Comté d'Apremont : description

Situé à la frontière de Dinak, les marches d'Apremont sont bien différentes des grandes collines d'Alsaria. La proximité du fleuve Nimrod, associée aux fortes précipitations, a creusé profondément la terre. Si les grandes étendues d'herbe sont toujours présentes, comme dans tout le Sud d'Alsaria, Il est aussi de nombreux escarpements, dus à l'érosion.
Alternance de plaines vallonnées, propice à l'élevage, pour lequel Apremont est des plus réputé, ainsi que de terres écrêtées, souvent boisées, le pays est des plus hétéroclite, et toujours, en dehors des villes et villages, très sauvage.

Au-delà des sentiers battus, le voyageur peut avoir le plaisir de découvrir un dédale de chemins escarpés, de crevasses, et avoir la chance de s'y perdre. En effet, les anfractuosités jonchant la terre, si elles sont un terrain de jeu formidable pour les enfants, ainsi que d'utiles routes pour les gens du pays, sont également un dangereux casse-tête pour les nouveaux venus.
Lors des époques sombres, les bandits et les soldats utilisaient ces crevasses pour surprendre leurs victimes. Le pays d'Apremont a ainsi la réputation d'être peu hospitalier, et un nid de coupe-gorge. Ce qui, bien entendu, est faux... Si l'on s'y rend en ami.

En outre, ces affleurement rocheux ont permis au pays d'ouvrir des carrières, desquelles sortent chaque jours de grands quantités de pierres. au Sud des terres, on y extrait un granite dur, qui a servit à la réalisation de toutes les grandes œuvres du pays d'Apremont, comme la fort d'Anseric, le pont du Brand, les chapelles de la Sainte-Repentance, ou encore les remparts de la cité. Cette ressource donna la réputation aux Apremontais d'êtres de fiers bâtisseurs.

Les hommes donnent souvent cette consigne, à leurs enfants, tôt où tard dans leur éducation : "Aime ta femme et ta monture autant que tu aime Dieu."
Très pieux, les seigneurs d'antan ont voulu que le peuple soient eux même de bons dévots, et donnèrent à la Confrérie de la Lumière plusieurs obédiences au sein du pays. En retour, les moines devaient s'acquitter de leurs devoirs religieux, et, là où on construisit des chapelles et des églises, les prêtres commencèrent à dire la messe aux bonnes gens.
Aussi, les citoyens et serfs d'Apremont vivent en bonne intelligence avec les hommes de la foi, et adressent tous leurs prières au même Dieu.
Dans les villes et les campagnes, l'influence bénéfique des moines s'est fait sentir ; ceux-ci apportèrent la prospérité, par la révélation de leurs savoirs, comme l'utilisation de l'eau, dans les champs et dans les forges.

Usant à bon escient des verts pâturages, les hommes et les femmes d'Apremont entretiennent un bétail important ; les élevages de moutons et de bovins sont important, donnant au peuple force de lait et de laine. Dans les forêts d'Apremont vit toute sorte de gibier, et, après une chasse fructueuse, il n'est pas rare de trouver à la table du seigneur un morceau de cerf, ou de sanglier, même si, dans la plupart des cas, le porc est à l'honneur, mis en sauce comme il se doit.
Les gueux se repaissent également de cochon, quand ils peuvent s'en acheter un. Habituellement, ils se contentent de lièvres faméliques, et de petits oiseaux, tels que perdrix, bécasses, et cailles.
La table ne serait pas complète sans les bonnes boissons du pays d'Apremont ; on y déguste le succulent Hypocras et le Clairet, fait à partir du bon vin des moines, ou encore du vin saugé, lorsqu'on va mal à la selle.
Toutefois, la boisson emblématique d'Apremont est le Sangdragon, fait à partir de liqueur forte et d'herbe du dragon [estragon, ndlr]. Ce remontant accompagne les soldats lors de leurs missions, les apaise le soir venu, et facilite les conversations.
De temps à autre, on fait venir de bons poissons de l'île d'Arkantis, car c'est là bas qu'on pêche les meilleurs saumons, lorsqu'ils remontent le Nimrod à contre-courant. Pour les papilles des seigneurs, on a aussi creusé des viviers, où l'on élève de goûteuses anguilles. Il fait toujours bon de manger à la table d'un seigneur d'Apremont.

Si les bonnes terres d'Apremont servent à l'élevage vivrier, ils sont également utilisés pour le dressage des puissants pur-sang Apremontais. D'une vélocité sans pareille, et d'une robe soyeuse, les chevaux élevés dans le fief sont grandement réputés, en Alsaria et au-delà. Autrefois, le comté devait un tribu de six chevaux de guerre à son suzerain, le Duc d'Arlois, mais depuis quatre générations, et le siège d'Apremont, on ne jure hommage lige qu'à le couronne royale. Les fières montures Apremontaises sont jalousement gardées par leurs propriétaires, et les destriers ne sont montés dans la plupart des cas que par des preux du pays, qui forment une cavalerie des plus émérite.

Bien que dominée par la ville phare d'Apremont, l'ensemble du comté reste peu centralisé. Les villages de moins d'un millier d'habitants sont assez omniprésents, nichés à quelques lieues d'écart, dans les endroits les plus favorables. Les chevaliers ayant reçu ces villages pour fiefs se rattachent à un chevalier banneret, qui est en charge d'un bourg. Ces bannerets répondent du Comte lui-même, ou d'un de ses barons. Ainsi l'organisation est suffisamment ordonnée, et évite des problèmes d'administration, comme on peut de temps en temps le voir au sein de la cour royale.

Le temps n'est que peut clément, dans les terres du Sud. Les hommes d'Apremont ont le caractère aussi trempés que leurs pieds, lors des mauvaises saisons.
L'air froid, venant du Pôle Sud, se charge en eau durant son survol de la mer, et, lorsqu'il arrive, saturé, au dessus de la tête des Apremontais, les grandes pluies commencent. L'hiver, on assiste à de grandes chûtes de neige, qui couvre l'ensemble du pays d'un drap blanc. Une couverture blanche, même.

Habituellement, l'arrivée de l'Hiver ralentit considérablement l'activité, en Apremont. Lorsque les routes sont prises par la neige, seul les fous, ou les étrangers, inconscients du danger que représente le froid, s'y aventurent. Lorsqu'un déplacement est nécessaire, les gens utilisent des patins à neige, ou des traineaux, afin de ralentir au minimum leur progression. En effet, durant la saison froide, les loups rôdent de plus en plus près des villages, et il n'est pas rare qu'on se réveille la nuit, avec le bruit affolé des poulardes ou des brebis.

Seigneurie la plus importante, la maisonée d'Apremont siège dans la ville éponyme ; ce domaine est le plus au Nord, et garde une partie du fleuve Nimrod. La forteresse d'Apremont, rebâtie peu avant son siège, il y a plus de quarante ans, par le Duc d'Arlois, est une des plus forte place qu'on peut compter en Alsaria.

La maisonnée d'Arkantis, établie sur l'île du fleuve, a la particularité d'être de sang elfique. C'est une des rare exception, où le peuple des forêts s'est intégré au système féodal humain, s'y est développé. Ainsi, alors qu'en Dinak, les elfes sont persécutés, en Arkantis, ils y sont plus que toléré ; c'est une sorte d'arche pour ce peuple souvent chassé.

Située plus du comté, la ville de Folmont, pellée ainsi car construite sur un a-pic rocheux, surplombant la mer, abrite le seigneur de Folmont, vassal d'Apremont. Ce pays, battu sans cesse par les vents glaciaux du Nord, a développé son emprise sur les eaux froides de l'Océan septentrional, construisant force de drakkars et de cogues.

Très pieux, les seigneurs d'Apremont ont donné une partie de leurs terres aux moines de la Confrérie de la Lumière.
Ainsi ont été fondé deux abbayes, ainsi qu'un couvent.
L'abbaye de Bonlieu, situé tout au Nord du comté, est un endroit prospère ; on y produit une bière fort gouteuse, ainsi que des fromages délectables. Cette obédience possède de larges pâturages, où sont élevés brebis, moutons, et bovins.
L'abbaye de Remiremont, à une dizaine de lieues aux Sud Ouest d'Apremont, est un centre important de la Confrérie de la Lumière ; là-bas, les moins s'y sont regroupés, et y ont amenés force d'ouvrages. On y copie des livres, et met en applications les théories de certains savants, que ce soit pour la culture, la manufacture, ou encore l'irrigation.
Le couvent d'Aubepierre se dresse à l'Est du pays, et les seigneurs y envoient souvent leurs filles, en l'attente de leur mariage. On y produit des doux manteaux, faits en laine, en lin, ou même en soie, et sur ces vêtements sont brodés au fil d'or et d'argent les armoiries des maisonnées d'Apremont.