Tosya
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Lorsque une ancienne légende ressurgit du passé...
 
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 Quelle est donc cette folie ?

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Hagen Svade

Hagen Svade


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MessageSujet: Quelle est donc cette folie ?   Quelle est donc cette folie ? Icon_minitimeSam 13 Fév 2010 - 22:32

Le mât du navire était dressé et le vent cinglait dans la voile boursouflée.
Direction, le sud. La forêt d’Alguiel, plus précisément. Aan Svade, dit le Blond, voguait vers l’inconnu sur le bateau de Merkt Virje, un capitaine du Svadlünd. C’était un bon navigateur et un marin chanceux. Plus marchand que soldat, il s’était, avec ses cousins, réparti les tâches. La famille Virje avait souvent combattu pour la noble maison Svade et, le reste du temps, elle vivait de pillages et d’autres rapines maritimes. Le butin le plus exotique, souvent issu de quelques frégates marchandes sybrondiliennes, ils avaient pris l’habitude de le confier à Merkt, qui connaissait bien la côte occidentale. Ce dernier, chargé du fruit de ses pillages ou de celui de ses parents, rejoignait alors le grand sud. Alsaria était sa destination préférée, c’est-à-dire celle qui convenait le plus à sa vénalité.

En effet, les riches bourgeois de cette contrée, qui avait été, plus que d’autres, épargnée par la guerre de succession, se montraient toujours friands des denrées venant du riche septentrion. Sybrondil et ses provinces, cette terre de paix, avait longtemps cultivé le luxe, et notamment sous le règne du récent archiduc Erestor, qui se complaisait dans une richesse amollissante. Bref, dans cette affaire, tout le monde y trouvait son compte, à part peut-être les marchands sybrondiliens qui nourrissaient les poissons ou jonchaient les côtes. Mais bah, l’art du négoce est subtil et dangereux, et les Bredaniens illustraient avec à propos voire zèle cet état de fait.

Bref, le brave Merkt Virje n’était pas homme à s’en laisser conter. Cependant, il ne pouvait rien contre la noble maison Svade, et craignait la froide colère du seigneur Hagen, comme la plupart des hommes qui le servaient. Ainsi, lorsque ce dernier lui commanda d’emmener avec lui Aan le Blond, son fils, vers la pointe ouest d’Alguiel, il ne put qu’acquiescer. Le pauvre Merkt avait été victime de ses rodomontades. Il s’était longtemps enorgueilli de sa rencontre avec quelques personnes des nations elfiques. Il disait même qu’il avait négocié avec ces sauvages sur les côtes boisées d’Alguiel, bien que cela était faux. Il en avait juste rencontré une poignée, laquelle n’était pas intéressée par ses biens. Mais depuis, on lui faisait cette réputation de connaître un peu cette race mystérieuse. Cela n’avait jamais eu grande importance, jusqu’à ce que son seigneur voulût rencontrer ces êtres trop longtemps ignorés.

Hagen, qui ne craignait pas de révéler au Virje ses intentions, lui en fit part lors d’une séance extraordinaire. Malgré sa rudesse habituelle, son seigneur était d’une (relative) affabilité, ce qui fit frissonner le brave marin. L’expédition serait dangereuse, à en juger par l’inquiétante obséquiosité de son chef. Non pas à cause du voyage sur les côtes d’Alguiel (Merkt les connaissait bien) mais parce que la mission était fort hasardeuse. De plus, son sinistre second, Aan le Blond, représentait à lui seul la moitié des dangers. Ce jeune homme d’une vingtaine d’années n’avait plus rien du godelureau. C’était un homme fait qui avait servi comme mercenaire dans les terres du sud pendant deux ans.

Ses relations avaient toujours été tendues avec son père et la triste renommée qu’il s’était forgée ne faisait que rehausser le lustre de sa sombre lignée. Sa cruauté était connue de tous et la seule pitié que l’on pouvait attendre de lui était une noyade qui durât moins de deux heures, que l’on soit étranger ou Bredanien. On disait que ses veines étaient remplie de bile noire et que son humeur massacrante l’était dans tous les sens du terme. Bref, l’alcide blond n’aidait pas à la sérénité.

Mais où en étais-je… Ah, oui ! Le navire se rendait donc vers les terres oubliées des Elfes d’Alguiel, commandé par le capitaine Virje. Les offrandes seigneuriales avaient été importantes, ce qui rendit les vents favorables et le voyage rapide. Après quatre jours, on débarqua sur une côte elfique où l’on s’y reposa un peu. Le seigneur Hagen avait donné des instructions strictes : les feux avaient été interdits et l’ambassade ne serait composée que d’une poignée de Bredaniens, dont Virje prendrait la tête. A cette perspective, Merkt avait frissonné et frissonnait encore, craignant qu’Aan le Blond ne prenne ce choix pour une offense. Et, par les dix mille cohortes, Merkt aurait préféré la mort plutôt que d’insulter le prince Svade.

Au matin, six Bredaniens s’enfoncèrent dans la forêt, à la recherche d’un elfe qui pourrait les éclairer.
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MessageSujet: Re: Quelle est donc cette folie ?   Quelle est donc cette folie ? Icon_minitimeDim 14 Fév 2010 - 21:55

Russandol, surnomé "le rouquin", avait été un des premiers de sa cité à apercevoir les voiles blanches du Drakkar Svade, du haut du chêne centenaire où il s'était perché, afin de laisser courir ses doigts sur sa harpe en toute quiétude ; au village, derrière la colline aux deux sources, on se serait moqué de lui, si on l'avait entendu ainsi jouer. Il était vrai que le rouquin n'était qu'un elfillon, un jeune puceau de seulement quelques 137 ans, et qu'il n'excellait pas encore dans l'auguste art de la lyre ; il en venait souvent à envier ses aînés, comme Aulendur doigts-agiles, qui par son art avait réussi à ravir le cœur d'Elenwë, dont la beauté était soulignée par même les Anciens.

Les elfes d'Alguiel, depuis longtemps laissé en paix par les humains des plaines, s'étaient organisés en plusieurs villes et villages, disséminés dans la forêt ; dans chaque communauté, le groupe des Anciens, elfes sages et vénérables, prenaient les décisions relatives à la communauté, après s'être concertés.

Lorsqu'il aperçu l'embarcation humaine, le rouquin cessa son occupation, et gravit la colline aux deux sources, à toute allure. Voir ainsi des hommes débarquer dans l'Alguiel était chose peu commune ; ils préféraient éviter les bois, habituellement.
C'était étrange et le rouquin se pressa ; il poussa la porte du Conseil des Ancien, une fort vieille masure construite contre un roc de calcaire blanc. Après qu'ils furent avertis, les Anciens devisèrent, et peu après, le rouquin, accompagné des Patrouilleurs, menait ces derniers là où il avait vu le Drakkar humain accoster.

Dirigés par la fière Nerwende, dont le nom veut dire "femme-homme", les Patrouilleurs avaient pour tâche de protéger les villages des bêtes, ou d'autres dangers.
La masculine Nerwende avait autrefois rencontré un homme, alors qu'elle n'avait que 182 années derrière elle ; elle avait été impressionnée par la hargne de ceux-ci, et par leur corps noueux, bien différent des sveltes et fines brindilles qu'étaient ses congénères.

Les Patrouilleurs entendirent l'écho des hommes marchant dans la forêt, et aussitôt allèrent à leur rencontre. Sur de leur force, ils ne prenaient pas la précaution de ne pas se faire repérer ; ils pensaient que la simple vue de leurs arcs suffiraient à calmer d'hypothétiques ardeurs.

Les hommes étaient six. Puisqu'elle parlait le langage des hommes, Nerwende mena la discussion. Sans attendre, elle demanda aux Svades la raison de leur venue, et leur indiqua que ces terres n'étaient pas au peuple des plaines :


"Les gens des plaines ne viennent plus dans nos forêts depuis longtemps, et il y a une raison à cela. Peut-on savoir ce qui vous a donné l'idée de briser les ancestrales habitudes ?"
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MessageSujet: Re: Quelle est donc cette folie ?   Quelle est donc cette folie ? Icon_minitimeDim 14 Fév 2010 - 22:18

La rencontre avait été rapide. A croire que l’Alguiel était fortement peuplée de cette race oubliée. La rencontre avait été rapide mais les elfes se montraient d’une martiale prudence. Autour des Bredaniens, des silhouettes sveltes, aux habits étrangers, étaient apparus sans un bruit. Du groupe se détacha bientôt un drôle d’individu, qui lança à la coterie quelques mots dans un langage difficilement compréhensible orné d’un accent chantant. On lui demandait que signifier leur présence ici. Peu habitué à ces manières et à ce peuple-là, Virje semblait peu sûr de lui, ce qui ne lui était plus arrivé depuis, pfiou, depuis qu’il avait vendu son premier bouc volé, il y avait de cela sûrement vingt ans. Hésitant d’abord à répondre, considérant en biais le placide Aan, qui s’était paré d’un visage où se mêlaient l’indifférence et l’austérité, il bredouilla d’abord quelques gargouillis avant de remarquer à quel point sa voix était rauque. Raclant sa gorge avec force subtilité, il toussota ensuite, baissa un instant le regard et fixa par intervalle la frêle créature, androgyne comme pouvait l’être les Sybrondiliens, sinon plus.

« Sire… Dame… Elfe. C’est la guerre qui nous amène ici. Le roi d’Ellandy a humilié mon seigneur et ce dernier s’est fait un devoir de faire tomber le royaume au nord-est de votre forêt. Je viens en son nom quérir votre soutien. Le seigneur Hagen Svade pense qu’il est temps pour les elfes de recouvrir un peu de cet immense empire sur lequel ils régnaient jadis. »
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MessageSujet: Re: Quelle est donc cette folie ?   Quelle est donc cette folie ? Icon_minitimeVen 19 Fév 2010 - 16:36

L’étrange ambassadrice de la non moins étrange race elfique écouta la déclaration de l’émissaire Svade avec une attention teintée d’indifférence. L’attrait de la nouveauté avait certes allumé une maigre flamme dans les yeux de certains elfes, pourtant si indéchiffrables, mais cela n’était que suppositions extravagantes d’un Virje dérouté par cette situation insolite. Lorsque le héraut eut terminé et qu’un long silence passa, l’elfe temporisa toutes ces belles paroles et expliqua qu’elle devait en référer à un certain roi de la forêt, lequel devrait à son tour laisser discuter un aréopage de vieillards à la mine toujours guillerette mais aux idées aussi arrêtées que pouvaient l’être des créatures pétries par des siècles d’isolement et de traditionalisme. Ainsi la patrouille elfique délaissa-t-elle la délégation bredanienne, qui s’en alla rejoindre les côtes qui les avaient vus débarquer en attendant les délibérations des gentils vieillards.

La neutralité bienveillante quoiqu’un peu molle de l’émissaire d’Alguiel ne disait rien qui vaille au Virje comme à Aan. Ce dernier, pendant les longues journées qu’ils durent passer à attendre aux côtés de leur nef, démontra une nouvelle fois pourquoi on lui faisait si triste réputation. L’impatience n’avait jamais été vertu négligée chez cet être forgé par une cupidité atavique et une soumission calculée au seigneur son père. Pourtant, la situation crispait quelque peu le jeune Svade. Il tripotait ces rajouts de cheveux blonds qu’il arrachait à toute personne à la chevelure plus claire que la sienne avec une frénésie qui ne présumait rien de bon pour l’avenir, et on s’interdisait bien de croiser, même pour une seconde, son regard furieux. Les yeux d’Aan, à l’image de l’aigle navré du Svadlünd, épiaient chaque geste, cherchant avec une avidité malsaine la moindre situation, le moindre agissement qui lui aurait permis de provoquer l’algarade.

Il est vrai que ce voyage diplomatique n’avait rien pour plaire au fils Svade ni pour l’inciter à la patience. En effet, il n’était pas un impossible que son père, le seigneur Svade, tentait de le mettre à l’écart des expéditions qu’il préparait. Cette manœuvre était un bon moyen d’évincer ce prince vicieux et cruel de la course à la succession qui faisait rage entre les aînés d’Hagen et dans laquelle la gloire des batailles jouait un grand rôle. Et comme si cette disgrâce à peine voilée ne suffisait pas, les Bredaniens avaient souvent remarqué les gracieuses silhouettes des sylvains. Curieux ou sentinelles, ces ombres d’elfes ne faisait qu’exacerber la mauvaise humeur du prince et donc renforcer l’atmosphère délétère qui régnait sur le navire.

Après de (très) longues journées d’attente, l’émissaire elfique revint enfin, amenant avec elle la décision du roi et de sa vénérable assemblée. La réponse était non, merci, ils avaient déjà consommés. Morne conclusion pour cette joyeuse équipée. Après avoir un peu sondé l’émissaire sur les raisons de ce choix, Virje fit cingler les voiles pour rejoindre le plus rapidement possible Ivdrer et se délivrer d’un prince plus venimeux que jamais.
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