L'envoutement du jambonneau [PV Mélora N'ha Shaya & Olörin]

L’idée de rester bloquer ici ne déplaisait pas totalement à l’Ellandyen, car après tout au bout d’un mois, dormir au clair de lune autour d’un feu de camp était une chose à laquelle ils étaient habitué même si de temps à autre un bon lit douillet n’avaient pas été de refus. Cependant les désirs de la dame était des ordres, du moins pour aujourd’hui car il avait à se faire pardonner comme jamais. Ainsi, Mélora se dégagea de l’étreinte d’Olörin et commença à ranger.
Au bout de quelques minutes tout deux étaient fin prêt à partir, mais ou ? Alors, à la sortie de la grotte, scrutant le paysage, le guerrier prit la parole :

« Et bien, je sens d’ici la bière et la bonne ripaille qui va nous remplir la panse ! Ah ! Ah ! Un bon repas chaud avec moultes pintes ! Voilà qui devrait nous réchauffer ! » Dit-il prit soudainement par un enthousiasme débordant. Resserrant la ceinture qui saillait sa taille et tenait son épée, ils partirent. Chantonnant ou plutôt fredonnant il accélérait le pas à chaque fois que le rythme de sa chanson augmentait.

Puis enfin, ils furent arrivés à bon port. Évidemment Olörin s’était trompé de chemin mais heureusement pour lui, ils avaient su trouver leur chemin non pas sans l’aide de Mélora bien entendu qui connaissait cette forêt par cœur. Néanmoins, ils se tenaient là devant l’écriteau de la Taverne. On y voyait un gros jambonneau avec quelques tranches déjà coupé, certes s’était un emblème comme un autre mais il demeurait tout de même pour le moins étrange… Un jambonneau…. Le porc salé devait donc être une des principales spécialités ! Rien que de penser à cela, le ventre du guerrier se mit à gazouillait. Après tout il n’avait pas mangé de la journée et l’idée de voir du porc salé dans une assiette, plat préféré de l’Ellandyen, lui mettait déjà l’eau à la bouche.

Ils entrèrent donc, et furent assommé par les odeurs qu’ils sentirent de plein fouet. L’essence de la bière même, mélanger à celle du jambonneau cuit dans l’arrière salle, la transpiration des clients et la puanteur naturel de certaines personnes donna le sourire à Olörin, surpris, il fut tout de même heureux de retrouver cette sensation qu’il aimait tant, car après tout, il n’y avait rien de mieux et de plus revigorant qu’une nuit à la Taverne. A part peut être d’après les dires, une nuit en compagnie d’une femme, mais cela Olörin ne pouvait le certifié car jamais il n’avait gouté aux plaisirs charnelles.

« Bonsoir noble voyageur ! Alors que puis-je pour vous ? » Dit un homme extraordinairement vieux et barbu alors que tout deux se tenait encore à l’entrée.
« Bonsoir vieille homme, je désirerais…. Heu… nous désirerions une place a table afin de ripailler et discutailler en paix, puis une chambre pour la nuit. » Répondit le rôdeur en regardant Mélora d’un air désolé.
« Bien suivez moi, préparé votre or car il y a du monde et cela va cous coûter ! » Prononça l’inconnue enthousiasme à récolter autant d’or. Alors, ils le suivirent pendant qu’Olörin sortait l’argent nécessaire aux services que la Taverne s’apprêtait à leur rendent pour la soirée. Le vieillard les firent donc s’assoir dans une table, il y avait peu de monde, le brouhaha était lointain, tous deux étaient tranquille et allait pouvoir discuter tranquillement.
« Merci vieille homme, tenez voici l’or et prenez ceci en gage de récompense ! Mais en contre partie veiller à ce que nos verres ne soit jamais vide, nous avons fait longue route et notre gorge est sèche. »
« Bien monsieur ! Vous désirez autre chose peut être ? » Demanda le vieillard.
« Oui, une double ration de porc salé pour moi ! Et toi Mélora que désires-tu ? »

Olörin la regardait, sous les lumières plutôt chaude de la taverne elle avait de magnifiques yeux, un minois qui attendrissait déjà le guerrier. Il l’observait donc, scrutant ses lèvres attendant qu’ils sortent un son pour répondre à sa question. Il la voyait de tous son être en cette soirée et aucun homme n’était indifférent aux charmes qu’elle dégageait, pas même le vieillard aussi laid soit-il qui ne cessait de l’examiner.

« Et bien, je sens d’ici la bière et la bonne ripaille qui va nous remplir la panse ! Ah ! Ah ! Un bon repas chaud avec moultes pintes ! Voilà qui devrait nous réchauffer ! »

En pénétrant dans la taverne du vieil homme, Mélora s’arrêta sur le seuil. Le brouillard de cette auberge était presque aussi épais que le blizzard au dehors. La cheminée aurait pu tirer mieux, le feu des fumeurs, les vapeurs provenant de l’arrière cuisine, tout cela emplissait la salle de fumée. Ambiance bleutée, ou les silhouettes pouvaient presque à certain instant se perdent dans un balais sans fin. Des rires gras survolaient l'ambiance étouffante et animée des lieux.
Ce mélange des différents fumets prenait au nez, après avoir passé un mois dans la forêt cette redécouverte de la civilisation lui fut difficile comme à chaque fois. Paupières qui se clos un bref, instant et la voilà qui plonge dans cette endroit, suivant la silhouette plus que réjouie d’Olörin, qui lui prenait un plaisir certain à retrouver ce genre de lieu. L’habitude des êtres jouait un rôle infini dans nos préférences.
Suivant tel un automate son ami. Ne prêtant aucune l’oreille à la conversation, sa confiance envers Olörin pour ce type d’organisation était sans faille. Même si d’un certain point de vue sa confiance avait été plus qu’ébranlée dans la journée. Cependant le pauvre, s’en sentait plus que marris.

« Bonsoir noble voyageur ! Alors que puis-je pour vous ? »

« Bonsoir vieille homme, je désirerais…. Heu… nous désirerions une place à table afin de ripailler et discutailler en paix, puis une chambre pour la nuit. »

« Bien suivez moi, préparé votre or car il y a du monde et cela va cous coûter ! »

« Merci vieille homme, tenez voici l’or et prenez ceci en gage de récompense ! Mais en contre partie veiller à ce que nos verres ne soit jamais vide, nous avons fait longue route et notre gorge est sèche. »

« Bien monsieur ! Vous désirez autre chose peut être ? » Demanda le vieillard.

« Oui, une double ration de porc salé pour moi ! Et toi Mélora que désires-tu ? »

Silencieuse depuis leur arrivée dans ce lieu, Mélora sortit de ses pensées, retombant lourdement à la réalité que son esprit, lui avait permis d’échapper. Sursaut, léger qui s’empare de son être, ses paupières battirent rapidement la mesure.

« …Pardon…Mmmm je pense que je prendrais une ration de porc salé également, avec du cidre….Par contre j’ai un autre type de demande… Est-ce que cela vous dérangerais pas d’apporter un baquet d’eau chaude dans la chambre ? »

Olörin savait bien que la manie de Mélora était l’eau chaude, c’était l’une de ses demandes les plus courantes et pour l’époque ou l’hygiène était dans ses derniers retranchements c’était occasionnel les bains…Sa dernière demande fut accueillit d’un silence muet de quelques instants par le vieillard. C’était rare, mais venant d’une Dame, qui plus est jolie. On pouvait bien passer tout leurs caprices.

« D’accord Not’ Dame… Maryse vous portera ça le plus rapidement possible. Et le reste de la commande viendra un peu plus tard. »

« Merci beaucoup » Dit-elle en laissant échapper son plus beau sourire.
Et le vieil homme s’en alla, s’empressant de respecter la commande de ces gens qui payaient en bon écus sonnant et trébuchant.

« C’est assez animé ici… Cela sera agréable pour se changer les idées… » Dit-elle songeuse, tout en laissant flâner son regard dans la salle et elle remarqua qu’il y avait très peu de femme, ou tout du moins en tant que cliente, à part la serveuse qui déposait, jetait, les assiettes devant les divers clients et quelques femme de « compagnie », Mélora était l’une des éparses représente de la gente féminine. Tant mieux grâce à ce genre de vendeuse de charme elle sera tranquille pour la soirée ou du moins elle l’espérait.

« Olörin je reviens rapidement, j’ai besoin d’enlever les restes de cette journée que je qualifierais d’éprouvante…Et si le repas arrive commence sans moi » Sur c’est paroles elle se leva et pour le rassurer vis-à-vis de son humeur à son encontre elle effleura doucement la joue de son ami.
De son pas souple et délié elle monta à l’étage à la recherche de la chambre qui leur avait été assignée. Et lorsqu’elle y entra elle trouva la fameuse Maryse en train de s’activer autour d’un bassin remplit d’eau chaude.
La voyant arrivé, elle lui demanda en souriant aimablement :

« Voulez-vous autre chose ou une aide quelconque ? »

« Non, non, rien, cela ira merci beaucoup. Je veux juste m’apprêter le plus rapidement possible... » Dit-elle précipitamment, elle donna tout de même un léger pourboire à la dame. Quand elle fut sûre d’être enfin seul, elle laissa tomber peu à peu, les différentes couches de vêtement qui la recouvraient, elle entra dans son bain, se frottant vigoureusement avec la saponaire.

Puis elle sortit de son bain, s’entourant d’une serviette moelleuse et sécha son corps puis ses cheveux de manière énergique. Quelle chose merveilleuse qu’un bain ! Cela faisait presqu’une éternité selon elle qu’elle en avait plus prit un digne de ce nom.
Elle s’assit sur le lit, entourée de sa serviette. Tout en peignant soigneusement ses longues boucles nocturnes, chose qu’elle faisait avec promptitude car c’était du a une longue pratique. Les années faisant, les gestes de la vie quotidienne se faisaient avec un rythme rapide et efficace.

Ceci fait, elle alla prendre des habits plus confortable et agréable selon elle, vêtement qu’elle mettait dans la belle saison, où encore lorsqu’elle avait la possibilité comme ce soir.
Doucement, elle serra les divers nœuds ventraux du corset, resserrant cette étreinte qui la faisait se sentir « protégée », haut d’une simplicité agréable qui laissait entre voir la beauté du tissu dans sa nature même, bleu profond faisant échos au regard de la jeune femme. Ensuite la jupe d’un noir profond moulant agréablement sa silhouette, longiligne. Pour ne pas perdre de sa mobilité, elle la jupe se fendait à partir de la mi-cuisse.
Les chaussures seront simples, elles aussi, de fine scandale de cuire noir souple.
Mélora dans cette vêture était autre, elle ne se reconnaissait plus en face de son propre reflet. Cela faisait tellement longtemps qu’elle ne s’était plus habillée ainsi...Regard qui se scrute cherchant un dernier détail à modifier, voir ce qui manquait…Instant qui file, laissant place à un sourire rayonnant, elle savait ce qu’il fallait qu’elle fasse. Elle prit une de ses aiguilles d’une main, et de l’autre elle releva ses boucles sombres au dessus de la nuque, la laissant visible au regard. Puis quelques mèches plus courtes balayant ses épaules. Ses doigts rangèrent encore quelques mèches de cheveux de ci de là. C’était l’ultime geste qu’ont toutes les femmes à l’instant e se livrer aux regards du monde. Rite magique. Signes d’exorcisme afin de se recréer, s’incarner et surgir à ses propres yeux tels qu’on s’aime, telle qu’on se plait, telle qu’on existe. Alors la réussite est certaine et l’on sourit dans le miroir.

« Allez je lai déjà assez fait attendre le pauvre »

Elle s’en alla auprès de son ami, libérée d’humeur joyeuse, son regard pétillant. Doucement elle dévala les escaliers et lorsqu’elle revint elle vit qu’Olörin avait été « abordé » par une de ces femmes…

La question de l’Ellandyen sur le menu de son interlocutrice laissa un blanc, tous attendait avec attention la réponse de Mélora. Le silence était intense et tous dévisageait le jolie minois de la jeune femme. Du porc salé, à la plus grande surprise d’Olörin, étais-ce à elle aussi son plat préféré ? Content de son choix, un large sourire se dessina sur le visage du rôdeur, ce qui rassura surement la jeune femme quand à son choix et à sa façon de parler.

Mais ensuite ce qui suivit dans les paroles de Mélora quand à la commande demandé au serveur, laissa Olörin dans un profond désarroi. Un baquet d’eau chaude dans la chambre… Quelle idée étrange ? Pourquoi faire ceci à ce moment précis alors que tout deux allaient partager le gîte et le couvert. Si bien qu’il resta la bouche ouverte complètement abasourdi pendant la courte discussion entre le vieillard et Mélora apparemment satisfait des services et de la disponibilité qu’offrait son homologue.

Quand soudain la jeune femme comme elle l’avait très bien dit lors de l’entrevue précédent, se leva afin de prendre un bain d’eau chaude exigé précédemment. Sans voix il la regarda partir alors qu’elle venait d’effleurer sa joue. Complètement charmé il la scrutait s’éloigner avec toujours cette démarche qui ne le rendait pas indifférent, puis enfin il laissa échapper quelques mots complètement pris de court devant le déroulement de cette soirée.

« Mais…Mais… »

Boudant de se retrouver seul à table et de devoir commencer à manger sans elle, il croisa les bras et attendu en adoptant une moue, le visage fermé il était perdu dans ses pensées, il n’avait que faire de ce qui ce passait autour. La pinte de bière arriva enfin, oui enfin, car cela était vrai que la boisson avait mit du temps à venir puisque le temps du guerrier désormais seul à table était vraiment long. Toujours vexé, il but une gorgé, puis deux, puis trois… la pinte était fini… Déçut, il la reposa et recroisa les bras car le seul plaisir qui lui avait été offert pendant l’attente terriblement longue s’était finalement résulté à quelques minutes.

Pensif, il s’essuya tout de même sa barbe quelques secondes plus tard avant de croiser de nouveau ses bras. Regardant le
verre vide, il se demandait ce que pouvait bien faire sa Mélora pour être aussi longue… Un bain… Quelle idée bizarre…

« MMMmmmm messire, je vois que la place est libre… Une femme occupe votre lit se soir ? Je n’ai nulle endroit où dormir… »

Que pouvait bien faire Mélora… Après tout elle n’était pas si sale et si craceuse, cela ne devait pas prendre autant de temps, et puis ce n’était pas comme si Olörin était une personne exigeante puisque même lors des entraînements et après de longues heures d’entraînement, le charme de la jeune femme et sa beauté étincelante continuait d’intriguait le guerrier et ce même sous une couche de boue.

« … Et puis… vous êtes plutôt bel homme, une petite gâterie pourrez vous êtes offerte… MMMmmm… » Dit une femme en se collant à Olörin en effleurant sa cuisse de sa main tout en remontant vers l’entrejambe.

Les bras croisé et complètement indifférent, la main de l’inconnue le fit revenir à la réalité. Que faisait-elle ? Que voulait-elle ? Piqué par le geste de la femme qui plus est était atrocement laide aux yeux de l’Ellandyen, il la repoussa violemment si bien qu’elle manqua de peu de tomber.

« Dégage ! Mon lit est occupé ! Et ce n’est pas le moment car mon humeur n’est pas des plus appréciables ! » Répondit-il sur un ton dédaigneux.
« Nous ferions l’amour toute la nuit ! Allez viens mon ange ! »
« Que nenni ! Va importuner un autre homme, tes charmes n’opèrent pas sur moi ! »
« Mais… »

La femme de joie ne put finir sa phrase car soudain alors que les sourcils de l’Ellandyen était froncé et la bouche crispé par sa colère, ses yeux s’illuminèrent. La bouche s’ouvrit soudain et son visage dans toute sa globalité devint la plus belle représentation du bonheur et de la surprise. Mélora N’ha Shaya descendait enfin, vêtu de vêtement qu’il n’avait jamais vu et qui l’a rendait encore plus sublime qu’auparavant. Gêner par ses pensées si soudaine et pourtant si pure, il baissa les yeux ainsi que la tête et rougit, gêner. Il ne pouvait croire ce qu’il voyait, sa Mélora, la femme qu’il avait attentionnellement mise en danger le matin, paraissait tellement fragile en cet instant. Elle se montrait et apparaissait à ses yeux comme un ange et non comme une redoutable guerrière.

Ne pouvant pas parler car complètement abasourdi et sonné, il articula tout de même quelques syllabes…

« Mé-lo-ra… »

« Dégage ! Mon lit est occupé ! Et ce n’est pas le moment car mon humeur n’est pas des plus appréciables ! » Répondit-il sur un ton dédaigneux.
« Nous ferions l’amour toute la nuit ! Allez viens mon ange ! »
« Que nenni ! Va importuner un autre homme, tes charmes n’opèrent pas sur moi ! »
« Mais… »

Figée elle observait cette scène plus que surprenante, un âpre sentiment s’insinuant dans ses veines, long et fort. Colère profonde elle n’aimait pas l’attitude de cette catin de bas étage !

« Mé-lo-ra… »

Elle s’avança d’une démarche affirmée mais pourtant avec un charme plus que certain, tel un fauve qui avance vers sa proie, avancée savoureuse, Le dos parfaitement droit, le menton légèrement redressé et ses mains ondulant autour d'elle au rythme de ses pas et du mouvement de ses hanches. Son regard avait prit un éclat d’une dureté implacable, figé dans celui de cette catin de bas étage qui avait prit Olörin pour cible.

« Tigresse…. »Dit la femme, en retirant d’un mouvement vif son bras de l’empoigne de fer, qu’était les mains de Mélora. Effrayée, elle regarda perler à son poignet quelques gouttes de sang. Les ongles de Mélora s’étaient enfoncés dans sa chair.

« Un lapin ? » Murmura-t-elle d’une voix douce aux tendres intonations, qui ne collaient pas pour le moindre sous à ce regard aux reflets glaciale qu’elle portait à l’encontre de la femme. Doucement elle tournera son intention vers Olörin et elle retrouva toute sa douceur avec on se ne sait quoi de plus, illuminant son beau regard. D’une main légère elle effleura le torse de son ami, puis tout doucement en se collant petit à petit à lui elle viendra se mettre sur ses genoux. Ses bras entourant le cou du Rodeur, lovée contre lui elle le fixait d’un regard brulant. Et doucement elle chatouillera le cou de L’Ellandyen tout en continuant son avancée pour que le chemin de ses lèvres prenne fin tout proche de celle D’Olörin, les effleurant. Tout en murmurant dans un murmure aux accents langoureux mais assez distinctement pour l’autre femme l’entente…

« Excuse moi de t’avoir fait attendre…J’espère que le résultat te plait… »

Sortant un chiffon de son corsage, la femme tamponnait avec précaution sa peau meurtrie.
« Vous êtes d’une jalousie mordante, et d’une brutalité inouïe… » Dit-elle, choquée que ce petit bout de femme, qui avait l’air si charmante puis cacher une telle force. Elle se reculait, vers le reste de la salle avec un air sournois et puéril, qui semblait de coutume chez cette femme dés que ses plans ne fonctionnaient pas comme elle voulait. Et elle s’en alla…
Quand cette femme fut partie, Mélora décrochera un tendre sourire à Olörin, se détachant quelque peu de son visage.

« Alors on était au prise avec une vendeuse de charme mon pauvre ami ? »

Et d’un coup elle éclatera de rire, doux rire en rien moqueur, mais juste un brin de taquinerie tendre. Faisant comprendre cela à son ami d’une manière particulière et bien à elle. Elle l’étreignit, son minois se réfugiant dans le cou de son ami. Rire léger qui s’étouffera doucement dans cette étreinte.

La femme qui se dressait devant lui était bien Mélora, mais elle était extraordinairement plus belle et plus… Les mots manquaient au pauvre Olörin car ce dernier restait complètement ensorcelé devant les charmes de la jeune femme. La regardant de haut en bas, il ne put s’empêcher de s’égarer sur ces formes qui l’attiraient au plus haut point. Le corps de Mélora ne laissait absolument pas Olörin indifférent et cela se voyait.

Cependant bien que son visage qui n’avait été que pureté et tranquillité jusque là, ce dernier ce durci en un temps record lorsque ses yeux se posèrent sur l’inconnue. La blanche colombe qui émanait de son corps se transforma en une fraction de seconde en une louve près à bondir sur la femme de joie. Ses yeux jusque là bleu et éclatant devenait sombre, profond, l’inconnue se perdait déjà dans son regard sauvage et effrayant. Olörin n’avait jamais vu Mélora comme cela, mauvaise à ce point, il n’était cependant pas effrayé mais le guerrier ne connaissait pas cette facette, si sauvage et indomptable.

Tel une féline elle planta ses griffes dans l’avant bras de la catin, stupéfait, Olörin laissa échapper son prénom pour tenter de lui faire comprendre que la violence ne résoudrait rien. Mais rien n’y fit, elle était dans un moment de fureur tel que même lui ne pouvait y faire. Etais-ce la jalousie ? Ce péché si puissant qui avait conduit et guidé les pas de Mélora ?

Impuissant ou plutôt trop occupé à observer la scène qui finalement ne le déplaisait pas, il attendait sagement appuyé sur son dossier que la guérisseuse en ait fini avec cette femme de joie. Tout en se tenant près bien sûr à réagir si Mélora dépassait un peu trop les bornes. Mais alors qu’il continuait d’admirer la scène d'en bas, de sa chaise, la situation pris une tournure à laquelle il ne s’attendait pas. Car Mélora hors d'elle, se dirigea vers le guerrier avec un regard et une allure un tantinet provocante, elle effleura ensuite le torse du guerrier afin de montrer sa détermination et aussi surtout à l’inconnue qu’Olörin lui appartenait.

Pensant que son amie s’arrêterait là, il soupira car son corps faisait déjà des siennes. Se renfrognant, il tenta de ce contrôler mais Mélora continua dans son avancé. Car cette dernière vint approcher ses lèvres à quelques centimètres de celle d'Olörin avant de repartir, la sensualité était à son paroxysme. La femme qui dégouté partit discuter à un autre homme en laissant échapper des jurons envers la guérisseuse tels que "jalousie mordante" ou bien "brutalité mordante" . Complètement envoûté, Olörin ne pouvait s’empêcher d’aimer ce comportement tant provocant de la guerisseuse bien que sûrement pas sincère puisque Mélora avait avant tout fait cela par pure jalousie.

Nonobstant, il ne cessait de scruter le doux visage de la jeune femme qui d'ailleurs venait de lui demander si le changement de tenue et autre lui plaisait. Charmé et fixé sur ses lèvres, il eut du mal à s’en détourner. Secouant la tête comme pour se libéré de l’enchantement, il commença à parler.

« Et bien c'est-à-dire que… Oui… oui… Le résultat ne me dérange pas… Je veux dire me plait ! Oui me plait bien sûr ! Tu es ravissante ! »

Bafouillant un peu, il ne savait comment ce sortir de ce pétrin… En plus la jeune femme renchérissant sur les évènements qui venait de ce passé remua le couteau dans la plaie, ou plutôt agita la baguette au dessus d’Olörin qui en se remémorant la scène retombait déjà sous ses charmes.

Il ne put qu’articuler un faible « Oui ».

Impuissant, il soupira comme pour se résigner, car déjà trop fatigué de lutter contre ses sentiments. Se souffle émanant de sa bouche fut donc le doux signe que dorénavant il ne refoulerait plus jamais ainsi ses émotions. Mais soudain le serveur approcha apportant leur repas avec deux pintes de bières. Ce dernier tombait vraiment à pic car Olörin ne savait quoi dire.

« Et bien c'est-à-dire que… Oui… oui… Le résultat ne me dérange pas… Je veux dire me plait ! Oui me plait bien sûr ! Tu es ravissante ! »

« Merci beaucoup Olörin mais n’exagère pas. »

La manière dont s’exprimait Olörin, hésitante, bredouillante faisait sourire tendrement Mélora. Sourire exquis qui s’imprime sur ses lèvres rosée, l’éclair bleu d’un regard voilé à demi par de long cils. Minois légèrement renversé vers l’arrière. La demi-elfe s’abandonnait quelques instants contre le corps de son amis, rempart imprenable, chaleur paisible et rassurante d’un homme d’action, barrière imprenable, asile emprunt d’une sureté inébranlable. Paisible elle se sentait en sécurité auprès de lui, il n’y avait que depuis qu’elle le connaissait qu’elle se permettait de nouveau d’avoir des gestes de la sorte. Main qui s’égare dans l’effleurement du cou du rodeur Ellandyen perdu dans ses pensées Mélora, était autre, a mille lieux de cette taverne.
Etrange femme qu’était Mélora à ses heures, être aux yeux de saphir, aux brusque sursauts de tigresse ardente, aux imprévisibles gaietés enfantine, aux élans de lascivités tel un grand fauve lors de sa sieste. Elle était de ces êtres possédant d’innombrable facette, rare était les occasions ou se révélait le caractère de la belle. Etre secret, renfermant au fond d’elle-même une complexion complexe, diamant à mille facettes.

« Oui »

Le soupire de son ami associer aux bruits de la vaisselle lui fit remettre brusquement les pieds sur terre. Sortant de cet alanguissement qui s’était emparé d’elle, elle sursauta, son esprit reprenait le dessus sur les émotions qui s’étaient emparé d’elle lorsqu’elle avait vu Olörin aux prises avec cette femme de joie. Sourd sentiment de jalousie, acre sensation qui s’infiltre dans les veines telles un poison sournois.
Rouge de la gène qui empourpre ses joues, regard azuré brillant d’émotion. Respiration qui s’accélère, faisant sa poitrine se soulever à un rythme effréné. Elle s’étonnait elle-même de l’attitude si « directe » qu’elle avait eue à l’encontre d’Olörin. D’un mouvement vif de la taille, tel une anguille, Mélora se retrouvera assise auprès de l’Ellandyen. Son tendre profil incliné de côté, cherchant à éviter le regard interrogateur de son ami qui devait plus qu’être surprise de se revirement d’attitude. Certaine boucle sombre zébrait sa peau au reflet de nacre.

« Merci… » Dit-elle dans un souffle, essayant de paraitre dans son attitude normale, mais le geste de gène n’avait pas échappé le moins du monde au serveur. Qui l’exprima bien en une exclamation assez gaillarde.

« Allons ma mignonne, ne soyez pas si gênée retournée à l’occupation de votre cher. Ce serait dommage que par ma faute il ne puisse pas s’amuser… »

Sur c’est mots, qui firent prendre d’avantage de couleur à Mélora il s’en alla, amusé de la réaction de sa cliente. Des piques de ce genre, l’amusait à l’occasion. Pour s’enfuir, elle prit le verre d’alcool qu’avait apporté l’homme et bu une longue rasade.
Après cela, Mélora se mit à rire follement. Déjà la chopine de bière, la chaleur et l’ambiance du lieu jouait un rôle dans ces changements d’attitude. Mais également les émotions de la journée s’ajoutaient à tout cela. Les nerfs lâchaient. La réflexion de l’homme l’avait achevée.
Par la grâce du ciel, cette réflexion s’était perdue dans le brouhaha des conversations, et le rire de Mélora, éclatant, léger, aérien, détournait l’attention des autres hôtes de la pièce. Ces regards masculins étaient rivés à la séduction de cette gaieté soudaine, mais si charmante et fort bien venue.
Voyant qu’elle polarisait les regards, Mélora essaya d’entrainé dans une diversion les gens dans un tournoi de plaisanteries, de mot d’esprit et de calembours où elle essayait de justifier son hilarité.
L’un des invités plus entreprenant que les autres laissa échapper.

« Venez nous rejoindre pour vous distraire belle dame. Et votre compagnon peut se joindre à nous également ! »

Olörin était complètement désarçonné, il avait baissé les armes envers Mélora depuis tant de temps que la regarder rosir ainsi lui faisait chaud au cœur. Gêné par la jalousie qu’elle venait d’éprouver à l’égard de cette vulgaire fille de joie, le rôdeur ne pouvait qu’admirer ce petit bout de femme si caractériel et soupe au lait. Aussi, le guerrier la fixait sans voix, il la scrutait de tout son être, découvrait de nouveaux de merveilleuses courbes qui dessinait se corps si charmant. Sa respiration haletante ne laisse pas indifférent Olörin ainsi que ses yeux bleu azure le perçant de tout son âme.

Seulement lorsque le serveur vint apporter les deux bières, celle-ci se faufila, aussi agile et rapide que le serpent, ainsi, ni une ni deux, Mélora se retrouva aux côté d’Olörin, désormais si surpris et stupéfait de ce changement de comportement. Ce dernier adressa un sourire suivit d’un hochement de tête afin de remercier l’homme avant qu’il ne parte après avoir refroidie l’atmosphère en divulguant des propos peu amène de rétablir l’état d’esprit dans lequel ils étaient.

Mais alors que le rôdeur allait rassuré la jeune femme à propos du comportement de cet homme si bourru, il fut surpris et du même regarder à deux avant de réaliser que Mélora était en train de boire sa pinte dans sa totalité avant de mourir de rire devant la scène. Abasourdi, il ne put qu’accompagner ses rires qui il devait bien l’avoué la rassuré mais en même temps l’inquiétait car il ne l’avait jamais vu dans un tel état. Levant la main pour que l’on apporte une seconde pinthe à la demoiselle, il commença à parlé.

« Mélora… tu… »

En réalité un homme, accompagné par trois autres personnes lui coupa la parole, proposant à Mélora suivie d’Olörin de se joindre à eux. Vexé et énervé, le guerrier se renfrogna mais voyant sa compagne s’amuser avec ces « gueux » de bas étage, il fut éprit d’un sentiment auxquels il ne s’attendait pas… la jalousie. Comprenant la rage soudaine d’il y a quelques instants de Mélora, il ne se laissa pas démonter pour autant.

Seulement alors qu’il parvenait à se contenir, l’amusement de la jeune femme et l’entêtement de ces jeunots. Sa rage atteignais alors un paroxysme jamais égalé, serrant ses poings jusqu’à ne plus pouvoir, Olörin se leva.

« Je ne vous permet pas ! Ma compagne et MOI allons boire tranquillement dans notre coin ! ET VOUS vous continuerez dans vos affaires car autrement c’est ma lame que vous goûterez ! »

Marquant une pause et scrutant la foule de son regard haineux, il continua en dégainant son épée.

« Prenez garde cette lame est le symbole de ma personnalité ! »

Il était prêt à surgir aux moindres ricanements, ou gestes offensif. Il se tenait du haut de ses jambes, décidé à empaler le moindre homme. Mais il remarqua soudain que tous sans exception le regardait les yeux rempli de peur et avalait leur salive avec difficulté. Il remarquait son erreur petit à petit…

« Je ne vous permet pas ! Ma compagne et MOI allons boire tranquillement dans notre coin ! ET VOUS vous continuerez dans vos affaires car autrement c’est ma lame que vous goûterez ! »

Éblouissante avec son sourire radieux, elle fixa Olörin sortir sa diatribe, un instant d’arrêt, rire qui se stoppe, silence qui s’installe. La surprise stupéfaite faisait place à la joie innocente qu’elle éprouvait précédemment. Les yeux levés sur la physionomie ténébreuse et glacée de son ami Olörin, elle cherchait à comprendre, son esprit légèrement éméché par l’alcool qui était si peu habituel à son organisme.
Quittant le petit nuage sur lequel, elle était allez se réfugié avec sa longue rasade. Prunelle brillante, elle se relevait juste inquiète, des gestes qui pourraient se perdent.

« Prenez garde cette lame est le symbole de ma personnalité ! »

Olörin parlait d’une voix entrecoupée, sourde et terrible, et à chaque mot posé, la vérité se faisait jour dans l’esprit de Mélora.

L’assistance paralysée par l’excès d’une surprise terrifiée, elle voyait cette attitude s’avancer vers elle comme une bête monstrueuse, réelle, prête à bondir et sortant ses griffes pour la déchirer atrocement… Et dans ce silence qui tombait goutte à goutte, chaque seconde apportant à l’autre son poids de plombs, Mélora cru mourir de frayeur. Chaque seconde était tombée comme du plomb fondu. Consacrant l’inéluctable. Affirmant les dires d’Olörin dont l’expression houleuse assurait encore davantage la situation.

Légèrement échauffée, par la bière, elle avait du mal à ne pas voir le monde à travers le brouillard léger de l’ivresse et à ne pas prendre à cœur cette situation, qui lui broyait l’intérieur, inquiétude qui se marque sur son minois, elle s’approchera d’Olörin. D’un pas d’abord peu assuré puis qui s’affermit grâce à sa détermination d’essayer d’empêcher une risque possible. Car si il y avait un ennuie qui se déclarait, ce serait sa faute.
Son regard viendra tenter d’accrocher quelques instants celui d’Olörin, regard emplit d’une supplique muette, lueur bleuté qui scintille doucement. Calme et à la fois déterminé. Elle se retourna face à cette assemblée qui après un silence muet d’étonnant et à la fois apeuré, commençait à se muer en des murmures pleins belliqueux.
Inspire profond pour se donner le courage nécessaire d’intervenir face à ces hommes blessés, alors qu’il n’y avait aucune raison pour que le « mari » s’outrage de pareille discussion. Le cœur de Mélora tressaillit, pincement des lèvres pour retrouver la réalité perdue dans cette vague de colère et d’alcool. Elle fit front…

Regard brillant qui s’aperçoit aux travers de mèches folles, une étincelle sur ses lèvres humides, entrouverte, bras qui se croisent dans l’arrière du dos, stature qui se relève. Elle fixa droit dans les yeux de son regard étincelant chacun des trois protagonistes, longuement, elle essayait de jauger et de calmer, le courroux qui pouvait se lancer aux moindres instants.
Elle dit les paroles suivantes, annihilant, du moins essayait, l’anathème lancé par Olörin. Effaçant la page et la réécrivant, tout cela d’une plume agile et enthousiaste :

« Messieurs, cela aurait été avec plaisir mais après cette journée je suis fourbue et je n’ai qu’un désire c’est de profiter de ma soirée avec mon ami. Mais merci d’avoir proposé votre aimable compagnie. »

« D’accord belle dame mais à la condition d’avoir un baiser de votre part.. »

Instant de recule, puis un sourire magnifique s’épanouit sur ses lèvres le regard pétillant de malice. « Marché conclut messire… »

Elle s’avança d’un pas et d’un mouvement vif fit, trois baiser tour à tour sur la joue des messieurs. Fort marri de réaliser qu’il n’avait pas eu précision de l’endroit. Elle s’était acquittée de la part du marché et s’en allèrent penaud de leur échec.
Après le départ des sires, elle se retourna en direction d’Olörin, appréhendant sa réaction à venir…

Regrettant ses gestes, Olörin commençait déjà à ranger son épée quand soudain Mélora prit la parole afin de refuser l’invitation du groupe d’homme. Soulagé, la tension commençait à baisser, ainsi il tourna le dos aux hommes en regardant le verre de bière qui l’attendait sur la table. Oui, il était vrai que le guerrier avait réagit au quart de tour, tout comme il était vrai qu’il éprouvait un sentiment profond pour la jeune femme.

Heureux qu’elle refuse l’offre de ces gueux de bas étage, il émit un souffle discret mais laissant ainsi sa tension de côté. Seulement, alors que tout allait rentrer dans l’ordre un des hommes osa prononcer ses désirs refoulé… un baiser. Hors de lui, Olörin fit volte face et plongea son regard noir dans celui de cet inconnu, ce jeunot si ragoutant. Cependant ni une ni deux, le sourire large et ravissant, Mélora s’exécuta sans gène, en donnant un baiser tout naturel à l’homme.

Rouge de colère, sa jalousie était à son paroxysme, la haine envers ces personnes était puissante et intarissable. Alors, afin de montrer que Mélora appartenait à ce rôdeur, à ce guerrier si impressionnant et haineux, celui-ci s’approcha violemment de la jeune femme avant de l’embrasser avec fougue.

Le cœur s’accélérait, en colère puis soudain…. Soudain… oui ce sentiment avait surpasser cette haine, les premiers instant de ce ravissant baiser était guidé par cette jalousie débordante et exacerbante puis ensuite, le cœur de pirate, d’aventurier mais aussi d’or reprit le dessus, c’était la véritable facette d’Olörin, celle du rôdeur que Mélora avait toujours connut qui avait prit le dessus.

La fougue et l’envie se voyait et se ressentait, il lui transmettait enfin tout, pour la première fois elle pouvait voir en lui, au plus profond de son être ses véritable sentiments. Mais soudain, les pensées jusque là à des milles de là ressurgir dans cette taverne ou l’exigence du gueux refaisait surface. Piqué par les souvenirs de ce qui venait de se passer, Olörin partit dans un grognement à l’étage quittant ainsi énervé et vexé la pièce principal pour rejoindre la chambre…

Le silence battait son plein, dans un geste d’énervement il claqua la porte et s’étendit sur le lit. Les bras étendu, il observait le plafond en repensant à ce qu’il venait de vivre. D’un certain côté il craignait les conséquences de ce baisé de la part de Mélora. Et d’un autre côté peut être lui tiendrait-il rigueur pour son comportement envers ce… ce gueux.
En ayant marre de réfléchir ainsi, il se leva et commença à tourner en rond dans la pièce. Réfléchissant, faisant les cent pas, Olörin commença à se demander s’il ne devait pas redescendre… redescendre pour rejoindre Mélora qui devait l’attendre seul…

Il la serrait contre lui avec une force démente et son souffle brûlant lui balayait le visage. Lèvres qui s’emparèrent des siennes dans une envie de possession exacerbée, intrusion violente. Elle eu l’explication de ses peurs. Elle avait dû pressentir inconsciemment qu’il allait se saisir d’elle. Néanmoins, malgré que ça soit Olörin elle se débattit furieusement au début, se meurtrissant aux boucles de son ceinturon et à la rude étoffe de son haut dans ses efforts pour s’arracher à lui. La force de son ami la subjuguait peu à peu, la jalousie et la haine éprouvée décuplait la force de cet être, blessé dans son orgueil et dans son esprit de possession.

La fièvre qui s’était emparé de l’homme la paralysait dans sa lutte impuissante, l’amollissait malgré sa volonté farouche d’y échapper, craignant par-dessus tout qu’il ne s’emporta allant sur des chemins qu’elle se refusait dans des conditions pareilles.

*Non…Pas comme ça s’il te plait… *

Alors petit à petit, les sensations se muait en quelques choses d’envoûtant, tendre chaleur emprunt de quelques choses de grisant. Sa peur cédait sous la poussée d’un autre sentiment dont le primitif désir de la chair, aveugle et avide n’était pas exclu. A cela se mélangeait une tendresse infinie, ou s’unissait gestes doux et attentionnés. Tel dans un cocon de bien être elle se laissait porter vers des rivages inconnus dont les saveurs n’étaient largement pas à renier. Le baiser qui au début se faisait à sens unique, fut rendu de manière hésitante mais bien présente. Ce qui subsistait de ses peurs premières était balayé.

Puis soudain un vide immense, suivit d’un grognement…
Retombant violemment sur terre Mélora, ne savait plus ou elle avait pied. L’émotion venait trop vite, sans qu’elle en fût maitresse et repartit aussi promptement qu’elle était venue. Frisson qui parcouru son dos, froid qui s’immisçait dans son être. D’un coup elle se sentit seule et perdue.

Elle regarda éperdument le dos d’Olörin qui s’en allait vers l’étage, elle le dévorait des yeux, d’une voix égaré elle laissa échapper :

« Olörin…. »

Plantée là au milieu de la salle de l’auberge, elle ne savait comment réagir et surtout agir par rapport à ces évènements qui venaient de se passer.

« Espèce d’idiot… »

Minois qui se baissa vers le sol, paupières qui se fermaient quelques instants, voilant son regard d’azur. Mélora cherchait à reprendre pied dans cette réalité qui tentait de la fuir depuis ce matin déjà. Cette journée sera à marquer d’une pierre blanche, émotions diverses qui se sont succédées plus fortes les unes que les autres. Avançant tel une somnambule, elle s’assit sur le tréteau de bois qui lui servait il y a peu de chaise…
Regard dans le vague, elle saisit d’une main ferme le verre de bière qui restait de tout à l’heure et le vida d’un coup, la chaleur de l’alcool s’écoula ensuite doucement dans ses veines. Regard qui se fit brillant, joues qui prirent une couleur, une teinte rosée.
Cet alcool l’avait soudain relevée et tirée du fond du gouffre. Il l’avait secouée, fouaillée, retournée et comme une plante qui retrouvait la fraicheur, elle avait quitté son attitude humiliée, perdue, égarée. Elle se tenait droite. Ses yeux recouvraient leur étincelle de vie pensive et déterminée. Fière créature, elle s’avança en direction des escaliers menant à l’étage supérieur.

D’un pas rapide elle franchit la faible distance qui la séparait de la chambre. S’arrêtant devant, elle hésita un instant à entrer, se demandant qu’elle attitude prendre, que dire à Olörin, diverses émotions s’embrouillaient dans sa tête. Ne lui laissant aucun choix possible pour l’heure…

Main qui s’appuie doucement sur la porte, instant suprême d’hésitation. Puis la porte s’ouvrit, laissant découvrir le spectacle d’Olörin marchant tel un fauve en cage, le regard noir et empli de tourment...Mélora embrassa la scène qui se déroulait sous ses yeux, puis elle se dirigea en direction du lit, ses prunelles dans le vague semblant agir comme si elle était seule dans la pièce.
Marchant de son pas ondulé, elle allait lentement paisiblement. Comme distante à tout ce qui s’était passé précédemment. Elle s’assit sur le coin, levant une de ses jambes sur la couchette, tout en relevant le pan de sa jupe. Délassant lentement les lacets de ses fines scandales, d’une jambe et puis de l’autre. Ainsi penchée et attelée à sa tâche, elle réfléchissait à la manière dont elle devait agir. Geste du quotidien, si souvent exécuté qu’elle ne se rendait pas compte.

Se redressant elle franchit l’autre moitié de la pièce, frôlant Olörin au passage. Elle fixa son reflet dans le miroir, ôtant une à une les épingles qui retenaient sa chevelure et ses cheveux croulaient en cascade bleutée, cape soyeuse se répandant sur ses épaules nacrées. Dans la glace, elle aperçut également Olörin, crispé dans son attitude.
Ce spectacle joint à l’alcool qu’elle avait bu tout à l’heure, réveilla son instinct combatif. Elle se retourna d’un mouvement de taille, Mélora faisait face à Olörin, quittant le mutisme et l’indifférence qui s’était emparé d’elle depuis son entrée dans la chambre. Elle le fixait de ce regard clair qui s’agrandissait et dont s’amplifiait la couleur bleutée, limpide et rare, regard qui transperçait l’âme et l’esprit, dont Olörin pouvait se souvenir dans quel circonstance il l’avait aperçut pour la dernière fois. Prunelles qui ne disaient rien de bon pour l’avenir du Rodeur Ellandyiens.

S’avançant de quelques pas en direction de son ami, le frôlant, elle planta ses yeux dans ceux de l’homme.

« Olörin…. »

Elle secoua son minois de côté, ses boucles de jaie suivaient cette douce danse.

« De quel droit as-tu osé te comporter ainsi ? Je ne suis rien qu’un objet pour toi ? Ou encore un jouet que monsieur dispose pour afficher son esprit de possession ?! Qui en fonction de ses envies me prend et me jette ?! J’ai des sentiments aussi je te signal et dans le geste que tu as fait en bas, tu ne t’es aucunement soucier de moi….»

Dit-elle en haussant le ton petit à petit, tout en effleurant ses avant bras meurtrit contre le torse d’Olörin, qui n’avait pas semblé remarquer qu’elle s’était débattue et encore moins le moment ou elle avait répondu à ce baisé, comme si elle n’avait été que du vent…
Prunelle brillante, elle le fixait tristement…

Les pas se multipliaient, le bruit sourd émanait du parquet vernis et foncé. Foncé et sombre comme le cœur du rôdeur désormais rempli de tourment mais aussi et surtout de regret à l’égard de sa partenaire, de la femme qu’il accompagnait et protégeait depuis tant de mois. Seulement, ce soir il avait plutôt attenté à sa vie en la mettant parcellement en danger. Car en provocant et attisant la colère des hommes quelques peu joyeux et excité à l’égard de sa compagne, Olörin n’avait pas su calmé le jeu et ses sentiments, en ne réfléchissant donc plus à la sécurité de Mélora.

Rongé par la haine et entraîné par les palpitations de son cœur battant un rythme fou, il n’avait pensé qu’à sa propre personne, raisonnant comme le vulgaire gueux cherchant sa bouteille pour assouvir ses désirs. Honteux…égoïste… impardonnable, Olörin ne supportait plus ce lourd silence mais aussi la solitude que Mélora devait endurer, seul avec ces hommes.

Regrettant ses gestes et son attitude, il se tourna prêt à redescendre afin de s’excuser auprès de la guérisseuse, mais machinalement et rempli de fierté, une nouvelle facette se montra et fit surface sur le visage du guerrier… L’orgueil. Après tout, pourquoi devrait-il venir s’excuser alors qu’il n’avait fait que montrer son envie et son ardeur aux yeux de tout le monde, pendant que Mélora s’offrait généreusement un baiser, devant lui et par ces gueux putride et surexcité par les formes de la jeune femme.

Ces formes qu’il s’était tant de fois refuser de regarder et surtout d’apprécié par respect pour elle, ces formes si belle qui était enfaite une merveilleuse torture et un réel atout pour améliorer la concentration du rôdeur. Ces formes qui l’avait tant de fois tenté et tant de fois fait office d’illusion quand à la perfection et la personnification de l’ange lui-même.

Mais en cette soirée, ce corps si attrayant s’était offert et dévoilé au grand jour par un simple baiser, ces gueux en une soirée avait osé demander ce qu’Olörin depuis tant de mois se risquait et hésitait à faire. Implorant en lui sans cesse, la plus grande résistance pour le respect et l’incroyable douceur de Mélora jusque là jamais bafoué.

Aussi en cette soirée, les efforts qu’il s’était risqué à faire pour le bien de la jeune femme étaient tombé, dépassant ainsi des limites jamais imaginé et espéré. La colère était redescendu, l’orgueil toujours mettre de ses actes régnait en maitre, quand soudain… La poignée de la porte se tourna lentement. Le cœur d’Olörin s’accéléra, réfutant, chassant ces sombre pensé et cessant donc instantanément de broyer du noir. La porte s’ouvrit doucement, laissant entrevoir une silhouette, cette silhouette qu’il savait reconnaitre parmi tant d’autre, cette silhouette-ci, Mélora.

Honteux de ses actes, ce fut non plus l’orgueil mais la tristesse qui fit surface. Refusant de la regarder, il se tourna, baissant la tête, le regard vide. Les secondes devinrent des heures, les bruits laissé par Mélora monstre d’impatience, se transformaient en Olörin en une curiosité mais non pas celle donnant envie à chaque seconde de se retourner afin de regarder de nouveau se bout de femme qui l’attirait malheureusement toujours autant. Mais bien une curiosité qui le rongeait car le rôdeur ne connaissait pas le but de sa venue, la raison et aussi les sentiments de Mélora à son égard.

Mais dans un courage hors norme, il osa se retourner, affrontant enfin les conséquences de ses actes, cessant ainsi toute fuite. Alors, prêt, Olörin planta son regard dans celui de la jeune femme qui se tenait désormais proche, très proche de lui. Dans un murmure, celle-ci articula le nom du guerrier, ce qui provoqua en lui un frisson parcourant l’ensemble de son corps. Ne sachant quoi répondre, il la regarda tristement, montrant sa révérence et l’envie de se repentir à jamais.

Seulement, le silence si intime qui circulait dans la chambre et qui se prêtait fort bien à la scène se laissa mourir lentement par la voix de Mélora, sonnante et crescendo. Prit de court et dépité par la mimique de Mélora laissant montrer sa déception et sa profonde tristesse. Les paroles de la guérisseuse étaient censées et totalement légitime, car comme il l’avait pensé précédemment, le comportement d’Olörin avait été déshonorant et honteux à l’égard de Mélora, blessé.

Baissant un peu plus la tête, le guerrier ne se sentait plus aussi brave qu’auparavant, aussi puissant et imprenable qu’il y a quelques jours. Les yeux larmoyant, Olörin se retourna laissant donc Mélora face à son dos. Les poings serré, la tête baissé, les yeux mouillé comme jamais jusqu’à ne plus pouvoir pour enfin laissé échappé une larme, aussi petite et honteuse que son maître. Mais soudain, séchant cette larme, il décida de lui répondre toujours aussi lâche, le dos tourné…

« Mélora… pardonne moi… je n’étais plus moi-même… Je ne sais pas ce qui m’a poussé à agir ainsi envers toi. J’ai honte et je suis profondément triste de t’avoir fait subir une humiliation sans pareil devant tant de monde. »

La voix était tremblante et grave. Mais enfin, il se décida à faire front séchant ainsi ses yeux par la même occasion. A quelques centimètres maintenant de Mélora, il articula lentement son prénom.

« Mélora… »

Olörin plantait son regard perçant dans celui de la jeune femme, touchant ses bras meurtri. Surpris, il eut un temps d’adaptation à cette nouvelle, fruit d’une brutalité inoubliable. Passant et repassant lentement ses mains sur ses avants bras, il reprit la parole, toujours aussi proche de son interlocutrice.

«Me pardonnerais-tu un jour… ? »

« Mélora… pardonne moi… je n’étais plus moi-même… Je ne sais pas ce qui m’a poussé à agir ainsi envers toi. J’ai honte et je suis profondément triste de t’avoir fait subir une humiliation sans pareil devant tant de monde. »

Observant la stature imposante du dos de son ami, la jeune femme laissait couler un regard à la fois tendre, mais à la fois dur, avec on ne sait quel autre sentiment indéfinissable. Les paroles d’Olörin semblaient venir de très loin comme portées par un vent sombre et étranger, parvenant difficilement et doucement aux oreilles de la jeune femme.

« Mélora… »

«Me pardonnerais-tu un jour… ? »

Aucune réponse ne venait, silence pesant qui prenait son poids de plombs avec les secondes qui s’écoulaient. Regards qui s’affrontaient, tendre échange mais rempli d’une tension sous jacente. Une lueur irréelle brillait dans les prunelles clairs, quasi transparente, de la demi-elfe.
Retirant ses bras d’un mouvement brusque de l’emprise de l’homme, ce geste aurait pu être prit pour ce qu’il était en un sens. Une fuite et un refus de pardon. Mais, c’était sans compter le comportement qui s’en suivi après. D’un bond elle s’élança vers son ami, franchissant la dernière limite qui le séparait d’elle. Mélora noua ses bras lisses, au parfum tiède, autours du cou d’Olörin et elle souriait en le fixant. Ses dents avaient l’éclat des perles, elles miroitaient comme des étoiles. Elle eut un rire doux, un peu ivre. Suspendue à la gorge de son ami par la force de ses bras, son corps se lovait contre celui du Rodeur Ellandyien.

« Idiot… »

Ce mot ayant à peine franchit la barrière de ses lèvres, que Mélora se saisit dans un doux baiser celle d’Olörin. Essayant de rendre et de faire transparaitre dans ce baiser, ce que ce benêt n’avait pas perçu tout à l’heure. Les actes étant assez explicite et possédaient un poids non négligeable par rapport aux mots, qui eux étaient synonyme de discutions veine et stérile. Certes de manière hésitante, mais elle s’affirmait petit à petit.
Les yeux clos elle s’abandonna au baisé, qui se prolongea un moment. Puis elle y mit doucement fin, tout en se laissant glisser le long du corps d’Olörin, retrouvant pied sur le parquet de chêne les mains apposée sur la poitrine de son ami.

« Mais quand même… »

Elle se recula d’un pas, inclinant son visage sur le côté, n’osant plus regarder son ami tout à coup. Se demandant si elle avait bien fait d’agir ainsi. Qu’est-ce que l’avenir lui réservait ?
Puis avant qu’Olörin ait pu prévoir, elle s’était redressée lui faisant bien face, elle le frappa au visage. Claque retentissante, qui se faisait autant entendre que sentir. Ce ne devait pas être le jour du pauvre Rodeur. Car deux en une journée, c’était plus que ce qu’elle avait donné de toute sa vie.

« Maintenant on est quitte….Je peux penser à te pardonner… »

Tout à coup le silence, se rabattit, redoublant de solennité, la lumière douce du feu de cheminée s’épanouissait comme une fleur d’or sur la surface du parquet en bois de chêne verni, d’un pas feutré Mélora s’éloigna d’Olörin, à petit foulée elle se dirigeait vers le côté du lit proche de l’âtre, bras entourant frileusement son buste.
Puis elle se pencha vers son sac, farfouillant dans ses sombres recoins, cherchant après des affaires plus confortable et amènent pour passer la nuit. Car le corset c’était agréable mais pour dormir, ce n’était guère confortable et l’empêcherait de respirer convenablement.
Trouvant une de ses chemises lâche, elle la sortit de son sac. Et elle entreprit de défaire d’abord les premiers nœuds de son corsage, le délassant en partant du haut. Un à un, elle les défaisait puis elle se stoppa au milieu de sa course et poussa un soupir de soulagement.
Soupir de libération qu’on toute les femmes quand elles sentent les contraintes et l’étreinte s’amenuiser.