Allégeance ~ Suite ~

L’homme sourit à en faire froid dans le dos. Il libéra Maëlanne de ses liens à une vitesse affolante, elle n’aurait jamais cru qu’un humain puisse être aussi rapide. Il lui reprocha de lui avoir parlé sur ce ton mais Maëlanne n’y prêta pas attention. Pour qui se prenait-il se type ?
Après lui avoir libérer pieds, abdomen et coupait le bâillon, il lui libéra finalement les mains. Il lui intima de se taire et promis de lui répondre après son réveil. Après son réveil ? Mais qu’est-ce qu’il voulait dire par là ?
Maëlanne s’apprêta à se retourner et répliquer mais se fut le néant qui l’accueillit.

Lorsqu’elle se réveilla, un léger mal de tête vint la saluer. Cependant, ses blessures infligées par la torture étaient apaisées : on l’avait soigné. Mais qui ?
Elle était sur un lit à baldaquin, assez douillé, de couleur pourpre. Maëlanne s’assit sur le lit afin de mieux observer la pièce : elle avait était déposée dans une grande chambre luxueuse, de la même couleur que le lit. De nombreux meubles venaient garnir la pièce, que ce soit l’armoire, la commode, le bureau, la bibliothécaire, le lit où elle était installée, la tablette de toilette, la glace. Tous étaient fait du bois sombre qu’était l’ébène, donnant à la pièce un aspect de force et un côté lugubre aussi. Chaque mobiliers était sculptés finement, on pouvait voir de nombreux détails qui prouvaient le travail d’un artisan bien qualifié.
On trouvait aussi quelques décorations assez softs qui n’encombraient nullement la chambre : deux tableaux colorés venaient redonner vie à la pièce, l’un représentant une scène de fête dans une ville, et l’autre montrant une rose jaune au petit matin, on voyait clairement les gouttes de rosés sur la fleur, elle paraissait presque réel tellement le peintre s’était appliquée. Un lustre pendait au plafond, les bougie étaient allumées, éclairant d’une lueur apaisante la pièce dans laquelle Maëlanne se sentait en sécurité.

Elle allait néanmoins se lever, explorer les lieux, lorsque la porte s’ouvrit. Une dame assez portante rentra dans la salle, une petite bassine d’eau dans les bras. Les cheveux châtains attachés en chignon, ses yeux étaient marrons, me visage rondouillard mais mignon. Elle devait avoir une trentaine d’année, et elle avait un air sympathique qui attirait la confiance des gens qui l’entouraient. Mais voilà, après ce qu’avait vécu Maëlanne, comment faire confiance à une inconnue ? C’est ainsi que la bonne dame sursauta lorsque sa « patiente » l’interpella :
- Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que je fais là ?
- Je ne suis qu’une servante Madame, j’ai été chargée de vous soigner … dit-elle hésitante, avant de reprendre :
- Nous vous avons accueillit, vous n’étiez pas en grande forme je dois dire … Voyant que la jeune femme attendait la réponse à sa deuxième question elle s’empressa de dire:
- Ici vous êtes dans la demeure de Sieur Azyrith et …
Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que Maëlanne avait bondit du lit. Après avoir retenu une grimace, elle agrippa la dame avant de la questionner :
- Le seigneur Azyrith ? Où est-il, je veux lui parler ! De suite !
- Ne vous faites pas de soucis Madame, il va venir vous voir … Rallongez-vous sur le lit et reposez vous, tenta-t-elle de calmer Maëlanne, mais en vain, celle-ci était toujours agrippait à la dame, et commença à la secouer légèrement afin d’obtenir ses réponses.
- Dites-moi où il est ! De toute manière je sortirai de cette chambre et je ferai toutes les pièces s’il le faut ! Alors épargnez moi cette peine et dites moi où il se trouve ! S’il vous plaît, je dois lui parler ! Maintenant !

La servante hésita, pesant le pour ou le contre : laisser la protégée du Roi vagabonder dans le château ou lui indiquer où trouver le Roi et s’expliquer ensuite avec lui … Dans les deux cas, elle devrait affronter le seigneur des lieux, et vu qu’il tenait apparemment à la jeune Elfe, il valait mieux qu’elle l’accompagne à la rencontre de son maître.
- Bon très bien, suivez moi, mais vous faites surtout pas remarquer, je vous en prie.
Maëlanne hocha un acquiescement de la tête avant de s’engouffrer par la porte à la suite de la femme.

Elles marchèrent à travers les couloirs de murs gris, jonchés ça et là de tableaux rappelant différentes batailles qui ont eu lieu sur le continent. La servante lui fit monter un long escalier avant de s’arrêter devant une porte.
- Attendez moi là, je vous annonce au Roi.
Maëlanne attendit sagement que la dame revienne et entra dans la pièce lorsque celle-ci lui fit signe que c’était bon. Elle se mit face au Roi, fit un léger hochement de tête pour le saluer et le questionna directement :
- Pourquoi m’avez-vous aidé Seigneur Azyrith ?
Elle resta là, à l’observer droit dans les yeux en attendant une réponse de celui qui l’avait libéré.

Dan attendait là , dans cette chambre vide et silencieuse , emplie de tenèbres de la nuit dont les rayons persistants de la lune continuaient à garder leur mince emprise de lumière dans la chambre.
Il savait que lorsque Maëlanne se réveillerait , elle allait venir directement à lui , il avait donc informé la servante la chambre dans laquelle il se trouverait si soucis il y aurait , bien sûr , il savait d'avance que ce n'était que dans l'intention de mener Maëlanne à lui.
Cette Elfe semblait détenir un certain potentiel latent , il voulait le découvrir , et plus tard l'exploiter si ce potentiel se révélait fort utile.
Des bruits de pas se firent entendre dans le couloir désert mais éclairé par les nombreuses décorations qui servaient de lumière positionnés chacun à deux mètres de distance. Quelqu'un frappa à la porte et une personne entra et refermit la porte derrière elle.

" Parles , servante. "
" Seigneur Azyrith , votre invitée s'est réveillée et désire vous parler dans les plus brefs délais. " dit-elle en baissant la tête et en faisant une révérence.
" Qu'on la fasse entrer. " dit-il , scrutant toujours au loin par le biais de la fenêtre qui donnait sur la ville de Criméa dont les lumières et feux de joie et de festivités étaient encore allumés et les vastes étendues de plaines.

La servante acquiesça d'un oui et partit hors de la salle non sans avoir fait une dernière révérence. Peu de temps après , l'elfe entra dans la pièce et la porte se referma et des bruits de pas s'éloignèrent de plus en plus laissant le Seigneur Azyrith et Maëlanne Wijda dans une intimité et un silence total.
L'elfe entama directement la conversation en lui demandant pourquoi il l'avait aidée.

" C'est moi qui pose les questions , ici. Et il ne me semble pas t'avoir autorisée à me parler de cette façon-là sans mon autorisation , elfe. " dit-il d'un ton aussi tranchant qu'une lame de rasoir , aucun sentiment n'était perceptible dans sa façon de parler , dans sa voix en se levant et en se retournant vers elle , laissant la lune filtrer dans la pièce au dessus de son épaule droite , et , par la même , aveuglant de peu Maëlanne.

Dan était vêtu à présent de simples vêtements , un pantalon noir dont des symboles en or faisaient leur ascension à partir du bas de son pantalon vers le haut , une chemise en étoffe d'une laine noire si soyeuse que la peau même d'un bébé était durement comparable à la laine. Il ne portait aucune arme et avait des bottes souples normales en cuir noir.

" Mais je vais être gentil , Maëlanne Wijda , pour répondre à ta question , un ami à moi , qui est mort au cours de ton sauvetage m'avait demandé personnellement de te secourir , c'est tout. Il n'y aucune autre raison , c'est aussi simple que cela. Alors je vais faire simple et court .. " continua-t-il. Il s'approcha peu à peu de Maëlanne, très lentement. " Mon ami est mort pour ta cause , ou pour ta personne , je ne sais guère , ce que je vais bientôt savoir en revanche ...

Il se tenait droit et s'approcha de Maëlanne d'une démarche lente et sûre , silencieuse ... aussi silencieuse que la mort qui venait à petits pas vous chercher.
Une fois arrivée proche d'elle , il fut impressionné de sa garde , elle n'avait pas bougé , d'habitude , ils reculaient tous d'un bon pas .. Celle-ci était différente , elle relevait le défi de lui tenir tête. Il leva sa main droite et la dirigea vers le menton de Maëlanne , mettant l'index de sa main droite sous le menton de celle-ci et le pouce sur son menton et il le leva doucement , approchant son visage peu à peu jusqu'à plonger son regard bleu acier , dû aux reflets de la nuit , dans le regard vert turquoise avec un semblant de couleur d'amande de l'Elfe , elle possédait un magnifique regard.

" Ce sont ... tes aptitudes ! " lança-t-il soudainement en plissant les yeux , signe qu'il allait passer à l'action.

Il se recula d'un pas et arma un coup de pied , il replia sa jambe gauche et la relâcha en direction de Maëlanne , ce coup avait pour but de la faire traverser la porte derrière elle et ainsi entamer un combat dans un espace plus étroit , et peut-être .. plus approprié , il détesterait saccager l'une des chambres du château , mais il comptait bien savoir pourquoi cette fille s'intéréssait-elle à lui , pourquoi l'avait-elle soutenu en dépit de sa souffrance et de sa torture et surtout .. savoir de quoi elle est capable. Oui ! Cette elfe l'intriguait ! Depuis combien de temps n'avait-il pas été intrigué ? Oui , depuis si longtemps ... Il avait exécuté ces mouvements d'une vitesse formidable , même si Maëlanne pouvait suivre ses mouvements , en dépit de ses précédentes injures , elle n'aurait pas le temps d'esquisser le moindre geste. Il la baladerait ensuite jusqu'à l'une des salles d'armes du château et ils se feront un combat à armes blanches.

La réponse à sa question ne tarda pas à fuser : « C'est moi qui pose les questions , ici. Et il ne me semble pas t'avoir autorisée à me parler de cette façon-là sans mon autorisation , elfe. » avait-il dit d’un ton méprisant. De quel droit s’autorisait-il à lui parler ainsi ? Maëlanne soutenait ses idées mais cette façon de se conduire lui déplut fortement. Oui, il était le Roi de Dinak, mais cela lui donnait-il le droit de traiter les gens ainsi ? Elle n’avait pas l’intention de se laisser insulté, car pour elle, s’était une offense. Cependant elle préféra rester silencieuse, ne sachant pas encore de quoi ce Seigneur était capable.

Il poursuivit son discours : il répondit finalement à Maëlanne, par gentillesse selon lui. Ainsi c’était un ami à lui qui voulait l’aider. Qui était cet ami ? Maëlanne le connaissait-elle ? Elle voulait l’interroger de nouveau, mais l’homme commença à s’approcher d’elle. Ce fut la suite de sa phrase qui l’intrigua :
- Mon ami est mort pour ta cause , ou pour ta personne , je ne sais guère , ce que je vais bientôt savoir en revanche ...
Il continua de s’approcher d’elle, dans un silence de mort. Maëlanne ne broncha pas, attendant la fin de sa phrase. Elle resta droite, tandis que le Seigneur Azyrith s’arrêta juste en face d’elle, à quelques centimètres.

Il lui prit délicatement le menton pour relever sa tête, toujours avec cette même douceur, ce qui étonna Maëlanne : alors que jusque là il n’avait parut être qu’une brute, une extrême tendresse se dégageait de ses gestes à ce moment précis. La jeune Elfe eu un frisson imperceptible, puis le jeune Roi finit enfin sa phrase :
« Ce sont … tes aptitudes ! » avait-il annoncé en plissant les yeux.

Maëlanne sentit une certaine tension s’emparait de ses muscles. Azyrith Dan recula et amorça un coup de pied. Lorsqu’il projeta son pied sur elle, Maëlanne savait qu’elle ne pouvait pas l’éviter, la seule chose qu’elle pouvait faire c’est amortir le choc. Elle réussit à attraper le pied de son agresseur entre ses deux mains qu’elle maintint sur son abdomen.
La jeune Elfe se sentit propulsée en arrière, le choc contre la porte fut assez brutal mais moins violent que prévu puisqu’elle réussit à atténuer la collision. Néanmoins la porte se brisa sous l’impact, et Maëlanne passa à travers.
Projetée en arrière, elle se réceptionna sur ses jambes, tel un félin. Elle observait toujours son adversaire qui s’approcha de nouveau d’elle, sur ses gardes. Ses blessures la lançait, elle n’y prêta pas attention.

Que voulait-il bon sang ? Il l’avait délivré et ordonné de la soigner ! Et pourquoi ? Pour sa battre contre elle ? C’était insensé, à moins qu’il veuille voir ses capacités … Il voulait un combat, très bien, elle allait lui offrir ce cadeau. Elle se battrait jusqu’à ne plus en pouvoir s’il le fallait, mais elle lui montrerait de quoi elle était capable, même blessée !
Il lança de nouveau son pied à une vitesse incroyable, cette fois elle put l’éviter car la distance qui les séparait était plus grande que précédemment. Et cette fois elle n’était pas prise au dépourvut ! Elle recula l légèrement pour se mettre hors de porté de son ennemi. Il continua ses attaque rapide et précise, la mena là où il voulait. Maëlanne comprit qu’il voulait l’emmener dans un endroit précis. Elle le laissa la guider tout en esquivant ses attaques ou en répondant par des petits coups que le Seigneur esquiva sans grande difficulté. Ils traversèrent plusieurs couloirs ainsi et un escalier qu’ils descendirent, multipliant les assauts.

Le Seigneur Azyrith s’arrêta devant une porte, toujours face à Maëlanne qui le regardait intensément prête à esquiver
un nouveau coup. Il ouvrit la porte de sa main droite, lui aussi prêt à contrer une attaque de la jeune Elfe. Maëlanne ne bougea pas. Il s’y engouffra rapidement, le jeune femme s’approcha, méfiante. Il l’attendait dans la pièce, le Roi avait déjà attrapé une épée longue qu’il tenait dans sa main droite.
Maëlanne avança, la pièce était rempli d’armes accrochés sur les murs. Elle attrapa un sabre, plus petit que la lame du Seigneur mais qui était sûrement plus léger et donc plus maniable pour Maëlanne.
Elle se mit face à l’homme, et commença l’attaque jouant elle aussi de rapidité …

Cette elfe .. Maëlanne Wijda , elle avait donc diminué l'impact de son coup de pied en mettant ses mains contre ses abdomens pour essayer de parer , il n'en est pas moins qu'elle avait littéralement traversé la porte , il enchaînait coups sur coups , des coups rapides mais il faisait exprès car il ne voulait pas affaiblir Maëlanne tant qu'il n'avait pas atteint l'une des salles d'armes , mais il y avait aussi une autre raison ...

Cette femme esquivait plutôt bien ! A vrai dire , Dan en était ravi. Et cette façon de se rattraper qu'elle avait eue quand il l'avait projetée à travers la porte , intéréssant ! Le combat qui allait suivre augurait une bonne suite ! Le Seigneur Azyrith enchaîne coups sur coups , esquivant ceux de Maëlanne sans difficultés , les cheveux de Maëlanne bougeant dans tous les sens au rythme de ses mouvements , c'était un beau spectacle.

Une fois arrivés à l'une des salles d'armes du château de Criméa , il prit une épée longue accrochée au mur rapidement et se mit en garde , fixant Maëlanne du regard , on était donc arrivés à la meilleure partie ! Mais il ne fallait pas trop qu'il forçait .. elle non plus.
L'elfe choisit un sabre , elle allait donc jouer sur la rapidité de ses mouvements mais aussi sur la maniabilité de cete arme légère mais redoutable. Un très bon choix considérant son épée quoi qu'un peu amoché. Elle fonça sur lui à une vitesse prodigieuse considérant le fait qu'elle était affaiblie , il para l'attaque , bon sang , quelle attaque ! Pour le premier coup , Maëlanne y avait mis toute sa force , son bras droit en avait souffert de ce premier assaut , oui , le bras qui s'était reçu une flèche elfique imbibée de poison paralysant , à peine arrivé au château qu'il l'avait retirée , les effets de la paralysie continuaient à prendre effet dans tout son corps malgré qu'il ait retiré la flèche et bu un antidote préparé par les servantes et autres docteurs de la ville.
Ses membres s'engourdissaient peu à peu , il lui fallait du repos mais il n'en était pas question , il allait continuer ce combat !
Lors de l'assaut de l'engagement des hostilités de Maëlanne , la force qu'elle avait déployée eut un impact lorsqu'il leva son bras droit pour parer avec son épée , la plaie s'était ré-ouverte et un craquement se fit entendre , déjà qu'il était tombé sur l'épaule lors de la redescente vers Criméa en cheval .. Cela était plutôt néfaste. Il fronça rapidement les sourcils dû à la douleur qui se répendait dans tout son corps , comment Diable une Elfe dans cet état pouvait encore avoir une telle force en elle ? En plus de cela mêlé à une rapidité qui mériterait quelques louanges.
Etait-ce dû à sa faiblesse physique ? Ou c'était simplement elle . En tout cas , le Seigneur Azyrith prit du plaisir à ce combat. Il poussa son épée qui était au contact de l'arme de Maëlanne la faisant reculer de quelques pas , il en profita pour faire un saut en arrière , toujours en garde.

" Bien ! Oui .. très bien " ricana-t-il. " A MON TOUR ! " cria-t-il , sa voix se répercutant dans toute la salle.

Il s'élança vers elle à une vitesse phénoménale mais sa vitesse diminua peu à peu lors de sa course vers Maëlanne dû à sa jambe droit qui le faisait souffrir , ce poison elfique .. même après l'avoir extrait , il en restait quelques traces , incroyable. Mais ce ne fut pas suffisant pour Dan qui continuait sa course il arma son coup d'épée et frappa verticalement en direction de Maëlanne.
C'est à ce moment-là que les gardes , ayant entendu le rire de leur Seigneur , choisirent d'accourir pour voir ce qu'il en était , ils trouvèrent le Seigneur Azyrith et Maëlanne en pleine confrontation , leur roi s'apprêtait à asséner un coup fatal à l'elfe.

Sa première attaque fut violente. Maëlanne y avait mit toute sa force, ce qui peut paraître un mauvais stratagème vu que son adversaire semblait en plein forme, mais ainsi elle pouvait voir la résistance du Seigneur et agir en conséquence.

Il para son attaque avec son seule bras droit, mais la jeune Elfe sentit une légère faiblesse. Elle vit l’homme froncer des sourcils suite à un craquement sourd, sûrement dû à une plaie qui le relançait. Il avait peut-être était blessé lorsqu’il l’avait délivré. C’était une faille à exploiter !
Il continuèrent le combat, multipliant chacun les attaques et les esquives, aucun des deux ne prenaient l’avantage. Le combat étaient épuisant, et pour le Roi qui paraissait souffrir d’un mal inconnu, et pour Maëlanne dont les blessures c’étaient rouvertes pour la plupart. Ils suaient tout deux à grosses gouttes. Jouant chacun de rapidité et de force, mais aucun ne capitulait.
Le Seigneur, bien qu’affaiblit par une douleur mystérieuse, prenait plaisir à ce combat. Il avait le sourire, un sourire de satisfaction et sadique en même temps.

Cette fois, se fut à lui d’attaquer. Il adopta la même méthode que Maëlanne lors de son premier assaut, il s’élança à plein vitesse sur elle. Il ralentit légèrement mais pas assez pour que celle-ci réplique à son attaque. Il empoigna l’arme à deux mains et tendit ses bras au dessus de sa tête : une attaque verticale …
A bout de souffle, Maëlanne trouva la force de parait cette attaque, mais aurait-elle la force d’en esquiver d’autres ? Combien de temps encore le combat allait-il durer ? Jusqu’à ce que mort s’en suive ?

Pile à ce moment là, des gardes accoururent dans la salle. Ils virent l’Elfe se projeter sur le côté pour éviter la lame meurtrière de leur Roi. Ils entrèrent dans l’attention de neutraliser « l’invité » …

Au moment où Dan allait frapper de plein fouet Maëlanne , celle-ci rassembla toutes ses forces restantes et esquiva le coup en se jetant sur le côté , la lame de Dan frappa donc le sol dans un énorme fracas , faisant voler des morceaux de marbre en l'air.
Maëlanne semblait vidée de ses forces , ce qui n'était pas le cas de Dan , celui-ci ayant juste besoin d'inspirer un grand coup par moment pour reprendre son souffle , mais le faire parvenir à ce stade, c'était déjà impressionnant de la part d'une Elfe affaiblie physiquement aussi bien que .. moralement.
Les gardes entrèrent dans la salle rapidement dans une formation impeccable et encerclèrent Maëlanne , le Seigneur Azyrith cria pour les arrêter.

" En arrière , imbéciles ! "

Les soldats s'arrêtèrent nets de bouger , déconcertés par cet ordre étrange , ils se retournèrent vers leur Seigneur , d'autres restèrent sur leurs gardes en fixant l'Elfe des yeux.

" Retournez à vos postes , tout de suite , cette Elfe est une invitée et est sous ma protectionp personnelle. "

Les soldats dévisagèrent un instant Maëlanne et se reprirent , ils partirent au galop en acquiescant tous et en se frappant le torse du poing ... et firent la même chose à Maëlanne. Ils étaient étonnés , et il y avait de quoi , depuis quand le Roi de Dinak montrait de la compassion pour une étrangère ? Une elfe qui plus est ! C'était absurde, il se montrait toujours froid , distant , ne formulant que des ordres. Il tenait à présent d'une main de fer le royaume de Dinak.

Le Seigneur Azyrith jeta son épée au loin , en fait , il l'avait jetée pile à son endroit dans le mur , réussissant l'exploit de le remettre à sa place à cette distance ! Le mouvement de l'arme contre le mur se fit court et silencieux. Il s'avança vers Maëlanne qui semblait réellement à bout de forces , après son saut latéral pour éviter son coup , elle ne semblait plus avoir de forces pour marcher. Il s'arrêta devant elle et la fixa de son regard bleu azur , très clair.

" Pouvez-vous marcher , Maëlanne ? " demanda-t-il soudainement.

Il se surprit d'un coup , brutalement qu'il l'avait appellée par son prénom. Que diable disait-il ?! Mais qu'importe , il fallait qu'elle aille se faire soigner.

" Ou dois-je vous porter jusqu'à notre prochaine destination ? " finit-il.

Il ne détacha pas son regard de celui de Maëlanne , néanmoins , une douleur revint précocément , celle à sa jambe droite et à son épaule et tout son bras droit également , il ne le montra pas.

Maëlanne fut encerclée par les soldats. Le Seigneur leur ordonna de s’écarter de la jeune Elfe, ce qui la surprit. En même temps, il voulait sûrement finir ce qu’il avait commencé. Maëlanne était à bout de souffle, cette dernière esquive l’avait achevé. Elle sentait le sang coulait sur son ventre, elle repensait à ce qu’on lui avait fait subir pour avoir défendu ce Roi sans scrupules. Mais elle ne le regrettait pas, elle n’avait pas agit pour rien, elle devait avoir raison, elle le devait … Son moral s’affaissa lorsqu’elle se dit que le Seigneur Azyrith était peut-être qu’un monarque avide de pouvoir.
* Non ! Ce n’est pas possible ! Je sais que j’ai raison de croire en lui, je le sais … *

La voix du Roi tonna de nouveau, il ordonna à ses subordonnés de rejoindre leur poste, la laissant seule avec elle. Maëlanne était « une invitée » et « sous sa protection personnelle » d’après lui, drôle de manière de s’occuper d’elle !
Avant de repartir, les guerriers saluèrent leur Roi, ainsi que … Maëlanne ? C’était étrange de voir ces hommes de guerres la respecter. Cela devait leur faire bizarre aussi de devoir « honorer » l’Elfe.

Maëlanne s’était relevée tant bien que mal, attendant que le Seigneur agisse de nouveau. Aurait-elle le courage d’esquiver une nouvelle attaque ? Ses forces lui manquer affreusement, elle avait déjà dû mal à se tenir sur ses jambes !
Mais Dan Azyrith envoya son épée sur le mur, d’une précision parfaite, il avait remit l’arme à son emplacement initial alors qu’il était loin de la cloison.

Il s’approcha de l’Elfe, plongeant son regard bleu ciel dans le sien qui était plus dur que jamais, puis demanda :
- Pouvez-vous marcher , Maëlanne ?
Le fait qu’il l’appelle par son prénom la surprit, cependant elle ne trahit pas cet étonnement, son regard resta froid. Il était là, en face d’elle, sans arme … il était presque à sa merci, la jeune femme aurait pu tenté une dernière attaque, mais il n’en fut rien, le combat était terminée. L’homme finit sa phrase :
- Ou dois-je vous porter jusqu'à notre prochaine destination ?

Que voulait-il à la fin ? Il la testait, elle en était persuadée. Pourquoi tant d’attention à son égard ?
Maëlanne se renferma sur elle-même avant de répondre sur un ton tranchant :
- Je n’ai pas besoin d’aide … ni de votre pitié !
Rien que ces mots la fatiguèrent davantage. Elle pointa son sabre vers le Monarque, restant ainsi quelques secondes avant de se retourner afin de replacer son arme à l’endroit où elle l’avait prit. Elle ne pouvait réaliser l’exploit du jeune homme, car, à en voir de plus près, il était bien cela : un jeune homme.

Maëlanne avait beaucoup de difficulté à marcher. Elle fit demi-tour pour se remettre devant le Roi, et se rappelant le combat, elle lui lança :
- Lors de mon premier assaut, il me semble avoir remarqué une douleur dans votre bras droit. Et quand vous avez foncé sur moi il y a quelques minutes à peine, votre course a été ralentit … Sachant que vous m’avez libérer, je peux supposer que vous avez été blessé par un Elfe. Hors les armes de mon peuple sont souvent empoisonnées, il en va de même avec mon sabre. Elle reprit son souffle, tout en observant la réaction du Seigneur qui restait impassible, comme à son habitude. Elle reprit :
- Je connais l’antidote. Il n’est pas donné à n’importe qui, à n’importe quel médecin, n’oubliez pas que les Elfes ont leur petits secrets … Si jamais vous souhaitez ne pas finir paralysé définitivement, car une fois que votre corps ne bougera plus, il sera trop tard, faites moi signe, je pourrais toujours vous venir en aide.

Elle avait dit cela sur un timbre de voix complètement indifférent, comme si le sort du Roi ne la regardait pas. Ce qui était le cas, elle venait de lui proposer son aide, c’était à lui de choisir maintenant !

Sur ces mots, elle partit, se concentrant pour mettre un pied devant l’autre sans trop grimaçait. Elle allait rejoindre la chambre dans laquelle elle s’était réveillée afin de se reposer, et, elle l’espérait, afin de reprendre des forces et guérir.

Il regardit Maëlanne intensément , ne la lâchant pas de son regard bleu azur. Il attendait toujours la réponse à sa question , l'Elfe se tenait devant lui , le regardant aussi, celle-ci finit par répondre en le pointant de son sabre qu'elle avait pris sur un des murs de l'une des salles d'armes du château peu auparavant.
Dan ne broncha pas , comme s'il n'y avait pas d'arme pointée sur lui , fixant toujours Maëlanne d'un air impassible , distant.
Maëlanne répondit qu'elle ne voulait pas de son aide , ni de sa pitié ... Hors , ce n'était pas de la pitié qu'il avait , il voulait juste l'aider.
Ne pouvait-elle donc pas comprendre ? C'était sa manière de s'excuser après l'avoir secourue , pour ensuite l'affronter directement après son réveil sans raison propre , mais qu'importe , qu'elle croît ce qui lui chante , ce n'est pas d'une grand importance. Elle se retourna ensuite et rangea le sabre à sa place initiale sur le mur et revint lui parler.

Elle lui parla donc d'un poison , ou plutôt de la solution d'un poison : un antidote. Elle ne déçevait donc pas Dan , il savait qu'elle allait voir , d'une manière ou d'une autre , c'était juste un test pour en être sûr , il avait besoin d'une guerrière comme Maëlanne , forte , agile et qui sache analyser en plein cours d'un combat. Elle lui avait donc proposé son aide , du moins , si l'on pouvait appeller ça de l'aide au vu du ton qu'elle avait engagé pour lui parler. Mais il n'en tint pas compte.

" Croyez-vous , femme , que mes subordonnés employés dans la branche médicinale ne savent pas la composition l'antidote prévu à cet effet ? C'est mal connaître l'armée de Dinak et ses nombreuses qualités , Maëlanne. Retenez-bien cela , il y a beaucoup de choses en ce monde que vous ne connaissez pas.

Ils marchèrent longuement , elle semblait se forçer à mettre un pas après l'autre. Les minutes s'écoulant , les forces de Maëlanne s'épuisaient elles aussi.
Il se retourna vers Maëlanne qui peinait à marcher derrière lui.

" Toutefois , je n'ai pas encore transmis ma demande au laboratoire qu'on fabrique l'antidote tout de suite , j'allais la faire demain matin , j'ai besoin de personnes compétentes dans leurs meilleures formes pour travailler , non pas de zombies décervelés , autant les laisser se reposer. Et surtout , il nous manque quelques composants encore pour l'antidote , si vous les connaissez tous , nous pourrions en effet aller les chercher plus tard. "

Il se retournit une fois encore et entreprit de continuer à marcher , mais où marchaient-ils ? Ils allaient complètement en direction inverse du dortoir de Maëlanne. Il se retournit une dernière fois et fixa Maëlanne.

" Inutile de vous forçer à marcher. De plus , nous sommes dans le mauvais sens. "

Il s'avança d'un pas rapide et léger vers la femme elfe et se pencha mettant un bras sous le genou de Maëlanne et l'autre derrière le dos de celle-ci , la soulevant soudainement. La main dont le bras qui tenait Maëlanne par son dos bloqua les mains et bras de celle-ci , empêchant toute forme de résistance et de débattement , il la serra donc , mais pas fort.
Il se dirigea vers la chambre de Maëlanne , ne fixant que le chemin à suivre , elle semblait se tenir tranquille , peut-être était-elle vraiment à bout de forces , ou se laissait faire , tout simplement.

Une fois arrivés dans la chambre d'honneur de Maëlanne , il constata que la porte qui avait été brisée un plus tôt , il n'en restait rien sur le sol , juste un vide béant au seuil de la chambre. Quelqu'un avait dû passer pour nettoyer. Il entra dans la chambre et posa Maëlanne sur une chaise qui était située près d'un bureau collé au mur opposé à l'entrée de la chambre qui possédait une fenêtre donnant sur les plaines de Dinak.

" Attendez ici je vous prie."

Je vous prie ? Que diable avait-il dit , pourquoi le demandait-il , il pouvait tout simplement le lui ordonner. Dan se ressaisit et se dirigea vers le lit sur lequel était posé un sabre rangé dans son fourreau , il l'empoigna et revint vers Maëlanne , lui donnant le sabre par la même.

" C'est le vôtre n'est-ce pas ? Nous l'avons trouvé dans une des réserves d'armes de la prison ,lorsqu'on vous a secourue. Tenez-le un instant s'il vous plaît , le temps du trajet jusqu'à votre nouvelle chambre. "

Encore un mot étrange , " S'il vous plaît " , bon sang , était-ce car il était fatigué ? C'était peut-être l'heure de dormir ..
Il porta Maëlanne une fois de plus , celle-ci tenant son sabre dont la garde était posée sur son abdomen , la dirigeant vers sa chambre , non , la chambre d'Azyrith Dan , le seigneur des lieux. Une fois arrivés , les gardes royaux furent surpris , ils se regardirent d'un regard qui en disait long , s'interrogeants mentalement sur l'identité de la fille. Il la fit rentrer ensuite dans sa chambre et la posa sur son lit.

" Dormez , Maëlanne , vous irez mieux , demain matin nous irons chercher les composants pour l'antidote. "

Le Roi s’engagea lui aussi dans le couloir. Il marcha devant elle, et Maëlanne le suivit, pressée de se reposer. Le Seigneur Azyrith avait réagit lorsqu’elle lui avait proposé son aide pour l’antidote du poison. Soit disant son laboratoire aurait le remède, ou du moins savait le fabriquer.

Après un long moment de silence, il ajouta néanmoins que son aide serait intéressante si elle pouvait dire le nom des ingrédients manquant, il sera donc plus rapide de les trouver et de finir l‘antidote.

Ils continuèrent de marché, l’un derrière l’autre. Puis Dan Azyrith se retourna de nouveau, plongeant son regard dans celui de Maëlanne avant de lui dire :
- Inutile de vous forcer à marcher. De plus , nous sommes dans le mauvais sens.
Quoi ? Dans le mauvais sens ?
Maëlanne n’en pouvait plus, mais elle allait devoir faire appelle à ses dernières forces pour faire demi-tour et retourner dans sa chambre.

Elle n’eut pas le temps de faire quoi que ce soit que le Maître de la demeure l’a prit délicatement dans ses bras tout en l’empêchant de résister : il lui avait bloqué les bras et les mains.
Elle se laissa porter, cela ne lui aurait servi à rien de se débattre, et puis elle se sentait bien dans les bras de l’homme, presque en sécurité. De tout manière, elle n’avait pas assez de forces pour se débattre …

Il s’arrêta dans la chambre où le combat avait commencé. Il n’y avait plus de porte à l’entrée de celle-ci, par contre les débris avait dû être ramassés car le sol était propre. Il assit Maëlanne sur une chaise et la pria d’attendre.
Cette façon douce de lui parler mit du baume au cœur de la jeune Elfe qui s’était renfermé sur elle-même. De plus, cela la réconfortait dans le fait que le Roi n’était pas si mauvais qu’il aurait pu le paraître. L’attention qu’il lui portait la toucha : la fatigue et la torture qu’elle avait subit depuis plusieurs semaines l’avait comme emmuré dans sa solitude, faisant d’elle un être agressif et rétif.

Le jeune homme lui apporta son sabre. Son sabre ! Elle aurait bien voulu l’avoir lors de son combat avec Dan Azyrith ! L’important c’est qu’il n’était pas perdu. Par contre, où était son disque et son poignard ? Sûrement que le Seigneur les avait entreposé ailleurs.
Il lui demanda de tenir son arme pendant qu’il la transporterait dans la chambre où elle pourra se reposer, enfin. Il resta toujours aussi aimable avec elle, Maëlanne porta donc son arme en se laissant porter par le Roi. Comment pouvait-il encore avoir la force de la soulever après le combat ? Empoisonnait de plus est ! Certes, elle était menue et légère mais quand même … Il devait avoir une grande ressource d’énergie, et un morale en acier !

Lorsqu’ils arrivèrent dans une chambre, Maëlanne remarqua deux gardes qui la gardait. Était-ce là où se reposait leur Roi ? L’ammanait-il dans sa demeure, sa pièce où règne son intimité ?
La jeune femme se demander pourquoi il l’emmenait ici, peut-être le chemin était-il plus court ?
Peu importait, le Seigneur la déposa sur son lit avant de lui susurrer, toujours sur ce ton délicat :
- Dormez , Maëlanne , vous irez mieux , demain matin nous irons chercher les composants pour l'antidote.
Sans rien dire, elle ferma ses paupières qui étaient devenues lourdes. Elle vit la silhouette de l’homme s’éloigner de quelques pas, puis l’oublie vint l’accueillir.

Elle se réveilla que beaucoup plus tard. La lumière du soleil s’était infiltré par la fenêtre, illuminant la pièce de son aura délicat.
Et la chambre, elle était immense ! Maëlanne n’y avait pas prêter attention lorsque le Roi l’y avait déposé. La tapisserie était magnifique, les peu de couleurs étaient harmonieusement accordées. Il y avait toujours des meubles finement sculpté, et un tableau. Elle voyait aussi un vase en terre cuite et peint, brillant dans le coin de la salle. Tout était vraiment magnifique.
* Digne d’un Roi, bien que l’on ne crut pas le sombre Dan Azyrith avec d’aussi bon goûts … comme quoi, il ne faut jamais se fier aux apparences. *

Elle était de nouveau seule dans la chambre, comme son dernier réveil. Elle ne savait combien de temps elle avait dormi, mais le soleil venait de se lever. Lorsqu’elle regarda par la fenêtre, celui-ci était encore bas dans le ciel éclairant le paysage de ses rayons rouges oranges, donnant un air embrasé à ce spectacle féerique. Maëlanne se sentait beaucoup mieux et apaisait. Ses blessures la tirait par ci par là de temps en temps mais sans plus, elle se sentait d’aplomb.
Elle retourna vers la porte pour sortir et rejoindre son bienfaiteur. Il avait dit qu’ensemble ils iraient chercher les ingrédients pour le remède, il devait donc se trouver à l’infirmerie.
Des gardes étaient toujours là, ils l’observaient partir. Néanmoins elle se retourna pour demandait où était le laboratoire médicinal.
Il lui indiquèrent rapidement le chemin qu’elle suivit à la lettre. Elle entra dans la petite salle où quelques personnes s’agitaient. Elle vit Dan Azyrith assit le dos tournait un peu plus loin. Un sourire aux lèvres, elle s’approcha de lui et posa doucement sa main sur son épaule :
- C’est bon, murmura-t-elle, nous pouvons chercher les ingrédients qui vous sont utiles …
Elle se surprit elle-même à parler ainsi au « sombre Roi de Dinak ».

Le Seigneur Azyrith s'était éloigné lorsqu'il vit les paupières de Maëlanne s'abaisser , il quitta sa chambre et se rendit dans un des laboratoires de recherche , plus précisément celui qui était spécialisé dans la branche médicinale. Sur le chemin , il se rappella de son " duel " de test contre Maëlanne Wijda , décidemment , cette Elfe avait quelques tours dans son sac. Elle possédait une force quoi qu'impressionnante pour une femme , comme quoi , il ne faut jamais sous-estimer son adversaire , bien que Dan ne le fait jamais.

Il continuait de marcher , dans le long couloir dont le bout menait à une porte donnant sur un long escalier qui descendait jusqu'au laboratoire. Etrangement, sa vue se rétractait , ses membres s'engourdissaient de plus en plus , des gouttes de sueur perlaient sur son front , descendant par la suite sur ses joues pour finir leur course dans un vide pour finir sur le sol , dont le plongeoir fut le menton. Il entra rapidement dans la salle d'examens. Des gardes se présentèrent à lui et le regardirent étrangement , le portant jusqu'à une chaise. Le dirigeant en chef du laboratoire accourut et examina son roi , pour lui faciliter la tâche , Dan prit la parole.

" J'ai sur moi trois impacts de flèches empoisonnées d'un poison elfique , au village de Réméous , qui se situe dans un creux de la chaîne de Yarkol. "

Le Seigneur Azyrith regardit le médecin de ses yeux à présent vitreux.

" Ah oui , et une éraflure au niveau du dos , près de la nuque dû à un coup de sabre d'un Elfe. é ajouta-t-il. Il continua ensuite : " Décidemment , ces elfes , regroupés en une trentaine , sont capables de faire bien des choses ! Surtout au niveau de l'archerie , ils sont bien organisés je dois l'admettre , j'ai pu dévier de nombreuses flèches et parés leurs coups de sabres , mais ils sont incroyablement agiles , et dans le noir , ça ne facilite pas la tâche dû à leurs vêtements sombres. "

Il soupira en repensant à un peu plus tôt dans la même journée. Il demanda si on pouvait le soigner rapidement , apparemment , le médecin avait déjà eu affaire à ce genre de poison qui présentait les mêmes symptômes, néanmoins , il manquait quelques ingrédients à la fabrication de l'antidote du Poison Mircys. C'était comme cela qu'il avait été nommé. Le dirigeant en chef du laboratoire de faculté en médecine annonça qu'il allait quérir les composants dans les plus brefs délais mais Dan l'arrêta , il voulait aller les chercher en compagnie de Maëlanne , mais il ne le dit pas. Le médecin insista mais au final , il abdiqua devant le regard ténébreux de Dan , mêlé à une grande fatigue , il avait l'impression qu'on lui vidait ses forces.

Il retournit dans sa chambre et posa une chaise près du lit où elle dormait et s'assit , la regardant. Longtemps. Très longtemps. Puis il se leva et remit la chaise à sa place , retournant dans le laboratoire , sachant qu'elle viendrait directement à cet endroit quand elle se réveillerait ... Ce qui ne tarda pas , elle se présenta par la suite dans la laboratoire , elle posa sa main sur son épaule , il sursauta d'un coup , mais rapidement sans trop se faire remarquer. Elle l'avait réveillé , il s'était endormi quelques minutes. Elle finit par lui murmurer qu'ils pouvaient y aller. Dan leva vers elle ses yeux vitreux , signe d'une grande fatigue et d'une lutte contre le sommeil , cela faisait maintenant une semaine entière qu'il n'avait fermé l'oeil. Le poison avait fini par l'affaiblir à un stade plutôt avançé. Il prit une inspiration et se leva , prenant son avant-bras délicatement avec sa main et l'entraînant dehors. Ils sortirent de la " forteresse " , oui car c'était bien une forteresse qui se dressait à présent derrière eux , de l'extérieur , cela ressemblait à une immense demeure fortifiée gardée par des gardes constamment en alerte et des engins servant à la défense ainsi qu'à l'anti-siège. Ils montèrent leurs chevaux et partirent , une troupe les suivirent. Une vingtaine de cavaliers , lourdement armés. Il regardit Maëlanne qui chevauchait près de lui.

" Continuez , je vous rejoindrai sous peu "

Le Seigneur Azyrith fit demi-tour et alla à la rencontre de la cavalerie assignée à leur protection. Quelques minutes plus tard , il revint vers Maëlanne au grand galop.

" C'est bon , allons-y. " lança-t-il tout en souriant , chevauchant sa monture.

Le Seigneur fit un léger bond lorsque sa main se déposa sur lui. Maëlanne ne lui dit rien, sûrement qu’elle l’avait surprit en train de se reposer. Après lui avoir annoncé qu’ils pouvaient partir, le Roi déposa ses yeux sur Maëlanne. Des yeux éteints, ternes, le poison s’était propagé dans une bonne partie de son corps, et Dan Azyrith était en train d’en goûter les amertumes effets. Il ne fallait pas perdre plus de temps, s’ils n’agissaient pas, l’homme pouvait se trouver paralyser toute sa vie, voir en succomber.

Il attrapa Maëlanne par son avant bras afin de l’emmener en dehors de la bâtisse. Il l’avait prit toujours avec cette même douceur dont il avait fait preuve après leur défi.
Il l’amena à l’écurie où ils prirent des chevaux. Maëlanne prit un jeune étalon à la robe noire et brillante, il avait l’air fougueux et plein d’énergie.
Lors de la préparation du cheval, elle ne lui mit pas le mors qu’elle considérait comme inutile et douloureux pour l’animal. Elle savait comment diriger son destrier sans cet outil de « torture ». De plus, elle ne mit qu’un tapis sur le dos du cheval pour éviter de l’encombrer et de rajouter du poids: elle n’avait pas besoin de celle-ci, les Elfes se contentaient du nécessaire et du plus pratique, et pour le cavalier, et pour l’animal.

Enfin, ils partirent du château, Maëlanne devait s’orienter pour aller jusqu’aux plaines, c’est à cet endroit qu’ils trouveraient le reste des plantes et autres composants contre le venin qui circulait dans les veines du Roi.
Une vingtaine de soldats partirent à leur suite, respectant néanmoins une certaine distance. Quand à Maëlanne, elle chevauchait près du Seigneur, tout deux allant à la même allure, leur chevaux trottant à petites enjambées.
Dan Azyrith la regarda avant de lui dire de continuer son chemin, il allait la rejoindre. La jeune femme acquiesça et continua sur la même allure.
Peu de temps après, l’homme revint un grand sourire aux lèvres. Maëlanne remarqua que les gardes avaient ralentit le rythme jusqu’à s’arrêter complètement. Que leur avait dit leur Roi ? Voulait-il se retrouver seul avec elle ?
Celui-ci se mit à sa hauteur et dit :
- C'est bon , allons-y.
Ils se mirent tout deux au petit galop, Maëlanne légèrement en avant pour montrer le chemin à suivre, bien que Dan soit au courant qu’il fallait aller dans les plaines.

La route était plutôt longue pour arriver aux plaines, ils allaient devoir faire au moins une pause pour les chevaux, sans trop traîner pour éviter au poison de se propager encore, surtout vers le cœur. Ils restèrent côte à côte, dans le silence, mais pas un silence gênant ou lourd, non, un silence paisible et de quiétude, accentué de quelques sourires, que ce soit de l’Elfe ou de l’homme.

Maëlanne se sentait bien, l’étalon qu’elle montait, du nom de Wilco, était souple et ses mouvements n’étaient pas cadencé. Il suffisait qu’elle lâche légèrement la bride pour qu’il accélère, ou qu’elle resserre ses mollets sur le flanc de l’animal pour que celui-ci ralentisse. Il était parfaitement dressé, elle supposait qu’il en allait de même avec le pur-sang du Roi.
Ils avaient traversé une bonne partie du territoire lorsqu’ils arrivèrent à la lisière d’une petite forêt parcourue d’un ruisseau. Ils s’arrêtèrent près de celui-ci, laissèrent les chevaux boire et paître pour reprendre des forces.
Quand à la jeune femme, elle alla ramasser quelques baies qu’elle apporta près de l’arbre où s’appuyer Dan, de plus en plus affaiblit par le poison.

Lorsqu’elle arriva en face de lui, elle plongea son regard turquoise dans les yeux blême du Seigneur et annonça :
- Il ne reste plus qu’un petit bout de chemin pour arriver aux plaines, comme vous le savait je suppose. Nous avons fait déjà les trois quarts, il n’en reste plus beaucoup, continuez de résister ainsi Dan.
Elle l’avait appelé par son prénom, c’était sortit tout seul. Elle reprit rapidement avant qu’il ne dise quoi que ce soit :
- Tenez, voici quelques baies. Cela ne vous fera pas de mal d’en prendre. Au contraire, elles sont pleines de vitamines, cela vous redonnera de la force pour mieux résister.
Elle posa encore une fois sa main sur son omoplate, l’encouragent ainsi à prendre les quelques petits fruits qui se tenaient au creux de sa main.
La jeune Elfes en mangea avec lui, restant sur son côté, bras contre bras et tout deux dos contre le tronc.

Ils n’allaient pas tarder à repartir, le temps tournait et le poison se propageait.

Cela faisait quelques heures qu'ils chevauchaient à présent , dans un calme paisible , reposant , berçé par des roucoulements d'oiseaux en tout genre , ils arpentaient la route qui les menèrent par la suite dans une forêt immense , sombre mais toutefois illuminée par le soleil par de petits angles à travers les feuillages , ils s'arrêtèrent près d'un ruisseau , le roi de Dinak descendit souplement de sa monture , un pur-sang de couleur noire , un destrier dressé pour la guerre qui avait été son ami et l'est toujours , parfois , la nuit , il l'enfourchait et faisait une promenade nocturne dont la durée indéterminée était le débat d'inquiétude de plusieurs de ses intendants , prétextant qu'il ne devait pas sortir la nuit sans escorte , bien sûr , Dan n'en tint jamais compte et continuait à se permettre quelques excursions la soirée.

Il alla s'adosser à un arbre et se laissa glisser le long de ce même arbre , s'asseyant par terre. Il regardit partir Maëlanne qui revint un peu plus tard , sa main étant le refuge de quelques baies , elle plongea ses yeux d'une couleur bleuie - verte dans ceux de Dan. Son coeur se mit soudain à battre, pour une raison ou pour une autre , cela l'intriguait , était-ce dû à l'effet du poison , plus vraisemblablement ; oui.
Maëlanne expliqua au Seigneur Azyrith qu'ils avaient à présent fait les trois quarts du trajet vers l'endroit où reposait à ceci-près chaque ingrédient nécéssaire à la fabrication de l'antidote au poison Myrcis, par la même , elle l'avait appellé par son prénom. Bon sang , s'adresser à lui si familièrement .. bizarrement , il ne fit aucun commentaire , était-ce dû à la fatigue ? Peut-être , peut-être pas. Toutefois est-il qu'elle lui donna les baies qu'elle avait dans la paume de sa main , Dan les prit et les regardit fixement.

* Empoisonnés ? De toute façon , qu'importe , je lui fais confiance. *

Maëlanne vint s'asseoir près de lui , il se sentit en quelque sorte réconforté , à quoi jouait donc cette femme ? Peu importe , cela ne le gênait pas.
Il mangea quelques baies avec Maëlanne d'une traite. Quelques minutes après , il en sentit les effets curatifs des baies , il se sentit moins fatigué et sembla retrouver un peu de sa force .. vitale va-t-on dire. Oui , car il avait vraiment l'impression qu'on lui draînait sa force vitale , le fatiguant à chaque moment de plus en plus. Il leva la tête au ciel , regardant un grand rassemblement d'oiseaux voler vers l'est , le temps de leur migration était-il donc arrivé ? Ils étaient si libres , si tranquilles dans leurs cieux , sans aucun besoin de se soucier de ce qu'il se passait sur terre , seuls les chasseurs étaient une réelle menace pour eux.
Etrangement , malgré les effets presque instantanés des baies , la fatigue commençait à reprendre le dessus , le résultat de plusieurs nuits blanches d'affilée sans aucun doute. Ses paupières se fermèrent un instant , il se surprit même à se demander si c'était la dernière fois qu'il voyait le monde , sa tête bascula un instant vers l'épaule de Maëlanne mais il se reprit vivement , espérant qu'elle n'avait rien vu.

Le Seigneur Azyrith se leva et se retournit en direction de l'arbre , plus précisément de Maëlanne et lui tendit la main , signe qu'il voulait l'aider à se lever , tout en affichant un sourire.