Rencontre dans un quartier modeste [Surizo Bon Injat]

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Alice était tranquillement en train de dormir dans le quartier des roturiers de Ellandy, là où sa modeste demeure se présentait, légèrement délabrée, de couleur brune les fenêtres presque cassée, très fragile du moins. Si une tempête arrivait, ce qui n'allait sûrement pas arriver de si tôt, la maison serait en ruine. Bref, c'était une belle journée qui commençait, c'était l'aurore, le soleil commençait à se lever doucement, sa couleur orangé semblait faire fuir les nuages légèrement teinté par l'étoile. Un bruit de foule réveilla la mercenaire encore endormie qui ouvrit très doucement les yeux, petit à petit, elle les ouvrit et regarda le plafond fissuré de part et d'autre de couleur grise de sa demeure. Alice était sur du foin plutôt vieux, qu'il faudrait bientôt changer, cela faisait longtemps que la jeune mercenaire n'avait pas dormi chez elle. Toujours en train d'aider les autres en tuant ou emprisonnant les méchants, était une chose plutôt difficile surtout pour quelqu'un d'assez jeune comme Alice.

Après quelques pensées, pour savoir qui l'avait réveillée, la jeune femme se redressa mettant sa main sur son front et regardant la paille desséchée. Elle se releva et posa son regard sur la fenêtre qu'Alice ouvrit doucement pour laisser rentrer l'air et le bruit. Un bruit de gens allant travailler pour gagner de quoi se payer un bout de pain pour le repas à venir, la foule, c'était cela qui l'avait réveillée. La mercenaire se retourna avant de sortir doucement de sa demeure et regarda les gens passés, les uns après les autres, il était vraiment tôt et Alice laissa échapper un bâillement caché par sa main gauche avant de remettre sa main le long de son corps et de commencer à marcher, direction, taverne. Son chemin était bien simple, elle prenait des petites ruelles sombres, cachée du soleil levant avant d'arriver devant une petite taverne, qui semblait bien être ouverte vu les cris qui sortaient du bâtiment à cause des gens bourrés. Alice hésita quelques instants en s'arrêtant sur la pancarte en bois, marquée en lettre noire qui venait d'ardoise "La t_verne de l'épé_ f_lle", certaines lettres manquaient comme pouvait le voir la mercenaire qui avança droit vers la porte avant d'entrée.

Ce n'était pas du tout la première fois que Alice venait, c'était une habituée sans que celle-ci soit bourrée du matin au soir, juste pour prendre de quoi se nourrir, une bière de préférence, avant de partir au travail pour aider les gens. C'était son petit-déjeuner en gros, unique en son genre sûrement. La jeune femme choisis une table au hasard, près de la porte d'entrée, le vent du matin faisait légèrement frissonner Alice qui s'avança contre la table. Le patron de la taverne lui apporta sans qu'elle eue à le demander, un verre de bière remplit aux trois quart. Alice le remercia et commença à boire tranquillement en regardant les autres bourrés. Un homme, barbu de couleur brun, les joues de couleur rose à cause de la boisson qu'il buvait, se leva et allât près de Alice et marmonna quelque chose d'incompréhensible avant de taper une la table. La mercenaire eu un mouvement de recul tout en regardant l'homme dans ses yeux verts.

-Qu'est-ce qui a le vieux? Si tu veux te battre, y'à tes autres copains bourrés pour ça, moi je voudrais boire tranquille, merci.

Mais l'homme continua de la défier des yeux, alors Alice se leva d'un bon et approcha sa tête. Puis elle commença ironiquement à parler :

-Un problème? J'ai quelque chose sur la figure?

Puis Alice lâcha un petit rire qui ne fit que réduire le sang froid de son "adversaire". Mais la porte grinça, quelqu'un d'autre venait d'entrer et la jeune femme regarda dans la direction pour essayer de changer de sujet.

-Oh salut toi, t'es nouveau ici?

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Shyamal. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas mis les pieds dans la capitale d’Ellandy et il fallait reconnaître qu’il avait une certaine nostalgie. La dernière fois qu’il était venu, ce fut pour débuter son voyage pour sa survie, il fuyait un ennemi qui était omniprésent. Plutôt ironique comme situation. Plus au nord de la capitale se trouvait une ville du nom de Terrya, une ville qui avait su prospérer grâce à sa localisation géographique. Terrya, sa ville natale. Maintenant qu’il de retour aux sources, il hésitait de faire un détour vers le nord afin de voir ce qu’était devenu sa ville. De plus, il pouvait toujours tenter de se faufiler parmi les embarcations qui faisaient route vers le royaume d’Alsaria. Alsaria…en y pensant cela lui donnait le tournis, après toutes ces années il avait enfin fait le tour de Tosya. Il était une sorte de jeune aventurier en quelque sorte. Un jeune aventurier qui devait fuir la mort et qui savait pertinemment que sa fin approchait. Il avait fait le tour de Tosya sans trouver d’endroit où il serait tranquille, il avait fuit ses poursuivants à de nombreuses reprises, mais cela touchait désormais à sa fin. Il le sentait au fond de lui. Mais malgré tout, il devait penser à autre chose, après tout il s’était retrouvé dans un sacré pétrin. Pour savoir, il fallait remonter le temps de plusieurs dizaines de minutes.

Comme à son habitude, Surizo s’était trouvé un contrat afin de gagner quelques pièces d’or qui allaient lui permettre de survivre quelques temps encore. Il connaissait la cible, il savait comment s’y prendre, mais il y avait eu une légère complication : la mauvaise personne qui s’était trouvé au mauvais moment et au mauvais moment. Un garde qui avait fini son service et qui devait sûrement rentrer chez lui était passé par là, en voyant la scène du meurtre il cria haut et fort afin de donner l’alerte. Bien évidemment, l’assassin s’était arrangé pour faire taire le loustique, mais cela avait aggravé les choses. Pour en finir, le jeune homme avait réussi à s’enfuir à temps après avoir tué sa cible et un garde, l’alerte avait été donnée et le quartier des roturiers allait être bouclé pour un petit moment afin que des recherches soient effectués.

Pour conclure, Surizo était embêté par ces petites complications. De plus, il devait sûrement y avoir quelques témoins supplémentaires qui avaient vu à quoi ressemblait à peu près le tueur et il n’y avait pas trente-six bourgeois dans le quartier des roturiers. Il fallait miser sur la chance. En attendant, il lui fallait trouver un endroit où il allait pouvoir se planquer durant les inspections. Alors qu’il courait dans les rues du quartier, il finit par trouver une taverne miteuse dont il manquait quelques lettres à la pancarte. L’endroit idéal. Ni une ni deux, il n’hésita pour pénétrer à l’intérieur du bâtiment. A peine venait-il d’y entrer qu’une femme s’adresse à lui. Il se savait beau, voir même parfait physiquement…et peut-être pas que physiquement en y pensant. Il savait qu’il plaisait aux femmes. Mais là, c’était du rapide ! La jeune demoiselle était-elle entreprenante ? Arg ! Il ne pouvait pas s’empêcher de penser à ce genre de choses même dans une situation aussi délicate.

« Non, je ne suis pas nouveau ici. Mais je ne suis pas non plus un habitué. »

Surizo adressa un sourire à la jeune inconnue, il ne désirait pas être impoli. Mais ce ne fut pas pour autant qu’il profita de l’occasion pour engager la conversation avec elle, il avait d’autre préoccupation actuellement. Sans hâte, il se dirigea vers le comptoir où il prit place avant de commander une bière. Alors qu’il attendait sa boisson, il en profita pour jouer avec sa bague noire qui se trouvait à sa main droite. Il était quelque peu nerveux, il y avait de fortes chances que des gardes fassent leur apparition dans cette taverne. Mais il y avait aussi une chance pour qu’ils ne le remarquent pas ou bien ne reconnaissent pas en lui l’assassin de leur compagnon. Après tout, il n’y avait que des ivrognes ici. D’ailleurs, en y réfléchissant, la jeune femme qui venait de l’aborder à son entrée faisait tâche dans ce décor. S’il avait su, il ne serait jamais revenu à Shyamal.

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Alice tendit l'oreille, ce n'était ni l'un ni l'autre? Ah... Cela l'étonna et elle fit un petit sourire comme lui avant de regarder l'homme complètement bourré devant la jeune mercenaire qui avait l'air de ne pas apprécier qu'elle change aussi vite de sujet. Alice se tourna donc et évita par pur hasard un coup de poing qu'il lui était destinée et allât vers le garçon qui venait d'arriver avant de s'asseoir à côté de lui, il avait l'air plutôt pensif et jouait avec une petite bague noire qu'il avait sur la main droite. Alice évita un deuxième coup de l'homme bourré, mais que cette fois celui-ci avait porté dans le vide, il avait l'air de voir double et s'écroula sur le plancher qui grinça horriblement. Ce qui devait être ses amis, le prit et sortirent de la taverne en criant des insultes à tout va, à tout le monde. Alice resta à les regarder en riant assez fort pour qu'ils les entendent et se tourna vers le nouveau venu, encore sobre en finissant sa bière.

A peine eu t-elle pu lui dire quelque chose que la porte s'ouvrit en grand à la force d'un coup de pied, des armures usées par quelques combats sanglant, des lances en fer très pointu, un regard haineux et plein de rage, des gardes du royaume venaient dans une taverne. Ils scrutèrent du regard les alentours de la taverne, ils avaient l'air de rechercher quelqu'un pour une faute plutôt grosse vu leurs expressions. Alice les regarda et dès que ceux-ci prêtèrent un peu d'attention à la jeune mercenaire, celle-ci esquissait un sourire en levant à demi la main pour faire, ce qui est appelé familièrement, "coucou". Intérieurement, Alice se foutait bien d'eux, ils étaient tellement stupides qu'ils se permettaient d'entrer dans une taverne pour amener la guerre avec eux. Malgré tout, un silence demeurait dans la taverne qui semblait momentanément morte. Alice approcha des gardes en continuant de sourire joyeusement.

-Alors? Qu'est-ce qui vous amène ici? Je suis mercenaire alors je pourrais peux être vous aider à trouver votre cible. En même temps... Y'a personne de sobre ici, ils sont tous bourré, même le serveur alors je doute qu'un bandit ou un assassin vienne ici pour se reposer tranquillement pendant que vous... Gardes, le chercher. Cela serait vraiment ce foutre de vous de faire une telle chose, et je doute que cela soit possible. Et puis en même temps... amené la guerre ne sera pas très bon pour vous, vous voyez celui la-bas, on ne dirait pas mais... Il est fort au combat quand il est bourré, il pourrait se faire un garde en moins de deux. Enfin bref, ce n'est pas votre terrain ici, ni celui des bandits, car s'il y en aurait eu un, je l'aurais déjà mis en prison. Ah, j'ai une idée, si je vois quelqu'un de suspect, je vous le dis et vous pourrez accourir d'accord?

Les gardes réfléchirent un moment avant de répondre à la jeune mercenaire.

-Oui, nous vous faisons confiance, aller soldat, du train on doit le retrouver cet assassin!

Alice regarda la petite troupe s'en aller loin loin, puis une fois hors de vue, elle referma doucement la porte dans un grincement aigu puis avança près du comptoir pour retrouver le jeune homme qui était rentré peu avant. Une fois un peu plus près de lui la mercenaire chuchota.

-Il en faut un long discourt pour faire partir des gardes n'est-ce pas? J'aurais très bien pu vous dénoncer, mais j'aimerais savoir un peu quels sont vos intentions et qui êtes-vous. Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas du genre à dénoncer et je n'ai pas reçu un contrat comme quoi je devais vous arrêter. Assassin hein? C'est un boulot plutôt pas mal et qui rapporte pas mal, vous avez de la chance d'être tombée sur moi en tout cas.

La jeune fille, en attendant les réponses de son interlocuteur, reprit en main sa bière et savoura son goût simple et acide en regardant le jeune homme à côté d'elle. Voyant que tout cela était passé, l'homme avait l'air un peu moins nerveux que tout à l'heure, mais peux-être n'était-ce pas le cas.

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Alors qu’il était assis tranquillement au comptoir, la jeune femme qui l’avait interpellé plus tôt vint s’asseoir près de lui. Bien évidemment, Surizo la regarda avec son sourire habituel, il n’allait quand même pas se montrer hostile. De plus, ce n’était pas son genre de se montrer méchant aussi futilement même s’il savait parfaitement qu’il était un monstre capable d’égorger cette inconnue avec le même sourire charmeur. Mais soudainement, ce fut le drame. Il venait à peine de prendre sa bière en main afin de la porter à ses lèvres que plusieurs gardes firent leur apparition. Il devait bien l’admettre, il s’était déjà préparé à combattre les nombreux gardes même si cela pouvait être un combat perdu d’avance. Et alors qu’il s’attendait à se faire interpeller, voilà que la jeune femme se dirigea vers le groupe de garde avant de commencer son discours. Un long discours. Trop long. Cela était bien connu après tout, les fables sont des apologues et les femmes des monologues. Néanmoins, contre toute attente, le baratin de cette mercenaire sembla fonctionner. Les gardes firent demi-tour avant de sortir de la taverne. Cela allait lui permettre d’éviter certaines complications…du moins, c’était ce qu’il pensait.

A peine venaient-ils de s’en aller que la jeune femme fit son retour près de Surizo avant de lui adresser la parole. Elle déblatéra ses commentaires et questions sans hésitation et sans s’arrêter. Une véritable pipelette. Comment pouvait-elle être une mercenaire ? Non, ce n’était pas la bonne question. Comment avait-elle fait pour survivre ? Sûrement qu’elle réussissait cet exploit grâce à son don pour le papotage intensif. A cause de cela, elle avait perdu tout son charme auprès du jeune homme qui avait désormais une drôle d’image dans son esprit. Il hésitait également à lui briser sa choppe de bière sur la tête tout en lui enfonçant une dague dans la trachée ou bien lui répondre. Sachant que des gardes ne devaient pas se trouver bien loin, cela aurait été idiot de faire une bêtise si près d’eux.

« Je ne suis pas sûr de vous suivre, mademoiselle. »

Son ton était poli et courtois, son sourire charmeur toujours présent. Il ne laissait rien paraître et il n’en avait d’ailleurs pas le désir. C’était une mercenaire, elle ne faisait pas parti de ses ennemis directs, mais elle pouvait très vite le devenir avec ce genre de questions.

« Je crois que vous semblez me prendre pour quelqu’un d’autre, car je ne suis ni un mercenaire comme vous ni un assassin. Je suis un honnête vagabond qui va là où ses pas le mènent. En ce qui concerne mes intentions, elles sont simples. Je cherche simplement à boire un coup dans une taverne pas trop cher car, je dois l’avouer, je n’ai que très peu d’argent. »

C’était vrai, il n’avait que très peu d’argent sur lui, mais il n’allait pas tarder à toucher une bonne bourse contenant un bon nombre de pièces d’or. Quant à la jeune femme, il n’avait pas l’intention de lui dire quoi que ce soit pour le moment, il ne la connaissait pas et il n’en avait pas véritablement l’envie. Quoi qu’il était bien tenté pour certaines frivolités, après tout elle semblait plutôt jeune, peut-être désirait-elle connaître une certaine aventure. Quoi qu’en y réfléchissant de plus près, il hésitait fortement. S’il fallait supporter ses longs monologues, il préférait se rendre de lui-même ou bien se jeter d’une falaise.

« En tout cas, ne le prenez pas mal, mais je vous bien indiscrète et très téméraire pour une aussi jeune demoiselle. »

Et toc ! Ainsi Surizo pensait pouvoir la moucher, mais il avait la désagréable impression qu’il s’était plus enfoncé qu’autre chose. Ce fut alors qu’il en profita pour continuer à boire sa bière, cela allait lui mettre un peu de baume au cœur.

» Surizo Bon Injat