Première expérience: à l'orée de la forêt

[-> Du sujet dans la capitale (non terminé)]


Nominoe avait marché une bonne partie de la nuit avant de se reposer quelques heures. Un rythme de vie étrange, il faut bien l'avouer, mais il ne lui déplaisait pas. Elle était un oiseau de nuit. Rester éveillée la nuit était bien plus simple que de se lever aux aurores à ses yeux. Mais d'avoir crapahuté toute la nuit (oui, la marche en forêt est bien plus fatiguant que de faire le voyage par la route). Si bien qu'en se réveillant (son horloge interne était très au point, mais elle lui avait parfois réservé quelques surprises désagréables) elle était plutôt courbaturée. Elle s'était endormie sans faire d'étirement et son corps le lui rappelait cruellement.

Elle s'était donc réveillée d'un grognement peu féminin (mais peu importe, puisqu'il n'y avait personne aux alentours) et sortit de sa cachette. Elle avait passé la nuit dans une sorte de trou formé par un arbre déraciné. Contrairement aux apparences, le trou était sec et plutôt propre. Et qui donc se souciait d'un peu de terre sur ses vêtements quand on voyageait beaucoup. Surtout qu'elle n'avait pas prit de cheval avec elle cette fois-ci. Celui qu'on lui avait prêté lors de sa dernière mission ne l'avait pas vraiment tentée. Elle cherchait encore un cheval avec qui elle se sentirait parfaitement à l'aise, qui saurait devenir comme une extension d'elle-même et qui réagirait parfaitement aux moindres de ses mouvements. Mais elle doutait de le trouver un jour, ce genre de cheval coutant d'ordinaire très cher. Trop cher pour elle en tout cas.

Après un léger petit-déjeuner (il n'y avait pas tant de choses à manger dans les alentours. Tout du moins, rien qu'elle n'aurait pris si elle ne mourrait pas de faim). Un peu de pain durcissant, quelques baies et de l'eau. Voilà qui était simple mais loin de lui suffire pour toute la matinée. Elle espérait traverser la forêt rapidement pour arriver sur un village, quel qu'il soit et échanger contre un peu de sous de la nourriture ou autre. Il aurait été plus simple pour elle de se faire de nouveau engager pour surveiller un convoi pour le chemin du retour, mais elle souhaitait être seule pour revenir auprès de son maître. N'allait-il pas enfin la présenter, faire d'elle une mercenaire? Elle voulait prendre du recul par rapport à tout cela, histoire de ne pas paniquer le jour-même. Elle se connaissait assez pour savoir en être capable.

Alors qu'elle marchait résolument vers le nord, elle entendit des bruits de pas. Lourds mais pas bruyants. Espacés et insouciants, la personne (surement un homme donc) semblait se diriger tranquillement vers le fond de la forêt. Qui donc pouvait vouloir se lancer dans une jungle verte sans aller vers la capitale, qui se trouvait plus à l'est? Intriguée, elle s'arrêta. A travers les branches, elle finit par l'apercevoir, ce jeune homme. Quelques coups d'œil lui permirent de remarquer les boites et herbes (il avait d'ailleurs une fleur à la main, semblant la sentir) ce qui l'aida à deviner que cet homme était soit un herboriste, soit un assassin. Bien qu'elle ait quelques connaissance en plantes médicinales elle-même (elle en portait d'ailleurs un petit stock dans son baguage) elle ne pouvait mettre le doigt sur le nom de cette fleur. Et même si elle l'avait pu, elle en savait assez pour savoir qu'un médicament se révèle être un poison à des doses différentes. Il était donc bien dur d'en juger.

Ses oreilles pointues mais son aspect résolument humain lui firent également comprendre qu'il était demi-elfe, comme elle (bien qu'elle ressembla encore plus que lui à un humain puisqu'elle ne possédait même pas les oreilles pointues des elfes). Elle sourit. Elle tombait sur ses congénères souvent en ce moment. Décidant qu'elle voulait en savoir plus et incapable de se dire qu'un de ses semblables pouvait être mauvais, elle s'avança, clairement, sans chichi, pour ne pas l'effrayer par sa soudaine apparition.

"Bonjour!"

Elle le salua d'un sourire chaleureux, ses yeux calculateurs se couvrant chacun d'une petite pluie étincelante alors qu'elle s'approchait.

"C'est rare de rencontrer quelqu'un par ici!"

[HRP: Désolée, c'est pas super ^^']

Nominoe vit son interlocuteur réfléchir un moment, ce qui l'avertit que malgré son sourire et la confiance qu'il émanait, celui-ci se méfiait grandement d'elle. Il réfléchissait sans doute à une manière de savoir si elle était un personnage hostile ou pas. Son sourire ne varia pas d'un poil alors qu'elle écoutait sa réponse. Elle observait plus en détail pendant ce temps, cet étrange personnage. Elle ressentit une sorte de gène chez ce jeune homme (si jeune qu'il l'était surement plus qu'elle, ou du même âge). Il était rare de voir des gens aussi jeunes voyager tout seuls, ils étaient d'ordinaire encore attachés à leur parents (il n'était pas exclu d'en rencontrer seuls en ville ou dans un village, mais au fin fond d'une forêt?). Penser à ses parents fit naître en Nominoe un petit sentiment nostalgique. Elle-même avait été séparée d'elle bien tôt et son maître avait fini par faire office de père pour elle. Ce garçon (elle avait fini par décider qu'il était plus jeune qu'elle) avait peut-être vécu longtemps avec ses parents, il ne savait donc pas comment se comporter en présence d'un inconnu (qui plus est en présence d'une inconnue).

Sa réponse trahit en effet son manque de confiance (autant en elle qu'en lui-même dans cette situation). Il souhaitait changer de terrain, pour regagner l'avantage. Pour vérifier si elle n'allait pas l'attaquer par derrière ou essayer de le tuer ou de le voler. Ou même si elle n'avait pas un ami caché quelque part pour lui tendre une embuscade. Aller dans un lieu qu'il connaissait lui redonnerait l'impression qu'il était en contrôle de la situation. Elle ne dit rien elle-même pendant un moment, comme si elle réfléchissait à l'option. Il serait amusant de voir quelle serait sa réaction face à ce petit blanc (je ne vous avais pas dit qu'elle était joueuse et parfois mesquine?). Bien sur, elle ne voyait aucun inconvénient à le suivre. Il se pouvait bien entendu qu'il soit un remarquable acteur et qu'il l'attire lui-même dans un piège, mais il n'était pas dans sa nature de penser du mal de gens, surtout dans le cas où ils avaient l'air un peu mal à l'aise. Elle leur laissait le bénéfice du doute. Néanmoins, elle se tenait plus en alerte. Peut-être était-ce lui qui avait des complices qui n'attendaient qu'un faux pas de sa part pour la poignarder par derrière?

"Avec plaisir, je vous en prie, ouvrez-nous la marche."

Son sourire toujours sur ses lèvres, elle souhaitait jouer encore un peu avec elle. Si il passait devant, il y avait le risque qu'elle l'attaque par derrière. Il se contenterait de marcher à ses cotés alors. A moins qu'il ne soit cette fois-ci totalement imperméable à la notion de prudence. Quoiqu'il en soit, il était hors de question qu'elle se mette devant lui. Elle voyait tout à fait le danger d'un tel comportement. Il vint alors l'idée de à quel point ils devaient sembler ridicules. Tout les deux sur leurs gardes, méfiant, alors que ce n'était qu'une rencontre dans une forêt. Elle faillit en rire. Mais en même temps, l'époque difficile qu'ils vivaient incitait quiconque à la méfiance. C'était bien malheureux. Elle résolut de prendre tout ceci de manière détendue. Après tout, si elle était l'ainée des deux, ne devait-elle pas montrer l'exemple? Nul besoin d'augmenter les doutes de ce jeune homme. Elle le suivit, d'un pas tranquille et souple, mais les sens en éveil et ses mains, détendues le long de son corps n'auraient besoin que d'une fraction de seconde pour atteindre ses armes.

[HRP: Désolée, c'est pas super -_-"]

Bjorn s'attendait à cette réponse, si attaque il y avait, il devait être mis en confiance, faire croire qu'il était devenu maître de la situation. La proposition d'ouvrir la marche quant à elle était plus que satisfaisante. En effet, s'il devait être attaqué ce serais soit par derrière soit par surprise par les hypothétiques alliés de la dénommée Nimi; ces sens lui garantissait une très bonne couverture de son environnement immédiat et contrairement à l'inconnu ses arme étaient déjà a portée de main. Guider l'inconnue lui apportait aussi un sentiment de confiance, contrairement à elle, il connaissait le chemin et pouvais en exploiter toute la difficulté et aussi agile soit-elle, attaquer dans un environnement inconnu pouvait se révéler très dangereux. De toute façon, le retour en arrière lui était désormais impossible, le but de cette manœuvre avait pour unique but de dissiper les intentions de cette inconnues qui l'avait abordé sans raison apparente dans un endroit reculé de la forêt. Il serait fixé dans quelques centaines de mètres et pourrait soit enfin se détendre, soit défendre sa vie. Cela semblait un pari aux enjeux colossaux mais ce n'était plus ça qui allait arrêter le jeune herboriste.

Soit qu'il en soit ainsi. Veuille faire cependant attention, jeune demoiselle, le chemin peut s'avérer abrupte.

Bjorn, à peine sa phrase achevé, se retourna et commença à se diriger vers l'est. Tous ses sens en éveil, il scrutait du coin de l'œil tous mouvements suspects qui pouvait venir de derrière s'appuyant sur son ouïe pour l'alerter de toutes bizarreries dans la forêts qui les enveloppait. Cela faisait 50 mètres maintenant dans une dizaines de mètres, le sentier se rétrécissait puis une vingtaines de mètre plus loin la clairière s'étendrait; il serait impossible de franchir l'épais manteau de végétation pour une attaque surprise. Ces quelques pas marquaient la différence entre le soulagement et des affaires et une lutte à mort. Pourtant cette excitation et la nervosité qu'il avait alors diminuait avec la distance. Il se sentait calme et prêt au meilleur comme au pire. C'est donc d'un pas confiant qu'il entama les 4 derniers mètres qui le séparait du point critique.

[HRP:Désolé de pas avoir répondu plus tôt]

Encore une fois, elle retint son rire cristallin pour garder son sourire. S'il y avait bien une chose dont elle ne se souciait pas, c'était pas bien la difficulté du terrain. Mais après tout, il ne faisait qu'être poli envers une dame. Sa réponse était des plus naturelles, il n'était pas risible, mais décidément, c'était vraiment trop comique. Si elle n'avait pas encore quelques doutes, si elle avait été sure qu'elle ne courrait aucun danger (façon de parler bien sur, nous sommes toujours en danger où que nous sommes mais bref...) elle n'aurait surement pas pu réfréner son éclat de rire. Mais heureusement, sa prudence naturelle lui avait permis de garder le contrôle d'elle-même. Nul doute qu'il aurait été vexé si elle s'était esclaffé à sa tentative d'être un gentleman.

Quoiqu'il en soit, elle le suivit, de son pas tranquille et allongé, son sourire toujours au visage. La barrière infranchissable. Par contre, Nominoe ne pleura pas. Jamais. Elle ne se souvenait pas de la dernière fois qu'elle avait pleuré. Cela devait remonter à l'époque où elle était une petite fille, encore avec ses parents. Cela avait été un des premiers ordres de son maître. Elle n'avait pas le droit de pleurer avant qu'elle ne soit devenue une mercenaire. Alors, elle aurait prouvé qu'elle était assez forte pour ne verser des larmes que quand il le fallait. Trop pleurer pouvait ramollir le cœur et l'esprit. Tout le contraire de ce que devait être un mercenaire. Si l'ont prétendait pouvoir intervenir dans les affaires d'un pays, il ne fallait pas avoir le cœur d'une donzelle en pleur et la résolution d'un lama! Bien sur, elle avait le droit si jamais elle devait jouer la comédie ou si le vent lui embuait les yeux, mais c'était là les limites.
Elle continuait de le fixer, au fur et à mesure de leur marche (vers l'est, selon la position du soleil). Elle sentait encore de la tension dans sa démarche. Il n'était pas à l'aise, pas du tout. Pour sa part, elle se sentait plutôt détendue. Mais en même temps, l'était-elle jamais, lorsqu'elle n'était pas en compagnie de son maître? Lorsqu'il était là, elle pouvait tout abandonner pour se consacrer à son apprentissage. Il la protégeait. Comme un père. Savoir que bientôt, ce ne serait plus le cas était une probabilité vertigineuse et effrayante. Cela signifiait faire comme dans cette situation. N'être jamais totalement tranquille. Peut-être apprendrait-elle à être vigilante, sans même ne plus s'en soucier, comme d'une seconde nature? Cela ne lui demandait plus d'effort, mais elle en était encore trop consciente à son goût.

Ils atteignirent l'endroit qu'il avait choisi. Tout du moins, elle le déduisit. Quelqu'un qui cherchait un abri n'aurait surement pas pu trouver mieux dans les parages. La clairière, à l'exception du petit sentier qu'ils empruntaient, était plongé au cœur d'un dense emberlificoti de végétation qu'il aurait été difficile de passer. Pas impossible, mais franchement difficile. En tout cas, elle supposait qu'il avait choisi cet endroit puisqu'il l'amenait à son centre. Dès qu'ils eurent passé la frontière de la forêt pour entrer dans la tâche lumineuse de la clairière, elle sentit le soulagement du jeune homme. Son sourire, qui s'était légèrement estompé pendant leur marche, revint aussitôt. Clairement, ce personnage l'amusait, sans pour autant qu'elle se moque de lui. Elle était simplement d'humeur joyeuse aujourd'hui.

D'un geste désinvolte, elle se laissa choir par terre, mais plaça par la même occasion sa main sur la garde de sa rapière(mais ce n'était en fait qu'une diversion. C'était en fait son autre main qui était là pour agripper une arme, un de ses deux poignards, accroché à sa ceinture. Elle savait pertinemment que se défendre avec une rapière était un suicide si elle était assis. Le mieux aurait été que son adversaire ait lui aussi une rapière ou un semblant d'épée et qu'elle soit debout. Ce qui n'était pas le cas ici). Les soupçons du jeune garçon l'amusait encore plus que tout.

"Hé bien mon cher, je vous laisse me présenter ce que vous possédez. Je rechercherais plus particulièrement des herbes pour parfum, pour contusions et pour calmer la douleur."

Elle souhaitait voir ce qu'il possédait. Elle-même avait déjà de quoi soigner bleu et apaiser la souffrance, mais ce n'était utile que jusqu'à un certain point (et elle se refusait à essayer de la drogue). Quand au parfum, elle était une femme, avant d'être mercenaire, et avait tout du même un certain intérêt pour ce genre de chose, bien qu'elle n'évoquât pars grand chose d'élégant dans sa tenue et son aspect d'aujourd'hui.

[HRP: Désolée pour le retard u_u]

Nominoe élargit son sourire et se leva d'un seul geste. Sur ses jambes, elle frotta un peu la végétation qui s'étalait sur sa tunique. Elle aurait pu être plus propre pour être plus présentable. L'idée de prendre un bon bain chaud lui effleura l'esprit. Décidément, la civilisation avait du beau. Sans parler, elle s'éloigna sur l'unique sentier qui menait et quittait la clairière. Si elle devait préparer du feu, il fallait s'y atteler le plus vite possible. Midi était passé depuis quelques temps et son estomac commençait à lui rappeler son existence (car après tôt, l'appétit n'était que cela, calmer la vie de l'estomac de manière régulièrement, endormir ce petit monstre).
Elle se mit à la recherche de brindilles, les plus fines possibles et en ramassa plusieurs poignées pleines. Puis, elle se mit à augmenter la taille des branches qu'elle ramassait pour finir avec branchages gros comme son poing (ou presque). Elle avait bien entendu fait depuis plusieurs voyages jusqu'à la clairière. Elle n'avait pourtant pas prêté attention à ce que faisait Bjorn. Elle avait quelque chose à faire et elle remplirait sa tâche. Sifflotant un air entrainant(pour l'écouter, c'est ici), elle ramena sa dernière livrée.

[A être continué, encore une fois, il m'a bouffé la moitié de mon post -_-"]