A la recherche de l'entrée...

Sujet: A la recherche de l'entrée... Ven 23 Jan 2009 - 20:18

[hrp]Suite de La fuite - Le repaire des mercenaires/[/hrp]

Thalys et Evan se retrouvaient devant le lac. Si grand... tellement grand qu'ils ne pouvaient apercevoir la petite île depuis le rivage.
Très rares étaient ceux qui avaient réussi à s'aventurer sur l'îlot... Pour un lac il était peu courant d'y voir tant de dangereux récifs et de remous. Cependant c'était aussi ce qui faisait de l'étendue de terre en son centre un lieu sûr où les mercenaires avaient pu s'établir il y a de cela des lustres.

Personne ne s'aventurait sur les rivages, ni même sur le lac. De mauvaises histoires couraient à propos du coin... Selon la rumeur, un monstre y rôderait... Et mis à part quelques pêcheurs téméraires qui s'aventuraient tout en restant très proche de la rive, il n'y avait que peu de monde qui passait dans le coin... Et sûrement personne ne savait qu'il y avait une île...

Un lieu rêvé pour un repaire secret...

Il fallait maintenant trouver... la faille... ou du moins, fouiller tous les endroits dont elle avait eu les descriptions...

Calim lui avait dit un jour :

"Il y a des entrées pour chaque rivage de chaque territoire... Pour Ellandy, pour Alsaria, et pour Dinak. Afin que les mercenaires de tout Tosya puissent se rendre au repaire lorsqu'ils le jugent nécessaire. Trouver les entrées est compliqué et demande beaucoup d'observation, et surtout, de ne JAMAIS perdre son anneau en Istal."

En se rappelant de ces mots, elle chercha dans son pantalon, son cœur battait, elle espérait ne pas l'avoir égaré. Elle chercha, et chercha fouillant les poches, tout... Après quelques minutes d'affolement elle se rendit compte que l'anneau était toujours là, il avait juste glissé un peu plus sur le côté.

La mercenaire laissa échapper un soupir de soulagement et passa la bague à son doigt. Ici personne ne la verrait avec, il n'y avait... pas l'ombre d'un chat...

Thalys dû faire un effort de mémoire incroyable pour se rappeler de la faille...
Pas une "faille" dans un mur, ou dans le paysage, mais bien "la faille", la chose qui ne collait pas avec le reste mais qui restait invisible a absolument tous. Sauf lorsqu'on était au courant de l'existence du repaire des mercenaires et de l'emplacement des entrées. Il fallait maintenant chercher, fouiller chaque recoin pour trouver l'endroit. Elle espérait que l'entrée soit ensuite suffisamment grande pour pouvoir faire rentrer ses chevaux. Ils lui avaient couté cher, mais surtout, ils était de bonnes, dociles et solides montures, et ils étaient magnifiques...

Elle fit signe de la suivre à Evan. Puis elle avança, la bride d'Asileus dans une main, son cheval la suivant tranquillement. Elle se gardait la description de l'endroit pour elle. Evan le verrait dès qu'ils l'auraient trouvé, elle n'avait pas besoin de dire les choses superflues. Elle n'en avait pas non plus l'envie...

Elle avançait, en observant jusqu'au plus petit détail, et avançait encore, et encore.
Si l'entrée avait été simple à trouver pour quelqu'un qui ne l'avait jamais emprunté, il y aurait eu trop de risques. Ainsi, même avec les descriptions pourtant précises des mercenaires vis à vis de leurs apprentis, il était extrêmement difficile de les repérer... C'était le gage de la survie des mercenaires ainsi que de leur secret.

Invité

Evan suivait son maître, talonnant Thalys de quelques pas. Ils étaient enfin arrivés au lac, et faisaient maintenant face à l’immensité bleue qui s’offrait devant eux. Un étrange sentiment de paix et de quiétude s’emparait du jeune voleur alors qu’il sentait l’air iodé caresser son visage. Ladya renâcla sauvagement alors qu’Evan se laissait glisser sur le côté de la selle. Il tapota l’encolure de la monture pour la calmer avant d’attraper les rennes et se mit en marche.

Il ne savait pas ce qu’ils faisaient ici. Il se contentait de suivre Thalys, aveuglement. Il était certain d’une chose : leur présence au lac avait un rapport avec les Mercenaires. Il en était convaincu. Mais là s’arrêtaient ses convictions. S’étant résigné au silence depuis de longues heures, il était plus qu’impatient de savoir la raison de leur venue au lac. Maintenant qu’ils touchaient au but, il voulait savoir et ne manqua pas d’interroger son maître :

- Dis… Quand me diras-tu enfin ce que nous faisons là ?

Il regarda autour de lui. Les rivages du lac étaient déserts. Il poussa un long soupir, mélange de lassitude et de désespoir. Il était lassé de suivre la mercenaire sans connaître la raison de ce voyage et désespéré par les terres dépeuplées de Dinak qu'ils foulaient depuis plusieurs jours. C’était à croire que tout le pays les fuyait, ils n’avaient croisé personne ! D’un certain point de vue, cette absence de rencontre était rassurante lorsque l’on connait leur situation. Thalys était recherchée dans toute la capitale pour avoir infiltré le château, la moindre altercation avec des gardes de Dinak aurait pu très mal tourner…
Evan soupira une nouvelle fois devant l’attitude pensive de Thalys. Elle semblait chercher quelque chose de particulier, épiant chaque recoin. Evan essayait de faire de même mais son comportement était dérisoire, ne sachant pas ce qu’il devait trouver.

- Que cherches-tu ? finit-il par demander, agacé et pressé de savoir ce qu’ils allaient faire maintenant que le lac était devant eux.

Il s’étira, secouant les rennes de Ladya qui hennit de mécontentement.

- Je peux t’aider ? insista-t-il.

Entêté et tenace, Evan était prêt à harceler son maître s’il le fallait pour avoir des réponses. Il s’immobilisa pour montrer sa résignation. Il n’avancerait pas tant qu’il n’aurait pas de réponses convenables et cette détermination se lisait dans son regard. Il était l’apprenti de Thalys après tout, il avait le droit de savoir.

Aux questions de son apprenti, Thalys grinça des dents. Il ne se taisait jamais?... Puis elle se remémora cette phrase qu'elle chérissait et dit à voix haute :

"Sage est celui qui parle peu et écoute beaucoup. Mon maître me disait ça parce que je n'étais pas bavarde... Alors réfléchis-y bien."

Elle baissa légèrement la tête en la secouant et lui dit en souriant:

"Sache que tu devras t'habituer au fait que je parle peu. Chaque mot que tu entendras de moi sera important, il faut donc se limiter à l'essentiel. Si je ne te dis pas encore ce que je fais, c'est que je n'ai pas jugé utile de t'en parler tant que je ne sais moi-même ce que je cherche exactement. Alors chaque chose en son temps, ne me déconcentre pas s'il te plaît."

Thalys avançait en scrutant chaque feuille, chaque arbre, chaque brindille. Le rivage Dinakien était grand. L'entrée était non loin de l'embouchure de la rivière, mais de quel côté, elle ne le savait pas. Cela risquait d'être fort long à trouver...

Les minutes, puis les heures passèrent. Elle commençait à s'impatienter, puis à s'énerver et à bougonner dans sa barbe.

"Mais nom d'un... on va la trouver cette fichue entrée?" pensa-t-elle

Toujours rien...
Rien de rien...

Elle s'arrêta net et posa les poings sur ses hanches, signe incontestable de dépit et d'énervement. Peut être ne se rappelait-elle pas correctement ce que Calim lui avait dit pour le rivage Dinakien, peut être le confondait-elle avec ceux des autres royaumes... La mercenaire posa ses doigts sur ses tempes, comme elle le faisait souvent, et réfléchit... Elle réfléchissait et se demandait:

"Et si le signe ne se trouvait pas à hauteur d'yeux?"

Elle regarda autour d'elle, personne mis à part la faune des bois, les cheveux, son apprenti et elle. Ses sens aiguisés ne la trompaient jamais, elle avait été entraînée au repérage. Ils étaient seuls.

Elle leva les yeux.

...

Non loin on distinguait une clairière, vraiment petite. Elle leva son regard au niveau de la cime des arbres, et quelque chose la chiffona.

Le feuillage des arbres autour de la petite étendue de terre et d'herbe formait un cercle parfait. Pas une branche ne dépassait, pas une feuille qui venait rompre l'harmonie... Et pourtant, ces arbres n'avaient pas l'air taillés... Elle se dit :

"Je le savais... Et en plus les descriptions de Calim étaient des énigmes... Quelle imbécile je suis..."

Calim n'avait jamais sous-estimé la vivacité d'esprit de son apprentie. Peut être avait-il sciemment donné ces indications par jeu pour tester son apprentie le jour où elle serait confrontée à ces problèmes... La jeune femme le pensait un peu. Elle avait tout de même un peu de peine qu'il ne soit pas là pour la voir résoudre ses jeux de mots.

"En l'anneau se trouve la faille, dans la forêt près du rivage."

C'était vague en fait... Mais l'anneau faisait cette fois référence non pas à la bague d'Istal mais à cette merveille de la nature, si on eut pu la considérer comme tel.
Elle se dirigea vers la clairière, tirant son cheval et regardant si Evan la suivait.
Arrivée au milieu, elle chercha tout ce qui pouvait faire, de près ou de loin, penser à une faille dans le paysage.
Il y avait autour d'eux des buissons, des rochers, et les arbres qui entouraient la clairière. La recherche serait d'autant plus aisée qu'elle savait qu'elle était là, non loin

Invité

La réponse de Thalys l’exaspéra.

"Sage est celui qui parle peu et écoute beaucoup. Mon maître me disait ça parce que je n'étais pas bavarde... Alors réfléchis-y bien."

Malgré son agacement, cette phrase ne le laissait pas indifférent et il s’intéressa à sa vraie signification. Il n’était pas convaincu par ces quelques mots mais réalisait que ce n’était pas le moment de débattre sur le sujet. Il se savait bavard, souvent trop bavard. Trop souvent. Impatient, il ne supportait pas de marcher à l’aveuglette comme il le faisait actuellement et se serait déjà emporter si la personne qu’il suivait n’était pas Thalys.

- J’ai compris, capitula-t-il finalement. Je ne dirais plus rien.

Avec une mimique boudeuse volontairement exagérée, il marchait sur les pas de son maître. Il n’était ni frustré ni en colère mais la monotonie de ces dernières heures l’ennuyait.

« La véritable sagesse, c’est la connaissance de soi-même… » songea-t-il, obnubilé par les paroles de la jeune femme.

Se frottant l’arrière du crâne, il s’égarait dans ses pensées, se perdant dans des réflexions plus incertaines les unes que les autres.

« Moi, je ne fais que parler alors la véritable sagesse serait d’utiliser la rhétorique à mon avantage… »

Levant la tête et contemplant le ciel, il se demanda si ses raisonnements avaient la moindre logique.

« De toute façon, je parle inutilement, alors aucune chance que je m’approche de la sagesse… »

Rêveur, il ne vit pas l’imposante racine qui sortait du sol et s’effondra en poussant un juron de mécontentement. Entrainant avec lui sa jument, il lâcha les rennes pour lui éviter une chute ridicule et potentiellement dangereuse et se contenta de se réceptionner… lourdement et maladroitement.

- Nom de… Saleté de branche ! ronchonna-t-il en se massant le bras.

Il se releva avec une grimace et s’apprêta à se plaindre mais se rappelant de sa promesse, il se contenta de prendre une profonde inspiration avant de reprendre sa marche. Thalys s’arrêtait enfin, soulagé il s’assit sur un roc assez volumineux et assez stable pour le soutenir. Suivant le regard de la mercenaire, il porta son attention sur les arbres d’une clairière voisine.

« Génial, on marche depuis des heures pour admirer des arbres… » pensa-t-il sans un bruit pour ne pas s’attirer les foudre de son maître.

Ces arbres étaient étranges, il le remarquait. Seul, il n’aurait jamais fait attention à un tel détail mais en suivant le regard de Thalys, il avait déniché une particularité, banale certes mais bien présente. La découpe des branches à la forme d’un anneau était parfaite. C’était très joli mais cela ne représentait rien pour lui… il n’avait aucune idée de la raison de leur présence sur ce rivage. Attendant une réaction de la mercenaire, il se hâta de la rejoindre lorsqu’il la vit se diriger vers la clairière. Il espérait qu’elle avait trouvé ce qu’elle cherchait si ardemment depuis tant d’heures.

- Tu… commença-t-il, prêt à l’interroger avant de se taire.

Se mordillant les lèvres, il frappa du pied dans une pierre et regarda autour de lui. Devant lui, il y avait des arbres, des buissons, des cailloux… Sur ses côtés, il y avait des arbres, des buissons, des cailloux… Derrière lui…

- Des arbres, des buissons et des cailloux… il n’y a que ça ici ! marmonna-t-il dans un souffle afin de ne pas déranger Thalys.

« Que cherche-t-elle donc ? » se demanda le jeune voleur.

Thalys eut un sourire carnassier.

Elle monta sur Asyleus puis se mit debout sur la selle. Sa taille n'avait jamais été avantage mais là, elle avait un cheval, pourquoi s'en priver?

Elle regardait autour d'elle, tournant de temps à autres sur un pied... L'une des pierre était ...!

"HAHA" dit-elle

Elle sauta de son cheval et retomba aussi légèrement sur ses pieds qu'un chat. Elle marcha d'un pas rapide vers le rocher assez gros qui ne se démarquait pas des autres à première vue...
La mercenaire s'accroupit, et creusa la terre de ses mains. Sous la pierre elle sentit quelque chose. Elle se redressa; elle avait oublié les bandes qui lui comprimaient la poitrine et qui l'empêchaient maintenant de respirer. Elle entrouvrit sa combinaison et coupa le tissus qui la gênait depuis maintenant bien trop longtemps.
Soulagée, elle tenta de refermer son vêtement... Cependant, sa matière n'était pas assez souple pour permettre à la jeune femme de le fermer entièrement... Elle le laissa donc entrouvert, dévoilant sa gorge et la naissance de sa poitrine...

Elle pût enfin se baisser à nouveau. Les mains et les ongles pleins de terre, elle tira sur ce qu'elle pensait être une racine. Ou un mécanisme qui sait, avec un peu de chance !!!

...

Rien...

Elle continua à creuser pour sentir un petit orifice, si petit que mis à part en connaissant l'existence d'un anneau d'Istal, on n'aurait jamais pu trouver quoi que ce soit. Elle dégagea la terre comme elle pu puis, inséra son anneau dans ce qui semblait être un trou de la même forme et taille...

...

Un grincement se fit entendre.
Thalys retira rapidement son anneau et reboucha le trou qu'elle avait fait en tassant la terre de façon à ce qu'elle ressemble aux autres parterres. Elle effaça ses traces à reculons.

Un autre grincement...
Et quelque chose bougea.

Thalys se mit encore sur son cheval, et guetta. Il n'y avait personne. Puis elle vit un peu plus loin de la clairière un énorme trou... Il y avait pourtant un rocher à cette place !

"Evan, bouge-toi"

Elle couru, la bride de son cheval à la main et arriva devant la cavité qui s'ouvrait maintenant devant ses yeux.

"C'est assez haut pour les chevaux!"

Elle passa sa tête et regarda... C'était le noir complet. Puis elle vit quelque chose briller non loin. Elle lâcha la bride, couru et remonta... une torche à la main.
Elle fit rapidement un feu sur lequel elle alluma le bâton enroulé de tissus et imbibé d'alcool, puis elle balança à coups de pieds de la terre sur les quelques brindilles qu'elle avait enflammées, puis les jeta dans la pente qui se dérobait là où ils iraient. Mesure de précaution, si on trouvait l'entrée c'en serait fini des mercenaires.

Elle s'inquiétait cependant de la façon dont ils allaient refermer ce trou béant...

Elle poussa Evan et son cheval à l'intérieur, prit la bride d'Asyleus dans une main, la torche dans l'autre et sorti quelques secondes pour effacer les traces de leur passage. Elle couru à l'intérieur.

La torche les éclairait mais ils ne voyaient pas très loin devant eux. Thalys vit un levier et l'actionna.
Un lourd grincement se fit entendre, puis une légère secousse fit trembler le tunnel et faisant tomber au passage un peu de terre et de poussière du plafond.

... Ils étaient maintenant enfermés dans le conduit qui menait au repaire des Mercenaires...

Invité

Dès qu’ils furent arrivés à la clairière, Evan s’assit sur un gros rocher en tailleur, s’accouda sur ses genoux et déposa sa tête entre ses bras. Thalys poursuivait sa recherche et il la suivait du regard. Elle se tenait debout sur sa selle. Il la regardait bouche bée. Lui manquait de basculer à chaque fois qu’il voulait s’assoir sur sa selle et elle grimpait ainsi sur le dos de son cheval avec une aisance déconcertante. Soudain, elle se précipita vers un gros rocher et commença à creuser la terre.

*Qu’est-ce qu’elle fait maintenant ?* se demanda-t-il, le comportement de son maître étant des plus étranges.

Il la guettait de loin. Elle creusait, encore et toujours.

- Dis Thalys, on n’a quand même pas fait tout ce trajet pour jouer au jardinier, rassure moi… s’exclama-t-il, incapable de se taire plus longtemps.

Alors qu’elle poursuivait son trou, il continua :

- Et si tu me disais ce qu’on fait ici maintenant que tu as trouvé ce que tu cherchais… Je pourrais peut être t’aider à… creuser ton trou… Ça à l’air… passionnant...

Evan vit alors Thalys porter son anneau dans le trou.

* Elle ne va quand même pas l’enterrer ?* songea-t-il, complètement dépassé par les agissements de Thalys.

Soudain, le rocher sur lequel il était tranquillement installé se mit à bouger. Paniqué, il tenta de se lever mais dégringola et s’écroula par terre. Il roula sur le côté pour s’éloigner du rocher et se releva en se massant, mécontent.

- Mais c’est pas vrai ! ragea-t-il.

En poussant une série de juron, il se retourna vers le rocher. A la place, un trou immense se tenait au milieu de la clairière. Avec un sifflement d’admiration, Evan oublia sa colère et s’approcha de la cavité. Apparemment Thalys voulait qu’il rentre dedans. Il se tourna vers Ladya, sa jument et siffla pour lui demander de le rejoindre, montrant le trou d’un signe de la tête. Le cheval s’avança au pas et lorsqu’il fut assez près, Evan attrapa ses rennes et pénétra avec prudence dans le tunnel, rallant alors que son maître le poussait.

- Oui, oui, j’avance, marmonna-t-il alors qu’il prenait garde à ne pas trébucher une nouvelle fois.

Alors que Thalys refermait l’entrée, il étudia le conduit dans lequel ils s’étaient engagés. Toute cette mise en scène pour l’ouvrir, l’utilisation de l’anneau des Mercenaires, un tunnel secret… tant d’éléments qui lui permettaient de confirmer sa thèse. Maintenant qu’ils étaient enfin seuls, il pouvait parler et ne s’en priva pas :

- Alors j’avais raison ! Notre destination a bien un rapport avec les Mercenaires ! Et si tu m’en disais plus maintenant… implora-t-il en tâtant une paroi de la main.

Il se demandait où ce tunnel menait et brûlait d’impatience de le savoir.

Alors j’avais raison ! Notre destination a bien un rapport avec les Mercenaires ! Et si tu m’en disais plus maintenant… dit son apprenti.

Thalys en avait assez, il lui donnait mal à la tête ce jeune homme, il parlait trop !!!!!! Mais bon... Fallait bien qu'il sache ce qu'il faisait, après tout, il la suivait sans rien savoir.
La jeune femme se contenta de répondre :

"Le repaire des mercenaires".

Puis elle avança silencieusement dans le tunnel devant Evan et son cheval. Seul l'échos de leurs pas et des fers des chevaux contre la pierre se faisaient entendre, ainsi que le crépitement de la torche qui éclairait le chemin. Il marchèrent... longtemps.
Le tunnel n'allait qu'en descendant, encore et toujours. Après tout, ils avaient la moitié d'un immense lac à traverser, ce serait forcément long.

Puis ils arrivèrent devant un embranchement à trois sorties...

Ça, Calim n'en avait pas parlé à Thalys... Peut être n'avait-il jamais emprunté le tunnel de Dinak...

"Ça, c'est un peu problématique comme situation... je n'y étais pas prévenue..." dit elle à son apprenti, comme pour se justifier du fait qu'elle ne savait pas où aller. Elle pensait aussi que les mercenaires avaient pu vouloir se protéger en cas d'intrusion ennemie... Pourtant c'était étrange... Personne ne lui avait parlé de ça !

Peut être était-ce inhérent à l'entrée par Dinak, bien plus dangereuse que les autres... Mais si ces tunnels étaient vieux, pourquoi se protéger de cette partie du royaume alors qu'avant il n'y avait pas de Dan Azyrith...

Ou alors...

"Ah, a mon avis, peut être que ces tunnels se rejoignent..."

Elle décida de prendre la voie centrale. S'ils se rejoignaient, le chemin serait plus court que les autres...
Puis elle s'avança. Au bout d'un petit moment, un cul de sac montra le bout de son nez... Ou plutôt le bout de son mur...

La mercenaire se dit que soit c'était une porte où il fallait trouver où insérer l'anneau, soit plus bête encore : quand les mercenaires avaient creusé, ils étaient tombé sur une roche trop solide impossible à percer. Et cela expliquerait la présence des trois tunnels, et donc que deux des entrées auraient été bloquées...

Elle marmonnait et bougonnait. Elle vérifiait tous les détails du mur. Apparemment, c'était vraiment juste un mur...

Elle se retourna, dépitée, boudeuse, puis dit à Evan :

"Je crois que c'était pas la bonne..."

Elle pensait surtout qu'il y avait donc encore une mauvaise sortie... Elle espérait ne pas avoir à refaire tout ce chemin en sens inverse puis tomber sur une autre entrée bloquée... Cela la mettrai de fort mauvaise humeur...

Invité

Evan frémit d’impatience.

- Le repaire des Mercenaires, répéta-t-il dans un murmure, un fin sourire étirant ses lèvres.

Il avait des tas de questions à poser à son maître. Un nombre incalculable de demandes l’envahissait. Pourtant il se tut, après tout découvrir ces choses par lui-même était plus enrichissant et plus aguichant que d’obtenir des réponses toutes faites. D’ailleurs il était certain qu’il n’aurait pas obtenu ces réponses s’il avait posé toutes ses questions… alors autant se taire… pour une fois.

Avançant à tâtons, il essayait de tenir le rythme et de ne pas se faire distancer. Il avait l’habitude à Criméa de se mouvoir la nuit, dans l’obscurité mais le terrain qu’il foulait n’avait rien à voir avec les toits et les rues qu’il avait pour habitude d’arpenter. Ici, les quelques graviers sur le sol et le chemin en pente rendait la descente quelque peu abrupte. Arrivant devant les trois tunnels, il se frotta la tête. Cet imprévu lui déplaisait fortement. Il n’aimait pas marcher dans ce souterrain et se languissait d’en sortir… au plus vite.

- J’aurais pris à droite, s’exclama-t-il en réponse à la décision de Thalys.

Pourquoi droite ? Il n’en savait rien mais cette direction l’inspirait plus que les autres… l’intuition certainement. Toutefois, il suivit Thalys sans rechigner ou râler et s'engagea derrière elle dans ce tunnel. Lorsqu’il aperçut l’impasse, face à eux, il marmonna :

- Pitié, dis moi que je rêve…

Alors qu’il la regardait vérifier chaque partie du mur, il se tourna vers sa jument et lui murmura :

- J’espère que tu aimes marcher...

Un long hennissement vint répondre à sa remarque et lui tira un mince sourire. Il épaula Thalys dans sa recherche, après tout il avait l’habitude de dénicher les cachettes les plus improbables lorsqu’il cambriolait des maisons. Il tâta à son tour la roche durant quelques minutes et acquiesça lorsque son maître lui annonça que ce n’était pas la bonne voie.

*On aurait du aller à droite* songea-t-il, sans oser le dire à voix haute, considérant la mauvaise humeur de la jeune femme. *On a plus qu’à faire demi-tour…*

Il tira les rennes de sa monture, l’invitant à faire demi-tour et commença à marcher. Il espérait simplement qu’ils ne se tromperaient pas la fois suivante, un nouvel aller-retour l’irriterait fortement lui aussi. Revenant au croisement, il proposa :

- Peut être qu’on devrait étudier le sol. Avec un peu de chance, il y aura des traces de pas… ou un indice…

A vrai dire, il n’y croyait pas vraiment. Après tant de précautions pour camoufler le repère, il ne s’attendait pas à trouver un quelconque indice à l’entrée de l’un des souterrains ou une trace de pas mais ils n’avaient rien à perdre. Au mieux, ils évitaient un voyage inutile, au pire, ils prenaient le risque de se tromper une nouvelle fois… Il se tourna vers Thalys et attendit sa réaction.

"Peut être qu’on devrait étudier le sol. Avec un peu de chance, il y aura des traces de pas… ou un indice…" entendit-elle.

Elle réfléchit...

"Non il n'y avait déjà aucune trace depuis le début... Quoique... Faut voir."

Il arrivèrent enfin au croisement où ils avaient eu choix entre trois passages. Elle prit cas de la réflexion d'Evan, qui lui avait certes fort déplu vu son ton mais bon, ils verraient si oui ou non la voie de droite menait quelque part.
Puis il avancèrent, longuement... très longuement. Apparemment pas de mur à l'horizon et puis...

Encore un mur...

"ET MERDE !!"

Elle donna un coup de talon dans le mur, visiblement plus que contrariée par tout ce chemin fait pour rien...
Le coup dans le mur fit tomber de la poussière sur le sol. La poudre blanchâtre laissa apparaitre des sillons... Un petit espoir pour la mercenaire franchement exaspérée par tout ce voyage, depuis cette histoire glauque à Dinak...

Elle souffla doucement sur le mur, grattant quelque fois avec l'ongle et mettant en avant une série de symboles avec au centre un sillon parfaitement circulaire...

"Et hop" dit-elle gaiement en insérant son anneau à l'intérieur.

Thalys entendit un clic, puis avec sa dague elle récupéra son anneau.
Le mur commença doucement à descendre dans le sol. Elle poussa un soupir de soulagement. Une fois le mur complètement au niveau du sol, elle avança, plus sereine quant à savoir qu'elle n'allait pas devoir rebrousser une deuxième fois chemin.

Invité

Aidan se frotta la tête alors qu’ils découvraient un nouveau mur dans le chemin de droite. Visiblement gêné il toussota et déclara :

- C’était peut être pas une si bonne idée finalement…

Il observa Thalys dépoussiérer le mur d’un air interrogatif et sourit quand il l’a vit attraper son anneau.

*Quoi que... c'était pas une si mauvaise idée*

Il se doutait de ce qu’il se passerait à présent. Il ne s’étonna même pas de voir le mur disparaître dans le sol, libérant ainsi l’accès au repère des Mercenaires. Avec un petit rire sarcastique, il ne put s’empêcher de commenter d’un ton légèrement hautain :

- J’avais raison.

Il considéra son maître quelques secondes avant de faire quelques pas en avant, lâchant les rennes de sa jument. Il enjamba le mur précédemment englouti par le sol et progressa sur un mètre, à tâtons. Décidemment, il ne supportait pas de se mouvoir dans ce foutu souterrain, l’idée d’être enfermé sous terre lui déplaisait fortement sans pour autant parler de claustrophobie. Il soupira en se demandant si la sortie était encore loin et se retourna vers Thalys. Elle ne semblait pas connaître l’entrée depuis le territoire dinakien mais restait la mieux placée pour savoir s’ils étaient bientôt arrivés.

- C’est encore loin ? demanda-t-il sans cacher son agacement.

Exécuter les pires tâches ne l’inquiétait pas, et il était prêt à le faire, mais rester dans ce tunnel pendant encore quelques temps, ça non !
Il frémit en apercevant un insecte particulièrement repoussant et s’écarta du mur.
Il se surprit alors à se demander à quoi ressemblait le repère. Beaucoup de questions envahirent son esprit. Comment étaient les autres Mercenaires ? Que diraient-ils en le voyant ? Que feraient-ils, Thalys et lui, une fois arrivés ? Trop de questions qui resteraient pour l’instant sans réponse. Il revint vers Ladya, sa jument et récupéra ses rennes avant d’attendre que la jeune femme ne continue à marcher.

Sujet: Re: A la recherche de l'entrée... Dim 8 Mar 2009 - 23:48

Si c'est encore loin je n'en sais rien Evan... On verra bien.

A vrai dire, elle se languissait fort d'arriver elle aussi. Marre de marcher, marre de ne pas savoir où ils étaient, marre de l'obscurité... Rien... Mis à part des insectes étonnants que la mercenaire n'avait jamais vu.

Intéressant.
Puis à mesure qu'ils marchaient un petit point de lumière faisait son apparition. Un léger air frais commençait à emplir leurs narines profondément imprégnées de l'odeur d'un renfermé vieux de quelques milliers d'années...
Agréable à vrai dire de ne plus sentir l'odeur de la terre... ou du moins celle du "sous-terre".

Le chemin commençait à monter... La pente était raide mais constante. Et plus ils avançaient moins ils avaient besoin de la lumière de la torche qui d'ailleurs commençait à faiblir. Un coup de chance.
Ils avaient beaucoup marché, Thalys était fatiguée, elle pensait qu'Evan aussi.
Encore quelques mètres...

A la sortie, le soleil éblouit Thalys, elle se cacha en mettant le bras devant ses yeux. C'était un moindre mal. Tout ce voyage arrivait à son terme.

Lorsque les yeux de la jeune femme s'habituèrent à la lumière, elle vit devant elle un spectacle assez déroutant.
Une immense cité troglodyte.
Taillées dans la roche, les maisons ne laissent voir que leurs fenêtres, leurs portes et leurs escaliers.

Elle soupira.

"Maitenant il va falloir trouver les dominants. Par contre je te préviens, tu ne dis pas un mot, rien tant qu'on ne te le demande pas. Est-ce clair? Pas de question, pas de blablatage."

Thalys mit son anneau à son doigt, bien en évidence. Puis elle monta sur Asyleus. Elle talonna le destrier puis se mit à avancer en direction de ce qu'elle pensait être l'endroit le plus propice pour trouver les Dominants.

[RP terminé]

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