Où c'était déjà... ? [Terminé]

Dernière édition par Shizuka Haiiro le Mer 2 Sep 2009 - 14:17, édité 1 fois

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-"Merci."

"C'était un louveteau."

-"Dis... Qu'est-ce que tu faisais là, à cette heure ?"

Après avoir ranimé le feu, Schneizel recula un peu et s'adossa contre un pilier devant l'âtre. Il jeta un coup d'oeil à la demoiselle qui l'avait accompagné jusque là. Elle avait posé son pardessus sur un chaise afin qu'il puisse sécher plus efficacement et s'était accroupie devant le foyer qu'elle fixait de ses grands yeux absents. Des reflets de flammes dansaient sur les traits de son visage et sur ses cheveux. Elle avait l'air si paisible... On aurait presque pu penser que son esprit s'était détaché de son corps pour allez on ne sait où. Schneizel esquissa machinalement un petit sourire. Au moins son insomnie lui avait permit de rencontrer cette fille au caractère hors norme. Il ne pouvait donc plus vraiment considérer cette nuit comme une agaçante perte de temps.

Son regard s'éloigna de la jeune femme et vint à son tour se perdre dans l'âtre. Schneizel contempla la danse des flammes alors que ses pensées vagabondaient tout comme celles de Shizuka. Le spectacle du feu dévorant les quelques bûches qu'il avait entassées dans le foyer finit par faire remonter à la surface l'image d'un village ravagé par un incendie. Schneizel se vit avancer au milieu de la fournaise, maintenant un foulard devant son visage pour se protéger de la suffocation et de l'atroce odeur de la chair brûlée. Il se vit tomber à genoux, laissant échapper des larmes de tristesse et de rage, à côté du corps sans vie de son maître. Il se revit enfin porter la dépouille de l'ancien dominant jusqu'au repère et annoncer la terrible nouvelle à Selana.

C'est alors que la voix de Shizuka le tira de ses sombres souvenirs. Elle le remerciait tout simplement. En tournant la tête vers elle, Schneizel s'aperçut que son sourire avait disparu laissant place à une expression grave et affectée. Il se détendit et chassa la scène dans un recoin de sa mémoire avant de répondre.

"De rien, c'est tout naturel."

répondit il alors que Shizuka décidait de s'asseoir et qu'Akela, son loup, toujours aussi en phase avec sa maîtresse, vint se poser également auprès du feu. Schneizel regarda un instant l'animal. Ce dernier semblait tout aussi paisible que la mercenaire qui l'avait adopté. Sa sérénité avait quelque chose de majestueux, comme si son comportement confiant et apaisé magnifiait sa seule présence.
Une nouvelle intervention de Shizuka vint confirmer ce que Schneizel pensait. Elle avait bien apprivoisé la bête alors que celle ci n'était encore qu'un petit louveteau.

"Un lien vraiment particulier doit vous unir alors..."

formula machinalement Schneizel tout haut, plus comme une constatation que comme une hypothèse. A vrai dire il ne s'attendait pas vraiment à ce qu'elle lui réponde, mais il n'en écarta tout de même pas la possibilité. Après tout Shizuka avait un caractère assez...imprévisible, et le lui prouva d'ailleurs une nouvelle fois en lui demandant finalement pourquoi il était passé dans le hall à une heure pareille. La question impromptue fit apparaître un nouveau sourire sur les traits du jeune homme.

"A vrai dire, je n'en sais rien... Je n'arrivais pas à dormir alors je suis sortis marcher un peu. La raison qui m'a amené là est encore obscure, même pour moi..."

répondit il avec un léger haussement d'épaules.

"Et toi, que faisais tu sous une pluie torrentielle à la même heure?"

lui retourna t il sans vraiment s'apercevoir qu'il venait de la tutoyer.

-«Hmmmmmmm ? »

-« Je revenais de Dinak. J’y avais été pour je ne sais plus quoi. Depuis quand y étais-je, déjà… ? »

-« C’était il y a trois mois, je crois. Non, peut-être deux… »

-« Il y a eu un grand éclair et il s’est mit à pleuvoir. Et mon cheval avait un problème d’orientation… »

-« C’était peut-être près de la forêt aux abords du lac… »

La première réponse de Shizuka à la question de Schneizel fut pour le moins...évasive. Il faut dire que la jeune femme s'était replongé dans la contemplation du feu qui continuait de crépiter dans la cheminée. Schneizel se demanda même, en observant son air absent, si elle avait bien entendu la question qu'il avait formulée. Toutefois il commençait à s'habituer à la manie qu'avait Shizuka de toujours donner ses réponses en décalé. On aurait vraiment dit qu'elle pesait chaque mot de ses phrases avant d'ouvrir la bouche. Peut être pour ne garder que l'essentiel de la réponse? Ou peut être encore car elle était la personnalisation même de l'expression "tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de répondre"...

Shizuka tourna la tête en direction de Schneizel et se mit à le dévisager dans les moindres détails, comme s'il elle venait de le voir pour la première fois. Le mercenaire en fut assez surpris mais n'en montra rien, gardant parfaitement sa contenance. Il avait, au cours des années passées aux côtés de Callan, appris à maîtriser ses émotions et l'on ne pouvait lire sur ses traits que celles qu'il voulait bien montrer. Il fallait avouer que ce talent était pratique en de nombreuses occasions...
Toujours est il que le regard de la jeune femme s'illumina peu à peu, laissant apparaître une étincelle de vie que Schneizel n'avait jusque là pas remarquée. Peut être ne l'apercevait il pour la première fois uniquement car l'air absent de Shizuka ne l'avait pas quittée depuis leur rencontre jusqu'à cet instant...ou peut être avait il été plongé dans ses pensées quand lors des précédentes apparition de cette "étincelle de vie". La métamorphose du regard de Shizuka était si soudaine que Schneizel ne savait pas quoi en penser.

*De toute façon j'ai jusque là été incapable de lire le comportement de cette fille, pourquoi cela changerait maintenant?*

se dit il en écartant ses interrogations au sujet du regard de la jeune femme. C'est le moment précis que choisit cette dernière pour lui répondre une nouvelle fois, de manière plus compréhensible mais tout de même extrêmement vague. Selon ses propres dires, elle revenait de Dinak où elle avait séjourné pour une raison dont elle ne se souvenait plus et pendant une période de temps tout aussi floue. Schneizel doutait vraiment qu'elle pu être assez distraite pour oublier ce genre de détails. Il était bien plus probable qu'elle ne pouvait ou ne voulait pas lui en parler. Après tout, chacun avait le droit d'avoir des affaires personnelles et de ne pas les divulguer au premier venu, fut il mercenaire... Schneizel décida donc de ne pas insister ou s'appesantir sur les raisons et la durée de son voyage. Il se concentra donc sur la suite de l'explication de Shizuka. Explication pour le moins confuse et décousue d'ailleurs mais Schneizel compris qu'elle avait été surprise par l'averse en se dirigeant vers le repère. Elle lui avoua s'être trouvée aux abords du lac quand le déluge avait commencé. La distance séparant le lac et la foret ne justifiait pas un tel temps de trajet mais Schneizel mit sa sur le compte de la discrétion du repère. Après tout, nombreux étaient les mercenaires qui s'égaraient de temps à autre en tentant d'y revenir. Hypothèse d'autant plus renforcée par le fait que Shizuka lui avait avoué plus tôt ne plus se souvenir exactement de la disposition de celui ci à cause d'une longue absence. Il n'était donc pas improbable qu'elle ait erré un temps sous la pluie torrentielle avant de trouver malgré tout l'entrée, ce qui n'était pas une mince affaire, surtout par mauvais temps.

"Je vois..."

répondit Schneizel, ne sachant pas trop quoi dire d'autre. Après tout la réponse de Shizuka se passait bien de commentaires.

"Au fait, vu que tu ne te souviens plus de l'emplacement de ta chambre, connais tu au moins un mercenaire qui pourrait s'en souvenir? Cela pourrait t'aider à reprendre tes marques."

ajouta t il après un instant de silence. Il espérait que cela pourrait l'aider mais il n'était pas vraiment sûr du résultat. Shizuka n'avait pas l'air du genre à entretenir de relations au sein de l'organisation.

Attendant la réponse de la jeune femme, le jeune homme s'avança pour entretenir le feu et rajouter une bûche dans la cheminée, après quoi il reprit sa place et tourna de nouveau la tête vers Shizuka.

« De toute manière, j’aime pas la chaleur. »

-« Ca, cela m’étonnerait. Je ne connais personne ici, à vrai dire. »

-« Enfin, »

« ce n’est pas bien grave. Je vais rester ici un peu, et je puis chercherai. Je finis toujours par trouver ce que je cherche, de toute façon. »

Sais-tu ce qui me guette, au bout de mes rêves ?
Es-tu sûr de l’ignorer ?
Comment pourrais-tu essuyer mes larmes, toi qui m’a ainsi laissée
En silence, la neige tombe et recouvre tout
En silence je sombrerai au fond de mes ténèbres
Seule…

De toute manière, j'aime pas la chaleur. Que voulait elle dire par là? Quel était le rapport avec leur discussion? Cette phrase, lancée à la volée avait de quoi intriguer. Schneizel haussa un sourcil n'étant pas certain d'avoir saisi si la mercenaire s'adressait à lui ou si elle ne faisait que s'exprimer à voix haute sans prendre personne d'autre qu'elle même à parti. Schneizel renonça à le lui demander. Il renonça d'ailleurs à essayer de la comprendre entièrement. Elle avait un caractère bien trop unique et complexe pour pouvoir être appréhendé dans son entier. Aussi décida t il de ne plus trop se préoccuper de ce genre d'intervention curieuse. Ce n'était pas de l'indifférence, il voulait juste éviter d'avoir l'air d'un scientifique se penchant sur un cas nouveau et fascinant. Shizuka était comme elle était. Cela ne regardait personne d'autre qu'elle même.

La jeune femme répondit à sa question, affirmant ne connaître personne qui pourrait l'aider à résoudre son petit problème d'orientation. Schneizel n'en était pas surpris outre mesure. Même chez les mercenaires la plupart des gens cherchaient rarement à se lier avec quelqu'un qui paraissait étrange ou hors normes. Schneizel et quelques autres faisaient bien sûr exception à la règle mais il fallait avouer que Shizuka n'avait pas l'air à mettre du sien dans une relation ordinaire. Peut être était ce par choix, peut être par nature. Tous les elfes étaient ils aussi particuliers?

"Personne d'autre que moi."

la corrigea t il. Il n'avait tout de même pas vraiment envie de lâcher le morceau. Tant qu'elle ne lui ferait pas expressément comprendre qu'il l'ennuyait et qu'elle n'avait aucune envie de se lier d'amitié ou de camaraderie avec lui, Schneizel continuerait à discuter avec elle et à lui proposer son aide quand il la croiserait. Le jeune homme était comme ça. Son caractère le poussait à ne jamais laisser personne sur le côté de la route. Il n'était jamais indifférent avec ceux qui ne souhaitaient pas qu'il le soit. Son caractère sociable et amical lui avait permis de rencontrer un tas de gens formidables...cela l'avait aussi attiré dans quelques galères, mais rien qu'il n'ait pu surmonter. Aussi ne comptait il pas changer sa manière de faire.

"Comme tu veux."

répliqua le jeune homme quand Shizuka lui affirma qu'elle saurait se débrouiller.

"Mais n'hésite quand même pas à demander ton chemin ou à consulter les plans du repère si cela peut t'aider."

ajouta t il, même s'il savait que cela n'était pas vraiment nécessaire. Shizuka saurait sûrement finir par s'y retrouver. De plus il ne l'imaginait pas vraiment arrêter un mercenaire dans un couloir pour lui demander une direction...

"Et si d'aventure tu avais besoin ou envie de me parler, ma chambre est deux étages plus haut, couloir Est. Si tu ne trouves pas tu pourras toujours poser la question à quelqu'un, je connais pas mal de monde ici."

termina t il, espérant qu'elle ne classerait pas trop vite l'information comme superflue.

*Avec tout ça je me demande quelle heure il se fait... La nuit doit être bien avancée. Le soleil ne va sûrement plus beaucoup tarder à se lever... Ce n'est pas très sérieux de passer une nuit blanche avant un voyage, mais bon, comme c'est parti....*

"Au fait.... Tu n'es pas obligée de répondre si tu n'y tiens pas, mais...qu'est ce qui t'a poussée à rejoindre l'organisation, à devenir mercenaire?"

-"Personne d'autre que moi."

-"Au fait.... Tu n'es pas obligée de répondre si tu n'y tiens pas, mais...qu'est ce qui t'a poussée à rejoindre l'organisation, à devenir mercenaire?"

-"A cause d'une certaine personne..."

-".. qui elle-même... lui..."

Au fin fond de la nuit, quelqu'un m'a tendu la main
Cette étincelle de chaleur sous la grisaille du ciel
La lumière parmis les gouttes de pluie...
La glace fondait et j'ai rencontré tes yeux
Que j'aurais suivis...

-"... était Mercenaire."

-"Et toi ?"

Shizuka semblait toujours dans la lune comme si elle se complaisait dans cet état détaché du monde. Pourtant Schneizel était sûr qu'elle l'écoutait d'une certaine manière. Distraitement, pour sûr mais au moins elle l'écoutait...un peu... Et c'était ce qui faisait toute la différence. Schneizel n'aurait très certainement pas apprécié de parler dans le vide. Toutefois il fallait faire preuve d'une patience à toute épreuve pour discuter avec la jeune femme. Schneizel connaissait nombre de personnes qui auraient craqué devant le manque d'attention et les silences de Shizuka. Heureusement, Schneizel, lui, ne le prenait pas mal.

La question que Schneizel posa à propos de l'entrée de Shizuka chez les Mercenaires sembla réveiller l'intérêt de celle ci, bien que son regard exprima le contraire, car la jeune femme lui fournit une réponse bien moins concise et sans appel qu'à son habitude. De plus l'intonnation de sa voix avait légèrement changé alors qu'elle exposait sa raison. C'était exrêmement subtile mais Schneizel le remarqua. Cela devait lui rappeller des souvenirs... Cette personne dont elle parlait devait avoir été particulièrement chère à ses yeux. Du moins est ce ainsi que Schneizel interpréta sa réponse. Shizuka tourna alors doucement la tête vers lui avant de lui retourner sa question en le contemplant de ses grands yeux qui semblaient remplis d'helium liquide.

"Disons que j'ai eu la chance de rencontrer un modèle à suivre. Il s'appellait Callan, c'était l'un des Dominants. Il a été mon mentor durant des années. Même après être devenu Mercenaire à part entière j'ai continué à le considérer de cette manière et je continuerais toujours aujourd'hui s'il n'avait pas été assassiné..."

répondit Schneizel avec amertume. La mort de Callan était encore trop proche pour qu'il puisse réellement prendre la distance nécessaire. Le temps n'avait pas encore finit de passer sa pommade sur cette blessure que lui avait infligé la perte de son maître. A chaque fois qu'il l'évoquait, Schneizel sentait ce petit aiguillon nommé vengence lui remuer les entrailles. Il ne devait pas se laisser porter par son désir de vengence, il le savait, mais il ne pouvait pas l'occulter non plus.

"Mais, dis moi. Qui était cette personne dont tu parles? Peut être l'ai je connu..."

retourna finalement Schneizel à Shizuka autant pour penser à autre chose que pour en savoir plus sur cette mystérieuse jeune femme. En effet, en apprendre plus sur l'individu qui avait poussé Shizuka à rentrer chez les Mercenaires, aiderait sûrement Schneizel à mieux comprendre la jeune femme. De plus, Schneizel avait comme l'impression que Shizuka apprécierait qu'il le lui demande, comme si le simple fait de développer ce point lui donnerait une excuse pour se replonger dans ses souvenirs.

Cette personne qui n'est pas restée
Quelqu'un que je ne peux qu'aimer
Pourquoi les rives du temps m'ont-elles éloignée de toi ?
Peut-être n'avais-je à l'époque pas de quoi te suivre...
Ou peut-être était-ce prédestiné ?

-"Mon maître est mort."

-« Tu as mal ? »

]Schneizel eu le sentiment d'avoir fait une horrible erreur. Il avait cru que Shizuka appréciait de se replonger dans ses souvenirs, mais apparemment c'était des souvenirs bien tristes qu'elle entretenait elle aussi... Tout comme lui elle avait subi la perte de son maître. Tout comme lui elle avait du profondemment en souffrir, tout comme lui elle n'avait jamais du totalement s'en remettre... Il pouvait le sentir rien qu'en la regardant, même le son de sa voix trahissait sa peine, elle qui semblait d'ordinaire si neutre, si inexpressive. Elle avait éludé sa question en lui annonçant la mort de son maître, sans doute ne voulait elle pas en parler. Schneizel s'en voulu d'avoir réveillé ce genre de sombres réminiscences chez la jeune Mercenaire. Il n'aurait pas pu se douter d'une telle chose évidemment mais cela ne l'empêcha pas de se le repprocher tout de même.

"Je suis désolé..."

murmura t il brisant le pesant silence qui commençait à s'installer. Il savait que ce ne serait que de maigre réconfort. A la mort de Callan, c'était tout ce qu'il avait réussi à dire à Selana. Il avait été incapable de lui apporter un réel soutien. Peu de temps après elle était morte à son tour, assassinée certes mais surtout dévorée par le chagrin. Peut être Schneizel aurait il pu la raisonner, tout du moins essayer de le faire, mais il en avait été incapable. Accablé par sa propre peine il n'avait rien pu faire. Et voilà qu'une fois encore il ne parvenait qu'à dire ces quelques mots. Mais que pouvait il dire d'autre? Il ne savait même pas qui était feu-le maître de Shizuka. Qu'aurait il bien pu dire d'autre? Rien certainement...

Lorsque Shizuka reprit la parole Schneizel fut presque surpris par le son de sa voix. Sa question était étonament simple et sincère. Il y avait de quoi être pris de court, mais Schneizel accueillit la question plutôt bien. Mieux qu'il ne l'aurait lui même imaginé d'ailleurs, si tant est qu'il ait pu imaginer qu'elle lui poserait une telle question... Il commençait vraiment à s'habituer au caractère excentrique de la Mercenaire, semblait il...

"Si j'ai mal? Oui... Je crois que j'en souffrirai toujours. Ca fait partie des choses qui ne guérissent jamais vraiment. Mais cela ne doit pas m'empêcher d'avancer, Callan ne l'aurait pas voulu ainsi. Alors je suppose que je me débrouille pour surmonter cette douleur..."

répondit il tout aussi sincèrement. Le silence se réinstalla un instant puis fut perturbé par un bruit au fond de la salle. Apparemment le jour se levait, et avec lui les Mercenaires reprenaient une activité plus intense. La salle ne serait bientôt plus vide. Même s'il aurait aimé continuer cette conversation seul à seul avec Shizuka, Schneizel savait qu'ils n'en n'auraient pas l'occasion, du moins pas tout de suite.

"J'espère que cette douleur ne t'empêchera pas d'avancer, toi non plus... Quoiqu'il en soit, si jamais tu veux en discuter je serai toujours près à t'écouter."

reprit Schneizel avant qu'un groupe de Mercenaires n'entre dans la salle.

"Mais le jour vient de se lever je crois... Je vais malheureusement devoir partir. Tu devrais commencer à chercher ta chambre, de ton côté, non?"

ajouta t il avant de jeter un oeil vers le feu qui faiblissait peu à peu.

"Nous nous reverrons bientôt j'espère. Au revoir Shizuka."

conclut il avant de quitter la salle et de se diriger vers les écuries. Il emprunta un cheval et se mit en route vers le royaume d'Ellandy. L'air de ce pays lui permettrait peut être de se changer les esprits.

[Suite ici en ce qui concerne Schneizel]

Sujet: Re: Où c'était déjà... ? [Terminé] Mer 2 Sep 2009 - 14:17

Schneizel répondit à la jeune fille avec une étonnante sincérité par rapport à l’étrangeté de sa question. Shizuka le fixait de ses yeux tristes, cherchant à comprendre un sens caché derrière les mots du jeune homme. Oui, cette douleur qui brûlait au fond des entrailles n’était pas qu’à elle. Chacun de ceux qui avaient perdu un être cher la ressentait. Shizuka se demanda pourquoi elle pensait à cela. En fait, il n’y avait pas grand-chose dont elle se souciait, actuellement. Mais les mots du Mercenaire réussissaient à percer la chape de brouillard qui enveloppait l’univers de la jeune fille.
Continuer, hein ? Shizuka avançait en somnambule depuis ce jour de neige qui avait fait faire un tour complet au destin et renversé le sablier... Depuis ce jour le sable coulait au ralenti, grain par grain, étincelle par étincelle... Et l’eau stagnait tandis que la jeune fille cherchait à rejoindre le chemin qui, un jour, avait été le sien.
Soudain, la porte s’ouvrit et un groupe de Mercenaires entra bruyamment dans la salle. Shizuka comme son vis-à-vis tournèrent la tête pour les regarder, puis Schneizel déclara :

-Le jour vient de se lever je crois... Je vais malheureusement devoir partir. Tu devrais commencer à chercher ta chambre, de ton côté, non ?

Silencieusement, Shizuka acquiesça en hochant doucement la tête, fixant à nouveau le feu comme si elle s’était à nouveau perdue dans son univers d’ombres et lumière. Schneizel se décolla de la colonne à laquelle il était adossé et lui dit au revoir tout en souhaitant qu’ils se revoient un jour... oeut-être...
La jeune fille ne répondit pas, et l’homme partit vers la sortie. Avant qu’il ait pu poser un pied dehors, Shizuka tourna la tête vers lui et lui sourit. C’était la première fois depuis bien longtemps.

-A bientôt, alors. Peut-être.

Le Mercenaire n’était pas parti depuis cinq minutes que la jeune fille se redressa. Les hommes qui étaient entrés précédemment faisaient bien trop de bruit. Et Shizuka n’avait jamais aimé le bruit. Se mouvant avec sa fluidité de la moitié du temps, la Mercenaire récupéra sa cape, restée sur le dossier d’un fauteuil. Désormais, ses vêtements comme ses cheveux étaient parfaitement secs.
Sans même avoir besoin d’être appelé, Akela se redressa et alla la rejoindre, tandis qu’elle passait devant le groupe de Mercenaires et sortait de la pièce.
C’était pas tout, mais il allait quand même falloir qu’elle retrouve sa chambre, maintenant.

[~ Fin du Rp pour moi aussi.]