrain d'éprouver des sentiments à son égard? Impossible, elle venait de faire sa connaissance la veille, et pourtant, quel désaveux pour Merkus.

Elle acquiesça à ses instructions "Je vous souhaite également la bonne nuit messire Uriel"
Veillant à ce que les siens soient bien installés avant d'en faire de même, songeant tout en faisant un brin de toilette aux évènements qui l'avaient conduite ici...à Uriel, lui laisserait-il une infime chance? Devait-elle tenter quelque chose? le laisser faire?

Quel était réellement l'objectif de sa visite en Apremont? Est-ce que les éloges de la reine Alsarienne, en la gloire du moine guerrier n'avaient pas faussé la quête louable qu'elle s'était dictée au nom de Merkus? Trop de questionnements sur lesquels elle s'endormit d'un sommeil troublé.

Ébahi devant cette rencontre inattendu mais des plus magnifiques, Olörin demeurait figé. La femme qui lui rendait son honneur, qui lui permettait de continuer dans cette quête à laquelle il s’était adonné sans relâche. Elle, sa source de courage, son inspiration, Mélora N’ha Shaya s’agrippait à lui. Pris par une vague de bonheur intense, il ne put s’empêcher de rire à cet heureux hasard.

Cependant cette dernière resta accrochée à lui, bras autour du cou , visage se blottissant contre le torse d’Olörin, ne touchant plus le sol, si bien que l’Ellandyen jusque là munis d’un rictus des plus joyeux se fit surprendre par une mine incommodé pour cause, Olörin commençait à chavirer sur le côté du haut de sa monture car le poids de Mélora bien que très légère, gagnait en force par rapport à l’équilibre du guerrier.

« Woooo ! Attention ! Oooh ! »

Trop tard, tous deux tombèrent à la renverse sans, par chance,se blesser. Mélora se retrouvant en dessous du corps d’Olörin dans la neige. Le regard de l’un plongé dans celui de l’autre. Tous deux riaient, il n’y avait pas à dire, en ces temps sombre, alors que le Mal grondait en Dinak, pour eux la vie était belle. Ils se contemplaient cessant peu à peu leur rire avant de s’embrasser langoureusement dans une neige des plus blanches ou même la boue ne pouvait salir ce moment si idyllique.

« Mélora, oui c’est bien moi ! Je n’ai pris que quelques mois ma très chère ! Tu ne peux imaginer à quel point je suis heureux de te voir. Cependant notre rencontre vient à un moment peu propice car je suis à la recherche d’Uriel d’Apremont qui se rend au monastère de Clairbois. »

Après l’excitation des retrouvailles passé, la fougue qui les avaient gagné pour s’embrasser ainsi en se roulant dans la neige était retombé et tout deux se relevaient un peu gêné. Ils baissaient la tête en se secouant afin de retirer la neige attachée à leurs vêtements.

« J’ose espérer que tu m’aurais accompagné mais encore une fois je ne peux t’y forcer. Mais je t’en conjure ne pars pas encore une fois, viens avec moi, je t’offre une vie à mes côtés. Acceptes-tu ? »

Le fixant doucement la jeune femme resta pensive un moment, puis déclara en laissant échappé un léger sourire: « J'accepte de t'accompagner à Clairbois, je suis curieuse de rencontrer cette homme qui à l'air de te donner tant d'impatience... »

Enthousiasme comme jamais de la réponse, Olörin grimpa sur Kymal en le cabrant, le sourire aux lèvres. « Monte ma douce ! Nous foulerons ces terres et la sainte mère nous ouvrira ces portes car nous brillerons de milles feu, même la jeune putain ne pourra rien et nous embrassera par sa nature revigorante ! Viens ! Mélora, ensemble, aucun ne nous détruira ! Notre puissance sera sans faille ! »

Olörin Tendait la main faisant des mouvements de va et vient avec son cheval, Kymal renâclait, tous deux étaient impatient, excité. Quand à Mélora, cette dernière arqua les sourcils, surprise des paroles de l’Ellandyen, puis elle s’avança en empoignant la main viril du guerrier qui la tira sur le cheval. Cette dernière était en croupe, les bras resserré autour de la taille d’Olörin.

Tous deux partirent donc vers l’auberge ou il avait rendez-vous à l’aube avec Uriel. L’avait-il attendu ? Peut être. Néanmoins, à son grand regret personne se tenait devant la taverne, aucun chevalier n’était présent, ils étaient parti sans lui. Il fallait donc qu’ils les rattrapent et vite ! Mais vers quelle direction était-il parti ? Ainsi il demanda chemin à un vieillard qui paraissait assis ici depuis de nombreuses heures.

« Aurais-tu vu Uriel d’Apremont partir ? Saurais-tu vers quelle direction il a galopé ? » Demanda-t-il.

« Ubiel ? C’est qui bui ? » Répondit le gueux visiblement enrhumé.

« Un homme portant l’écu d’Apremont, un fier chevalier ! » S’exclama-t-il surpris qu’il ne connaisse pas cet Uriel.

« Ah non, non, be bois pas bésolé ! » Dit-il.

« Bon tan-pis… » Déçut il commença à partir quand il se rappela de Violette Ephelias, celle qui l’accompagnait.

« Il était en compagnie d’une femme Violette. »

« Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oui be bois qui c’est ! Entre bous, une braie belle biablesse, bous auriez bu comment elle boisait le bebalier ! Oh ! Oh ! Oh ! Boila un homme qui ba bormir heureux be boir ! »

« Oui.. euh.. bien… vers ou sont-ils parti ? Savez-vous ? »
« Bar ma barbe, bien bûr que be bais, b’ai regarbé son cul busque labas, derrière cette colline be boyais blus. » Dit-il soudain avec une mine triste.

« Très bien ! Tenez ! Allez-vous réchauffer ! » Olörin lui donna une pièce d’or avant de remonter à cheval.

Mais soudain alors qu’il allait partir, il vit Mélora arquant un air désespéré devant l’attitude de l’homme qu’ils venaient de rencontrer à l’instant. Ceci provoqua les rires d’Olörin qui par la même occasion parti vers cette Coline.

« Ah ! Ah ! Mélora, il y a bien des choses que tu ne connais pas en ce monde, y compris ce genre de chose ! Crois moi, de nombreuses personnes sont comme cela et pour Violette, ce n’est que l’opinion d’un soulard, tu te forgeras ta propre idée ! » Rigola-t-il. Cependant cela n’avait pas l’air de faire sourire la jeune femme, si bien qu’il stoppa ses rires avant d’adopter un air sérieux cachant son immense sourire dans sa légère barbe de 3 jours.

« La forêt est parfois plus accommodante que la nature humaine, mon cher »

« Certes…. »

« Tu n’as pas compris ! » Dit-elle en riant légèrement.

« Comment ça ! Bien sur que si ! »

« Non, tu n’as pas compris ! »

« Si ! »

« Non ! »

Tous deux éclatèrent de rire devant leur entêtement, bien qu’au fond, Olörin avait très bien compris les paroles de sa bien aimée. Mais le temps manquait car tous deux suivaient le chemin mais aussi des traces de chevaux qui malheureusement commençaient à disparaître avec cette neige qui ne cessait de tomber.
« Accroche toi maintenant, je vais forcer l’allure. »

Aux paroles d’Olörin, Mélora resserra davantage l’étau de ses bras autours de la taille de celui-ci. Callant le plus confortablement son visage dans les replis de la tunique, elle s’abritait le mieux qu’elle pouvait dans pareille occasion. Les pas du cheval s’accéléraient, Olörin scrutait l’horizon cherchant au loin quelques silhouettes qui soit. Mais rien, les heures passaient, aucune nouvelle d’Uriel et des autres étrangers. Tous deux continuaient dans leur vive allure, le cheval commençait à fatiguer et la nuit à tomber ainsi au grand regret d’Olörin, tous deux furent bientôt obliger de s’arrêter et d’abandonner les recherches.

Cet engourdissement, qui s’était installé tout le long de la journée, et que favorisait la marche rapide et laborieuse du cheval les menaçait. Il n’y avait pas à proprement parler de passage dangereux tout le long de ce voyage, mais tout était insolite. L’attention demeurait en alerte. Mais la réflexion sommeillait, vague et comme refusant de concevoir quoi que ce soit au-delà de cette piste invisible qu’ils suivaient depuis maintenant un bon moment, pleine de méandres et de ressauts, de signes et surtout de froid…

Le désespoir était à son maximum, et la nuit était malheureusement tombée. De toute façon, les traces laissé par les chevaux s’étaient vu effacé par la neige. Tous deux galopaient donc dans le froid, la nuit perdue au beau milieu de nulle part, dans de vastes plaines. Olörin était gêné et désolé de la situation dans laquelle il avait mit Mélora, bien qu’il ne puisse rien faire, il aurait tout donné pour que la jeune femme puisse en ces temps jouir d’un gîte et d’un couvert, au chaud.

Cependant, alors que tout semblait perdu, des lumières au loin apparaissaient. En tant normal, ce n’était qu’une taverne mais aujourd’hui, ce lieu était prophétique, parfait et miraculeux. Alors, soudain plus enthousiasme ils galopèrent vers ce lieu, cette lumière dans l’obscurité total. Olörin commençait à tomber de fatigue, les douleurs se faisaient elles-aussi ressentir, quand à Mélora, son postérieure était endoloris à tel point qu’une halte s’imposait. Il n’était donc pas léger de dire que cette auberge s’offrait à eux au meilleur des moments. Complètement transi de froid les deux compagnons, démontèrent de cheval installant le brave Kymal dans un des boxes de l’auberge.

Tous deux entrèrent donc dans la Taverne et commandèrent seulement une chambre. Car exténué, ils avaient décidé de sauter le repas du soir, après tout le petit déjeuné serait sans aucun doute loin d’être frugale. Il n’y avait personne dans l’auberge, certainement les seuls clients du soir, pourtant le nombre de bête qui étaient installées dans l’écurie détonait fortement avec le calme qui régnait à l’intérieur de ce lieu. Mélora intriguée par cet état de fait déclara, malgré l’état de fatigue qui commençait à la gagner:

« Vous êtes éleveur de chevaux pour en avoir autant de bête dans votre écurie ? »

« Oh non demoiselle ce n’est juste qu’une sorte de délégation qui s’est arrêté à notre auberge et qu’à l’heure actuelle, ils dorment tous car ils repartiront de bonheur demain matin. »

Les dires de la tenancière mettront la puce à l’oreille d’Olörin, cela concordait fort avec la troupe que eux-mêmes cherchaient en vain depuis ce matin.

« J’ai une dernière question madame. Nous sommes à la recherche d’Uriel d’Apremont et de ses gens, ne serais-ce pas par hasard cette même équipée qui s’est arrêté plus tôt dans la soirée ici même ? »

L’aubergiste étonnée leur affirmera la demande d’Olörin, ce qui provoqua le plus grand soulagement de celui-ci. Il n’avait pas échoué dans sa quête, d’une certaine manière par ce geste il arrivait à montrer sa détermination pour ses idéaux. Son cœur maintenant réchauffé par cette perspective heureuse il pourra dormir en paix cette. Il n’avait pas amené Mélora pour rien dans une histoire qui n’en finirait pas.

« Vous pourrez l’avertir que Olörin Gwaihir la rejoint et qu’il est près à le suivre pour le reste du voyage. »

« Bien sur, bonne nuit Messire…. »

« Olörin , madame, je ne suis point seigneur. » Dit-il avec un large sourire avant de tourné les talons.

Ainsi ils montèrent se coucher. Tous deux retirèrent leurs couches de vêtement superflu par rapport à la chaleur qui régnait sous les draps du lit douillet. Collé l’un à l’autre ils s’endormirent presque immédiatement.

« Bonne nuit ma douce. J’espère que ta nuit éphémère sera bordé par les plus tendres rêves. Sois tranquille ce soir nous sommes enfin réunis. » Chuchota-t-il à demi convaincu que sa bien aimée dormait déjà.

[HRP => Ce Rp est celui de Mélora et moi, donc c'est à Uriel ou Violette comme vous désirez de répondre. ]

Ne voulant déranger Uriel dans son sommeil, surtout après les remontrances qu'il lui avait fait la veille, la tenancière, Gergonde, attendit patiemment le lendemain pour annoncer à son client le message d'Olörin.

La bonne femme informa le chevalier qu'un homme, du nom de Gwahir, s'était enquit de sa présence. Elle avait ajouté qu'il était armé, se demandant si cette personne pouvait en vouloir à Uriel. Ce dernier la rassura, et, heureux de savoir que son ami l'avait rejoint, congédia la tenancière.

Debout dans sa chambre, l'ancien moine roulait sa cotte de maille. Ayant jugé qu'il était plus raisonnable de se protéger du froid que des coups, en cette saison, Uriel avait préféré des vêtements chauds à un long manteau d'acier. L'homme était habillé d'une chemise de tissus, avec par dessus un surcot plus épais. Il portait des braies, ainsi que des chausses, et des bottes en cuir. Il gardait toutefois l'épée au côté, tenue dans son baudrier.

Descendant de sa chambre, Uriel s'acquitta de ses dettes envers Gergonde, la payant en pièce d'argent pour les diverses personnes hébergées. Après quoi il s'installa à une table, et se fit servir le petit déjeuner. Il mangea de raison, saluant de temps à autre un des membres de la délégation Ellandienne, qui descendaient tour à tour pour eux aussi prendre des forces.

Ventre plein, le chevalier décida de commencer les préparatifs pour le départ, le temps qu'Olörin se manifeste. Maintenant qu'il savait que son compagnon était ici, il ne partirai pas sans lui, mais cela ne l'empêchait pas d'anticiper la levée de camp.
Sortant de l'auberge, l'homme se dirigea vers les écuries. Toutes attachées par le mors, les montures étaient encore là ; la plupart semblaient chétives, et fatiguées. Seules deux avaient bonne mine, celle de l'Apremontais, ainsi que du rôdeur d'Ellandy. Uriel pouvait facilement reconnaître un cheval qui venait de sa terre, et celui que son compagnon s'était procuré ne faisait pas exception à la règle.

L'homme mena par la bride sa monture devant l'auberge, et retourna chercher ses affaires. Il roula ses couvertures, et récupéra sa besace. De nouveau dehors, il fixa ses possessions à la selle de l'animal, et attendit l'arrivée des Ellandiens.

Un appel tremblé monta dans la nuit, flotta un peu, puis s’éteignit comme épuisé. « Des hommes, pensa Mélora. Ils lèvent le camp… » Une rumeur s’élança à nouveau dans la quiétude de la taverne, fragile et lointain, qu’étouffait la faible séparation des cloisons.

Mélora se redressa sur un coude, d’un mouvement brusque, réalisant la portée de sa pensée. S’il y avait un levé de camp c’est que la troupe qu’Olörin et elle devaient suivre, risquait fort probablement de partir encore une fois sans eux. Alors elle se souvint que la tenancière des lieux avait été avertie, soulagée de cette pensée. Elle referma quelque instant ses paupières, son visage se laissant allez vers l’arrière la masse coulante de boucle sombre prenant du poids…

Une sérénité profonde remplaçait l’angoisse qui n’avait cessé de la hanter dans la demi-inconscience de son sommeil succinct.

« On les a rattrapé » souffla-t-elle délivrée.

Battement rapide de cil, elle essayait de sortir de cette torpeur qui ne la quittait pas. Endolorie par cette cavalcade de la veille, ses muscles n’étaient pas accoutumés à ce genre d’exercices. Corps aussi lourd qu’une chape de plomb, raideurs qui s’étendaient le long de son être lui faisant échapper une grimace de déplaisir à chaque, même faible, mouvement.

Près du matelas où ils étaient étendus, elle voyait luire un parquet en bois de chêne bien ciré où se miraient des meubles.
Au fond de la pièce une lueur douce, laiteuse, pénétrait par la fenêtre et s’étalant, se gonflant à travers l’obscurité, apportait dans la chambre toute la magie d’une nuit d’hiver. Attirée par cette lumière la jeune femme se dégagea, parvint à se tenir debout et s’avança d’un pas chancelant d’âme errante vers le rayon argenté.
Devant elle, au dessous du ciel nocturne un moutonnement immobile d’arbres serrés aux dômes touffus, aux branches candélabres élancés, portant de royale cape d’argent, aux troncs massifs dont les colonnes, soutenant ce temple lumineux, apparaissaient à la faveur d’une échappée, d’une clairière illuminée de lune.

« Toi… » Murmura-t-elle en souriant, la vue de ce paysage la réjouissait. Malgré sa nature sociable, son cœur allait à la forêt et à la nature. Un simple coup d’œil à un petit coin de feuillage et elle revivait, se ressourçant au contact des cette forces immenses qu’était celle du monde végétale. Soupire de soulagement qui s’échappe de ses lèvres. Après un temps sa faiblesse du réveil la quitta et elle put s’éloigner de son appui.

Elle prit ses affaires et les enfilas rapidement afin d’éviter d’ennuyer Olörin plus longtemps, voir de le réveiller. Emmenant son sac et sa mante avec elle. Ne laissant rien dans la chambre ainsi elle ne serait embarrassée lors du départ.
La jeune femme s’était vêtue de manière pratique comme souvent lorsqu’elle voyageait, un pantalon moulant surmonté de haute botte en cuir souple, s’arrêtant à la mi-cuisse. Une cotte épaisse ou se superpause une longue tunique fendue au niveau des hanches et à la profonde encolure en « V ». Sa taille était enserrée d’une ceinture à tour double. Le tout serrait son corps et n’entravait en rien ses gestes et son avancée.

Descendant rapidement les escaliers elle arriva dans la salle principale de l’auberge. Et c’est là qu’elle vit avec stupéfaction le monde grouillant qui s’y trouvait. Elle stoppa net son avancée, retenant quelques instants son souffle.
Moment de gène passé, elle se remit en marche direction les cuisines pour se procurer quelques fruit et morceau de pain dur pour Kymal, la brave bête méritant amplement cet apport supplémentaire de sa ration d’avoine. Passant d’un bout à l’autre de la salle de son pas souple et ondulant, elle inclina son visage en signe de salutation pour les personnes qui levèrent leur visage.

Laissant au bon soin de la tenancière sa mante et son sac elle fila au dehors pour s’occuper de l’animal. Mélora aspira l’air. Ses poumons desséchés retrouvèrent avec ivresse l’humidité salvatrice qui montait jusqu’à elle, en effluves larges, mouillés par l’haleine glacée de la poudreuse nouvelle.
Au soir, il avait continué à neiger. Une couche légère et poudreuse ouatait les alentours. La neige était venue à pas feutrés pour voler les derniers espoirs de chaleur de l’automne. Elle vit un homme de haute et noble stature prit dans le travail de son harnachement. Ne voulant le déranger, elle intima à son avancée une foulée plus rapide. Quand elle arriva auprès de Kymal un grand sourire se peignit sur ses lèvres.

« Alors mon beau, on s’est remit de cette chevauchée ? »

Dit-elle doucement à l’animal. Se posant près de lui pour lui offrir ses présents. Les morceaux de fruit posés sur le plat de sa main, elle le laissait dévorer, en riant amusée par la fougue de celui-ci.

« Doucement mon beau, tu vas attrapés le ventre rond à ce rythme là. Et je ne pense pas que ton maître serait heureux du traitement que je t’aurais fais subir. »

Quand ce « repas » fut fini, elle tapota doucement les flancs de l’animal.

« Là…C’est bien, tu es une magnifique bête. Par contre Olörin ne m’a même pas dit ton nom. Je ferais réparer ça tout à l’heure. »

Les prunelles immenses, insondables, elle fixait Kymal d’un regard tendre. Du doigt, puis de la paume, doucement elle caressait le front de l’animal. Un fin sourire incrusté sur ses lèvres rosées, distante elle était dans un autre monde, celui de ses pensées. Elle songeait à tout ce que cela impliquait dans sa vie, si elle se mettait à suivre Olörin indéfiniment. Pas que l’idée lui déplaisait, les idéals que son ami prônait étaient noble et résonnait dans son cœur. Mais était-ce qu’elle voulait vraiment ? Temps qui s’écoule, seconde qui s’enchainent doucement comme si le temps avait arrêté sa course du temps. Les secondes devenaient des minutes des heures. Cette réflexion lui parût éternelle et pourtant ça ne dura qu’un souffle à peine.

« Je le suivrais.. » Dit-elle distinctement plus pour elle-même qu’autre chose, se croyant présentement seul dans cette écurie. Sa résolution était prise. Quoi qu’il advînt, elle ne retournerait pas en arrière. Alors le mieux était de regarder en avant et de rejeter impitoyablement tout ce qui pourrait la faire chanceler dans l’exécution de ce programme si bien tracé.

Le réveil fut douloureux et bien trop rapide à son goût, alors qu'elle venait d'ouvrir une paupière pour constater déjà que le jour était levé. Certes, la chambre ne baignait pas encore dans une luminosité des plus avancée mais déjà suffisamment pour la faire sauter de son lit avec hâte.
Pourquoi, personne ne l'avait-il donc fait chercher? Maintenant, elle allait être la dernière de sa délégation à les retrouver, alors qu'Uriel avait bien spécifié qu'ils devaient tous partir très tôt.

Heureusement sortie de ses songes, Violette n'était pas si en retard que ce qu'elle pouvait bien croire, simplement ce réveil après un sommeil agité et des courbatures multiples, lui donnait un mal fou à se recentrer.
Enfilant de nombreuses couches intermédiaires, son bustier puis une robe assez simple mais élégante d'un bleu sombre aux dentelles blanches à l'encolure et aux manches, rajoutant une paires de bas de laine pour se tenir chaud. Coiffant ses cheveux d'un rapide coup de brosse, elle laissa le tout virevoltant comme une couronne dorée entourant son beau visage aux joues déjà rosées à la vitesse d'exécution de tout cet affairement.

Rempaquettant ses maigres bagages, elle quitta la pièce en trombe, faisant toute fois un dernier tour d'horizon, vérifiant qu'elle n'avait pas semé ses biens par inadvertance. Non de ce coté ci, elle avait su gérer avec assez de méthode, hélas l'impact dans un corps d'homme, plus précisément un buste bien musclé la fit tituber.

"Oh...excusez moi" lâcha t-elle confuse en rosissant tout en déposant ses yeux émeraudes sur la personne ayant fait office de tronc d'arbre.

Elle le reconnaissait, le chevalier, oui, à la table d'Apremont, Olörin, qu'il avait dit s'appeler.
"Vous aussi personne ne vous à prévenu?" tout en lissant les pans de son jupon d'un air mal à l'aise. Mais alors que le silence s'installait une fraction de seconde entre eux, elle put entendre de nombreuses voix s'esclaffer, clamer dans un brouhaha incessant. Ils n'étaient pas seuls, elle inspira plus profondément soulagée.

Elle se voyait en effet mal prendre la route toute seule, et cela l'aurait étonnée de la part du moine guerrier qui était plutôt prévenant que fuyard.
"Vous avez fait bien vite...j'espère que votre voyage s'est bien déroulé?" dit-elle poliment "Peut-être pourrions nous déjeuner ensemble?"

Dernière édition par Olörin Gwaihir le Mer 27 Jan 2010 - 0:56, édité 2 fois

Pour Olörin la nuit avait été douce, il n’avait dans un premier temps pas su trouver le sommeil, regardant ainsi intensément la respiration apaisante de sa bien aimée, ces gémissements, signe d’un profond songe. Son sourire qui rayonnait son visage en cette nuit si sombre, réconfortait le guerrier qui essayait maintenant de trouver le repos, non pas éternel, mais une pause bien mérité pour une journée très éprouvante. Ces instant méritaient comme il l'avait envisageait depuis quelques temps d' être immortalisé. De même que sa vie à travers des lignes, des lettres contant sa vie, écrite par lui même. En ces temps tardif, il se mit donc à exprimer ses pensées, ses impression, jusqu'à ce que la fatigue vienne le cueillir. Ce fut le début du journal de bord d'Olörin Gwaihir.

Enfin, il s’enfonça dans le lit chauffé par Mélora, et ferma ses yeux. Sa main ne put s’empêcher de toucher ses hanches comme pour réconforter l’Ellandyen, signe d’une envie soudaine. Sa respiration décélérait, le lit jusque là un peu dure ouvrait ses plus belles plumes afin de guérir les douleurs du guerriers. C’est dans cet élan, dans cette atmosphère plus qu’étrange qu’Olörin vint à s’endormir.

La subite levé de Mélora au chant du coq, le soleil traversant la luxueuse chambre d’après les goûts du guerrier, n’avaient pas réussi à réveiller ce dernier. Prit dans profond sommeil et dans un rêve des plus palpitants, rien ni personne aurait pu en cet instant le réveiller. Car il était vrai que l’ancien forgeron, habitué aux bruits procuré par la forge avait acquis au cours de son enfance un sommeil très lourd. Inconsciemment, sentant que le lit lui appartenait à lui seul désormais, il étendit grandement ses jambes afin de s’étaler entièrement sur toute la surface du lit.

Enfin, complètement reposé il se leva du lit et enfila ses vêtements. Comme depuis quelques temps et comme lorsqu’il vivait aux côtés de Mélora, son membre était lui aussi réveillé. Il ne savait l’expliqué et cela était enfaîte une source d’un profond questionnement sur sa propre personne. Mais cela étant certainement naturel, il décida de ce dégager ce genre d’idée et après un vif coup d’œil dans la chambre il ouvrit la porte. Le brouhaha de la taverne était déjà présent et ce bruit si peu agréable au réveil vint lui sonner aux oreilles comme un carillon donnant un mal de tête.

Evidemment, ce réveil ne commençait pas bien, car cette migraine si soudaine lui faisait atrocement mal. Il n’avait pourtant pas bu la veille, peut être était-ce pour cela ? Bref, prit par un réflexe certes stupide mais humain il plaqua sa main sur son front cachant ainsi momentanément sa vue. Cependant Olörin décidé à prendre le petit déjeuné et conscient qu’il se faisait peut être tard, il continua d’avancé quand soudain quelqu’un vint le heurter. Ou plutôt ce fut lui même qui vint se cogner à cette femme car celui-ci ne regardait à ce moment là absolument pas ou il marchait.

Comble des combles, ce fut cette… femme…. Olörin bloqua un instant sur cette personne car il l’avait vu et sa mémoire ne le trompait jamais. Mais ou ? Le réveil était difficile et le cerveau encore enbrûmé et ne la reconnut donc pas de suite. Il resta la un instant bouche bée devant cette femme… Violette Ephelias… Enfin il se rappelait. Mais de part son manque de réaction, ce fut le jeune femme qui vint à s’excuser. Surpris, il prit enfin la parole.

« Dame Ephelias… C’est à moi de m’excuser, mes pas étaient aveugle, je ne regardait pas ou je marchais. Navré vraiment. »

Ensuite, les paroles de Violette lui firent très vite comprendre qu’elle l’avait elle aussi reconnut. Voilà qui était une chose faîte car comme cela il n’aurait pas à se présenter de nouveau puisque à vrai dire très fier de son nom, il avait peur chaque fois de paraître trop orgueilleux. Son intelrocutrice n’avait cependant pas tout à fait raison car même en ayant tenté de le prévenir si Mélora aurait essayé, elle n’y serait jamais parvenu, car comme dit précédemment, Olörin était certes un bon guerrier mais aussi un bon dormeur au sommeil très lourd.

« Pas tout à fait madame, car à vrai dire je ne me suis encore une fois pas réveillé. Je veille tard dans la nuit, car aucun symptômes de fatigues viens à moi. En revanche, le matin je suis très dure à réveiller. Voilà un problème que je ne m’arrive pas à résoudre, et croyez moi c’est un déshonneur qui me vaut très cher. »

Tout était dit, il venait d’exprimer sa rancœur et aussi ses inquiétudes. Il n’y avait là rien à ajouter si ce n’est qu’il était tout de même un peu gêné de se retrouver là, habillé médiocrement devant une dame de la cour alors qu’il avait il y a quelques instant le membres très en éveil. Cependant, la proposition de la jeune femme lui chassa toute ces gênes et pensées plus ou moins fugace. Déjeuner ensemble ?

« Oui pourquoi pas, je vous conterais mon voyage si vous le souhaitez. Si cela vous intéresse bien sûr. »

Suite à sa réponse, il emboîta le pas vers la salle ou les mets étaient à leurs dispositions bien sûr une compensation en or était necessaire. Mais ayant travaillé quelques temps avec un forgeron en Apremont, il ne manquait guère d’or. Il offrirait peut être même le déjeuner qui sait ? Néanmoins, il ne cessait de penser à Mélora dont il ignorait tout de l’endroit ou elle se trouvait en ce moment.

Puis après tout, il aurait aimé déjeuné avec sa bien aimée plutôt qu’avec cette dame de la cour ou les manières étaient présentes comme un mur faisant obstacle à l’aisance des interlocuteurs. Car les mœurs de la bourgeoisie n’était pas le domaine de prédilection d’Olörin, considérant tout ces codes comme une perte de temps qui aimait aller à l’essentiel.

Une femme s'avança en dehors du porche de l'auberge, et se dirigea vers les écuries, elle aussi. S'adressant à la monture d'Olörin, elle glissa dans sa phrase le nom de ce dernier, ce qui attira l'attention d'Uriel. Le chevalier revint sur ses pas, et s'adressa à la femme.

"Gente Dame, j'ai entendu le nom d'Olörin sortir de votre bouche... Savez vous si cet homme est réveillé ? Il s'avère que je l'attend, et que j'ai été prévenu de son arrivée, hier, fort tard dans la nuit. C'est un rude gaillard, et un fin matois, vous l'avez peut-être vu"

Durant toute la conversation, Uriel n'avait pas imaginé une seule seconde que cette femme put être sa compagne. Cela n'aurait pas étonné le chevalier qu'Olörin eut à son service une dame, pour on ne sait quelle besogne. C'était inhabituel, mais plausible.
Impatient, l'ancien moine n'attendit pas la réponse de la jeune femme. Il s'excusa, et fila à l'intérieur de l'auberge. À une table se trouvait Olörin, en compagnie de Dame Ephelias, les deux prenant leur petit déjeuner.

"Dame Violette, Olörin ! Je suis fort heureux de vous voir ici réveillés, il me tardait que vous me rejoigniez, et je n'aurais eut le cœur à vous sortir à coup de pied de votre torpeur."

Ne voulant certes pas les presser subitement, Uriel avait toutefois envie de reprendre prestement la route. Il fallait admettre que si sa mission était bien urgente, l'ancien moine était aussi d'humeur à retrouver ses anciens confrères, qu'il n'avait plus revu depuis des années, aussi il rappela à ses compagnons de ne pas trainer en besogne.

"J'ai grand hâte d'atteindre le monastère, terminez pressément vos affaires, belle dame.
Olörin, j'ai surpris une femme en train de s'occuper de ta monture, qui était en train de paître, et, bien que je n'en soit pas sur, elle semblait bien te connaître."

Les exclamations et discussions en tous genres allaient bon train alors qu'une bonne partie de la délégation Ellandienne était attablée au petit matin se remplissant la panse avant de reprendre la route.
Violette choisit une place à une table non loin de la grande cheminée qui réchauffait l'ensemble de la salle à manger et le chevalier Olörin la rejoint.
Que pouvait-elle donc lui raconter? Voila une idée bien étrange que de déjeuner avec lui, alors qu'elle avait des gens bien plus proche d'elle qui l'attendaient une table plus loin. Déjà des murmures se profilaient à l'horizon quand à son choix de son compagnon de pitance. Je ne vais pas aller dire qu'elle était surveillée mais depuis son grand retour au fief, il est vrai que bon nombre de ses sujets espéraient encore un mariage d'amour entre Merkus de la Violette et leur maitresse.
Détournant le regard des plus curieux, elle en vient à sa ration et son invité? On pourrait dire cela, en tout cas, invité du matin, elle sourit alors que l'homme face à elle restait perdu dans ses pensées, un air béat se dessinant sur son visage encore fatigué.

"Vous avez l'air encore dans vos rêves mon ami, est-ce le pouvoir d'une d'âme qui vous retient ainsi près d'elle même éveillé?"

Elle porta d'une manière sophistiquée la cuillère de bois à ses lèvres rosées, détaillant l'individu de ses grands yeux verts, il n'était pas mal du tout. Voila qu'elle se retrouvait chasseuse d'hommes mais préférant la difficulté, elle opta pour en savoir plus sur le fameux Uriel d'Apremont, cela pourrait toujours servir, qui sait...

"Hm...et vous êtes au service du comte..enfin de son jeune frère depuis longtemps? Racontez moi, je vous prie, je ne voudrai pas être trop indiscrète bien évidemment"

Restant toujours aussi charmante, elle repoussa son bol, elle n'était pas du matin et déjà depuis toute petite, elle avait prit bien assez de forces et demanderait sans doute une part de brioche à emporter pour tenir jusqu'à midi. La curiosité et son esprit constamment en éveille à la recherche de sujets palpitants, elle ne tarissait pas en discussion.

"Avez-vous femme et enfants? Rassurez-vous je ne vous en demanderai pas plus et cela n'est pas en vue de....simplement de connaitre les gens avec qui je voyage" termina t-elle espérant ne pas être trop rentre dedans alors qu'elle meublait la conversation, les mâles en ayant que peu, en tout cas pas de quoi rivaliser avec elle.
Alors que le brave Olôrin allait répondre, elle entendit une voix dans son dos, Uriel venait d'apparaitre,

"Dame Violette, Olörin ! Je suis fort heureux de vous voir ici réveillés, il me tardait que vous me rejoigniez, et je n'aurais eut le cœur à vous sortir à coup de pied de votre torpeur."

"J'ai grand hâte d'atteindre le monastère, terminez pressement vos affaires, belle dame.
Olörin, j'ai surpris une femme en train de s'occuper de ta monture, qui était en train de paître, et, bien que je n'en sois pas sur, elle semblait bien te connaître." débita t-il avec un enthousiasme déroutant mais compréhensible cependant.

"Mes affaires sont prêtes, ne dormez-vous jamais?" interrogea la noble blonde tout en écoutant la suite *Tien une femme? Alors le chevalier n'était pas venu seul* penchant la tête de coté pour voir la nouvelle venue qui était masquée par le seigneur d'Apremont.

"Gente Dame, j'ai entendu le nom d'Olörin sortir de votre bouche... Savez-vous si cet homme est réveillé ? Il s'avère que je l’attends, et que j'ai été prévenu de son arrivée, hier, fort tard dans la nuit. C'est un rude gaillard, et un fin matois, vous l'avez peut-être vu"

Au dire de l’homme, la jeune femme se retourna, planta son regard dans celui-ci. Mais avant qu’elle ne puisse dire le moindre mot, elle se retrouva le bec dans l’eau. Fasse à du vent. Ses prunelles s’écarquillant de surprise face à cette disparition soudaine.
Et il semblait connaitre Olörin. Peut-être était-ce, ce fameux Uriel d’Apremont, celui que son ami cherchait depuis la vieille. Si c’était bien lui, ses manières étaient assez peu en rapport avec le rang auquel il appartenait.
N’attendant ni une, ni deux Mélora se mit en devoir de savoir qui était cet homme.

"Dame Violette, Olörin ! Je suis fort heureux de vous voir ici réveillés, il me tardait que vous me rejoigniez, et je n'aurais eut le cœur à vous sortir à coup de pied de votre torpeur."

Ayant suivit l’avancée du chevalier et seigneur d’Apremont, Mélora bénéficiait honteusement du rempart que lui faisait le corps de cet homme. Masquant sa présence et observant la scène qui se déroulait sous ses yeux avec un léger sourire. Cette cachette improvisée lui permettait de voir son ami évolué avec d’autre être. Même si voir son ami en présence de cette noble Dame la perturba quelque peu. Surprise et vaguement inquiète, elle demandait à voir ce que le futur augurera.
Un tremblement intérieur l’avait saisie, mais elle réussissait à garder une contenance altière, qui intriguerait et déconcerterait plus d’une personne s’ils la voyaient en cet instant. L’éclat bleu de ses yeux figeait, mais pourtant dans le fond de ces douces prunelles brulait le feu de la crainte.

"J'ai grand hâte d'atteindre le monastère, terminez pressement vos affaires, belle dame.
Olörin, j'ai surpris une femme en train de s'occuper de ta monture, qui était en train de paître, et, bien que je n'en soit pas sur, elle semblait bien te connaître."

"Mes affaires sont prêtes, ne dormez-vous jamais?"

« Si après plus d’une année de connaissance, Olörin ose dire qu’il ne me connait pas il aura plus qu’intérêt à faire attention à ce qu’il mange… »

Dit-elle de sa douce voie, avec un sourire mutin étirant ses lèvres, et le regard pétillant de malice. Dans le même temps, elle se décidait d’intervenir dans les dires du noble seigneur, Mélora prit la décision de sortir de sa cachette relative, de toute évidence elle avait été repérée par Dame violette et si cela n’avait pas été le cas ses paroles ont tôt fait de la faire… Un peu en avant la décalant de ce colosse. Autant Uriel d’Apremont possédait une stature imposante, autant Mélora était gracile et menue. L’opposition de ces deux êtres accentuant leurs apparences respectives.
La demi-elfe le buste légèrement penché sur le côté, les bras croisé dans le dos. Ses cheveux tombant en vague de boucle sombre sur ses épaules et terminant leur course à la cambrure de ses reins. Quelques mèches balafrant son visage au trait et délicat, hardi et animé, la lueur de la flamme auréolait sont de chaud reflet, ses lèvres rosées laissant briller l’éclat des dents à demi révélées dans un sourire espiègle. Elle les fixait tour à tour de ce regard clair qui s’agrandissait et dont la couleur bleutée s’intensifiait.

« Excusez moi mes seigneurs, je me présente Mélora N’ha Shaya pour vous servir…. »

Laissa-t-elle échappé, tout en exécutant une révérence gracieuse, marquant par la même occasion son habitude du geste. Par cette simple attitude elle montrait à son ami Olörin qu’il ne savait pas encore tout du passé de la jeune femme.

L’envi subite du matin s’était estompé et avait laissé place à la somnolence du réveil qui à vrai dire ne durait que quelques minutes. Néanmoins, à ce moment même il se tenait là, en face de la duchesse Ephelias entrain de déjeuner. Ce n’était certes pas un moment très idéal mais il en était ainsi et il devait faire ce qu’un homme de la cour ferait.

Autrement dit, il devait tenir la conversation, manger correctement, ne pas trop exprimer ses remontées jugé ingrate à leurs yeux. Mais que pouvait-il dire, il cherchait, allant même à se penser à Mélora, cherchant à comparer ce qu’il aurait dit en sa compagnie. Mais rien… rien ne venait, le brouillard du matin en était peut être la cause, néanmoins cela ne résoudrait pas le problème un blanc s’était installé.

Quand soudain, alors qu’il allait finalement se résoudre à conter ses mésaventures ou plutôt bonnes aventures de la veille car ses mots revenaient peu à peu, Violette Ephelias prit la parole.

Encore dans ses rêves ? Mais quel est cette pensée aussi ingrate soit elle ? Envouté ? Olörin envouté par une femme ? Jamais ! Pendant ce temps là, la jeune femme mangeait gracieusement et le scrutait avec de beaux yeux verts comme son interlocuteur. Mais alors qu’il allait répondre celle-ci renchérissais sur une autre question.

La jeune femme désirait savoir depuis quand Olörin « servait » Uriel, et comment cela était arrivé. Alors enthousiaste il prit la parole pour la troisième fois de la matinée.

« Et bien c’était il y a 6 jours. Je sortais d’une écurie, l'endroit même ou j'ai acheté mon étalon car en passant les chevaux d’Apremont sont nettement supérieurs à tous. Et c’est à ce moment même que ma route à croisé celle d’Uriel, accompagné d’autre chevalier partant pour Arkantis afin de chasser et anéantir le banditisme pustulant et infestant les ruelles de cette cité. Ainsi donc, pour des raisons personnelle j’ai décidé de l’accompagner.
Trois jours plus tard nous étions revenus en Apremont sauf qu’à cette soirée j’ai pour la première fois siégé au château. Oui gente dame, c’était à la soirée de votre venu aussi imprévu fussent-elle. Aussi, depuis ce jour je suis Uriel qui lui-même poursuit les même idéaux que tout mon être s’efforce de croire depuis tant d’année.
Ainsi vous connaissez toute l’histoire depuis l’origine jusqu’à aujourd’hui. »

Olörin n’avait pas tenté de cacher quoi que ce soit car l’honnêteté était une vertu qui était ancré au plus profond du guerrier. Son interlocutrice semblait vraiment intéressée si bien que sa question porta ensuite sur les valeurs familiales et sentimentales que partageait l’Ellandyen. Cela le surprit aux premiers abords mais enfin il arqua un léger sourire, signe qu’il était enfin dans un état normal et décontracté.

Alors qu’il continuait à manger de temps à autres, il commença à parler :

« Et bien, je n’ai pas… » Quand soudain Uriel s’interposa.

Celui-ci, comme à son habitude prêt à partir et pressé d’arriver à son but final, il parla vite, distinctement. Heureusement pour lui, Olörin se trouvait maintenant réveillé et était éprit d’une bonne humeur dont personne ne pouvait entacher. Même pas l’impatience d’Uriel pour partir, alors qu’il n’avait pas terminé de manger. Puis ce fut autour de Mélora, qu’il n’avait pas dans un premier temps distinguer, camouflé derrière l’imposante masse de messire Uriel.

Bien que caché, elle ne tarda pas à ce faire remarquer en prenant la parole afin de s’intégrer à la conversation puisq’Uriel l’avait totalement ignoré jugeant peut être que ce n’était qu’un serf sans importance. Ainsi, Olörin dut s’incombé d’une tâche à laquelle il attendait depuis tant de temps, les présentations.

« Messire Uriel, mon ami, je suis content de vous retrouver enfin! Pardonnez mon retard! Mais ne sais-tu donc pas qu’il ne faut pas presser les dames au matin ? Après elle bougonne toute la journée ! » Commença-t-il en en se levant plein d’enthousiasme riant à moitié.

« Si tu veux savoir, je suis entièrement reposé et près à reprendre la route quand tu le souhaite ! Mon épée est affûté et prêt à l’usage. Mais avant j’ai une chose à faire, une chose qui me tient à cœur. » Dit-il en s’approchant de Mélora et d’Uriel.

« Uriel d’Apremont, j’ai l’honneur de te présenter cette femme dont je t’ai fait l’éloge la nuit dernière. Voici Mélora N’ha Shaya dans toute sa splendeur, et par un heureux hasard, elle nous accompagnera. Puis crois moi, si danger il y a, ce ne sera point un poids pour nous bien au contraire, je l’ai moi-même formé… On peut dire cela comme ça. » Finit-il par dire en baissant la tête, repensant à cet instant dans cette forêt.

« Dame d’Ephelias, voici celle qui porte mon cœur. Si cela répond à votre question. N’est ce pas Mélora ? » Demanda-t-il avec un sourire taquin vers sa douce.

Juste après son entrée dans la pièce, il fut présenté à Uriel une fort belle femme ; Mélora N'ha Shaya. S'il lui avait déjà parlé quelques secondes auparavant, le chevalier ne lui accorda que désormais son attention.
Olörin le lui avait présenté comme sa compagne, et l'ancien moine se souvint des paroles de l'Ellandien, alors qu'ils discutaient à Apremont.

Se fendant d'une révérence, Uriel se présenta à son interlocutrice

"Enchanté de vous connaitre, belle-dame. Je me nomme Uriel, chevalier d'Apremont, et frère du Comte Ethan, qui sers avec dévotion notre bonne Reine.
Olörin m'a fait grand cas de votre beauté, et j'ai l'heureux plaisir de constater qu'il ne m'avait pas mentit. Je suis fort d'aise avoir à mes côtés deux ravissantes dames, ainsi qu'un preux, et d'autant plus si ceux-ci se disent prêts à partir !"

Toutefois, après son attitude peu attentionnée de la veille, Uriel voulait se faire pardonner, aussi laisserait-il le temps d'une collation, aux dames, ainsi qu'à la délégation. De plus, le chevalier voulait un peu plus s'étendre sur son itinéraire, afin de mettre en confiance Dame Violette, qu'il avait, pour l'instant, mené à la baguette.

Aussi s'exprima-t-il en ces mots, s'essayant à une table : "Prenons toutefois le temps de nous organiser, bonnes gens. Terminez vos assiettes, et après seulement nous partirons. Dame Mélora, laissez moi vous expliquer notre route et notre but, vous qui venez de nous rejoindre.
Vous devez être au fait de ce qu'il se passe dans le Yarkol, et la guerre qu'a déclaré le Duc Merkus, d'Ellandy, à Dinak. Dame Violette, ici présente, est venue solliciter l'aide d'Apremont, et d'Alsaria en général. Sa Majesté, dans sa grande bonté, a préféré rester en paix avec Dinak, malgré le tort qu'il nous a fait. Toutefois, nous autres, Hommes d'Apremont, nous sommes hésitants à rallier la bannière du Duc de Yarkol.
Je représente ici Apremont, et nous nous rendions en le très saint Monastère de Clairbois, lorsque vous arrivâtes. Je suis en quête des conseils de l'abbé supérieur, dont la sagesse est sans faille."

Le chevalier marqua une pause.

"Nous allons prendre la route du Nord Ouest, direction le bois de Moniek. Nous devrions l'atteindre d'ici la mi-journée. Nous traverserons le fleuve Diadeehu par le bac du Fierflot, après quoi nous nous enfoncerons dans la forêt, vers le monastère de Clairbois.
Dame Violette, il me semblait que vous eusse souhaité congédier quelques uns de vos hommes ; le plus serait de nous séparer après avoir franchis le fleuve, ils pourraient ainsi gagner Dénaros directement. Toutefois, s'ils ont peur de traverser une forêt qui leur est inconnue, ils peuvent prendre la route de l'Ouest, et remonter à Dénaros en passant par Iséniandis.

Je n'insinue pas que ce sont des couards, belle-dame, loin de moi une telle idée."

Alors que les deux seigneurs étaient en conversation dès plus animé, Violette toujours penchée sur sa chaise pour découvrir l'identité de la jeune femme, qui était masquée par la prestance imposante et toute en muscles du chevalier d'Apremont, c'est comme en réponse à ses interrogations muettes, que celle aux cheveux de jais sortie de sa cache et s'avança pour se présenter d'elle même.

« Excusez moi mes seigneurs, je me présente Mélora N’ha Shaya pour vous servir…. »

Ainsi coupé entre deux phrases laissées en suspend par l'interruption inopinée, Olörin se leva d'un bond s'empressant de présenter la belle à son seigneur.

« Uriel d’Apremont, j’ai l’honneur de te présenter cette femme dont je t’ai fait l’éloge la nuit dernière. Voici Mélora N’ha Shaya dans toute sa splendeur, et par un heureux hasard, elle nous accompagnera. Puis crois moi, si danger il y a, ce ne sera point un poids pour nous bien au contraire, je l’ai moi-même formé… On peut dire cela comme ça. »

Il s'agissait donc de la dame qui occupait les pensées du brave un peu plus tôt et dont il n'avait eu le temps de conter la rencontre. Violette sourit chaleureusement à la demoiselle et laissa le soin à messire d'Apremont de faire en premier sa présentation puisqu'il semblait vouloir se rattraper d'un quelconque malentendu dont elle n'avait pas été le témoin.

"Enchanté de vous connaitre, belle-dame. Je me nomme Uriel, chevalier d'Apremont, et frère du Comte Ethan, qui sers avec dévotion notre bonne Reine.
Olörin m'a fait grand cas de votre beauté, et j'ai l'heureux plaisir de constater qu'il ne m'avait pas mentit. Je suis fort d'aise avoir à mes côtés deux ravissantes dames, ainsi qu'un preux, et d'autant plus si ceux-ci se disent prêts à partir !"

Voila qui était fait, ce put être autours de dame Ephelias qui se leva à son tours et s'inclina tout de respect face à la nouvelle arrivante.

"Je suis moi de même très heureuse de faire votre connaissance, puisque d'heureux hasard, votre ami ici présent allait me conter votre existence à l'instant même où Messire Uriel est entré. Je me présente, Violette d'Ephelias du duché de la Violette en Ellandy" elle tut cependant le fait qu'elle était promise au duc de la violette puisque ce n'était pas encore chose faite et que c'était ma foi très compromit.

Soudainement, Uriel s'installa à table avec eux, les invitant à en faire de même. Quel soulagement de pouvoir déjeuner alors que sa fougue et son empressement s'étaient envolés pour quelques minutes au moins. Terminant sa tartine soigneusement beurrée, elle écouta les plans explicitement exposés par le seigneur et finit par répondre à son affirmation par la positive.

"Oui, il est vrai que je souhaitais que certains de mes gens puissent regagner les terres d'Ellandy avant le grand froid, pour être auprès de leur famille à l'approche des fêtes. Ils suivront l'itinéraire le plus sûr, la traversée de la forêt n'étant pas un problème en soi, la délégation est composée de valeureux qui servaient déjà mon défunt père" dit elle avec forte conviction et non en bravade à la dernière phrase d'Uriel d'Apremont.

"Je souhaite toute fois, envoyer un message au Duc de la Violette pour lui faire part de mon avancée dans sa quête de lui trouver alliés, ainsi que ma position à ce jour, s'il s'inquiète, qu'il ne le fasse pas pour rien" s'inquiétait-il au moins pour sa belle? Elle n'en était pas convaincue...A ce jour, rien de plus que la guerre ne comptait aux yeux de Merkus.

Tout en se relevant et défroissant sa robe, elle continua

"Je ferai bien entendu attention à ne pas divulguer trop de choses, si jamais il est intercepté par l'ennemi au détours d'un chemin. Je vais de ce pas désigner mon message pour délivrer cette missive"

Elle les quitta un instant pour s'octroyer un peu d'intimité dans un coin, alors qu'elle demanda à la tenancière de lui apporter expressément de quoi rédiger. Ce fut chose faite en un peu moins d'une dizaine de minutes où elle revient auprès d'eux.

"Me voici fin prête" déclara t-elle "Mélora si je puis vous appeler par votre prénom, il m'est fort agréable de compter une dame parmi nous, le voyage me semblera surement plus plaisant, on ne va pas dire que Messire Uriel fait de beaucoup la causette" et voici une petite pique bien amicale, judicieusement glissée dans une conversation anodine.

[Désolée de mon retard, j'espère que la longueur compensera la lenteur]

« Uriel d’Apremont, j’ai l’honneur de te présenter cette femme dont je t’ai fait l’éloge la nuit dernière. Voici Mélora N’ha Shaya dans toute sa splendeur, et par un heureux hasard, elle nous accompagnera. Puis crois moi, si danger il y a, ce ne sera point un poids pour nous bien au contraire, je l’ai moi-même formé… On peut dire cela comme ça. »

Mélora fixait doucement Olörin en souriant faiblement, tendre regard qu’elle portait à l’attention de l’homme qui se jugeait parfois beaucoup trop durement. Se relevant sur la pointe de ses pieds pour prendre un peu de hauteur et d’un mouvement délicat et aérien la demi-elfe effleura la joue de son ami, geste tendre lui signifiant qu’elle ne lui tenait rigueur en rien. Même si elle avait eu sa dose d’émotion forte cette journée. Pourquoi lui en voudrait-elle ? Il lui avait tant apporté, ce serait mesquin de tenir rigueur pour des broutilles, même si ces fadaises n’étaient autres qu’un ours…
Un pas, puis deux, elle se rapprochait d’Olörin, son corps effleurant légèrement celui du rodeur. Présence éthérée mais bien présence tout de même.

« Ma lame n’est peut-être pas de la première aide, mais somme toute j’essaie de n’être point un fardeau pour les gens. Et si problème sérieux il y a, mes connaissances en pharmacopée pourront soulager les maux de tout le monde….Et… »

« Dame d’Ephelias, voici celle qui porte mon cœur. Si cela répond à votre question. N’est ce pas Mélora ? » Demanda-t-il avec un sourire taquin vers sa douce.

Ce sourire et cette question la pris complètement de court, retombant brusquement sur terre. Le feu de ses joues s’animèrent aussi vif que celui des forges de vulcains. Son tendre visage au teint liliale avait subitement prit une vie toute autre. Mal à l’aise par cette question à peine voilée de sous-entendu. Il était bien aise de ressentir et d’agir de temps à autre. Mais assumer pleinement son ressentit était tout autre et c’est ce que ressentait Mélora à cette instant…Gênée, de ne pas être franche envers Olörin, embarrassée de le dire devant des êtres qui lui étaient encore inconnu, troublée par ses sentiments. Lorsqu’elle laissa échapper un léger « oui » pour répondre à son ami. Il se perdit dans la réplique salvatrice d’Uriel d’Apremont. Seul peut-être Olörin avait eu l’occasion d’entendre la réplique.

"Enchanté de vous connaitre, belle-dame. Je me nomme Uriel, chevalier d'Apremont, et frère du Comte Ethan, qui sert avec dévotion notre bonne Reine.
Olörin m'a fait grand cas de votre beauté, et j'ai l'heureux plaisir de constater qu'il ne m'avait pas mentit. Je suis fort d'aise avoir à mes côtés deux ravissantes dames, ainsi qu'un preux, et d'autant plus si ceux-ci se disent prêts à partir !"

"Je suis moi de même très heureuse de faire votre connaissance, puisque d'heureux hasard, votre ami ici présent allait me conter votre existence à l'instant même où Messire Uriel est entré. Je me présente, Violette d'Ephelias du duché de la Violette en Ellandy"

Souriant doucement, heureuse d’être sauvée par ces interventions salutaire. Ils lui permettaient, d’échapper à la curiosité d’Olörin, se détachant de lui. Elle s’avança doucement pour s’assoir à table écouté tout ce qu’il y avait à apprendre de cette opération.
Sur ce temps elle se servit un bol d’eau bien chaude et elle rajoute quelque plantes trouvée dans une de ses pochettes. Se donner du tonus pour cette journée qui risquait d’être des plus éprouvantes . Ecoutant d’une oreille attentive, elle hochait de temps à autre son minois quand il le fallait. Mais gardant toujours un silence imperturbable.

"Me voici fin prête" déclara t-elle "Mélora si je puis vous appeler par votre prénom, il m'est fort agréable de compter une dame parmi nous, le voyage me semblera surement plus plaisant, on ne va pas dire que Messire Uriel fait de beaucoup la causette"

« Mais bien sur Dame. Et pour la conversation j’essaierai d’être une compagne de route point agaçante. Par contre il me faudra monter en croupe avec Olörin donc ma position dans l’avancée dépendra de lui. Je pense que l’on peut se mettre en route ? Ou il y a encore quelques choses à mettre au clair ? Le chemin risque d’être long et les bois son parfois fort ardu a traversé surtout à cheval. »

Après ces paroles la jeune femme fini d’une traite son bol. Et se relèvera. Allant reprendre sa mante et son sac auprès de la tenancière.

Les présentations s'étaient faites, et les estomacs s'étaient remplis. Les dames s'étaient dites prêtes à partir, et Uriel en fut fort aise. Levant son séant de sa chaise, l'ancien moine sortit de la pièce. Le froid mordant y accueillit son visage, et une rafale de vent passa.

Le voyant arriver, la délégation d'Ellandy s'activa. Certains s'étaient assis à même le sol, d'autres s'étaient adossés à l'auberge. Ils avaient tous l'air morose, avec leurs yeux mi-clos et leurs têtes à peine éveillés. La plupart avaient la goutte au nez, et le sifflement du vent était ponctué par le bruit des reniflements.
Uriel, lui, avait la figure fraiche, pleinement réveillée, et ne souffrait nullement du froids. On sentait la différence entre l'autochtone, et les voyageurs.

"Eh bien, messieurs ! L'air frais de mon pays ne vous plait-il pas ? Ne vous inquiétez pas, nous montons au Nord ! Vous n'aurez plus de neige, mais de la pluie ! Agréable perspective, non ?"

S'assurant que ses trois autres compagnons le suivaient, le chevalier reprit son cheval par la bride. Il passa un pied dans l'étrier, et se mis en selle. Se tournant vers Dame Ephelias, il s'exprima ainsi :

"Belle-dame, il me semble que vos gens s'accommodent fort peu du temps d'Apremont. Si de la neige peut faire fléchir de tels larrons, je nous suggère de préssément partir." En effet, le temps à venir semblait peu plaisant.

D'une petite pression des talons sur les flancs de sa monture, Uriel repris la route, et avec lui le groupe tout entier se mit en marche. Les kilomètres défilant, il replongea dans ses songes, dans les souvenirs du Monastère, que la guerre ne lui avaient pas fait sortir de la tête.
Il gardait en mémoire des personnes, des lieux, mais cela s'arrêtait là. Il savait qu'il y avait appris à se battre, mais désormais, c'était comme une part naturelle de lui. On y voyait la trace du maître...

Les réponses de Mélora avait été exacte et amusante, car elle montrait un tout autre visage en ce jour, l’impression que ces faits et gestes était étouffer dans la puissante masse qu’était la personne d'Olörin Gwaihir. Ce n’était nullement le cas, mais certainement peu habitué à ce genre de rencontre, elle se montrait docile et sage alors qu’au fond d’elle, le guerrier le savait et la pressentait, elle n’aspirait qu’à l’aventure et donc au départ.

Parmi ces réponses, "oui" avait fait sourire le guerrier qui ne s'était en aucun cas senti trahi et était aussi sûr désormais que la jeune femme partageait ses sentiments. Le mot était sorti accompagné d'un souffle tel un murmure, ce n'était qu'une affirmation pour les autres et pourtant cela en signifiait grand pour le rôdeur. En effet c'était la premièrement fois que tout deux se montraient et présentaient non pas comme amis mais comme amant. Ce jour était un grand pas dans leur histoire et tout deux le savaient. Néanmoins, la soif d'aventure avait reprit progressivement le dessus et l'impatience se laissait voir désormais sur les mimiques de la guérisseuse.

C’est d’ailleurs ce qu’elle fit comprendre très vite en ce disant près à partir, elle n’avait pas tout à fait tord après tout, tous s’étaient amplement remplie la panse et donc près à faire longue route. Les affaires d’Olörin était rangé, son épée accroché à sa taille, Il se leva. Il remit la corde de son arc en place qui à présent cinglait son torse, rajusta ses vêtements et admira ses compagnons.

L’un un fier chevalier, redoutable se tenait à côté de lui, l’autre une futur duchesse destiné au Duc de Yarkollie, amoureuse et aimante au point de faire des milles pour venir en aide à son époux. Et enfin, cette mystérieuse femme, guérisseuse et sublime qui avait tendu la main au guerrier il y a environ sept mois, lui ne connaissait d’ailleurs toujours pas tout les secret de sa vie mais il voué en elle une curiosité et une attirance à toute épreuve.

Un petit groupe original mais peut être un jour serait tous amies, en ces temps il formait une petite communauté et tous semblait heureux de ce voyage et de la présence de chacun. Soudain Uriel partit vers la sortie donnant le pas aux femmes qui le regardaient, Olörin le suivit, donnant un signe de tête à l’aubergiste, il affronta en un instant le froid mordant qui s’opposait à la chaleur et la convivialité qui régnait chez chacun d’eux.

Le rôdeur était habitué à ce genre de température car ils avaient passé au moins deux mois avec Mélora dans une forêt hivernal couvert d’un manteaux blanc s’étendant à perte de vue. Respirant à plein poumon et heureux de vivre, il poursuivit Uriel dans sa quête du Bien contre le Mal, et il le savait, ce chemin était un magnifique raccourci. La délégation d’Ellandy par contre était peu habitué à ce genre de météo, et paraissait mal en point, ce qui fit rire Olörin car en plus de cela Uriel se risqua à se moquer devant l’humeur massacrante de ses interlocuteurs. De la pluie ? Heureux qu’il paraissait ? Peu de chance.

Puis décidé à partir il alla chercher Kymal qui hennissait d’impatience, trépignant lui aussi d’excitation.

« Là, chut, c’est bien, aujourd’hui nous chevaucherons au Nord fidèle compagnon ! Que la force et le courage soit avec nous en ce jour car nous devrons affronté la neige, le froid et enfin la pluie. Mais tout cela n’est que pacotille pour nous, devant notre grandeur ! N’est-ce pas ! » Dit Olörin en caressant son étalon qui poussa un hennissement d’approbation au dire du rôdeur. Rigolant à moitié, il monta sur le dos de son cheval et partit au point de rassemblement ou attendait Uriel.

« Et bien mon amis ! Je sens qu’en cet heure matinal nos chemin ne seront pas différents avant bien longtemps ! Un nouveau jour s’est levé, celui des négociations et des attentes est révolues, mais celui de l’épée et du courage des hommes est arrivé ! Je sui fin prêt, je te suivrais quelques soit la noirceur de notre chemin. »

Violette se mit au pas prestement et rejoignit la petite troupe qui attendait au dehors. Le froid était particulièrement désagréable et l'humidité qui découlait de la neige encore fraiche n'arrangeait rien. Elle resserra les pans de sa cape de grosse fourrure pour se protéger de ce vent hivernal qui ne cessait de les assaillir.

"Eh bien, messieurs ! L'air frais de mon pays ne vous plait-il pas ? Ne vous inquiétez pas, nous montons au Nord ! Vous n'aurez plus de neige, mais de la pluie ! Agréable perspective, non ?"

De la pluie, elle s'ébroua, non décidemment aucune perspective ne lui convenait, le temps étant bien plus capricieux qu'en Ellandy mais un peu près similaire en Yarkollie. * Ah Merkus, que j'aurai été bien dans vos bras*
L'exclamation du seigneur Uriel accorda toute son attention. Il était vrai que sa délégation ne supportait pas le climat, rouillée et engourdie chacun avait mauvaise mine.

"Belle-dame, il me semble que vos gens s'accommodent fort peu du temps d'Apremont. Si de la neige peut faire fléchir de tels larrons, je nous suggère de préssément partir

La jeune femme acquiesça, il était en effet temps de partir mais jugea tout de même nécessaire de remotiver ses troupes malgré qu'elle n'ait pas la carrure d'un chef de guerre.

- Mes braves compagnons, nous faisons route vers Ellandy que nous rejoindrons prochainement, le trajet est certes lourd en difficultés mais n'avez-vous pas vécu pire? Allez mes amis, le Duc ne vous en sera que plus reconnaissant, une fois votre tâche ardue accomplie.

Alors que certains se mettaient en selle, d'autres trainaient un peu la patte. Le palfrenier lui mena sa bête et elle se hissa aisément, observant le périple qui les attendait en une longue et sinueuse route escarpée se profilant au loin avant de s'enfoncer dans les bois.

Au moins avait-elle le privilège de faire la conversation à une dame dès plus intelligente, de temps à autres, alors qu'ils filaient tous en une procession organisée vers le lieu dit.