Dérive stylistique

Je ressens comme une souffrance. Une mélancolie amère, d'autant plus insupportable que je n'en connais pas la cause.
La solitude? Peut être... Probablement même, mais pas uniquement.
Des émotions contradictoires se bousculent dans mon esprit. Je veux être entouré tout en ayant besoin d'être seul.
Je me sens sur le point de pleurer.
J'ai envie de laisser ma tristesse dans l'intimité mais comme j'aurais besoin d'une épaule sur laquelle me reposer.
Sur mon chemin une église, des gens sortent d'un enterrement.
Mon regard passe sur des visages grave, empreints de la douleur du deuil. J'aperçois quelques sourires timides à l'évocation de bons souvenirs. Je ne sais pas qui gît dans ce cercueil. Était ce un homme, une femme, jeune, âgé(e)? Je n'en sais rien et je n'en ai cure.
Soupir. Je poursuis ma route.
En m'éloignant je me demande comment pourrait se dérouler mon propre enterrement. Qu'y dirait on? Qui viendrait me pleurer? Qui serait absent par pure indifférence?
Futile réflexion.
Les rues sont presque désertes, les vitrines des magasins dans la pénombre sans le moindre signe de vie. La ville semble épouser ma mélancolie, l'exagérer, la magnifier.
Je regarde ma montre, plus que cinq minutes...
Bientôt le silence laissera place aux paroles vides de sens. On me demandera si je vais bien, je répondrai comme d'habitude que cela va. Cette question stupide n'appelle aucune autre réponse car personne ne s'occupe réellement de l'état des autres. On a ni le temps ni l'envie d'écouter les problèmes d'autrui.
Quelques échanges superficiels.
Jamais plus de quelques phrases, juste de quoi tuer l'ennui, voilà les relations entre collègues. Le rythme imposé annihile toute velléité de véritable discussion. Au fond on ne se connaît pas vraiment... A bien y réfléchir c'est assez déprimant.
Pourtant, j'ignore pourquoi, mais je retrouve le sourire...

Wahou Schneizel, ce texte est magnifique. Sans rire, je ressens presque ton exaspération !

En plus il est emprunt d'une réalité stupéfiante. J'imagine très bien la scène que tu décris.
D'ailleurs tu écris très bien, bravo !

Tu comptes en faire un livre ?

Autobiographie ?

Bref, j'arrête avec mes questions, en tout cas si tu as d'autres passages comme celui-là n'hésite pas ! Je me ferais un plaisir de les lire ^^

Encore une fois bravo (Ciara à de la chance d'avoir un admirateur comme toi finalement )

Ces mots vont ils dans le sens des dramaturges de l'absurde, comme quoi la parole ne sert pas, et qu'on répète toujours les mêmes choses vides de sens ? Si c'est le cas, ce n'est pas de mon avis x)

Sinon, petite interlude anectodico-culturelle : savez vous pourquoi dit on "Comment ça va ?" et non "Comment es tu ?". Cela vient du fait qu'autrefois, sous entendait "Comment vas tu [aux toilettes]". Si on y va mal, c'est qu'on est malade, et patati patata (Je vous épargnerais un discours sur la gastro )

Intéressant, n'est ce pas !
Ou inversement, plutôt xD

Comme l'indique son titre ce texte n'est qu'une petite dérive, écrite à l'improviste.
Je n'ai pas prévu d'en faire quoi que ce soit, j'ai juste tapé ces quelques mots sur mon clavier sous l'inspiration du moment.

Pour te répondre Uriel, je ne soutiens absolument pas la thèse selon laquelle la parole serait inutile et vide de sens. Cette forme de salutation bien qu'artificielle et qui n'attend rien d'autre qu'une réponse positive est utile dans le sens où elle établit un contact entre deux personnes. Il s'agit d'une espèce d'amorce qui permet de conduire à un échange bien plus intéressant et profond, mais il est vrai que parfois cette amorce peut paraître bien fade (à l'instar par exemple d'une discussion sur le temps qu'il fait, conversation dont personne n'a rien à faire mais qui sert à meubler un silence et d'embrayer sur autre chose).

Voilà, voilà. A part ça je connaissais déjà l'anecdote qui est il est vrai assez amusante (on imagine pas à quel point des formules de la vie courante peuvent avoir des origines insolites).

Et merci pour le compliment, Galaad! ^^

Et bien messieurs je me coucherai moins bête ce soir !
Je ne connaissais pas l'anecdote et suis heureux de la savoir, je vais pouvoir le répéter à tt le monde ! Non je rigole !

Et pour le "comment ça va" il est vrai que ces quelques mots sont là plus pour commencer une conversation que parce qu'on s'inquiète de l'état d'un autre ... après cela dépend des cas, j'aime à m'informer de la santé physique et moral de ceux ac qui je parle afin de l'aider de mon mieux (surtout quand le moral ne va pas).

Bref, de rien pour le compliment, c'était sincère, et j'espère que tu auras d'autres inspirations de ce type là !



(P.S.: par contre je rigolais pour Ciara XD)