Tosya
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 Pour Uhlmer et Yarkgnar

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Hagen Svade

Hagen Svade


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MessageSujet: Pour Uhlmer et Yarkgnar   Pour Uhlmer et Yarkgnar Icon_minitimeMar 16 Fév 2010 - 19:41

La mer était au Bredanien ce que la terre était aux hommes. Cela, nul historien, nul trouvère ne pourrait jamais le nier. Ce peuple miséreux et volontaire vénérait l’océan noir et la baie bleue comme s’ils étaient ses parents. Les enfants terribles de la mer, en quelque sorte. En ce début d’hiver, les Bredaniens allaient le prouver avec toute l’audace dont ils étaient capables. Ils montreraient au monde ce qu’il en coûte de leur laisser la maîtrise des eaux.

Une vaste coalition avait été organisée, rassemblant deux flottes, valant individuellement trois fois en nombre les ridicules escadres méridionales et cent fois en valeur les marins d’Ellandy. Rassemblée tout autour de la rade d’Ivdrer, la cité des falaises, elle était nuées. Les draagts des vassaux pullulaient autour des dromons des grands seigneurs Nordhal, Svade, Sigrdryrk, ainsi que les capitaines Croquants et Hothgar, abritant une horde de soldats pauvres et vindicatifs. Combien avaient répondu à l’appel ? Combien s’étaient emparé de leur glaive et de leur arc, combien avaient armé leur navire pour rejoindre l’une des plus grandes expéditions qu’on avait vu depuis les guerres sacrées ?

Ils étaient nombreux. Des milliers de Bredaniens répartis sur des centaines de bateaux. La rumeur ne s’était propagé une poignée de jours avant que l’immense rassemblement n’ait, celle qui disait qu’on allait ravager Ellandy, ce sud si prospère et si quiet. Le monde nouveau naissait, composé d’une forêt de mats, faisant cingler fouets, voiles et oriflammes. De la misérable Bredanie, une horde navale s’était dressée, prête à porter la guerre dans le Midi, préparée pour l’assaut. Les cors avaient résonné pendant un jour entier, et on avait fait de nombreuses hécatombes aux Vingt Trois. Aucune déité n’avait été épargnée. On avait sacrifié à tous les esprits, tous les mânes, tous les tritons enchanteurs. Nombre de guerriers avaient promis au moins un cadavre à Yarkgnar, la baleine noire dévoreuse d’âmes.

Après une rapide réunion entre les grands seigneurs de l’expédition, on ouvrit grand les voiles et partit en direction du sud. Il fallut peur de temps la flotte bredanienne pour rejoindre l’embouchure d’Orion, ce fleuve anarien aux multiples ramifications. Une fois arrivé sur ces côtes, on fit débarquer les soldats. Il était tant d’expliquer aux soldats Nordhal, Svade, Sigrdryrk, Hothgar et croquants réunis ce qui les avaient amené ici, car pendant toute la durée des préparations et du voyage, on ne leur avait confié comme seul renseignement que l’on se rendait vers les côtes ellandiennes. Lorsque les milliers d’hommes furent réuni sur les berges, Hagen, qui était le moins maussade et le moins taciturne des deux princes bredaniens présents ici, prit la parole pour tous les autres.

« Bredaniens, Ellandy souffre. Ces terres fertiles, ces riches cités, ces arrogants monastères souffrent de leur abondance. Les fermiers suderons sont gras, les soldats suderons sont gras, même les chiens errants sont gras ici. Ellandy croule sous le grain, bien incapable de la moindre activité, trop lourde de son or pour essayer quoi que ce soit d’autre que l’oisiveté et la paresse.
Bredaniens, Ellandy souffre, et leur roi lui-même est venu me supplier pour que nous les aidions. Cette terre est devenue boursouflé de denrées, de femmes, d’esclaves et de bijoux tandis que la nôtre peine à nourrir tous ses fils. Mes frères, aujourd’hui, nous venons remplir nos devoirs à l’égard du roi et satisfaire ses plus vives suppliques. Car nous sommes ici pour délester les Suderons de leur surplus.

Nous fonderons sur Sybrondil, où les pavés sont en or, et nous gravirons ses monts de grains. Nous rapporterons de la nourriture pour vivre un siècle sans rien faire. Nous prendrons leurs femmes. Nous volerons leurs targes et leurs armes. Bredaniens, aujourd’hui, réjouissez-vous, car vous devenez aussi riches que des rois. Ce soir, nous atteindrons la source d’Orion. Demain, Vous nagerez dans des bains d’or et serez servis par des princesses ellandiennes. Vous vous enivrerez dans les hypocras les plus doux, savourant jusqu’à satiété la saveur de tous les mets sybrondiliens, vous vêtant dans les habits des princes et des seigneurs.

Et si devant notre allant les Suderons nous trouvent trop zélés et nous résistent, nous saurons leur faire voir ce que sont les Bredaniens. Nous écraserons leur résistance comme on brise du bois sec, nous brûlerons leurs tours et leurs casernes, tuerons leurs soldats et leurs auxiliaires. A tout jamais, la Bredanie sera marquée du sceau de la terreur, car nous auront abattu avec tant de hargne les fous qui se mettent sur notre passage que plus jamais Ellandy n’osera nous défier ni même nous refuser quoi que ce soit.

Frères, prêtez-moi votre bras un jour et vos voiles une semaine. Je vous les rendrai au centuple. »


Dernière édition par Hagen Svade le Jeu 18 Fév 2010 - 18:14, édité 1 fois
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Akhäb Sigrdryrk

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MessageSujet: Re: Pour Uhlmer et Yarkgnar   Pour Uhlmer et Yarkgnar Icon_minitimeMer 17 Fév 2010 - 1:30



De pourpre à rencontre de triton d'or, lampassé de gueules



Voilà des couleurs dont se souviendraient longtemps les voluptueux sybrondiliens. Ces sardanapales adipeux qui jonchaient les fumoirs et maisons de jeux suderonnes ne connaissaient guère les choses du combat, et seraient facilement défaits par les parangons bredaniens. Car c'est bien en Sybrondilie qu'avaient décidé de frapper en premier les marins : la contrée était réputée opulente et peuplée d'indolents bourgeois, torpides et sans envergures, des hommes tels qu'on ne peut éprouver que du mépris à leur égard. Même les ensauvagés du nord bredanien étaient plus dignes d'estime car, au moins, leur débilité s'accompagnait-elle d'un décent ascétisme. Ceux-là, loin de se nourrir de baies agrestes, engloutissaient plus que mille bredaniens en une journée. C'était un gant jeté à la figure des Svade, des Sigrdryrk, des Nordhal et de toute autre respectable maisonnée septentrionale. Le gant était ramassé ! L'on délesterait les ladres de leurs besant surabondants et les arracherait à leur vivotage onctueux.

« Sus al'sybarites de Sybroncie ! » hurlèrent en cœur le millier de solides lurons pendus aux lèvres du Svade. Que cet homme ait une telle emprise sur les coutiliers, Akhäb le tolérait mal, mais il sut s'effacer et songer à la campagne grasse qui l'attendait. Des greniers s'épanchant de grain tels des fontaines, des maisons faites d'or et maçonnées d'argent, des tours de cristal et des coffres ! Des coffres qui gémissaient sous le poids de leur contenu ! Et des jarres emplies d'ambroisie, des vergers exotiques aux fruits gorgés de sucre et d'une étrangère sapidité ! Les récits fantastiques couraient même parmi les seigneurs, déclenchant chez eux un enthousiasme que, d'habitude, on ne trouve que chez de naïfs subalternes. Dans son allant, le lyrgër rejoignit Hagen sur la proue de sa nef -improvisée estrade- et pontifia le plantureux discours de manière tout à fait opportune « Li sybrondilie est une maistresse qui a seduicte nostre Bredanie par ses apas charnus ! Si ses colines fussoient mamelons, l'Orion fussoit con a culleter prestement ! Hardis ! ». La foule acclama si esbaudissant souverain, et les tambours furent battus avec ardeur.

Exaltés par les justes mots de leur seigneur, enivrés à l'idée de besogner pareille contrée, les hommes-liges et les moins liges d'Akhäb faisaient les derniers préparatifs. De puissants dromons s'organisèrent au large, car ils ne pouvaient pratiquer chemin si étroit qu'est un fleuve. A bord des vaisseaux encastellés restaient des valets, des gens de traits et quelques hommes d'armes pour en assurer la sécurité. Des embarcations d'un tout autre gabarit grouillaient plus loin, s'apprêtant à remonter l'Orion avec vigueur et détermination. Des dizaines, des centaines de draagts chargés d'hommes et d'audace ! D'audace, car l'on avait prévu que de maigres vivres, comptant sur la petite guerre pour subvenir aux frais de bouche. Sybrondil n'était en effet pas réputée pour sa tradition martiale, aussi Akhäb espérait qu'en violer les greniers et resserres serait aisé.

Sans coup férir, celui-ci paracheva l'organisation de ses escadres mortelles et put, une fois son devoir accompli, constater de quoi il en retournait chez ses pairs. Il s'enorgueillit d'avoir été le plus prompt ! Les autres bredaniens, quoique fort impressionnants selon la norme suderonne, n'étaient que de piètres fiers-à-bras par comparaison avec les Sigrdryrkländer. Les bannières pourpres à tritons d'or furent levées bien haut dans le ciel afin que, sachant sa fin imminente, chaque suderon croisant ces couleurs les imprime dans son regard terrifié, et dans son âme. Car alors même les faux dieux auxquelles elles seraient recommandées trembleraient de peur, et cesseraient leur imposture, de peur qu'Akhäb Sigrdryrk aille lui-même l'écourter.
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Gurth le Croquant

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MessageSujet: Re: Pour Uhlmer et Yarkgnar   Pour Uhlmer et Yarkgnar Icon_minitimeMer 17 Fév 2010 - 15:51

L'Orion semblait prêt à bouillir sous la tension contenue par les barbares qui glissaient silencieusement dessus. Le seigneur Svade avait excité la foule du mieux qu'il pouvait, en promettant à chacun, qu'il soit paysan ou noble, de repartir avec autant de richesses qu'il pourrait en porter, ce qui avait provoqué moult rugissements de la part des fiers Bredaniens, désirant ardemment libérer le Duché de son oppressante richesse et livrer bon nombre d'âmes à Yarkgnar, le terrible cétacé noir dévoreur d'esprits.

Chaque marin, chaque homme d'armes empestait l'anxiété et rêvait d'ores et déjà à une vie d'opulence, et c'est une foule avide de pillages et de sang bleu qui progressait de bon train sur le fleuve tranquille. Ils s'étaient séparés des imposants dromons et autres vaisseaux de guerre pour remplir autant que possible les draagts et autres barcasses, avançant à mâts rabattus et fendant l'eau de leurs rames. Le Croquant avait bondé ses draagts de troupes, qui étaient au nombre exact de cent trente : il y avait là soixante hallebardiers, noyau de la compagnie Croquante, et le reste était composé de piétaille plus ou moins aguerrie, à l'équipement hétéroclite allant du sabre avec bouclier à la guisarme. Il ne leur fallut guère que quelques instants pour pénétrer l'ombre de la forêt avoisinant Sybrondil, et aussitôt les guerriers se détendirent. Une fois sous le couvert des arbres, la flottille n'avait plus à redouter un quelconque guetteur : on dénombrait bien un pin tous les cinq pas, d'une taille imposante et aux branches légèrement argentées.

Mais, fidèles à eux-mêmes, les fiers envahisseurs nordiques n'avaient cure du charme bucolique de la forêt. Le fait est que les aiguilles de pin grattent atrocement, et qu'un fantassin frappé de malchance peut être victime d'une soudaine crise d'urticaire. Les peu nombreux guerriers à en être victimes firent malgré tout le serment de "Brûler c'te foutrerie d'forêt une fois nos poches pleines" et tous mirent promptement ainsi que silencieusement pied à terre. Les soldats s'organisèrent, chacun rejoignant sa compagnie ou sa maison, et une centaine de sentinelles furent envoyées quadriller la forêt afin d'éviter tout désagrément lié à une mauvaise reconnaissance. Les barbes des troupes frétillaient sous le coup de l'excitation, et chaque homme brûlait d'envie de retourner les entrailles de la truie sybrondilienne pour en retirer l'or qui y est caché.

Parés, leurs armes affûtées et impatients d'avancer vers les horizons dorés dont les bardes chantaient nombre de louanges, les fiers guerriers bredaniens n'attendirent plus que le signal du départ.
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Rolhrik Hothgar

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MessageSujet: Re: Pour Uhlmer et Yarkgnar   Pour Uhlmer et Yarkgnar Icon_minitimeMer 17 Fév 2010 - 16:43

Vint enfin le discours, où l'objectif fut définit. Ainsi Sybrondìl était l'objet de leur courroux, et bien qu'il en soit ainsi. On entendit cris de guerre et les boucliers étaient frappés avec fracas. C'était le bruit de la mort, la Bredanie était en marche...

Les muscles noueux des rameurs, le son de la cadence sur les galères lourdes, les rangées de rames fendant les eaux propulsant les lourdes embarcations. Le courant n'était pas violent sur ce fleuve mais avancer à contre-courant était toujours tache pénible, du moins pour de simple marin. Ici la caravane avançait, fier et puissante, chaque embarcations remplie ras la gueule d'hommes sanguinaires et de fers, lames, massues. On aurait put sentir l'intensité de cette bestialité qui se dégageait de ce convoi barbare, on pouvait presque apercevoir une aura de violence et de cupidité autour de la procession. les maitres mots étaient : or, sang et cris. Le nord s'était mit en branle et sa voisine vierge et grasse contrée du sud allez s'en trouver ravagée.

Rohlrik jetait des regards sur ses cinq embarcations calmant certaines ardeurs. L'atmosphère était électrique et chacun de ses hommes réclamaient du sang, bêtes enragées ne demandant que d'être libérée de ses fers.
" Suivez la cadence chiens ou Yarkgnar aura des âmes en plus pour son repas du soir.. "
Le voyage parut long de par l'impatience que l'on pouvait lire sur toutes les figures patibulaires de ces mercenaires mais ils arrivèrent enfin. On accosta rapidement et tout le monde s'affaira à décharger matériels, armes et vivres, telle une armée de fourmis, tous s'organisaient sachant quelle taches leur étaient assignés.
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Hagen Svade

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MessageSujet: Re: Pour Uhlmer et Yarkgnar   Pour Uhlmer et Yarkgnar Icon_minitimeMer 17 Fév 2010 - 21:57

La nuit était tombée depuis quelques heures sur Sybrondil. Les étals avaient été fermés, les avenues s’étaient vidées. Quelques lumignons avaient été installés dans les rues les plus aisées, comme on le faisait depuis les réformes erestoriennes. Le bon archiduc avait décidé de faire de sa capitale la ville des lumières. Cette nuit, elle serait flamboyante, à la mesure de la réputation qu’on voulait lui donner. On comptait quelques milliers de barbares. Des êtres velus, sauvages, hurlant des choses incompréhensibles dans des grognements terrifiants. Toutes les entrées percées dans les murailles depuis longtemps délaissées avaient servi ces hommes, qui s’y engouffraient comme un vît rudoie le con ouvert de la ménesse trop naïve.


Oh, il y avait bien eu quelques cris d’alarmes de sentinelles, un son qui s’étranglait la plupart du temps dans la gorge du malheureux, qui était percé de dizaines de traits lancés à la va vite par les pillards. Mais c’était déjà trop tard. Des rumeurs, faibles, couraient sur les méfaits bredaniens contre la couronne, et des bruits, plus pressants mais rares, se faisaient à propos d’une armée qui dévastait l’Orion. C’était si loin, pour les quiets Sybrondiliens, qui n’avaient plus vu d’armées amassées devant leurs carcasses de murailles depuis des décennies. La paix gouvernait comme une reine tyrannique, ici. Erreur.


Déjà coutiliers et fantassins se répandaient sur les longs boulevards de la cité, menés par leurs chefs respectifs. Ils étaient fourbus, tout crottés, et cela leur donnaient une allure encore plus ignobles. Des démons sortis de la nuit. Les premières patrouilles miliciennes furent mises en morceau, ne comprenant pas, dans la douce pénombre qui s’était installée quelques heures plus tôt, ce qui arrivait. Des hommes qui font du bruit ? Ne serait-ce point quelque bande de malfrats avinés ? Une armée ? Impossible ! Ni déclaration de guerre ni mouvements de troupes ! Mais qui, qui donc aurait été capable d’une telle infamie ? Toutes ces interrogations moururent sous le coup des haches, des épées et des vouges.


La première résistance fut donc douce et fragile, brisée comme un fétu de paille. Mais lorsque la surprise prit la ville et le feu des torches prit les premiers bâtiments, l’alarme fut donnée et la panique irrémédiable. Des hordes barbares marchaient dans les rues pavées de la cité, mettant le feu à ce qu’elles trouvaient, dévorant les malheureux qui s’étaient laissé surprendre à muser le long du fleuve. Les citoyens se levaient dans le noir de la nuit, réveillés par le bruit du fer et le cri des badauds déjà dans la rue.


Les Bredaniens avaient poussé jusqu’au bout leur avancée dans les terres sybrondilienne. Hagen et sa garde, qui avait longtemps combattu dans le sud ellandien, connaissaient les voies qui permettaient d’éviter les armées régulières. Le seigneur Svade avait retrouvé l’un de ses anciens compagnons, un local qui s’était installé dans une taverne non loin d’Orion. Il avait laissé ses fils rejoindre la joyeuse armée et, avec une simple et maigre pause, on poussa les troupes à emprunter les sentiers de mules. Les Sybrondiliens, ne prenant jamais vraiment les Bredaniens pour autre chose que des pillards se restreignant aux côtes et aux villages de faible importance, n’avaient pas prévu un tel tour de force. La route était longue jusqu’à Sybrondil, et jamais on n’avait osé tenter quoi que ce soit contre cette cité à l’archiduc si influent. Pourtant, mettez aux abois une horde de chiens affamés, et ceux vous mordront, influent ou pas.
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Akhäb Sigrdryrk

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MessageSujet: Re: Pour Uhlmer et Yarkgnar   Pour Uhlmer et Yarkgnar Icon_minitimeMer 17 Fév 2010 - 22:52

L'on était alors allé en amont du delta, puis avait emprunté finalement l'affluent le plus occidental du fleuve. Déjà les yeux des bredaniens étaient écarquillés de stupéfaction : ils voyaient une végétation grasse, des oiseaux nombreux et volubiles, des bosquets touffus et paisibles. C'était là une terre promise, à même de nourrir la Bredanie jusqu'à la fin des temps. Hagen ne leur avait pas menti, et déjà ils se voyaient en prince bedonnants, entourés d'odalisques et de bateleurs.

Le lugubre cortège atteignit sa destination au crépuscule, tant il avait été diligent pour avaler les lieues d'eau claire. Akhäb fit accoster ses draagts sur les berges breneuses de l'Orion. Il y en avait une vingtaine en tout, robustes et trapus. Leurs proues représentaient de fantastiques animaux ! Des baleines sombres surgissant d'entrelacs argentés, des serpents de mer, des tritons qui tiraient espièglement la langue, des nixes enchanteresses ! Le plus remarquable avait une effigie de Yarkgnar, dont le front était garni d'un rubis de belle taille. C'était, comme de bien entendu, le vaisseau personnel d'Akhäb. Il y avait aussi une dizaine de Clothgaarts, semblables en de nombreux points aux draagts, si ce n'est qu'ils étaient plus larges et plus pansus, afin de pouvoir y mettre plus de cargaison. D'aucun disait que leur provenait de la province Clothongienne elle-même : les cupides esclavagistes, toujours plus avides de richesses, avaient conçu ce navire pour étancher leur soif irraisonnée de besants ! Cependant, ouverts d'esprits, les autres bredaniens ne s'étaient pas formalisés et avaient adopté cette astucieuse invention, laissant la honte de leur conception à Clothongia. Et comme nous l'allons voir dans ce récit, ces engins allaient prouver leur utilité en ces temps troublés.

Des vaisseaux inquiétants surgissaient alors pas moins de mille-trois cent hommes (sur mille-cinq cent, mais les autres étaient restés à la protection des dromons et de quelques emplacements stratégiques de la géographie Sybrondilienne). Ils étaient sales, haves, mais dans leurs pupilles noires tremblaient des brasiers furieux. Les beaux mots du Svade les avaient mis en féroce appétit, et c'est une exaltation luciférienne qui guidait leurs âmes. On comptait là deux cent hommes d'armes de la plus fine qualité. A leur tête un officier notable, le réputé Mardük, dit « le Furoncle Noir de Vangösd ». Sélectionné pour cette mission par les soins d'Akhäb lui-même, on pouvait compter sur telle sommité guerrière. Servir sous ses ordres était un privilège, lui parler un cadeau rare et précieux du destin, être son ami une jubilation transcendantale. L'homme avait pour habitude de se gorger de pulpe de nouveau né ; et pour ajouter à sa terrible réputation, on disait qu'il avait défié et défait le Pétoncle Noir de la Baie aux Mille Murmures, une créature mythique et redoutable, s'il en est. Aux côtés de ce monolithique héros, une autre figure martiale incontournable de Bredanie : Erik le Rouge Sanglant. Un chantre de l'amour courtois et du combat chevaleresque, assurément. Il était l'un des rares bons cavaliers de Bredanie, et avait, pour l'heure, le commandement d'une centaine de sergents montés sur de courts et nerveux roussins.

Le fer de lance de l'ost et ses fourriers originaux étant les seuls notables, nous passerons sous silence la racaille qui faisait le reste de l'ost. Quelques compagnies d'arbalétriers, des coutiliers et plusieurs belles poignées de reîtres. Les diables suivaient l'odeur de l'or plutôt que la figure charismatique du Sigrdryrklyrger, mais ils avaient leur valeur. Aguerris, féroces, endurants ! Très endurants ! Ils passèrent une partie de la nuit à parcourir des bois épais, des hauteurs rocailleuses et de périlleux chemins de mules. Et pour cela ils ne se nourrissaient que de pain noir, de quelques fruits secs et d'une exécrable piquette. S'ils acceptaient si piètre festin, c'est parce qu'ils savaient qu'un autrement plus grand les attendait au soir ! Sybrondil, la cité flamboyante, la perle d'Ellandy. Un fruit trop mûr à portée de main, qu'il convenait d'arracher avant qu'il ne soit blet. Comme une gironde pomme pendue à son arbre, elle attendait simplement qu'on la dévore : nul piquant, nul épine ne barrait le chemin de l'opportuniste ! On emprunta les larges crevées faites dans les vieilles murailles, reléguées au rang de pieds de vigne monumentaux. Et alors même que les citadins étaient assoupis, une fureur terrible se répandit dans leur ville.

Les sentinelles somnolentes étaient égorgées, jetées des tours et des balcons ! Les maisons pillées, brûlées, incendiés ! Et leurs habitants égorgés, leurs habitantes outragées, la pulpe de leurs enfants consommée. C'était une nuit d'infamie pour Sybrondil qui, dans sa paix trop longue, avait oublié le goût de l'acier. Les reîtres barbouillés se firent un plaisir de faire revenir à leur mémoire cette froide saveur. L'art de la guerre Bredanien trouvait, sur cette page vierge, à s'exprimer dans toute sa morbide splendeur. C'étaient des générations de comptines fraîches, des sommets d'histoires de fabuleux guerriers, des pelletées de faits d'armes qui trouvaient à s'incarner dans cette triste cité. En pourfendant tel bourgeois, on se souvenait des exploits de Bhau le Oint, en étripant tel citoyen on avait souvenance, des étoiles dans les yeux, du sac légendaire d'Ymyr. Et en défaisant telle sentinelle malhabile on voyait déjà Uhlmer nous ouvrir les portes de sa demeure céleste. Yarkgnar put se repaître des âmes promises au début du jour, et même plus encore ! L'on entendait presque le cétacé féliciter ses ouailles depuis ses demeures souterraines. Dans cette nuit noire, les flammes rouges faisaient d'étranges figures en s'associant avec la tapisserie rutilante des étoiles : c'était des démons qui dansaient dans le ciel, qui agitaient narquoisement fourches et priapes à la figure des mortels Sybrondiliens ! C'était l'Histoire qu'on écrivait !
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Rolhrik Hothgar

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MessageSujet: Re: Pour Uhlmer et Yarkgnar   Pour Uhlmer et Yarkgnar Icon_minitimeJeu 18 Fév 2010 - 0:42

La nuit était noire et douce lorsque les bredaniens arrivèrent à l'orée la citée endormie. Rolhrik accompagné de ses 350 hommes, regarda Sybrondìl d'un air mauvais. Elle était là, offerte, dénudé de toutes défenses ne demandant qu'à se faire piller, bientôt le sang coulerait et les cris s'élèveraient. Le mercenaire examina ses troupes d'un regard inquisiteur : une cinquantaine de cavaliers, 150 coutillers et une centaines d'épéistes, le reste se constituaient d'hommes crasseux qui n'avaient que pour armes leurs paluches et autres gourdins, massues, fourches, pierres, couteaux, si ça faisait mal c'était une arme. Ils avaient tous fier allure, sales, poilues et hargneux, les vêtements de peaux de bêtes que certains portés rajoutaient la touche bestiale qui manquait à l'ensemble.

" Pillez et brûlez, que la ville s'embrase sous nos pas. "

On chargea dans les artères de la ville, dépassant les murs d'enceintes qui n'en avaient plus que le nom. Les bredaniens se rependaient dans la villes remontant chaque allés, défonçant portes de maisons pillant, tuant les hommes et violant les femmes, mettant le feu de leur torche aux toits des maisons; le mot d'ordre avait été donné, on ne reviendrait pas ici. La ville s'était fait surprendre et chaque résidents rencontrés tombaient à terre massacrés par la rage de ses barbares venu du nord. Mais une riposte s'amorça, la milice commença à descendre de la caserne et des foyers de combats commencèrent dans une ville léchait par les flammes et engloutie par des marres de sang. La brutalité des barbares faisait reculer une milice en sous nombre et qui n'avait plus à servir dans une vraie bataille depuis des éons. Ils devaient tenir bon jusqu'à ce que les soldats viennent à leur rescousse. Les cadavres commencèrent à remplir les caniveaux puis les pavés des rues, Rolhrik descendu de son cheval des les premiers affrontement faisait tournoyer sa hache dans les airs amputant et tranchant avec véhémence tous ce qui se présentait à sa portée, des gerbes de sang venant éclaboussait son visage déformait par des cris féroces. N'ayant pas de murailles, d'hypothétiques archers-car ils ne s'étaient pas montré-ne disposeraient pas de points en hauteurs convenables afin de tirer.

" On remonte vers la caserne, Les coutillers devant. "
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Gurth le Croquant

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MessageSujet: Re: Pour Uhlmer et Yarkgnar   Pour Uhlmer et Yarkgnar Icon_minitimeJeu 18 Fév 2010 - 18:33

Les bredaniens avançaient vers Sybrondil à la façon d'un essaim de frelons courroucés : prestement et avec moult bruit. La marche forcée ne semblait pas contraindre les barbares, qui remplaçaient leur fatigue par leur ardeur. Tous avaient hâte de faire couler le sang, l'or et le vin des bâtisses de la majestueuse cité. Ils laissèrent une empreinte si profonde dans l'herbe lors de leur passage que la verdure mettrait bien du temps à repousser, et c'est animés par une haine aussi profonde qu'injustifiée que des torrents de barbares se déversèrent dans l'infortunée ville. Le joyau du Duché tomberait bientôt de sa châsse.

L'attaque fut d'une brutalité sans pareille, et les quelques gardes soupesant lanterne au bout d'un bâton en répétant "Il est minuit, tout va bien, dormez, braves gens !" se trouvèrent submergés par une horde de nordiques barbus et malodorants.
La milice de Sybrondil est fort bien équipée, certes, mais l'inaction semblait avoir rongé les membres de la soldatesque qui ne purent que ralentir la progression des pillards. Les maigres fortifications ne parvinrent pas davantage à stopper les guerriers, trouées et molestées par le temps, et peu de citoyens eurent le temps de prendre la fuite.

Les Croquants n'eurent guère de crânes à fendre, tant les pillards étaient nombreux, mais pas un seul ne perdit de temps pour remplir ses poches d'or, d'argenterie et d'à peu près tout ce qui brillait. Des étals furent renversés, des maisons mises à sac, et l'on étripait les citoyens pour voir s'il en sortait de l'or. Aucune bâtisse ne fut épargnée, et le modeste marchand comme le riche bourgeois furent massacrés. Les rues semblaient pleurer des larmes de sang, qui se répandaient entre les pavés telles de macabres rivières. Yarkgnar consomma plus d'âmes que promis, et les belles armes des miliciens furent agrippées par les mains sales des pillards pour faire couler le sang de leurs fabricants. Les fiers envahisseurs étaient pris d'une fièvre qui les contraignaient à prendre à autrui, encore et encore, jusqu'à ce que leurs bras en soient pleins. Le butin ne s'arrêtait pas aux objets de valeur : on subtilisa vins fins et liqueurs exquises, porcs confits et sangliers marinés dans le verjus, et ce jusqu'à satiété. Les barbares ne se maîtrisaient un instant que lorsqu'il fallait reprendre le combat ou passer à un autre quartier de la ville.

Comme le dirent nombre de barbares après la mise à sac de la ville : "Cornecul ! On s'estoit amusés cette nuit plus que n'importe quel autre jour de nostre bougresse de vie !"
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Wilhelm Nordhal

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MessageSujet: Re: Pour Uhlmer et Yarkgnar   Pour Uhlmer et Yarkgnar Icon_minitimeSam 20 Fév 2010 - 21:08

Les archers Nordhal avaient été les premiers à s’approcher de la ville même. Le reste de la horde attendaient non loin, massé derrière des crêtes, haies et bocages. Mais les éclaireurs du Nordhallünd progressaient comme des loups, furtifs et mortels, tartinés de la tête au pied de boue.

Leurs flèches furent impitoyables, sifflant dans la nuit noire pour se ficher dans la gorge des miliciens guettant sans réelle efficacité les alentours. Alors qu’ils gargouillaient encore en se noyant dans leur propre sang, un rugissement monta des alentours de la ville alors qu’une flèche enflammée tirée par un éclaireur s’élevait au dessus des nues. Des milliers de pillards au sang chaud et au sexe dru se ruèrent de l’avant, courant de leur mieux pour atteindre les premiers les riches avenues de la ville. Pour de nombreux d’entre eux, c’était la première fois qu’ils voyaient tels ouvrages de telle grandeur. Mais leur esprit pratique reprit rapidement le dessus sur leur sens artistique atrophié, et c’est à qui mieux mieux qu’on se répandit dans les rues et demeures de Sybrondil.

Le carnage fut infâme et délectable. Les chroniqueurs racontent que l’on baignait dans le sang jusqu’aux genoux, tandis que les pires atrocités se déroulaient au quatre coins de la ville. Ces pillards qui fracassaient le crâne des nourrissons en les projetant contre les murs, ces pauvres fillette subissant les assauts de dix soudards à la suite, ces vieillards regroupés, dénudés puis projetés du haut des bâtiments, les soldats s’esclaffant de voir les corps faibles et rachitiques se fracasser sur les pavés de marbre plus bas.

L’on profana temples et églises sans aucun respect pour les dieux du coin. Certains Nordhal se vantèrent même d’avoir offert un sacrifice au Vingt Trois en noyant des habitants dans le sang de leurs voisins.

Le traumatisme serait assurément durable et profond. Les hommes du Septentrion n’avaient pas mené de telle opération depuis des lustres. Ils se limitaient normalement aux hameaux côtiers, aux petits villages de pêcheurs. Mais là, ils étaient rassemblés en une horde implacable qui abusait de Sybrondil comme d’une putain.

Quant à Wilhelm, il était à la pointe de l’assaut, sa silhouette trapue secouée de rictus de contentement depuis son entrée dans la ville. Une patrouille de dix miliciens eut le malheur de le rencontrer, lui et sa garde rapprochée. Une bande d’archers sans réel égal chez les humains, prompts à décocher avec précision. Une volée de traits s’abattit sur les bourgeois en arme, faisant gicler cervelle et crevant les chairs. Le travail fut finit au poignard, les archers prenant un malin plaisir à achever leurs victimes comme on égorgerait un goret.

Le pillage durait depuis de nombreuses heures, et les pillards croulaient sous l’or, les pierres et les étoffes. Wilhelm s’était lui-même donné à cœur joie dans l’entreprise de redistribution des richesses du Sud vers le Nord qu’on entreprenait là, mais commençait à songer au départ. Puis longtemps ils resteraient, plus le danger serait grand. C’est pourquoi il entreprit de trouver le Svade pour l’entretenir du départ auquel il faudrait songer.
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Hagen Svade

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MessageSujet: Re: Pour Uhlmer et Yarkgnar   Pour Uhlmer et Yarkgnar Icon_minitimeSam 20 Fév 2010 - 22:47

Mais le Svade était loin des considérations prudentes du nain Nordhal ou même du reste des troupes, qui s’attardaient déjà sur les quartiers jouxtant les murailles démontées de Sybrondil. Le seigneur, avec une cinquantaine d’hommes de la Bjilska et deux douzaines d’arbalestriers avançait sur l’un des boulevards de la riche cité, accompagné sur son flanc gauche par le reste de la Bjilskä, commandée par leur capitaine, Mantyr de Ryk, celui qu’on nommait Ridante Morte, la mort qui rit. Il n’était homme plus optimiste que Mantyr de Ryk. Cet homme d’armes originaire du Vandaaglünd avait toujours un sourire aux lèvres et lorsque les hommes se laissaient emporter par la colère ou prendre par la folie des batailles, le grand-diable se laissait envahir par un rire qui moquait la mort et redonnait moral à n’importe quel puceau participant à sa première bataille.

La Bjilskä, qui se traduirait par la Servante de Hache, portait sa petite réputation dans le Septentrion. Cette troupe de trois cents guerriers avait été la bande qui suivit Hagen pendant ses années d’errances mercenaires dans les différentes contrées étrangères. Constituée de soldats rompus à l’art du combat, de fils de nobles dévoués au bien de la garde d’élite, la troupe était crainte pour son esprit de corps, son endurance, son efficacité à trancher dans le vif du sujet. On l’avait surnommé Servante de la Hache à cause d’un étrange fait d’armes qui avait eu lieu au sud de la Sybrondilie. Pour se saisir d’une forteresse trop bien gardée, Hagen fit raser la barbe de ses fidèles et les déguisa en femmes. Il les emmitoufla sous plusieurs couches de vêts pour y cacher la maille et la hache. Déclarant être des servantes échappées d’une lointaine seigneurie bredanienne, elles furent reçues par le seigneur et ses vassaux qui moquèrent l’aspect des femmes bredanienne, qu’ils trouvaient fort laides et charpentées comme des hommes. Lorsque le roitelet demanda aux servantes comment elles avaient pu survivre sans protecteur pendant tout leur périple, Mantyr expliqua que leur laideur avait éteint les ardeurs des plus affamés, qui n’avaient pu découvrir la beauté intérieure que recèle toute fille du nord. Le dynaste, d’humeur voluptueuse malgré les laiderons qui lui faisaient face, ordonna à ce qu’on lui montre cette beauté enfouie. Alors la Bjilskä sortit ses haches et tailla en pièces chevaliers et retrahants du castel. Depuis, la garde d’Hagen porte ce nom et les étrangers ne se montrent que plus prudents lorsqu’il s’agissait de dévergonder une pucelle du Nord.

Ainsi donc la troupe, escortant archers et arbalestriers, avançaient avec l’endurance et l’organisation qu’on leur connaissait. Contrairement aux incultes Bredaniens, ces anciens routiers avaient déjà pu voir les merveilles de Sybrondil et, bien qu’ils brûlaient plus que tout autres de posséder (même pour une nuit) cette cité merveilleuse, n’oubliaient pas les ordres. Le seigneur Svade s’était fixé l’objectif d’écraser tout combattant qu’il croiserait au détour d’une ruelle pour éviter la préparation d’une contre-attaque sur les forces bredaniennes déjà dispersées au quatre coin de la ville. Si les autres chefs de maison n’avaient pas négligé ce sujet, Hagen avait arrachés sept cents soldats à l’ivresse du saccage. Les miliciens, qui commençaient à former des petits pelotons, étaient écrasés par les coups de haches et de rhomphaia de l’infanterie lourde, transpercées par les carreaux et les flèches. La chevalerie elle-même ne pouvait rien contre le déploiement de ces forces.

La Bjilskä, habituée pendant des années d’escarmouches et de charges cavalières, avait appris à détrôner la reine des champs de batailles. Et pour cela, ils se servaient de javelots pour enrayer les charges de cavalerie lourde puis de leur large bouclier et d’un mur d’acier composé de rhomphaia pour réduire l’impact. Les plus téméraires et les plus perfides n’hésitaient pas à se placer à plusieurs pas à l’avant de leurs camarades, tuant les cavaliers en fauchant de leur rhomphaia les pattes des malheureuse montures, prouvant par là leur puissance ou emplissant les chevaliers trop sûrs de leur invincibilité d’un doute délétère.

L’avancée était rapide et donnait de l’entrain à ces soldats fatigués. La percée était telle qu’on aurait pu être surpris, si dans l’obscurité de la nuit on n’entendait pas la cacophonie des cris de guerre et ne voyait pas, derrière les hacheurs et au pied des cadavres, naître d’immenses brasiers. La résistance vint enfin lorsqu’on eut atteint les portes du quartier archiducal. Celles-ci, de simples huis de plaisance où s’illustraient l’art des ferroniers sybrondiliens dans d’habiles arabesques, avaient été renforcées à la va vite. Des meubles aussi fragiles que mal disposés jonchaient les entrées du noble dème. L’avenue qui précédait le dernier mur archiducal était vaste, à découvert et observée par une poignée d’arbalétriers. Hagen s’arrêta là et envoya quelques hommes aller trouver les jarres de feu liquide qu’il avait prévu pour semer la terreur dans la population.
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Akhäb Sigrdryrk

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MessageSujet: Re: Pour Uhlmer et Yarkgnar   Pour Uhlmer et Yarkgnar Icon_minitimeDim 21 Fév 2010 - 0:04

Akhäb, Mardük et Erik convinrent qu'ils n'avaient passé que trop de temps en compagnie des autres maisons de l'ost. Tant qu'ils n'avaient qu'à peine remplis musettes et sabretaches. Et il ne serait point dit d'eux qu'ils avaient fait tout ce périple pour quelques menues drachmes ! Mais les trouvères chantaient souvent qu'il y avait, en Sybrondil même, un quartier tout entier bâti sur l'eau, composé de quelques réales galées de marbre, d'or et d'onyx. L'on disait même qu'elles étaient reliées par des ponts chryséléphantins, et que dans ces formidables esquifs vivaient des princes, des rois et divers fesse-mathieux « tant argentés qu'ils mangent le poivre cru ». Tout cela promettait autant de trésors sur lesquels faire main basse. Et Akhäb se fit fort d'avoir la primauté sur la fameuse Venezia.

Il rassembla ce qu'il pouvait de combattants dans le tumulte, et alla du côté où l'on sentait quelque vase (facilement reconnues par les nez experts des Bredaniens). Ils coururent comme de beaux diables, tant que nombre d'entre eux fumaient comme des sapeurs en parvenant aux premiers canaux. Cela était démonerie pure ! Des palaces faits sur deux, trois, quatres étages ! Qui étaient de marbre et flottaient pourtant sur des eaux étales, à peine agitées par l'avancée nonchalante de cygnes insouciants. Cependant, le chantre de guerre qu'était Mardük aperçut un discret tumulte. Les échos du carnage étaient parvenus aux pusillanimes chands, qui avaient posté des gens de traits aux fenêtres.

L'on ferait de cette fantastique ruée de sémillantes rhapsodies, gageraient même les plus sceptiques ! Ce fut une vague d'aspect mulâtre qui se jeta sur les ponts d'émeraude, dans les canaux virides et sur les quais marmoréens. Chacun animé par une soif inextinguible de butin, qui méprisait même jusqu'aux principes élémentaires de la survie. Quelques carreaux fusèrent dans la masse sauvage, mais c'était peine perdue que de vouloir endiguer ce mascaret. Bientôt les bredons enhardis grimpèrent aux treillis des palais, forcèrent les barrages aux ponts. Les maigres défenses, levées à la hâte par des soldats qui n'avaient jamais pris part à aucune conflagration, étaient submergées en un tournemain.

Et quand les gueux furent bien enfoncés dans ce quartier de galées, ce furent les hommes d'armes et les reîtres bien formés qui leur emboitèrent le train. De toute part hurlaient de mauvaises rombières, des margoulins en émoi. Chaque salon cossu, chaque bureau austère, chaque chapelle contenait son lot de camelots en train de compisser leurs chausses face aux barbaresques envahisseurs. Et des feux prirent ! Les héroïdes traitant du mystique Hermenogoldory faisaient part des tours bulbeuses de la Venezia, aux dômes d'onyx incrustés de jaspe, qui, au couchant, semblaient des brandons turgescents et sublimes. D'humeur littéraire, les bredons enragés mirent le feu à nombre d'entre elle, en faisant des torches dignes de chansons.

Aux balcons de certaines traînaient encore des lansquenets qui, pour quelques pistoles de plus, n'avaient pas peur de braver les flammes. Certains même trouvaient des rupins apeurés, et les secouaient aux balcons comme des sacs, afin « d'en sortir tout or, qu'il n'en reste pas au fond ! ». Puis quand aucune pièce ne venait plus, ils lâchaient leurs chevilles grasses et s'amusaient de les voir choir, et éclater comme de grosses cucurbites en rencontrant le sol.

De son côté, le hardi Akhäb s'était trouvé dans un palais plus beau que les autres, aux colonnades fantastiques et aux fontaines claires. Il s'y était emparé d'une mitre lourde de pierreries et avait bondit dans une sorte de barque effilée -qu'il apprit plus tard être une gondole- et avait entrepris de baguenauder dessus. En compagnie de deux fidèles, il folâtrait au gré de ses envies sur les flots rouges. Parfois il croisait une dépouille blanche comme un linge, et lui demandait -jovial- quel mal l'affligeait.

A chaque croisement, c'était une nouvelle pièce qui se jouait sous les yeux du démiurge. Une fois un duel angoissant, d'autres un dueil angoisseus de veuve éplorée. Il y avait aussi de bons morceaux de littérature : d'intrépides essaims de Bredaniens habillés en princes ou en femmes, des pals garnis de Sybrondilien gesticulant, des autodafés festives, et des fontaines dont les jets vigoureux ne parvenaient pas à faire disparaître la teinte rouge que donnaient à leur eau les cadavres entassés dans leur bassins, dont la vue emplissait les vaillants cœurs Sigrdryrk d'une flamme ardente qui alors embrasaient les forces pas encore consumées par le périple ! Ultime envolée des rapaces nordiques, qui, tels les parangons qu'ils étaient, donnaient à cet essor magnifique des allures bien sanglantes !
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MessageSujet: Re: Pour Uhlmer et Yarkgnar   Pour Uhlmer et Yarkgnar Icon_minitimeSam 27 Fév 2010 - 17:18

Les portes ne tinrent pas longtemps, et bientôt l’avenue fut aussi ouverte qu’une putain les jours de fête. Sous les assauts du feu grégeois, les lourds huis ouvragés qui séparaient le reste de la ville du quartier ducal se fragmentaient, incapables de résister à géhenne aussi dévorante. Hélas ! Le duc avait troqué les herses et les murailles pour des portails de belle facture mais sans grande robustesse. Les arabesques qui les venaient les rendaient fragiles, contrairement aux rudes portes cloutées de Bredanie. Devant la faiblesse du bois, les Bredaniens poussèrent un cri qui glaça le sang des défenseurs, qui tentèrent, tant bien que mal, de se replier à l’entrée du palais ducal, refusant de se faire massacrer sur les murets où ils s’étaient installés pour pilonner les positions des nordiques.

La résistance fut maigre, car les miliciens, désorganisés et à peine revenus de leur retraite précipités, ne purent opposer une lutte digne de ce nom contre les haches de la Bjilskä. Les arbalètes n’étaient pas rechargées, les arcs ne faisaient qu’effleurer les larges boucliers des Trancheurs. Ils moururent rapidement sous les haches et les rhomphaias, torturés par le rire tonitruant de Mantyr. Les barbares ne prirent même pas le temps d’admirer le robuste beffroi recouvert d’arcboutants qui symbolisait le faste du duché sybrondilien. Ils s’étaient engouffrés dans le palais de verre avec la rapidité des loups affamés, massacrant les serviteurs tentant de s’enfuir, écrasant en quelques passes les rares poches de résistance qui s’opposaient à eux. Le cauchemar était entier. Et sous les précieux vitraux du palais, sous sa voûte immense, courtisans et gardes d’honneur tombaient sur le marbre froid, laissant se répandre leur sang affaibli par des décennies d’oisiveté. Les statues étaient renversées, recouvraient le sol autrefois brillant comme de l’ambre, se brisant à leur chute.

Déjà les Svade faisaient bombance des cadavres, leurs cris de victoire résonnant à travers les lourdes colonnes qui soutenaient, à quelques dizaines de mètre, un plafond aussi grandiose qu’indifférent. La victoire leur avait tendu les mains. Ils étaient à présent dans le plus beau palais du monde, coulant comme une inondation, glissant dans le sang des vassaux, qui formait à présent une immense marre. On cherchait déjà les caves, les selliers et les appartements, pour se couvrir de parures de rois et boire dans des coupes en or. Hagen Svade, quant à lui, ne s’en laissait pas conter. Il était aussi froid que le sol poli du palais, et, contrairement à ses hommes, qui étaient heureux de cette petite victoire, il souhaitait plus du pillage de Sybrondil. Il voulait son duc. Fouillant, avec une poignée d’hommes, les appartements ducaux, il n’y trouva rien. Dans le chaos ambiant, il ne restait plus que lui et une demi-douzaine d’hommes à arpenter le palais de façon disciplinée, à la rechercher de celui qui portait le sceptre d’ivoire. Bientôt, il le trouva dans les jardins d’Aléandra, ces jardins qui avaient été dédiés à sa mère feu la duchesse. Il était vêtu d’une longue cotte de mailles recouverte par un fin habit de soie blanche. Dans sa main, une épée bellement ouvragée. Le pauvre fou n’avait eu aucune issue. Lorsqu’il dut apprendre l’arrivée des Bredaniens, il s’était préparé au combat, mais lorsqu’il eut compris que tout était perdu, il ne put se préparer à fuir. Ainsi s’était-il terré dans le jardin de sa mère, attendant, avec un ultime espoir au cœur, quelque miracle.

Mais ce n’était pas un miracle qui vint. C’était Hagen Svade. Sali par le sang des innocents qui étaient tombés sur son chemin, harassé par la marche de son armée et les combats qu’il avait livré dans la ville pour l’or et les vierges ducales, il fixait le malheureux prince d’un air déterminé. Ses yeux ambrés brillaient d’une bien cruelle lumière, et dans le cœur du duc, l’espoir dut mourir lorsqu’il le vit dégainer, suivi comme un seul homme par les lames liges qui l’accompagnaient. Prenant tout son courage dans les mains, il se jeta, épée devant, sur le lyrgër du septentrion, lequel para d’un geste lourd. Le combat fut bref, car malgré la fatigue d’Hagen Svade, les parades de son adversaire étaient des plus conventionnelles. Les feintes, les passes, tout avait été appris lors d’entraînements rigoureux mais sclérosés. Hagen avait lui-même reçu un tel entraînement, mais des années d’expérience mercenaires et d’ignobles duels avaient durci son bras, qui était comme un serpent. Ce dernier ne craignait plus les estocades traitresses et les viles piques. Ayant élevé l’assassinat au rang d’art, il n’avait pourtant pas laissé de place à l’honneur dans les éléments constitutifs du duel. Ainsi, et après quelques passes relativement violentes, le seigneur Svade enfonça son épée dans l’entre-jambe du duc avant de lui trancher la gorge.

Telle est la fin du duc de Sybrondil, tué par l’acier Svade au cœur de la conflagration de sa cité de lumière. Bientôt, la lutte devint inutile, et toute la cité se laissa aller à la passivité que créait l’horreur. Le désespoir avait pris le cœur des pauvres gens, qui commençaient à être parqués dans les entrepôts, voire tués sans aucune forme de procès. Les Bredaniens choisissaient leur bétail, mais les hardes de bourgeois étaient si nombreuses que la vie ne valait pas grand-chose ici, et au moindre caractère irritant l’un des reîtres du nord, c’était la mort qui apparaissait. La nuit était horrible, et bientôt, entre les morts et les prisonniers, il ne restait plus rien, sinon les soldats qui n’avaient pas été désignés pour leur tour de garde, et qui s’endormaient dans les draps de soie, avec le sommeil lourd des nouveaux nés.
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